Merci à Bertrand Chamayou d'avoir répondu aux questions
de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée (2005) et actualités depuis l'entretien ( dont nouveaux entretiens)
Bertrand
Chamayou est né le 23 mars 1981 à Toulouse.Si son oncle,
musicien amateur, insista en vain pour qu'il apprit le piano, c'est
grâce à un ami qu'il en vint à apprécier
l'instrument :"D'après ce qu'on me raconte, mon oncle
aurait décelé chez moi alors que j'avais 3 ans une oreille
particulièrement aiguisée et insistait auprès de
mes parents pour qu'on me mette au piano. Je devais avoir 5 ou 6 ans
et cela ne m'intéressait pas du tout à l'époque.
Les seuls rapports que j'avais avec le vieux Gaveau familial étaient
on ne peut plus conflictuels : très souvent, je saisissais
un petit marteau et m'amusais à fracasser les belles touches
d'ivoire, au grand désespoir de mes parents". Parents...rassurez-vous
si votre enfant fait de même car heureusement cela a vite évolué
:"Comme je ne voulais pas faire de musique, mes parents n'ont
pas insisté. C'est alors que, vers l'âge de 7 ans, un petit
camarade de classe a décidé de faire du piano, et m'a
demandé ( ou plutôt ses parents ont proposé aux
miens!) si je voulais venir avec lui, et cette fois je n'ai pas hésité
une seconde à me joindre à lui !". Bertrand Chamayou
prend alors ses premières leçons en cours particuliers
et s'est vite pris à aimer cela alors que son camarade lui arrêta
de jouer !
Très tôt, il se présente au conservatoire de Toulouse
: "J'ai eu la chance de me trouver dans la classe d'une dame
atypique et extraordinaire, Claudine Willoth. Son émerveillement
musical était extrêmement contagieux, ses élèves
étaient sans doute les plus passionnés de musique de tout
le conservatoire. Nous allions le week-end chez elle, et nous écoutions
des opéras, des symphonies etc...Cela a énormément
compté pour moi, et je réalise avec du recul combien c'est
rare ; ça paraîtrait presque suspect à certains !
Du reste, son enseignement du piano en tant que tel était très
traditionnel : en plus des uvres du répertoire : des
gammes, des arpèges, des études de Czerny ou autres, choses
qu'en tous cas je ne faisais absolument jamais à cette époque.
Je me bornais à jouer les morceaux au tempo, du début
à la fin, sans jamais m'arrêter, et j'essayais de corriger
ce qui n'allait pas en l'enchaînant de nouveau. Je pouvais faire
ça des dizaines de fois ! Heureusement, j'ai changé
par la suite, mais je crois que cette méthode peu orthodoxe m'a
été très bénéfique ; j'y pense
notamment lorsque j'aborde une nouvelle pièce, en général
je l'assimile plutôt rapidement, et il n'est pas impossible que
ça ait un rapport"
Pendant cette période au conservatoire de Toulouse, Bertrand
Chamayou découvre la musique contemporaine et essaie aussi de
composer : "J'ai écris un bon nombre de premières
pages uvres, j'étais tout de suite mécontent de
ce que je faisais. Mais j'ai quand même réussi à
écrire à l'âge de 10 ans une sorte de concerto
pour piano qui avait attiré l'attention du directeur du conservatoire,
Marc Bleuse. Je ne sais pas bien à quoi ça aurait ressemblé
si cela avait été joué....j'imagine que c'était
totalement chaotique mais la partition devait être impressionnante
pour un travail de gamin : une quarantaine de portées par
pages, plein de notes partout, un orchestre bizarre, avec des percussions
extra-européennes etc...une sorte de plagiat du Messiaen des
années 60 sans aucun métier, et sans doute sans peu de
talent d'ailleurs. Mais tout le monde étant un peu intrigué,
on me mit en cours d'harmonie très tôt. Tout cela se passait
bien, jusqu'au jour où j'ai voulu devenir un jeune garçon
comme les autres. J'ai définitivement arrêté de
composer, et ne travaillais presque plus mon piano pendant plusieurs
mois. J'ai eu un petit passage à vide, mais l'examen de fin d'année
du conservatoire s'est malgré tout très bien déroulé.
