Paloma Kouider
Merci à Paloma Kouider d'avoir répondu aux questions
de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
Paloma
Kouider est née le 4 novembre 1987 dans lYonne. D'aussi
loin qu'elle s'en souvienne, la musique a toujours empli les murs de
la maison de son enfance..." De la musique classique essentiellement,
mais aussi du jazz : la trompette de Miles Davis, le piano d'Art Tatum
ou le saxo de Charlie Parker ont fait partie de mon initiation musicale.
Les sons musicaux venaient aussi du piano de ma mère, pianiste
amatrice, qui aimait jouer quelques valses de Brahms ou de Chopin le
soir, alors que je commençais à m'endormir. J'écoutais
religieusement et observais attentivement. Un jour, subitement, aux
sons de la Marche Turque, j'eus l'envie de jouer, de poser mes doigts
sur le clavier comme elle. La suite fut toute naturelle : elle m'installa
sur ses genoux et avec une patience infinie, m'enseigna ce qui me semblait
déjà être une science. Je ne savais pas encore lire,
ni les mots, ni les notes
La mémoire seule, auditive, digitale
et visuelle, me guida. L'expérience était grisante et
relevait un peu du défi. C'est sans doute là une des causes
de ma persévérance. "
Elle prend ses premiers cours de piano au conservatoire de Troyes "Après
ceux que je reçus de ma mère, ils étaient pour
moi une cause de grande excitation. Je m'y rendais au pas de course,
imaginant déjà les couleurs qu'allait utiliser mon professeur
afin de mettre en valeur les différentes voix de la pièce
que j'étais en train d'apprendre, les images qu'il allait utiliser.
"
Peu de temps après Paloma Kouider est admise au conservatoire
national de région de Saint-Maur-des-Fossés dans la classe
d'Anne-Marie de Lavilléon...." J'ai immédiatement
été séduite par cette femme qui avait des allures
de grand-mère bienveillante au regard vif. Elle avait le don
de choisir des pièces qui m'allaient bien, tout en plaçant
la barre toujours plus haut, si bien que je gravis les échelons
qui constituent un cursus scolaire classique un peu plus vite que prévu.
Ancienne élève de Lucette Descaves, son approche de la
musique française tout particulièrement était très
intéressante. Elle me fit jouer le dernier des huit préludes
de Messiaen, " Un reflet dans le vent " au " Tournoi
de la musique " à la Maison de la Radio, qui fut ma seule
et unique expérience du genre ! L'organisation était assez
solennelle : un jury d'environ trois personnes qui siégeait sur
la scène du studio Charles Trenet, donnait le top départ
de la sorte : " quatre, trois, deux, un, c'est à vous !
" ! Lorsqu'on a huit ans, on en retient l'aspect ludique certes,
mais on comprend également que la musique a à voir avec
un grand sérieux et une rigueur à toute épreuve.
Une belle leçon ! j'ai eu également la chance de suivre
dans ce conservatoire des cours de formation musicale avec un professeur
extraordinaire, Didier Courty, auquel je dois beaucoup"
Elle donne son premier récital à l'âge de dix ans
:"Comme ce premier récital me semble lointain ! Le Festival
" Musique en Othe " organisait des concerts dans différentes
églises de la région, une région suffisamment bucolique
pour permettre ce genre de manifestations. Je me retrouvai donc dans
une magnifique église, avec robe blanche et boléro -c'est
à cette occasion que j'appris le nom exact de ces petits gilets
très courts, non ajustés : qu'ils portent le titre même
du chef-d'uvre le plus connu de Ravel m'a intriguée pendant
longtemps ! Le programme du concert était composé d'uvres
de Bach, Scarlatti, Prokofiev et Beethoven et se terminait par une petite
composition que j'avais écrite pour l'occasion, intitulée
" Libertade ". Je compris lors de cette première apparition
" sérieuse " en public, qu'un musicien recevait une
certaine énergie, non quantifiable mais bien perceptible, du
public et qu'il faisait partie de son rôle de la recevoir d'une
certaine façon. J'étais il faut dire bien entourée
: famille, amis, instituteurs
L'intensité de ces moments
fut sans doute ce qui m'a le plus frappée. Les sourires également.
"
Paloma Kouider obtient quatre Médailles dOr denseignement
supérieur de musique à lâge de douze ans.
