Odyssey Frédéric D'ORIA-NICOLAS piano

Odyssey

Frédéric D'Oria-Nicolas, piano

Beethoven
Sonate « Waldstein » n°21 Op. 53
Liszt
Vallée d'Obermann
Wagner/Liszt
Ouverture « Tannhaüser »
Bach/Busoni
Adagio BWV 564
Dans son nouvel album "Odyssey" le pianiste Frédéric D'Oria-Nicolas invite les auditeurs à un voyage fantastique qui aborde tous les grands thèmes du romantisme - la nature, la lumière, la mort, l'amour, le rêve - et est construit autour de Liszt et deux de ces principaux inspirateurs : Beethoven et Wagner. Dans cet objectif, le pianiste a mis en oeuvre de grands moyens afin que ce voyage se déroule dans les meilleurs conditions :
  
 - un programme longuement réfléchi débutant par une "Aurore" c'est en effet le second titre donné à la sonate n°21 de Beethoven, dite aussi " Waldstein" du nom de son dédicataire, dont le splendide rondo qui laisse imaginer un éveil progressif est peut-être à l'origine du second titre de cette sonate qui elle-même débute cependant par un premier mouvement allegro dont les premiers accords répétitifs demanderaient plutôt à se réveiller illico presto, peut-être pour faire ses valises et partir en voyage... Et son programme se terminant en douceur avec l'adagio de Bach BWV 564 revu par Busoni. Entre temps il nous transporte dans la "Vallée d'Obermann", par la plus vaste pièce(près de 15 minutes) du premier recueil "Suisse" des années de pèlerinage écrites par Liszt , issue en fait d'un recueil qu'il avait titré des années auparavant "l'album d'un voyageur" et préfacée d'une phrase de Senancourt : "Que veux-je, qui suis-je, que demander à la nature ?"..vaste questionnement de caractère effectivement romantique. Elle est suivi d'une transcription par Liszt d'un opéra de Wagner également très romantique dont l'action se situe près d'Eisenach au début du treizième siècle.

    - un travail de longue haleine pour optimiser l'utilisation des pédales du "véhicule" qui permettra ce voyage : le piano moderne et avec lequel il parvient à nous offrir les paysages idéalement colorés et contrastés grâce à un dosage étudié des sons forte et pianissimo. Il se réfère même si possible aux manuscrits des compositeurs pour mieux en connaître les intentions , ce qui lui permet aussi un voyage dans le temps puisque Frédéric d'Oria-Nicolas à lui-même du parcourir le chemin inverse de Beethoven sur un piano moderne pour équilibrer différemment les plans sonores, adapter la façon de timbrer et attaquer le clavier en fonction de cette volonté.
- Enfin Frédéric D'Oria Nicolas a inséré dans cet album qui est en fait un double album : un CD "Fidelyty mastering" destinés aux systèmes audio-haute fidélité et un CD "Mobility Mastering™" qui est une version adaptée aux écoutes sur baladeur, ordinateur et en voiture... innovation de son label Fondamenta qui permet pour le premier CD d'offrir un rendu sonore de très haute qualité et pour le second précisément de l'emporter en voyage (adapté au baladeur, ordinateur et autoradio) sans être gêné par un éventuel environnement bruyant ce qui peut être fort utile par exemple si l'auditeur ne sait pas ou n'a pas envie de modérer sa propre utilisation des pédales d'accélération ;-)). ... il est vrai que celle-ci dépendra du véhicule que celui-ci aura à disposition, et à lire le préambule du livret écrit par Frédéric d'Oria-Nicolas on peut penser que Beethoven quant à lui n'hésita pas à utiliser immodérément les pédales du nouvel instrument qu'il avait reçu en cadeau d'Erard quelques semaines avant d'écrire la sonate "Waldstein" et en testa même toutes les nouvelles possibilités sonores qui s'offraient à lui : "En parcourant les manuscrits de cette sonate, on est frappé par l'audace, le génie et l'extrême précision avec lesquels Beethoven fait usage de la pédale forte dans son finale" .
