Iddo Bar Shaï
        Un grand merci à Iddo Bar-Shaï d'avoir répondu 
          très longuement aux questions de pianobleu.com et à Philippe 
          Rougier d'avoir assuré la traduction pour la réalisation 
          de cette page .
        Biographie commentée
          
          Iddo Bar-Shaï est né le 1 février 1977 à Afula 
          en Israël (près de la ville où il habite, Nazareth 
          Illit). A sa connaissance, il n'y avait pas de musicien professionnel 
          dans sa famille mais son grand père maternel jouait bien du piano 
          et rêvait même de devenir pianiste ..." Comme il 
          vivait à Berlin à l'époque de la montée 
          du nazisme, cela a détruit ce rêve parmi d'autres lorsqu'il 
          a fui l'Allemagne et a été emporté dans une vie 
          turbulente. Ma mère a joué du piano quelques années 
          pendant son enfance. Plus tard quand elle était enceinte de moi, 
          elle a eu envie de s'y remettre et a acheté un piano. Elle se 
          rappelle que sa grossesse fut une période joyeuse de retour au 
          piano et que je réagissais quand elle jouait. Quand elle répétait 
          une musique que j'aimais, je donnais des coups de pieds vigoureux pour 
          exprimer ma satisfaction (et je réagissais aux mêmes morceaux 
          après ma naissance !) C'est probablement alors que le dialogue 
          a commencé ". 
        
        Il y a donc toujours eu un piano dans sa maison, celui-ci faisait 
          partie intégrante, naturelle et évidente de sa vie et 
          des sons de son enfance : "Il y avait aussi les disques favoris 
          qu'on écoutait toujours. Ma mère jouait du piano mais 
          c'est ma soeur, plus âgée que moi de trois ans qui a commencé 
          à m'apprendre et a décidé d'être mon petit 
          maître. Après chacune de ses leçons elle pratiquait 
          sur moi ses talents d'enseignante 
 de sorte que si j'ai officiellement 
          commencé à prendre des leçons à l'âge 
          de sept ans, en fait j'avais déjà une certaine connaissance 
          du piano, je me sentais naturellement bien sur cet instrument et j'avais 
          quelques notions de base grâce aux " aspirations pédagogiques 
          " de ma soeur
 De fait, l'imitation des sons et le toucher 
          sont extrêmement importants quand on fait découvrir la 
          musique aux enfants. On doit pouvoir avoir accès à la 
          musique, elle doit être disponible de façon naturelle et 
          ne pas être le résultat de la décision de quelqu'un 
          d'autre. Cela est très important à mon avis. C'est comme 
          un bébé exposé à sa langue maternelle et 
          dans ce cas encore plus important pour la dimension intuitive et l'accessibilité 
          de ce langage."
         Il prend ses premières leçons avec un professionnel 
          à l'âge de sept ans avec Mme Ariela Horvat d'origine hongroise, 
          avec qui il a étudié pendant trois ans :"L'esprit 
          de ces leçons était très bon, elle mettait l'accent 
          sur la découverte et le plaisir de la musique 
 Je travaillais 
          d'abord un quart d'heure avant la leçon hebdomadaire, ce qui 
          semblait suffisant puisque mon professeur était très satisfait 
          de mon travail et de mes progrès 
 (c'était un secret 
          entre ma mère et moi pour ne pas me dénoncer 
) mais 
          petit à petit j'ai été choisi pour diverses représentations 
          et j'ai dû prendre plus de responsabilités." . 
          On lui a ensuite offert une bourse qui lui a permis d'aller à 
          Haifa chez un professeur plus expérimenté, Mme 
          Bracha Ornan-Margalit :" Sa sur, la pianiste Israela Margalit, 
          était mariée à Lorin Maazel. Elle était 
          beaucoup plus exigeante 
 C'était un grand changement à 
          l'âge de dix ans ! C'était un excellent professeur aux 
          connaissances très étendues - donc une base solide pour 
          les études suivantes 
 Nous avions une forte relation personnelle 
          qui a continué par la suite et je chéris encore tout ce 
          qu'elle m'a donné dans ces années de développement 
          si critiques et je lui en suis reconnaissant. J'ai étudié 
          avec elle jusqu'à 18 ans"
        Remarqué dès son jeune âge, Iddo Bar-Shaï 
          bénéficie à onze ans du soutien de la bourse de 
          la Fondation Culturelle Amérique-Israël : "C'était 
          et c'est encore la fondation la plus importante en Israël pour 
          les musiciens de talent ; elle est active depuis plusieurs générations 
          
