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La Folle Journée de Nantes 2013
L'Heure exquise
en région Pays de la Loire
du vendredi 25 au dimanche 27 janvier 2013
à Nantes, La Cité, Centre des congrès
de Nantes
du mercredi 30 janvier au dimanche 3 février 2013
Découvrez le programme
et les pianistes invités
à cette nouvelle édition
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Le thème de la 19e édition de la Folle journée
de Nantes en 2013 sera L'Heure exquise
La Folle Journée a choisi pour sa 19ème édition
de retracer un vaste panorama de la musique française et espagnole
de 1850 jusqu'à nos jours, soit de Georges Bizet à Pierre
Boulez, avec un accent mis sur ce qui constitue véritablement
l'âge d'or de la musique française : des années
1870 aux années 1940.
Tandis que s'éteignent les derniers feux du romantisme avec
Alkan (dont on célèbre cette année le bicentenaire),
et à l'heure où Bizet révolutionne l'opéra
français avec Carmen, Camille Saint-Saëns, César
Franck puis Vincent d'Indy, fondateur de la Schola cantorum, et
dans leur sillage Chabrier, Fauré, Duparc, Chausson, Gabriel
Pierné, Charles Koechlin et Albert Roussel sont à l'origine
d'un véritable renouveau de la
musique française, tant dans le domaine de l'écriture
orchestrale que dans celui de l'art vocal avec la mélodie.
Pensée en couleurs et en dissonances douces, épurant les
lignes mélodiques et assouplissant les formes, cette musique
toute de subtilité et de raffinement ouvre la voie aux deux compositeurs
les plus novateurs au tournant du siècle : Claude Debussy et
Maurice Ravel, qui renouvellent en profondeur le langage musical et
préparent les grandes conquêtes à venir. Le "temps"
de Debussy et Ravel - également celui de Reynaldo Hahn ou de
Paul Dukas... -, c'est aussi une époque étonnamment
fertile qui voit se côtoyer à Paris, la "ville-Lumière",
les figures les plus marquantes du monde artistique : peintres, poètes,
musiciens au premier rang desquels les compositeurs espagnols Albéniz,
Manuel De Falla et Granados, venus étudier dans la capitale et
qui exercent à leur tour une influence profonde sur les musiciens
français ; c'est aussi tout ce climat d'effervescence
et d'émulation artistique dont la Folle Journée 2013
se fera l'écho.
Mais bientôt ce sont les Années Folles et l'apparition
du jazz, importé d'outre-Atlantique, qui bouleversent le
paysage musical français ; Erik Satie et les musiciens du fameux
"Groupe des six" auquel appartiennent Darius Milhaud et Francis
Poulenc se plaisent, sous la houlette de Jean Cocteau, à exalter
la veine populaire et pittoresque de la musique française. Puis
c'est l'éphémère groupe "Jeune France",
fondé par quatre musiciens
partageant la même vision humaniste de l'art et auquel appartient
Olivier Messiaen, qui témoigne à la fin des années
1930 de la vitalité de la création musicale française
; auteur du célèbre Quatuor pour la fin du temps, écrit
en captivité, Messiaen devenu professeur au Conservatoire de
Paris influencera durablement toute une génération de
compositeurs, parmi lesquels Pierre Boulez - ce dernier s'inscrivant
bien sûr, après Henri Dutilleux et Maurice Ohana, dans
cette lignée de compositeurs qui ont forgé, tout au long
du XXe
siècle, l'identité musicale de la France et dont
les oeuvres seront à l'honneur durant cette édition.
Biographie des compositeurs
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Les pianistes invités
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Rédaction CREA/Nantes
Textes Crea : Charlotte Bruard-Tartarin, Ariane Charriau, Marie-Pauline
Martin, Sophie Chauveau
ISAAC ALBÉNIZ (1860-1909)
Albéniz est une figure centrale
du renouveau musical de la fin du XIXe et du début du XXe
siècle en Espagne. Dans ce pays où le peuple a gardé
intactes, plus qu'ailleurs encore, ses traditions et les richesses
de son folklore, Albéniz saura mieux que personne, échappant
aux poncifs d'un pittoresque facile, trouver des accents de vérité
dans la restitution de l'âme de sa terre natale. Doté
de dons exceptionnels, il jouit rapidement d'une réputation
internationale grâce à son extraordinaire talent
de pianiste et d'improvisateur. Sa rencontre avec Felipe Pedrell
- l'initiateur en Espagne de ce retour aux sources du folklore
- l'amène toutefois à se consacrer plus pleinement,
à partir des années 1880, à la composition
; la Suite espagnole (1886) et les Souvenirs de voyage (1887)
sont déjà très représentatifs de cette
faculté du compositeur à traduire l'âme atavique
de l'Espagne dans un langage qui renouvelle en profondeur les
possibilités d'expression du piano. Puis c'est au contact
des compositeurs de la nouvelle musique française - d'Indy,
Chausson, Debussy, qui lui font à Paris un accueil chaleureux
-, qu'il franchit les étapes qui le conduiront vers le
plein épanouissement de son génie créateur.
Fixé à Paris à partir de 1893, Albéniz
ne cessera, durant les quinze années qui lui restent à
vivre, d'enrichir sa palette harmonique et sonore et d'exploiter
de nouvelles possibilités de l'instrument, ouvrant ainsi
la voie aux grandes conquêtes pianistiques du XXe siècle.
Il signe avec Ibéria, ensemble de douze pièces pour
piano d'une éblouissante virtuosité, son oeuvre
la plus aboutie et, assurément, l'un des chefs-d'oeuvre
de toute la musique espagnole.
SC
CHARLES VALENTIN ALKAN (1813-1888)
Prodige du clavier, Alkan aurait pu mener une formidable carrière
de virtuose si son talent n'avait été éclipsé
par les deux personnalités majeures du Romantisme en France
: Liszt et Chopin. Issu d'une famille juive très musicienne,
Charles Valentin Morhange adopte le prénom de son père,
Alkan, pour nom de famille. Dès son plus jeune âge,
il manifeste un prodigieux don pour le piano, qui justifiera son
surnom de "Berlioz du piano" ; Premier Prix de piano
du Conservatoire de Paris à 11 ans, Grand Prix de Rome
dix ans plus tard, il connaît dans les années 1820
un grand succès et fréquente les milieux intellectuels
de Paris. Il se lie d'amitié avec George Sand, Victor Hugo,
Delacroix, Liszt et Chopin mais face à l'engouement du
public pour ces derniers, il privilégie l'enseignement
et la musique de chambre avant de se retirer de la vie musicale
parisienne en 1845. Personnalité élitiste, énigmatique
et difficile, perpétuellement tendue vers un mystérieux
idéal - il rêvait notamment de mettre la Bible en
musique -, Alkan a composé une musique innovante et diversifiée
qui suscite depuis ces dernières années un intérêt
nouveau. Hormis quelques pièces de musique de chambre et
des transcriptions, son oeuvre, principalement écrite
pour le piano, comporte une centaine de pièces : études,
caprices, fantaisies, impromptus, menuets, préludes, sonates...
AC
GEORGES BIZET (1838-1875)
Compositeur brillant, au talent précoce, Georges Bizet
bénéficie d'un contexte familial très favorable
à l'expansion de ses dons naturels. Fils d'un professeur
de chant et d'une mère excellente pianiste, il sait lire
la musique à 4 ans, jouer du piano à 6 ans, intègre
le conservatoire à 9 ans et compose une symphonie (Symphonie
en ut majeur), d'une forme irréprochable, à 17 ans.
Vainqueur du Grand Prix de Rome en 1857, Bizet se spécialise
dans la composition d'opéra. Il rédige quelques
opéras d'inspiration italienne, sans grand succès,
puis s'attelle à son premier grand ouvrage : Les Pêcheurs
de perles. Mais ni cet opéra, ni les compositions qui suivent,
comme la musique de scène L'Arlésienne (d'après
Alfonse Daudet) et surtout le chef-d'oeuvre qui le fait connaître
au monde entier, Carmen (d'après Mérimée),
ne remportent le succès escompté du vivant de leur
auteur. Or, à peine une décennie après la
mort de Bizet, l'exotique Carmen fait sensation à Londres,
Saint-Pétersbourg, New York, pour le chatoiement de ses
couleurs et le naturel de son style. Si Bizet est aujourd'hui
internationalement connu pour cette oeuvre, il serait dommage
de réduire sa générosité de coeur,
son don inné de la mélodie et l'ampleur de son talent
à cet unique opéra. Bizet occupe au contraire une
place essentielle au sein de la musique classique française
: il offre à l'opéra un nouveau souffle et établit,
avec l'originalité de langage qu'on lui connaît,
l'indispensable liaison entre Berlioz et Debussy.