Dans le jury se trouvait Jean-François Heisser. A ma grande surprise,
il s'est manifesté après mon passage et m'a proposé
de travailler avec lui à Paris et de me présenter éventuellement
au Conservatoire. Tout cela me paraissait absolument inaccessible mais
je me suis replongé dans la musique avec avidité, et cette
fois-ci j'ai commencé à travailler mon piano avec plus
de sérieux."
A l'âge de quinze ans, Bertrand Chamayou rejoint donc la classe
de Jean-François Heisser au Conservatoire national supérieur
de musique de Paris après avoir durant deux années fait
des allers-retours entre Toulouse et Paris. "Je considère
que cette rencontre a été une chance pour moi. Il m'a
fait énormément réfléchir, m'a aidé
à me construire. Sa manière d'aborder le travail instrumental
est extrêmement intelligente. Vers la 2ème année
de conservatoire, j'ai eu la sensation d'une naissance en quelque sorte,
je constatais que ma personnalité émergeait. Jean-François
Heisser était très directif et ses idées étaient
(et sont toujours!) très intéressantes mais il a laissé
mes propres aspirations se définir : j'ai commencé
alors à voir de plus en plus clairement si j'avais envie d'adhérer
ou pas à ce qu'il me proposait. Parmi les autres personnalités
qui m'ont marqué au c onservatoire, je peux citer Pierre-Laurent
Aimard et Christian Ivaldi. J'ai traversé le conservatoire avec
beaucoup d'insouciance et d'inconscience et du coup j'y ai été
très heureux. Mais rétrospectivement je trouve que c'est
une étape difficile à franchir, notamment sur le plan
psychologique."
Bertrand Chamayou travaille en parallèle avec Maria Curcio à
Londres et reçoit les conseils de maîtres comme Leon Fleisher,
Dimitri Bashkirov et surtout Murray Perahia : "Murray Perahia a laissé une empreinte profonde en moi.
Les rares fois où j'ai eu la chance de passer une heure en sa
compagnie étaient d'une densité telle que je mettais plusieurs
semaines à m'en remettre. Mais en ce qui concerne Maria Curcio,
c'est un peu différent, je peux en effet affirmer que j'ai été
son élève, car j'ai travaillé avec elle à
Londres pendant presque 5 ans. Tous les mois environ, je séjournais
quelques jours là-bas, en parallèle à mon cursus
parisien. Ce contact a été décisif. J'ai parlé
de "naissance" artistique plus haut, et je peux dire qu'elle
y a fortement contribué. Tout d'abord, elle m'a aidé a
libérer ma sonorité, qui était un peu étriquée.
Mais ce serait réducteur de ne mentionner que cela, tant elle
m'a apporté. Maria Curcio est avant tout une immense artiste,
secrète car loin de toute institution. Je suis toujours sorti
bouleversé de son antre londonienne, errant dans les rues avec
la sensation d'avoir une montagne à gravir d'ici la leçon
suivante."
Lauréat
du concours Kraïnev en Ukraine en 1998, Bertrand Chamayou est également
lauréat à tout juste vingt ans du Concours International
Long-Thibaud :"Avant ce prix, je donnais déjà
quelques concerts. Le fait d'être lauréat de ce concours
a eu l'effet d'une mise en lumière en quelque sorte dans le milieu
français. Cela m'a permis de rebondir". Bertrand Chamayou
donne en moyenne 60 à 70 concerts par an dont la moitié
en France et les autres dans de nombreux pays (Allemagne, Belgique,
Hongrie, Russie, Espagne, Portugal, Japon, Canada, etc ). Il sest
ainsi produit de nombreuses fois en récital dans diverses salles
prestigieuses (Pleyel, Mogador, Gaveau, Théâtre du Capitole,
Halle aux Grains de Toulouse, Corum de Montpellier, Gasteig de Munich,
Conservatoire Tchaïkovski de Moscou etc ) ainsi que dans des
festivals tels que la Roque dAnthéron , la Folle Journée
de Nantes, le Festival de Radio-France Montpellier, Piano aux Jacobins
, Piano à Riom, Piano en Valois, les Flâneries Musicales
de Reims , lOrangerie de Sceaux, le Festival de Pâques de
Deauville, le Printemps Musical de Saint-Cosme
Bertrand Chamayou n'a pas de préférence particulière
sur les lieux de ses nombreux concerts :"Certains lieux sont
plus agréables que d'autres, favorisent les émotions musicales,
la sensation de plénitude....C'est une concordance de choses :
acoustique, disposition scénique, beauté du lieu, de l'environnement,
rapports humains avec les organisateurs, sans oublier le piano et le
public. ". Il se réjouit de tous les voyages que cela
lui occasionnent même si parfois le fait de voyager pour donner
des concerts ne facilite pas le tourisme : "Récemment
je suis allé jouer au Mexique, j'ai donné 4 concerts en
10 jours et ce fut difficile d'en profiter.....mais j'ai pu prolonger
mon séjour de 6 jours, et là, ce fut vraiment réjouissant,
car on peut prendre la journée entière, partir loin avec
insouciance. Ceci dit, même lors de courts voyages, j'ai réussi
à capter des impressions très fortes: une soirée
sur la place rouge à Moscou, une heure au bord de la mer face
à la Mosquée Hassan II à Casablanca, une escapade
dans le vieux centre de Shangaï, etc..."
