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Sonatines pour clarinette et piano
Malcolm
Arnold(1921-2006)
Bohuslav Martinu(1890-1959)
Nicolas Bacri(1961)
Pierre Sancan(1916-2008)
Raymond Chevreuille(1901-1976)
Marcel Poot(1901-1988)
Joseph Horowitz(1926)
Sonatines pour clarinette et piano
Eliane Reyes, piano
Ronald Van Spaendonck, clarinette
Sans doute la définition du mot "sonatine"
dans le dictionnaire de la musique Larousse mériterait-elle
une petite mise à jour, si ce n'est peut-être déjà
le cas depuis l'édition 2005, car on peut y lire :"diminutif
de sonate, ce terme déjà employé auparavant
vers le début du 19ème siècle pour désigner
des oeuvres de même forme et de même caractère
que la sonate mais en général plus courtes et plus
faciles.[...] Le terme a survécu jusqu'au début
du 20ème siècle" or c'est un terme qui
survit encore dans la seconde moitié du 20ème siècle
et même au 21ème siècle comme le montre ce
nouveau disque regroupant plusieurs sonatines récentes
pour clarinette et piano dont l'une date de 2008. En outre ces
sonatines si elles sont effectivement courtes ne peuvent guère
être qualifiées de faciles mais plutôt de "concentré
de talent". Sonatine c'est paraît-il aussi le nom d'une
rue à Bruxelles, pays précisément où
sont nés le clarinettiste Ronald Van Spaendonck et la pianiste
Eliane Reyes et quelques compositeurs d'oeuvres retenues pour
cet album. Certains d'entre eux sont peu réputés
et les deux musiciens qui les défendent avec un enthousiasme
contagieux nous permettent de découvrir effectivement le
talent de ces compositeurs à partir de ces "petites"
oeuvres où l'humour cotoient le lyrisme.
La pianiste Eliane Reyes a bien voulu répondre, en complément
aux questions sur son parcours(voir ici)
à quelques autres questions au sujet de ce disque :
Comment est né ce projet de disque
avec Ronald Van Spaendonck ?
Ronald Van Spaendonck est un artiste "Buffet-Crampon",
bien connu du public belge et clarinettiste hors-pair ! Son cd
paru chez Harmonia Mundi il y a quelques années avec Alexandre
Tharaud est une pure merveille ! Notre premier concert ensemble
remonte à 1995 dans le festival d'Alexandre Tharaud justement
en France.
Nous avons Ronald et moi enregistré un premier cd ensemble
en 2005 d'oeuvres de Michel Lysight (Enigma) avec un autre clarinettiste,
Jean-Marc Fessard. Ronald est devenu un ami très proche
et nous nous appelons chaque semaine. L'idée de ce disque
est venue tout d'abord de l'expérience de concerts de ce
programme du CD.
Dans votre discographie on trouve une
majorité de disques enregistrés avec des clarinettistes,
est-ce une volonté délibérée de votre
part , quappréciez-vous dans laccompagnement
de cet instrument ?
Après le piano, la clarinette est mon instrument préféré,
suivie du violon, de l'alto, du violoncelle... J'apprécie
la sonorité de velours qu'ont particulièrement Ronald
et Florent Héau leur timbre me touche énormément...puis
les clarinettistes ne se prennent pas la tête, c'est un
plaisir de travailler avec eux ! Quant au violon,le répertoire
est évidemment fascinant ! C'est mon trio de coeur.
Votre disque comporte des sonatines de
compositeurs du vingtième et vingt-et-unième siècle,
qui a déterminé le programme du disque, et notamment
pourquoi est-ce la forme sonatine qui a été choisie
?
Tout d'abord parce qu'elles sont moins jouées que les
"sonates". Leur minutage étant plus court aussi,
elles plaisent beaucoup en concert. Cela a commencé avec
la sonatine de Malcolm Arnold que nous avons jouée en premier
il y a au moins 8 ans. Ensuite, nous avons rajouté aux
concerts la sonatine de Josef Horovitz-avec qui nous avons travaillé
cette sonatine il y a 3 ans chez lui à Londres !- suivie
bien sûr de la sonatine de Martinu. Il fallait une unité
pour convaincre Fuga Libera de ce projet et l'idée "sonatine"du
20èmeauquel s'ajoute donc une sonatine du 21ème
siècle a plu. Nous défendons beaucoup Ronald et
moi les compositeurs actuels et cela allait tout à fait
dans la lignée de nos convictions.
Il est relaté dans le livret quà
Bruxelles il existe une rue de la sonatine (à côté
d'une rue de la Sérénade) y-a-t-il ainsi nombreuses
autres rues à dénomination musicale ou sont-elles
uniques ? et ontelles une localisation particulière
par rapport à des lieux musicaux ?
Il n'y en a pas beaucoup....à Verviers, il y a la rue
de l'Harmonie, la rue du Concerto (à Hersaux, un petit
village)...mais je n'en connais pas d'autres. Sinon bien sûr
il y a des rues de compositeurs belges (rue Fétis, rue
Ysaye, rue César Franck, place Vieuxtemps...)
