Discographie
Les sélections du mois
Ici Piano bleu vous présente chaque mois trois disques
à acheter ( Classique et Jazz et depuis peu : pianiste-chanteur(se)ou
piano-voix).
Si
vous souhaitez vous procurer ces disques... achetez-les en passant
par piano bleu !
cela ne vous coûtera pas plus cher, au contraire :
vous éviterez des frais de parking de voiture et d'essence...
et vous contribuerez à la préservation
de l'environnement et de piano bleu !
Et... ils sont moins chers sur le site internet
fnac.com que dans les magasins FNAC
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Sélection du mois
Décembre 2005
Classique
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Nouveau : Janvier 2006
Découvrez la nouvelle rubrique de Piano bleu :
Les disques du moment : plus de sélections au fil du temps
pour le plaisir des amateurs de piano
Cliquez ici
Claude Debussy
L'Oeuvre pour piano, Volume 5
François Chaplin
Ce cinquième volume des oeuvres pour piano de Claude Debussy,
interprété par François Chaplin, regroupe des
oeuvres dont les titres ramènent à un autre compositeur,
Frédéric Chopin : Etudes, Mazurka, Nocturne, Ballade
et Valse romantique. Elles furent écrites par Claude Debussy
à deux extrémités de sa vie de compositeur.
Mazurka, Nocturne, Ballade et Valse romantique furent composées
par Claude-Achille Debussy dans les années 1880-90. En fait,
si les titres ramènent effectivement à Chopin, elles
sont plus proches d'oeuvres de compositeurs russes, à l'époque
les oreilles de Debussy baignaient plus dans les eaux de Tchaïkovsky,
Borodine... d'ailleurs à l'origine la Ballade s'appelait
"Ballade slave".
Claude Debussy écrivit les études durant l'été
1915, alors qu'il était chargé de reviser l'oeuvre
de Frédéric Chopin pour les éditions Durand,
et que la mer bienfaitrice lui redonna une vigueur et santé
lors d'un séjour à Pourville en Normandie. Mais là
aussi le rapprochement avec les oeuvres de Chopin reste finalement
assez lointain et c'est en fait de la musique de Debussy à
l'état pur. Dans des lettres qu'il a écrites à
son éditeur durant cette période il indique d'ailleurs
avoir "mis beaucoup d'amour et de foi dans l'avenir des
études".."cette musique plane sur les cimes de
l'éxécution...vous ne vous doutez pas de ce qu'elles
contiennent d'ardente rigueur"...Il est vrai que de la
première étude :"Pour les cinq doigts d'après
M. Czerny" à la douzième "Pour les accords"
, Claude Debussy dévoile nombreux "secrets" de
son inspiration musicale passée et qui aurait pu suivre s'il
avait vécu plus longtemps. Nombre d'études nous ramènent
à certaines autres compositions antérieures, et donnent
ainsi le sentiment d'en être une explication ou plus encore
une "rigoureuse" adaptation...pour l'étude de Debussy.
L'humour y est présent à multiples degrés :
la dérision de lui-même primant en fait sur celle des
études inspiratrices. Dérision aussi de la virtuosité
exigée pour interpréter ces pièces (pourquoi
donc indique-t-il de jouer l'étude pour les huit doigts sans
les pouces...les rendant ainsi encore plus difficiles selon Marguerite
Long). Mais aussi démonstration de sonorités, de couleurs
nouvelles, pas étonnant que certains musicologues y voient
une oeuvre testamentaire...
François Chaplin
qui termine ici son intégrale des oeuvres pour piano
de Claude Debussy fait aussi par l'interprétation de ces
Etudes une démonstration très réussie de la
grande virtuosité qu'il a mis en oeuvre pendant ces dernières
années pour l'enregistrement de celle-ci. Affrontant toutes
les difficultés des Etudes avec une grande assurance, il
confirme son talent tant dans la légèreté du
jeu, que dans la profondeur et l'expression des multiples couleurs
qu'elles exigent.
Cliquez sur l'image pour vous procurer ce disque
Pour vous procurez l'ensemble des volumes...cliquez
ici
Piotr Ilyich Tchaikovski
Les Saisons
Grande Sonate en sol Majeur, opus 37a
Yakov Kasman
Si vous êtes allé voir les nouvelles cartes de voeux
de Piano bleu, vous aurez pu entendre l'extrait "Au coin du
feu (janvier) de Tchaïkovsky interprété par le
pianiste russe Yakov Kasman (sinon cliquez
ici pour l'écouter ).Les "Saisons" (qui sont
en fait des mois), et la Grande Sonate présentes sur ce disque,
sont les deux sommets de l'oeuvre pour piano seul de ce compositeur,
dans les deux extrèmes : miniature et grande forme.
Les Saisons furent écrites il y a exactement 130 ans(de la
fin 1875 au début 1876) suite à une commande du journal
musical russe Le Nouvelliste qui souhaitait publier chaque mois
des oeuvres dont "Le caractère reflètera avec
précision leur titre ainsi que les impressions du mois de
leur publication". Du " Coin du feu", à la
douceur intime et au "charme ingénu à faire
fondre le coeur le plus endurci" jusqu'à "Noël"
empli de "l'exitation joyeuse de l'attente du plaisir",
en passant par la mélodie envoutante de la Barcarolle de
juin, ou encore le joyeux "Chant du moissonneur", Yakov
Kasman qui a étudié et enseigné au conservatoire
Tchaïkovski de Moscou et est lauréat de nombreux prix
internationaux peint avec une grande virtuosité un calendrier
dont l'auditeur tourne les pages en imaginant sans peine chaque
scène, le pianiste en exaltant les différentes couleurs
avec de belles nuances expressives.
La "Grande Sonate" qui l'accompagne, mérite son
nom à bien des égards : sa longueur car elle dure
plus de 30 minutes, et surtout sa complexité. Il fut reproché
à Tchaïkovsky d'avoir empreinté beaucoup à
Schumann, Chopin et Liszt pour parvenir à son écriture,
et ce (faux)prétexte permis sans doute à nombreux
pianistes d'échapper à s'y risquer, car son écoute
n'a vraiment rien de déplaisant et ce n'est pas la première
fois qu'un compositeur s'inspirerait de ses prédécesseurs.
Le premier mouvement qui dure près d'un quart d'heure n'a
rien d'ennuyeux bien au contraire : il est riche en rebondissements,
et exige tour à tour puissance et douceur de jeu, qualités
qu'indéniablement possède le pianiste
Yakov Kasman. Le deuxième mouvement "andante
non troppo quasi moderato" comporte trois thèmes dont
l'un d'eux, plus joyeux maintient sans peine l'attention de l'auditeur.
