Yakov Kasman
Merci à Yakov Kasman d'avoir répondu aux questions
de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie résumée
Yakov
Kasman est né le 24 fevrier 1967 à Orel (Russie). Bien qu'il
n'y avait aucun musicien professionnel ou amateur dans sa famille, il
aime le piano depuis sa plus tendre enfance :"J'adorais tapoter
sur la table pour imiter les pianistes. La découverte de Richter
m'a fortement marquée. La version Van Cliburn du 1er concerto de
Tchaïkovsky a été une véritable révélation."
Son premier professeur était Elena Komissarova...." Elle
m'a appris à travailler sérieusement et de manière
responsable. L'enseignant ayant joué le rôle le plus important
(avant le Conservatoire) était Zinovy Vaynshteyn car il m'a transmis
son amour pour la musique et plus particulièrement le répertoire
russe."
En 1986, Yakov Kasman est rentré dans la classe de Mikhail Voskresenky
au Conservatoire Tchaïkovsky, il a étudié pendant dix
ans avec lui : "C'est un grand pianiste et un professeur époustouflant".
En 1991 , Yakov Kasman est lauréat du Concours Valentino Bucchi
(Italie) et du London World Piano Competition (Angleterre), ce qui le
fait réaliser qu'il pouvait être un pianiste professionnel
et qui se confirme par ses autres prix : il est lauréat en 1992
du Concours Arthur Rubinstein et en 1995, il obtient le Deuxième
Prix au Concours International Prokofiev de St-Petersbourg et une Médaille
d'argent au Concours van Cliburn (USA) en 1997..."Chacun de ces
prix m'a apporté son lot de satisfactions : des concerts en pagaille,
de nouvelles relations, des amis. Après avoir remporté un
modeste cinquième prix au Concours Rubinstein en Israël, j'ai
été invité pour la première fois en France
et cela a constitué le départ d'une nouvelle vie. Van Cliburn
m'a permis de vivre aux USA et d'y emmener ma famille."
De ses nombreuses expériences de concours, dont il considère
qu'il est difficile pour un pianiste de se passer, Yakov Kasman donne
cependant un avis nuancé : "Malheureusement, le nombre
de ces manifestations augmente et leur valeur artistique décline.
La plupart sont fondées par intérêt, pour inviter
d'autres organisateurs dans le jury , afin de pouvoir siéger dans
un cercle
Le pire étant lorsque la victoire ne vous apporte
qu'un soutien financier. Les lauréats reçoivent uniquement
un chèque sans aucune aide logistique ultérieure, ni recommandation.
Il faut aujourd'hui sélectionner les concours par rapport à
son répertoire (l'idéal étant de laisser le choix
aux compétiteurs) et les jurys où siégent des membres
bénéficiant d'une mauvaise réputation (ceux privilégiant
leurs propres élèves au détriment des véritables
musiciens
). Contrairement à tout ceci, la fondation Van Cliburn
réalise des choses incroyables pour ces six finalistes. "
De 1996 à 1998, Yakov Kasman a enseigné au Collège
de Musique du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou..."Ce fut
un honneur et un plaisir d'y enseigner. C'est le meilleur conservatoire
de Russie. Mes meilleurs étudiants actuels rêvent d'y étudier.
L'un de mes premiers élèves était le petit-fils de
Kabalevsky" .
Dans la suite de son prix au Concours Van Cliburn, depuis 1998, Yakov
Kasman habite aux Etats-Unis où il poursuit une carrière
de soliste et de chambriste. Il s'est produit en France, Grèce,
Italie, Suisse, Yougoslavie, Israël, Russie, Brésil, Mexique,
Costa Rica, Corée.... avec notamment l'Orchestre Philharmonique
de Radio France, l'Orchestre National de Lille, l'Orchestre National de
Montpellier, l'Orchestre de la Ville d'Athènes, le Haïpha
Symphony et l'Orchestre de la Ville de Moscou. Il s'est également
produit avec le National Symphony Orchestra de Taïwan, Daejeon Philharmonic
Orchestra et aux Etats-Unis avec l' Oregon Symphony,Nashville Symphony,West
Virginia Symphony, Fort Worth Symphony Orchestra, le Memphis Symphony
Orchestra, Buffalo Philharmonic, Pacific Symphonic Orchestra, Miami Symphonic
Orchestra, Oakland Symphonic Orchestra et le Syracuse Symphony Orchestra.
