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Sonates pour piano
K330-332 et K457
Wolfgang Amadeus Mozart
Mikhaïl Pletnev
Il n'est pas toujours facile pour les musicologues de donner avec
précision la date de composition des oeuvres, notamment parce
que la publication peut en être éloignée. Ainsi,
selon les notes du livret de ce disque, il parait que pendant de
nombreuses années on a pensé que les sonates K330-332,
publiées en 1784, dataient du voyage de Mozart à Paris
en 1778, mais une étude de l'écriture de Mozart a
révélé qu'elles ne peuvent avoir vu le jour
à ce moment là, et l'analyse du papier sur lequel
sont notées les sonates le confirmerait.
Mais à vrai dire qu'importe réellement qu'elles
furent écrites en 1778 ou 1783, si ce n'est qu'à la
seconde date : 1783, on peut y associer le fait explicatif qu'elles
furent écrites pour des élèves viennois et
donc à des fins didactiques, et qu'en ne retenant pas 1778
on se prive peut-être d'une petite fierté française,
à être le pays d'origine du célèbre "Rondo
alla turca"(marche turque de la sonate K331) inspiré,
si l'on s'en fie à son titre, par la cour ottomane...quoique
certains y voient aussi un rappel de Molière et du Bourgeois
gentillhomme dans sa forme. Les sonates 330 et 332, si elles sont
un peu moins célèbres que celle-ci, n'en sont pas
moins belles,au contraire même, très mélodieuses
et lyriques, quant à la sonate K457(composée en 1784),
elle est considérée par beaucoup comme la plus belle
de toutes ses sonates pour piano, Mozart ayant exploité au
mieux toutes les couleurs que lui offrait le pianoforte.
En cette année de célébration de la naissance
de Mozart, beaucoup d'enregistrements de ses oeuvres, dont ces sonates
sont proposées. Aussi il est très important de ne
pas perdre de vue que l'intérêt tant de rééditions
que de nouveaux enregistrements, tout autant que d'aller à
un concert de musique classique, c'est avant tout non pas l'oeuvre
jouée mais assurément son interprète. Mikhail
Pletnev est un pianiste qui a une très forte personnalité,
et qui renouvelle ici totalement ces sonates par un interprétation
unique. Son talent exceptionnel lui permet d'offrir une version
du "Mozart tel qu'il l'entend" et l'imagine, sans idées
préconçues tirées d'un dogme d'une quelconque
école, mais en improvisant son jeu au fur et à mesure,
laissant aller sa haute technique pianistique au gré de son
intuition.
Il a choisi d'enregistrer ses quatre sonates sur un grand piano
de concert Blüthner et...de nuit, heure plus propice au rêve
et à l'imagination. Il est vrai que le résultat est
d'une originalité convaincante et fort plaisante : une splendide
sonorité, claire et ouatée à la fois, un réel
bonheur d'écoute, et une nouvelle profondeur à ses
oeuvres plus que pédagogiques bien sûr.... à
découvrir absolument, pour partager le plaisir que Mikhäil
Pletnev prend à faire vivre le Mozart qu'il entend, un jeune
Mozart de l'an 2006 qui vous accompagnera bien jusqu'en 2056, même
sur une île déserte...
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procurer ce disque
Pour en savoir plus sur Mikhail Pletnev...cliquez
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Joseph Haydn
Piano Sonatas
Evgeny Koroliov
Intitulé " Piano Sonatas" ce disque regroupe
en fait quatre Sonates pour piano, et les Variations en fa mineur
mais dont la partition manuscrite originale, est intitulée
« Sonata», une copie parue la même année
porte en sous titre « un piccolo divertimento », et
la première édition (en 1799 soit 6 ans plus tard)
porte enfin la mention « Variations », pleinement justifiée
par la forme de l'uvre, et sous laquelle elle est passée
à la postérité. Le thème est un andante
en deux parties composé par Haydn lui-même. Les variations
restent dans l'ensemble peu gaies, très mélancoliques
même et de caractère romantique.