Le court et virevoltant scherzo qui suit est fort ludique et plaisant.
Le mouvement final "allegro vivace" est également
très prenant par ses arpèges rapides et thèmes
dansants, et permet d'apprécier la virtuosité de Yakov
Kasman à dévaler allègrement les notes à
une vitesse vertigineuse et impressionnante !
Cliquez aussi vite sur l'image de la pochette pour vous procurer
ce disque
Pendant le mois de janvier 2006 vous pouvez écouter
un extrait de la Grande Sonate en page "Morceau du mois"...cliquez
ici
Johannes Brahms
Variations, Volume 1
Irakly AVALIANI
Dans le livret qui accompagne ce disque Irakly AVALIANI a écrit
: "Quelle idée bizarre que d'écrire un livret
pour mon disque de Brahms ! Plus j'avance dans ce projet, plus la
petite brochure de 12 pages où le texte français ne
doit pas dépasser un tiers, commence à ressembler
à un gros livre de musicologie. Impossible de trouver une
solution pour garder tout ce que j'ai à dire sans trop ennuyer
les mélomanes qui, en général, lisent seulement
le nom des interprètes. Le reste, ils le savent déjà.
On n'achète quand même pas les Variations de Brahms
pour accompagner un dîner aux chandelles ! C'est pourquoi
j'ai décidé de publier seulement des extraits de mon
"journal de bord" : cela me permet de ne pas m'occuper
de la forme ni du style, et de prendre les idées par-ci par-là,
dans le désordre et sans prétention aucune"...
interrogé sur ces propos, Irakly AVALIANI précise
cependant "C'est vrai, l'écoute de Brahms demande
un effort, c'est pas mal avec des chandelles mais avec un trop bon
dîner, cela ne passe plus !" ...A défaut d'un
bon dîner on s'accompagnera donc de ce journal de bord qui
n'a rien d'ennuyant et est tout à fait digeste. Ce journal
pourrait aussi être celui de Brahms puisqu'à ses propres
réflexions sur l'uvre, Irakly AVALIANI y a ajouté
des citations du compositeur à propos de ces uvres
et repères historiques. Ainsi l'auditeur, que "Brahms
ne sous estimait pas" partagera d'autant mieux les "Variations
philosophiques", dont Irakly AVALIANI offre une interprétation
particulièrement sereine.
De même les "repères historiques" et commentaires
du pianiste sur les Variations sur un thème de Schumann permettent
de mieux mesurer ce qu'elle traduisent même si, comme l'affirme
Irakly AVALIANI
: "D'innombrables interprétations de cette belle
histoire d'amitié révèlent tout, sauf, sans
doute, la vérité. La réponse est là,
devant nous, dans la musique de Brahms". Musique dont la
force et l'émotion sont également traduites avec une
grande justesse sous les doigts d'Irakly AVALIANI.
Il faut croire que vendre des partitions musicales étaient,
en 1862, encore plus difficile que vendre aujourd'hui des disques
de musique classique, Johannes Brahms dut brader du tiers de la
valeur qu'il en avait demandée les "Variations et fugue
sur un thème de Haendel " qui constituent la troisième
partie de ce disque. Pas moins de 25 variations dont comme le souligne
Irakly AVALIANI, "la tension ne tombe jamais ; la variété
des caractères, des styles, des moyens techniques employés
donne le vertige. Et pour mettre un terme à la course de
ce torrent, terrassant tout sur son chemin, il reste à Brahms
un seul et dernier recours : la Fugue". En l'occurence
l'interprétation d'Irakly AVALIANI, qui permet d'en apprécier
les polyphonies jusqu'à la résonance d'un orchestre
symphonique, est aussi terrassante !
Cliquez sur l'image pour vous procurer ce disque.
Durant tout le mois de décembre
vous pouvez en écouter un extrait dans la page "Morceau
du mois"...cliquez
ici.
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Sélection du mois
Décembre 2005
Jazz
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Giovanni Mirabassi
Prima o poi
C'est accompagné de ses habituels complices : Louis Moutin
à la batterie, Gildas Boclé à la contrebasse(qui
sait également prendre de très belles photographies
comme celle qui illustre le verso de la pochette du disque), et
que l'on pouvaient entendre et voir dans le précédent
DVD enregistré en Trio, et Flavio Boltro à la trompette,
avec lequel il a enregistré le disque "air", que
le pianiste Giovanni
Mirabassi offre de nouvelles et toujours aussi mélodieuses
compositions. A ces huit compositions s'ajoutent deux arrangements
dont un particulièrement remarquable, sur une composition
de Jo Hidaïchi( dont il a déjà été
souvent question en actualité au piano bleu) : Howl's moving
castle, à écouter et réécouter...
Mais c'est dès le premier morceau : Ero 10 que l'on retrouve
l'agréable atmosphère, chaude et intime, à
laquelle Giovanni Mirabassi nous a habitué au fil de ses
enregistrements. entrer dans l'écoute d'un de ses disques
ou DVD, c'est comme partir dans une promenade nocturne sous un soleil
léger et bienfaisant... le coeur léger, comme les
notes légères sorties d'un piano que l''on devine
caressé délicatement, d'une batterie tout autant délicate
et d'une contrebasse au son feutré. Et quand la trompette
de Flavio Boltro s'y ajoute.. dès le second morceau, il n'y
a rien à dire, juste se taire, écouter...et savourer
jusqu'au dernier morceau cet air toujours prenant qui nous dépose
pour finir sous un soleil brésilien énergique et vivifiant...
Cliquez sur l'image pour partir au soleil de nuit !
Kora jazz trio
"Part two"
Sous le nom de Kora Jazz trio se réunissent le pianiste
sénégalais Abdoulaye Diabaté, pianiste Sénégalais,
esthète du piano sans frontière et diplômé
de conservatoire. Fin mélomane et amoureux de jazz ; Djeli
Moussa Diawara, guinéen dont le frère nest autre
que Mory Kanté. Prodige de la Kora version 32 cordes et chanteur
tout aussi émérite et Moussa Cissoko, lui aussi sénégalais,
maître de la percussion griot dans le sillage dartistes
aussi divers que Peter Gabriel, Jacques Higelin ou Manu Dibango...
Une union musicale qui donne naissance à une musique fort
originale, agréable fusion de musique d'Afrique de l'Ouest
et jazz, où les percusions de la première rythme chaudement
etdonne une belle couleur ensoleillée au piano swinguant
de la seconde.