A 13 ans, elle obtient un Premier Prix de Perfectionnement à
lunanimité avec les félicitations du jury. Elle
suit pendant deux ans la classe de musique de chambre de Paul Meyer
et dEric Le Sage au
CNR de Paris..."Passer deux ans dans cette classe m'a permis
de rencontrer un grand nombre de musiciens et de me frotter à
différents types de formation, ce qui est très important
: violon/piano, clarinette/piano, alto/piano, trios
Ces rencontres
impliquaient une adaptation constante : la musique de chambre est aussi
une aventure, une rencontre entre plusieurs natures humaines entre lesquelles
il s'agit de trouver un dénominateur commun sans pour autant
gommer leur idiosyncrasie. Mettre son énergie au diapason de
celles de ses partenaires, respirer à l'unisson, voilà
qui demande un véritable investissement et qui nécessite
un engagement très poussé. Eric Le Sage et Paul Meyer
étaient là pour nous le rappeler. "
Les années qui ont suivi cette formation au CRR de Paris "prirent
rapidement la tournure d'une traversée du désert"
confie Paloma Kouider : "J'avais envie d'expérimenter
la solitude, envie de me hisser seule, avec les outils que j'avais peu
à peu amassées, en haut de la montagne, de découvrir
moi-même la source. La montagne était escarpée et
le bâton de sourcier m'a parfois fait défaut. Mais comme
le dit si bien Heinrich Neuhaus dans son ouvrage "L'Art du piano"
: " La base la plus solide, pour ne pas dire unique, de la connaissance,
surtout pour celui qui se destine à l'art, est celle que l'on
acquiert par ses propres moyens et par sa propre expérience.
" Dans le désir d'approfondir ce que recouvre la notion
de long terme, je me mis en tête de monter la Hammerklavier et
la deuxième Sonate de Brahms. Deux pavés. Que je donnai
en concert plusieurs fois, en première et seconde partie d'un
même programme ! J'aimais passionnément ces deux sonates
: l'une et l'autre se complétaient, se répondaient, me
permettaient de comprendre ce que l'autre me cachait. "
En
2004, Paloma Kouider est remarquée par Marie-Paule Dallier, Présidente
des concerts « Nouveaux Virtuoses » lors dun récital
où elle joue lopus 106 de Beethoven, « Hammerklavier
». Cest ainsi quelle donne son premier récital
parisien à la Salle Cortot le 23 novembre 2005 et quelle
est invitée à plusieurs reprises dans différentes
émissions radiophoniques : « Dans la cour des grands »
et « Génération
jeunes interprètes
», toutes deux présentées par Gaëlle le Gallic
; « De si de la » présentée par Anne-Charlotte
Rémond, « Un mardi idéal » présentée
par Arielle Butaux et « Les enfants de la musique » présentée
par
Emmanuel Davidenkoff...."Je dois beaucoup à Marie-Paule
Dallier. Lorsque nous nous sommes rencontrées, j'étais
en première au lycée Racine et travaillait seule depuis
un an et demi. C'est elle qui m'a fait rencontrer Serguei Markarov ;
elle qui m'a offert mes premiers concerts dans de belles salles : Cortot
en 2005, Gaveau, l'Unesco
; elle qui m'a permis de faire mes premiers
pas à la radio sur France musique... Son énergie était
communicative. " Nouveaux virtuoses ", qui continue de vivre
grâce à l'action de Francis Valluet, est une association
à son image : vivante. Les concerts ont lieu dans de belles salles,
les musiciens sont choyés, l'organisation est de grande qualité.
Surtout, chaque concert est l'occasion d'une rencontre intergénérationnelle
puisque l'entrée est libre pour les étudiants et qu'ils
sont nombreux à répondre à l'appel. Dernièrement,
l'association a invité mon trio, le Trio Karénine, à
se produire dans la salle du Nouveau siècle de Lille. Un moment
magique. "
En juillet 2006, Paloma Kouider obtient le Diplôme Supérieur
dExécution de lEcole Normale de Musique de Paris,
classe de Sergueï Markarov, pianiste nommé « World
Unesco Artist »."Serguei Markarov, qui me fut donc présenté
par la regrettée Marie-Paule Dallier, alors présidente
de l'association " Nouveau Virtuoses ", m'a appris l'essentiel
de ce qu'on appelle l' " école russe " : respecter
le texte, canaliser son énergie, ne jamais considérer
les difficultés techniques comme des embûches, construire
la polyphonie, se faire flûte, hautbois, violons, orchestre
Que les phrases soient de véritables phrases, avec un début
et une fin, que le rythme soit inébranlable, l'harmonie, pleine
! Le travail quotidien devient un univers à part, totalement
orienté sur la recherche de la densité de l'expression
musicale".
