Merci à Eliane Reyes d'avoir répondu aux
questions de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
Eliane
Reyes est née le 7 juin 1977 à Verviers en Belgique..."un
mardi...idéal...Un jour avant Schumann et 2 après Martha
Argerich ! Ma mère était encore étudiante
et devait passer son prix de piano le 7 juillet 1977- ce qu'elle fit
! - au conservatoire de Liège. J'ai donc entendu cet instrument
"de l'intérieur" dès ma conception et me suis
développée au contact de ces sonorités. Lorsque
je suis née, je ne voulais pas rester dans mon parc, ma mère
travaillait mains séparées, me tenant sur ses genoux.
L'instrument qui trônait au milieu du salon m'a toujours fascinée,
c'était donc naturel que j'aille vers lui, d'autant plus que
ma mère a remarqué assez vite que j'avais l'oreille absolue."
Eliane Reyes donne son premier récital à 5 ans à
lissue duquel elle reçoit une distinction des mains de
Jörg Demus..."Il s'agissait d'un récital à
Durbuy à l'occasion de la foire des antiquaires (Jörg Demus
est féru d'antiquités) où j'ai joué chez
le président (M.Duchesne) des pièces de Bartok (livre
pour enfant), Les plaintes d'une poupée de C.Franck, deux menuets
de Haydn, deux de Mozart, ainsi que La tartine de beurre de Mozart également,
la sonate en Do Majeur de Mozart et Le petit nègre de Debussy.
Le prix César Franck (Liégeois) m'a été
remis à l'issue de cette prestation. Je n'ai que peu de souvenirs
si ce n'est celui d'avoir mis ma poupée "doudou" sur
le piano qui "veillait" sur moi durant le concert. Cela m'encourageait...Je
m'amusais à me raconter des histoires musicales en jouant les
morceaux."
Ses études l'ont menée à la fréquentation
régulière de grands maîtres qui l'ont prise sous
leur aile le temps d'une maturation nécessaire, ainsi dès
l'âge de dix ans elle rencontre Gyorgy Cziffra : "Ma rencontre
avec G.Cziffra a eu lieu en 1987, à la fondation Cziffra à
Senlis. Je ne le connaissais pas physiquement donc ne pouvais pas le
reconnaître. Lorsque vint mon tour de passer l'audition, je me
mis à jouer une valse de Chopin. Du fond de la salle, une voix
s'est écriée: "Une autre !". J'en jouais
une deuxième .Encore cette voix "Encore une autre !"
et ainsi de suite jusqu'à une quinzaine de valses (je venais
de jouer les 19 en concert en Belgique). Le Maître s'est avancé
vers moi sur la scène, s'est retourné vers le public silencieux
et s'est exclamé mot pour mot : "ça, mesdames, messieurs,
c'est un mouton à 5 pattes ! De ce jour, j'ai été
lauréate de la fondation Cziffra, en même temps que Frédéric
Pélassy avec qui nous venons d'enregistrer l'an dernier un CD
Milhaud."
De 1990 à 1992 Eliane Reyes poursuit ses études musicales
au conservatoire Royal de musique de Bruxelles où elle obtient
des premiers prix de piano et musique de chambre. Puis de 1992 à
1995 à la Chapelle musicale Reine Elisabeth où elle obtient
un diplôme final ,elle est graduée de la chapelle R.E sous
la tutelle de Jean-Claude Vanden Eynden ...."Je le considère
comme mon "mentor " Jean-Claude Vanden Eynden fût le
mari de ma mère de 1988 à 2000 et fût un beau-père
exemplaire ! Il a pris le relais en tant que professeur et j'ai
donc étudié avec lui au conservatoire Royal de Bruxelles
puis à la Chapelle musicale Reine Elisabeth. C'est important
durant l'adolescence d'avoir un seul professeur, de ne pas se disperser
et d'être vraiment pris en mains."