Le résultat est un disque(le second) de onze compositions
originales, où la liberté et le partage culturel donnent
naissance à des mélodies et rythmes fort attrayants,
s'y ajoute une amusante reprise de "La mer" de Charles
Trénet. Pas de doute dans ce disque "Y'a de la joie"
aussi
cliquez sur l'image pour en écouter des extraits, vous le
procurer, et l'offrir pour réchauffer les soirées
d'hiver de son destinataire
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Sélections du mois
Novembre 2005
Classique
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Claude Debussy
Images - Estampes
Vanessa Wagner
Entre 1902 et 1908, Claude Debussy(1862-1918) composa une part
importante de son oeuvre pour le piano. Les oeuvres de ce disque
ont été essentiellement écrites lors de cette
période, hormis les "Images oubliées" qui
datent de 1893 et la Valse romantique(1890), dont Vanessa Wagner
offre l'écoute aux internautes de Piano bleu...cliquez
ici.
"Quand on n'a pas les moyens de se payer des voyages, il
faut suppléer par l'imagination", tels furent les
termes de Debussy annonçant au compositeur André Messager
l'achèvement du recueil "Estampes" qui transporte
l'auditeur tour à tour en Extrème Orient, à
Grenade puis le ramène en France... Et pour Claude Debussy
bien sûr c'est le son du piano qui donne naissance à
cet imaginaire. Son, qui devient même "Images" quelques
années plus tard. Mais quelle est l'origine de cette magie
sonore ? La transformation des timbres, l'utilisation d'harmonies
complexes, leurs intensités, les rythmes... autant d'ingrédients
d'une écriture virtuose, exigeant également une grande
virtuosité de ses interprètes. Vanessa Wagner, révélation
soliste instrumentale en 1999 aux Victoires de la musique, et réputée
pour sa technique assurée, la fluidité de son jeu
, contrasté et nuancé, a toutes les qualités
pour recréer cette magie sonore, combinant habilement énergie
et douceur, sensibilité , l'imaginaire prend place dans une
ambiance agréablement feutrée.
On ne sait pas si c'est au sujet des "Estampes" ou des
"Images "que Claude Debussy confia au pianiste Ricardo
Viñes qu'il les avait composées après avoir
passé un long moment dans la salle des tableaux Turner à
Londres, la photographie de Franck Courtès qui illustre la
pochette de ce disque évoque l'atmosphère boisée
et aquatique de nombres de ses peintures, Vanessa Wagner, également
grande amatrice d'art et de théâtre, s'implique avec
la même volonté, et énergie dans un rôle
de "Dame blanche," qui semble bien sortir d'un tableau
de Whistler.
Cliquez sur l'image pour écouter d'autres extraits de ce
disque et/ou vous le procurer
Johannes Brahms, Vahan Mardirossian
L'oeuvre pour piano, Volume 1
Sonate N°3, opus 5 - Ballades, opus 10 -
Valses, opus 39 - Thème et variations en ré mineur
opus 18
Rhapsodies , opus 79 - Klavierstucke, opus 119
Si le piano n'occupe que le huitième environ de l'uvre
de Brahms, la cinquantaine de pièces qu'il a composées
pour cet instrument se répartit entre 1851 et 1893. La sonate
opus 5 et le klavierstucke op 119, que le pianiste Vahan Mardirossian
a notamment choisi de regrouper dans ce premier volume de l'uvre
pour piano de Brahms, et dont il a le projet de réaliser
une intégrale, sont donc écrites à ces deux
extrémités de la période de composition de
Johannes Brahms, l'opus 119 étant sa dernière uvre
pour le piano.
L'opus 10 (Ballades) a été composé en 1854,
les valses de l'opus 39, furent publiées dans une version
à quatre mains en 1865, une version simplifiée par
le compositeur pour deux mains date de 1867. Brahms arrangea pour
le piano le second mouvement du thème et des variations de
son sextuor à cordes opus 18, pour en faire cadeau à
Clara Schumann, le jour de son anniversaire le 13 septembre 1860.
Quant aux deux rhapsodies de l'opus 79, initialement baptisées
Cappricio, elles furent créées en 1879( Brahms avait
alors 46 ans), il parait que l'un de ses amis Théodor Billroth,
y voyait le retour du "Johannes jeune et tempétueux".
Jeune et tempétueux, voilà deux termes qui pourraient
peut-être bien convenir également pour définir
le jeu de Vahan Mardirossian, quoique celui-ci fait aussi preuve
d'une maturité et d'une juste réserve dans les mouvements
plus modérés de ces uvres, et exalte à
dosage maîtrisé les couleurs variées des valses
de l'opus 39, tour à tour suaves, brillantes, exaltées,
capricieuses ou mélancoliques. Ainsi Cliquez
ici pour écouter la valse 12 de l'opus 39 (en mi majeur)
dont la diffusion est offerte par Vahan Mardirossian et le
label Intrada
Cliquez sur l'image pour vous procurer ce disque
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Sélections du mois
Novembre 2005
Jazz
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Stephan Oliva
Coïncidences
Le pianiste Stephan Oliva, déjà auteur et interprète
de musiques de films tel "Froid comme l'été"de
Jacques Maillot, a l'expérience de faire coïncider images
et musique. Sensible aux atmosphères, il a cette fois eu
l'idée de transposer en musique l'univers littéraire
de Paul Auster, l'un de ses écrivains contemporains favoris.
Il n'est pas question pour lui de réaliser ici la musique
d'un livre particulier mais une "musique de livres" :
transformer en sons quelque chose qui vient de la "trace des
mots", telles des empreintes sur les mondes intérieurs.
Coïncidence : la machine à écrire et le piano
partage le même vecteur : le clavier, pour parvenir à
son public. Aussi il débute son disque par le son du clavier
d'une Olympia (marque de la machine à écrire utilisée
par Paul Auster), confiant au contrebassiste Bruno Chevillon, d'en
jouer la rythmique.