Frédéric D'Oria-Nicolas aussi généreux en explications qu'en moyens mis en oeuvre pour faire partager au public ce voyage musical, qu'on devine réalisé avec une immense passion, a bien voulu répondre longuement à nombreuses questions autour de cet album dans lequel il offre un enregistrement fantastique tant par son programme que par l'étendue sonore qu'il permet à nos oreilles de découvrir. Vous pourrez d'ailleurs écouter (certes en fichier compressé mp3, le même extrait sonore : rondo de la sonate n°21 dans la version "fidelity mastering" puis "mobility mastering" et vous pourrez déjà juger déjà de la différence des niveaux sonores rendus par ces deux versions malgré la compression mais bien évidement les disques sont conseillés et pourquoi s'en priver puisque les deux sont proposés au prix d'un seul grâce au soutien dans cette aventure de deux représentants français de la Haute-Fidélité internationale.
Le point de départ de votre disque est la sonate Waldstein de Beethoven. Pourquoi aimez-vous particulièrement cette sonate et plus généralement aimez-vous toutes les sonates de Beethoven ?
Il m'est difficile d'y répondre car les mots me manquent pour décrire tout l'amour et l'admiration que j'éprouve à l'égard de Beethoven et de son oeuvre. Je pourrais vous dire pourquoi j'aime chacune de ses mesures mais plus globalement je dirais qu'il relève du miracle ! Ce que nous a légué Beethoven est le fruit d'une alchimie prodigieuse entre un destin, un tempérament, une volonté, un intellect et une sensibilité uniques !
Son écriture est à la fois savante et novatrice tout en étant d'une pureté d'une densité sans égales mais toujours d'une profonde humanité. Pour sûr, Beethoven se projette et introduit le vécu dans son oeuvre - ce qui en fait le premier des romantiques ! Comment ne pas ressentir la puissance de la nature dans sa 6ème symphonie ou dans sa Waldstein ? Comment ne pas s'interroger et douter avec lui dans sa méditation du second mouvement de cette même sonate ou dans l'Appassionata ? Comment ne pas aimer, se réjouir, contempler, se révolter, se résigner ou s'élever à l'écoute de ses Symphonies, de ses Quatuors, de ses Trios et ses Sonates pour piano ?
Beethoven m'est toujours apparu comme étant le plus universel de tous les compositeurs. Il est un pas sur la Lune, il est le E = mc2 (de l'infiniment savant à l'infiniment simple), il est le MacGyver de l'histoire de la musique - si ce dernier était capable de faire d'un trombone et d'un vernis à ongle, une bombe à hydrogène, Beethoven élabore lui, à partir d'un thème anodin de Diabelli, les célèbres variations qu'on lui connaît ! Les sonates pour piano illustrent à elles seules son phénoménal parcours et tout son héritage. Chacune d'elles est une vie.
La pédalisation de cette sonate vous a particulièrement tenue à coeur expliquez vous en préambule au disque, pouvez-vous en dire plus sur les indications que Beethoven a laissées à ce sujet et en donner par exemple une qui vous a demandé un travail particulier ou des interrogations ? Qu'en est-il pour les oeuvres de Liszt, la problématique est-elle identique ou différente, de même Bach/Busoni qui doit s'approcher de l'orgue ...
On ne pédalise pas Bach, Mozart ou Beethoven comme on pédalise Chopin, Schumann, Scriabine, Ravel ou Debussy. La culture du style et la connaissance de l'histoire de la musique sont des prismes à travers lesquels nous devons regarder les indications des compositeurs. Mélanger les modes ou les tonalités dans une même pédale peut paraître anodin après Ravel, Debussy ou même Grieg !
Je crois savoir que la première oeuvre dans laquelle une indication de pédale forte est écrite est la sonate « Tempête » [n°17] de Beethoven, et déjà en l'étudiant je m'interrogeais sur l'indication de Beethoven qui tire son récitatif à la fin du premier mouvement d'une seule et même pédale ! Certains diraient qu'il ne faut pas prendre en compte ses indications parce que Beethoven écrivait pour des instruments différents de ceux d'aujourd'hui ou qu'il était sourd. Je suis convaincu qu'il faut suivre ces indications : outre la pédalisation, Beethoven n'aurait pas écrit de manière si visionnaire et novatrice s'il avait composé pour son époque (la Grande Fugue est un exemple parmi d'autres mais particulièrement probant) ; il n'aurait pas écrit de manière si épaisse s'il l'avait fait pour les instruments de l'époque - qui devaient mal supporter pareille écriture ; si sa surdité avait été un obstacle, comment peut-on lui prêter alors pareil génie harmonique ? Enfin, après avoir pu consulter les manuscrits (voir photos jointes ici et ici ), l'extrême précision avec laquelle il indique les pédales ne laisse aucun doute sur sa volonté d'exécution.