Parmi ses nombreux concerts, Bertrand Chamayou évoque l'un d'eux
qui lui a laissé un très bon souvenir : "J'ai
donné un récital contemporain à Toulouse qui finissait
par une pièce pour piano et bande magnétique de Nono.
J'étais très angoissé, car ce programme était
une audace de ma part, et plus le concert approchait plus je regrettais
d'avoir pris un tel risque...J'imaginais les tomates, les sifflements
etc...J'ai présenté oralement le concert en essayant de
le faire de manière imagée et ludique. Cela a créé
une vrai complicité avec le public, qui était pourtant
néophyte, j'ai fini par avoir l'impression d'être dans
mon salon à bavarder avec de bons amis. Pour finir la pièce
de Nono a fait un triomphe, comme si il s'agissait d'une rhapsodie hongroise
de Liszt ! Plusieurs personnes sont venues me demander conseil
pour l'achat de disques de Berio ou Nono, dont ils ne connaissaient
même pas le nom une heure auparavant. Ce genre de moment est extrêmement
satisfaisant et encourageant."
Nouveau en 2006 : Bertrand Chamayou
est nommé aux Victoires de la musique 2006 dans la catégorie
"LA REVELATION SOLISTE INSTRUMENTAL DE L'ANNEE"....cliquez
ici pour voir la liste de tous les nommés
Son
CD des
12 études d'exécution transcendante
de Liszt
vient de sortir chez Sony classical
le 2 octobre 2006. voir plus bas...
Nouveau décembre 2007 :
fin avril 08 il sortira un disque de pièces solo de Mendelssohn
chez Naïve
Nouveau début 2008 : Il
sortira fin avril 08 un disque de pièces solo de Mendelssohn
interprétées par Bertrand Chamayou chez Naïve (voir
plus bas, ce disque est désormas sorti)
Nouveau
début 2011 : Mise à jour fournie par le label
Naïve
L'année 2011 est pour Bertrand Chamayou loccasion de rendre
hommage à Franz Liszt pour son bicentenaire en interprétant
et enregistrant lintégralité des Années de
pèlerinage. Cest ainsi quil donne en une soirée
les trois heures de ce cycle phare sur diverses grandes scènes
comme le Théâtre des Champs-Élysées à
Paris, lAuditorium de la Cité interdite à Pékin,
le Musikfest de Brême, le festival Piano aux Jacobins à
Toulouse, lOpéra de Bordeaux, lAbbaye
de lÉpau, la MC2: Grenoble, la Philharmonie de Liège,
le Louisiana Museum au Danemark, lAthénée Roumain
de Bucarest.
Par ailleurs, Bertrand Chamayou se produit fin 2011 au Festival de Lucerne
et revient Salle Pleyel avec lOrchestre de Paris dirigé
par Pierre Boulez dans le Deuxième Concerto de Bartók.
Il a également fait ses débuts à New York, au Lincoln
Center, dans le cadre du Mostly Mozart Festival et donne en tournée
le Premier Concerto de Liszt sur un piano Érard de 1837 avec
Jérémie Rhorer et Le Cercle de lHarmonie. Tout début
2012, il fait une tournée avec lOrchestre de la SWR de
Stuttgart dirigé par Stéphane Denève et des concerts
avec lOrchestre national de Lyon et Sir Neville Marriner.