Si le fait d'utiliser une machine à écrire comme d'un
instrument de musique peut faire penser au sketch de Jerry Lewis
dans le film "un chef de rayon explosif", l'univers recréé
ici est bien différent, car l'univers de l'écrivain
est nettement plus austère. Ainsi le second morceau du disque,
"La traversée" , repris en écho à
la fin de l'album, est inspiré de son premier livre "L'invention
de la solitude" dont le thème central est la mort du
père de l'auteur. La disparition des êtres est un thème
que l'on retrouve dans nombreux livres de Paul Auster, ainsi le
titre suivant que Stephan Oliva appelle "Portée disparue"
est inspirée du livre "Le voyage d'Anna Blume"
dont l'héroïne est une femme juive qui recherche son
frère dans une ville en ruines. il serait trop long de parler
de l'ensemble des livres de Paul Auster (plus d'une vingtaine)...Le
quart d'entre eux ont été repris par des réalisateurs
de films, la musique ayant été écrite par des
compositeurs tels Rachel Portman,Tom Waits,
John Lurie... Qui sait si le dernier livre de Paul Auster "Brooklynn
follies" ne donnera pas lieu a un film... mis en musique par
Stephan Oliva ? Ce ne serait pas une musique du hasard pas plus
qu'une folie mais bien choix judicieux, car Stephan Oliva retrace
avec justesse et grande poésie, l'errance des personnages
"austériens" et ce voyage musical nous transporte
sans peine dans son univers sombre et profond.
cliquez
ici ou sur l'image de la pochette du disque pour écouter
des extraits et/ou vous procurer ce disque
Edouard Bineau
Ideal circus
Existe-t-il un parcours idéal pour devenir un pianiste
qui joue... jazz ? A l'écoute de ce deuxième album
du pianiste Edouard Bineau,
il semble que la réponse est évidente : non. C'est
seulement à l'âge de 19 ans que, sans passer par les
écoles, Edouard Bineau s'est décidé à
se lancer tout seul dans l'aventure de la musique, en total autodidacte,
et si son entrée dans "l'arène" a pris quelques
années, il avait 33 ans en 2001 pour son premier album, il
a tout de suite reçu nombreux éloges, tel le qualificatif
de " enfant de Bill Evans et d'Erik Satie".
Certes il n'est pas seul ici, puisque le batteur Arnaud Lechantre
l'accompagne à la batterie de nouveau dans ce second disque,
et le bassiste Gildas Boclé boucle ce nouveau trio.Trois
musiciens pour offrir une musique pleine de poésie et de
lyrisme, dans laquelle Edouard Bineau soutenue par une rythmique
parfaitement équilibrée, peut jouer en confiance des
standards (comme « Interface » de Hank Jones, «
Besame mucho » de Consuelo Velasquez et Sunny Skylar ou "Sad
Lisa" de Cat Stevens) et ses propres compositions avec notamment
un morceau en deux parties(comme dans l'album Exodus) où
O be One est remplacé par une "Frédérique"
dont la poésie, le lyrisme et les silences éloquents
appellent plus à entrer dans le cirque idéal qu'à
l'exode.
Cliquez sur l'image pour écouter des extraits et/ou vous
procurer ce disque
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Sélection du mois
octobre 2005
Classique
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Mendelssohn Discoveries
Rare piano works
Roberto Prosseda
Malgré les éditions"complètes"
de la musique pour piano de Mendelssohn parues à la fin du
20ème siècle, la connaissance de la contribution qu'il
apporta à la production pour piano est encore aujourd'hui
très partielle, un grand nombre de ses compositions sont
restées inconnues jusqu'à leur publication au cours
des dernières années. Ce disque pallie à cette
carence, en présentant dix morceaux qui avaient été
complètement oubliés jusqu'à aujourd'hui, écrits
au cours d'une longue période de la vie créative du
compositeur : il s'agit de quelques oeuvres de jeunesse des années
1820 jusqu'à la transcription pour piano solo de trois mouvements
de musique de scène pour le Songe d'une nuit d'été,
créés par Mendelssohn lui-même en 1844. Pourquoi
ces oeuvres n'ont -elles été découvertes que
récemment : c'est plus par négligence et aléas
historiques : quand Mendelssohn est décédé
en 1847, ses manuscrits non publiés sont allés à
la "Deutsche Staatsbibliothek" à Berlin. Après
la seconde guerre mondiale, les Nazis ont déplacé
une partie de manuscrits de Berlin, qui avait été
bombardée, à Selisia en Pologne. Ce n'est qu'après
le mouvement "Solidarnosc" en Pologne que des étudiants
ont découverts ces manuscrits. Les autres manuscrits n'ont
été découverts qu'après la chute du
mur de Berlin en 1989.
Né en Italie en 1975, Roberto Prosseda est considéré
comme l'un des plus grands pianistes italiens de sa génération
pour son originalité et sa forte personnalité artistique
ainsi que sa grande tchnicité et son style très lyrique.
Il a fait ses études à l'"Academia Pianistica
"Incontri col Maestro" de Imola et à la fondation
du Lac De Côme avec Dmitri Bashkirov, Leon Fleisher, William
Grant Naborè, Charles Rosen, Karl Ulrich Schnabel, Fou TsOng.
Il a emporté nombreux prix d'imortant concours de piano internationaux.
Roberto Prsseda est aussi un musicologue. Il a obtenu un diplome
en littérature italienne à l'univerité de Rome
"La Sapienza" et a gagné le premier prix de critique
musical au "T.I.M. International Competition 2002".
D'après une interview qu'il arécement donné
à un journal anglais, il pense que Mendelssohn souffrait
beaucoup derrière son apparence tranquille, mais il ne voulait
pas le montrer dans ses compositions autant que Chopin ou Beethoven,
par contre lorsqu'il de laissait exprimer cette souffrance, celle-ci
en était plus dramatique.
La première oeuvre de ce disque, Fantaisie en do mineur de
plus de 25 minutes, pourtant composée seulement alors que
Félix Mendelssohn avait 13 ans seulement laisse effectivement
penser qu'elle est l'oeuvre d'un adulte, tant l'émotion qui
s'en dégage est déjà trés forte.Le Cappricio
en mi bémol mineur qui suit, écrit à la même
période, associe un andante intime et cantabile à
un allegro extrémement virtuose et est tout aussi splendide.
Roberto Prosseda offre un long programme de 78 minutes qui permet
de découvrir des oeuvres toutes autant intéressantes,
et termine par la célèbre "Marche nuptiale"
plus connue certe mais assurément pas la plus belle de toutes
ces oeuvres...les autres méritent d'être connues !
Cliquez sur l'image pour écouter des extraits de ce disque
et en savoir plus Roberto Prosseda
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Sélection du mois
octobre 2005
Jazz
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Baptiste Trotignon
Solo 2
Depuis le temps que Baptiste Trotignon
joue dans "la cour des grands", son talent
confirmé par une victoire du jazz en 2003, l'envie n'est
pas de comparer ses compositions à celle d'autres jazzmen
et d'y chercher encore quelconque influence ou inspiration, mais
bien de le comparer à lui-même, car n'est-ce pas cela
qui nous importe le plus : de savoir ce que deviennent les "espoirs".