 Parmi ceux qui ont obtenu la bourse dans leurs jeunes années 
          figurent Itzhak Perlman, Daniel Barenboim, Pinchas Zukerman et Shlomo 
          Mintz. Cette fondation soutient de jeunes artistes (j'ai été 
          un des plus jeunes à recevoir la bourse) jusqu'à l'âge 
          d'étudier à l'Université ou à l'Académie 
          en Israël ou ailleurs. Pour moi, cela a eu une importance très 
          marquée à plusieurs égards. D'abord c'était 
          la reconnaissance par les autorités d'Israël de mes réalisations, 
          de mon talent et de mon potentiel ; c'était aussi une aide financière 
          qui m'a permis de prendre les leçons nécessaires. Dix 
          ans plus tard, j'ai gagné le premier prix du concours organisé 
          par cette Fondation (le concours Aviv qui est le concours national le 
          plus important et prestigieux pour tous les instrumentistes de talent 
          et destiné aux lauréats de cette fondation)."
        C'est à l'âge de 12 ans qu'il effectue ses premiers pas 
          de solistes avec orchestre : "Mon premier concert avec orchestre 
          fut dans le 23e concerto de Mozart K. 488 en la majeur, un concerto 
          encore proche de mon cur et probablement mon préféré 
          entre tous. Sans aucun doute, le second mouvement est le sommet de ce 
          qu'on a écrit de plus sublime. Je me rappelle bien la première 
          répétition - la toute première fois que j'ai joué 
          avec un orchestre. Ces notes que j'entendais et imaginais prenaient 
          vie, une vie réelle, physique et proche venant des groupes d'instrumentistes 
          qui m'entouraient 
 C'était presque comme une drogue, la 
          joie pure d'une nouvelle découverte si difficile à décrire 
          que quand j'ai fini de jouer et me suis levé, j'ai perdu l'équilibre 
          et j'ai failli tomber comme si j'étais saoul ! Ce fut une sensation 
          inoubliable. Même si l'orchestre n'était pas excellent 
          et que maintenant je l'entendrais d'une oreille différente, alors 
          c'était idéal. L'impression de " première 
          fois " comme s'il était le meilleur du monde - au moins."
         A 
          dix-huit ans Iddo Bar-Shai commencent des études supérieures 
          à l'université de Tel Aviv avec pour maître Pnina 
          Salzman avec laquelle il confie avoir eu une relation tout à 
          fait extraordinaire, ce qui a été le changement le plus 
          significatif de sa vie. Il a d'ailleurs nombreux souvenirs à 
          évoquer à ce sujet :" J'ai la chance que le destin 
          ait eu la grâce de me faire rencontrer Mme Pnina Salzman à 
          18 ans, avec la décision inévitable d'étudier avec 
          elle. Ce furent presque douze ans passés avec elle, à 
          l'Académie de Tel Aviv d'abord, ensuite je n'ai jamais cessé 
          de prendre des leçons avec elle ou d'aller la voir dans une relation 
          qui est devenue de plus en plus étroite avec les années. 
          Elle a été beaucoup plus qu'un professeur pour moi. Elle 
          était un mentor, un guide, une source d'inspiration aux conseils 
          précieux, et par-dessus tout une âme sur. C'était 
          une relation très intense aux multiples facettes, comme par exemple 
          de longues conversations téléphoniques tard dans la nuit 
          (nous aimions tous les deux ces coups de téléphone de 
          minuit). Je pourrais donner toute une interview au sujet de cette relation 
          particulière 
 Pnina m'est si chère que quand elle 
          est morte il y a deux ans, ce fut un moment terrible et une perte terrible. 
          Je lui dédie le nouveau disque que je viens d'enregistrer des 
          mazurkas de Chopin. La dédicace est une phrase de Faust de Goethe 
          que nous aimions tous les deux [ "Si je dis à l'instant 
          qui passe : Attarde, tu es si beau !"]et qui exprime ma profonde 
          gratitude pour tout ce qu'elle ma donné. Elle a été 
          un jalon dans ma vie et, au-delà de ce qu'elle m'a donné, 
          je peux dire avec certitude qu'elle m'a changé de la manière 
          la plus profonde - une chose que l'on peut rarement dire de quelqu'un 
          d'autre dans une vie. 
          Elle était évidemment un professeur merveilleux mais aussi 
          une grande pianiste dont l'histoire est fascinante. En fait, elle n'a 
          commencé à enseigner que dans une phase avancée 
          de sa vie, à la soixantaine si je ne me trompe. Cependant elle 
          avait un rare talent dans ce domaine, combinaison exceptionnelle de 
          ses capacités pédagogiques, qu'elle avait absorbées 
          probablement auprès de ses grands maîtres, jointes à 
          son propre talent naturel, et à son expérience de grande 
          pianiste. Malheureusement elle n'est pas assez connue dans le monde 
          pour diverses raisons, mais on peut découvrir son art dans ses 
          enregistrements récemment publiés par " Doremi ". 
          Elle a commencé ses études de piano à huit ans 
          dans les années 1930 avec Cortot à l'Ecole Normale de 
          Musique, dans la même classe que Dinu Lipatti ! Elle a aussi reçu 
          les leçons privées de Cortot. Parmi ses autres professeurs 
          il y eut Magda Tagliaferro, Arthur Rubinstein, Schnabel, Landowska et 
          Ignaz Friedman. Elle était ainsi comme l'encyclopédie 
          musicale d'une époque très différente. Grâce 
          à ses études à un très jeune âge et 
          à sa mémoire phénoménale, c'était 
          comme de regarder à travers une fenêtre un monde disparu 
          en partie. 
          Il y a donc des moments en sa présence dont je me rappelle bien 
          : expériences formatrices, remarques éclairantes ou amusantes 
          (l'humour jouait un grand rôle dans son enseignement), inspiration 
          provenant de ses démonstrations exceptionnelles. D'une façon 
          générale, je peux dire que toutes ces années avec 
          elles ont été une magnifique expérience inoubliable, 
          un cadeau que je chérirai à jamais."
         Iddo Bar-Shaï a aussi joué devant d'autres professeurs 
          et pianistes lors de classes de maître pendant ses premières 
          années d'études, principalement au Centre Musical de Jérusalem 
          qui faisait venir de très célèbres musiciens, ce 
          qui a, dit-il, été une excellente occasion de connaître 
          leur art, ainsi que plus tard pendant ses études à l'université. 
          L'un d'eux l'a particulièrement marqué : Alexis Weissenberg..." 
          C'est à l'âge de 18 ans que j'ai joué pour la première 
          fois pour Alexis Weissenberg. Ce fut une rencontre avec un pianiste 
          que j'admirais depuis des années, ce qui a rendu cette rencontre 
          passionnante pour moi. A partir de là a commencé une relation 
          particulière qui signifiait beaucoup pour moi. Le contact fut 
          immédiat entre nous deux. J'étais ravi et honoré 
          qu'il aimât ce qu'il entendait. Il m'a invité immédiatement 
          aux classes de maître qu'il donnait à Engelberg en Suisse 
          quelques mois plus tard. J'y suis retourné cinq fois, mais ce 
          ne sont pas les seules fois que j'ai étudié avec lui. 
          Ce lien personnel l'a conduit à m'inviter aimablement chez lui 
          pour des cours privés. C'était un geste très généreux 
          dont je suis encore profondément touché. Nous avions de 
          longues conversations sur la musique mais pas seulement (bien qu'il 
          n'y ait pas à faire de séparation 
 la musique décrit 
          notre vie et tout notre flux de pensées et vice versa).  
          Alexis est une personne noble, un grand maître et musicien et 
          un véritable intellectuel. Les conversations avec lui, tout comme 
          ses conseils musicaux, m'ont rendu dépositaire de choses que 
          je n'avais jamais connues ou rencontrées avant et cela aussi 
          fut une rencontre extrêmement significative dans ma vie. Il était 
          toujours heureux de m'aider, de me donner de bons conseils dans les 
          années qui ont suivi et de me fournir de chaleureuses recommandations 
          qui furent très utiles. Par chance, j'ai rencontré Pnina 
          et Alexis à la même époque et ils se connaissaient 
          très bien et avaient une relation spéciale depuis qu'Alexis 
          adolescent était arrivé en Palestine, avant la création 
          de l'Etat d'Israël. Pnina était déjà établie 
          comme la pianiste la plus connue du pays et quand elle l'a entendu pour 
          la première fois elle a été étonnée 
          par son grand talent qui la fit le reconnaître comme un des plus 
          grands pianistes dès son jeune âge. Elle m'a dit que son 
          jeu à cette époque lui rappelait le style et la stature 
          de Horowitz, pianiste qu'elle admirait au plus haut point. 
          Alexis mentionnait et remerciait toujours Pnina parce que sa première 
          tournée avait été organisée suite aux recommandations 
          de Pnina. Ils étaient évidemment heureux de savoir que 
          je prenais des leçons avec eux deux à cause de leur admiration 
          mutuelle". 
          
