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La Folle Journée de Nantes 2015
Passions de l’âme et du coeur
en région Pays de la Loire
du vendredi 23 au dimanche 25 janvier 2015
à Nantes, La Cité, Centre des congrès
de Nantes
du mercredi 28 janvier au dimanche 1er février 2015
Découvrez le programme
et les pianistes invités
à cette nouvelle édition
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La 21e édition de la Folle journée
de Nantes en 2015 explorera ce thème central de la sensibilité occidentale : les passions de l’âme et du coeur déclinées à travers un large répertoire, profane et sacré, inspiré et saisissant, sur une vaste période allant des prémisses de l’époque baroque au début du XXe siècle.
De l’affect au sentiment, des passions baroques à l’effusion sentimentale moderne, cette thématique invite à s'interroger sur les moyens que se donnèrent les musiciens, depuis Monteverdi jusqu’à Schoenberg, pour traduire l’ineffable ou l’inexprimable : la vie de l’âme humaine et ses mouvements.
La notion de “Passion” renvoie d’abord au récit des souffrances et de la mort du Christ, mais elle met aussi en jeu, dans le domaine profane, ces mouvements de l’âme qui transportent tout homme mû par la douleur ou la crainte, l’angoisse ou le repentir, l’extase ou la joie. Aux grandes oeuvres sacrées relatant la mort du Christ et la douleur des témoins de sa Passion (les Passions de Schütz ou de Bach, le Membra Jesu nostri de Buxtehude, Les Sept Paroles du Christ en croix de Joseph Haydn, les Stabat Mater de Scarlatti, Vivaldi ou Pergolèse), répond un riche corpus d’oeuvres profanes, lyriques ou instrumentales, explorant la diversité des émotions humaines (le Lamento d’Arianna de Monteverdi, l’air de la mort de Didon par Purcell, l’air de Rinaldo de Haendel “Lascia ch’io pianga”, et dans un autre registre, les “portraits de caractère” pour clavecin de Couperin et Rameau ou les Tafelmusik de Telemann).
Au milieu du XVIIIe siècle se développe en Allemagne, notamment avec Carl Philipp Emanuel Bach, le courant artistique de l’Empfindsamkeit (sensibilité, sentiment), qui valorise une expression nouvelle de la sensibilité, dans une volonté manifeste cependant, de maîtriser la puissance des affects. Mais bientôt le vaste mouvement du Sturm und Drang (Tempête et passion), auquel Haydn et Mozart ne seront pas indifférents, et qui s’exprime pleinement dans l’oeuvre de Beethoven, donne la prééminence aux sentiments, ouvrant la voie au romantisme. Expérimentant les vertiges et les méandres de son monde intérieur, l’artiste romantique extériorise désormais son “moi”, et exprime par le truchement de son art l’angoisse, la joie, l’exaltation de son âme (la Symphonie fantastique de Berlioz, la Fantaisie pour piano de Schumann, le Quatuor à cordes n°2 de Borodine, La Nuit transfigurée de Schoenberg), mais aussi une souffrance résignée ou un profond désenchantement (l’Adagio du Quintette à cordes en ut majeur de Schubert, le Quatuor à cordes opus 95 de Beethoven, la Rhapsodie pour contralto, choeur d’hommes et orchestre de Brahms, Das klagende Lied de Mahler, la Suite lyrique de Berg). Les passions humaines sont aussi les objets principaux de l’opéra et du drame lyrique à travers les époques ; la passion amoureuse particulièrement, reste l’un des thèmes de prédilection des compositeurs (Don Giovanni de Mozart, La Traviata de Verdi, La Bohème de Puccini, Tristan et Isolde de Wagner, qui compose ici l’un des plus grands poèmes de l’amour).
C’est cette véritable contagion émotive, qui gagne l’Europe baroque, puis le Romantisme et la Modernité occidentale, qu’explore la prochaine Folle Journée, en montrant combien l’expression de l’affect, puis du sentiment, a toujours été l’une des gageures essentielles de l’acte créateur.
Les pianistes invités
Parmi les musiciens invités , voici la liste des pianistes qui seront présents ( elle sera éventuellement mise à jour )
Nouveau : Le service presse vient de donner l'information que cette liste publiée dans la première version du dossier de presse 2015 est susceptible de modification... à suivre donc !
Mais que cela ne vous empêche pas de cliquer sur les noms en couleur bleue pour en savoir plus sur ces pianistes dont nombreux ont déjà participé à la Folle Journée !
Et sachez que Le disque officiel de la Folle Journée de Nantes sera le disque consacré à Domenico Scarlatti par Anne Queffélec et sortira le mardi 13 janvier 2015. Au programme, 18 sonates choisies sur des coups de cur par linterprète, plus de 40 ans après son tout premier disque publié chez Erato et déjà consacré à ce compositeur. Et comme on le sait ... "Lecteur, que tu sois amateur ou professionnel, nespère pas trouver dans ces compositions une intention profonde, mais un divertissement ingénieux de l'Art pour te former à la pratique du clavecin. Je nai recherché dans leur publication, ni lintérêt, ni lambition, mais lutilité. Si elles te sont agréables, je remplirai alors plus volontiers encore dautres commandes dun style plus facile et varié : montre-toi donc plus humain que critique et tu verras augmenter ton propre plaisir. Vivi felice (vis heureux)", dit Scarlatti. Un disque que l'on a hâte de découvrir bien sûr !