Ainsi "mesurez"(avec simplement les oreilles) son évolution,
particulièrement depuis son premier disque solo (enregistré
en décembre 2002) à ce second album solo, en passant
par le concert solo aussi, offert maintenant en DVD ( enregistré
en septembre 2003 au cloître des Jacobins à Toulouse),
et sans oublier le disque sorti au printemps 2005 en quartet. Force
est de constater que cet "espoir" pour reprendre encore
ce terme de différentes récompenses qu'il a obtenues
en ce "début du millénaire", est aujourd'hui
plus que largement confirmé et à vrai dire ce n'est
pas quantifiable mais juste qualifiable. Sans doute ses rencontres
avec d'autres musiciens, son travail que l'on devine important à
l'écoute ou lecture de son entretien avec Michel Contat,
et ...une part de mystère...en sont la cause : sa technicité
lui permet aujourd'hui de s'exprimer en musique avec un langage
nettement plus riche, ainsi ces rythmes plus gais et plus variés,
déjà présents dans l'album sorti au printemps
de cette année, des mélodies encore plus inventives
et nettement plus évocatrices, un meilleur dosage des sons
percussifs du piano, une poésie toujours présente
et encore plus lumineuse et parlante. La tentation est grande de
se demander : "Mais que sera le solo III ?!!! , cependant le
"style Trotignon" est ici bien affirmé et cette
question malicieuse n'est que l'expression écrite d'un applaudissement
pour un bis.
Cliquez sur l'image pour vous procurez ce superbe album !
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Sélection du mois
octobre 2005
Piano/voix
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Franz Schubert
Schwanengesang D957
Nathalie Stutzmann
Inger Sodergren
Après le "Voyage en hiver" c'est "Le chant
du cygne" que la contralto Nathalie Stutzmann, accompagnée
de la pianiste Inger Södergren offrent dans un nouvel enregistrment.
Le marketing ne date pas d'hier, ainsi le titre accrocheur "Chant
du cygne", est, parait-il, en fait une trouvaille que l'éditeur
inconnu inventa en son temps, alors que la mort de Schubert approchait.
Ce recueil regroupe des lieder en fait indépendants et différents,
si ce n'est donc qu'ils furent écrits à peu près
à la même époque, où Schubert se mourrait...
Les thèmes en sont variés, les humeurs aussi, de la
gaieté à la nostalgie la plus profonde, selon les
textes, d'où la difficulté d'interprétation
de cet "ensemble" dans son intégralité,
et en fait il est constaté que bien souvent le "Chant
du cygne" n'a été, tant en concert qu'en disque,
interprété que partiellement ou avec d'autres lieder.
Il est vrai qu'il faut posséder une tessiture suffisamment
large pour pouvoir atteindre les diverses hauteurs tant dans les
graves qu'aigues exigées par ces morceaux. C'est une des
qualités de Nathalie Stutzmann, qui a réalisé
plus de cinquante enregistrements, dont nombreux récompensés,
de pouvoir descendre dans des graves profonds et atteindre des aigues
cristallins, sans que les efforts ne soient perceptibles, comme
on peut en juger dans ce bel extrait "Am Meer"...cliquez
ici(fichier real player publié avec l'aimable autorisation
de l'éditeur Calliope).
La pianiste Inger Södergren l'accompagne toujours avec un jeu
pianistique dont la sensibilité s'accorde parfaitement à
cette interprétation vocale. Preuve encore que le support
disque/livret est important, on trouvera dans le livret tous les
textes et traductions en français des lieder, par contre
on remarquera aussi qu'il ne contient aucune note de présentation
des deux interprètes, qui s'effacent avec une modestie rare
derrière la musique et la poésie.
Cliquez sur l'image pour vous procurer ce disque.
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Sélection du mois
Septembre 2005
Classique
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Jean-Sébastien Bach
Partitas N°2-N°4 BWV826-828
Cédric Tiberghien
Les partitas pour clavecin devaient à l'origine s'appeler
Suites allemandes, car Jean-Sébastien Bach les conçut
selon la forme des Suites anglaises et françaises qu'il avait
composées quelques temps auparavant : chacune débute
par un vaste morceau d'introduction puis succèdent quatre
danses traditionnelles : allemande, courante, sarabande, gigue auxquelles
se mèlent ce que Bach appelait "Galanteries" qui
d'ailleurs s'avèrent très souvent de splendides pièces
très gaies comme la majorité des autres pièces
. Ainsi dans la partita numéro deux le "Rondeaux",
et "Capriccio" qui remplace l'habituelle gigue, sont un
véritable bonheur. Au final Bach a publié six 'partitas'
d'abord individuellement à partir de 1726, puis toutes ensemble
en 1731, sous le titre: 'Exercices pour clavier consistant en
Préludes, Allemandes, Courantes, Sarabandes, Gigues, Menuets
et autres Galanteries composés pour les amateurs de musique
et pour la récréation de leur esprit... Opus 1'.
En fait ces exercices pédagogiques avaient le double objectif
d'apprendre les différentes techniques instrumentales mais
aussi les différents styles et modes musicaux de l'époque,
ceci dans un souci d'élévation culturelle et technique.
Ce sont trois d'entre elles que Cédric
Tiberghien a choisi d'interpréter ici afin de présenter
la diversité et la "fantaisie" de celles-ci, espérons
que les trois autres suivront bientôt !
Cédric Tiberghien offre là effectivement une "récréation
de l'esprit des amateurs de musique" dont il serait bien dommage
de se priver sous prétexte que d'autres, sur cet instrument
ou un autre, ont déjà joué dans la même
cour. C'est bien dans la cour des grands que cette récréation
a lieu : la qualité sonore de ce disque est particulièrement
enthousiasmante, dès la Sinfonia de la Partita 2, qui débute
par des accords orchestraux, l'auditeur peut s'imaginer dans une
église grâce à une réverbération
semblable à celle qu'on y trouve généralement,
et Cédric Tiberghien magnifie chaque voix avec une rare virtuosité.
Mais, comme dit plus haut, c'est l'allégresse plus que la
spiritualité qui domine ces pièces et la grande technicité
dont fait preuve ce jeune pianiste est tout autant enthousiasmante.
A l'écoute de celui-ci, on se demande de nouveau pourquoi
il reste aujourd'hui encore des "grincheux" à vouloir
que les oeuvres de Bach soient exclusivement réservées
aux organistes ou clavecinistes alors qu'elles font la joie de tant
de pianistes et d'amateurs de piano qui apprécieront certainement
l'écoute de ce disque !
Ne manquez pas la récréation : cliquez sur l'image
pour écouter des extraits et vous procurer ce disque.
