Malcolm Braff
Merci à Malcolm Braff d'avoir répondu aux
questions de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie résumée
Malcolm
Braff est né le 10 juin 1970 à Rio de Janeiro(Brésil).
Il débute le piano à l'âge de cinq ans, ses parents
ayant souhaité qu'il apprenne un instrument de musique et dès
l'âge de six ans, il joue devant son premier public : "J'ai
joué pour la première fois en public à l'âge
de 6 ans, lors du concert annuel de l'école de musique où
j'étais inscrit à Dakar: Tous les élèves
recevaient un prix/cadeau, à commencer par des bonbons pour finir
par le 3e, 2e et enfin 1er prix que j'ai reçu, offert par le
président du Sénégal (à l'époque
Léopold Sédar Senghor). Il paraît que j'ai beaucoup
pleuré d'avoir reçu un livre plutôt que des bonbons.
Cela dit je pense que l'image de moi-même applaudi parce que je
joue du piano s'est ainsi très tôt ancrée bien profondément.
Ce n'est que tout récemment que j'ai commencé à
me distancer et à pouvoir me différencier de l'image et
du rôle du pianiste." Par la suite l'expérience
se renouvellera plus souvent dès l'âge de huit ans :
Mon père était pasteur, et a toujours chanté du
chant lyrique et du gospel. Dès que j'ai pu (vers 8 ans) je l'ai
accompagné au piano lors de ses sermons".
C'est à Dakar qu'il a pris ces premières leçons,
sa famille y ayant déménagé lorsqu'il avait deux
ans :"Mon premier professeur fut Monsieur Santos, qui dirigeait
une école de musique à Dakar et enseignait à lui
seul une bonne dizaine d'instruments ! Comme il me jouait toujours
les morceaux et exercices avant que j'essaie à mon tour, j'ai
appris à jouer d'oreille au détriment de la lecture et
les efforts de mes professeurs ultérieurs n'ont pas réussi
à inverser cette tendance ce qui fait qu'aujourd'hui encore je
lis vraiment très mal mais bénéficie d'une très
bonne mémoire musicale."
En 1983, la famille de Malcolm Braff déménage de nouveau,
pour la Suisse..."Ayant souvent déménagé
depuis ma naissance au Brésil, je crois avoir conservé
un tempérament nomade, et rêve souvent du pré d'à
côté". Il a fréquenté durant deux
ans les bancs de l'université de Genève, en faculté
de lettres (philosophie, musicologie et hébreu ancien), avec
en ligne de mire des études de théologie..."La
musique et la scène ont peu à peu pris le dessus et j'ai
abandonné l'université avant la demi-licence".
Il poursuit sa formation musicale au Conservatoire de Neuchâtel,
puis celui de Genève.
Malcolm Braff a eu, en 1989, un coup de foudre pour le jazz..."C'était
au Montreux Jazz Festival, le groupe qui jouait était un quartet
de hard bop australien, qui s'appelait les 'wizards of oz'. Auparavant
je n'aimais pas du tout cette musique, j'ai surtout été
impressionné par la liberté et l'interaction entre les
musiciens. Lorsque j'ai découvert le jazz, j'ai interrompu
mes études classiques au conservatoire de Genève pour
m'inscrire à l'école de jazz de Lausanne. J'en ai été
renvoyé quelques mois plus tard, déçu par l'académisme
que j'y trouvais alors que je fuyais celui de la musique classique."
Depuis lors le parcours de Malcolm Braff a consisté en une
accumulation fulgurante de succès : avec plus d'une vingtaine
de disques à son actif, programmé très souvent
au Montreux Jazz Festival, et au Festival de Jazz de Cully, la grande
qualité et la forte personnalité de son discours musical
lui ont valu d'être applaudi sur des scènes du monde entier..."
J'ai participé à plusieurs enregistrements, soit en leader
soit en sideman. La plupart de ces enregistrements sont disponibles
en mp3 sur mon site web." . Malcolm Braff donne environ quatre-vingt
concerts par an et parmi ses meilleurs souvenirs il cite :"Récemment
j'ai découvert l'Inde et son public connaisseur en matière
d'improvisation (partie prépondérante de la musique classique
indienne), c'était une très agréable surprise."
Pour le festival de Cully, Malcolm Braff compose en hommage au compositeur
hongrois György Ligeti, une création originale avec l'Ensemble
Contrechamps de Genève..."Au départ le projet
consistait à rejouer le piano concerto de Ligeti, dont j'aurais
improvisé la partie de piano. Ce projet s'est heurté au
refus des ayants droits, estimant sans doute qu'il était sacrilège,
ou immoral, ou quelque chose dans ce goût là. J'ai donc
décidé de composer moi-même la partie d'orchestre,
défi qui je crois tenterait plus d'un musicien."