Nombreuses autres personnalités ont marqué le parcours
d'Eliane Reyes par la suite ainsi Martha Argerich pendant son adolescence
: "Elle reste une personne capitale à mes yeux. Nous sommes
toujours en contacts épisodiques, elle m'a aidée à
me révéler en tant que pianiste, femme et mère
de famille. C'est une personne extrêmement généreuse
et d'une grande bonté humaine, avec cette sensibilité
particulière qui la rend fragile en même temps... Ma rencontre
avec cette déesse du piano remonte à juin 1991. Elle habitait
à deux pas du conservatoire de Bruxelles et un jour, je me suis
décidée à aller tout simplement sonner à
sa porte. Elle m'ouvrit, je lui demandai à jouer quelque chose,
elle tenait son gros chat "Ginger" dans les bras et m'a écoutée
dans les "Jeux d'eau" de Ravel et le 2d scherzo de Chopin.
Elle m'a prodigué de nombreux conseils et témoigné
de son affection depuis lors jusqu'à l'heure actuelle. Elle m'a
incitée à poursuivre mon cursus musical dans la classe
d'Alan Weiss au Lemmens Institut à Leuven."
De 1996 à 1999 elle est conseillé par Hans Leygraf à
la Hoschule der Künste à Berlin puis au Mozarteum de Salzbourg
où elle obtient des diplômes supérieurs de piano
avec une grande distinction et un diplôme supérieur de
musique de chambre avec 100/100 (la plus grande distinction et félicitations
du jury) ,en duo avec la violoncelliste Marie Hallynck..."Hans
Leygraf est un grand professeur, il m'a beaucoup appris, surtout la
première année mais ensuite je n'ai pas pu saisir toute
la portée de ce qu'il voulait m'apporter... il était assez
âgé lorsque je l'ai eu comme professeur et par rapport
à d'autres de ses élèves comme Markus Groh (1er
prix concours R.E 1995), nous n'avions pas le même point de vue
sur son enseignement...
Je me suis sentie plus proche de mes autres professeurs. Mais ce que
Leygraf m'a enseigné sur Mozart, ses phrasés, la musique
Allemande est un héritage précieux ! La rigueur du texte,
la rythmique..."
Vladimir Ashkenazy a aussi été important dans son parcours
: "J'étais à Berlin et à l'issue d'un concert
à la philharmonie, je me dirigeai vers sa loge. Je fis connaissance
de Renaud Capuçon, également étudiant à
la Hochschule der Kunste. J'ai demandé à V.Ashkenazy s'il
pouvait m'écouter dans l'humoreske de Schumann. Nous sommes en
1996. A l'époque ,cette grande oeuvre n'était pas si souvent
jouée et encore moins par une jeune pianiste . Il accepta et
sa réaction fût d'un si grand enthousiasme qu'il m'organisa
2 concerts. L'un à Berlin et l'autre au festival de Saint-Moritz
en Suisse où j'ai été présentée comme
"Ashkenazy's choice".
A
la question de savoir quand Eliane Reyes a décidé(ou senti)
qu'elle deviendrait pianiste professionnelle celle-ci raconte longuement
son histoire qui n'est pas sans multiples interrogations et difficultés
: "J'ai arrêté la scolarisation "classique"
car à l'âge de 13 ans, j'ai été admise au
Conservatoire Royal de Bruxelles, où je passai mon 1er prix l'année
d'après. Vu la somme de cours parallèles obligatoires
(harmonie, histoire de la musique, analyse musicale, lecture-transpo,
musique de chambre...) j'ai été dispensée d'un
parcours scolaire au bénéfice d'un enseignement musical
à temps-plein et bien entendu, les 4 heures de piano au quotidien.
Ensuite, les cours à la Chapelle musicale Reine Elisabeth de
15 à 18 ans ne m'ont pas permis de retourner sur les bancs d'école
. A l'époque, c'était un internat de 3 ans ! Nous n'étions
que 7 étudiants à vivre au quotidien les uns avec les
autres...dont Edna Stern
qui y était en même temps que moi. Là aussi, j'avais
de nombreux cours parallèles auxquels se sont ajoutés
l'histoire de l'art, de la littérature, contrepoint, fugue...
Mais ce serait un leurre que de donner une image idyllique d'un parcours
d'un ex-enfant prodige.