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Sélection du mois
Septembre 2005
Jazz
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Enrico Pieranunzi, Charlie Haden,
Paul Motian
Special encounter
Le pianiste italien Enrico Pieranunzi a déjà eu
l'occasion d'enregistrer des disques avec le contrebassiste Charlie
Haden et le batteur Paul Motian, séparément ou ensemble
ainsi dans l'album "Fellinijazz", consacré aux
musiques de films de Fellini, avec également le saxophoniste
Chris Potter et le trompettiste Kenny Wheeler . La rencontre en
trio de ces trois musiciens est cependant unique et véritablement
"spéciale" pour cet enregistrement justement intitulé
"Special encounter".
Conçu à l'origine comme un album de ballades, d'autres
rythmes, toujours lents, se sont ajoutés. Que ce soit dans
les trois vieux standards repris, ou les cinq compositions originales
de Enrico Pieranunzi ou encore les trois compositions de Charlie
Haden, la complicité ancienne entre les musiciens donne naissance
à une atmosphère unique, continue, d'une grande poésie
et au lyrisme crépusculaire, propice aux rêves. La
beauté est souvent indescriptible lorsqu'elle nous touche
au plus profond de l'âme aussi il serait prétentieux
de vouloir décrire les émotions et images que font
naître ce disque, à vous de vous laisser bercer au
son du toucher délicat d'Enrico Pieranunzi, que le contrebassiste
et le batteur accompagnent dans une parfaite symbiose. révèlant
une musique agréablement mélodieuse dont la lignée
avec celle de Bill Evans, Brad Mehldau et Tord Gustavsen ne vous
échappera pas, . Ce disque confirme encore que ce pianiste
jazz, quia aussi une connaissance intime du répertoire romantico-impressionniste
européen (de Liszt à Ravel, de Chopin à Rachmaninov).
a obtenu en 1997 le Django d'Or du Meilleur Musicien Européen
est "l'un des plus grands noms du piano jazz mondial"
comme l'a dit à son sujet le pianiste Mc Coy Tiner.
Pour écouter des extraits et vous procurer ce disque cliquez
sur l'image
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Sélection du mois
Septembre 2005
Musique contemporaine
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Arvo Pärt
Lamentate
Chef d'orchestre Andrey Boreyko
Piano Alexeï Lubimov
Formation Symphonique de la Radio SWR Stuttgart , The Hilliard Ensemble
Pas de sélection de disque "piano-voix" ce mois-ci
mais un disque introduit par une oeuvre pour quatre voix a cappella
"Da Pacem Domine" suivi d'une oeuvre pour piano solo et
orchestre qui ne peut être considérée comme
un concerto pour piano classique car le piano solo y tient une place
unique .
La prière pour la paix "Da Pacem Domine", a été
écrite par Arvo Pärt à la demande du violiste
de gambe catalan Jordi Savall, à l'occasion d'un concert
pour la paix donné à Barcelone en juillet 2004. Arvo
Pärt traduit sous une forme contemporaine l'antienne grégorienne
du 9ème siècle qui durant les siècles passés
a églement inspirée nombreux compositeurs.
La source d'inspiration ayant donné naissance à
l'oeuvre " Lamentate"(Plaignez) est bien différente,
il s'agit de Marsyas , une sculpture en PVC longue de 150 mètres,
large de 23 et haute de 30 mètres , réalisé
par l'artiste indien Anish Kapoor et au pied de laquelle le compositeur
s'est trouvé à méditer dans la vaste salle
Turbine Hall de la Tate Modern Gallery de Londres. Marsyas est un
satyre de la mythologie grecque, qui, ayant perdu une jouxte musicale
avec Appollon, fut écorché vif par le dieu. Dans le
livret qui accompagne le disque, Arvo Pärt explique : "Tout
à coup je me suis déplacé dans une situation
d'où sa vie lui apparaissait sous un autre jour . A ce moment
j'éprouvai la sensation de ne pas être encore mûr
pour mourir. Et jaillissait cette question : que pourrais-je encore
accomplir durant le temps qu'il me reste à vivre ?".
Né un 11 septembre...en 1935, Arvo Part choisi ici d'enregistrer
pour son soixante-dixième anniversaire une oeuvre ayant pour
thématique "une lamentation non pour les morts, mais
pour nous, les vivants, qui devont résoudre les problèmes
de la souffrance et du désespoir dans le monde".
Ici encore il serait vain de vouloir exprimer par les mots le caractère
émotionnel de cette musique, si ce n'est par les mots évocateurs
des mouvements de celle-ci : "Menaçante, impitoyable,
fragile, en priant, solitude, consolation, en grinçant, en
se plaignant, résolument, fragile et conciliante"...
Arvo Pärt indique également avoir choisi un instrument
soliste "parce qu'il fixe notre attention sur quelque chose
qui est "un". Ce "un" pourrait être une
personne, il pourrait êtreune narration à la première
personne. Par analogie avec la scuplture qui malgré sa taille
écrasante, laisse une impression de légèreté
et de suspens, le piano, instrument le plus grand, me permit de
créer une sphère d'intimité et de chaleur,
qui ne donne plus l'impression d'être anonyme et abstraite."
C'est le pianiste Alexeï Lubimov, qui crée, avec talent,
cette atmosphère unique. Il est vrai qu'il a une forte expérience
de la musique contemporaine : il a été l'un des derniers
élèves de Heinrich Neuhaus au conservatoire de Moscou
et développe une passion tant pour la musique baroque - il
joue souvent sur des instruments anciens que pour la musique
contemporaine, compositions de Schönberg, Webern, Stockhausen,
Boulez, Ives, Ligeti, Schnittke, Gubaidulina, Silvestrov and Pärt.
Il a créé plusieurs pièces contemporaines en
Russie.
Pour écouter des extraits et vous procurer ce disque cliquez
sur l'image
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Sélection du mois
Août 2005
Classique
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Alma Brasileira
Cristina Ortiz
"L Année du Brésil" en France est,
selon le site officiel de cette célébration, l'occasion
de montrer aujourd'hui, dans toute la France, un Brésil
à la fois savant et populaire, qui réunisse de grandes
batucadas, la capoeira, mais aussi la musique classique et baroque
sans oublier le rôle majeur qua pu jouer la musique
populaire dans la connaissance du Brésil...
Ce disque de Cristina Ortiz, accompagné d'un livret très
explicite, est un excellent moyen de faire connaissance avec les
compositeurs brésiliens du début du 20ème
siècle ayant écrit pour votre instrument favori
: le piano. Il permet de découvrir un style original, né
de l'ouverture à la musique savante grâce à
des échanges culturelles avec l'Europe, essentiellement
lors des trois dernières décennies du 19ème
siècle.