Nouveau : Voilà il est sorti
Domenico Scarlatti (1685-1757)
18 sonates
Anne Queffélec
A découvrir le disque officiel de la folle journée de Nantes 2015, déjà annoncé dans la page sur cet événement, le disque est sorti il y a quelque jours. C'est de nouveau la pianiste Anne Queffélec qui en est l'interprète . On remarquera tout d'abord la belle photographie de Geoffrey Arnoldy qui illustre l'album sous-titré "Ombre et lumière" . Nul doute que vous repèrerez aisément celui-ci dans les "bacs". Ce disque , qui comporte 18 sonates de Scarlatti n'est pas le premier que la pianiste Anne Queffelec consacre aux sonates de ce compositeur, puisqu'à l'âge de 20 ans, alors qu'elle venait d'être couronnée aux concours de Munich (1968) et de Leeds(1969), elle en avait déjà enregistré 13 pour le label Erato ( un disque qui depuis a été plusieurs fois réédité) dont une sonate que l'on retrouve sur ce nouveau disque : la sonate en si mineur k27, une sonate qui accompagne la musicienne depuis ses débuts, et qui clôt magnifiquement ce disque . Quant aux 17 autres, il s'agit , explique-t-elle dans le livret des "coups de coeur d'une amoureuse , pas d'une spécialiste "....cliquez ici pour lire la suite et écouter un extrait
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Biographie des compositeurs
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JEAN-SEBASTIEN BACH (1685-1750)
Né à Eisenach, en Thuringe, la même année que Häendel et D. Scarlatti, Jean-Sébastien Bach n’est qu’un maillon dans une très longue chaîne de musiciens. Son père, puis son frère aîné ont guidé ses premiers pas dans une appropriation méthodique de tout le domaine musical de son temps. Profondément enraciné dans son Allemagne natale et nourri par sa foi luthérienne, mais aidé par une aussi intelligente qu’insatiable curiosité, il assimile et fond dans le creuset de son génie créateur l’héritage des contrapuntistes du Nord de l’Allemagne (Boehm, Reinken, Buxtehude) comme le lyrisme effusif et dramatique des Italiens (Frescobaldi, Vivaldi), et le sens de la forme et du rythme chers aux Français (Grigny, Couperin). Les étapes variées de sa carrière d’organiste et de maître de chapelle, même si elles ne lui ont pas toujours apporté les satisfactions personnelles qu’il en attendait - Lünebourg (1700), Arnstadt (1703), Mühlhausen (1707), Weimar (1708), Coethen (1717), et enfin Leipzig (1723) - lui ont permis d’accumuler les chefs-d’oeuvre dans tous les genres et modes d’expression (à l’exception de l’opéra) : musique d’église (chorals, motets, cantates, Passions, messes), musique pour orgue (toccatas, fugues), musique pour clavier ou pour instruments solistes : violon, violoncelle, flûte (inventions, préludes et fugues, suites, partitas), musique pour orchestre (suites, concertos). D’une certaine manière, il résume et domine l’histoire de la musique occidentale, celle dont il est le génial héritier, et celle qui le suit, car à bon nombre de ses successeurs, il n’a cessé de servir de référence. SC
LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770-1827)
Beethoven occupe une place à part dans l'histoire de la musique comme dans le coeur de tous les mélomanes. S'il le doit en partie aux circonstances qui ont entouré sa vie (la Révolution française et ses conséquences, l'avènement du romantisme), il le doit d'abord et surtout à la force avec laquelle il sut affronter un destin exceptionnel et à un génie qui lui permit de renouveler en profondeur le langage musical. Né à Bonn, c'est pourtant à Vienne, la ville illustrée par Haydn et Mozart, que Beethoven se fixe en 1792 pour y entamer une brillante carrière de pianiste et de compositeur. Mais assez vite il est rejoint par le plus cruel des destins pour un musicien : il est frappé d'une surdité qui dès 1802 se révèle incurable. Plongé d'abord dans le désespoir, il parvient à dépasser sa souffrance - l'“héroïsme” beethovénien -, voyant dans la création musicale le moyen de parler au coeur de tous les hommes et de continuer à délivrer le message dont il se sent porteur. Ainsi dès 1802, Beethoven redouble d'activité créatrice. Sur le plan musical et formel, son oeuvre, riche du magnifique héritage de ses prédécesseurs, repousse désormais toujours plus loin les limites de chaque genre, jusqu'à bouleverser les schémas établis, en particulier dans le domaine symphonique, dans l'oeuvre pour piano, qui “contient” déjà tout le XXe siècle, et peut-être plus encore dans le domaine du quatuor à cordes, dont il révolutionne l'écriture. Et, dans le même temps, cette musique délivre toujours à tous les hommes un message consolateur et fraternel ; n'est-ce pas Beethoven lui-même qui définissait ainsi la finalité de sa musique : “Partie du coeur, qu'elle aille au coeur” ? SC
ALBAN BERG (1885-1935)
Issu d’une famille de la bourgeoisie viennoise, Berg se passionne de bonne heure pour la poésie et la musique. Devenu en 1904 l’élève et très vite, l’ami d’Arnold Schoenberg, de dix ans son aîné, il va partager la double ambition de son maître de recueillir le meilleur de l’héritage allemand - de Bach à Brahms, Wagner et Mahler - et de renouveler dans le même temps un langage musical parvenu selon lui à épuisement. Ce qui aboutit, chez Schoenberg, à une évolution nécessaire de l’atonalisme au dodécaphonisme (utilisation des douze sons de la gamme) et à la musique sérielle, qui sera la marque de “l’école de Vienne” au début du XXe siècle, et chez Berg à un souci évident, dont témoignent toutes ses oeuvres - les trois Pièces pour orchestre opus 6 (1914), l’opéra Wozzeck, son chef-d’oeuvre (1924), le Concerto de chambre (1925), la Suite lyrique pour quatuor à cordes (1926), l’opéra Lulu (1929) et le Concerto pour violon “À la mémoire d’un Ange” (1935), pour ne citer que les plus marquantes - de concilier l’invention formelle et le pouvoir hautement expressif du discours musical. Berg meurt prématurément d’une septicémie le 24 décembre 1935. SC
HECTOR BERLIOZ (1803-1869)
Le génie du compositeur Hector Berlioz, figure fondamentale du romantisme français, n’est reconnu que tardivement. Considéré à son époque comme excentrique aux effets de musique “babyloniens”, il déconcerte ses contemporains qui l’adulent ou le détestent. Nourrie d’une fascination pour Beethoven, Glück, Shakespeare et Hugo, sa musique est profondément innovante, aussi bien par le développement de longues mélodies, que par l’amplification du rythme et des timbres de l’orchestration, dont il a le secret. En 1830, il est lauréat du Prix de Rome, et donne en concert pour la première fois son immense chef-d’oeuvre : la Symphonie fantastique. Son opéra Benvenuto Cellini sera malheureusement mal reçu par la suite. Il se concentre alors sur la musique symphonique, concertante, et chorale (Harold en Italie, Roméo et Juliette, Grande Messe Solennelle, La Damnation de Faust, Te Deum). Pour vivre, il écrit aussi des articles de critique musicale. Il récidive cependant dans l’écriture d’opéra, comme les gigantesques Troyens puis l’ultime Béatrice et Bénédict, qu’il ne verra jamais représentés de son vivant. Berlioz a dû prendre beaucoup sur lui, sa vie fut un combat proprement romantique, entre exaltation et tragédie. Sa conception musicale ne séduit pas spécialement le public de l’époque, mais ses congénères et amis comme Liszt, Mendelssohn, Wagner l’admirent.