.Bien sûr il y a des moments de découragement, des moments
où l'on remet en doute le choix (le sien ou celui des parents?),
des périodes d'abandon.... J'ai vraiment compris en 2003 que
je voulais faire une carrière de pianiste et que je ne pouvais
pas vivre sans. L'élément qui a confirmé ce choix
fut sans nul doute l'entrée au 3ème cycle du CNSM. Je
vous en raconte les circonstances : En 2003, j'allais accoucher de mon
2ème enfant lorsque, début juin, je tombe sur le site
du CNSM. Et je vois que la limite d'inscription du dossier est le 15
juin. J'ai pensé : " Après tout, je n'ai plus de
professeur, j'aimerais aller à Paris et retrouver aussi le pays
de mes origines (mon père est franco-mexicain). J'ai envoyé
le dossier en ligne et ai été retenue. Mais, ayant accouché
le 1er juillet, je n'ai pas pu consulter mes mails ni travailler mon
piano jusqu'aux environs du 15 juillet. Le temps de me remettre, trouver
les partitions des imposés pour le 3ème cycle, cela m'a
menée début août, d'autant que je n'avais AUCUN
contact en France ! Les rumeurs me disaient "si tu ne prends pas
de cours avant avec un prof, tu n'as aucune chance". Il ne restait
qu'un mois avant la 1ère épreuve. Je suis restée
calme et me suis dit : "Tant pis, j'ai envie de jouer et de prouver
que même avec 2 enfants, on ne devient pas moins bon musicien
pour autant. J'allaitais complètement ma fille et suis allée
à l'examen avec elle, dans son couffin. Mais j'ai demandé
une salle afin de la cacher car j'avais quand même un peu l'appréhension
du regard des autres. Je me suis présentée au 1er tour
et suis rentrée à Bruxelles. Mais le CNSM m'a rappelée
car j'avais réussi et devais jouer le 2ème et dernier
tour le lendemain ! J'ai repris le Thalys avec ma fille de 2 mois et
ai joué ce 2ème tour. Verdict : acceptée à
l'unanimité au 3ème cycle, avec Jean-Frédéric
Neuburger et Lise
de la Salle. Et en prime, j'ai reçu le prix Blüthner
!" Là je me suis dit que j'étais faite pour ce métier,
étant donné les conditions dans lesquelles j'avais joué
- et bien joué - sans fausse modestie - j'étais blindée
!"
Brigitte Engerer, Michel Béroff et Jacques Rouvier ses professeurs
en cycle de perfectionnement du CNSM de Paris de 2003 à 2005
lui ont apportée une grande confiance confie-t-elle également
et elle garde nombreux excellents souvenirs de masterclasses et autres
rencontres : "La masterclasse avec le grand pédagogue
Russe Zakhar Bron dans des cours mémorables sur la sonate de
Ravel avec ma meilleure amie, la violoniste Elisabeth Deletaille ou
un cours privé improvisé à Anvers avec Mstislav
Rostropovich dans sa loge la veille d'un de ses concerts. Avec la violoncelliste
Marie Hallynck nous lui avons joué la sonate de Debussy. Les
nombreuses images qu'il nous a données ou l'entendre lui-même
au piano montrer des exemples était fascinant !"
Éliane Reyes est lauréate de plusieurs concours internationaux
(concours international de Montréal, Clara Schumann à
Düsseldorf, concours Maria Canals en musique de chambre) et a accompagné
en 2005 et 2009 les violonistes au concours Reine Elisabeth ..."Les
concours sont "un mal nécessaire mais pas indispensable".
Le fait d'arriver en finale du concours international de Montréal
en 2004, du Clara Schumann de Düsseldorf (96) ou même de
remporter celui d'Ettlingen en 1995 ou le "Cervantes" à
la Havane n'ont pas eu d'incidences sur ma carrière. En revanche,
ils m'ont aidé à gérer le stress des concerts car
lorsqu'on passe des épreuves d'une telle compétivité,
le trac diminue fortement lorsqu'on retrouve les salles de concerts
sans "juges" par la suite. Même si nous sommes toujours
jugés, ça n'a pas le même impact et le plaisir prend
le dessus. Quant à l'accompagnement du concours R.E, j'essaie
de soutenir les candidats, étant passée par ces épreuves
et ressentant leurs angoisses. J'essaie de jouer le rôle apaisant
d'une grande soeur. Ma participation précédente dans ce
grand concours en tant que concurrente, bien qu'elle ait été
un "échec"puisque je n'ai pas atteint le seuil de la
finale, m'a permis d'être repérée par Paul Badura-Skoda
et de pouvoir justement accompagner ce concours grâce à
ma prestation lors du concours de piano solo... J'ai eu 3 finalistes,
Soyoung Yoon, Lorenzo Gatto et Suyoen Kim, cette année 2009 qui
se sont hissés dans le "top 6",ce qui est un fait historique
dans l'histoire de ce concours qu'un(e) accompagnatrice a 3 finalistes
classés ! "(voir deux vidéos plus bas dans cette
page).