Si le compositeur Heitor Villa-Lobos(1887-1959) qui fit
deux séjours à Paris est bien connu depuis un certain
nombre d'années, grâce notamment au pianiste Arthur
Rubinstein, qui en fut un ardent défenseur, et à
de nombreux autres interprètes dont Cristina Ortiz qui
a enregistré ici deux pièces représentatives
de ses compositions les plus mélancoliques, les quatre
autres compositeurs sont beaucoup moins, pour ne pas dire pas
du tout, connus du public français. Ainsi Alberto Nepomuceno(1864-1920),
originaire de Fortaleza et qui acquit lors de sept années
d'études en Europe une solide maîtrise musicale à
Rome, Berlin et Paris( vous pouvez en
écouter une pièce(Galhofeira) offerte par Cristina
Ortiz et le label Intrada
, pour écouter cette pièce cliquez
ici . Nul doute qu'elle vous
fera forte impression tout comme elle le fit en son temps à
Darius Milhaud.
Les trois autres compositeurs présentés :
Fructuoso Vianna(1896-1976), Oscar Lorenzo Fernandez(1897-1948)
et Mozart Camargo Guarneieri(1907-1993), "ingurgitèrent"
les influences étrangères pour nourrir ce nouveau-né
qu'était l'art brésilien ; à refuser l'académisme
et à transformer le savoir-faire acquis dans les conservatoires
européens en une musique nationale". Cristina
Ortiz qui a gagné à cinq reprises le concours Lorenzo
Fernandez, en a choisi les trois "Suite Brasileira"(
dont la deuxième contribua qu'elle présenta en finale
du concours Van Cliburn en 1969, où elle remporta le premier
prix) et les trois études en forme de sonatine, afin de
permettre d'apprécier les variétés de caractères
et de rythmes de ses oeuvres. Le titre (et la mélodie)
de l'oeuvre, que Fructuoso Vianna a dédié
à Cristina Ortiz montre combien la culture européenne
est intégrée : "Schummanniana". Celle-ci
et les huit autres pièces de ce compositeur présentes
sur ce disque ravissent toutes, par leur poésie. Les deux
pièces de Mozart Carmago Guarnieri, "Dansa
Negra" et "Dansa Brasileira", sont plus proches
du folklore national mais leurs rythmes complexes en font des
oeuvres très sophistiquées également fort
plaisantes. Cristina Ortiz, souvent récompensée
pour ses interprétations d'oeuvres de ces compositeurs
de son pays natal, offre ici avec une grande virtuosité
et sensibilité, un très beau panorama du piano brésilien.
Ces 27 pièces qu'elle a choisies pour souligner le côté
rêveur, passionné , nostalgique du caractère
brésilien donnent envie de poursuivre la découverte
des oeuvres de tous ces compositeurs ...mais commencez par cliquez
ici ou sur l'image pour en écouter d'autres courts
extraits et vous procurer ce disque riche en couleurs musicales
et graphiques à découvrir absolument !
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Sélection du mois
Août 2005
Jazz
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Anders Widmark
Hymn
Difficile de présenter Anders Widmark tant il touche à
tout et est en fait peu connu en France alors qu'il est très
réputé dans son pays natal. Ce pianiste suédois
est également parolier. D'après sa biographie il a
commencé à composer et jouer du piano dès l'âge
de sept ans, il est l'un des premiers à avoir mélangé
le jazz avec le Hip-op et l'acid jazz. Son disque précédent
s'inspirait de la musique"soul". Mais dans ce dernier
album vous ne trouverez rien de tous ces mixages, il s'agit ici
d'arrangements de musique classique ou traditionnelle : ainsi l'on
trouvera trois paisibles versions du choeur de Bach BWV345, qui
certes aurait pu être l'hymne national suédois comme
le laisse supposer le titre de l'album, mais ne l'est pas...cliquez
ici pour en savoir plus et écouter l'hymne suédois
;-))).
Quant aux autres morceaux, pour la plupart des arrangements de chants
populaires des 16ème et 17 ème siècles, ils
sont tout aussi paisibles et étonnants par leur clarté
du son rappelant parfois celui d'un clavecin, mais pas de trace
non plus de l'hymne suédois semble-t-il mais plutôt
des oeuvres issues ddu "Swedish Church Hymnbook". Un journaliste
du New-York Times a dit que Anders Widmark fait parti des grands
pianistes de notre époque... mais à écouter
cet album on le croirait de toutes époques.
Cliquez sur l'image pour écouter des extraits et/ou
vous procurer ce disque
Pour visiter le site internet de Anders Widmark...
cliquez ici
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Sélection du mois
Juillet 2005
Classique
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Puisque le livre du moment est Le
trio avec piano, c'est l'occasion de sélectionner
plus particulièrement ce mois-ci un disque classique d'un
trio bien connu et apprécié : le trio Wanderer ,
ainsi qu'un trio de jazz qui ne tardera pas non plus à être
connu et apprécié ! Pas de sélection piano/voix
ce mois-ci encore mais un violon fort chantant accompagné
d'une pianiste dont le nom mériterait d'être aussi
écrit en gros caractère sur la pochette du disque...
Camille Saint Saëns
Trios avec piano n°1 et 2
Trio Wanderer
Désireux de défendre la création française
Camille Saint Saëns( 1835-1921) fonda en 1871 avec d'autres
compositeurs (Fauré...), la société nationale
de musique, dont la devise est "Ars Gallica", celle-ci
contribua notamment à la diffusion de la musique de chambre,
Camillle Saint Saëns est d'ailleurs l'auteur d'une cinquantaine
d'oeuvres de chambre, et a composé la première seulement
âgé de sept ans.
C'est à l'âge de 32 ans qu'il composa son premier trio
pour piano, si cette oeuvre eut à l'époque un certain
succès, elle a depuis été un peu oubliée,
il parait que le mauvais caractère de Camille Saint Saëns
en est peut-être la cause comme pour nombreuses autres de
ses oeuvres... bon cela reste à vérifier, mais en
tout état de cause c'est bien à l'inverse dans une
bonne humeur flagrante que le Trio Wanderer joue ce répertoire,
la légèreté et la clarté de tous les
instruments donnent à l'enregistrement une sonorité
estivale : gaie et colorée. Pas question de s'endormir en
écoutant ce disque et particulièrement le splendide
premier mouvement du second trio : à écouter et réécouter...
Tout au long de l'album les dynamiques rebondissements du piano
donnent un ton particulièrement enjoué et une vivacité
des plus plaisantes à l'ensemble, ce qui n'empêche
pas d'apprécier par ailleurs le lyrisme de cette oeuvre ainsi
dans le troisième mouvement du second trio, à la mélodie
particulièrement poétique mais nullement ennuyeuse.