Au début de lannée 2011, Bertrand Chamayou a reçu
une Victoire de la musique comme Soliste instrumental de lannée.
En 2006, il avait déjà reçu celle de la Révélation.
Il sest produit sur diverses grandes scènes internationales
comme la Salle Pleyel, le Théâtre des Champs-Élysées,
la Herkulessaal de Munich, le Concertgebouw dAmsterdam, le Palais
des Beaux-Arts de Bruxelles, le Wigmore Hall de Londres, lAuditori
de Barcelone, le Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, le Forbidden
City Concert Hall de Pékin, le Tokyo International Forum, le
KKL de Lucerne , ainsi quau Festival Gergiev de Rotterdam,
au Mecklenburg-Vorpommern Festspiele, à la Schubertiade de Schwartzenberg,
au Festival de Schwetzingen, au French May Festival de Hong-Kong, au
festival Piano aux Jacobins de Toulouse, à La Roque dAnthéron,
aux Folles Journées
Bertrand Chamayou a joué sous la direction dAndris Nelsons,
Yutaka Sado, Semyon Bychkov, Michel Plasson, Stéphane Denève,
Tugan Sokhiev, Lawrence Foster, Ludovic Morlot, Christian Arming ,
aux côtés de plusieurs orchestres de renom tels que lOrchestre
de Paris, le London Philharmonic Orchestra, le WDR Sinfonie Orchester
de Cologne, la Deutsche KammerPhilharmonie de Brême, le SWR Sinfonie
Orchester de Stuttgart, le Hessischer Rundfunk Orchester de Francfort,
lOrchestre national de France, lOrchestre national du Capitole,
lOrchestre philharmonique de Liège, la Tapiola Sinfonietta,
le Hong Kong Sinfonietta, lOrchestre philharmonique de Radio France,
le Royal Scottish National Orchestra
Très actif dans la diffusion de la musique contemporaine, il
a travaillé aux côtés de figures légendaires
de la composition comme Henri Dutilleux ou György Kurtág
ainsi quavec des compositeurs comme Thomas Adès ou Bruno
Mantovani. Il a été invité au festival Présences
de Radio France à donner les concertos de Thomas Adès
et dEsa-Pekka Salonen. On lui doit également plusieurs
concerts conceptuels, dont un mémorable, au musée des
Abattoirs de Toulouse, qui réunissait musique jouée en
live, électronique et vidéo dans un vaste dédale
où le public était invité à déambuler
tout au long de la soirée.
A voir Images et interview de Bertrand Chamayou
lors des séances d'enregistrement à Poitiers (printemps
2011).
de son disque Liszt
Années de Pèlerinage
Ce disque est sorti octobre 2011... " Il peut paraître singulier quun pianiste de ma
génération choisisse de consacrer un disque à la
musique de César Franck, mais il ne faut pas y voir une volonté
de surprendre ou dattiser la curiosité. Ce projet a avant
tout été stimulé par un désir de renouer
avec une certaine tradition, française pour le moins, mais qui
a aussi très largement dépassé le cadre de nos
frontières si lon en croit le répertoire de nombreux
grands pianistes du passé.