Dans cette sélection, figurent
notamment deux très belles sonatines de compositeurs peu
réputés : dun compositeur Belge, Raymond Chevreuille
et de Pierre Sancan pouvez-vous nous en parler plus particulièrement,
ce dernier étant décédé en 2008 avez-vous
eu aussi loccasion de travailler avec lui ?
Malheureusement je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer Pierre
Sancan mais sa sonatine fait partie du panthéon des clarinettistes.
C'est une très belle oeuvre.
Quant à Poot et Chevreuille, c'est le premier enregistrement
mondial, la partition de Chevreuille n'étant même
pas éditée au moment où nous l'avions travaillée.
J'ai pu obtenir finalement qu'elle soit éditée tout
récemment au cebedem. Le concerto pour piano de Raymond
Chevreuille (qui a été imposé au concours
R.E) est magnifique et si rarement joué !
Marcel Poot est semble-t-il bien connu
du public belge mais moins en France, comment expliquez-vous que
sa réputation nait pas dépassé la frontière
?
On peut dire que Marcel Poot est un compositeur au métier
solide mais qui n'est pas toujours inspiré et, bien sûr
cela entre en jeu dans l'oubli dans lequel il est un peu tombé
aujourd'hui... Mais cela n'explique pas tout. Marcel Poot comme
tous les compositeurs belges les plus brillants de sa génération
a connu un succés mérité et international
dans les années 30 mais si son étoile a pâli
au début des annees soixante en conséquence de la
vague sérielle qui a déferlé sur les compositeurs
européens de toutes les générations, il ne
fut pas le seul, et on peut regretter que des compositeurs de
la valeur de Absil, Chevreuille et Legley en aient pâti
autant que lui. Je crois que ses meilleures oeuvres referont surface
progressivement.
Vous
avez travaillé avec Joseph Horowitz(voir photo ci-contre),
pouvez vous également relater le regard quil a eu
sur votre travail sur ses uvres, était-ce sur cette
sonatine ou d'autres uvres ?
Tout à fait ! Nous lui avons d'ailleurs envoyé
le pré-mastering et nous avons fait 2 tout petits changements
selon ses conseils. Avant l'enregistrement, il a pris soin de
nous communiquer par mail tous les tempi désirés
et ses souhaits pour que cette version soit la plus fidèle
à ses convictions.
Vous êtes la compagne du compositeur
Nicolas Bacri dont figure une des uvres sur votre disque,
vous a-t-il donné de nombreux conseils sur son interprétation
Nicolas a assisté à l'enregistrement de sa sonatine
et il fait aussi la direction artistique de mon cd Tansman, en
cours, pour Naxos. Bien évidemment ses conseils nous ont
beaucoup aidés et nous avons également partagé
des réflexions, amenant parfois à modifier quelques
détails dans la partition. J'ai toujours eu l'habitude
de travailler avec des compositeurs vivants et plusieurs m'ont
dédié des oeuvres (Benoît Mernier, Michel
Lysight, Raymond Micha, Guy-Philippe Luypaerts, Jacques Leduc...).
Nicolas a un projet de me dédier une oeuvre pour piano
mais je ne sais pas encore laquelle...
Et vous même que pensez-vous plus
particulièrement sur cette sonatine dont vous êtes
dédicataire avec Ronald Van Spaendonck ?
Lorsque nous lui avions dit Ronald et moi qu'un cd sonatine
était presque concrétisé, nous lui avons
demandé s'il aurait envie de nous en écrire une.
Il a accepté et nous avons reçu l'aide de la communauté
française de Belgique pour la commande de cette sonatine.
Nicolas a écrit là une de ses partitions les plus
lyriques et tonales et alors même qu il était encore
en train de l'écrire il m'a fait part de sa surprise et
même d une certaine frayeur qu'il en concevait. Non pas
à cause de ce que pourraient en dire ses collègues
les plus orthodoxes mais par rapport à la difference certaine
entre cette oeuvre et ses propres oeuvres écrites auparavant.
C 'est pour cela que peu après avoir entendu son oeuvre
en concert il a concu immediatement une sorte d'anti sonatina
lirica : la sonatina lapidaria.
Pourquoi navez vous pas enregistré
le « contrepied » de cette sonatine , la sonatine
lapidoria ?
Pour la raison qu'elle a été terminée après
la lirica, alors que le programme rendu pour le cd dans le dossier
avait été arrêté par la communauté
française ,la firme de disque et non-modifiable.
Et nous étions aussi tenus par une question de minutage.
Pour écouter avec
l'aimable autorisation du label Fuga Libera
et du compositeur Nicolas Bacri Sonatina lirica
de Nicolas Bacri par Eliane Reyes, piano et Ronald Van
Spaendonck
cliquez sur le triangle du lecteur ci-dessous
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