Merci à David Kadouch d'avoir répondu aux questions
de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
David
Kadouch est né à Nice le 7 décembre 1985. Ses parents
n'étaient pas musiciens mais ses deux soeurs ont également
appris le piano :"J'ai commencé le piano à l'âge
de 5 ans tout simplement parce que ma grande soeur en faisait, et que
nous avions un piano à la maison. Mon choix s'est donc fait tout
naturellement." Il prend quelques cours auprès d'un
professeur de piano avant d'intégrer le Conservatoire National
de Région de la ville de Nice dans la classe d'Odile Poisson
"Je ne me souviens que très peu de mes premières
leçons. Bizarrement, ce sont des souvenirs mêlant le chat
de mon professeur, le petit carnet où elle écrivait mon
travail pour la semaine d'après, et mes doigts, qui selon elle,
n'articulaient jamais assez. Odile Poisson quant à elle est un
professeur extraordinaire. C'est une grande musicienne, qui donne sans
compter à ses élèves. C'est elle qui m'a fait découvrir
la " Musique " qui m'a éduqué, et qui a cru
en moi depuis le début. C'est aussi elle qui m'a préparé
au concours d'entrée du CNSMP que j'ai intégré
à 14 ans.."
Remarqué par ltzhak Perlman, David Kadouch joue, à l'âge
de 13 ans, sous la direction du Maestro au Metropolitan Hall puis au
Carnegie Hall de New York. A 14 ans, il est invité à se
produire dans la salle Bolchoï du Conservatoire Tchaïkovski
de Moscou...."Je garde bien évidemment le souvenir de
cette salle extraordinaire et légendaire. Je me souviens aussi
très bien de mon admiration pour le public russe, si chaleureux
et attentif. J'étais invité lors d'un Festival de Musique
Française et ce fut une expérience très forte,
quasi irréelle à cet âge là, de monter sur
cette si belle scène."
David Kadouch n'a pas véritablement décidé d'être
pianiste du jour au lendemain..." Il me semble que c'est un
choix qui s'est fait naturellement. Plus je travaillais, plus je jouais,
plus je me rendais compte de mon amour pour la musique. J'ai donc peu
à peu choisi cette voie. Je pense que si je n'avais pas fait
de piano, j'aurais aimé être professeur de littérature.
J'ai toujours adoré lire. J'aime parcourir un texte, l'analyser,
et déterminer son sens caché."
David Kadouch entre à l'âge de 14 ans au Conservatoire
National Supérieur de musique de Paris où il est reçu
à l'unanimité dans la classe de Jacques Rouvier et Prisca
Benoit..." Ils ont su me guider toujours judicieusement dans
mon choix de répertoire. Ils m'ont appris à travailler
seul, et à me faire confiance dans mes choix artistiques. Leurs
conseils m'accompagnent encore aujourd'hui dans mon travail. Ce sont
deux musiciens extraordinaires et je les admire énormément."
Après un Premier prix obtenu avec la mention Très Bien
en juin 2003, David Kadouch rejoint la classe de Dimitri Bashkirov au
Conservatoire Reina Sofia de Madrid où il poursuit actuellement
sa formation..." J'avais alors 17 ans et j'étais beaucoup
trop jeune, je pense, pour étudier sans professeur. Je connaissais
bien évidemment depuis de longues années le nom de Dimitri
Bashkirov. J'avais écouté plusieurs de ses élèves
en concert et avais moi-même participé à des master-class
qu'il donnait en Europe. C'était un rêve de pouvoir étudier
avec lui. C'est en effet un professeur fascinant. Il a très peu
d'élèves, parce qu'il donne énormément de
lui-même à chacun d'eux. Il est toujours présent,
toujours disponible, généreux dans son temps et son énergie.
Il est sévère et très exigeant, parce qu'il connaît
si bien nos défauts, qualités et possibilités.
Il est avant tout mon mentor, celui que j'appelle avant et après
mes concerts, celui qui me guide dans mon travail et mes choix de carrière.
C'est un grand pédagogue et un homme que je respecte et aime
profondément."
Parallèlement à ses études auprès de Dimitri
Bashkirov, David Kadouch se perfectionne auprès de grands maîtres
tels que Murray Perahia, Vitaly Margulis, Elisso Virsaladze, Alexander
Satz, Emanuel Krasovsly, Maurizio Pollini, Maria-Joao Pires, Itzhak
Perlman et Daniel Barenboim..."Chacun de ses interprètes
m'a apporté une vision, une approche différente de la
partition, de la musique.