Il faut savoir parfois se montrer patient puisque Malcom Braff vient
de sortir en avril 2007, un disque d'un concert enregistré en
2000 avec Yaya Ouattara et Alex Blake, auquel il ajouté deux
solos de piano enregistrés en 2000 également :"
J"ai rencontré Yaya en 1995, lors de ma collaboration avec
l'ensemble Fafarina , dont il était membre. Nous n'avons depuis
cessé de collaborer, au sein de différents projets, notamment
de mon quintet Combo avec lequel nous avons publié deux albums
chez Blue note. J'ai découvert Alex en 2000, alors qu'il accompagnait
Randy Weston. L'idée d'un trio avec Alex et Yaya s'est immédiatement
imposée et nous avons joué et enregistré ensemble
dès l'année suivante. Notre musique a été
immédiatement fusionnelle. Le disque est le fruit de l'enregistrement
de notre tout premier concert, sans répétition aucune,
la toute première rencontre ! On y retrouve je crois la
magie de cette première rencontre, et l'étonnement partagé
de la vivre comme des retrouvailles entre de vieux amis de très
longue date."
Actualité septembre 2011 : sortie du disque "Inside"
à découvrir plus bas dans cette page.
En concert les 3 & 4 octobre 2011 à PARIS au DUC des LOMBARDS
Ses compositions
Malcolm Braff s'intéresse grandement au rythme, à la
pulsation, aux polyrythmies en général et pour lui l'improvisation
est primordiale : "J'essaie au travers des différents
projets auxquels je participe, au fil des différents concerts,
de vivre toujours plus l'instant, et d'être toujours plus disponible
à l'énergie du 'ici et maintenant'. J'en retire une grande
joie et une connaissance toujours plus approfondie de moi-même
et du monde. Mes compagnons de route sont mes guides, mes professeurs,
et je leur en suis infiniment reconnaissant. "
Malcolm Braff n'a pas de de préférence de formations,
et il apprécie tout autant de jouer en solo qu'avec un grand
nombre de musiciens : "Chaque instant, chaque situation
a sa valeur et son énergie propres, et son lot de plaisirs et
d'enseignements."
Pianiste fervent de la spontanéité, il aime surtout écouter
la musique live et c'est lors de son travail avec les musiciens qui
l'entourent qu'il crée, ou joue, intuitivement : "Je
connais très mal le répertoire, tant classique que jazz,
et je n'écoute plus de musique depuis plusieurs années
maintenant, les seules vraies occasions pour moi d'écouter de
la musique sont en live, la plupart du temps en festival où je
découvre les groupes jouant avant ou après mon concert.
Si on excepte les compositeurs joués durant l'enfance, mes plus
grandes influences sont les musiciens avec lesquels j'ai le bonheur
de collaborer. Je crée plutôt dans l'urgence, probablement
un effet de ma paresse. Sinon, pour ce qui est de jouer (je ne suis
pas certain que le terme création s'y applique), je recherche
toujours le calme et la paix intérieurs qui me rendent davantage
disponible à l'instant et aux propositions des musiciens avec
lesquels j'improvise.
Malcolm Braff n'est peut-être pas aussi paresseux qu'il le déclare
car parallèlement à son activité de pianiste il
se passionne également pour les jeux de plateau, et a fondé
cette année avec son associé Sébastien Pauchon
une société de création de jeux sur commande http://www.gameworks.ch...
et il confie également :" J'ai découvert récemment
la réflexologie (massage thérapeutique des zones réflexes
du pied) et j'en ai suivi une formation durant deux ans (mon premier
diplôme !) ". Enfin il a déjà nombreux
autres projets de disques : "Actuellement je trie parmi vingt
heures d'enregistrement de mon octet TNT, disque à paraître
chez o+ cet automne, distributeur Harmonia mundi. Sinon j'ai également
un projet d'enregistrement en duo avec Samuel Blaser, trombone, en trio
avec B. Oester et S. Rohrer (trio collectif BraffPOesterRohrer), et
en quartet avec E. Truffaz et deux musiciens de Calcutta, en janvier
2008".
Ecouter...
La sélection de pianobleu.com
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Inside
Crimson Waves
Sexy MF
Empathy for the devil
The Mirror
Tied to Tide
Mantra
Berimbau
Dance of the planets
Dance of the Fireflies
Xay!
Dawn
Malcom Braff, piano
Lucas Koenig, batterie
Reggie Washington , basse électrique
Aurélie Emery, voix (invitée)
Si le précédent disque du moment débutait
par la sonate "Aurore" de Beethoven (voir
ici ) ce nouveau disque de Malcolm Braff lui se termine par
une autre jolie "Aurore" ("Dawn"
en anglais) composée par lui et qu'il joue exceptionnellement
seul au piano la plupart des morceaux de ce disque étant
en trio hormis également "Tied to Tide".