AC
PIERRE BOULEZ (né en 1925)
Ardent défenseur de la musique nouvelle, non seulement
comme compositeur mais aussi comme chef d'orchestre, théoricien,
et fondateur de l'IRCAM (Institut de Recherche et Coordination
acoustique/musique), Pierre Boulez apparaît comme une personnalité
majeure du paysage musical français. Élève
de Messiaen au Conservatoire de Paris, il se montre très
tôt soucieux de la diffusion de la musique contemporaine
et de l'évolution des rapports du public et de la création
; fondateur en 1954 du Domaine musical, qui lui permet de révéler
à l'attention du public de très nombreuses oeuvres
contemporaines, il se fait connaître au même moment
comme compositeur par Le Marteau sans maître, qui traduit
une volonté de rupture avec les organisations sonores traditionnelles
de l'Occident. Animateur avec Stockausen de l'Académie
d'été de Darmstadt en Allemagne - centre de l'avant-garde
musicale dans les années 50 -, il entame parallèlement
une carrière internationale de chef d'orchestre qui l'amène
à diriger les plus grands orchestres américains
et européens. Nommé en 1976 directeur de l'IRCAM,
puissante institution dont la vocation est d'héberger la
création musicale et toutes les recherches s'y rapportant,
il fonde simultanément l'Ensemble intercontemporain, avec
lequel il effectue d'importantes tournées. Son catalogue
comme compositeur comprend une trentaine d'oeuvres allant
de la pièce soliste (sonates pour piano, Dialogue de l'ombre
double pour clarinette, Anthèmes pour violon) aux oeuvres
pour grand orchestre et choeur Le Visage nuptial, Le Soleil
des eaux, ou pour ensemble instrumental et électronique,
Répons. Ses dernières compositions sont sur Incises,
créée en 1998 au Festival d'Edimbourg, Notations
VII, créée en 1999 par Daniel Barenboim à
Chicago, et Dérive 2, créé à Aix-en
Provence en 2006.
SC
ANDRÉ CAPLET (1878-1925)
D'origine normande, André Caplet reste profondément
marqué par ses racines : rigueur, simplicité, ferveur
religieuse et don de soi-même, au point de devenir l'apôtre
de ses contemporains. Caplet fut en effet un grand chef d'orchestre,
dirigeant l'opéra de Boston et l'Odéon ; il fut
aussi le plus proche collaborateur de Debussy, son interprète
de prédilection - assurant notamment la création
du Martyre de Saint Sébastien -, et l'orchestrateur de
certaines de ses partitions. Injustement méconnues, ses
propres compositions témoignent d'une intériorité
saisissante et d'une rare force d'imagination. Sa musique religieuse
surtout, Messe à trois voix, Le Miroir de Jésus,
est empreinte d'une poésie mystique très fine et
personnelle. Remarquables également par leur travail sur
les timbres, ses mélodies et ses oeuvres instrumentales
empruntent des chemins inédits, exceptionnellement sensibles
et adroits, dont Penderecki et Ligeti revendiqueront l'influence.
M-PM
EMMANUEL CHABRIER (1841-1894)
Premier musicien "impressionniste", ami de Manet, admiré
de Debussy et Ravel, il étudie le piano et la composition
à Paris, parallèlement à des études
de droit et à une carrière de fonctionnaire au Ministère
de l'Intérieur - qu'il abandonne au bout de vingt ans pour
se consacrer entièrement à la musique. Auteur d'opéras-comiques
à l'époque de sa jeunesse, par ailleurs wagnérien
convaincu, il entend en 1879 en Allemagne plusieurs grands opéras
de Wagner ; désormais toute son oeuvre témoignera
de l'influence du maître de Bayreuth. L'autre grande source
d'inspiration de Chabrier est évidemment l'Espagne, qu'il
visite après 1880, notant les airs de danse et le rythme
des castagnettes dans les rues andalouses et les transcrivant
ensuite pour orchestre symphonique, comme dans sa rhapsodie pour
orchestre España (1883), qui fit sensation lors de sa création
à Paris et qui reste, avec la Habanera pour piano (1885),
une des oeuvres les plus célèbres du compositeur.
Revenu à l'opéra avec Gwendoline (1886) et Le Roi
malgré lui (1887), qui oscillent entre un langage wagnérien
passionné et une forme plus conventionnelle de musique
de scène à la française, il compose pour
orchestre - sa Marche joyeuse (1888) est une de ses oeuvres
les plus populaires - et pour le piano, avec notamment les Dix
Pièces pittoresques, qui mêlent musique populaire,
motifs impressionnistes (Sous-Bois) et rythmes empruntés
à la musique ancienne (bourrée, menuet), et la fameuse
Bourrée fantasque, composée en 1891 et orchestrée
quelques années plus tard.
SC
ERNEST CHAUSSON (1855-1899)
Issu de la bourgeoisie cultivée, Chausson entreprend des
études de droit, avant de se consacrer entièrement,
à partir de 1877, à la musique. Élève
de Massenet puis de Franck au Conservatoire de Paris, il assiste
en 1882 à la création du Parsifal de Wagner à
Bayreuth. Révélatrice de l'influence de Wagner et
de Franck, son oeuvre n'en affirme pas moins, et très
rapidement, son originalité : chromatismes tendus, expansion
mélodique flamboyante, riche palette aux raffinements impressionnistes,
et cette mélancolie persistante qui imprègne l'ensemble
de sa production. Le caractère français de sa musique
est par ailleurs évident dans l'élégance
et la clarté des plans structurels. Disparu prématurément
en 1899, Chausson laisse une oeuvre relativement réduite
mais d'une extrême qualité : le Poème de l'amour
et de la mer, le Poème pour violon et orchestre (créé
par Eugène Ysaÿe en 1896) tout comme le fameux Concerto
en ré majeur pour piano, violon et quatuor à cordes
figurent de fait parmi les chefs-d'oeuvre de la musique française
de cette fin de siècle.
SC
JEAN CRAS (1879-1932)
Contrairement à d'autres comme Albert Roussel, Jean
Cras n'a jamais arrêté sa carrière d'officier
de marine, qu'il mena de front avec ses activités de compositeur.
Ses premières créations datent de ses années
de formation passées à l'Ecole Navale de Brest.
En 1919, il se lie d'amitié avec Henri Duparc, qui ne tarit
pas d'éloges sur son élève et le considère
comme "le fils de son âme". L'oeuvre de Jean
Cras est influencée en premier lieu par son expérience
dans la marine : ainsi, sa suite symphonique Journal de Bord se
divise en trois "quarts", chacun décrivant l'état
de la mer et du ciel. Il est également l'auteur de nombreuses
mélodies, de pièces de musique de chambre, d'oeuvres
pour pianos et d'un opéra sur un sujet mythologique, Polyphème.
CB-T
CLAUDE DEBUSSY (1862-1918)
Poète des sons et des formes, coloriste ne souffrant aucune
comparaison, Debussy apparaît
comme un phénomène incomparable dans l'histoire
de la musique tant il modifie, et de façon irrémédiable,
le langage musical de l'époque. Formé au Conservatoire
de Paris au piano, à l'harmonie puis à la composition,
Debussy remporte en 1884, le Grand Prix de Rome. Il fait rapidement
preuve d'un farouche esprit d'indépendance qui le détourne,
dès ses premières compositions, de la rigueur des
formes classiques pour se concentrer sur l'effet sonore et les
sensations qui en découlent. Très marqué
par les poètes symbolistes (Mallarmé le fascine
et il lui rend un vibrant hommage en orchestrant son Prélude
à l'après-midi d'un faune), par les peintres impressionnistes,
Debussy tombe également sous le charme de la musique orientale.
De ces diverses influences sensorielles et du rejet de Wagner
qu'il idolâtra dans un premier temps, va naître une
écriture musicale très personnelle, cherchant davantage
à suggérer une atmosphère plutôt qu'à
l'imposer. Sa musique procède par touches poétiques,
décalages harmoniques, rythmes audacieux. Longtemps mal
accueillie par ses contemporains, elle fit l'objet de violentes
controverses ; et ce n'est qu'au début du XXe siècle
que l'on commence à mesurer l'ampleur de son oeuvre
avant-gardiste. Pelléas et Mélisande, la symphonie
La Mer ainsi que de nombreuses oeuvres pour piano et pour
musique de chambre témoignent aujourd'hui du génie
de celui qui trône désormais au sommet des compositeurs
français.