         Iddo 
          Bar-Shaï affirme son plaisir à recevoir ainsi de bons conseils 
          d'autres pianistes ou musiciens en général :" Ils 
          sont précieux. J'espère aussi pouvoir compter sur les 
          opinions et différents points de vue de bons amis ou de nouvelles 
          connaissances. Dès mon jeune âge j'ai pris des leçons 
          avec d'autres professeurs ou des pianistes bien connus dont j'ai toujours 
          tiré avantage, ce qui m'a permis de définir mon langage 
          musical, que ce soit en le renforçant ou en le remettant en question. 
          Cependant, on peut apprendre des expériences de chacun si l'on 
          sait quels outils utiliser et ce qu'il vaut la peine d'en retenir. C'est 
          une expérience indispensable et plus on est confronté 
          à une variété d'écoles et de directions, 
          plus il sera facile de clarifier son propre langage musical, à 
          mon avis. J'ai pris de nombreuses leçons mémorables avec 
          des pianistes comme : Murray Perahia, Andras Schiff, Stephen Kovacevich, 
          Menahem Pressler, Leon Fleisher, Joseph Kalichstein, Dmitri Bashkirov, 
          Claude Frank, Jerome Lowenthal, Charles Rosen, Peter Frankl et Peter 
          Feuchtwanger. " 
           