ALEXANDRE BORODINE (1833-1887
) Fils illégitime d’un prince géorgien, Borodine reçoit une excellente éducation : il apprend plusieurs langues, étudie la flûte et commence à composer dès l’âge de 14 ans. Ses parents le destinent pourtant à la médecine ; il intègre l’Académie de médecine de Saint-Pétersbourg en 1850 et devient finalement professeur de chimie. Malgré ses occupations scientifiques, Borodine se consacre avec talent à la composition même s’il aborde la musique “en amateur”. Sa rencontre avec Balakirev à Saint-Pétersbourg est déterminante et c’est avec lui qu’il adopte le style qu’on lui connaît aujourd’hui. Il s’imprègne des tendances et idées nouvelles de l’époque et adhère au Groupe des Cinq (également constitué de Rimski- Korsakov, Cui, Glinka et Moussorgski) en 1862. Liszt, qu’il a rencontré à Weimar, contribue à le faire connaître en Europe. Son oeuvre principale, Le Prince Igor, reste inachevée et est complétée par Rimski- Korsakov et Glazounov. Borodine s’inspire du folklore russe, ainsi que des harmonies orientales, mais sa musique concilie les sources populaires nationales et les formes de la tradition européenne, italienne notamment. Son sens du rythme et de la couleur orchestrale, un certain exotisme ainsi qu’un indéniable souffle épique, donnent à sa musique un cachet tout particulier. AC
JOHANNES BRAHMS (1833-1897)
Natif d’Allemagne du Nord, Brahms ne reniera jamais ses appartenances nordiques ; mais son installation définitive en 1863 à Vienne - qu’en vieux garçon casanier il ne quittera plus, hormis quelques voyages proches en Bohême, Hongrie, Suisse et Italie - lui permettra d’assimiler le meilleur d’une tradition qui s’est toujours abreuvée à de multiples sources : héritier de Bach, de Mozart et de Beethoven comme tous les musiciens de sa génération, Brahms recueille aussi l’héritage de ses prédécesseurs immédiats que sont Schubert, Mendelssohn, et surtout Schumann qui, sentant sa fin proche, l’investit en 1853 - Brahms a tout juste 20 ans - comme son fils spirituel. Fort de tels patronages, Brahms édifie méthodiquement au fil des ans une oeuvre très importante qui embrasse tous les genres (à l’exception de l’opéra) : concertos et symphonies, musique vocale pour voix seule et pour choeur, oeuvres pour piano seul et de musique de chambre - peut-être le meilleur de l’oeuvre de Brahms qui se révèle dans ce domaine plus que dans tout autre le musicien de la confidence intime et de la convivialité heureuse. SC
FREDERIC CHOPIN (1810-1849)
La vie de Frédéric Chopin est une de celles qui a suscité le plus de légendes. Qui ne connaît l’image dénaturée du musicien à la fois passionné et mièvre, tumultueux et efféminé ? Sa liaison avec George Sand, son allure chétive, sa lutte contre la phtisie et sa mort en pleine jeunesse contribuent à donner cette image de lui. Pourtant, ses réticences envers ses contemporains romantiques, son goût pour la musique de Häendel (son idéal musical), le fait que Bach et Mozart sont pour lui des modèles de perfection et l’abandon de sa carrière de virtuose mettent en évidence l’ambiguïté de son tempérament. Si au départ, il s’efforce de se conformer à l’idéal classique, très vite apparaît le souci évident de retrouver les souches populaires de la musique polonaise, mélange de nostalgie et de rêve, à laquelle il donnera une expressivité extrême. L’invasion de la Pologne par la Russie provoquera chez Chopin un désespoir patriotique qui génèrera une interrogation poignante sur lui-même. La souffrance de vivre loin de son pays le conduit à identifier ses propres souffrances à celles de la nation polonaise opprimée. Chopin, dont la démarche compositionnelle est si personnelle, adulé et adopté par toute l’élite cultivée, a confié son imagination créatrice presque exclusivement au piano, faisant de cet instrument le mode d’expression musicale par excellence, plus que tout autre musicien romantique. “Chapeaux bas, Messieurs, un génie” pour reprendre le cri d’admiration de Schumann.
DIMITRI CHOSTAKOVITCH (1906-1975)
Dimitri Chostakovitch étudie au Conservatoire de Saint-Pétersbourg et devient lui-même professeur aux conservatoires de Saint-Pétersbourg, puis de Moscou ; il aura Sviridov pour élève. Ses relations pour le moins difficiles avec le pouvoir soviétique lui valent d’être tour à tour consacré comme musicien officiel et réprimandé pour formalisme. Ainsi, le gouvernement russe lui commande, en 1926, ce qui sera sa deuxième symphonie, pour commémorer l’anniversaire de la Révolution d’Octobre. Son opéra Lady Macbeth de Mtzensk est violemment critiqué, mais avec sa cinquième symphonie, Chostakovitch rentre de nouveau dans les bonnes grâces du pouvoir. Sa septième symphonie, Leningrad, composée durant le siège de la ville en 1941, est l’un des témoignages les plus poignants de la résistance du compositeur à la guerre et aux souffrances du peuple. La campagne anti-formaliste de Jdanov, en 1948, le condamne une fois encore aux yeux du gouvernement, mais sa treizième symphonie, en 1962, semble le mettre définitivement à l’abri de tout souci. Outre des pièces pour piano, Chostakovitch a composé 15 symphonies, 15 quatuors à cordes, des opéras, des musiques de film, des concertos, de la musique vocale… Son style, tour à tour épique, profond ou sarcastique, est toujours le reflet de l’âme russe, tout en intégrant l’héritage de compositeurs européens comme Beethoven ou Mahler. Chostakovitch est aujourd’hui l’un des musiciens du XXe siècle les plus joués ; la puissance et l’originalité de son discours en font incontestablement l’une des personnalités les plus marquantes de l’histoire de la musique russe.
ANTONÍN DVORÁK (1841-1904)
Dvorák est le représentant le plus connu de l’école musicale tchèque, même si Smetana - son aîné de dix-sept ans - reste incontestablement le fondateur de cette école en Bohême-Moravie. Comme tous les musiciens de son pays, il est profondément influencé par la tradition germanique ; Dvorák est un fervent admirateur de son presque contemporain Brahms, et ne remet jamais en question les grandes formes inaugurées par les classiques de Vienne, Beethoven en particulier. Mais en même temps il s’est fait, d’instinct, comme ses compatriotes musiciens, le chantre passionné du réveil national qui a marqué nombre de pays, d’Europe centrale particulièrement, dans la seconde partie du XIXe siècle. Né dans une famille de paysans des environs de Prague, Dvorák fait d’abord de la musique en campagnard, pour l’église et le bal, avant d’acquérir une formation musicale plus complète, et de devenir un musicien fêté dans toute l’Europe, et même aux États-Unis où il se rend en 1892, invité à venir diriger le Conservatoire National de New York - et d’où il écrit deux de ses meilleures oeuvres : le Concerto pour violoncelle et la célèbre Symphonie “Du Nouveau Monde”. Cette double filiation explique le caractère particulier de sa musique : quels que soient les genres pratiqués - musique pour piano, mélodies, musique de chambre, symphonies, grandes fresques religieuses, opéra… -, toujours s’y mêlent et s’y confortent mutuellement un sens exigeant de la forme et un lyrisme puissant qui sourd directement de la terre de Bohême et de l’âme slave. Aussi sa mort en 1904 fut-elle l’occasion d’un véritable deuil national. SC
CARLO GESUALDO (1560-1613)
Gesualdo appartient à une famille noble du royaume des deux Siciles ; il est aussi le neveu de l’archevêque de Naples. Immergé tôt dans un contexte artistique, il devient un excellent luthiste. Grand seigneur au caractère passionnel, cet être “hors du commun” témoigne d’une sensibilité puissante, voire excessive, et dans son oeuvre et dans sa vie personnelle, (il ira jusqu’à tuer sa femme adultère et son amant). Gesualdo s’enrichit de voyages en Italie et glane les idées nouvelles qui circulent. Il reste pourtant unique dans son style qui n’a ni antécédents ni postérité. Ce “baroque”, comme on l’entend dans les arts plastiques (contrasté, énigmatique, excédent, mouvant) est le maître incontesté d’un style madrigalesque mélangeant des harmonies musicales uniques, une imagination poétique assimilée, et une technique remarquable, qui offre à son univers musical une grande liberté.