Elle perfectionne sa formation de soliste en suivant des cours dinterprétation
avec Lev Naoumov, Michel Béroff, Anne Queffélec, Vladimir
Kraïnev, Dan Thai Son, Leslie Howard et Claude Helffer. Ce dernier,
avec qui elle étudie pendant trois ans, lui transmet son goût
pour la musique contemporaine et il nest pas rare quune
création figure dans ses programmes...."La rencontre
de personnalités musicales très différentes procure
de belles bouffées d'oxygène. C'est explorer des conceptions
sûres, des idées mûres mais aussi des expériences.
Les pianistes avec lesquels j'ai épisodiquement travaillé
m'ont fait comprendre qu'il y avait de nombreux cheminements possibles
quand on est musicien. Tous les chemins mènent à Rome
mais certains sont plus escarpés que d'autres
Ma rencontre
avec Claude Helffer s'est faite de manière assez inattendue :
à douze ans, je préparai le morceau imposé de mon
prix, les premiers et deuxièmes préludes de Dutilleux,
et m'aperçus que ce pianiste dont je connaissais les enregistrements
de Mikrokosmos de Bartok et son intégrale Debussy, était
le dédicataire de l'un de ces deux préludes, " Sur
un même accord ". Ni une ni deux, je cherche son numéro
de téléphone dans l'annuaire, le trouve et l'appelle.
Lorsqu'il me demande si je suis étudiante, je réponds
spontanément par l'affirmative. Très gentiment, il accepte
de me recevoir. Le jour J, l'anxiété se fait sentir
Qu'allait-il penser de cette fillette qui avait eu le toupet de se prétendre
étudiante ? Comme il avait un grand sens de l'humour, cela le
fit rire
et ce fut le début d'une longue série de
" leçons d'interprétation ". J'assistai un peu
plus tard à ses " mardis " de la rue Mignet, auxquels
assistaient des personnes de toute génération. D'une grande
intelligence, fort de ses relations amicales avec bon nombre de compositeurs
contemporains, il expliquait comme nul autre des aspects parfois arides
et ardus d'uvres qu'il avait lui-même jouées avec
un sens de la précision et une rigueur époustouflante.
Le fait qu'il ait été polytechnicien et pianiste à
la fois n'a sans doute pas été étranger à
mon choix d'intégrer une classe préparatoire. Lui-même
incarnait la possible complémentarité de domaines différents,
aussi exigeants l'un que l'autre."
Effectivement, parallèlement à sa formation de musicienne,
Paloma Kouider a obtenu un baccalauréat littéraire avec
une mention Très Bien en 2005, ainsi que le 1er Prix de musique
au Concours Général des Lycées (session 2005).
Après trois années de classe préparatoire littéraire
(hypokhâgne et khâgne) au lycée Louis-le- Grand,
elle poursuit à présent ses recherches littéraires
en master à luniversité Paris 8 sous la direction
de Christian Doumet..."Mes études littéraires
m'apportent à la fois une discipline et une ouverture qui sont
essentiels à mon évolution artistique. Le contact avec
les textes littéraires, parfois épistémologiques,
la recherche d'éléments nouveaux, la lente maturation
des hypothèses, les moments d'excitation, ceux d'essoufflement
façonnent l'esprit d'une autre manière que le travail
pianistique. Le cheminement en dents de scie de la vie artistique est
contrebalancé par un autre type d'évolution, qui peut
être capricieux également : les deux évolutions
se répondent et me font passer par des sentiments extrêmes.
Les deux activités se nourrissent l'une l'autre d'une manière
qui ne peut qu'enthousiasmer. Une fois qu'on y a goûté,
il est difficile de faire marche arrière"
Paloma est lauréate de la Fondation Natixis-Banque Populaire
depuis 2007 et elle fait partie des « Révélations
classiques » 2008 de lAdami..."L'aide de la Fondation
Groupe Banque Populaire est inestimable : j'ai ainsi pu bénéficier
pendant trois ans d'une aide financière conséquente, qui
a servi notamment à la production de mon premier disque. Mais
l'aide ne se limite pas à cette seule action : la fondation accompagne
véritablement ses lauréats dans leur parcours, en faisant
part à ses membres de leur activité musicale par exemple.