Il m'arrive de m'interroger sur la pédalisation devant d'autres textes, mais elles sont moins problématiques puisque l'on expérimente et que l'on choisit simplement ce qui sonne le mieux à nos oreilles, toujours dans le respect du texte, du style et de l'époque. Il en va de même pour la Vallée d'Obermann ou le Bach/Busoni.
Ici, cette pédalisation interpelle à première vue et il faut partir de cette volonté et faire un travail sur le timbre, le relief apporté à chaque note de la basse, de l'accompagnement et de la mélodie pour parvenir à un résultat convaincant. Lorsque l'on y parvient, la richesse et l'effet obtenus dépassent ce que l'on pouvait imaginer.
Pour vous les pieds tiennent-ils autant voire plus d'importance dans l'interprétation que le toucher des doigts ?
Si je jouais de l'orgue ou même de la harpe, ma réponse aurait sans doute été toute autre mais au piano la pédale forte est ce que l'assaisonnement est à un plat ! Les pieds et les mains au piano sont intrinsèquement liés et même si les pianistes sont donc « pieds et mains liés », ils jouissent pourtant d'une grande liberté dont ils ne font pas toujours usage !
Je ne timbre pas au clavier de la même façon d'une salle à l'autre, d'un piano à l'autre tout comme je ne pédalise pas de la même façon d'une acoustique à l'autre. La pédale forte modifie la hauteur des étouffoirs par rapport aux cordes qui vibrent et par conséquent la richesse et le timbre des sons émis. Et si cela reste évidemment moins compliqué que la technique digitale, étrangement plus rares sont les pianistes qui l'utilisent à bon escient. L'emploi de la pédale forte doit se faire en écoutant, en expérimentant, avec culture et subtilité. Par moment son effet peut se révéler presque magique.
Comment vous est venu l'idée de ce thème : « Odyssey », invitation à un voyage fantastique ?
On me dit de nature très exigeante et il est vrai que pour moi, toute action artistique doit avoir un sens et tendre vers un idéal. Kandinsky écrit dans « Du spirituel dans l'Art » que « la forme n'est que l'expression extérieure du contenu intérieur ». Je garde ce credo en tête lorsque je conçois mes programmes, tant au disque qu'en récital. Il faut « emmener » l'auditeur comme le font les réalisateurs, les romanciers, les compositeurs... Si vous voulez raconter une histoire, vous devez l'agencer. Lorsque vous enregistrez, il faut fixer votre point de départ, votre destination et dessiner le chemin qui les joint... Ce voyage depuis la Waldstein jusqu'à l'Ouverture de Tannhaüser traverse tous les grands thèmes du romantisme - la nature, la lumière, la mort, l'amour, le rêve - « Odyssey » est un titre qui me semblait évoquer cette épopée fantastique que je propose de vivre.
Comment avez-vous sélectionné les trois autres oeuvres, la présence de Liszt en l'année de son bicentenaire vous semblait-elle indispensable afin de lui rendre un « hommage » ?
Je dois avouer assez mal ressentir les années « anniversaires » de compositeurs : nous n'entendons plus qu'eux, plus ou moins bien interprétés. D'habitude, cette excès me contraint à m'éloigner de celui que l'on célèbre - le temps d'oublier ce que j'ai pu entendre et revenir avec la fraîcheur nécessaire vers son oeuvre. Mais heureusement, j'ai enregistré ce programme à l'Arsenal de Metz, il y a un an maintenant, bien avant ce bicentenaire !

C e n'est pas tant Liszt, le compositeur qui me fascine mais le pianiste, l'incroyable destin de l'homme, son intelligence et surtout son extraordinaire polyvalence. Liszt avait tout compris de son époque, s'est nourri de tout ce qui l'entourait et de ce qui l'avait précédé : le texte de préface à ses transcriptions des Symphonies de Beethoven en est un des témoignages. Certaines oeuvres comme Nuages Gris ou la Bagatelle sans tonalité sont même des prédictions de ce qui allait suivre !
Ses transcriptions et paraphrases de Bach, Mozart, Beethoven, Schumann, Schubert, Verdi, Rossini, Wagner témoignent d'un génie musical sans commune mesure. La transcription est au compositeur ce que l'équation est au physicien. Il y a différentes manières de résoudre les problématiques, avec plus ou moins de charme, de finesse, de créativité, de brio et d'efficacité. Les choix que fait Liszt dans ses transcriptions relèvent de toutes ces qualités.