Il est difficile de dire le nombre exact de sonates que l'on doit
à Haydn - une soixantaine probablement, dont la composition
s'étale sur une quarantaine d'années (1755-1795)-
car la "paternité" de quelques unes est contestée,
ainsi la sonate qui suit les Variations sur ce disque : Sonate en
sol majeur serait selon certains plutôt l'ouvrage d'un copiste,
mais l'on est rassuré quand même de savoir qu'elle
serait l'assemblage de mouvements divers, bien composés par
Haydn...une compilation avant l'heure !
La sonate suivante, comporte notamment un splendide adagio que
l'on pourrait croire devoir à Chopin et pourtant elle fut
composée dès 1773 par Haydn. Publiée en 1800,
la sonate qui suit , fut probablement, la dernière écrite
par Haydn, et elle semble aussi d'un autre temps notamment par la
modernité étonnante de son mouvement "Allegro
molto" mais point n'est question par ces propos d'en contester
encore la paternité de Haydn mais d'en admirer la créativité bien
sûr ! Car c'est en fait bien cette étonnante créativité
et variété des sonates de Haydn qui auraient pu aussi
lui valoir le surnom général de "Père
de la sonate".
Si dans l'ensemble les sonates sont moins connues que celles de
Beethoven c'est sans doute parce qu'elles sont réputées
être moins sophistiquées et plus légères.
Le pianiste russe Evgeny Koroliov, lauréat de nombreux prix
: Leipzig Bach Competition en 1968, concours de Van Cliburn in 1973
et du Grand Prix Clara Haskil Vevey-Montreux en 1977, renommé
pour ses interprétations d'oeuvres de Bach, donnent une très
belle dimension à ces sonates d'Haydn qu'il a pris le parti
de jouer avec sagesse et lenteur. L'on mesure ainsi d'autant mieux
la richesse des oeuvres qu'il a sélectionnées, ainsi
celle de la dernière sonate du disque , composée en
1771 à l'origine pour le clavecin , puis remaniée
en 1780 pour le fortepiano selon les notes du livret, et dont il
faut effectivement encadrer le qualificatif "légère"
de guillemets car c'est de fait une uvre très riche,
comportant de nombreux thèmes et également très
poétique.
Cliquez sur l'image du disque pour vous le procurer et l'ajouter
absolument à votre discothèque.
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Dutilleux
Beffa
Piano
par Lorène de Ratuld
Lorène de Ratuld, dédicataire de la troisième
étude de Karol
Beffa, interprète ici l'intégrale des oeuvres
pour piano écrites jusqu'à présent par le jeune
compositeur ainsi que l'unique sonate pour piano d'Henri Dutilleux.
Association très compréhensible puisque la musique
de Karol Beffa s'inscrit dans une tradition française où
résonnent les souvenirs de Debussy et Ravel, ainsi que l'influence
de Dutilleux. Elle prend sa source dans des évocations visuelles
et conduit l'auditeur plus à vivre des sensations qu'à
lui évoquer des sentiments.
Ainsi la première uvre de Karol Beffa qui a pour titre
Sillages, écrite en 2003, est très prenante
par la tension qu'elle crée par l'utilisation d'une mélodie
répétitive au tempo lent, une harmonie changeante
qui s'amplifie petit à petit, monte à son point culminant
puis redescend. L'auditeur est ainsi porté dans une rêverie
contemplative. Les Six Etudes (écrites entre 2000
et 2002) portent sur les intervalles : tierces et quintes, pour
la première ; octaves pour la deuxième ; septièmes
pour la troisième ; tierces pour la quatrième ; dixièmes
et quartes pour la cinquième ; sixtes pour la dernière.
Mais elles sont aussi des explorations autour de la sonorité.
Les annotations de Karol Beffa sur la partition sont éloquentes
sur le rôle important confié à l'inventivité
de l'interprète : " brouillé de pédale",
"changer l'harmonie imperceptiblement", "changer
de couleur"... Dans Voyelles, la plus longue de ses
uvres pour piano, d'une dizaine de minutes, transparaît
le souvenir de Ravel, particulièrement au travers du motif
de la cinquième des "Valses nobles et sentimentales".
uvre sombre, l'angoisse se fait sentir par touches progressives,
la polyphonie s'épaissit progressivement et donne naissance
à nombreux reflets sonores qui se démultiplient jusque
dans un splendide quintuple canon.