AC
MANUEL DE FALLA (1876-1946)
Contemporain et successeur d'Isaac Albéniz, Manuel De Falla
est sans doute le plus grand compositeur espagnol depuis l'âge
d'or de la musique espagnole au XVIe siècle. Pianiste précoce,
il quitte en 1907, Madrid pour Paris, où il séjournera
sept ans, assistant à l'émergence de l'esthétique
impressionniste au contact de Debussy, Ravel et Dukas, qui l'encouragent
et influencent l'évolution de son style. C'est alors qu'une
épreuve va le marquer profondément : une maladie
vénérienne, contractée à l'âge
de 36 ans, le retient dix mois à l'hôpital ; vécue
comme un châtiment divin, cette maladie entraîne le
compositeur vers une forme d'ascétisme, d'austérité
âpre et décharnée dont un grand nombre de
ses oeuvres porteront désormais la marque. De retour
en Espagne, il compose les évocatrices Nuits dans les jardins
d'Espagne, heureuse alliance du raffinement et du folklore populaire,
puis L'Amour sorcier dans lequel s'épanche une sensualité
souveraine. À partir de 1919, De Falla abandonne la veine
andalouse pour adopter un style inspiré de la musique traditionnelle
castillane, plus apte à concentrer l'expression et à
servir une recherche croissante de dépouillement. Retiré
près de Grenade où il mène durant vingt ans
une vie de réclusion et de recueillement mystique, il compose
alors de nombreux chefs-d'oeuvre, parmi lesquels Les Tréteaux
de maître Pierre ou le Concerto pour clavecin, fruits de
cette évolution vers une écriture plus essentialisée
et purement ibérique, qui s'avèrera être la
quintessence de l'art du compositeur.
SC
VINCENT D'INDY (1851-1931)
Compositeur et pédagogue, Vincent d'Indy a été
formé au Conservatoire de Paris. Elève de César
Franck, à qui il voue une grande admiration, il prend la
direction de la Société Nationale de Musique à
la mort de son maître en 1890 puis fonde la Schola Cantorum
avec Charles Bordes. Fervent nationaliste et conservateur, son
oeuvre se divise en trois périodes : la première
est influencée par la musique germanique, en particulier
Richard Wagner, la seconde opère un retour aux traditions,
avec notamment la Symphonie cévenole ou Symphonie sur un
chant montagnard français en 1886 et enfin les quinze années
qui précèdent sa mort sont marquées par un
dépouillement et un certain retour au classicisme. Influent
sur le plan musical comme sur le plan moral, chef de file de toute
une génération, il a formé de nombreux musiciens,
dont Erik Satie, Arthur Honegger, Déodat de Sévérac
et Joseph Canteloube, ces deux derniers s'inspirant ensuite de
ses travaux de collecte et d'harmonisation de chants populaires.
Laissant à la postérité trois volumes de
son Cours de composition musicale, Vincent d'Indy est également
à l'origine du renouveau de l'intérêt du public
pour la musique française, particulièrement celle
de Jean-Philippe Rameau.
CB-T
THÉODORE DUBOIS (1837-1925)
Né en 1837, Théodore
Dubois fait de brillantes études au Conservatoire de
Paris, remportant de multiples récompenses notamment en
piano et en composition, dont un Grand prix de Rome en 1861. Professeur
d'harmonie au Conservatoire dès 1871, il y devient dix
ans plus tard professeur de composition, puis en est nommé
directeur de 1896 jusqu'à sa retraite en 1905. Parallèlement
à ces activités, il assure différentes fonctions
musicales au service de l'Église, en particulier à
l'orgue de la Madeleine où il succède à Saint-Saëns.
Honoré par les milieux officiels, membre de l'Institut
en 1894, il est sensible aux avancées de son temps, comme
en témoigne son adhésion à la Société
nationale de musique, tout en restant fidèle à ses
idéaux de clarté et de respect de la tradition.
D'inspiration éclectique, son oeuvre vaste et variée
touche à tous les genres. Théodore Dubois est l'auteur
d'un Traité d'harmonie encore étudié de nos
jours.
CB-T
PAUL DUKAS (1865-1935)
Paul
Dukas est un de ses artistes qui ne se résignent qu'au
chef-d'oeuvre. Bien qu'ayant vécu soixante-dix ans,
il limite son oeuvre à douze partitions, longuement
mûries, qui personnifient la confrontation intellectuelle
des compositeurs français avec l'art romantique allemand.
Parmi elles, le poème symphonique L'Apprenti sorcier remporte
dès sa création, en 1897, un triomphe qui ne s'est
pas démenti depuis. Ses autres oeuvres : le Prélude
élégiaque sur le nom de Haydn, La plainte loin du
faune, la Sonate pour piano, les Variations sur un thème
de Rameau... sont saluées également comme des
monuments français, où l'écriture s'unit
à celle de Debussy dans un même sens profond du mystère,
tel que Maeterlinck l'exprime à travers ses drames. Exerçant
parallèlement une importante activité de critique,
Dukas est finalement nommé professeur de composition au
Conservatoire de Paris en 1928, comptant parmi ses élèves
Olivier Messiaen.
M-PM
HENRI DUPARC (1848-1933)
Limitée à quelques oeuvres, l'oeuvre de
Duparc a bien les proportions d'un véritable monument.
Marqué par l'enseignement de son professeur de piano, le
grand César Franck, et par le souvenir de représentations
de Wagner, Duparc s'initie à la composition en 1868, attaché
d'emblée à la mise en musique d'illustres poèmes
: L'Invitation au voyage (Baudelaire), La vague et la cloche (Coppée),
Extase (Lahor), Élégie (Thomas Moore), Phydilé
(Leconte de Lisle), Lamento (Gautier)... Ses treize mélodies,
toutes remarquables par leur intensité d'expression, comptent
parmi les plus hauts chefs-d'oeuvre du genre, assurant à
elles seules la renommée universelle du compositeur. En
1885, sa santé déjà altérée
lui rend tout travail impossible. Commence alors un long calvaire
qui durera un demi-siècle. Duparc fera deux voyages à
Lourdes avec Jammes et Claudel, perdra la vue et choisira finalement
une vie contemplative, avant de mourir à Mont-de-Marsan,
en 1933.
M-PM
MAURICE DURUFLÉ (1902-1986)
Dernier représentant de l'école de l'orgue symphonique
français, Maurice Duruflé intègre très
jeune la maîtrise de la cathédrale de Rouen où,
en plus du chant, il apprend le piano et l'orgue. En 1919, il
poursuit ses études à Paris et entre au Conservatoire
l'année suivante ; ayant notamment suivi l'enseignement
de Paul Dukas, il termine sa formation en 1928, couronné
de cinq prix. Il devient alors l'assistant de Louis Vierne à
Notre-Dame de Paris et sera à ses côtés lorsque
celui-ci mourra à la tribune de son orgue. En 1930, Maurice
Duruflé est nommé organiste titulaire de Saint-Étienne-Du-Mont,
où il restera pendant 45 ans. Cette même année,
son triptyque pour orgue Veni Creator reçoit le Prix de
Composition des "Amis de l'Orgue". Il se diversifie
en produisant des oeuvres pour orchestre, de musique de chambre,
mais surtout des pages religieuses. Le chant grégorien,
source d'inspiration permanente, est omniprésent dans son
travail. Son Requiem est passé à la postérité
et figure encore aujourd'hui souvent au programme de nombreuses
salles de concert. Parallèlement à son activité
de compositeur et de pédagogue (il est professeur d'harmonie
au Conservatoire de Paris de 1943 à 1973), il a également
eu une belle carrière d'interprète aux Etats-Unis
et en Europe.
CB-T
HENRI DUTILLEUX (né en 1916)
Né à Angers, Henri Dutilleux entre au Conservatoire
de Paris en 1933, où il suit notamment les cours de composition
avec Henri Busser et d'histoire de la musique avec Maurice Emmanuel.
Cinq ans plus tard, il remporte le Prix de Rome, mais son séjour
à la Villa Médicis est interrompu par la guerre.
À cette même époque, il étudie le traité
de composition de Vincent d'Indy, découvre Stravinsky,
Bartok et le sérialisme. Nommé en 1942, chef de
chant à l'Opéra de Paris, il occupe la même
fonction à la Radiodiffusion française puis devient
directeur du service des illustrations musicales en 1945, occupant
ce poste jusqu'en 1963. Auteur de partitions lentement mûries,
Henri Dutilleux compose dans tous les genres musicaux. Son quatuor
à cordes Ainsi la nuit rencontre un succès exceptionnel.
Il écrit des oeuvres pour son épouse, la pianiste
Geneviève Joy, ainsi que pour le violoncelliste Mislav
Rostropovitch, la violoniste Anne-Sophie Mutter ou la soprano
Dawn Upshaw. Sa reconnaissance est internationale, en tant que
compositeur et en tant qu'enseignant. Il est invité dans
de nombreux pays comme professeur et conférencier. En 2005,
il reçoit le prix international Ernst von Siemens, parfois
considéré comme le Nobel de la Musique, et qui vient
récompenser "un des grands artistes de la musique
française contemporaine dont la production organique se
distingue par sa clarté poétique".