          Quant à savoir ce qui l'a décidé à devenir 
          pianiste professionnel et s'il avait éventuellement envisagé 
          une autre activité Iddo Bar-Shaï répond : " 
          Je ne crois pas que quelqu'un ait choisi pour moi. Ce fut un processus 
          naturel avec un grand amour de la musique et au fur et à mesure 
          que les études qui l'accompagnaient devenaient plus sérieuses, 
          j'ai découvert que ce langage décrit et définit 
          les choses de la manière la plus proche et la plus touchante 
          pour moi, et il est naturel pour moi de me définir par elle et 
          à travers elle. Je ne la considère pas toujours comme 
          une "profession" bien que c'en soit une et qu'elle demande 
          à être traitée en tant que telle ... Pnina Salzman 
          me racontait toujours en plaisantant que Magda Tagliaferro lui avait 
          dit avec humour dans les moments difficiles "C'est pas un métier 
          !" C'est certainement un mode de vie avec des "lunettes" 
          très spéciales pour voir le monde. Cependant ce ne sont 
          pas des lunettes qui limitent la vue mais au contraire ouvrent des possibilités 
          pour voir plus profondément l'intérieur des choses ... 
          l'entremêlement de l'intellect avec les dimensions impulsives, 
          sensuelles et émotionnelles en musique m'ont toujours fasciné. 
          Bien sûr j'ai découvert beaucoup d'autres domaines qui 
          m'intéressent. Au lycée, j'étais en section Mathématiques 
          et Physique, que j'adorais. Bien sûr les autres arts me fascinaient, 
          surtout les Beaux Arts et le monde du cinéma qui reste encore 
          ma passion aussi. A propos de passion, je crois que chocolatier doit 
          être un bon métier aussi, non ?"
        Peut-être a-t-on perdu l'occasion de déguster de fameux 
          chocolats mais pour ce qui concerne le piano, le talent d'Iddo Bar-Shaï 
          ravit aujourd'hui nombreuses oreilles, un talent confirmé par 
          nombreux prix : Iddo Bar-Shai est lauréat de premiers prix de 
          nombreux concours tels que le concours « Jeune Artiste » 
          de la Radio Israélienne en 1997, le concours Chopin de Tel-Aviv 
          en 1998, le Concours Aviv 1999 (le principal concours israélien 
          pour jeunes musiciens) et le concours « Peter Jay Sharp  
          prix Vendôme » en 2000. et pour ce qui est du disque, il 
          a participé à l'album consacre aux « Lauréats 
          du Concours Aviv 99 », enregistré et produit par le Centre 
          Musical de Jérusalem et paru en 2000. Il a enregistré 
          sur CD sous le label « Mirare » ses interprétations 
          des sonates pour piano de Haydn ce qui lui a valu les éloges 
          de la presse et il vient de sortir en novembre 2008 sous ce même 
          label, un disque de Mazurkas de Chopin. 
           