Dans la Sonate d'Henri Dutilleux, compositeur dont on vient de
célébrer les quatre-vingt dix ans, se trouve aussi
l'influence prononcée de Ravel. Bien que marié à
une pianiste : Geneviève Joy, dédicataire et créatrice
de l'oeuvre en 1948, ce compositeur a écrit très peu
d'oeuvres pour le piano, lui préfèrant l'orchestre.
Aussi ne faut-il sans doute pas s'étonner que cette composition
est elle-même très orchestrale, le dernier mouvement
de la sonate étant un grand Choral utilisant tout le clavier
!
Karol Beffa considère que la pianiste Lorène de
Ratuld est celle qui connaît le mieux ses uvres pour
les avoir pratiquement toutes entendues et avoir fréquemment
joué celles pour piano. Elle propose à ses côtés
des programmes mêlant interprétations et improvisations.
Elle est donc l'interprète idéale pour cette difficile
intégrale. Elle possède une très grande technique,
cumule de nombreux prix et récompenses, dont le Prix
de piano mention très bien au CNSM de Paris en 2000, prix
de Musique de Chambre en 2002, lauréate du concours international
de piano Seiler en 2003, plusieurs prix au Concours International
Piano Campus en 2004.
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Louisa Bey
Blue thoughts
A écouter la splendide voix de Louisa Bey (d'un timbre
proche de Norah Jones avec les qualités supplémentaires
d'être plus puissant et dynamique), il est certain qu'elle
a eu grandement raison d'abandonner ses études de droit et
communication pour choisir la voie du jazz, certainement plus passionnante
et où sa voix assurée à toute sa place. Cumulant
les talents d'auteur, compositeur et chanteuse de jazz, Louisa Bey
(joli nom de scéne choisi par Isabelle Marchand en hommage
à Abbey Lincoln) a une formation en piano classique, débutée
dés lâge de 8 ans, puis a commencé en
2002 les cours de lécole Atla et notamment le jazz
vocal se découvrant alors une passion pour le jazz, musique
qui lui permet dexprimer, et dinterpréter les
émotions qui trouvent écho en elle.
Dès 2003, elle donne un premier concert au Festival Jazz
à St Germain des Près. Puis elle part à Tanger
pour le Festival Tanjazz où le pianiste Nico Morelli
qui l'accompagne, l'encourage à présenter ses compositions.
Dans ce disque Nico Morelli l'accompagne seulement sur le
superbe et très tendre morceau"My one and only love"(
écrit par Woods et Merlin) qui laisse attendre avec impatience
d'autres duos...à venir parait-il.
Pour le reste de l'album, Louisa Bey est entourée du non
moins remarquable pianiste Alexandre Saada (Il pratique le
piano depuis l'âge de cinq ans et à 20 ans, a décidé
d'aller apprendre le piano sur le terrain. Cuba, New-York. Il a
eu pour professeur Manuel Rocheman, Bojan Z et Serge Forté,
et a enregistre quatre albums, dont deux Disques d'émoi Jazzmag).
L'accompagnent également Jean-Daniel Botta (contrebasse)
et Laurent Sériès (batterie) . Le guitariste Olivier
Louvel et le percussionniste Xavier Desandre-Navarre se joignent
à eux pour plusieurs morceaux.
Bref nombreux musiciens qui offrent une musique variées
et changeante comme les émotions que Louisa Bey souhaite
partager par son répertoire qui comprend ici ses propres
compositions(au nombre de neuf) et une reprise très réussie
de "Roxanne" de Sting ou encore de " In a sentimental
wood" de Duke Ellington. Les amateurs de piano et rythme apprécieront
aussi particulièrement le morceau endiablé "Bye
Bye Boy" composé par Louisa Bey qui montre ici également
son goût pour la pop. Bien sûr on écoutera aussi
avec un intérêt particulier de très belles "Pensées
bleues" où l'accompagnement au piano est aussi particulièrement
remarquable (Blue Thoughts est d'ailleurs aussi le titre de l'album)
et si la guitarre prédomine dans l'accompagnement de "Song
in blue", elle en n'est pas moins tout aussi belle.