CB-T
GABRIEL FAURÉ (1845-1924)
Manifestant de précoces dispositions pour la musique, Gabriel
Fauré quitte son Ariège natale et étudie
le piano et la composition avec Saint-Saëns, qui deviendra
l'ami et le protecteur. Organiste de 1871 à 1874, il devient
chef de choeur à l'Église de la Madeleine où
il reste de nombreuses années. En 1896, il est nommé
professeur de composition au Conservatoire de Paris et cet éminent
pédagogue forme des élèves de l'envergure
de Ravel, Enesco, Koechlin ou encore Nadia Boulanger. Très
respecté dans le milieu musical, Fauré prend la
tête du Conservatoire en 1905. Loin des soucis financiers,
il compose avec régularité mais ne connaît
pas immédiatement le succès. À l'écoute
de sa musique intérieure, Fauré reste sensible aux
évolutions de son temps et cette intégration de
la nouveauté lui vaut l'hostilité des conservateurs.
Il crée un style personnel, à l'image de l'homme
qu'il incarne ; sans artifice, d'un raffinement sans pareil, ses
compositions portent l'empreinte d'une rayonnante et bienveillante
douceur. Elles impressionnent par la sérénité
de leur ton, la pureté des lignes mélodiques et
une indescriptible nostalgie d'un "ailleurs". Fauré
excelle en tant que mélodiste mais démontre aussi
un réel talent dans ses oeuvres pour piano Romances
sans paroles, Impromptus et de musique de chambre (oeuvres
pour piano et violoncelle, notamment). Son oeuvre la plus
célèbre, le Requiem, compte parmi les chefs-d'oeuvre
les plus emblématiques de l'histoire de la musique.
AC
voir plusieurs disques dont certains avec des extraits :
Gabriel
Fauré Nocturnes Hervé Billaut
Fauré
intégrale volume 2 Jean Claude Pennetier
Gabriel
Fauré Barcarolles Delphine Bardin
Gabriel
Fauré oeuvres pour violoncelle et piano et Trio, Eric Le
Sage, pianiste François Salque, violoncelliste, Paul Meyer,
clarinettiste
Gabriel
Fauré quatuors pour piano et cordes par le Trio Wanderer
et Antoine Tamestit
JEAN FRANÇAIX (1912-1997)
Né au Mans, Jean
Françaix développe très tôt d'exceptionnelles
capacités musicales, rapidement soulignées par son
professeur Nadia Boulanger. À 18 ans, il obtient son premier
prix de piano, au Conservatoire National Supérieur de Paris.
Deux ans plus tard, il représente, avec Claude Delvincourt,
la jeune école française au Festival International
de Vienne où ses Huit Bagatelles remportent un triomphe.
Ce succès sera suivi par beaucoup d'autres et ses compositions
seront dirigées par les plus grands chefs, parmi lesquels
Hermann Cherchen, Pierre Monteux, Eugène Ormandy, Manuel
Rosenthal, Herbert von Karayan, Seiji Ozawa, Georges Prêtre...
Il a écrit les musiques de seize ballets, montés
par des chorégraphes de grande réputation tels que
Léonide Massine, Serge Lifar, Roland Petit ou Georges Balanchine.
Également auteur de plusieurs opéras, de nombreuses
pièces de musique de chambre, d'oeuvres vocales et
symphoniques, son oeuvre majeure reste L'Apocalypse selon
Saint Jean, oratorio pour choeurs, soli et orchestre, créé
à Paris par Charles Munch en 1942. Jean Françaix
s'est aussi illustré dans la musique de film, dont le célèbre
Si Versailles m'était conté, écrit pour Sacha
Guitry.
CB-T
CÉSAR FRANCK (1822-1890)
Jeune pianiste prodige, pressé par son père à
devenir virtuose, César Franck délaisse rapidement
les artifices de la scène pour privilégier la voie
besogneuse, recueillie et spirituelle de la composition. Dans
son enseignement comme dans son oeuvre, il prône une
forme rigoureuse soumise à l'exigence d'une absolue sincérité,
dont l'influence est remarquable. À l'heure où la
France s'enthousiasme pour l'opéra, Franck s'impose tout
d'abord comme rénovateur de la musique de chambre, montrant
qu'il peut y avoir autant de musique dans un quintette que dans
un opéra. Son influence est tout aussi prépondérante
dans le domaine de l'orgue ; lui-même organiste de Sainte-Clotilde
à Paris, il démontre les possibilités symphoniques
de cet instrument et l'élève comme rival de l'orchestre.
L'aura du compositeur se mesure enfin au véritable "mouvement"
qu'il crée autour de lui, la "manière"
de Franck étant clairement perceptible chez Chausson, Duparc,
d'Indy, Debussy et Ravel.
M-PM
voir deux disques : Franck
Oeuvres pour piano Sodi Braide
et un disque de César
Franck Bertrand Chamayou
CHARLES GOUNOD (1818-1893)
Élève d'Antoine Reicha puis, au Conservatoire de
Paris, de Jacques Fromenthal Halévy, Charles Gounod remporte
le Grand Prix de Rome en 1839. Catholique fervent, il profite
de son séjour à la Villa Médicis pou étudier
la polyphonie religieuse et notamment Palestrina ; ce travail
se retrouve dans ses nombreuses messes et oratorios, dont Mors
et vita joué à Londres pour la reine Victoria en
1886. Depuis 1949, l'hymne officiel du Vatican est d'ailleurs
sa Marche Pontificale. Considéré comme le véritable
créateur de la mélodie française, il est
surtout reconnu pour ses opéras, dont Sapho, Faust et Roméo
et Juliette qui connurent un grand succès public malgré
des critiques acharnées. L'art de Gounod ne s'explique
pas sans la fascination que représentent les compositeurs
germaniques que sont J-S Bach, Beethoven et Mozart. Admiré
par Berlioz, son aîné de quinze ans, son oeuvre
influença à son tour Massenet, Bizet, Saint-Säens
et Fauré, qui lui rend hommage en ces termes "Trop
de musiciens ne se doutent pas de ce qu'ils doivent à Gounod.
Mais je sais ce que je lui dois, et je lui garde une infinie reconnaissance
et une ardente tendresse".
CB-T
ENRIQUE GRANADOS (1867-1916)
Pianiste de formation, Granados étudie la composition auprès
de Felipe Pedrell à Barcelone, avant de partir à
Paris pour un séjour de deux années durant lequel
il fréquente Vincent d'Indy, Paul Dukas et Camille Saint-Saëns.
De retour en Espagne, il se consacre à sa carrière
de pianiste de concert, tout en composant ses premières
oeuvres, parmi lesquelles les douze Danses espagnoles pour
piano à quatre mains, qui assurent sa popularité.
Dès lors, il écrit de nombreuses autres oeuvres
pour piano, dans un style postromantique traduisant les influences
de Liszt, de Brahms ou de Grieg mais celles aussi de la musique
populaire espagnole. Son chef-d'oeuvre reste incontestablement
les Goyescas, une suite pour piano inspirée des peintures
et eaux-fortes de Goya ; créé à Barcelone
en 1911, cet ensemble de belles pièces imaginatives, qui
conjugue harmonieusement la richesse harmonique héritée
de la fin du romantisme et l'esprit populaire espagnol, avec ses
rythmes et ses mélodies caractéristiques, remporte
un franc succès, qui décide Granados à écrire,
quelques années plus tard, une adaptation pour la scène.
Il résulte de cette entreprise un opéra en un acte,
créé avec succès à New York en 1916,
malgré une intrigue un peu mince ; c'est lors du naufrage
du bateau qui le ramenait en Europe que le compositeur, alors
au faîte de sa gloire, meurt de façon prématurée.
SC
voir deux disques : Granados
Danses espagnoles Guillaumme Coppola et Enrique
Granados Luis Hernado Perez
CHARLES KOECHLIN (1867-1950)
Largement méconnu, Charles Koechlin n'en est pas moins
l'une des personnalités les plus riches et les plus originales
de la musique française de la première moitié
du XXe siècle. Après un bref passage à l'École
Polytechnique, il choisit de se consacrer entièrement à
la musique et intègre au Conservatoire de Paris la classe
de Fauré, dont il restera très proche - il lui consacre
en 1926, une biographie qui fera longtemps autorité - et
dont il orchestrera la partition de Pelléas et Mélisande.
Admirateur de Franck, de Chabrier (dont il orchestrera la Bourrée
fantasque) puis de Debussy, fidèle en même temps
à l'héritage de Bach et à la tradition modale,
il se révèle un excellent théoricien et un
fin connaisseur de l'écriture orchestrale - son Traité
d'orchestration influencera d'ailleurs de nombreux compositeurs.