Il a enregistré quatorze disques pour le label français
Calliope. Yakov Kasman a effectivement de grands liens avec la France
par ce label et quelques amis..."Pendant longtemps, j'ai été
très proche de Nela Rubinstein(femme d'Arthur) qui habitait avenue
Foch. J'y ai vécu quelques temps. J'ai appris le français
en parlant avec mes amis et en lisant Le Petit Prince." Yakov
Kasman ajoute qu'il a toujours adoré jouer en concert (et visiter)
la France :" J'admire sa culture, sa langue, sa cuisine et ses
habitants. Je regrette sincèrement de ne pouvoir m'y produire plus
souvent.".
Parallèllement à sa carrière de concertiste, Yakov
Kasman enseigne le piano dans à l'Université d'Alabama à
Birmingham depuis 2002, il y est aussi artiste en résidence :"Je
suis épanoui de combiner les fonctions de pianiste et d'enseignant.
Il n'y a rien d'autre que je n'aurai pu faire ou espérer ! C'est
un endroit magnifique. Notre école de musique a un grand potentiel
en devenir. Grâce à l'Etat d'Alabama, nous disposons d'infrastructures
exceptionnelles et de grands professeurs." Interrogé sur
ce qui différencie l'enseignement à Moscou de celui à
Birmingham, Yakov Kasman répond : "La plupart de mes anciens
élèves rêvaient d'aller étudier à Moscou.
Ici, la situation n'est pas toujours évidente. Mais comme nous
disons en Russie : " ce n'est pas le lieu qui rend l'homme beau mais
l'homme qui le rend beau " . Ainsi un nombre croissant d'étudiants
choisit notre université pour y concilier leurs études avec
la possibilité d'y poursuivre le piano."
Pour Yakov Kasman l'essentiel par cette fonction d'enseignement est :
"de transmettre la passion avec un amour profond de la musique.
Le professionnalisme et le sens des responsabilités".
En retour lui-même estime que les élèves lui apportent
beaucoup et qu'enseigner lui est extrêmement bénéfique
: " En trouvant et en corrigeant les erreurs des autres, vous
apprenez énormément sur vous-même. Inutile de vous
préciser que vous gagnez du répertoire avec vos élèves.
Jouer face à vos élèves est l'un des plus grands
défis que j'ai eu à relever."
Son répertoire
Yakov Kasman est très attaché aux compositeurs russes
: Rachmaninov, Prokofiev, Tchaïkovski, Chostakovitch, Scriabine et
Medtner... et à la question de savoir si avec le temps ses goûts
ont évolué, il répond : " Oui ! Je les aime
de plus en plus !" . Il apprécie d'ailleurs tout
autant les uvres pour piano que les symphonies, opéras
de ces compositeurs.
Cependant, il interprète également un répertoire
" non russe " :"Il s'avère que ma " niche
" est celle d'un spécialiste du répertoire russe. Je
dois avouer que trouver sa " niche " est un luxe inouï.
Peu d'entre nous ont cette chance. C'est tellement excitant de jouer ce
que l'on ressent viscéralement au plus profond de son être.
Paradoxalement, cela peut également vous être reproché
ou montré comme une faiblesse. Je me demande parfois si l'on peut
reprocher à un pianiste allemand d'interpréter exclusivement
Bach, Beethoven, Schumann et Brahms ? Pour information, je les programme
régulièrement et les place haut dans mon cur !"