L'aide de l'ADAMI n'est pas moins précieuse ! L'association nous
permet de nous produire dans des festivals réputés : à
Prades, un concert qui est traditionnellement enregistré et dont
est fait un disque de " promotion ", Aix-en-Provence
Les concerts sont fort sympathiques puisque nous sommes toujours huit
révélations (quatre instrumentistes et quatre chanteurs),
à nous partager la soirée. C'est aussi une occasion de
rencontrer d'autres jeunes musiciens puisque les révélations
ne se connaissent pas toujours ! "
Paloma Kouider joue régulièrement en public en France
(à Paris et en province : Festivals Pablo Casals, Polignac, Jeunes
talents, Château du Grand Jardin) et depuis 2002 à létranger
: Angleterre, Allemagne, Kazakhstan, Russie (Saint Pétersbourg,
au Philarmonic Hall dans le concerto pour deux pianos de Mozart), Japon
(dans le concerto de Grieg en 2005) et Suisse (Genève, Palais
de lAthénée)...Un lieu de concert est toujours une
intense découverte pour la jeune pianiste :" On croit
parfois le connaître lorsqu'on s'y est produit plusieurs fois
déjà, mais ce n'est jamais vraiment le cas : il reste
toujours des détails à découvrir, variables selon
les conditions. J'affectionne tout particulièrement les salles
qui reprennent le modèle du théâtre grec antique
ce qui est le cas de la salle du Nouveau siècle à Lille
par exemple. J'ai joué dans des salles à l'acoustique
exemplaire au Japon et en Russie, aux dimensions incroyables. Une humble
église au fin fond de la Champagne peut être aussi séduisante
les attributs sont simplement différents et l'atmosphère
s'en ressent, inévitablement. C'est là tout le piment
de notre métier, fait d'adaptation constante. "
Interrogée sur son meilleur souvenir de concert, Paloma Kouider
répond..."Je n'ai pas à proprement parler de meilleur
souvenir de concert : tous se complètent en traçant une
ligne plus ou moins marquée. Parfois, cette ligne est à
peine esquissée, parfois, elle est au contraire très appuyée.
Un concert vient toujours en compléter un autre dans une sorte
de prolongement constant. De même, un concert n'est à mon
sens jamais vraiment terminé : ce qu'on appelle la fin d'un concert
n'est que l'annonce du suivant. Pour qu'un concert soit réussi,
il faut plusieurs ingrédients. Quand tous sont réunis,
bien présents, dans des proportions satisfaisantes, alors peut
se produire ce qui finit par apparaître un miracle. Qui fascine.
"
Son répertoire
Paloma
Kouider confie que ses compositeurs de prédilection varient sans
conteste selon les périodes de sa vie et suivent son évolution
psychologique : "Petite, je vouais une admiration sans borne
à Mozart et Debussy. Bach m'était plus étranger.
Aujourd'hui, Bach et Beethoven se font de plus en plus présents.
Il y a un lien entre les expériences humaines et la compréhension
du langage d'un compositeur, j'en suis persuadée. Ensuite, nous
pouvons avoir des facilités à interpréter un compositeur
sans que ce soit celui qui nous fascine le plus à un moment x
de notre existence. L'inverse est également possible. Là
encore, c'est un panthéon qui doit nous être familier dans
sa totalité et non partiellement. Approfondir un langage peut
ouvrir les portes de l'univers d'un autre compositeur, même si
les deux n'ont en apparence rien à voir
"
Jouer les uvres qui la fascinent tout particulièrement
à un moment précis, et qui l'obsède est indispensable
à Paloma Kouider :" Une nécessité se fait
sentir, s'impose et me pousse à me consacrer à telle uvre.
En général, je procède à une première
lecture de l'uvre au clavier, en essayant de laisser libre cours
à ma spontanéité et de mémoriser ses élans.
Je m'efforce ensuite d'apprendre l'uvre mentalement, d'en connaître
le schéma global afin de construire une architecture qui soit
finement pensée, sans avoir recours au clavier avant de revenir
à l'instrument et de commencer un travail plus " artisanal
". Si le temps le permet, le mieux est de laisser reposer l'uvre
quelque temps, avant de la reprendre et de la jouer en public. Dinu
Lipatti procédait de la sorte, de manière très
prudente. J'attache la plus grande importance à l'authenticité
et la sincérité du propos d'un interprète. Interpréter
le discours d'un génie nécessite un engagement et une
générosité infinie. Il s'agit d'être à
la hauteur."