HENRYK MIKOLAJ GORECKI (1933-2010)
Compositeur polonais né en 1933 à Czernica dans le sud de la Pologne, Górecki est considéré comme l’un des principaux compositeurs avant-gardistes de son pays. Il étudie la musique dans les années 1950 à l’Académie supérieure de Katowice, avant de terminer ses études à Paris où il a l’occasion de côtoyer Olivier Messiaen. Le public polonais découvre ses premières oeuvres, influencées par Bartók et Webern, dès 1958. Récompensé par plusieurs prix, il devient par la suite internationalement reconnu. Son oeuvre, profondément empreinte de l’âme de son pays et de sujets spirituels, a progressivement évolué vers la musique minimaliste. Sa Troisième Symphonie “Des chants plaintifs”, écrite en 1976, devient presque vingt ans plus tard la première oeuvre de musique contemporaine à occuper la première place des hitparades américain et anglais. Ses deux quatuors, datant respectivement de 1988 et de 1991, sont des commandes du Kronos Quartet. AC/CB-T
GEORG FRIEDRICH HAENDEL (1685-1759)
Né à Halle en Saxe prussienne (la même année que Bach et Scarlatti), Häendel manifeste d’emblée un fort caractère en arrachant très tôt à un père réticent le droit de commencer sa formation musicale avec l’organiste Zachow. Conquérant, volontaire, il a un parcours aventureux qui le mène d’abord à Hambourg (1703), puis en Italie (à partir de 1706), où il rencontre Corelli, et où il acquiert une maîtrise peu commune dans l’art de composer pour la voix, ce qui lui vaut de grands succès, à Rome dans le registre de la musique sacrée, et surtout à Venise avec son premier opéra, Agrippina (1709). Après un court séjour à Hanovre, il part en 1710 pour l’Angleterre, bien décidé à faire la conquête d’un pays où il saura à la fois s’adapter à la tradition locale (il reprend habilement à son compte les musiques festives, odes de célébration ou divertissements de cour, où avant lui s’était illustré Purcell), et imposer sa manière, notamment l’opéra à l’italienne dont il s’est fait une spécialité, suivant un parcours qui va de Rinaldo (1711) à Deidamia (1741), en passant par Jules César (1724), Orlando (1733) et Alcina (1735). Après un passage difficile, marqué par des revers financiers et de graves ennuis de santé (1737), il rebondit en se libérant des contraintes de la scène, avec de somptueux oratorios - Israël en Egypte, Saül, Le Messie (1742), Judas Maccabaeus, Jephta. La postérité ne cessera jamais de le reconnaître parmi les plus grands. CC
JOSEPH HAYDN (1732-1809)
Né aux confins de l’Autriche et de la Hongrie, Joseph Haydn apprend la musique auprès d’un parent, Mathias Franck. En 1761, il entre au service du prince Paul II Esterházy, au château d’Eisenstadt ; il reste au service de cette famille jusqu’à sa mort. Il suit Nicolas “le Magnifique”, successeur de Paul II en 1762, dans le palais Esterháza où la cour passe les étés (revenant à Vienne l’hiver). Il dispose d’un orchestre talentueux ; ce Versailles de la Hongrie accueille fêtes et représentations dans le grand esprit du Siècle des Lumières. “Je pouvais faire des expériences, de sorte que sans l’avoir voulu, je devins original.” Sans qu’il s’en aperçoive, Haydn acquiert dans l’Europe entière une grande renommée. Réalisant que les éditeurs exploitaient sa musique, il prend vers 1780 la situation en main et compose alors pour des commandes privées et des éditeurs. En 1790, le successeur de Nicolas, Anton, licencie l’orchestre. C’est pour Haydn l’occasion d’effectuer ses premiers voyages ; il a 58 ans. Deux séjours londoniens, à l’invitation de Johann Peter Salomon (1791-92 et 1794-95), achèvent d'en faire le musicien le plus admiré de son temps ; il livre ses douze dernières symphonies. À son retour, Nicolas II décide de reconstituer la chapelle ; Haydn a pour seule obligation de composer une messe par an, et laisse alors des quatuors, ses plus grandes messes et des oratorios. Affaibli, il cesse de composer en 1804, et ne quitte plus Vienne jusqu’à sa mort. SM
LEOS JANÁCEK (1854-1928)
Bien qu’il se soit essayé très jeune à la composition, encouragé par Pavel Krizkovski (son chef de choeur) et Antonín Dvorák, Janácek eut beaucoup de mal se faire reconnaître par les milieux musicaux pragois ; ses origines modestes et provinciales (il est né en Moravie, dans une famille d’instituteurs), son nationalisme militant, et une étroite réputation de pédagogue et de théoricien dans lequel on l’enferma longtemps furent probablement la cause de cette mise à l’écart. Puis brusquement, en 1916, le triomphe de son opéra Jenufa sur la scène du Théâtre national de Prague (qui l’avait dédaigné en 1903) ouvre pour lui une période d’intense activité créatrice, confortée par une amitié amoureuse qui illumine les dix dernières années de sa vie, et par une réputation grandissante dans son pays et à l’étranger : l’écrivain Max Brod se fait son propagandiste (comme il le faisait dans le même temps pour Franz Kafka), et il est élu en 1927 membre de l’Académie des Beaux-Arts de Prusse aux côtés de Paul Hindemith et d’Arnold Schoenberg. C’est le temps des chefs-d’oeuvre au lyrisme irrésistible (la Sinfonietta, le Capriccio pour piano et instruments à vent, les deux quatuors, la Messe glagolitique, et les ultimes opéras : L’Affaire Makropoulos, La Petite Renarde rusée, De la Maison des morts), dans lesquels Janácek a su admirablement à la fois exploiter les trouvailles mélodiques et rythmiques issues d’une intense réflexion sur la musique populaire et le langage parlé, et transmettre la générosité de son panthéisme, comme son indéfectible amour de la nature et de la vie. SC