Jai pour ma part découvert César Franck à
lâge de 13 ans, en travaillant Prélude, choral et
fugue, puis, immédiatement après, la sonate et le quintette,
uvres qui ont compté parmi mes premiers chevaux de bataille
en tant que chambriste. Cette musique mest de ce fait devenue
familière, et jai constaté au fil de mes concerts
quelle était non seulement très parlante auprès
des plus jeunes générations qui la découvraient,
mais surtout quelle avait le pouvoir de réveiller chez
les mélomanes dâge plus avancé les réminiscences
heureuses et intenses dune enfance doucement baignée de
lunivers de Franck et de ses disciples. »" Bertrand Chamayou - EXTRAIT DU LIVRET du disque Liszt: Années
de pèlerinage
pour vous procurer ce disque cliquez
ici
Actualité janvier 2012 :
Le pianiste Bertrand Chamayou, qui a déjà deux victoires
de la musique classique, est nommé aux Victoires de la musique
classique ,voir ici un communiqué au sujet des Victoires de
la musique classique notamment les pianistes nommés
Janvier 2014 : nouveau disque , au programme Schubert voir plus bas paragraphe "écouter" et voir une vidéo en fin de page/ concert : "schubertiade"
Janvier 2016 :
Le pianiste Bertand Chamayou sort une intégrale des oeuvres pour piano de Ravel. Cette fois, l'entreprise est particulièrement importante, car l'artiste a enregistré l'intégrale de Maurice Ravel pour piano seul, qu'il joue depuis sa plus tendre enfance. Nous y trouverons non seulement des pages aussi célèbres que Le tombeau de Couperin et Pavane pour une infante défunte, mais également des pages beaucoup moins connues comme ces pièces écrites dans le style de Chabrier et Borodine, ou Sérénade grotesque, composé par un Ravel de 17 ans. ...cliquez ici pour en savoir plus et voir deux vidéos
Son répertoire
Bertrand
Chamayou n'a pas de préférence particulière pour
des compositeurs mais s'efforce de bâtir son répertoire
avec solidité, menant plusieurs projets de front : "Je
sais pertinemment que je ne mènerai pas à bien toutes
mes envies.Pour l'instant, je me suis cantonné à
des uvres écrites dans les 150 années qui précédent
( ce qui est vaste !), j'ai commencé avec les 12 études
transcendantes de Liszt, une petite anthologie Schumannienne, quelques
pièces de Mendelssohn... J'étends actuellement mon répertoire
lisztien, avec notamment des pièces tardives et des paraphrases.
J'ai l'intention d'apprendre quelques nouveaux cycles de Schumann. Depuis
un an maintenant j'ai mis au programme du Debussy, du Ravel, du Janacek.
Récemment, j'ai mis sur pied un programme Dallapiccola, Berio, Nono.
Sinon, la Folle journée de Nantes, cette année, dont le
thème était "Beethoven et ses amis" m'a donné
l'occasion de reculer dans le temps, j'ai appris quelques sonates de
Beethoven, de Clementi, de Hummel et de Weber, et je ne compte pas m'en
tenir là ! Évidemment, j'ai joué bien d'autres
choses ici où là, mais cela est plus confus dans ma tête,
cela gravite comme des "électrons libres"...Plutôt
que de jouer pêle-mêle des uvres sans connexions entre
elles, j'aime mieux le sentiment d'une construction, où chaque
pièce a son importance et donne lieu à des ramifications."
Cependant Bertrand Chamayou confie adorer la musique contemporaine,
il a d'ailleurs enregistré pour le label Accord/Universal et
a créé une quinzaine doeuvres contemporaines dont
un recueil de pièces pour piano de Philippe Hersant. : "J'aime
beaucoup Philippe Hersant, j'ai aussi eu l'occasion de travailler avec
Dutilleux, cet été je vais renouveler cette expérience
avec Kurtàg.....Le contact avec les compositeurs est évidemment
une grande source d'enrichissement. Mais mis à part cela, j'envisage
cette musique comme celle des siècles précédents.
Là aussi, beaucoup de projets en tête, du Ligeti, du Kagel,
du Stockhausen, du Lachenmann, du Cage, du Carter..."
Difficile pour Bertrand Chamayou de nommer des interprètes
de référence tant il a plaisir à écouter
les autres :"Adolescent, j'ai eu tout naturellement mes idoles.
Je suis passé par plusieurs périodes, Horowitz, Gould,
etc......Aujourd'hui, je pense qu'il est bon signe que je n'ai plus
d'obsessions ! En revanche, je suis discophile et subis l'influence
de tout ce que j'écoute et que j'aime. Du piano, Horowitz, Cortot,
Rachmaninov, Michelangeli, Gilels,etc...mais aussi bien d'autres choses,
de la musique de chambre, des opéras, des symphonies: des grands
chefs comme Carlos Kleiber,Bruno Walter,Fürtwangler, ou autres,
du chant, Fischer-Dieskau, Schwarzkopf...beaucoup de musiciens baroques
aussi, Harnoncourt, Gardiner,... de tout ! Il m'est difficile de
citer seulement quelques noms ; j'aime presque tous les interprètes !
