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Inside Malcolm Braff trio PIANO
Inside
Crimson Waves
Sexy MF
Empathy for the devil
The Mirror
Tied to Tide
Mantra
Berimbau
Dance of the planets
Dance of the Fireflies
Xay!
Dawn
Malcom Braff, piano
Lucas Koenig, batterie
Reggie Washington , basse électrique
Aurélie Emery, voix (invitée)
Si
le précédent disque du moment débutait par
la sonate "Aurore" de Beethoven (voir
ici ) ce nouveau disque de Malcolm Braff lui se termine par
une autre jolie "Aurore" ("Dawn"
en anglais) composée par lui et qu'il joue exceptionnellement
seul au piano la plupart des morceaux de ce disque étant
en trio hormis également "Tied to Tide".
Malcolm Braff,
que l'on avait pu découvrir en 2007 à l'occasion
de la sortie de son disque Yele
signe encore presque toutes les compositions de cet album hormis
deux titres l'un de Prince : "Sexy M. F." d'inspiration
funk dont Malcolm Braff et ses deux nouveaux partenaires Lucas
Koenig à la batterie Reggie Washington à la basse
électrique donne une version instrumentale, la chanteuse
invitée Aurélie Emery n'interprétant sur
ce disque que la chanson dont elle a écrit le texte : "Crimson
Waves" et ne chantant donc pas non plus sur l'autre titre
standard qui revient souvent en ce moment dans diverses formations
jazz : "Berimbau"dont le trio offre une version
relativement "sage" ce qui est un peu surprenant car
dans nombreux autres titres de ce disque l'on retrouve le rythme
particulièrement dansant voire parfois prenant que Malcolm
Braff aime utiliser mais il est vrai qu'il apprécie tout
autant le calme tant que la paix intérieure qui, avait-il
expliqué dans son interview, le rendent davantage disponible
à l'instant et aux propositions des musiciens avec lesquels
il improvise, et il serait d'ailleurs en fait plus juste de parler
d'improvisations que de compositions selon lui.
Le
standard "Berimbau" ramène au pays où
est né Malcolm Braff : le Brésil, or pour ce nouvel
album Malcolm Braff est allé précisément
puiser au fond de lui, inspiré par son regard sur l'Univers
ainsi l'explique-t -il dans un texte de la pochette du disque,
qu'il a d'ailleurs conçu entièrement : "J'ai
vu la lumière ! Une sphère lumineuse composée
de l'éclat de milliards de trillions d'étoiles irradiant
la vie et l'amour infinis. La somme de tout ce qui est, fut et
sera. J'ai été stupéfait devant tant de beauté,
terrassé par tant de splendeur. Mon âme a débordé
de reconnaissance / qui suis-je, moi le tout petit, le moins que
rien , pour mériter tant de bonheur ? Puis tandis que je
me demandais de quel point de vue impossible il m'était
demandé de contempler ainsi l'Univers dans sa totalité,
je me suis aperçu que c'est en moi que je regardais".
Un texte qui porte à multiples réflexions philosophiques
certes mais aussi pour ce qui concerne le pianiste à un
univers musical très varié. Ainsi bien sûr
comme le laisse imaginer les deux illustrations de cet album son
Univers c'est la Terre, Malcolm Braff qui s'est coupé les
cheveux et la barbe s'étant recouvert la tête de
terre d'argile pour la réalisation de la photographie de
droite. La musique de son disque réflète les multiples
contrées où il a vécu, or comme il a vécu
presque partout et a tiré de ses voyages une imagination
musicale débordante.. . c'est en dire la variété
! Vous pourrez en écouter des extraits et voir plus bas
dans cette page un clip vidéo illustré de très
belles photographies du titre "Dance of the planets"
dommage qu'il n'y en est pas aussi pour le titre particulièrement
réussi "Empathy for the devil" à
la rythmique très grisante mais probablement plus difficile
à illustrer aussi joliment car ce qu'il y a à l'intérieur
bien que parfois attirant s'avère parfois d'une beauté
trompeuse. Il vous faudra donc bien sûr vous procurer ce
disque pour profiter de toute la belle musique offerte par le
nouveau trio de Malcolm Braff ainsi une autre remarquable "Dance
of the firefiles" plus tempérée mais débordante
d'inventions et un dynamique et joyeux "Yaie !"
qui donne envie de parcourir le monde.
Ci-dessous la présentation de l'éditeur pour
en savoir plus :
C'était il y a quinze ans, peut-être un peu plus.
Chacun savait déjà, de part et d'autre du Léman,
qui était Malcolm Braff. Autour de lui, papillonnaient
des légendes: 24 heures de musique ininterrompue dans une
espèce de temple corinthien-vaudois au milieu de la ville
de Vevey; et puis, un concert, avec piano suspendu à une
montgolfière... Et puis, on connaissait bien sûr
sa barbe, ses cheveux, tous ces poils, et cette aura d'ermite
bengali qui le précédait. Bref, dès le début,
Malcolm était reconnaissable.
Que voulait-il faire alors, c'était incertain, Il jouait
des standards, « La Javanaise », qui dérapaient
en free, il cisaillait les blanches, les noires, d'un clavier
trop tempéré. Il y avait déjà quelque
chose d'impérieux, une autorité ludique, chez Malcolm.