FRANZ LISZT (1811-1886)
Après une enfance passée dans une atmosphère musicale où il s’imprègne des oeuvres de Mozart, Haydn et Beethoven, Franz Liszt est déjà célèbre à quinze ans comme virtuose du piano et n’aura jamais de rival, ce qui lui vaudra d’être admiré par ses contemporains presque exclusivement comme interprète. Grand voyageur, il remporte d’immenses succès dans toute l’Europe. Il innove certains aspects du concert : c’est le premier pianiste à donner des récitals pour piano seul, à jouer de mémoire. Le compositeur, lui, est d’une grande ouverture d’esprit : il accorde une attention extrême aux musiques populaires, aux compositeurs du passé et aux musiques de ses contemporains. Les musiques populaires sont une nouvelle source d’enrichissement de son univers sonore, elles sont intégrées à sa propre démarche créatrice. S’il compose d’abord exclusivement pour le piano, il se tourne ensuite vers l’orchestre. Puis, c’est l’entrée en religion : les grandes partitions marqueront le terme de sa carrière de compositeur. Pour Liszt, la musique est une : profane ou sacrée, elle est toujours l’expression d’une inspiration intérieure. Paradoxalement, Liszt est le musicien le plus admiré de ses contemporains et le plus solitaire du XIXe siècle, partagé entre son désir de solitude, d’isolement méditatif et l’adulation qu’il suscite. Liszt aura contribué à l’évolution de la musique de son époque par ses apports personnels sur le plan de la composition et de la technique pianistique et restera un des plus grands compositeurs du XIXe siècle, d’une ouverture d’esprit et d’une générosité extrêmes. CC
GUSTAV MAHLER (1860-1911)
Né à Kaliste en Bohême, Mahler appartient à cette génération de novateurs - celle de Claude Debussy, de Richard Strauss, de Leos Janácek - qui, ne reniant rien de la tradition dont ils sont nourris, vont cependant renouveler le langage musical, ses formes et ses sources d’inspiration au tournant des XIXe et XXe siècles. Juif, appartenant de plus à la minorité allemande en Bohême, Mahler se sentira toute sa vie, sinon un déraciné, du moins un dépaysé : un trait qui l’apparente à Schubert et au thème romantique du voyage, auquel se rattache le fameux recueil des Lieder eines fahrenden Gesellen (“Chants du Compagnon Errant”). On retrouve ainsi dans son oeuvre - constituée pour l’essentiel de lieder, et de neuf symphonies dont la composition s’échelonne entre 1885 et 1911 - à la fois l’inspiration populaire tour à tour naïve, sarcastique, féérique et tragique, et la nostalgie d’un ailleurs qui ne cesse de l’habiter. Sa carrière est un peu à l’image de ce voyage perpétuel vers d’autres rives : sorti du Conservatoire de Vienne en 1880, Mahler entame une longue carrière de chef d’orchestre à la tête des opéras de Prague, Leipzig, Budapest, Hambourg, et enfin Vienne où il acquiert la réputation d’un chef aussi exigeant qu’efficace, jusqu’à ce qu’une cabale à relents d’antisémitisme ne le contraigne, en 1907, à s’exiler aux États-Unis. Nommé directeur de la Philharmonie de New York, il regagne précipitamment Vienne au printemps 1911, rattrapé par la maladie, et meurt le 18 mai, laissant à son fidèle disciple Bruno Walter le soin de révéler au public viennois les deux oeuvres testamentaires que constituent Le Chant de la Terre et la Neuvième Symphonie. SC
WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756-1791)
Les dons exceptionnels de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), développés par son père Leopold (lui-même musicien), le mènent dès l’âge de six ans sur les routes ; il fait l’objet de tous les émerveillements et rencontre des compositeurs comme Johann Schobert et Jean-Chrétien Bach. Mozart doit néanmoins affronter les difficultés à se faire une place ; à Salzbourg, sa ville natale, il est Konzertmeister, mais la petite ville et les contraintes imposées au musicien de cour sont pour lui bien trop étroites. Ses voyages dans l’espoir de décrocher une situation n’aboutissent pas. Il les met cependant à profit pour étudier auprès des grands maîtres (notamment le Padre Martini qui lui enseigne le contrepoint) et honorer des commandes. À Salzbourg, Mozart pose sa démission, en 1777, afin d’effectuer un voyage à Paris qui lui a été refusé. La rupture définitive n'a cependant lieu qu’en 1781 ; Mozart a conscience de son génie, il s’installe à Vienne et épouse Constance Weber. Leur situation financière n'est pas brillante et les postes continuent à se refuser. Il collabore avec le librettiste Lorenzo Da Ponte (Les Noces de Figaro, Don Giovanni et Cosi fan tutte), et son entrée dans la loge maçonnique sera en toile de fond de La Flûte enchantée. La situation financière des Mozart se dégrade inexorablement et Wolfgang tombe gravement malade. Il consacre ses dernières forces à plusieurs commandes, La Flûte enchantée, La Clémence de Titus, le Concerto pour clarinette et le Requiem, laissé inachevé.