J'écoute aussi beaucoup de Jazz : Erroll Garner, Bud Powell,
Art Tatum, Django Reihnardt, Sarah Vaughan, Billie Holiday. Le disque
est une forme de nourriture ! Je vais aussi au concert autant que
je le peux. Ayant vécu quelques temps à Berlin, j'ai de
magnifiques souvenirs de Christian Tetzlaff, Thomas Zehetmair, Michaïl
Pletnev, de l'Orchestre Philharmonique de Berlin avec Ozawa, avec Rattle,
avec Haitink..."
Bertrand Chamayou aime toute forme de concert : "Les concerts
de musique de chambre sont moins éprouvants, car en soliste je
suis victime d'un trac assez violent ! Mais j'ai appris à
vivre avec lui, et il m'apporte beaucoup de joies : il aide à
habiter les silences ou à créer de l'électricité
sur scène par exemple".
Si Bertrand Chamayou n'a pas déjà enregistré
de disque solo, le projet est en cours : "J'ai la ferme intention
d'enregistrer mon premier disque solo. J'aimerais par dessus tout graver
les 12 études transcendantes de Liszt, que j'ai déjà
eu le temps de mûrir. J'ai plusieurs pistes...Je prends mon temps,
j'attends une proposition d'une maison de disque avec laquelle je serai
en parfaite adéquation. Je préfère prendre
mon temps plutôt que de donner un sens confus à mes orientations
artistiques".
La liste des arts auxquels s'intéresse Bertrand Chamayou est
plus qu'impressionnante : "je m'intéresse presque à
tout ce que l'histoire a retenu. Je lis, j'aime presque tout ce que
j'ai lu, pêle-mêle Kafka, Joyce, Dostoïevsky, Tourgeniev,
Schnitzler, Zweig, Kawabata, parmi ceux que je connais le mieux, la
poésie de Char, Breton, de Baudelaire, de Paul Valéry,
Catherine Pozzi, Tristan Tzara, Mallarmé, celle de François
Villon, de Clément Marot, de Louise Labbé, les haikus
de Bashô, de Buson etc.. et mille autres évidemment !
J'ai des souvenirs merveilleux d'expositions: Picasso et Miro à
Barcelone, la galerie Trétiakov à Moscou, Les Rembrandt
de la Gemälde Galerie de Berlin, les Turner de la Tate Gallery
de Londres, des expositions Gauguin, Léger, Soulages, Rothko,
Whistler, Giacometti, les sculptures de Picasso, etc...Je possède
chez moi un tableau d'André Masson que je regarde chaque jour
avec vénération. Je suis aussi cinéphile: là
aussi j'aime toute sorte de choses: Bergman, Fellini, Pasolini, Kubrick,
Visconti, Kurosawa, mais aussi le cinéma français de Marcel
Carné, de Clouzot, les comédies américaines de
Wilder, Capra, Cukor." Mais cette liste ne serait pas complète
sans précision de ses autres distractions : "Je fais
du sport dans une salle au bout de ma rue, c'est un de mes grands plaisirs,
notamment la formule sport-hammam ! Aussi su ski, du ski nautique,
du squasch,du vélo......J'aime faire la cuisine, j'aime les bons
restaurants, le bon vin etc..évidemment tout cela doit s'entendre
quelque part dans mon jeu mais je ne sais pas exactement où,
l'influence est plus ou moins indirecte. Je suis un boulimique, et cette
soif de découverte me rend très heureux !"
Actualité 2011 : Artiste
majeur de la scène musicale internationale, Bertrand Chamayou
ne cesse de confirmer sa maturité pianistique. Suivant le fil
dun propos artistique dune grande cohérence, il cultive,
par-delà son répertoire très étendu, un
goût pour le défi et les uvres extrêmes ainsi
quune volonté dexplorer toujours plus avant la diversité
si contrastée de la musique écrite pour son instrument.
Cest ainsi quon lui doit des réalisations aussi ambitieuses
que les Douze Études dexécution transcendante de
Liszt, données maintes fois en concert (et dont résulte
un live chez Sony Classical, 2006), les Vingt Regards sur lEnfant-Jésus
de Messiaen à loccasion du centenaire du compositeur, et
un champ dactivité qui sétend de la pratique
des instruments anciens à la création contemporaine, dans
laquelle il est très impliqué.