Paloma Kouider joue régulièrement de la musique de chambre,
notamment au Festival de Sancerre avec la violoncelliste Oxana Moroz
de lorchestre du Kirov de Valéry Gergiev, ou encore avec
les violoncellistes Adrien Frasse-Sombet et Julien Lazignac, les violonistes
Julien Sulzman et Amanda Favier, le clarinettiste Julien Hervé
et laltiste Jérémy Pasquier. Plus récemment,
elle fonde avec Anna Göckel au violon et Louis Rodde au violoncelle,
le trio Karénine : tous les trois suivent actuellement une formation
supérieure dans la classe du quatuor Ysaye au conservatoire de
Paris..."J'ai rencontré de très bons musiciens
lorsque je suivais les cours de Paul Meyer et Eric Le Sage. Mais il
y a un gouffre entre faire de la musique de chambre de manière
ponctuelle avec tel ou tel partenaire et s'engager dans une formation
à long terme, à laquelle il faut insuffler une énergie
de manière constante. C'est le cas depuis un an tout juste avec
la violoniste Anna Göckel et le violoncelliste Louis Rodde, avec
lesquels j'ai constitué le Trio Karénine. L'aventure est
passionnante. Découvrir l'autre permet de mieux se découvrir
soi-même. Notre travail avec le quatuor Ysaÿe nous apporte
les clefs nécessaires à ce travail de longue haleine où
il faut parfois faire des concessions. Le répertoire est magnifique
: nous jouerons très prochainement le deuxième quatuor
de Fauré avec l'altiste Miguel Da Silva."
Paloma
Kouider aime tout autant jouer seule qu'en musique de chambre ou avec
orchestre :"En tant que pianistes, nous avons un choix des plus
larges en matière de concerts ! C'est une grande chance que permettent
et les capacités de l'instrument et son répertoire. Là
encore, je n'ai pas de préférence : chacun de ces trois
genres de concerts se nourrissent les uns les autres. Comment être
à l'aise dans un trio de Beethoven si jouer des sonates du même
compositeur en public nous est étranger ? Et vice versa ! Dans
le même ordre d'idée, être au contact des cordes
en permanence, travailler avec eux sur leur sonorité permet d'avoir
une approche plus orchestrale des sonates de Beethoven. Comment créer
un son imposant si une masse orchestrale ne nous a jamais entouré
sur scène ? Menahem Pressler, le pianiste du Beaux-Arts trio,
explique très bien cette complémentarité des fonctions
du pianiste, en l'occurence du pianiste chambriste : " Le pianiste
de trio doit posséder des qualités de soliste mais en
même temps être capable de concevoir le piano comme un lien
entre les deux instruments à cordes, de s'harmoniser avec eux
tout en exploitant pleinement sa sonorité. "
Quant à l'écoute elle aime bien sûr principalement
la musique classique mais il lui arrive aussi de tendre les oreilles
vers d'autres musiques : "beaucoup de musique orchestrale, de
musique de chambre et de lieder. D'autres rythmes, d'autres modes me
sont néanmoins nécessaires : le jazz me les apporte. La
chanson française des années 50 - 60 m'émeut toujours
beaucoup : Piaf, l'héroïne de mon enfance, Ferré,
Brel, Barbara
Leur engagement est total et ne peut que donner
de la force. "
Tous les arts sans exception lui semblent utiles à une meilleure
compréhension de la musique.." Un coloriste comme Vlaminck
vous apprend peut-être mieux que quiconque ce qu'est un contraste
! Alechinsky la puissance d'un accompagnement, Kandinsky ce qu'est le
rythme, Man Ray la force de l'immobilité
pour ne prendre
en exemple que les peintres et photographes. Pierre Boulez, dans son
livre sur Paul Klee intitulé Le Pays Fertile, expose à
merveille cet intérêt de passer par d'autres arts pour
comprendre plus profondément celui que nous pratiquons, certitude
qu'il acquiert lorsque Stockhausen lui offre un exemplaire du livre
Das bildnerische Denken en lui disant : " Vous verrez, Klee est
le meilleur professeur de composition. Je suis également une
grande adepte du 7e art : parce qu'il fait rêver, nous permet
de vivre ce qui ne nous est pas donné de vivre. Une fenêtre
incomparable sur l'Histoire. De manière plus générale,
les grands du monde artistique, quelle que soit l'époque dans
laquelle ils ont vécu, sont des modèles d'imagination,
de découverte des possibles et de radicalité dans leur
engagement artistique. Avant tout, ils donnent de l'espoir
"
Ecouter...