CLAUDIO MONTEVERDI (1567-1643)
Claudio Monteverdi a grandi dans un milieu pour le moins aisé ; il est baigné dans une atmosphère musicale sous l’influence directe de son frère compositeur Giulio Cesare. Précoce, il publie à l’âge de 15 ans ses premières oeuvres, tout en prenant conscience des limites de la polyphonie traditionnelle et de la nécessaire évolution du langage musical. Dès 1590, il est engagé à la cour du Duc de Mantoue comme violiste, chanteur, compositeur. C’est après avoir entendu et apprécié la création “innovante” Euridice de Peri, que le Duc Vincenzo Gonzala commande à Monteverdi un spectacle musical écrit “de la même manière” : en découle en 1607 le fabuleux Orfeo. À la mort de son protecteur en 1612, Monteverdi quitte Mantoue “célèbre mais pauvre” ; il sera finalement nommé à Saint-Marc de Venise où il se consacre à la musique religieuse. C’est une période de trouble pour Monteverdi qui doit faire face à plusieurs malheurs (épidémies, atteinte directe de l’Inquisition sur son fils, guerre pour la succession du Duché de Mantoue…). Il ne revient à l’opéra que tardivement pour l’ouverture des théâtres vénitiens San Cassiano et San Giovanni e Paulo. Ses dernières oeuvres Le Retour d’Ulysse et Le Couronnement de Poppée ouvrent l’ère du bel canto. “Avec lui commence l’histoire de la musique moderne”. CC
DOMENICO SCARLATTI (1685-1757)
Formé au clavecin par son père Alessandro (1660-1725), Domenico Scarlatti est dès l’âge de 16 ans nommé organiste et compositeur à la Chapelle royale de Naples où son père est maître de chapelle. En 1705, il part à Venise où il rencontre des musiciens éminents, dont Haendel avec lequel il noue une profonde et durable amitié. Le parcours de Domenico Scarlatti est émaillé de voyages au cours desquels il exerce au service des cours princières et aristocratiques. Après un mariage en Italie, il est nommé, en 1728, maître de la chapelle patriarcale à Lisbonne et enseigne la musique à l’Infante Maria Barbara, fille du Roi João V ; mais la même année, celle-ci épouse le prince espagnol Fernando et s’installe à Madrid. Scarlatti l’y suit ; nommé maître de chapelle auprès de la nouvelle reine, il restera en Espagne jusqu’à la fin de sa vie. Sa longue carrière espagnole, marquée par des difficultés matérielles dues à une passion pour le jeu, semble être consacrée exclusivement à la composition pour le clavecin, exception faite d’un Salve Regina composé dans les dernières années de sa vie. Reflet de sa curiosité insatiable, son oeuvre exprime une merveilleuse diversité. CC
ARNOLD SCHOENBERG (1874-1951)
Le compositeur autrichien Arnold Schoenberg (ou Schönberg) compte parmi les personnalités musicales les plus importantes et influentes du XXe siècle. Même s’il bénéficie des leçons de son beau-frère Zemlinsky, Schoenberg est avant tout un autodidacte, un libre-penseur, qui ouvre la voie de la modernité. Originaire de Vienne, il y fonde avec ses élèves Alban Berg et Anton Webern la seconde école de Vienne puis se rend à Berlin où il devient un professeur et théoricien de renommée internationale - il forme notamment H. Eisler, E. Wellesz, O. Klemperer, T. Adorno et J. Cage. Au départ profondément marqué par Strauss et Wagner - en atteste la Nuit transfigurée, l’un de ses chefs-d’oeuvre -, son style évolue vers l’atonalité et développe le “Sprechgesang” (le “chant parlé”), comme en témoigne son Pierrot lunaire, l’une de ses oeuvres majeures. Ces nouveautés bouleversent le monde musical européen qui se scinde deux groupes : les atonalistes et les anti-atonalistes. Poursuivant ses recherches, il inaugure en 1923 une technique compositionnelle fondée sur la notion de série qui confirme son statut d’avantgardiste (Suite pour piano, Quatuor à cordes n°3…) et donnera naissance au dodécaphonisme. Compositeur d’origine juive, Schoenberg est contraint de s’installer aux Etats-Unis en 1933 pour fuir le nazisme. Là, vers la fin de sa vie, parallèlement à son activité de pédagogue, il semble revenir à une certaine forme de tonalité (Symphonie de chambre n°2, pièces d’inspiration religieuse). AC
FRANZ SCHUBERT (1797-1828)
Né à Vienne en 1797, douzième enfant d’une modeste mais chaleureuse famille, Schubert intègre à 11 ans le collège municipal. Il se nourrit des imposants modèles du XVIIIe siècle classique, Haydn et Mozart, de Beethoven qui demeurera pour lui l’idéal inaccessible, mais aussi des poètes et penseurs de l’époque, Goethe en tête. Être de contradictions, le solitaire Schubert s’entoure d’un fidèle cercle d’amis musiciens et intellectuels auprès duquel il trouve un inconditionnel soutien face à l’indifférence d’une Vienne alors séduite par le style italien. Le groupe se retrouve lors des fameuses “Schubertiades”, ces soirées amicales dont Schubert est le centre névralgique et au cours desquelles il fait découvrir ses créations. Car la créativité de Schubert est étonnante : il compose durant sa courte vie - 31 ans - plus de 1.000 oeuvres. Des opéras, des messes, des symphonies, des sonates, des quatuors et quintettes (inoubliables Quintette D. 667 “La Truite” et Quatuor “La Jeune fille et la mort”), mais aussi des centaines de lieder, genre méconnu auquel il offre de formidables chefs-d’oeuvre (le Chant des esprits sur les eaux, les cycles de La Belle Meunière et du Voyage d’hiver). La révolution musicale de Schubert ne réside pas tant dans la forme qu’il imprime à ses oeuvres que dans sa façon singulière de les faire “chanter”. Naissent ainsi sous sa plume des pièces marquées par un profond lyrisme, pétries de tendresse et portant en filigrane la trace des blessures du musicien - échecs sentimentaux, absence de reconnaissance du public… Le “Wanderer” succombe en 1828 à une fièvre typhoïde à Vienne, au terme d’un voyage intérieur révélant une oeuvre d’une incomparable puissance consolatrice. AC
ROBERT SCHUMANN (1810-1856)
Schumann, sans cesse à la recherche de son unité intérieure, a vécu un véritable déchirement entre deux vocations : être poète ou musicien. Cette étrange conscience du sentiment du double se traduira en musique par la double signature d'Eusebius et Florestan. Mettant son désir d'écrivain au service de la musique, Schumann sera tour à tour compositeur et critique de premier ordre ayant fondé sa propre revue musicale. Le piano est le premier médiateur dans la voie qui le mène à la composition, c'est l'instrument qui lui permet le mieux de réaliser en lui cette unité entre sa double aspiration à la musique et à la poésie. Schumann est un poète qui s'exprime par les sons. Le piano est le lieu du retour en soimême, du regard intérieur, lieu de la confrontation solitaire avec ses doubles et ses démons. Pourtant, il ne pourra mener la carrière de virtuose qu'il espérait à cause de sa tentative inconsidérée d'accélérer ses progrès au piano en se ligaturant le quatrième doigt qui restera paralysé. Mais il trouvera en Clara une interprète éblouissante qui magnifiera ses oeuvres pour piano. À la fin de sa vie, le monde extérieur échappe à Schumann. Après s'être jeté dans le Rhin, il passe ses deux dernières années à l'asile psychiatrique dans un monde d'hallucinations, laissant derrière lui une oeuvre irréductible à toute autre et entièrement placée sous le signe du combat. CC
BEDRICH SMETANA (1824-1884)
Fondateur de l’école musicale tchèque, Smetana exercera une grande influence sur les générations suivantes de compositeurs, Dvorák en tête. Habité par un très fort sentiment d’appartenance à la nation tchèque, et animé d’un désir profond d’affirmer l’identité de son peuple, Smetana devient très tôt un musicien militant, qui n’aura de cesse d’oeuvrer pour la cause de la musique tchèque. De retour à Prague après les événements de 1861, il contribue fortement à l’organisation de la vie musicale dans la capitale, donnant naissance, à travers l’orchestre de l’opéra, dont il prend la direction à partir de 1866, à l’école symphonique tchèque. De cette époque datent aussi ses premiers opéras - La Fiancée vendue et Dalibor, puis Libuse et Les Deux veuves -, qui apparaissent très révélateurs de sa capacité à intégrer toutes les facettes de l’âme tchèque. Les dix dernières années de la vie du compositeur, devenu pourtant totalement sourd à partir de 1874, sont d’une étonnante fécondité : opéras, mélodies, choeurs, pièces pour piano se succèdent, cependant que voit le jour le fameux cycle Ma Patrie, hommage fervent à la nature tchèque, assurément l’une des oeuvres les plus marquantes de la musique symphonique du XIXe siècle. SC
PIOTR ILYITCH TCHAÏKOVSKY (1840-1893)
Après des études de droit, Tchaïkovsky décide de se consacrer à la musique et étudie auprès d’Anton Rubinstein, dans une nouvelle école qui deviendra le Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Il devient ensuite professeur au Conservatoire de Moscou. En 1876, son grand ami Nicolas Rubinstein le met en contact avec Nadejda von Meck, qui devient son mécène. Tchaïkovsky peut alors composer librement, tout en menant une carrière de chef d’orchestre qui l’amène à voyager en Europe et aux États-Unis. Tchaïkovsky meurt à Saint-Pétersbourg en 1893, en laissant des pages parmi les plus célèbres de toute la musique russe. Le plus romantique des compositeurs russes, le plus européen aussi, il ne cultivait pas une conscience politique et nationale aussi aigüe que le Groupe des Cinq (Balakirev, Borodine, Cui, Moussorgski et Rimski-Korsakov). Pratiquant un total éclectisme musical, s’imprégnant des compositions italiennes, françaises, allemandes, il n’en est pas moins “russe jusqu’à la moëlle” dans sa façon d’exprimer des conflits où dominent tout à la fois le goût de la pureté et du lyrisme, et le culte de l’ennui et de la névrose. Tchaïkovsky s’est illustré dans tous les genres ; ses six symphonies, ses opéras (Eugène Onéguine, La Dame de Pique), sa musique de chambre (trio “À la mémoire d’un grand artiste”, pièces pour quatuor à cordes, pour sextuor à cordes…), ses ballets (Casse-Noisette, Le Lac des Cygnes…), sont des exemples, parmi d’autres, d’oeuvres entrées dans le patrimoine universel.