A écouter
Déjà 10 ans ... : Bertrand Chamayou offre aux internautes de Piano bleu son interprétation
de Feux follets(Liszt), enregistrée lors du Festival de La Roque
d'Anthéron, le 21/08/2004...utilisez le lecteur ci-dessous,
cliquez sur le triangle
Paru en janvier 2014 , disque consacré à des oeuvres de Schubert
Cliquez sur l'image pour en savoir plus ( présentation dans l'actualité de pianobleu.com, avec des vidéos) voir aussi plus bas ici, un concert.
Disque César Franck paru en 2010
A
écouter : dans le widget ci-dessous en espérant qu'amazon
ne disfonctionnera pas... des extraits du nouveau disque César
Franck du pianiste Bertrand Chamayou qui sort le 2 mars 2010
:
PROGRAMME
César Franck
Variations Symphoniques
Prélude, aria & final
Les Djinns
Prélude, fugue & variation
Olivier Latry, HARMONIUM
Royal Scottish National Orchestra
Stéphane Denève, DIRECTION
Présentation de l'éditeur :
Après Mendelssohn, Bertrand Chamayou nous fait redécouvrir
ce quil considère comme « un jalon essentiel »
du répertoire, peu enregistré de nos jours si certaines
pièces de Franck sont fréquemment jouées en récital,
dautres sont tombées dans loubli, notamment le «
mystérieux et envoûtant » Prélude, aria et
fugue. Ce disque, qui mêle pièces solos et uvres
avec orchestre, dont les « scintillants » Djinns, dévoile
un compositeur tour à tour « peintre et narrateur »
Bertrand Chamayou indique : « Il peut paraître singulier
quun pianiste de ma génération choisisse de consacrer
un disque à la musique de César Franck, mais il ne faut
pas y voir une volonté de surprendre ou dattiser la curiosité.
Ce projet a avant tout été stimulé par un désir
de renouer avec une certaine tradition, française pour le moins,
mais qui a aussi très largement dépassé le cadre
de nos frontières si lon en croit le répertoire
de nombreux grands pianistes du passé ».
Pour vous procurer ce disque César Franck cliquez sur l'image
amazon plus haut ou à la fnac cliquez
ici
En voici donc quelques extraits :
- Prélude en si mineur op. 104a n° 2
- Rondo capriccioso op. 14
- Auf Flügeln des Gesanges, lied op. 34 n°2 (transcription
Liszt)
- Trois Etudes op. 104b
- Romance sans paroles n° 2 op. 38
- Scherzo en mi mineur, extrait de l'op. 16
- Romance sans paroles n° 2 op. 19
- Variations sérieuses en ré mineur op. 54
- Romance sans paroles n° 5 op. 102
- Caprices op. 33 n° 2 et 3
- Suleika, lied op. 34 n° 4 (transcription Liszt)
- Romances sans paroles op. 67 n° 2 et 5
- Scherzo du "Songe d'une Nuit d'été",
(transcription Rachmaninov).
Le pianiste Bertrand Chamayou dont on peut mesurer le naturel
curieux dans la page qui lui est consacrée, confie dans
le livret qui accompagne ce disque : "Etant pourtant d'un
naturel curieux, je n'ai durant quelques années pas cherché
à savoir ce qui se dissimulait aux côtés des
" Variations sérieuses", du Rondo Cappricioso
et de quelques romances, pièces que j'avais dans les doigts
depuis le conservatoire et qui sont les seules à avoir
vraiment franchi l'épreuve du temps. Tout au plus je me
délectais régulièrement des très beaux
disques de Nikita Magaloff et de Murray Perahia. Jusqu'au jour
où j'ai eu l'envie subite et inopinée de me procurer
et de lire toutes ces pages mystérieuses, ces caprices,
ses fantaisies ou pièces caractéristiques dont je
ne savais rien. Ces séances de lectures furent un
enchantement : je naviguais ici et là, allant de pages
hautement inspirées en délices plus fugaces et l'idée
de composer un programme de récital en assemblant quelques-uns
de ces joyaux m'est aussitôt venue". Le choix était
vaste puisqu'il serait possible de donner un récital de
plus de sept heures de toutes les oeuvres que composa Mendelssohn
pour le piano...cliquez
ici pour lire la suite et écouter un extrait
et voir une vidéo
Bertrand Chamayou Etudes d'exécution transcendante de
Liszt
Le pianiste Bertrand Chamayou, qui a obtenu en début
d'année 2006 une Victoire de la musique "Révélation
soliste instrumental" , avait depuis un certain temps déjà
l'envie d'enregistrer "Les Etudes d'exécution transcendante"
de Franz Liszt, pour
l'avoir commencé à jouer depuis 2003 et donné
en concert plus d'une quarantaine de fois depuis et c'est précisément
lors d'un de ses récents concerts, à Lyon, que cet
enregistrement a pu être réalisé.