Malcolm Braff, que l'on avait pu découvrir en 2007 à
l'occasion de la sortie de son disque Yele signe encore presque
toutes les compositions de cet album hormis deux titres l'un de
Prince : "Sexy M. F." d'inspiration funk dont
Malcolm Braff et ses deux nouveaux partenaires Lucas Koenig à
la batterie Reggie Washington à la basse électrique
donne une version instrumentale, la chanteuse invitée Aurélie
Emery n'interprétant sur ce disque que la chanson dont
elle a écrit le texte : "Crimson Waves"
et ne chantant donc pas non plus sur l'autre titre standard qui
revient souvent en ce moment dans diverses formations jazz : "Berimbau"dont
le trio offre une version relativement "sage" ce qui
est un peu surprenant car dans nombreux autres titres de ce disque
l'on retrouve le rythme particulièrement dansant voire
parfois prenant que Malcolm Braff aime utiliser mais il est vrai
qu'il apprécie tout autant le calme tant que la paix intérieure
qui, avait-il expliqué dans son interview, le rendent davantage
disponible à l'instant et aux propositions des musiciens
avec lesquels il improvise, et il serait d'ailleurs en fait plus
juste de parler d'improvisations que de compositions selon lui.
Le standard "Berimbau" ramène au pays
où est né Malcolm Braff : le Brésil, or pour
ce nouvel album Malcolm Braff est allé précisément
puiser au fond de lui, inspiré par son regard sur l'Univers
ainsi l'explique-t -il dans un texte de la pochette du disque,
qu'il a d'ailleurs conçu entièrement : "J'ai
vu la lumière ! Une sphère lumineuse composée
de l'éclat de milliards de trillions d'étoiles irradiant
la vie et l'amour infinis. La somme de tout ce qui est, fut et
sera. J'ai été stupéfait devant tant de beauté,
terrassé par tant de splendeur. Mon âme a débordé
de reconnaissance / qui suis-je, moi le tout petit, le moins que
rien , pour mériter tant de bonheur ? Puis tandis que je
me demandais de quel point de vue impossible il m'était
demandé de contempler ainsi l'Univers dans sa totalité,
je me suis aperçu que c'est en moi que je regardais".
Un texte qui porte à multiples réflexions philosophiques
certes mais aussi pour ce qui concerne le pianiste à un
univers musical très varié. Ainsi bien sûr
comme le laisse imaginer les deux illustrations de cet album son
Univers c'est la Terre, Malcolm Braff qui s'est coupé les
cheveux et la barbe s'étant recouvert la tête de
terre d'argile pour la réalisation de la photographie de
droite. La musique de son disque réflète les multiples
contrées où il a vécu, or comme il a vécu
presque partout et a tiré de ses voyages une imagination
musicale débordante.. . c'est en dire la variété
! Vous pourrez en écouter des extraits et voir plus bas
dans cette page un clip vidéo illustré de très
belles photographies du titre "Dance of the planets"
dommage qu'il n'y en est pas aussi pour le titre particulièrement
réussi "Empathy for the devil" à
la rythmique très grisante mais probablement plus difficile
à illustrer aussi joliment car ce qu'il y a à l'intérieur
bien que parfois attirant s'avère parfois d'une beauté
trompeuse. Il vous faudra donc bien sûr vous procurer ce
disque pour profiter de toute la belle musique offerte par le
nouveau trio de Malcolm Braff ainsi une autre remarquable "Dance
of the firefiles" plus tempérée mais débordante
d'inventions et un dynamique et joyeux "Yaie !"
qui donne envie de parcourir le monde....cliquez
ici pour lire la suite et voir une vidéo
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Malcolm Braff Trio
Yele
Malcolm Braff, piano
Yaya Ouattara, djembe, bara
Alex Blake, bass
Cet album regroupe en fait quatre morceaux enregistrés
en 2000 par le Trio de Malcolm Braff et deux morceaux en solo
du pianiste : "Noemi's love song" et "Yele",
mais pour ce second morceau il s'agit d'une transposition au piano
d'une composition originale de...Yaya Ouattara. Le pianiste Malcolm
Braff est très attaché au rythme africain, ce qui
n'est pas vraiment surprenant puisque c'est au Sénégal
qu'il a fait ses premiers pas au piano auprès d'un professeur
multi-instrumentiste, et s'il aime les percussions traditionnelles
africaines en accompagnement, ce sont aussi les qualités
percussionnistes de son piano lui-même qu'il aime utiliser
comme le montre particulièrement ce morceau en solo....cliquez
ici pour lire la suite de l'article
|
également
paru le 6/11/2008
Malcolm Braff
& Bänz Oester & Samuel Rohrer
En savoir plus
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Agnès Jourdain
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