J'ai rencontré Itzhak Perlman très jeune mais il m'a marqué
profondément. C'est tout d'abord un homme ouvert et disponible.
Il m'a montré ce qu'est le partage en musique, le plaisir et
la joie de jouer, que ce soit lors du travail quotidien, tout comme
lors des concerts. Je repense aussi très souvent aux conseils
de Maria Joao Pires. Elle a changé ma manière de travailler,
et d'analyser une partition. Rien n'est automatique chez elle, la musique
est vivante, organique. Tout a du sens, est senti, ressenti, et créé,
lors de son exécution. En ce qui concerne Daniel Barenboim, ce
fut tout d'abord une rencontre unique. C'est un homme d'une culture
extraordinaire. Etre en contact avec lui, c'est apprendre sur la musique,
mais aussi apprendre sur la philosophie, la littérature etc.
C'est un grand pédagogue car il peut tout expliquer et formuler
avec simplicité. Il m'a montré que rien ne doit être
laissé au hasard. Tout doit être pensé, pesé
et réfléchi. "
En janvier 2005, David Kadouch, après avoir été
selectionné par Daniel Barenboim, a participé à
l'enregistrement du DVD "Barenboim on Beethoven" au Symphony
Center de Chicago. Arte l'a suivi et réalisé un documentaire
diffusé à la sortie du DVD, en février 2007, dans
son émission hebdomadaire « Maestro ». .."Je
suis allé à Genève auditionner pour Maestro Barenboim.
Je savais qu'il cherchait des pianistes pour participer aux master-class
filmées de son nouveau dvd. Il m'a écouté dans
la sonate Op. 10 n° 2 en Fa Majeur de Beethoven puis m'a convié
à participer aux master-class. Je suis donc allé à
Chicago tourner cette leçon. La grande diffusion médiatique
de ce dvd m'a permis de me faire connaître par le grand public
bien sûr. Mais cela m'a surtout apporté ce contact avec
Maestro Barenboim, cette chance inouïe depuis lors, de pouvoir
jouer et travailler avec lui."
David
Kadouch a remporté nombreux prix : en 2001, il a obtenu le Premier
prix du Centenaire de Gaby Casadesus, le Premier prix du Concours LionsClub-France,
en août 2005, le prix récompensant le meilleur pianiste
dans l'Académie de Salzburg, en aout 2007, le prix du meilleur
pianiste au Festival du Verbier, et en décembre 2005, le Troisieme
prix du "Beethoven Bonn Competition". Depuis janvier 2007,
il est lauréat de l'ADAMI et de la Fondation Natexis Banques
Populaires. cette liste des prix et récompenses s'est allongée
récemment .... "Le concours Beethoven Bonn était
le premier grand concours international auquel je participais. Grâce
à ce prix, je me suis produit et continue de me produire régulièrement
en Allemagne. En outre, invité par la compagnie discographique
Naxos à la suite de la remise des prix, j'ai enregistré
le Concerto Empereur de Beethoven à la Philharmonie de Cologne
avec l'orchestre de chambre de cette même ville. Le grand rayonnement
médiatique de ce concours, m'a aussi permis de me faire connaître
dans le milieu musical français. Récemment, en septembre
2009, j'ai remporté le 4ème prix du Concours International
de Piano de Leeds. Ce fut une expérience très enrichissante,
et très exigeante au niveau du répertoire et de la résistance
physique (4 tours, environ 4 heures de programme et 1 mois d'épreuves).
Je suis très fier d'avoir pris part à ce concours qui
à travers ses différentes éditions, compte parmi
ses finalistes de nombreux artistes que j'admire. Le Prix d'honneur
de l'Académie de Verbier que j'ai remporté en août
2009 me permet de me produire l'année prochaine dans la programmation
officielle du Festival de Verbier. Un véritable Honneur donc,
et une belle opportunité ! Grâce à la précieuse
aide de la fondation Natexis Banques Populaires, j'ai pu continuer à
travailler à l'étranger, et j'ai par ailleurs pu rencontrer
et collaborer avec de grandes personnalités telles que Philippe
Hersant ou Alain Duault."
Interrogé sur la façon dont il vit ces épreuves
de concours il confie : "Dans les concours en général,
j'essaie de m'éloigner le plus possible de ce sentiment de compétition.