Sa curiosité inlassable et une exceptionnelle ouverture
d'esprit l'amènent dans le même temps à pratiquer
très tôt la polytonalité et l'atonalité
; il est aussi parmi les premiers compositeurs français
à introduire l'usage des modes anciens, et à s'intéresser
à des techniques d'avant-garde comme les ondes Martenot,
inventées en 1928. Compositeur prolixe (son catalogue compte
près de 200 oeuvres), il puise souvent son inspiration
dans son amour pour la nature, comme en témoignent les
titres de plusieurs de ses symphonies, Le Printemps, La Forêt...,
ou de ses pièces pour piano, Paysages et Marines. Personnalité
généreuse et multiple, il forme à Berkeley,
de 1927 à 1937, puis à la Schola Cantorum, de nombreux
élèves parmi lesquels Darius Milhaud, qui sera un
de ses plus fervents admirateurs.
SC
ÉDOUARD LALO (1823-1892)
Né à Lille dans une famille de militaires d'ascendance
espagnole, Lalo étudie le violon et le violoncelle dans
sa ville natale, puis à Paris, où il commence à
composer. Refusant de sacrifier à la mode des compositeurs
d'opéras et d'opérettes dans le style de l'époque,
il se consacre à la musique de chambre, alors délaissée
en France, et à la musique d'orchestre : son Divertissement,
comme son Concerto pour violon, créé par Sarasate
en 1874, remportent des succès éphémères,
jusqu'à la Symphonie espagnole pour violon et orchestre,
oeuvre virtuose et brillante, vibrante de rythmes espagnols,
qui apporte au compositeur une renommée internationale
et demeure son oeuvre la plus connue hors de France. Venu
tardivement à la musique de scène, Lalo accepte
en 1882, la commande d'un ballet, Namouna, créé
en 1882 à l'Opéra de Paris ; préfigurant
les ballets de Diaghilev, cette oeuvre à l'instrumentation
brillante ne touche guère le public de l'époque
mais suscite l'enthousiasme de Debussy. Le chef-d'oeuvre incontesté
de Lalo en matière d'opéra reste cependant Le Roi
d'Ys, adapté d'une légende bretonne et qui remporta
un triomphe lors de sa création à l'Opéra-Comique
de Paris en 1888. Lalo apparaît aujourd'hui comme un musicien
de transition qui, s'il suit la ligne des musiciens de sa génération,
n'en ouvre pas moins la voie, par la délicatesse de son
inspiration et la précision de son écriture, à
l'art de Fauré, Debussy, Chabrier ou Duparc.
SC
OLIVIER MESSIAEN (1908-1992)
Olivier
Messiaen est un compositeur majeur du XXème siècle.
Élève au Conservatoire de Paris dans la classe de
Paul Dukas pour la composition et de Marcel Dupré pour
l'orgue, il considère lui-même que sa première
oeuvre importante sont ses Huit Préludes pour piano,
écrits en 1929, dans lesquels il cherche déjà
à établir une relation entre les sons et les couleurs
- suivant une démarche qui guidera désormais toutes
ses recherches. Deux ans plus tard, il est nommé titulaire
de l'orgue de l'église de la Trinité et occupe ce
poste pendant cinquante ans. La même année, cet esprit
ouvert et curieux découvre l'art de l'Orient à l'Exposition
universelle ; il s'intéresse aussi très tôt
aux rythmes grecs et hindous. Peu avant la guerre, Messiaen participe
à la création du groupe Jeune France, fondé
à l'initiative d'Yves Baudrier, aux côtés
de Daniel-Lesur et André Jolivet. Fait prisonnier en Pologne
en 1940, il écrit alors sa plus importante oeuvre de
musique de chambre, le Quatuor pour la fin du temps. De retour
à Paris, il devient professeur au Conservatoire, n'hésitant
pas à dépasser les programmes officiels pour élargir
son enseignement, et forme ainsi la nouvelle génération
des compositeurs de l'après-guerre, parmi lesquels Boulez
et Stockhausen. Les oeuvres d'Olivier Messiaen sont marquées
par l'importance de sa foi chrétienne et son amour de la
nature, en particulier du chant des oiseaux. Son langage musical
privilégie la mélodie, l'absence de développement
de la variation et une écriture rythmique complexe qui
vise à "desserrer l'étreinte de la mesure".
CB-T
DARIUS MILHAUD (1892-1974)
Darius Milhaud est l'auteur d'une oeuvre prolifique dont l'élément
principal est le recours à la polytonalité. Cette
dernière provoque d'ailleurs un scandale en 1920, lors
de la représentation de Protée, sur un texte de
Paul Claudel. La collaboration avec l'écrivain se poursuit
durant de nombreuses années et sera à l'origine,
pour le compositeur, de la découverte des rythmes brésiliens
qui tiendront une place importante dans ses créations ;
l'exemple le plus connu en est Le Boeuf sur le toit. La réputation
mondiale de Darius Milhaud est définitivement établie
en 1930 lorsque son opéra Christophe Colomb est donné
à Berlin. Pendant la guerre, il part pour les Etats-Unis
à l'invitation de l'Orchestre symphonique de Chicago qui
lui avait commandé une symphonie. Dès lors, il ne
cesse de retourner régulièrement outre-Atlantique.
Actif jusqu'à la fin de sa vie, il laisse des compositions
empreintes de lyrisme, d'optimisme et d'une invention mélodique
rare.
CB-T
MAURICE OHANA (1914-1992)
Compositeur et pianiste français d'origine espagnole, Ohana
étudie le piano à Barcelone avec Frank Marshall
; poursuivant sa formation à Paris, il est l'élève
de Lazare-Lévy en piano, et de Daniel-Lesur en contrepoint
; établi à Rome au moment de la Guerre, il étudie
la composition avec Alfredo Casella à l'Académie
Sainte-Cécile de Rome. Revenu à Paris, il participe
à la fondation du groupe Zodiaque, qui s'attache à
défendre la liberté d'expression dans un contexte
de forte influence des courants post-weberniens. Doté de
nombreux prix - Grand Prix national de la musique en 1975, Prix
Maurice Ravel en 1985, Prix de la meilleure création contemporaine
de la SACEM en 1992... -, Ohana se présente comme un
compositeur indépendant ; puisant aux sources des traditions
ibérique et nord-africaine et utilisant en même temps
les techniques d'écriture contemporaines (l'électroacoustique
notamment), il laisse une oeuvre variée - opéras,
concertos, musique de chambre et de nombreuses oeuvres pour
choeur - que marque un profond sens poétique.
SC
GABRIEL PIERNÉ (1863-1937)
Grand Prix de Rome en 1882 pour sa cantate Edith, Gabriel Pierné
est l'élève de Jules Massenet et César Franck.
Il succède à ce dernier comme organiste à
Sainte-Clotilde de 1890 à 1898. Directeur des concerts
Colonne pendant près d'un quart de siècle, il est,
en 1910, le premier interprète de Stravinsky à Paris
; il a également révélé de jeunes
compositeurs comme Albert Roussel et a été le défenseur
de Darius Milhaud après la Première Guerre Mondiale.
Son oeuvre, qui recouvre tous les genres, démontre
une grande maîtrise de la composition et crée un
langage personnel plein de charme et de délicatesse.
CB-T
voir deux disques :
FRANCIS POULENC (1899-1963)
On ne saurait mieux présenter Francis
Poulenc qu'en le disant "musicien français",
par la clarté de ses oeuvres, le sens des proportions,
la sensualité surtout et l'imagination visuelle. C'est
d'ailleurs moins auprès des musiciens que des poètes
et des peintres qu'il façonne ce langage imagé si
personnel, caractéristique de toute son oeuvre : Le
Bestiaire, sur un poème d'Apollinaire, L'embarquement pour
Cythère, valse pour deux pianos rappelant un tableau de
Watteau, Le Bal masqué, cantate profane sur des poèmes
de Max Jacob... Contrairement à ses contemporains, Poulenc
ne prétend pas révolutionner le monde sonore ; mais
s'il n'a pas innové, il a bien rénové la
mélodie pour chant et piano, le motet, Stabat Mater, l'opéra
bouffe, Les Mamelles de Tirésias, l'opéra Le Dialogue
des Carmélites. Dans ses oeuvres profanes comme dans
sa musique religieuse, l'exigence de renouveau cède ainsi
à cet impératif : charmer, toucher, enchanter par
l'expression juste et la mélodie.
M-PM
MAURICE RAVEL (1875-1937)
Avec Debussy et Fauré, Ravel partage
le titre de musicien "père" de la musique française
du début du XXe siècle. Compositeur d'une profonde
originalité, appartenant à la même mouvance
que Debussy, il réalise à lui seul la synthèse
de nombreuses contradictions. Formé au Conservatoire de
Paris, second Prix de Rome malgré plusieurs tentatives
pour obtenir le Grand Prix, il mélange curieusement, dès
ses premières oeuvres, des éléments très
novateurs comme les chaudes sonorités ibériques
: Rhapsodie espagnole, L'Heure espagnole, avec un cadre structurel
très classique. Du classique, Ravel possède le goût
pour la perfection de la forme et de l'écriture ; du novateur,
il a l'esprit de la recherche et l'audace des sonorités
inédites, souvent piquées d'exotisme et d'orientalisme.