Assurément le label Cristal Records a grandement raison d'avoir
ouvert ses portes à Louisa Bey, nul doute que le public l'aimera
comme elle est, il n'y a rien à changer !
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Serge Rachmaninov
24 Préludes
Abdel Rahman El Bacha
A l'origine, un prélude a pour fonction d'introduire à
une autre pièce musicale, c'est en quelque sorte un exercice
d'échauffement improvisé avant d'aborder une autre
pièce plus complexe. Mais certains compositeurs de la fin
du 19ème siècle en ont fait des pièces autonomes,
particulièrement Chopin qui s'inspira du "Clavier bien
tempéré" de Jean-Sébastien Bach (dont
les préludes étaient suivis de fugues) pour réaliser
un recueil(opus28) de 24 courtes pièces organisées
selon les 24 tons de l'ordre de la gamme, chaque ton majeur étant
suivi de son relatif en mineur.
Les Préludes de Rachmaninov lui-même grand admirateur
de Chopin, s'en inspirent. Les trois cahiers, composés à
plusieurs années de distance forment un ensemble de...24
préludes : un pour chaque tonalité, mais dans un ordre
tonal plus libre, et ceux-ci sont plus développés
: d'une durée moyenne de trois minutes alors que ceux de
Chopin sont beaucoup moins longs : certains ne durent qu'une trentaine
de secondes. Toutes ces similitudes et différences aboutissent
à une uvre très bien construite : riche en contraste
et atmosphères variées, chaque prélude en appelle
un autre, inlassablement, chaque prélude ne serait-il pas
finalement une introduction au suivant ?
Lorsqu'il avait été interviewé pour Piano
bleu, le pianiste Abdel
Rahman El Bacha qui venait d'enregistrer les Préludes
de Rachmaninov avait indiqué " C'est un grand musicien
du vingtième siècle, qui a été très
courageux car combattu parce qu'il est resté dans la tradition
musicale romantique, à contre courant avec les compositeurs
de son époque. C'est une grande chance de pouvoir avoir la
référence de ses propres interprétations, qui
témoigne d'une intelligence musicale supérieure à
ce que l'on pouvait entendre à cette époque, et montre
sa grande sobriété et sa profondeur. On a parfois,
à tort, mis trop de sentimentalisme dans certaines interprétations".
Et c'est sans aucun doute, ce choix de sobriété
qu'il a également fait dans cette interprétation.
Ce qui enchante avant tout dans cet enregistrement c'est la clarté
sonore de celui-ci, aucune note n'est étouffée par
la précédente,même dans les rythmes les plus
rapides, grâce tant à un équilibre sonore des
deux mains que d'un usage très modéré de la
pédale. Rachmaninov était réputé pour
faire sonner parfois son clavier comme des cloches, et les tintements
qu'Abdel Rahman El Bacha parvient à faire résonner
sont particulièrement saisissants par leur pureté
: chaque note reste audible avec une grande netteté dans
les mesures les plus douces, quelque soit la vitesse d'exécution,
et les oreilles ne sont jamais agressées même dans
les passages les plus puissants. Point n'est besoin de surenchérissement
pour qu'au final l'auditeur ressente les émotions propres
à chaque pièce.
Abdel Rahman El Bacha est avant tout réputé pour
ses interprétations de l'intégrale des uvres
de Chopin, il n'a pas envie de réaliser d'intégrale
des uvres Rachmaninov, car selon ses propos il n'en apprécie
que quelques uvres. L'admiration et la connaissance qu'il
a de Chopin ne sont pas étrangères à la profondeur
et sérénité que l'on retrouve dans son interprétation
des Préludes de Rachmaninov, puisqu'ils sont, il est vrai,
inspirés de ce premier compositeur, et l'auditeur prendra
le même plaisir à écouter ce nouveau disque
qui en est un prolongement logique.