S'il apprécie de jouer seul ou en musique de chambre, Yakov Kasman
préfère jouer avec des orchestres en raison de son répertoire
: " Cela apporte aussi l'excitation d'une collaboration
et la joie de voir un rêve se réaliser : vous entendez chaque
voix, vous échangez, vous créez des harmonies incroyables.
Vous dialoguez dans la masse ". Son meilleur souvenir de concert
est d'ailleurs, celui qu'il a donné en octobre 2004 avec la Symphonie
Oregon, en remplacement de dernière minute du pianiste Louis Ortie,
qui lui a lui a valu nombreux éloges de la presse et applaudissements
du public pour son interprétation du concerto numéro 3 de
Rachmaninov. Il doit, dans la suite de ce concert, jouer de nouveau avec
cet orchestre en mars 2006, un programme entièrement russe.
Les pianistes que Yakov Kasman admirent le plus sont tous russes : Richter,
Horowitz, Pletnev et si à 99% Yakov Kasman n'écoute que
de la musique classique, le pourcentage restant est réservé
aux chansons traditionnelles soviétiques et... Georges Brassens.
Parallèllement à sa passion de la musique, il est un collectionneur
de peintures
russes ! "Dans ma salle de travail, 8 grandes
tableaux représentant des vues d'Orel (la ville où j'ai
grandi) sont exposés. C'est une pure inspiration.". Yakov
Kasman reste très attaché à son pays natal : "Je
suis actuellement en Russie avec ma famille pour les fêtes de fin
d'année. Nous y retournons au moins deux fois par an. Pour un musicien
russe (avec un répertoire à prédominance russe) il
est vital d'aller s'y ressourcer"
Yakov Kasman a déjà un nouveau projet de disque à
venir, avec bien sûr le label Calliope, et se sera bien sûr
aussi, un autre disque consacré à un compositeur russe :
un nouveau disque Tchaïkovsky.
Ecouter Yakov Kasman...
La sélection de Piano bleu...
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Piotr Ilyich Tchaikovski
Les Saisons
Grande Sonate en sol Majeur, opus 37a
Yakov Kasman
Si vous êtes allé voir les nouvelles cartes de voeux
de Piano bleu, vous aurez pu entendre l'extrait "Au coin du
feu (janvier) de Tchaïkovsky interprété par le
pianiste russe Yakov Kasman (sinon cliquez
ici pour l'écouter ).Les "Saisons" (qui sont
en fait des mois), et la Grande Sonate présentes sur ce disque,
sont les deux sommets de l'oeuvre pour piano seul de ce compositeur,
dans les deux extrèmes : miniature et grande forme.
Les Saisons furent écrites il y a exactement 130 ans(de la
fin 1875 au début 1876) suite à une commande du journal
musical russe Le Nouvelliste qui souhaitait publier chaque mois
des oeuvres dont "Le caractère reflètera avec
précision leur titre ainsi que les impressions du mois de
leur publication". Du " Coin du feu", à la
douceur intime et au "charme ingénu à faire
fondre le coeur le plus endurci" jusqu'à "Noël"
empli de "l'exitation joyeuse de l'attente du plaisir",
en passant par la mélodie envoutante de la Barcarolle de
juin, ou encore le joyeux "Chant du moissonneur", Yakov
Kasman qui a étudié et enseigné au conservatoire
Tchaïkovski de Moscou et est lauréat de nombreux prix
internationaux peint avec une grande virtuosité un calendrier
dont l'auditeur tourne les pages en imaginant sans peine chaque
scène, le pianiste en exaltant les différentes couleurs
avec de belles nuances expressives.
La "Grande Sonate" qui l'accompagne, mérite son
nom à bien des égards : sa longueur car elle dure
plus de 30 minutes, et surtout sa complexité. Il fut reproché
à Tchaïkovsky d'avoir empreinté beaucoup à
Schumann, Chopin et Liszt pour parvenir à son écriture,
et ce (faux)prétexte permis sans doute à nombreux
pianistes d'échapper à s'y risquer, car son écoute
n'a vraiment rien de déplaisant et ce n'est pas la première
fois qu'un compositeur s'inspirerait de ses prédécesseurs.