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Beethoven/Liszt
Paloma Kouider
Beethoven(1770-1827)
Sonate n°15 en ré majeur opus 28 "Pastorale"
Sonate n°9 en mi majeur opus 14 n°1
Liszt(1811-1886)
12ème Rhapsodie hongroise en ut# mineur
2ème Rhapsodie hongroise en ut# mineur
Paloma Kouider, lauréate de la Fondation Natixis-Banque
Populaire depuis 2007 et révélation classique de
l'ADAMI en 2008 avait déjà pu enregistrer des oeuvres
de Liszt sur un "disque de promotion" réalisé
par l'association artistique de cette société, et
grâce à leurs aides conjuguées, elle peut
aujourd'hui présenter un "vrai" disque édité
par le label Lyrinx convaincu également du talent de la
jeune pianiste depuis déjà un certain temps... un
temps notamment occupé par Paloma Kouider, en complément
de son activité de concertiste, à poursuivre des
études littéraires de haut niveau qui lui apportent,
explique-t-elle, à la fois une discipline et une ouverture
qui lui sont essentielles à son évolution artistique.
Elle a choisi de nouveau des oeuvres de Liszt, deux Rhapsodies
hongroises avec lesquelles elle a aussi passé beaucoup
de temps puisqu'elle les a très souvent jouées en
concerts, concours, émissions radiophoniques
Liszt
a passé aussi beaucoup de temps à jouer les sonates
de Beethoven et transcrire ses symphonies pour le piano, et Paloma
Kouider qui a décelé une atmosphère dans
la sonate "Pastorale" de Beethoven annonçant
les paysages traversés dans les Rhapsodies de Liszt a choisi
de construire son programme autour de ces deux compositeurs. Elle
consacre d'ailleurs également beaucoup de temps à
Beethoven que ce soit en solo ou en musique de chambre, puisqu'elle
fait partie depuis quelques années du Trio Karénine
qui met souvent Beethoven à son programme.Liszt, contrairement
à Beethoven, a donné lui-même à nombreuses
de ses oeuvres des titres se rapportant à la littérature
ou ses voyages. Le titre "Pastorale" de la sonate
n°15 opus 28 ne fut pas attribué par Beethoven mais
par son éditeur qu'une trentaine d'années plus tard...
c'est probablement l'humeur bucolique du rondo final, que vous
pourrez aussi entendre plus bas dans cette page, qui fut à
l'origine de ce qualificatif indique Jean-Yves Bras auteur du
livret....cliquez
ici pour lire la suite et écouter plusieurs extraits
|
En concert :
La pianiste Paloma
Kouider son trio Karenine se prépare à une petite
tournée hivernale sur Paris et banlieue, du 12 au 19 février
:
-dimanche 12 février à 18h30 : Eglise St Ephrem ; (Mozart,
Haydn , Shostakovich)
renseignements et réservations: 01 42 50 96 18 ou sur http://www.ampconcerts.com/concerts/index
-mercredi 15 février : Rue de l'université ; (Haydn, Mendelssohn,
Bahr) entrée sur invitation
-jeudi 16 février à 21 h : "Concert dans l'atelier"
(14ème arrondissement) ;(Haydn, Mendelssohn, Bahr)
entrée sur invitation
-vendredi 17 février à 20h30 : Auditorium du Conservatoire
de Fontenay-aux-roses (92);
entrée libre, plus de renseignements..en
cliquant ici
-samedi 18 février à 18h30 : Eglise de St Ephrem ; (Haydn,
Mendelssohn, Beethoven)
renseignements et réservations: 01 42 50 96 18 ou ici
-dimanche 19 février à 15h : Hôtel Beldord (17 rue
de l'Arcade, 75008) ; (Haydn, Mozart, Shostakovich) entrée libre
-dimanche 19 février à 19h30 : "Les répétitions
de Saint-Simon" ;(Haydn, Beethoven, Mendelssohn) entrée
sur invitation
En savoir plus
visitez le site internet de Paloma Kouider... cliquez
ici
© pianobleu.com ---- contact : -
Agnès Jourdain
|
Nouveau
Paloma Kouider, piano
Fanny Robillard , violon
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