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Maurizio Pollini
Chopin
Nocturnes
Depuis qu'il a remporté le Concours Chopin de Varsovie,
alors qu'il n'avait que 18 ans, la musique de Chopin fait partie
de la vie de Maurizio
Pollini, selon ses propos rapportés dans le livret du
disque. Il a d'ailleurs déjà enregistré nombreux
disques d'oeuvres de ce compositeur(cf sa biographie dans la page
qui lui est consacrée au Piano bleu ici)
à un rythme espacé, peut-être pour ainsi ne
jamais s'en séparer définitivement. Son dernier enregistrement
qui regroupait les quatre ballades, la fantaisie op. 49 et le Prélude
dans op.45 (récompensé d'un 10 de Répertoire
(1999) et Télérama) date
de 1999.
A présent, c'est dans cette interprétation des Nocturnes
qu'il s'attache à rendre "la grandeur d'expression et
la profondeur de la pensée de Chopin". Ces Nocturnes
ont aussi fait partie de la vie de Chopin pendant de nombreuses
années puisque, leur écriture, comme celles des marzukas,
des polonaises et des valses ', s'étale sur nombreuses années
(de 1827 à 1846).
Frédéric Chopin s'inspira à l'origine de pièces,
appelées...Nocturnes, composées par son contemporain
John Field, lui-même influencé par le Bel Canto Italien.
Chopin reprit le principe de l'air d'opéra italien, tout
en cherchant à y exprimer une passion dramatique par le biais
d'une progression harmonique très marquée, ainsi que
l'explique Maurizio Pollini : " Chopin va loin sous la surface
du belcanto, sa musique est plus profonde que la simple ligne mélodique
du chant belcantiste. L'harmonie de Chopin est très forte
et souligne la profondeur de sa musique".
Cette profondeur, Maurizio Pollini, la traduit par un jeu polyphonique
et une rythmique marquée qui donnent une tension lyrique
et une vivacité particulière à son interprétation
des 19 Nocturnes(les 18 parus du vivant de Chopin et l'opus posthume
72).
Profondeur aussi de son regard sur le portrait qui illustre la couverture
du livret, et même profondeur dans celle du regard de Chopin,
en troisième page (unique photographie du compositeur), à
tel point qu'un expert en morphing n'aurait sans doute aucune difficulté
à métamorphoser le visage de l'un dans celui de l'autre...en
partant de ce regard, mais ce sont là il est vrai, pures
pensées intérieures !
Ce disque a obtenu un Diapason d'Or (attribué par la revue
Diapason) et un"Choc de la musique" attribué par
la revue Le Monde de La Musique.
Cliquez sur l'image pour en écouter des extraits et/ou vous
le procurer.
Pour visiter le micro-site consacré à ce disque
chez Deutsche Grammophon...cliquez
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Prokofiev
Sonate pour piano N°1 et N°2
Suggestion diabolique
Serge Rachmaninov
Préludes n°12 et n°5
Variations sur un thème de Corelli
Jonathan Gilad
Si Rachmaninov et Prokofiev sont tous deux des compositeurs russes
du début du 20ème siècle, c'est pratiquement
une génération qui les sépare (Prokofiev est
né en 1871, 18 ans après Rachmaninov), aussi il n'est
pas extrèmement surprenant que leurs styles diffèrent
malgré ces premières similitudes. La différence
de tempérament de ces compositeurs se retrouvent aussi dans
les caractères opposés de leurs oeuvres : Rachmaninov
est un pessimiste, introverti, dans l'héritage des compositeurs
romantiques au contraire de Prokofiev, optimiste extraverti, ouvert
à la modernité. Prokofiev a d'ailleurs toujours revendiqué
l'originalité.