iEliane Reyes, depuis ses débuts avec lorchestre du Concertgebouw
dAmsterdam et du festival Tibor Varga à lâge
de 11 ans, sadonne à une carrière de soliste et
de chambriste qui ne cesse de susciter ladmiration de ses partenaires,
du public et de la presse. Parmi ses prestations récentes, pour
la saison 2008-2009, son interprétation au "Bozar"
de Bruxelles du Concerto n°5 "L"Empereur" de Beethoven
avec le BPO, Festival de Wallonie, Nuits musicales de Beloeil, au Festival
de Nohant, Flâneries musicales de Reims, au Parlement Européen
de Luxembourg, au Festival David Oistrakh en Estonie, au Festival Albustan
au Liban ainsi quà Berlin....Interrogé sur les lieux
où elle aime particulièrement jouer et ses meilleurs souvenirs
de concerts, elle en cite de très nombreux :"Je pense
plutôt qu'ils sont liés à des souvenirs indélébiles...comme
le Concertgebouw d'Amsterdam où j'ai eu la chance de jouer à
l'âge de 10 ans le concerto en ré majeur de Haydn sous
la direction de Sergiu Commissiona, le 6ème concerto de Beethoven
avec l'orchestre philharmonique de Liège sous la direction de
Rudolf Barshai, le festival David Oistrackh en Estonie avec Antal Szalai,
le triple concerto de Mozart avec Jean-Claude Vanden Eynden et Alexander
Melnikov à Bruxelles, les Flâneries Musicales de Reims
avec tout un récital Nicolas Bacri en 2008 et la création
à cette occasion de la "sonatina lirica" avec Ronald
Van Spaendonck...un concert en duo avec Misha Maisky et un autre,toujours
en Belgique,avec José Van Dam restent des moments inoubliables,
gravés dans ma mémoire à tout jamais ! J'ajoute
de très bons souvenirs d'un concert avec Fanny Clamagirand et
la sonate de Franck l'an dernier , un concert au Luxembourg avec la
violoniste Laurence Koch en présence de Simone Veil que j'ai
pu rencontrer, un concert au CNSM de Paris avec la classe de direction
d'orchestre dans un mouvement du concerto de Ravel dirigé par
Lionel Bringuier, mon passage à l'émission "l'école
des fans" chez Jacques Martin en 1987(voir vidéo plus
bas)".
Et elle se réjouit de nombreux concerts à venir :"
Un concert le 18 novembre à Varsovie avec Lorenzo Gatto, le
1er décembre à Rome au palais Farnèse avec Florent
Heau, des récitals à Moscou-Kiev, St-Pétersbourg
en mars 2010, un concert avec le prestigieux quatuor Parkanhy (ancien
quatuor Orlando) au festival de Val-Dieu en Belgique,un concert en trio
avec Henri Demarquette et Florent Heau au festival des Forêts..."
Parallèlement à son activité de concertiste Eliane
Reyes enseigne au CNSM de Paris et au Conservatoire Royal de Musique
de Bruxelles, une activité qui exige une organisation bien planifiée
: " Le lundi et le mardi, j'enseigne la musique de chambre au
conservatoire Royal de Bruxelles et je travaille mon piano en soirée.
Le jeudi je suis au CNSM toute la journée pour enseigner le piano
complémentaire. C'est très enrichissant de transmettre,
on apprend aussi beaucoup en voyant les défauts ou les qualités
des autres. J'essaie de les accompagner dans leurs démarches
artistiques, je suis un professeur encourageant la liberté personnelle,
je n'essaie pas d'imposer mes idées."
Actualité été 2011
Eliane fera ses débuts au Japon, en récital, à
Tokyo le 23 septembre 2011 (avec entre autre du Tansman).
en attendant, elle sera en concert ce 5 juillet 2011 au festival de
Wallonie à Namur et le 6 juillet à Choisy-au-Bac (festival
des fôrets, Compiègne) avec le violoniste Lorenzo Gatto
ils étaient partenaires pour la tournée "Rising Stars"
2010/2011)
Parmi d'autres concerts, un récital Liszt le 6 août prochain
aux "nuits musicales" au château de Seneffe (Belgique).