          Depuis son premier concert avec orchestre, il s'est produit en tant 
          que soliste , accompagnant des orchestres comme : l'Orchestre Philharmonique 
          d'Israël, l'Orchestre Symphonique de Jérusalem  Radio 
          Israélienne, l'Orchestre Philharmonique de Plovdiv, l'Orchestre 
          de Chambre d'Israël, l'Orchestre Symphonique de Haïfa , l'Orchestre 
          Camerata d'Israël ainsi que nombreux autres orchestres. 
          Ouvert à toutes les formations offertes par son instrument, Iddo 
          Bar-Shaï joue régulièrement avec différents 
          ensembles de musique de chambre parmi lesquels le Quatuor Ysaÿe, 
          le Quatuor Aviv et le quatuor Ebène. 
          Iddo Bar-Shai a participé à nombreux festivals : Festival 
          & Académie de Verbier, et au programme du Steans Institute 
          au festival de Ravinia (USA), Festival International de Piano de La 
          Roque d'Anthéron en France. Il a également joué 
          à La Baule aux les « Moments Musicaux de lHermitage 
          - Barrière », à la « La Folle Journée 
          » à Nantes, Lisbonne, et Tokyo ainsi qu'au festival de 
          La Grange de Meslay et nombreux autres ... Parmi ses prochains concerts 
          à venir il confie que lui tient particulièrement à 
          coeur : "Mon début au Théâtre des Champs 
          Elysées avec l'Ensemble Orchestral de Paris et le maestro Jesus 
          Lopez Cobos le 7 avril 2009 où je jouerai le concerto de Mozart 
          N°19 K.459 en fa majeur. Je suis heureux de jouer là pour 
          la première fois, tout en pensant quel dommage que mon grand 
          père ne soit plus vivant pour être avec moi, lui qui est 
          arrivé jeune homme à Paris il y a 70 ans ; il y a vécu 
          quelque temps et a très probablement entendu des concerts dans 
          cette salle avant d'émigrer en Palestine."
        Son répertoire, son interprétation...
         Chopin 
          dont Iddo Bar-Shaï vient d'enregistrer les mazurkas occupe une 
          place très spéciale pour lui :"Il est évidemment 
          un des grands compositeurs dont nous avons la chance d'interpréter 
          les oeuvres. Il a défini un langage propre à lui. Ses 
          innovations, sa créativité et les sommets d'inspiration 
          qu'il a atteints le mettent clairement parmi les vrais grands génies 
          de la musique.". Il s'est d'ailleurs plus largement exprimé 
          sur son attachement à ce compositeur lors des questions concernant 
          plus précisément son récent disque(voir plus bas)
        Mais la liste des compositeurs qu'il aime est en fait très 
          longue :"J'ai toujours été ouvert et éclectique 
          dans mes goûts (y compris bien sûr pour les styles qui ne 
          sont pas de la musique classique). A toutes les époques il y 
          a eu de grands compositeurs de génie, sincères et qui 
          dévoilent une vérité qui touche nos coeurs. Beaucoup 
          me ravissent, même si leurs approches et leurs idéaux sont 
          différents les uns des autres, en accord avec l'esprit de leurs 
          temps ou leurs personnalités très différentes. 
          Mais je considère que c'est un grand privilège de pouvoir 
          nous relier à eux et jouir de leur art, tant comme auditeur que 
          comme interprète (Il me plaît de jouer les oeuvres de différents 
          styles et de différentes époque et je trouve un peu étrange 
          que certains se concentrent sur une seule période). Je peux ici 
          mentionner quelques uns de mes compositeurs préférés 
          parmi beaucoup d'autres : Mozart, J.S.Bach, F. Couperin, Haydn, Janacek, 
          Schumann, Scriabine, Brahms, Mahler, Scarlatti, Beethoven, Debussy, 
          Albéniz, Sibelius ... "
        Iddo Bar-Shaï aime tout autant jouer seul, qu'en musique de chambre 
          ou avec orchestre : " Chaque expérience est différente 
          et en chacune il y a un plaisir différent. Il est vrai qu'en 
          musique de chambre, le plaisir est le plus complet puisque qu'il est 
          double : de belles musiques et la rencontre et le dialogue intime avec 
          des collègues sur scène. Cela est extraordinaire et exprime 
          le plus profondément le but de la musique - collaboration et 
          partage - avec le public, et les uns avec les autres. Le répertoire 
          est magnifique et c'est quelque chose que je suis toujours heureux de 
          faire. J'ai souvent joué dans des concerts de musique de chambre 
          car il y a une excellente tradition dans mon pays ; c'est une part intégrante 
          de l'éducation musicale qui a créé d'excellents 
          ensembles de musique de chambre. 
          Avec les concertos, l'expérience est assez différente 
          ; sous certains aspects elle élargit celle de la musique de chambre, 
          et dans d'autres cas elle la contredit. Cela dépend bien sûr 
          de la musique en elle-même. D'une façon générale 
          j'aime beaucoup jouer les concertos et mon grand amour va aux concertos 
          de Mozart, à la fois pour la musique sublime et parce qu'on y 
          trouve tous les éléments possibles, à la fois ceux 
          de la musique de chambre et ceux des opéras et autres. 
          En règle générale, le plaisir et le fait de jouer 
          en concert ne vont pas ensemble pour moi. Les concerts sont pour moi 
          des expériences fortes qui me remuent. Quand le dialogue réussit 
          avec le public, que je sens que j'ai réussi à transmettre 
          l'esprit du compositeur et que surviennent une identification et une 
          catharsis 
 cette inspiration dont personne ne sait quand elle 
          arrivera 
 alors ce sont les moments les plus beaux, des moments 
          de grâce céleste. Le mot " plaisir " n'exprime 
          pas cette notion.  
          Dans un récital, la palette d'émotions est plus large. 
          Malgré toute la tension que cela comporte, le récital 
          est la forme à laquelle je me sens le plus lié car il 
          y a là quelque chose de très fort qui convient à 
          mon caractère qui fait que je me donne totalement, même 
          si cela engendre des moments difficiles. " 
        