Musicien d'une exigence extrême, il explore plus avant les
possibilités des instrumentistes avec son incroyable Concerto
pour la main gauche, joue avec la matière thématique
: Le Boléro, chef-d'oeuvre internationalement connu,
lancinante répétition d'un thème repris par
chacun des instruments de l'orchestre, redore par ses dons de
transcripteur bon nombre de merveilleuses partitions. Artiste
discret, d'une élégance quasi aristocratique, Ravel
jouit d'une totale consécration de son vivant. Il disparaît
précocement d'une tumeur au cerveau en laissant à
la postérité une oeuvre assez réduite
mais d'une formidable richesse.
AC
JOAQUÍN RODRIGO (1901-1999)
Aveugle dès l'âge de 3 ans, Rodrigo manifeste très
tôt des dons exceptionnels pour la musique. Comme ses compatriotes
Albéniz et Granados, il part étudier à Paris,
dans la classe de Paul Dukas qui devient son maître et son
ami. De retour en Espagne en 1939, il occupe à partir de
1947 la chaire Manuel de Falla, créée pour lui à
l'Université de Madrid. Connu surtout pour ses oeuvres
pour guitare, - parmi lesquelles le fameux Concerto d'Aranjuez,
composé en 1939 et qui compte parmi les oeuvres les
plus célèbres du répertoire pour guitare
-, Rodrigo n'en apparaît pas moins comme l'un des plus importants
compositeurs espagnols du XXe siècle ; il a en effet composé
dans de nombreux genres et, quoique sa musique reste assez conventionnelle,
son style accessible, qui combine les influences de la musique
populaire, avec ses mélorythmes typiques, et celles de
la musique de Dukas, toute de subtilité, laissera une empreinte
profonde.
SC
ALBERT ROUSSEL (1869-1937)
Roussel apparaît aujourd'hui comme l'un des plus importants
compositeurs français de l'entre-deux-guerres. Venu tard
à la musique - orphelin dès son enfance - il entre
dans la marine à l'âge de 18 ans puis décide
à 25 ans de commencer une carrière de compositeur.
Profondément marqué par ses voyages en Asie du Sud-Est,
qui lui ouvrent les portes de l'art oriental - l'une de ses principales
sources d'inspiration par la suite -, il se forme auprès
de Vincent d'Indy à la Schola Cantorum, composant dès
1906 ses premières oeuvres et, à partir de 1913,
ses premiers ballets : le fameux Festin de l'araignée,
ballet-pantomine, et Padmâvatî, opéra-ballet
(1918). Traduisant l'influence des impressionnistes français
et des ambiances exotiques ramenées d'Inde et d'Indochine,
ces oeuvres témoignent aussi d'un sens aigu du théâtre,
dont le compositeur ne se départira jamais, jusqu'à
Bacchus et Ariane (1931), dont il tirera deux suites pour orchestre
restées célèbres. Après 1918, Roussel
amorce une transition vers un style qualifié de néo-classique
(rigueur du modèle formel, orchestration classique, rythmes
marqués à la Stravinsky... ), dont la Suite en
fa, la Sinfonietta pour cordes ou les symphonies sont des exemples
typiques. Cette époque de la maturité voit aussi
fleurir un certain nombre d'oeuvres de musique de chambre
du plus grand intérêt, et des mélodies, dont
Jazz dans la nuit (1928), écrite dans un style franchement
moderniste.
SC
CAMILLE SAINT-SAËNS (1835-1921)
Prodigieusement doué pour la musique, Camille Saint-Saëns
réclame l'étude du piano à l'âge de
2 ans et demi, se produit devant un public à 5 ans, commence
à composer un an plus tard et est invité à
jouer à la Salle Pleyel à 11 ans. Ce génie
de la musique, élevé par sa mère veuve et
sa grand-mère, connaît une carrière des plus
florissantes : formé à l'harmonie et à l'orgue
au Conservatoire de Paris, il est organiste à l'Église
Saint-Merri puis à la Madeleine. Il s'y distingue par ses
talents de virtuose et d'improvisateur exceptionnels. Sensible
à la pédagogie et afin d'encourager les jeunes musiciens
français, il forme notamment Messager et Fauré et
participe à la création de la Société
nationale de la musique (1871). Une fois sa réputation
bien assise, il se consacre à la composition, à
la direction d'orchestre sans oublier l'orgue, son instrument
de prédilection. Méfiant envers les élans
de la modernité, il préfère fonder son art
sur une technique solide. De fait, ses créations résultent
d'une écriture incroyablement limpide et bien structurée
et témoignent d'une fine sensibilité. Essentiellement
connu pour sa fable musicale Le Carnaval des Animaux, Saint-Saëns
est l'auteur d'une oeuvre très abondante. Si elles
ne sont que trop rarement interprétées, ses pièces
de musique de chambre, son opéra Samson et Dalila ou ses
Symphonies n° 2 et n°3 méritent un grand intérêt.
AC
voir trois disques :
Saint
Saens intégrale de musique de chambre avec vents et piano,
Les solistes de l'orchestre de Paris, Laurent Wagschal et Pascal
Godart
SAINT
SAENS Piano Trios TRIO WANDERER
Camille
Saint Saens Sonate et Suite Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel
PABLO SARASATE (1844-1908)
Violoniste espagnol doué d'un talent précoce, Pablo
Sarasate obtient très jeune une bourse pour étudier
auprès de Sáez à Madrid, puis avec Alard
au Conservatoire de Paris. Dès l'âge de 15 ans, il
entame une véritable carrière de virtuose et acquiert,
en 1866, un violon Stradivarius. Interprète renommé
pour la pureté d'intonation de son jeu, sa perfection technique
et sa grâce, ses tournées à travers le monde
offrent une succession ininterrompue de triomphes. De nombreuses
pièces lui sont ainsi dédiées : le Concerto
et la Symphonie espagnole de Lalo, le Concerto n°2 et la Fantaisie
écossaise de Bruch, les Concertos n°1 et n°3 de
Saint-Saëns... Sarasate a lui-même composé
un grand nombre de pièces brillantes pour violon, inspirées
souvent du folklore espagnol, tels le Caprice basque, la Jota
aragonesa, Navarra, Caprice-jota, Fantaisie sur Carmen...
M-PM
ERIK SATIE (1866-1925)
Le compositeur Érik Satie occupe
une place singulière dans l'histoire de la musique française.
Après des études non approfondies de piano, d'harmonie
et de solfège au Conservatoire de Paris, il compose des
oeuvres d'une grande économie harmonique, Ogives, simples,
stylisées Trois Gymnopédies, Six Gnossiennes et
d'une extrême puissance évocatrice. Pianiste accompagnateur
au Cabaret du Chat-Noir, puis à l'auberge du Clou où
il rencontre Debussy qui orchestre plusieurs de ses oeuvres,
Satie s'oriente ensuite vers un art plus sobre et dépouillé.
Il compose des recueils pour piano aux titres incongrus ou dérisoires,
assortis d'annotations burlesques d'exécution : Trois Morceaux
en forme de poire (1903), Véritables Préludes flasques
pour un chien (1912). Associé à tous les mouvements
d'avant-garde, lui-même fondateur d'une "École
d'Arcueil", c'est davantage sa personne emblématique
qui est revendiquée que son oeuvre, qui ne sera jamais
vraiment comprise ni appréciée de son vivant, malgré
son impressionnant travail de "pionnier". Artiste désillusionné
à l'humour fin, Satie maîtrise plus que tout autre
l'art de la dérision. Cette expression polie du désespoir,
mais qui atteint, chez Satie, la grâce.
AC
FLORENT SCHMITT (1870-1958)
Mal connu du grand public, Florent
Schmitt n'en figure pas moins parmi les grands compositeurs
français de la première moitié du XXe siècle.
Élève de Massenet et de Fauré au Conservatoire
de Paris, Premier grand Prix de Rome en 1900, il effectue dans
sa jeunesse de longs voyages en Europe et au Moyen-Orient. Ses
premières oeuvres dénotent un tempérament
puissant : révélé à l'attention du
public par son grandiose Psaume XLVII pour soprano, choeur et
orchestre, créé en 1904, et par son Quintette pour
piano et cordes, oeuvre lyrique et généreuse,
il crée l'année suivante La Tragédie de Salomé,
vaste poème symphonique qui remporte aussi un franc succès.