Je considère chaque épreuve comme un concert. J'essaie
de ne pas penser au jury, et seulement à me faire plaisir. Je
m'oblige d'ailleurs à aller écouter les autres "
concurrents ", de manière à démystifier ce
qu'est l'épreuve. Et je me centre sur les oeuvres que je dois
jouer, sur la musique, et le message que je voudrais partager.".
Daniel Barenboïm invite David Kadouch en mai 2008 à remplacer
Murray Perahia, à Jérusalem, puis à être
le seul artiste invité à jouer lors de l'émission
que France 2 lui consacre (Thé ou Café), et tout récemment,
Daniel Barenboïm l'invite à nouveau à remplacer Lang
Lang à Ramallah, en Palestine, le 12 novembre 2009..."le
remplacement de Murray Perahia à la Philharmonie de Tel-Aviv
en Israël a été organisé assez rapidement
donc je n'ai pas eu véritablement le temps de réaliser
ce qui m'arrivait. J'ai pris cependant un plaisir incroyable à
jouer dans cette immense salle. Et je serai toujours reconnaissant envers
Maestro Barenboim de m'avoir fait confiance sur un tel projet. En novembre
2009, j'ai joué, encore une fois à l'invitation de Daniel
Barenboim, à Ramallah lors d'un concert que devait faire Lang
Lang. Ce fut une expérience humaine très enrichissante
et émouvante. Le public en Palestine n'étant pas habitué
à écouter de la musique Classique, je leur ai fait découvrir
la plupart des oeuvres que je jouais dont les tableaux d'une exposition
de Moussorgsky. Ce fut un moment très spécial. "
David Kadouch donne nombreux concerts particulièrement dans
les festivals : Festival de musique contemporaine de Lucerne sous la
direction de Pierre Boulez, le Klavier-Festival Rhur, le Festival de
Gstaad, le Festival de Montreux, le Festival de Santander, le festival
de Jérusalem, le Festival de Montreux, les Flâneries Musicales
de Reims, la série de musique de chambre à Gstaadt, le
festival de la Roque d'Anthéron, la Tonhalle de Zurich, le Louvre
à Paris... Il fera également une tournée en Chine..S'il
n'a pas de concert particulier en tête qui lui laisse le meilleur
souvenir nombreux sont les lieux qu'il affectionne : "J'aime
les concerts où je me sens libre et où je me fais plaisir.
J'ai beaucoup aimé la " petite " salle de la Tonhalle
de Zurich où je me suis produit cette année, l'acoustique
et le piano y étaient extraordinaires. J'aime me produire à
la Roque d'Anthéron parce que c'est un endroit magique. J'aime
les " Flâneries musicales de Reims " parce que je suis
toujours très bien accueilli. Et j'aime le Festival de Verbier,
parce qu'il est unique et que j'y ai passé de très beaux
moments."
Quant aux concerts à venir qui lui tiennent le plus à
coeur, ils sont aussi innombrables..."le 1er concerto de Chostakovitch
et le concerto en Ré Majeur de Haydn que je donnerai avec l'orchestre
de Chambre du festival de Verbier dirigé par le fabuleux Gabor
Takacs dans un concert au Festival de Bellerive le 14 juillet prochain.
Ma tournée en Chine pour le Festival Piano aux Jacobins en juin
prochain. Mon récital au Festival de Verbier le 24 juillet prochain.
Le Festival de Musique de Chambre de Renaud Capuçon, parce que
c'est la dernière édition de cette rencontre. Le 20ème
concerto de Mozart que je jouerai pour la première fois cette
année dirigé par Jean-Claude Casadesus avec l'orchestre
Gulbenkian. Le concerto Empereur de Beethoven que je jouerai avec l'orchestre
de la Tonhalle de Zurich dirigé par David Zinman le 18 septembre
prochain à la Tonhalle de Zurich."
Son répertoire, son interprétation....
David
Kadouch indique qu'il n'a pas de compositeur de prédilection
:"J'aime me diversifier dans la mesure du possible. Selon moi,
travailler ou jouer une oeuvre, c'est avant tout apprendre à
aimer son compositeur et sa manière d'écrire. Je ne peux
pas choisir un compositeur en particulier qui m'attire plus qu'un autre.Mon
choix de répertoire se fait un peu au " coup de foudre "
.J'aime écouter les oeuvres peu jouées des compositeurs,
et il m'arrive souvent de les programmer dans mes concerts. Ainsi j'ai
donc enregistré les 24 préludes op. 34 de Chostakovich
mais je donne aussi régulièrement en récital le
" concert sans orchestre " Op.14 de Schumann ou encore la
Fantaisie de Beethoven Op. 77. J'aime faire découvrir de nouvelles
oeuvres au public, et je n'hésite pas à les associer à
d'autres beaucoup plus connues, comme lors de mon récital au
Louvre ou je jouais le concert sans orchestre de Schumann et les "
Tableaux d'une exposition " de Moussorgski ou à Deauville
en avril prochain avec la sonate de Janacek puis son capriccio pour
la main gauche."