Son répertoire, son interprétation...
Eliane
Reyes, compagne du compositeur français Nicolas Bacri, confie
que son répertoire de prédilection est la musique française
:"Je me sens proche des sonorités à la fois "voilées","perlées",
les utilisations de la pédale en demi-teinte, le raffinement,
la sensualité et l'humour (chez Milhaud, Poulenc, Chabrier entre
autres)...". Quant à son programme idéal de concert...."En
musique de chambre, il serait constitué du quintette de Fauré
en ré, du concert de Chausson...mais aussi d'autres oeuvres moins
jouées tels les quintettes de F.Schmitt ou Louis Vierne. Mon
"programme de rêve" pour violon et piano serait constitué
de la 3ème sonate de Martinu, 3ème sonate d'Enescu, sonate
de Franck, Sonate en sol de Ravel. Dans le genre des mélodies,
je verrais bien un concert agrémenté des 3 love songs
de Nicolas Bacri :-), des 5 mélodies populaires Grecques de Ravel,
de mélodies de Roussel, de mélodies de Poulenc (surtout
"les ponts de C"), du recueil Vannier de Debussy. Et en récital
: Ravel : prélude, menuet antique et menuet sur le nom de Haydn,
suivi de la "rapsodie Espagnole" ; Debussy: images 2ème
cahier ; Fauré : 3 romances sans paroles ; Bacri 2ème
sonate J'ai eu l'occasion de jouer ce programme en récital et
l'affectionne particulièrement. Sinon, la littérature
pianistique étant tellement vaste, comment résister aussi
à Mozart, Schumann, Brahms... Je me sens par contre moins attirée
par Bartok, Prokofiev, Beethoven... j'ai moins de plaisir à les
jouer."
Parmi ses partenaires réguliers de musique de chambre figurent
Fanny Clamagirand, Elisabeth Deletaille, Henri Demarquette, Amanda Favier,
Elsa Grether, Marie Hallynck, Florent Heau, Frédéric Pélassy,
Gabrielle Philipponet, Antal Szalai, Ronald van Spaendonck , Sébastien
Walnier, les quatuors Danel et Elysée... Elle est également
la pianiste du trio Agapé. En outre, elle sest produite
exceptionnellement avec Marc Coppey, Misha Maisky,François-Joël
Thiollier, José Van Dam..."J'apprécie particulièrement
les clarinettistes Ronald Van Spaendonck et Florent Héau pour
leur ouverture sur la musique, leur bonne humeur...nous avons concocté
un programme de concert incluant des oeuvres de musique de films ou
reliant musique de film et musique classique (comme la sonate de Nino
Rota pour clarinette et piano) : ça fait du bien de sortir un
peu des sentiers battus. J'aime beaucoup aussi jouer avec Frédéric
Pélassy, musicien très raffiné et tellement humain!
Mon trio "Agapé me tient aussi beaucoup à coeur (avec
la violoniste Elsa Grether et la violoncelliste Béatrice Reibel)..."
Interrogée sur sa façon de travailler, Eliane Reyes
confie :"La mémoire est ma hantise car plus on joue en
musique de chambre, plus on apprend différemment une partition.
Sachant que le texte sera toujours un support, on fait plus attention
à d'autres aspects en priorité alors qu'en récital,
en ce qui me concerne, j'essaie d'abord de consolider la mémoire
avant la vue d'ensemble des oeuvres. Ce qui n'est pas nécessairement
bon...mais on ne choisit pas son talon d'Achille. Je travaille beaucoup
avant d'aller me coucher car l'assimilation continue à faire
son chemin durant la nuit. Quant aux styles musicaux, j'essaie de m'inspirer
des nombreuses masterclasses suivies dans ma vie (avec G.Sebök,
M.Perahia, M.Pressler...) et lire beaucoup sur la vie des compositeurs,
les re-situer dans le contexte de leur époque, écouter
d'autres oeuvres, analyser la partition...mais plus encore, c'est une
question de "ressenti", la "musique" ne s'apprend
pas, elle se vit."