Profondément indépendant et ne se réclamant
d'aucune école, il participe en 1909, avec Fauré,
Ravel et Koechlin, à la Fondation de la Société
Musicale Indépendante. Il compose désormais dans
tous les genres ; caractérisée par une rythmique
puissante et audacieuse, une richesse harmonique et une parfaite
maîtrise de l'orchestration, son oeuvre abondante recèle
de multiples facettes : délicat peintre de l'enfance avec
le ballet Le Petit Elfe Ferme-l'oeil, orientaliste inspiré
avec Antoine et Cléopâtre, Salammbô (d'après
Flaubert) et le ballet Oriane et le Prince d'Amour, esprit caustique
à travers des pièces plus légères
telles que Les Canards libéraux ou Fonctionnaire MCMXII,
il tend dans ses dernières oeuvres à un certain
dépouillement.
SC
JOAQUÍN TURINA (1882-1949)
Compositeur espagnol, Joaquín Turina naît à
Séville en 1882. Voyageur sensible et curieux, il s'imprègne
de différentes cultures, étudie à Madrid,
Séville et Paris, notamment auprès de Vincent d'Indy
qui lui transmet le souci de la construction rigoureuse et le
goût d'un certain classicisme. Originale et éclectique,
son oeuvre s'inscrit dans un esprit résolument national.
Ainsi ses pièces pour piano, Séville, Danses fantastiques,
Femmes espagnoles ou encore El Castillo de Almodóvar, dont
la couleur nationale convient parfaitement au sujet traité.
De même, ses compositions pour orgue et pour guitare, ses
quatuors et ses oeuvres pour orchestre, Sinfonia sevillana,
La Procesion del Rocio, comme ses opéras, Margot, Jardin
de Oriente, s'inspirent sciemment de la tradition andalouse. Soucieux
de fonder un véritable style, Joaquín Turina conçoit
même, aux dernières années de sa vie, un Traité
de composition musicale.
M-PM
EDGARD VARÈSE (1883-1965)
Compositeur français naturalisé américain,
Edgard Varèse entame ses études avec Vincent d'Indy
à la Schola Cantorum, puis fréquente ensuite la
classe de Widor au Conservatoire. Un séjour à Berlin
lui permet de connaître Busoni. De retour à Paris,
il assiste à la création du Sacre du Printemps de
Stravinsky, oeuvre qui l'influencera longtemps. En 1915, il
émigre aux Etats-Unis et se passionne alors pour les sciences,
les univers technologiques, les divers projets de lutherie électronique,
encore balbutiants. De retour en France, il fréquente l'avant-garde
parisienne, dont Cocteau et Picasso. Son retour aux États-Unis
en 1934 marque le début d'une longue traversée du
désert. Durant seize ans, il écrit peu, s'essaie
à plusieurs expérimentations infructueuses, notamment
dans le domaine pour lui prometteur de la musique de film, entre
des villes de l'Ouest américain et New York qu'il retrouve
en 1941. Les progrès en électronique insufflent
de nouveaux espoirs à Varèse et lui inspirent plusieurs
réalisations pionnières. Avec Déserts, il
signe l'une des premières "oeuvres mixtes"
(orchestre et bande enregistrée), puis associe, pour l'Exposition
universelle de Bruxelles, son fameux Poème électronique
aux travaux de Le Corbusier et de Xenakis. Avant de s'éteindre
en 1965, Varèse reçoit plusieurs distinctions aux
États-Unis et enseigne à l'académie d'été
de Darmstadt ; le monde des avant-gardes européennes -
Boulez le premier - le reconnaît finalement tardivement
comme une figure musicale majeure.
CB-T
LOUIS VIERNE (1870-1937)
Atteint dès l'âge de 7 ans d'une cécité
presque totale, Louis Vierne commence des études musicales
à l'Institut des jeunes aveugles de Paris ; admis par la
suite au Conservatoire de Paris, dans les classes d'orgue de Franck
puis de Widor, il commence une brillante carrière qui le
verra s'affirmer comme l'une des figures marquantes de l'orgue
français. Nommé en 1900, titulaire des grandes orgues
de Notre-Dame - poste qu'il occupe jusqu'à sa mort -, il
voit après la Première Guerre mondiale sa renommée
s'étendre dans le monde entier, notamment aux États-Unis
où il effectue plusieurs tournées. Professeur à
la Schola Cantorum de 1912 à 1937, il comptera parmi ses
élèves Marcel Dupré, Maurice Duruflé
et Nadia Boulanger. Auteur de musique pour piano, de musique de
chambre, de pièces symphoniques et vocales - dont Praxinoé,
vaste poème lyrique pour orchestre, soli et choeur, aujourd'hui
redécouvert -, Vierne a néanmoins dédié
l'essentiel de son oeuvre à l'orgue : utilisant comme Franck,
Widor et Tournemire (son contemporain) toutes les ressources de
l'orgue symphonique - ses six Symphonies pour orgue comptent parmi
les chefs-d'oeuvre du genre -, il n'en laisse pas moins s'épancher
sa nature romantique ; empreinte de lyrisme, sa musique exprime
aussi la douleur d'une vie marquée par les épreuves
- le traumatisme de la Première Guerre et la perte successive,
en 1913 et 1917, de deux de ses fils, l'un emporté par
la tuberculose à l'âge de 10 ans, l'autre mort au
combat à l'âge de 17 ans.
SC
RICARDO VINES (1875-1943)
Né en Espagne, Ricardo
Vines arrive à Paris à l'âge de douze
ans. Il est alors admis dans la classe de Charles de Bériot
au Conservatoire. Doté d'une grande culture et d'une finesse
d'esprit peu commune, il devient rapidement l'ami de nombreux
artistes et intellectuels de l'époque. Sa carrière
de concertiste s'est principalement déroulée dans
la capitale française, où il a été
le créateur de très nombreuses oeuvres phares
du répertoire pianistique : les Jeux d'eau, La Pavane pour
une infante défunte et Gaspard de la nuit de son ami Maurice
Ravel, les Images et les Estampes de Claude Debussy, la Ballade
pour piano et orchestre de Germaine Tailleferre. Ayant une affinité
naturelle pour la musique de son temps, Ricardo Viñes est
aussi reconnu pour ses interprétations de la musique de
ses concitoyens espagnols comme Isaac Albéniz, Enrique
Granados et Joaquin Rodrigo, ainsi que d'oeuvres russes et
sud-américaines, parmi lesquelles le Concerto pour piano
de Rimsky-Korsakov. Il s'est également consacré
à l'enseignement, ses disciples les plus éminents
étant Marcelle Meyer et Francis Poulenc.
CB-T
CHARLES-MARIE WIDOR (1844-1937)
Issu d'une famille d'organiste, Charles-Marie Widor est l'un des
représentants de l'école romantique post-franckiste.
Assistant de Saint-Saëns à la Madeleine à partir
de 1868, il est nommé deux ans plus tard suppléant
à l'orgue Cavaillé-Coll de Saint-Sulpice, poste
qu'il ne quittera jamais. En 1880, il succède à
César Franck comme professeur d'orgue au Conservatoire
de Paris et aura notamment pour élèves Louis Vierne
puis Arthur Honegger et Darius Milhaud en composition. Auteur
de plusieurs oeuvres de musique de chambre, il rencontre à
l'époque un certain succès avec son ballet La Korrigane,
aujourd'hui oublié. Il est cependant plus connu pour ses
compositions de musique orchestrale, notamment son poème
symphonique La Nuit de Walpurgis, ses concertos et surtout ses
dix symphonies pour orgue dont certaines sont basées sur
des thèmes issus du chant grégorien. En 1921, il
fonde le Conservatoire américain de Fontainebleau avec
Francis Casadesus, école fréquentée par les
plus grands compositeurs et interprètes.
CB-T
Rédaction CREA/Nantes
Ariane Charriau (AC), Sophie Chauveau (SC), Claire Chopot (CC),
Aurélie-Jung Moron (A-JM), Séverine Meers (SM)
|
- Jean-Efflam Bavouzet
- Guillaume Chilemme
- Michel Dalberto
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- Nathanaël Gouin
- Christian Ivaldi
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- Susan Manoff
- Jean-Claude Pennetier
- Matan Porat
- Deszö Ranki
- David Violi
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Informations pratiques :
Billetterie
Billetterie
à partir du samedi 5 janvier 2013
Ouverture des guichets de la Cité, le centre des congrès
de Nantes
samedi 5 janvier : à partir de 8h
dimanche 6 janvier : à partir de 13h
à partir du lundi 7 janvier : ouverts tous les jours de 13h à
18h
(fermés le samedi et le dimanche)
lundi 28 et mardi 29 janvier : de 12 h à 17 h
mercredi 30 et jeudi 31 janvier : à partir de 13 h
vendredi 1er, samedi 2 et dimanche 3 février : à partir
de 8 h
Internet : www.follejournee.fr dimanche
6 janvier à partir de 10 h
Règlement par carte bancaire uniquement
Téléphone : 0892 705 205
(0,34 €/mn)
À partir du lundi 7 janvier, de 9 h à 19 h, du lundi au
vendredi
Et de 9h à 13h le samedi
Règlement par carte bancaire uniquement
dans les Espaces Culturels E. Leclerc
à partir du lundi 7 janvier
ATLANTIS : Saint-Herblain Distribution Centre commercial Atlantis Saint-Herblain
PARIDIS : Paris Distribution 14 route de Paris BP 20571 Nantes Cedex
3
Pour les scolaires accompagnés
Réservations uniquement par téléphone à
partir du mardi 8 janvier au 02 51 88 21 38
de 10 h à 18 h, du lundi au vendredi
Réservez votre Hôtel avec Voyage SNCF
La Folle Journée en Région 2013
Informations pratiques
CHALLANS
A partir samedi 5 janvier 2013.