         Quant au secret de son interprétation, souvent appréciée 
          pour sa maturité, sa richesse de sons et sa sensibilité, 
          peut-être réside-t-il dans sa quête de Vérité 
          mais aussi qu'il soit un romantique dans l'âme : "Il est 
          bien sûr important pour moi d'être fidèle à 
          la partition et au caractère que le compositeur donne à 
          chaque phrase et à la vérité qui se trouve derrière. 
          Mais cela ne veut pas dire qu'il est impossible de laisser de la liberté 
          à l'imagination pour chercher cette vérité 
 
          Cependant je crois en une Vérité derrière les choses, 
          quoique impossible à atteindre (c'est l'idéal auquel on 
          devrait toujours aspirer). Sous cet aspect, je suis un démocrate, 
          en acceptant différentes approches d'interprétation ; 
          mais je ne suis pas du tout démocrate à propos de l'idée 
          que les choses qui sont à la base d'une oeuvre ou des intentions 
          d'un compositeur sont vouées à changer dans un esprit 
          de nouveauté, modernité, mode etc. 
 Il faut toujours 
          différencier les deux et je trouve que c'est souvent une source 
          d'incompréhension. Après tout, je suis un romantique dans 
          l'âme puisque je ne crois pas que les idéaux puissent jamais 
          se réaliser. Le Matériel va avec le Spirituel et la combinaison 
          et la tension entre les deux avec son effet cathartique est ce qui crée 
          l'inspiration. L'idéal d'une interprétation est le lien 
          le plus sincère (et aussi le plus émotionnel) avec l'intention 
          du compositeur au moment où il l'a écrite en partageant 
          avec nous un message auquel nous répondons au delà du 
          temps et de l'espace. Je me sens donc une grande responsabilité 
          quand je joue une oeuvre et je dois sentir que je m'y suis suffisamment 
          dédié avant de présenter l'interprétation 
          aux autres."
        Ecouter
        