En tant qu'auditrice Eliane Reyes écoute parfois d'autres musiques
que la musique classique mais apprécie avant tout d'écouter
d'autres pianistes : "J'écoute la bonne variété
française (Nougaro, Ferré, Ginette Reno, Reggiani...jusqu'à
Jonasz, Polnareff...actuellement j'aime bien Maurane, Olivia Ruiz...),
j'écoute du jazz par période mais sinon, plutôt
du classique. Ecouter d'autres interprètes dans les oeuvres que
l'on travaille est utile mais vient après avoir mis en place
sa propre vision de l'oeuvre sinon, le risque d 'imitation peut prendre
le dessus... Et bien entendu, assister à des concerts d'interprètes
reste capital pour tout artiste ! Je me rappelle d'un récital
de Sviatoslav Richter en Belgique ou d'un autre de P.Tortellier dans
"don Quichotte"...mais citer tous les concerts inoubliables
seraient trop long !"
Ses autres centres d'intérêts sont, dit-elle, assez limités...
"entre enfants, travail quotidien pianistique, l'enseignement
et...l'amour ! :-) Mais j'aime aller aux musées dès qu'une
occasion se présente et je viens de découvrir le nouveau
musée Magritte à Bruxelles et le musée Eric Satie
à Honfleur, à recommander chaleureusement !"
Il est vrai que le planning à venir d'Eliane Reyes est très
chargé aussi car outre ces concerts et les cours donnés
à ses élèves, quatre disques sont en cours de sortie,
le premier avec le clarinettiste Ronald Van Spaendonck (voir ci-dessous)
et trois autres qui sortiront en 2010.
Ecouter...
Nicolas Bacri
Piano Music
Prélude et fugue op. 91
Sonate n°2 op. 105
Diletto classico op. 100 n°1, 2 et 3
Deux Esquisses lyriques op. 103 | Petit prélude
L'Enfance de l'Art op. 69 n°1 Petites variations sur un thème
dodécaphonique op. 69 n°3
Eliane Reyes, piano
Ce disque est le nouveau "bébé "
de la pianiste Eliane Reyes, ainsi le présente-t-elle parfois,
il est vrai qu'il s'agit là du fruit de son union tant
dans la vie que musicalement avec le compositeur Nicolas Bacri
et cet album s'avère un bien joli bébé certes
au caractère assez tourmenté et sombre cependant
compensé par une certaine sérénité
et quelque humour.
Un bébé qui nait au son d'un prélude qui
immédiatement capte l'attention par un premier accord très
résonnant, ainsi pourrez-vous le constater dans une des
vidéos plus bas dans la page sur le disque . Un bébé
qui cumule en fait nombreux gènes des styles de musique
qui l'ont précédé puisque dans le livret
il est rapporté :" dans "Notes étrangères",
son ouvrage de réflexion esthétique sur sa situation
comme compositeur daujourdhui, Nicolas Bacri déclarait
: «Ma musique nest pas néoclassique, elle est
classique car elle retient du classicisme ce quil a dintemporel
: la rigueur de lexpression. Ma musique nest pas néoromantique,
elle est romantique car elle retient du romantisme ce quil
a dintemporel: la densité de lexpression. Ma
musique est moderne, car elle retient du modernisme ce quil
a dintemporel : lélargissement du champ de
lexpression. Ma musique est postmoderne, car elle retient
du postmodernisme ce quil a dintemporel : le mélange
des techniques dexpression.»"... bref un
enfant de l'art très expressif qui sait déjà
fort bien se faire comprendre car ne reniant pas ses "ancêtres"
ni ses contemporains et n'adoptant pas un langage totalement différent
bien que très personnel, ainsi pourrez-vous vous en rendre
compte dans deux vidéos et le widget qui vous permettront
d'en découvrir des extraits...cliquez
ici pour lire la suite, voir les vidéos et écouter
les extraits
Nouveau : paru en décembre 2010
A découvrir le tout nouveau disque de la
pianiste Eliane Reyes
et par la même occasion découvrir un compositeur "contemporain"
français d'origine polonaise : Alexandre Tasman(1897-1986)
Pour en savoir plus sur ce compositeur je vous invite à visiter
deux pages internet qui lui sont consacrées : une sur le site
musimem...cliquez
ici et l'autre un peu plus brève sur le site de l'IRCAM...cliquez
ici
Ce disque comporte :
Les 24 intermezzi : quatre recueil de six pièces qui sont comme
le journal musical intime du compositeur durant la seconde guerre mondiale,
les deux premiers ont été écrits à Paris
alors qu'il était mobilisé et les deux derniers à
Nice alors que le compositeur espérait son exil aux USA. Ces
pièces sont considérées comme le chef d'oeuvre
pianistique d'Alexandre Tansman "Ces pièces semblent
faire écho au 24 préludes de Chopin tant le compositeur
semble ici vouloir créer des pièces gouvernées
par l'unité de sentiment, dans un cadre condensé."
indique Gérald hugon auteur du livret.