Si ce disque lui semble, selon ses propos reportés dans
le livret, "l'issue naturelle" de ce travail, il ne
le considère pas comme un aboutissement mais une "étape
ou point d'orgue" selon ses propos rapportés dans
le livret, et il n'exclut pas d'y revenir...
Franz Liszt aussi n'a pas considéré sa première
édition des études comme un aboutissement puisqu'il
est revenu plusieurs fois à l'ouvrage pour arriver à
la version finale de ses études : il lui aura en effet
fallu plus d'un quart de siècle pour en donner cette version
finale....cliquez
ici pour lire la suite
Les pianos de demain- La Roque d'Anthéron.
Iddo Bar-Shai, Bertrand Chamayou,
Lise de La Salle, David Fray, Jean-Frédéric
Neuburger, Severin Von Eckardstein
[ Sorti en juin 2005 : Découvrez dans ce DVD Bertrand Chamayou : dans
un répertoire qui lui sied à merveille : Liszt (
Nuages gris, En rêve, Verdi/Liszt : Miserere de Trovatore
; paraphrase de Rigoletto), Bertrand Chamayou montre une très
grande maturité, sensibilité et spiritualité,
et parvient sans peine à faire partager son plaisir à
l'auditeur.]
Trop rares sont les responsables de festivals français
à inviter les jeunes talents, et encore plus exceptionnel(voire
unique) le fait que leurs concerts soient enregistrés sur
un DVD. aussi parmi les cinq nouveaux DVD enregistrés l'année
dernière lors du festival de La Roque d'Anthéron,
c'est celui-ci, regroupant les prestations de six "Pianistes
de demain" qui retient en premier lieu l'attention.
Certes, ce risque pris par René Martin est en fait bien
calculé, car chacun de ces artistes a un grand talent dont
il a déjà pu faire preuve : Iddo Bar-Shai
a remporté nombreux prix et récompenses, Bertrand
Chamayou est Lauréat du concours Long Thibaud, Severin
Von Eckardstein a obtenu le premier prix Reine Elisabeth en
2003, Lise de la Salle a remporté un premier prix
au concours international d'Ettlingen dès l'âge de
12 ans, et d'autres prix ont suivi, David
Fray est lauréat du concours international de musique
de Montréal et prix du jeune soliste des radios francophones
publiques ainsi que révélation classique ADAMI,
Jean-Frédéric Neuburger, est également
déjà lauréat de grands concours internationaux
alors qu'il n'a que 17 ans...
Nul doute donc que vous serez nombreux à désirer
connaitre "de visu" ces talents déjà affirmés
sur le "long terme", et que René Martin a sélectionnés
avec attention, nul doute que vous prendrez plaisir à découvrir
(ou redécouvrir, si vous étiez au concert en 2004
à La Roque d'Anthéron) leur personnalités
très affirmées, et propre à chacun d'entre
eux. Le caractère très personnel des interprétations
: fougueuse ou posée, explosive ou sensuelle, concentrée,
très sérieuse, précise, parfois détendue,
ou encore sensible, spirituelle... n'échappent pas sous
l'oeil inquisiteur de la caméra.
A vous de les écouter et voir, de très très(parfois
un petit peu trop ?) près... car les caméramen bénéficiant
d'un dispositif technique très développé,
usent de nombreux plans, éloignés ou proches ainsi
que de gros et même "macros" plans : même
à la meilleure place d'un concert vous ne les verrez jamais
de si près. Profitez également d'un son d'une grande
qualité(DTS5.1 ou dolby digital)!
Sur ce DVD, les applaudissements d'une petite fille souriante
confirment que le "public de demain" est en tout cas
déjà à l'écoute et prêt
à revenir ( ou peut-être devenir pianiste d'après-demain !)
Cliquez vite sur l'image pour vous procurer ce DVD car le futur
n'attend pas...