Ouverture : Samedi 5 janvier 2013 : de 10h à 16h non-stop (Théâtre
Le Marais - 33 rue
Carnot ; uniquement ce jour)
Du 8 au 24 janvier 2013 : du mardi au vendredi de 8h45 à 12h30
et de 13h45 à 17h45; le samedi de 9h à 12h (Hôtel
de Ville - 1 boulevard Lucien Dodin)
Tél. : 02 51 60 01 80 à partir du 8 janvier 2013
Courrier : Au Service Culturel de la Ville de Challans - Réservations
Folle Journée 2013 - 1
boulevard Lucien Dodin - 85300 Challans (joindre un bulletin de réservation,
1 par personne, et une enveloppe timbrée à votre adresse
; Le bulletin de réservation est disponible à l'Office
du Tourisme de Challans et sur le site Internet www.challans.fr)
Sur place : 30 minutes avant chaque concert en fonction des places disponibles
Règlement : en espèces, par chèque : à l'ordre
Régie Recettes Folle Journée en Région, avec le
pass Culture-Sport.
CHOLET
A partir du vendredi 04 janvier 2013 de 13h00 à 18h00.
Ouverture : Vendredi 04 janvier 2013 de 13h à 18h (accueil exclusivement
réservé à la
billeterie "Folle Journée"). Horaires du 05 au 27 janvier
2013 : Du lundi au samedi : De 9h30 à 12h00 et de 14h00 à
18h00. Sauf le mardi : ouverture à 10h00 (Office de Tourisme
du Choletais - 14 avenue Maudet BP 10636 - 49306 Cholet Cedex).
Tél. : 02 41 49 80 00 à partir du samedi 05 janvier 2013
à partir de 14h00 (confirmation
obligatoire par courrier).
Mail : info-accueil@ot-cholet.fr : samedi 05 janvier 2013 de 09h30 à
12h00 et de 14h à 18h.
FONTENAY-LE-COMTE
A partir samedi 5 janvier 2013.
Ouverture : Du lundi au vendredi de 13h30 à 18h00 et le samedi
de 10h00 à 12h00 et en
continu au moment de la Folle Journée (Espace culturel René
Cassin - service Billetterie-
Avenue de La Gare- 85200 Fontenay-le-Comte).
Tél. : 02 51 00 05 00
Sur place : 40 minutes avant chaque concert en fonction des places disponibles.
FONTEVRAUD
A partir samedi 5 janvier 2013.
Ouverture : Pour la billetterie, nous ne serons pas en mesure d'assurer
une ouverture
physique puisque le site est fermé du 1er au 24 janvier inclus...
Tél. : 02 41 51 90 51 à partir du lundi 7 janvier : du
lundi au vendredi de 10h à 17h.
Internet : www.abbayedefontevraud.com à partir du samedi 5 janvier.
La billetterie physique rouvrira ses portes le 25 janvier à 10
heures.
SAUMUR
A partir du 5 janvier 2013 de 10h00 à 20h00.
Ouverture : Du mardi au vendredi de 10h00 à 12h15 et de 13h45
à 18h00 et le samedi de 10h00 à 12h30 (Billeterie des
spectacles- 8, rue Saint-Jean 49400 Saumur /
theatre.billetterie@ville-saumur.fr)
Tél. 02 41 83 30 83 (déconseillé les premiers jours).
Paiement par chèque ou espèce.
LAVAL
A partir du samedi 5 janvier 2013 de 09h00 à 18h30 sans interruption.
Ouverture : Du mardi au vendredi de 10h00 à 18h30 et le samedi
de 10h00 à 13h00 et de 14h00 à 17h00 (Le Théâtre,
34 rue de la Paix- CS 71327- 53013 Laval)
Tél. : 02 43 49 19 55.
Les réservations sont possibles par téléphone seront
possibles à partir du mardi 08 janvier.
Les places seront à retirer dans un délai de 48h sinon
elles seront remis en vente.
Règlement uniquement par espèces, chèques bancaires
et ou Pass Culture et Sport.
LA ROCHE-SUR-YON
A partir du samedi 5 janvier 2013 de 10h00 à 17h00.
Ouverture : du mardi au vendredi de 12h30 à 18h30 et le samedi
de 11h00 à 17h00 (Le
grand R Scène nationale - Esplanade Jeannie Mazurelle - Rue Pierre_Bérégovoy
- BP 681
85017 La Roche-sur-Yon Cedex- www.legrandr.com).
Tél. : 02 51 47 83 83 à partir du mardi 08 janvier 12h30,
règlement par carte bancaire.
Courrier : A l'adresse du grand R Scène nationale en joignant
le règlement.
LA FLÈCHE
A partir du samedi 5 janvier de 10h00 à 16h00.
Ouverture : lundi de 13h45 à 18h15, du mardi au vendredi de 10h00
à 12h00 et de 13h45 à 18h15, le samedi de 10h00 à
12h00 (Le Carroi - Espace Montréal, boulevard de Montréal
BP 40028 72201 La Flèche - www.lecarroi.org et www.ville-lafleche.fr).
Tél. : 02 43 94 08 99 dès le samedi 5 janvier à
partir de 14h00 puis règlement sous 72h.
Modes de règlement : espèces, chèques, CB.
SABLÉ-SUR-SARTHE
A partir du samedi 5 janvier de 10h00 à 12h00 et 14h30 à
16h00.
Billeterie partagée entre l'Office du Tourisme et le Centre Culturel
Joël Le Theule.
Office de Tourisme - Rue du Château - 72300 Sablé-sur-Sarthe
Tél.: 02 43 95 00 60 - office.tourisme@sablesursarthe.fr
Ouverture : lundi, mercredi, vendredi : de 9h30 à 12h30 et 14h30
à 17h30, mardi et jeudi : de 14h00 à 17h30, samedi : de
10h00 à 12h00 et de 14h30 à 16h00.
Centre Culturel Joël Le Theule- 16 rue Saint-Denis BP 177 - 72305
Sablé-sur-Sarthe Cedex Tél.: 02 43 62 22 22 / Fax : 02
43 62 22 23- culture@sablesursarthe.fr
Ouverture : lundi et vendredi de 12h à 18h30 ; mardi, mercredi
et jeudi de 14h à 18h30.
Possibilité de réservation sur place, par téléphone,
par courrier en joignant le règlement.
SAINT-NAZAIRE
A partir du samedi 5 janvier à 14h00.
Ouverture : du mardi au vendredi de 14h00 à 19h00 et le samedi
de 14h00 à 18h00 (Le
Théâtre - rue des Frères Pereire - Saint-Nazaire.
Quartier Ville-Port).
Pas de réservation par téléphone.
Internet : à partir du samedi 5 janvier à 14h00 25/10/12
10:45sur le site internet du
Théâtre : www.letheatre-saintnazaire.fr
Accès : parking du Théâtre gratuit avec accès
par la rue Henri Gauthier ou boulevard Paul
Leferme_Venir en bus au Théâtre : ligne U2 et U4 et ligne
S/D- arrêt Square Delzieux.
Les Folles Journées 2013
25 - 27 janvier 2013 La Folle Journée en Pays de la loire
30 janvier - 3 février 2013 La Folle Journée à
Nantes
1 - 3 mars 2013 La Folle Journée à Bilbao
26 avril - 9 mai 2013 La Folle Journée au Japon
août 2013 La Folle Journée à Montréal
septembre 2013 La Folle Journée à Rio de Janeiro
septembre 2013 La Folle Journée à Varsovie
décembre 2013 La Folle Journée en Chine
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la folle journée de Nantes vous pouvez également consulter
réguliérement la page "actualités" de
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à mesure de leur parution des liens vers d'autres sites :
Site de la folle journée ...
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Site internet de la Cité des Congrès de Nantes ...cliquez
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Site internet de ARTE qui diffusera nombreux concerts....cliquez
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Pour mémoire : Folle journée
de nantes 2012 ...cliquez ici
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