La vallée d'Obermann est une des oeuvres les plus singulières et abouties de Liszt. L'une des plus épurées aussi. La version la plus donnée aujourd'hui est celle retravaillée après une première édition d'une extrême beauté mais plus courte, moins élaborée et qui n'est encore qu'une scène de la « Suisse ». J'ai choisi de graver au disque la seconde édition, avec les quelques modifications de Vladimir Horowitz: certaines harmonies sont plus nourries et la cadence finale est amenée de manière plus dense et plus dramatique.
Après avoir assisté à une production époustouflante du Tannhaüser au Mariinsky à Saint-Pétersbourg, j'avais joué une version de l'Ouverture de Tannhaüser à quatre mains. Je ne connaissais pas cette version de Liszt car elle est très peu jouée et très peu enregistrée - et pour cause, elle est d'une difficulté redoutable ! Il me semblait intéressant de relever le défi et de la graver au disque.
Vous aviez indiqué dans une précédente interview aimer particulièrement les compositeurs russes, pays où vous avez passé nombreuses années mais en fait vous les avez peu enregistrés... quel est en fait votre répertoire de prédilection ?
Je n'ai pas réellement de répertoire de prédilection. J'écoute et déchiffre beaucoup de musique et éprouve autant de plaisir à jouer Scarlatti, Scriabine ou Beethoven seul. J'aime profondément la musique de chambre. L'accompagnement vocal est encore une autre façon d'aborder l'instrument.
J'ai besoin, en revanche, lorsque je travaille une oeuvre nouvelle, de me plonger dans un certain univers. Il m'est alors difficile de m'imprégner intellectuellement et physiquement de nouvelles oeuvres de Mozart et Prokofiev simultanément par exemple. C'est différent lorsqu'il s'agit d'oeuvres qui figurent déjà à mon répertoire et qui me demandent moins d'investissement : je sais déjà ce que je veux entendre et mes doigts se souviennent plus ou moins des gestes pour y parvenir.
Avez-vous une âme romantique ?
S'il s'agit d'être passionné, rêveur, curieux, fantaisiste, créatif, conquérant, idéaliste mais aussi anxieux, distrait, impatient, ce sont alors, pour sûr, certains des traits de ma personnalité !
Votre programme est construit en triptyque autour de Liszt et deux de ses inspirateurs expliquez-vous, aussi pourquoi avez-vous ajouté un quatrième « volet » avec l'oeuvre de Bach reprise par Busoni ?
« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux et j'en connais d'immortels qui sont de purs sanglots » écrivait Musset mais il m'a semblé indispensable de conclure ce voyage par quelque chose de court, simple, pur... presque lunaire. Après le gigantesque tourbillon de l'Ouverture de Tannhaüser qui nous plonge au coeur du dramatisme, je cherchais, pour achever ce voyage, une pièce plus courte et contemplative, qui fasse écho au reste du programme mais qui permette d'écouter autre chose après, comme un rendez-vous pris avec l'auditeur.
Avez-vous eu l'occasion de jouer le programme de ce disque intégralement en concert ou l'aurez-vous bientôt ?
Ce programme tel quel est difficile à jouer en concert pour deux raisons : il est trop court et la durée respective des pièces ne permet pas d'élaborer deux parties distinctes entrecoupées d'un entracte. Par ailleurs, il est très éprouvant physiquement de jouer le Tannhaüser, je privilégie donc cette pièce dans le cadre de programmes courts, sans entracte. J'avais élaboré deux programmes quelque peu différents lors de ma tournée de 8 concerts à travers la Chine en mars 2011. Je les avais agrémentés de différentes transcriptions de Liszt d'oeuvres de Schubert dont j'ai enregistrées certaines dans mon précédent disque.
Où ont été prises les jolies photographies de votre disque ? Est-ce un lieu que vous aimez particulièrement ?
Je suis très honoré qu'Håkan Strand, un éminent photographe suédois, ait accepté que cette photo baptisée « Stepping Stones » soit la couverture de cet album. Les photos du livret et du dos du coffret sont, en revanche, le fruit du travail que nous menons depuis plusieurs années maintenant avec Colin Laurent, notre réalisateur chez Fondamenta. C'est également lui qui a réalisé le clip vidéo en HD tourné entre Metz et la Suisse à l'occasion de la sortie d'Odyssey.