Le premier mouvement qui dure près d'un quart d'heure n'a
rien d'ennuyeux bien au contraire : il est riche en rebondissements,
et exige tour à tour puissance et douceur de jeu, qualités
qu'indéniablement possède le pianiste Yakov Kasman.
Le deuxième mouvement "andante non troppo quasi moderato"
comporte trois thèmes dont l'un d'eux, plus joyeux maintient
sans peine l'attention de l'auditeur. Le court et virevoltant scherzo
qui suit est fort ludique et plaisant. Le mouvement final "allegro
vivace" est également très prenant par ses arpèges
rapides et thèmes dansants, et permet d'apprécier
la virtuosité de Yakov Kasman à dévaler allègrement
les notes à une vitesse vertigineuse et impressionnante !
Cliquez aussi vite sur l'image de la pochette pour vous procurer
ce disque
Pendant le mois de janvier 2006 vous pouvez écouter
un extrait de la Grande Sonate en page "Morceau du mois"...cliquez
ici
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Serge Prokofiev
Intégrale des sonates pour piano
Yakov Kasman
Composées entre 1907 et 1953, les neuf sonates de Prokofiev
se répartissent sur trois périodes : Les sonates de
jeunesse N°1 à 4 , élaborées entre 1907
et 1917, la trilogie des sonantes de guerre : 6,7, et 8, suivie
en guise d'épilogue de la sonate 9. La cinquième sonate
étant un cas à part : la seule sonate dite "occidentale"(
ainsi nommée parce que Prokofiev la composa en Occident lors
d'un séjour dans les Alpes bavarioses, composée en
1923 et remaniée en 1953, sans doute parce qu'elle fut la
moins appréciée par les russes. Elle fut aussi surnommée
La Parisienne, car Prokofiev reconnaissait que l'influence de l'atmosphère
parisienne n'y était pas étrangère. Ces sonates
sont il est vrai très variées, tant dans leur forme
: deux d'entre elles ne contiennent qu'un seul mouvement, que dans
l'inspiration, traversant nombreuses émotions de l'angoisse
à la joie, mais la "griffe" rythmique de Prokofiev
est toujours présente et Yakov Kasman qui la fait sienne
avec une grande vitalité, a obtenu pour ce double album enregistré
en 1996 le "Grand Prix de la Nouvelle Académie du Disque
Francais" .
Cliquez sur l'image pour vous procurer ce double album.
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Dimitri Chostakovitch,
Concerto pour piano et trompette n°1 opus 36
Symphonie de chambre opus 110a -
Alfred Schnittke
Concerto pour piano et cordes
Yakov Kasman
Kaliningrad Chamber Orchestra, sous la Direction de Emmanuel Leducq-Barome
Les premières compositions de Alfred Schnittke(1934-1998)
témoignent de l'influence de Prokofiev et de Chostakovitch,
aussi il est finalement assez logique de regrouper dans cet album
des oeuvres de ce compositeur avec des oeuvres de Chostakovitch.
Le concerto pour piano et cordes fut créé en 1979.
Si vous ne connaissez pas ce compositeur, et même si les mesures
finales de ce concerto ont parait-il un "effet hypnotique"
évitez de l'écouter avant de vous endormir : la violence
et noirceur de ce concerto n'a vraiment rien d'une berceuse mais
exprime une grande souffrance chargée des tensions de la
vie et est donc plus proche du cauchemar que du rêve. Ce n'est
certes pas une oeuvre de tout repos mais combien bouleversante et
splendide, et on y retrouve toute l'énergie fabuleuse du
pianiste Yakov Kasman tant dans cette oeuvre que le moins violent
et très lyrique, concerto pour piano et trompette n°1
opus 36 que Chostakovitch composa en 1933
Ce disque paru en 2000 a reçu nombreux éloges et
récompenses dont un "choc de la musique" .
cliquez sur l'image pour en écouter des extraits et/ou vous
le procurer
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