On croyait reconnaître parfois une certaine Afrique, celle
de Don Pullen, d'Abdullah Ibrahim, gospel zoulou, puis elle s'évanouissait
en des pistes encore inconnues. Le plus flagrant, dès le
début, c'était que Malcolm voulait jouer avec d'autres.
Du plus petit au plus grand. Dans toutes les configurations. Avec
l'appétit cannibale de celui qui vous met à table.
Le père de Malcolm est missionnaire, quand Malcolm naît
en 1970 à Rio de Janeiro. Vie de transports : Rio, Cap
Vert, Dakar. Au Brésil, le petit glabre échappe
à la musique locale, synonyme de débauche. Arrivé
au Sénégal, les tambours s'insinuent malgré
tout, par la moindre anfractuosité. Même lorsque
les portes restent closes.
Depuis toujours, Malcolm Braff alterne, encastre des désirs
contraires à limage de son enfance. Des sensualités
rigoureuses. Un physique bonne pâte sur des doigts tranchants.
Le violent amour du jazz comme cantique. Il n'est pas simple,
Malcolm. Il aime les libertés obstruées. Dégager
les notes entre les notes sur un piano qu'il manie à coups
de poings.
Puis, passer des semaines à rédiger sur une partition
à plusieurs étages, un hommage à
Ligeti pour orchestre de chambre. Il plonge, élégamment,
dans les volcans de la musique africaine; notamment avec son plusque-frère,
le joueur de djembé burkinabè Yaya Ouattara. Et
se repose ensuite, dans les hammams du classicisme indien, à
Calcutta, avec son plus-que-frère Erik Truffaz. Il aime
le bruit et le répit. Et, dans la même phrase de
musique improvisée, l'odeur du calme précède
toujours chez lui la nécessité de la dévastation.
Iconoclaste débonnaire. Eau dormante. Toutcela au service
d'une musicalité d'ange-guerrier.
Malcolm Braff a 40 ans. Il y a 20 ans, il jouait déjà
au Cully Jazz Festival. Puis, en solo, au
Montreux Jazz Festival. En 20 ans, il a lancé plus de groupes
que la plupart des jazzeurs n'y
songent.
Un trio neuf. C'est une cathédrale qu'on monte et qu'on
démonte chaque jour. Malcolm
connaît ces petites sections commando où chacun,
à tour de rôle, joue tous les rôles. Son
dernier trio, réunissait le maître-frappeur Yaya
Ouattara et un Alex Blake aux cordes de plomb détrempé.
Pour « Inside », premier album en leader pour
Braff depuis cette époque, il rebat les cartes.
Il mêle un routier de la pulsation, un Américain
en exil belge, une sorte de machine à crever
le plancher, le bassiste Reggie Washington. Et une jeunesse viennoise,
un type dont la
batterie a des verticalités d'acrobate, Lukas Koenig, 22
ans, la peau bien tendue.
Au premier abord, c'est un album d'une extrême densité.
Le trio d'Ahmad Jamal dans l'odeur
de « Sex Machine ». Malcolm ne sait rien tant
que tourner les sens, fabriquer des phrases de
confort funk et R&B comme il faut pour les essorer.
Il choisit des contorsionnistes, deux
comparses qui s'amusent à se tendre des pièges et
à se prendre les pieds dans les plis du
rythme.
Mais Malcolm ne nous laisse pas comme ça, vidé par
l'énergie pure d'un groupe voué aux
tarentelles nègres. Il pratique (« Tied To Tide
»), des cadences de gospel miné par la mer. Il
embrasse son piano comme une grand-mère sudiste manie ses
petits-enfants, pour en tirer
le plus d'amour possible. Malcolm, un païen très croyant,
a souvent ces réminiscences
d'église. Et ce solo emballe comme un culte de nuit tardive.
Plus tard, on revient à l'Inde (« Mantra »),
au Brésil (« Berimbau »), à l'Afrique
(« Yay! »), à
ces terres traversées pour en ramener la poussière.
Malcolm Braff croit que le jazz est cette
matière molle que la mémoire intime structure. Ce
n'est pas une esthétique, mais un nid
plastique. De ce point de vue, le trio nouveau de Malcolm est
une école de la fulgurance, de
l'idée de traverse qui mène aux sentiers ombragés.
Le parcours de trois improvisateurs qui
n'ont rien d'autre à se dire que ce qu'ils ne révèlent
à personne.
Cela joue vite mais c'est limpide. Et « Dance of the
Fireflies », en marche néo-orléanaise,
en
trébuchement monkien, en gymnopédie d'ameublement,
est un chef d'oeuvre d'intentions
contrariées et de découvertes sur le vif. Le genre
d'instant que le trio permet, mais offre
rarement.
Si vous êtes sur Paris... Ne les manquez pas en concert les 3 &
4 octobre 2011 à PARIS au DUC des LOMBARDS
A voir dance of the planets
Malcom Braff, piano - Lucas Koenig, batterie -Reggie Washington
, basse électrique
Pour écouter des extraits
de
Inside
Malcom Braff, piano
Lucas Koenig, batterie
Reggie Washington , basse
Aurélie Emery, voix (invitée)
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