Interrogé sur sa façon de travailler David Kadouch confie
: "Lorsque je travaille une nouvelle oeuvre, je passe énormément
de temps avec la partition, en limitant mon temps au piano. J'analyse
le texte, harmoniquement, en le simplifiant au maximum pour que sa structure
devienne claire et compréhensible. Je construis l'oeuvre mentalement,
et j'imagine la manière dont je voudrai qu'elle sonne. Lorsqu'il
s'agit d'un nouveau compositeur, j'essaie d'écouter un maximum
de ses oeuvres pour me familiariser avec son discours harmonique, dramatique
etc ".
Quant à ce à quoi il attache le plus d'importance dans
son interprétation :"Je veux comprendre ce que j'entends.
Je cherche la cohérence dans mon discours que ce soit harmoniquement,
dramatiquement... Je n'aime pas les " traditions " qui parfois
paralysent la pensée, ni l'automatisme. J'essaie de rendre vivante
chacune de mes interprétations, et d'être le plus fidèle
possible à ce qui est écrit et ce qui n'est pas écrit
dans la musique. "
David Kadouch joue également de la musique de chambre : "Je
me produis régulièrement avec le quatuor Ardeo, ou avec
le quatuor Ebène. Je vais aussi enregistrer un disque avec la
violoniste Alexandra Soumm qui sera dédié aux sonates
de Grieg. Je joue en lieder avec la soprano Iwona Sobotka (1er prix
du concours Reine Elizabeth). L'année dernière, je me
suis produis en quintette au MET de New York avec Itzhak Perlman. Et
je participerai au Festival de musique de Chambre de Renaud Capuçon
fin Août 2010 et au Festival de Musique de chambre de Jérusalem
en septembre 2010. Il apprécie ces rencontres musicales comme celles avec les
orchestres..."Lors de mes récitals en soliste, je me
sens parfois seul, avant et après les concerts en particulier.
C'est une lourde responsabilité que de porter un récital
solo. Dans ces moments là, il est vrai que la musique de chambre
ou les concertos m'attirent plus. Avec orchestre ou en musique de Chambre,
le partage avec les autres sur scène me stimule terriblement
pour la création et peut même m'apporter une liberté
supplémentaire. Néanmoins, il arrive malheureusement que
dans un groupe de musique de chambre qui ne nous correspond pas, on
se sente encore plus seul que lors de nos récitals solos... Dans
tous les cas, j'ai besoin pour mon équilibre artistique, de diversifier
au maximum mes expériences sur scène. "
Le
17 décembre 2009 David Kadouch a enregistré à
Radio France le disque des Révélations des Victoires de
la Musique Classique 2010, un concert qu'il a très bien vécu
malgré son enjeu : "J'ai interprété le
Rondo op. 129 de Beethoven en Sol Majeur " Rage pour le sou perdu
" et le prélude de Debussy " Les fées sont d'exquises
danseuses ". L'enregistrement se déroule lors d'un concert
" live " en publique. Ce sont des conditions assez difficiles,
car nous n'avons droit qu'à une seule prise. Cependant, le concert
s'est bien passé et j'ai pu oublier un instant les micros, et
la caméra, pour me concentrer sur les oeuvres que j'interprétais.
"
S'il n'enseigne pas actuellement parce qu'il poursuit lui-même
sa formation avec Dimitri Bashkirov à Madrid, David Kadouch envisage
d'enseigner un jour ..." Je n'enseigne pas n'ayant pas assez
de temps entre mes concerts et mes études en Espagne, mais c'est
une activité que j'aimerai exercer dans le futur. Enseigner nécessite
une intellectualisation et une grande compréhension de la musique.
Il est très important, pour un musicien de savoir expliquer une
oeuvre, ou l'art de travailler, car cela veut dire que ce sont des notions
assimilées et comprises. Je pense que ce serait donc pour moi,
une expérience enrichissante et bénéfique. "
Et quand il ne travaille, David Kadouch écoute toutes sortes
de musique et a d'autres loisirs qui lui procurent un grand plaisir
avant tout..."J'adore la musique Baroque et en particulier les
orchestres baroques tels que le " Giardino Armonico " dont
je possède tous les disques. C'est un groupe qui m'inspire énormément.