Une question technique, en fait plusieurs... : pouvez-vous présenter un peu plus précisément vos systèmes Fidelity Mastering™ et Mobility Masteringc... de quels formats de fichiers s'agit-il pour l'un et l'autre ? Et aussi pourquoi vous avez fait ces choix de multiplier les disques car l'on peut faire des mp3 aussi à partir du Fidelity Mastering™ ? En quoi le disque mobility est-il optimisé pour voitures etc. ?
Il ne s'agit absolument pas de MP3 qui sont toujours de piètre qualité ! Je ne vais pas lasser le lecteur de termes techniques mais je dirai simplement que tout fichier de CD audio lisible sur une platine est de fait un 16 bit, 44.1 kHz. Nos deux disques sont donc de la même qualité. Seuls les rendus sont différents.
L'idée m'est venue lors d'un long trajet en voiture avec des amis. Nous écoutions de la musique et je trouvais insupportable d'avoir à modifier sans cesse le volume du CD. La dynamique - soit la différence entre le volume sonore du pianissimo et du fortissimo - est ce qu'il y a de plus difficile à rendre, d'autant plus lorsqu'il s'agit d'une voix ou de piano. Mais c'est aussi ce qui contribue, entre autres, au réalisme d'un enregistrement et ce qui permet à l'auditeur d'être littéralement happé par la musique ! Il n'était donc pas question de renoncer à cela !
A l'évidence, beaucoup de gens réalisent des copies pour leur voiture ou leur baladeur. Le Mobility Mastering™ est donc le fruit d'une réflexion menée avec Nicolas Thelliez, notre ingénieur du son. C'est un Mastering - une somme de réglages en post-production - qui a pour but de ressentir la dynamique d'un enregistrement acoustique sans avoir à modifier le volume dans des environnements difficiles (bruyants ou sur des systèmes comme le baladeur et l'ordinateur). Il permet aussi à notre public de disposer dès l'achat de l'album d'une copie pour leurs déplacements. Le CD a 29 ans mais personne n'y avait pensé auparavant... Le marché de l'enregistrement est en pleine mutation et toute l'équipe de Fondamenta est tournée vers l'avenir avec des procédés de captation et de production innovants. Nous en ferons encore la démonstration lors de la saison 2011-2012 des « Fondamentales » à Paris, Metz, et au Luxembourg. 
Ne craignez vous pas que cela augmente trop le prix de votre album ou bien est-ce pour l'éviter que vous avez inséré des publicités (deux double pages) dans le livret ?
Nous considérons l'innovation - même si elle a un coût - comme un investissement et depuis le lancement de Fondamenta en 2009, nous nous en félicitons ! Nous proposons donc nos prochains albums avec les deux disques pour le prix d'un.
Deux Masterings équivalent à deux post-productions et donc deux disques distincts à produire. Si des pages du livret sont consacrés à Triangle et Devialet - deux représentants français de la Haute-Fidélité internationale - c'est d'abord parce qu'en tant qu'audiophile depuis 15 ans, je n'ai pas entendu mieux. Il faut écouter une paire de Triangle Cello ou Quatuor de la gamme Magellan ou le D-Premier de Devialet qui est un système Hi-Fi intégré sans fil révolutionnaire pour s'en convaincre. Nous avons une même vision de ce qui doit être la reproduction sonore et nous avons des projets en commun à long terme dont je vous parlerai certainement lors d'un prochain entretien.
Le 29 septembre 2011, jour de la sortie d'Odyssey, je donnerai d'ailleurs un concert privé dans l'enceinte du showroom de Devialet, rue Réaumur à Paris, qui est ouvert en journée au public pour des démonstrations.
Etes-vous un « maniaque » du son ?... est-ce une des raisons principales qui vous a fait créer votre propre label et par exemple, cela vous déplaît -il beaucoup de jouer dans des salles ayant un mauvais rendu sonore ?