GIUSEPPE VERDI (1813-1901)
Né près de Parme en 1813 - la même année que Wagner -, Verdi est initié à la musique par l’organiste du village. Autodidacte, il se lance d’emblée dans la composition d’opéras dont le second, Oberto, est représenté à la Scala de Milan. Fortement ébranlé par la perte de sa femme et de ses deux enfants, il cesse un temps de composer avant de se voir passer commande de Nabucco (1842) qui sert, sous l’apparence d’un drame biblique, la cause de l’indépendance nationale italienne et qui restera célèbre grâce notamment au fameux choeur des esclaves hébreux, qui devient l’emblème du mouvement d’unification. Macbeth, dans la même veine, est composé en 1847. Attiré par la suite par des sujets plus réalistes - Rigoletto, Le Trouvère, La Traviata, Un bal masqué - le compositeur est élu député du premier Parlement italien en 1860. Devenu l’époux de la soprano Giuseppina Strepponi, il écrira encore Aïda (1871) puis, après une pause de quinze années, Otello et Falstaff, qui marquent son retour à l’oeuvre de Shakespeare et atteignent une force d’expression inégalée. SC
RICHARD WAGNER (1813-1883)
Né à Leipzig, Wagner étudie la littérature et la musique à Dresde, puis à la Thomasschule de Leipzig. Chef d’orchestre à Magdebourg, maître de chapelle à Riga, il est finalement engagé comme chef d’orchestre d’opéra à Dresde, où il étudie la poésie épique allemande, source d’inspiration de toute son oeuvre. Condamné à l’exil suite à sa participation à l’insurrection de la ville en 1849, il effectue de longs séjours en Suisse, à Londres et à Paris, jusqu’à son retour en Saxe en 1862. Le Roi Louis II de Bavière l’invite alors à Munich et, devenant son mécène, lui permet de monter son opéra Tristan et Isolde et de faire construire à Bayreuth un théâtre permanent susceptible d’accueillir son fameux cycle du Ring. Son dernier opéra, Parsifal, voit le jour en 1882, un an avant sa mort. Héritier d’une forme d’opéra allemand développé par Mozart, Beethoven et Weber, Wagner n’eut de cesse de réinventer complètement le genre ; ambitionnant de créer un véritable “art total” alliant poésie, drame, musique, chant et décor, il écrivit lui-même ses textes et supervisa ses mises en scène en plus de composer la musique et de diriger orchestre et chanteurs. Sa sensibilité aux voix, qui lui permit d’écrire des rôles longs et complexes, sa maîtrise de l’orchestre, sa science de l’écriture et l’invention du concept du leitmotiv - pivot central de son style de composition - font de lui un acteur essentiel de la transformation de l’opéra au XIXe siècle et plus largement, de l’évolution de la musique du romantisme aux créations du XXe siècle. SC
Biographies rédigées par le Créa/Nantes
Charlotte Brouard-Tartarin (CB-T), Ariane Charriau (AC), Sophie Chauveau (SC), Claire Chopot (CC), Séverine Meers (SM) |
Informations pratiques :
Billetterie Nantes
Ouverture des guichets de la Cité, le centre des congrès de Nantes
samedi 10 janvier : à partir de 8h
dimanche 11 janvier : à partir de 14h
à partir du lundi 12 janvier : ouverts tous les jours de 13h à 19h (fermés le samedi et le dimanche)
lundi 26 et mardi 27 janvier : de 12 h à 17 h
mercredi 28 et jeudi 29 janvier : à partir de 13 h
vendredi 30 janvier, samedi 31 janvier et dimanche 1er février : à partir de 8 h
Internet : www.follejournee.fr Ouverture dimanche 12 janvier à partir de 10 h
Règlement par carte bancaire uniquement
Téléphone : 0 892 705 205 (0,34 cts/min)
Règlement par carte bancaire uniquement
dans les Espaces Culturels E. Leclerc à partir du lundi 12 janvier
ATLANTIS : Saint-Herblain Distribution Centre commercial Atlantis Saint-Herblain
PARIDIS : Paris Distribution 14 route de Paris BP 20571 Nantes Cedex 3
A voir : Autres informations pratiques en bas de page.
La Folle Journée en Région 2015
Informations pratiques
CHALLANS
Ouverture : samedi 10 janvier 2015 de 9h à 15h au Théâtre Le Marais - 33 rue Carnot. Du mardi 13 janvier au jeudi 22 janvier 2015 : du mardi au vendredi de 9h à 12h30 et de 14h à 17h30, le samedi de 9h à 12h à l’Hôtel de Ville - 1 Boulevard Lucien Dodin. Dès le mardi 13 janvier, réservation par courrier en joignant le règlement, ou par téléphone avec règlement par carte bancaire. Règlements : espèces, chèques, carte bancaire, Pass Culture Sport. Tél : 02 51 60 01 80 - www.challans.fr.