           
             
               
                Nouveau 
                  Paru en 2013
                  
               
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              FRANCOIS COUPERIN ( 1668 - 1733 ) 
                Les Ombres Errantes 
                IDDO BAR SHAI , piano
              Le pianiste Iddo Bar-Shaï aime la musique de François 
                Couperin depuis nombreuses années, ainsi lors d'un entretien 
                paru sur ce site il y a cinq ans, il mentionnait ce compositeur 
                comme l'un de ses préférés. Les longues réponses 
                qu'il a bien voulu donner à un nouvel entretien , à 
                lire ci-dessous, pour la sortie de ce disque, montre combien il 
                admire et est touché par cette musique ainsi dit-il pour 
                résumer ..."par-dessus tout, il y a toujours dans 
                sa musique un immense sentiment de la beauté et une grande 
                profondeur émotionnelle et intellectuelle (ainsi qu'un 
                aspect très mélancolique) et l'on peut comprendre 
                beaucoup sur son approche de la musique grâce à ses 
                propres écrits dans les préfaces de ses livres. 
                Pour citer une phrase importante de la préface du premier 
                livre qu'il a publié (le premier des quatre livres de Pièces 
                de Clavecin) : "J'avouerai de bonne foi que j'aime beaucoup 
                mieux ce qui me touche que ce qui me surprend "...cliquez 
                ici pour lire la suite et écouter un extrait
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              Chopin 
                Mazurkas 
                Iddo Bar-Shaï
              Après un disque de Sonates Haydn, le pianiste Iddo Bar-Shaï 
                consacre un nouvel enregistrement, toujours sous le label Mirare, 
                à Chopin, un compositeur qui le touche particulièrement 
                comme le montre ses réponses plus précisément 
                au sujet de ce disque. Il a choisi ici un programme exclusif d'une 
                sélection de mazurkas interprétées dans un 
                ordre quasi chronologique, car il considère comme un journal 
                de la vie du compositeur ces pièces que Chopin écrivit 
                tout au long de sa carrière et qui sont le plus intimement 
                reliées à la Pologne et à son histoire. Certes 
                les Polonaises le sont aussi mais si ces dernières ont 
                un caractère vigoureux et héroïque, les mazurkas 
                sont plus nuancées et plus délicates.  
                Un caractère qui convient particulièrement bien 
                à Iddo Bar-Shaï qui en exprime avec talent la grande 
                poésie par son jeu sensible et d'une extrême délicatesse 
                sans pour autant manquer de vigueur quand nécessaire car 
                les mazurkas diffèrent les unes des autres et certaines 
                d'entre elles sont entrecoupées de cris et d'éclats 
                de nervosité... Iddo Bar-Shaï fascine avant tout par 
                son talent pianistique à faire passer l'émotion 
                de ses pièces par une sonorité où la douceur 
                ouatée règne en maîtresse et la passion qu'il 
                exprime lorsqu'il en parle montre aussi combien cet univers lui 
                sied à merveille, lisez plutôt cet entretien ! ...cliquez 
                ici  
              
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              Iddo Bar-Shaï 
                Sonates de Haydn
              Dans un précédent disque du label Mirare réalisé 
                à l'occasion du festival international de piano La Roque 
                d'Anthéron un extrait de son enregistrement de la Sonate 
                38 de Haydn avait permis de découvrir le talentueux pianiste 
                Israélien Iddo Bar Shaï, invité à ce 
                festival. C'est ici le programme complet de quatre sonates et 
                l'andante et variations en fa mineur qui permet d'apprécier 
                plus pleinement la qualité de son jeu. Les deux premières 
                sonates qu'Iddo Bar Shaï a choisies, si elles ne font pas 
                partie des premières compositions de Haydn sont issues 
                de la toute première édition imprimée de 
                ses oeuvres, voulue et supervisée par lui en 1774....cliquez 
                ici pour lire la page consacrée à ce disque 
                 
              
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          Agnès Jourdain 
       
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