J'aime tous les types de musique, que ce soit le jazz, la musique pop,
électronique, alternative etc. J'ai besoin de ces différents
types de musique de la même manière dont j'ai besoin de
la musique classique. J'aime le cinéma, et la littérature,
passionnément. Je ne sais pas s'ils sont utiles à mon
interprétation mais ils me donnent beaucoup de plaisir et au
final, c'est cela le plus important. "
Ecouter...
A écouter des extraits du nouveau disque de David Kadouch
qui change de label et sort le 19 septembre 2011 son
premier album chez le label Decca où on le retrouve avec le quatuor
féminin Ardeo :
concerto Sans Orchestre Op.14 - Quintette Avec Piano Op.44
Robert Schumann (Compositeur)
Pianiste niçois de 26 ans, David Kadouch est repéré
à 14 ans par Itzhak Perlman et choisi par Daniel Barenboim pour
figurer dans le DVD de ses master classes consacrées à
Beethoven. "Vous avez le don très rare de trouver immédiatement
le caractère de chaque morceau", lui dit le maestro qui
l'invite à remplacer Murray Perahia à Jérusalem,
et, tout récemment, Lang Lang à Ramallah. Pour son premier
enregistrement chez Decca, David Kadouch interprète Schumann
: la Grande Sonate pour piano n°3, très justement sous-titrée
"Concert sans orchestre" pour sa partition virtuose et tumultueuse
et le Quintette pour piano, sur lequel il est accompagné du quatuor
féminin Ardeo
Dmitri Shostakovich (Dimitri Chostakovith)
24 préludes pour piano opus 34
quintette pour piano et cordes opus 57
David Kadouch, piano
Quatuor Ardeo
Le pianiste David Kadouch aime les oeuvres peu jouées
des compositeurs, et il lui arrive souvent de les programmer dans
ses concerts. Ainsi a-t-il donc pu enregistrer les 24 préludes
op. 34 de Chostakovich(1906-1975) pour le label Transart live
dont tous les disques sont précisément enregistrés
lors de concerts lors du festival des flâneries musicales
de Reims. Cet enregistrement est complété par le
quintette pour piano et cordes du même compositeur, qu'il
interprète accompagné d'un quatuor formé
exclusivement de musiciennes.
Si les préludes de Dimitri Chostakovich sont peu jouées,
celui-ci s'est cependant inspiré d'oeuvres plus réputées
pour écrire cet opus 34, en 1933, puisque le titre de l'oeuvre
comme sa forme est inspirée de ceux écrits quelques
années auparavant par ...Chopin (et oui encore lui !) dont
il avait beaucoup travailler les oeuvres car outre être
un compositeur de premier plan, il était également
un pianiste de haut niveau . Mais la personnalité de Chostakovitch
diffère de celle de Chopin, et bien que comme lui, il mette
aussi dans ses préludes une diversité d'états
pyschologiques très contrastés leur univers sont
éloignés et Chostakovitch se cache plus derrière
un humour caustique qu'il ne délivre pleinement et librement
ses états d'âmes. Un humour dont David Kadouch nous
dévoile toutes les subtilités dans une interprétation
d'une grande finesse qui alterne la variété de climats
de ces courtes pièces dans un très beau jeu aux
couleurs contrastées.
Le quintette pour piano et cordes, composé sept ans plus
tard, pendant la guerre mondiale, a valu à Chostakovitch
d'obtenir le prix Staline et une importante dotation d'argent,
elle a également été immédiatement
très appréciée du public, c'est d'ailleurs
Chostakovitch lui-même qui a sa demande tenait la partie
de piano à la "première", il n'avait accepté
la commande de cette oeuvre qu'à cette condition. Ici le
compositeur s'est inspiré de la musique baroque pour ce
qui concerne la forme mais là encore, c'est une oeuvre
très personnelle et d'une grande force évocatrice.
Les jeunes interprètes en font ici une interprétation
très prenante, et nous font rejoindre l'enthousiasme de
ce public pour cette oeuvre dont la gaieté et la gravité
se rejoignent dans la splendeur d'un langage à la fois
personnel et universel qui ne peut laisser personne indifférent.
David Kadouch a bien voulu répondre à quelques questions
pour présenter ce disque...cliquez
ici pour lire la suite et écouter trois préludes
Pour en savoir plus
Visitez le site internet officiel de David Kadouch... cliquez
ici