J'ai toujours été passionné par tout ce qui touchait au son. Je prends du plaisir à écouter de la musique (presque) partout ou écouter des prises de son du début ou milieu du siècle dernier. Être réfractaire à quelques craquements reviendrait à se priver de Rachmaninov, Neveu, Callas, Schnabel, Cortot, Furtwängler, Novaes, Mravinsky, Fischer, Sofronitsky et bien d'autres ! Celui qui passe à côté de cela ne sait pas ce qu'il manque ! C'est comme celui qui n'a jamais visionné un film de Chaplin ou d'Eisenstein parce qu'en noir et blanc ! En ce sens, je ne suis pas un maniaque du son. En revanche, lorsque tout est réuni, y compris la prise de son, et pour peu que l'on jouisse d'un système correct, on touche à la magie : je pense aux 4e, 5e et 6e Symphonies de Tchaïkovski par Evgeny Mravinsky, au Concerto n°1 de Rachmaninov par Byron Janis, à un Don Giovanni par Nikolaus Harnoncourt avec Thomas Hampson, Robert Holl et Barbara Bonney chez Teldec...
J'ai choisi de m'entourer et de créer le label Fondamenta parce que j'avais une idée très précise de ce que je voulais. A mon retour de Russie, j'avais été contacté par différentes maisons de disque mais elles se montraient trop réticentes et peu réactives. Si j'avais vécu cela, d'autres l'avaient certainement vécu et l'auraient encore vécu. Fondamenta est donc avant tout là pour accompagner et conseiller les artistes dans leurs volontés artistiques.
En tant qu'interprète, j'ai été très gêné de me produire autrefois dans de mauvaises conditions acoustiques. La musique est un langage, elle se parle donc : il est impossible de se faire comprendre avec un mot sur deux. Ces concerts n'ont aucun intérêt car le public est aussi gêné que l'interprète.
Et vous même préférez vous écouter des disques dont le son est optimisé plutôt que d'aller à des concerts dans des salles qui n'ont pas toujours de bonnes qualités et avec un public parfois perturbant par les toux etc. ?
J'aime profondément écouter des disques, tout d'abord parce que l'on écoute ce que l'on veut quand on le désire et parce que nous avons la possibilité d'entendre d'immenses artistes aujourd'hui disparus ! Mais le disque n'est pas une alternative au concert, il n'est ni même complémentaire : le montage est une avancée prodigieuse pour un interprète car il permet d'éliminer les aléas du concert qui par définition est éphémère et de s'approcher d'un idéal. Mais son abus peut être dramatique et détruire le geste musical.
Quels sont vos projets et ceux de votre label ? Et comment vivez-vous la "crise du disque" ?
La saison 2011-2012 sera dense. A court terme, je me produirai le 24 septembre 2011 au Conservatoire de Nice avec Laurent Naouri dans un programme Rachmaninov et Ravel, je donnerai ensuite une série de récitals dans un programme Beethoven, Schubert et Liszt à Paris chez Devialet le 29 septembre, le 6 octobre à l'Arsenal de Metz et le 12 octobre à la salle Adyar à Paris. Je me produirai également dans la saison « Fondamentales » dont je suis le directeur artistique et je ferai mes débuts aux Etats-Unis, à Atlanta.

Au disque, j'enregistrerai avec Alexander Kobrin l'intégrale des oeuvres pour deux pianos de Rachmaninov à l'Arsenal de Metz en février 2012. Après notre premier disque consacré à Grieg et Medtner, j'ai également un autre projet d'enregistrement avec Svetlin Roussev.
Le Label Fondamenta va également éditer fin octobre un disque Chopin et un DVD avec les Variations Goldberg et la Sonate de Liszt par le pianiste Jean Muller qui avait également enregistré un disque Liszt édité par Fondamenta, absolument admirable et qui a m'a certainement ramené à Liszt ! Nous allons également éditer un disque consacré au compositeur Karol Beffa. Dans nos projets à court terme figurent une intégrale des Trios de Brahms par le Trio Talweg, un disque de violoncelle seul par Yan Levionnois, un projet original du violoniste Lyonel Schmit, une captation multicaméras en Haute-Définition de « Rêveries » avec le graphiste sur sable Artur Kirillov dans la grande salle de l'Arsenal de Metz et des projets avec Svetlin Roussev, François Salque et Elena Rozanova.
Grâce aux mélomanes exigeants, nous vivons - mes amis musiciens, l'équipe de Fondamenta, nos partenaires et moi-même - la crise du disque avec confiance et enthousiasme !

Pour écouter le
rondo de la sonate "Waldstein"
de Beethoven
Frédéric d'Oria-Nicolas

avec l'aimable autorisation
du label Fondamenta
cliquez sur les triangles des lecteurs
ci-dessous

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