Cette originalité apparait dès 1911 dans sa seconde
sonate pour piano, où son goût pour les rythmes marqués
avec une grande puissance peut déjà se mesurer. Elle
se confirme dans l'intensité dynamique de la célèbre
"Suggestion diabolique" de l'opus 4 que le pianiste Jonathan
Gilad a choisi de regrouper dans ce programme bien construit, avec
des oeuvres également parmi les plus célèbres
et appréciés de Rachmaninov : le dynamique prélude
12 et le prélude 5 à la consonnance espagnole qui
assure la transition avec les Variations sur un thème de
Corelli, Celle-ci se réfèrent en fait à un
thème de la Follia (danse espagnole du 16ème siècle)
qui a suscité antérieurement diverses variations de
compositeurs dont Corelli (compositeur italien du 17ème siècle).
C'est la dernière oeuvre pour piano seul de Rachamaninov.
Elle fut composée en France mais sa première audition
eu lieu à...Montréal. Que de pays concernés
par une seule oeuvre et quelle originalité et grande variété
de rythmes aussi dans ces 20 variations !
Le jeune pianiste
Jonathan Gilad, qui en 1991, seulement âgé
de 10 ans, a obtenu le prix spécial du jury du concours Mozart
organisé par la ville de Paris, et a une affinité
plus particulière pour ce compositeur, Beethoven, Schubert
et Brahms, montre ici son plaisir et talent à interpréter
également des oeuvres d'un tout autre répertoire dans
ce troisième disque, édité par le label Lyrinx.
Cet enregistrement est proposé en format SACD, lisible également
sur un lecteur CD, afin de permettre aux heureux possesseurs d'un
équipement adéquat de profiter d'un meilleur son (multicanal).
Cliquez sur l'image pour vous procurer ce disque
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Florent Schmitt
Oeuvres pour piano
Crépuscules, Ombres et autres Pièces
Laurent Wagschal
Le pianiste Laurent Wagschal porte un intérêt particulier
à la musique française, cumulé au souhait de
faire découvrir des compositeurs peu joués, du moins
à l'heure actuelle car si la musique pour piano de Florent
Schmitt(1870-1958) est aujourd'hui négligée voire
ignorée, il a marqué la vie musicale jusqu'à
la seconde guerre mondiale aux côtés de Ravel, Dukas
ou D'Indy.
D''un caractère très indépendant, et rude,
ce compositeur qui eut pour maître de composition Fauré
et Massenet a développé un style très personnel.
Selon la présentation du livret, rédigée par
Laurent Wagschal, qui défend avec beaucoup d'ardeur cette
oeuvre, "le langage personnel de Florent Schmitt se caractérise
par une inspiration mélodique chaleureuse, une harmonie subtile
et sensuelle ainsi qu'une grande richesse rythmique".
Florent Schmitt consacra plus d'une centaines de pièces au
piano, de nombreux quatre mains et transcrivit ses oeuvres symphoniques
pour cet instrument mais ce sont dans les pièces qu'il a
écrites après 1910 que l'on peut découvrir
son véritable talent de compositeur, doué d'une écriture
dense : souhaitant que le pianiste en ait"plein les mains",
il utilisa généralement jusqu'à trois portées
(sans doute cette caractéristique a rebuté aussi plus
d'un pianiste !) . Certes l'influence de Ravel, Debussy peut se
mesurer dès l'écoute de "Sur un vieux petit cimetière"
qui ouvre ce disque dans une douce atmosphère illuminée
d'un halo sonore évocateur de lointaines clochettes apaisantes,
et dans un autre registre, plus gai, Debussy et Fauré transparaissent
aussi dans "Sylphides". Mais c'est dans les pièces
les plus poétiques "Neige" et surtout "Solitude"
que l'on découvre la splendeur de son style : la mélodie
doublée à l'unisson à deux octaves d'intervalles
dont un effet particulièrement poignant.
Poésie encore plus sensible et émouvante dans "Les
Ombres" qu'il écrivit quelques années après,
véritables "poèmes symphoniques" pour piano,
d'une grande difficulté d'éxécution.
La recueil "Enfants", écrit par Florent Schmitt
à l'âge de soixante dix ans, se veut plus abordable
et regroupe huit pièces de difficultés moyennes, mais
n'en sont pas moins emplies de tendresse telles "L'enfant turbulent
" ou le plus sage "Enfant do" ou encore "l'enfant
sauvé des eaux".