Cliquez sur l'image pour vous procurer ce disque. a défaut
de pouvoir y entendre des extraits , visiter la page du Trio Wanderer,
consacrée à ce disque....cliquez
ici
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Sélection du mois
Juillet 2005
Jazz
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Julie Lamontagne Trio
Facing the truth
Rares sont les femmes "jazzman" ou plutôt rares
sont les pianistes " Jazzwoman", aussi il ne faut pas
passer à côté de ce disque d'une jeune canadienne,
car vous ne serez pas déçu par la délicatesse
de son toucher...féminin. Peut-être existe-t-il des
trios entièrement féminins mais Julie Lamontagne est
quant à elle agréablement accompagnée de deux
"compères" et compatriotes : Dave Watts à
la contrebasse et Richard Irwin à la batterie qui ont tous
deux étudié le jazz à l'Université McGill
à Montréal.
Pour revenir à Julie Lamontagne : c'est à 8
ans qu'elle a découvert le piano( classique) et après
avoir gagné le premier prix du concours de musique du Canada
à l'âge de 13 ans, elle a décidé d'explorer
d'autres styles musicaux voire d'autres instruments( flûte,
saxophone...) pour revenir, pour ne pas dire "tomber"
dans l'univers du piano jazz et populaire, ainsi elle a été
rien moins que la claviériste et chef d'orchestre attitrée
de la célèbre chanteuse Isabelle Boulay. Parallèlement
elle a obtenu en 2003 le prix "Artiste de la relève"
après une présentation au "Off festival de Montréal"
avec son trio.
Cet album "Facing the truth" est son premier album et
ne comprend que des compositions originales, c'est dire la grandeur
du talent et des trouvailles que Julie Lamontagne met en oeuvre
pour "affronter la réalité" ! Que ce soit
dans un style lyrique ou dans un style plus dynamique et swinguant
(Hank dog, CCM, Day in Paname, White Chocolate) Julie Lamontagne
mène le trio avec brio et une forte personnalité qui
se retrouve à travers l'originalité de l'ensemble
des morceaux de l'album.
Cliquez sur l'image pour vous procurer de disque à découvrir
absolument.
Mais comme le site de la Fnac n'en propose hélas pas d'extraits
non plus, visitez aussi le site officiel de Julie Lamontagne...cliquez
ici
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Sélection du mois
Juillet 2005
piano/violon !
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Daniel Rohn - Milana Chernyavska
Pièces virtuoses pour violon et piano
CHRISTIAN SINDING (1856-1941)- Suite op. 10
FRANZ SCHUBERT (1797-1828)-Fantaisie en do majeur op. posth. 159,
D 934
JOHANNES BRAHMS (1833-1897)-Danse hongroise n° 17 (Arrangement:
Fritz Kreisler)
MANUEL PONCE (1882-1948)-Estrellita (Arrangement: Jascha Heifetz)
STEPHEN C. FOSTER (1826-1864)-Jeanie with the Light Brown Hair (Arrangement:
Jascha Heifetz)
CLAUDE DEBUSSY (1862-1918)-Menuet tiré de la «Petite
Suite» (Arrangement: Daniel Röhn)
MORITZ MOSZKOWSKI (1854-1925)-Guitarre op. 45 Nr. 2 (Arrangement:
Pablo de Sarasate)
NICCOLñ PAGANINI (1782-1840)-Nel cor più non mi sento
(Paisiello) pour violon solo (Arrangement: Vása
Príhoda)
FRANZ WAXMAN (1906-1967)-Carmen Fantaisie
N'attendant pas qu'un livre sur les duos avec piano paraisse,
et c'est là sûrement aussi sujet fort passionnant,
voici une sélection piano/violon qui donnera toute sa place
à "l'accompagnatrice". D'ailleurs dans le livret
Daniel Rohn explique lui-même : " A l'époque
des premiers disques, la durée des supports était
trop limitée pour que les virtuoses se fassent connaître
et apprécier du grand public à travers des sonates
ou de grands concertos. Hors des salles de concert, ce sont donc
les "Vol du bourdon" et autres "Ave Maria" qui
se voyaient gravés sur 33 et 45 tours-des galettes presque
exclusivement dédiées à des morceaux n'excédant
pas trois minutes. Ce phénomène a eu des répercussions
sur des programmes de concerts de ces années là: de
petits concertos pour violon accompagnés au piano ainsi que
des pièces brèves, souvent arrangées par les
artistes eux-mêmes, se taillaient ainsi la part du lion. Avec
le changement de statut des pianistes, qui ne souffraient plus d'être
relégués au rang d'accompagnateur, de tels programmes
ont aujourd'hui disparu. C'est pour moi un privilège de pouvoir
présenter aujourd'hui cette musique dans le cadre de récitals
avec Milana Chernyavska, une pianiste de concert formidable qui
n'a rien à envier au violoniste !"
Née à Kiev, Milana Chernyavska a débuté
le piano à l'âge de 5 ans et a donné son premier
concert dès l'âge de sept ans dans la grande salle
de la philharmonie de Kiev. Elle a été honorée
par le président de son pays natal du titre d"artiste
émérite d'Ukraine" en 1994. La même année
elle a obtenu la médaille d'or au concours international
Régina et Vladimir Horawitz de Kiev. Récemment elle
a accompagné la jeune violoniste Julia Fisher dans un concert
au festival de Harenberg. Quant à Daniel Rohn, il est né
dans une famille de violonistes depuis trois générations(
son grand-père était premier violon solo du Philharmonique
de Berlin sous Wilhem Fürtwangler et c'est son père,
également violoniste, qui lui donna ses premières
leçons. Sa biographie ne mentionne aucune récompense
particulière mais le son qu'il tire des cordes de son violon
parle de lui-même et ce disque a d'ailleurs obtenu ce mois-ci
un "diapason d'or" bien mérité. Car l'émotion
ne manque pas au fil de ce très beau programme, en commençant
par le splendide adagio de la suite en A minor de Christian Sinding.
Le piano est certes plus présent dans le mouvement suivant
"Tempo giusto" et la magnifique Fantaisie en Ut majeur
de Schubert mais ce n'est là que le début de l'album
d'un duo qui fonctionne à merveille dans l'ensemble du programme.
Pour vous procurer ce disque cliquez sur l'image.
Pour en écouter un extrait cliquez
ici(site de l'éditeur Claves) puis sur le symbole de
haut parleur en haut de la page qui apparaitra...
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