CHOLET
Ouverture : vendredi 9 janvier 2015 de 13h à 18h. Office du Tourisme du Choletais - 14 avenue Maudet - BP 10636 - 49306 Cholet Cedex – Samedi 10 janvier : sur place de 10h à 13h et de 15h à 18h ou par téléphone de 9h30 à 13h et de 15h à 18h ou par courriel à partir du lundi 12 janvier. Du dimanche 11 au vendredi 23 janvier : du lundi au samedi de 9h30 à 12h (sauf mardi, ouverture à 10h) et de 14h à 18h. Vendredi 23 janvier à 17h : fermeture de la billetterie à l’Office du Tourisme et vente des billets au Théâtre Saint- Louis à partir de 19h. Samedi 24 et dimanche 25 janvier à partir de 10h : vente des billets sur place pour l’ensemble des concerts. Séance théâtrale : gratuit, réservation à la billetterie du Théâtre Saint-Louis à partir du vendredi 9 janvier. Du mardi au vendredi de 13h30 à 18h30. Règlements obligatoires sous 72h pour valider les réservations par téléphone et par mail Tél. : 02 41 49 80 00 – info-accueil@ot-cholet.fr - www.ot-cholet.fr
FONTENAY-LE-COMTE
Ouverture : samedi 10 janvier de 10h à 12h
Du lundi au vendredi de 13h30 à 18h et le samedi de 10h à 12h. Ouverture environ 40 mn avant les concerts dans chaque lieu des spectacles au moment de La Folle Journée. Règlements : chèques, espèces, carte bancaire, Pass Culture Sport – possible par courrier. Espace Culturel René Cassin - La Gare – Service Billetterie – Avenue de La Gare - 85200 Fontenay-le-Comte - Tél : 02.51.00.05.00
FONTEVRAUD
Ouverture : lundi 12 janvier 2015, uniquement par téléphone et par Internet. Tél : 02 41 51 90 51 - Du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 17h, sauf mercredi après-midi. Achat en ligne : www.fontevraud.fr La billetterie sur place ouvrira le vendredi 23 janvier à 10h. Abbaye de Fontevraud BP24 – 49590 Fontevraud L’Abbaye
SAUMUR
Ouverture : samedi 10 janvier de 10h à 18h, uniquement sur place. Du mardi au vendredi de 10h à 12h15 et de 13h45 à 18h, le samedi de 10h à 12h30. Billetterie : Théâtre du Pôle Culturel – Place Bilange – 49400 Saumur Tél : 02 53 93 50 00 Règlements : chèques, espèces, carte bancaire, Pass Culture Sport.
LAVAL
Ouverture : samedi 10 janvier 2015 de 9h à 18h. Du mardi au vendredi de 10h à 18h et le samedi de 10h à 13h et de 14h à 17h. Possibilité de réservation par téléphone à partir du 13 janvier. Les places seront à retirer dans un délai de 48h sinon elles seront remises en vente. Théâtre - 34, rue de la Paix - 53000 Laval Tél : 02 43 49 19 55 Règlements : espèces, chèques, Pass Culture Sport
LA FLÈCHE
Ouverture : samedi 10 janvier 2015 de 10h à 16h.
Le lundi de 13h45 à 18h15, du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 13h45 à 18h15 et le samedi de 10h à 12h.
Réservation par téléphone à partir du samedi 10 janvier dès 14h, règlement sous 72h.
Règlement : espèces, chèques, carte bancaire, Pass Culture Sport.
Le Carroi - espace Montréal - Boulevard de Montréal BP 40028 – 72200 La Flèche
Tél : 02 43 94 08 99 - www.ville-lafleche.fr - www.lecarroi.org
LA ROCHE-SUR-YON
Ouverture : samedi 10 janvier 2015 de 11h à 17h.
Du mardi 13 janvier au vendredi 24 janvier de 12h à 18h30 et le samedi de 11h à 17h.
Réservation également possible
- par téléphone avec règlement par carte bancaire ou par courrier en joignant le règlement à partir du mardi 13
janvier
- par internet www.legrandr.com à partir du 10 janvier
Le grand R Scène nationale - Esplanade Jeannie-Mazurelle - Rue Pierre Bérégovoy - BP 681 - 85017 La Roche-sur-Yon
Cedex
Tél. : 02 51 47 83 83
SABLE-SUR-SARTHE
Ouverture : Samedi 10 janvier 2015 de 10h à 12h et de 14h30 à 16h.
Office du Tourisme du Pays de Sablé – rue du château – 72300 Sablé sur Sarthe
Le lundi, mercredi, vendredi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h30
Le mardi et le jeudi de 14h à 17h30
Le Samedi de 10h à 12h et de 14h30 à 16h
Tél: 02 43 95 00 60 - office.tourisme@sablesursarthe.fr
Centre Culturel Joël Le Theule – 16 rue Saint-Denis - 72300 Sablé sur Sarthe
A partir du lundi 12 janvier : du lundi au vendredi de 13h30 à 18h30.
Tél : 02 43 62 22 22 - contact@lentracte-sable.fr
SAINT-NAZAIRE
Ouverture : Samedi 10 janvier 2014 de 13h30 à 17h30.
A partir du mardi 13 janvier : du mardi au vendredi de 14h à 19h, le samedi de 14h à 18h.
Réservation sur place, par internet www.letheatre-saintnazaire.fr ou par courrier : Le Théâtre – rue des Frères Pereire
– BP 150 – 44603 Saint-Nazaire cedex.
Pas de réservation téléphonique.
Tél : 02 53 84 20 08.
ILE D’YEU
Office du tourisme de l’Ile d’Yeu
Horaires : avril, mai : du lundi au samedi de 9h à 12h30 et de 14h à 18h et le dimanche de 10h à 12h30.
Rue du Marché - 85350 L'Ile-d'Yeu.
Tél : 02 51 58 32 58
Pour en savoir plus sur l'actualité des pianistes présents à
la folle journée de Nantes vous pouvez également consulter
réguliérement la page "actualités" de
Piano bleu ...cliquez ici
et sachez dès à présent que Pour sa 22ème édition LA FOLLE JOURNÉE 2016 aura pour thème central "LA NATURE", toute la beauté et la diversité de la nature, mais aussi ses tourments et ses évolutions, seront développés en musique en 2016.
et
les sites internet suivants auxquels seront ajoutés au fur et
à mesure de leur parution des liens vers d'autres sites :
Site de la folle journée ...
cliquez ici
Site internet de la Cité des Congrès de Nantes ...cliquez
ici
Office de tourisme de Nantes...cliquez ici
Cinq concerts seront rediffusés sur Arte Concert ...cliquez ici
Nombreux concerts rediffusés par France Musique ...cliquez ici
Pour mémoire : Folle journée
de Nantes 2014...cliquez ici
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