Complète ce programme une "petite suite" qui mérite
éffectivement bien ce nom puisqu'elle ne dure guère plus
de 7 minutes et comporte sept courtes pièces que le compositeur
écrivit à l'âge de 22 ans. Enfin la Valse-Impromptu
qui clot ce disque n'est guère plus longue : 1 minute 46 seconde...
écrite en 1940 pour répondre à une commande des
archives internationales de la Danse elle est dédiée à
la danseuse étoile de l'Opéra de Paris Lysette Darsonval.
Pour vous procurer le disque cliquez sur l'image au dessus
A voir
Malcolm Arnold(1921-2006)
Bohuslav Martinu(1890-1959)
Nicolas Bacri(1961)
Pierre Sancan(1916-2008)
Raymond Chevreuille(1901-1976)
Marcel Poot(1901-1988)
Joseph Horowitz(1926)
Sonatines pour clarinette et piano
Eliane Reyes, piano
Ronald Van Spaendonck, clarinette
Sans doute la définition du mot "sonatine"
dans le dictionnaire de la musique Larousse mériterait-elle
une petite mise à jour, si ce n'est peut-être déjà
le cas depuis l'édition 2005, car on peut y lire :"diminutif
de sonate, ce terme déjà employé auparavant
vers le début du 19ème siècle pour désigner
des oeuvres de même forme et de même caractère
que la sonate mais en général plus courtes et plus
faciles.[...] Le terme a survécu jusqu'au début
du 20ème siècle" or c'est un terme qui
survit encore dans la seconde moitié du 20ème siècle
et même au 21ème siècle comme le montre ce
nouveau disque regroupant plusieurs sonatines récentes
pour clarinette et piano dont l'une date de 2008. En outre ces
sonatines si elles sont effectivement courtes ne peuvent guère
être qualifiées de faciles mais plutôt de "concentré
de talent". Sonatine c'est paraît-il aussi le nom d'une
rue à Bruxelles, pays précisément où
sont nés le clarinettiste Ronald Van Spaendonck et la pianiste
Eliane Reyes et quelques compositeurs d'oeuvres retenues pour
cet album. Certains d'entre eux sont peu réputés
et les deux musiciens qui les défendent avec un enthousiasme
contagieux nous permettent de découvrir effectivement le
talent de ces compositeurs à partir de ces "petites"
oeuvres où l'humour cotoient le lyrisme.
La pianiste Eliane Reyes a bien voulu répondre, en complément
aux questions sur son parcours à quelques autres questions
au sujet de ce disque ...cliquez
ici pour lire ses réponses et écouter un
extrait
Eliane Reyes sera en concert :
dans le cadre de la Saison Blüthner
Eliane Reyes, piano lundi 9 mai 2011 à 20h
Athénée Théâtre Louis-Jouvet
7, rue Boudreau . 75009 ParisEliane Reyes est la quatrième
pianiste invitée cette année par la Saison Blüthner
et le thème de son récital est "Au fil de l'eau".
Les compositeurs français seront à l'honneur: Ravel
et ses ruisselants Jeux d'eau, Debussy par la légère
et fougueuse Isle Joyeuse, ainsi que Nicolas Bacri dont la pianiste
exécutera la 2ème sonate, uvre d'une grande exigence
technique et musicale de laquelle nous avons tout à découvrir...cliquez
ici pour en savoir plus
Vidéos à voir :
Soyoung Yoon et Eliane Reyes au concours Reine Elisabeth
Lorenzo Gatto et Eliane Reyes au concours Reine Elisabeth
Eliane Reyes à l'école des fans
En savoir plus
Visitez le site internet d'Eliane Reyes...cliquez
ici