Cette idée du pianiste Laurent Wagschal, qui a remporté
de nombreux prix internationaux, de "sauver des eaux",
ou plus précisément de sortir de la bibliothèque
nationale ses partitions oubliées et d'en faire apprécier
l'originalité par une implication qui sort de l'ordinaire,
mérite grand intérêt. C'est effectivement une
oeuvre à (re)découvrir..
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Bohuslav Martinu
Concerto pour trio avec piano et orchestre à cordes
Concertino pour trio avec piano et orchestre à cordes
Lidice - Rhapsody for viola
Trio Wanderer
Tabea Zimmermann(alto, viola)
Gürzenich Orchester Köln sous la direction de James Conlon
Si vous jouez du piano, sans doute connaissez-vous le compositeur
Bohuslav Martinu(1890-1959), : ses études ou encore ses danses,
préludes...font partie de différents recueils et méthodes.
Mais bien qu'il ait composé plus de deux cents morceaux pour
le piano, il n'a pas, ou peu, laissé, d'oeuvres essentielles
pour cet instrument. Le reste de son oeuvre, malgré l'importance
qu'on lui reconnait aujourd'hui, n'est à l'heure actuelle,
guère jouée en concert et cet enregistrement vient
combler une absence non justifiée.
Bohuslav Martinu s'inspira de la tradition musicale de son pays
d'origine sous une forme très personnelle. Né en Bohème,
il fit l'apprentissage de la musique dans son pays natal et fut
engagé comme second violon dans la Philharmonie Tchèque
à Prague où il put se familiariser avec les compositeurs
nationaux de Bohême mais aussi découvrir Ravel, Debussy
ou Stravinsky. Ayant obtenu une bourse d'études, il vint
à Paris pour rejoindre la classe de composition d'Albert
Roussel pour y chercher :" l'ordre, la clarté, la
mesure, le goüt, l'expression sensible, directe. En bref :
les atouts de l'art français" qu'il admirait. Son
séjour se prolongea 17 ans : car outre la musique français,
il admira une femme de ce pays qu'il épousa : Charlotte Quennehen.
Il dut cependant fuir pour les Etats-Unis en 1941, mis sur la liste
noire des nazis pour ses activités patriotiques, et ne revint
en Europe qu'en 1953.
Composé à Paris en 1933, le manuscrit du Concerto
pour trio avec piano et orchestre à cordes, fut oublié
pendant près de trente ans car on le confondait à
tord avec celui du Concertino créé à la même
époque et pour une même distribution instrumentale.Il
parait que Bohuslav Martinu, n'attachait pas d'importance au fait
que ses oeuvres soit publiées ou jouées : il lui importait
plus de composer. Aussi ne faut-il sans doute pas s'étonner
du sort du Concerto... même si aujourd'hui on le considère,
ainsi que le Concertino, comme chef d'oeuvre. Composés tous
deux à une époque où le rythme dominait particulièrement
ses compositions, sous l'influence de la danse tchèque, de
la polka et du ...jazz, qu'il aimait aussi depuis sa jeunesse, il
faut savoir qu'il composa des Fox Trot pour les orchestres d'amateurs
durant celle-ci !
Avec sa musique Martinu voulait "rendre un peu de l'affirmation
de la vie paisible et heureuse", sans nul doute ce rythme très
typique est élement de légèreté et gaieté
! Légereté et gaité certes mais pas seulement
ainsi le splendide 'Andante du Concerto introduit par un piano seul
suivi de l'intervention du violoncelle et du violon que dévoile,
avec une grande expressivité, le Trio Wanderer ( Vincent
Coq( piano), Jean-Marc Phillips Varjabedian (violon) et Raphael
Pidoux(violoncelle) est plus sombre et profonde. D'une atmosphère
plus proche de la composition orchestrale "Monument pour Lidice"
que Bohuslav Martinu écrivit en 1943 à la mémoire
des victimes innocentes de Lidice : Petite localité à
20km de Prague, dépeuplée et réduite en cendres
par la Wallfen-SS , le 10 juin 1942.
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des extraits sur le site du Trio Wanderer...cliquez
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