Guillaume Coppola
Merci à Guillaume Coppola d'avoir répondu
aux questions de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
Guillaume
Coppola est né à Besançon le 16 juin 1979. Sa famille
maternelle est franc-comtoise, en revanche il a des origines siciliennes
du côté de son père et c'est sans doute par cette
branche familiale que lui est venue sa passion pour la musique...(et
peut-être aussi sa grande volubilité fort sympathique)
: "Comme beaucoup de siciliens, ma famille a traversé
la Méditerranée une première fois pour se rendre
en Tunisie, où sont nés mes grands-parents puis mon père ;
en 1956, deuxième expédition pour la France, et c'est
comme ça que la famille Coppola s'est installée à
Besançon. Tout cela est un peu compliqué mais porte une
grande richesse, et je suis fier d'être issu de ce mélange
de cultures. Mon grand-père Vincenzo Coppola n'avait aucune formation
musicale mais connaissait un nombre impressionnant de chansons populaires ;
dans les réunions de famille, il y avait toujours un moment où
il entonnait un air en sicilien, et alors toutes les conversations s'arrêtaient
subitement. Cela pouvait ne durer que quelques instants, mais il arrivait
qu'il retrouve une vieille chanson de sa mémoire que ses enfants
n'avaient eux-même jamais entendus! Mon père comme ses
trois frères s'est mis à la guitare pour le plaisir, et
s'est accompagné en chantant Brassens, Brel, Ferrat... Ils ont
animé toutes les grandes soirées de fête avec ce
répertoire".
Par contre c'est une jeune voisine qui lui a donné envie de jouer
du piano : " Des voisins avaient une fille de deux ans mon aînée
qui jouait du piano, et j'ai eu envie d'en faire autant. Mes parents
m'ont alors acheté un piano, un bon Schimmel droit qui est encore
dans la maison familiale. Le jour où il devait être livré,
je me souviens l'avoir attendu pendant des heures, assis sur le perron,
sans pouvoir penser à autre chose ! "
Guillaume Coppola a suivi tout d'abord un an de solfège avant
de commencer les cours de piano dans l'atelier musical dans les locaux
de l'école maternelle de son village puis comme il présentait
de bonnes aptitudes, son professeur l'a préparé à
l'examen d'entrée au Conservatoire de Besançon :"
Je suis entré dans la classe de Lucette Touzet. Je travaillais
en alternance avec elle et son assistante Blandine Porez. J'ai des souvenirs
très précis de cette période, également
de mes cours de formation musicale avec Brigitte Rose qui m'a fait aimer
chanter et je garde une grande tendresse pour toutes ces personnes qui
ont su me donner le goût de la musique et l'envie d'apprendre.
Ces moments passent très vite mais ils sont fondamentaux pour
la suite d'un parcours, ils peuvent allumer une passion comme ils peuvent
dégoûter un enfant si l'initiation ne se fait pas dans
de bonnes conditions. Quand Lucette Touzet a pris sa retraite, après
ma médaille, c'est Cosima Joubert qui l'a remplacée, et
là aussi la rencontre a vraiment été heureuse.
Nous avons fait pendant deux ans un important travail pour arriver au
niveau de l'entrée au CNSM."
Guillaume Coppola obtient la médaille d'or au CNR de Besançon
en 1997, puis travaille régulièrement
avec Bruno Rigutto pour préparer le concours du Conservatoire
de Paris :"Il m'a donné une grande impulsion et m'a vraiment
appris à donner ce qu'il y a de meilleur en moi; au conservatoire,
j'allais en cours comme si j'allais donner un concert, car il fallait
que de chaque exécution sorte quelque chose de grand. C'était
très dur, mais je crois que c'était une bonne école
d'exigence, car la Musique doit parler, et son message est si fort que
l'interprète ne peut pas se permettre de dire les choses à
moitié. Rigutto était obsédé par la qualité
du son, mais il ne donnait pas de clé, il voulait que l'on cherche,
que l'on exprime son individualité à travers son propre
son, vrai, authentique."
Parallèlement, Guillaume Coppola poursuit des études
générales :"En fait je crois que je n'ai pas vraiment
choisi de devenir pianiste professionnel, ça s'est imposé
à moi: j'adorais travailler mon piano et jouer en public, mais
je n'osais pas vraiment formuler ce désir d'être pianiste.
Quand il s'agissait d'envisager un avenir professionnel, j'étais
un peu perdu car être pianiste, ce n'était pas pour moi
un métier, c'était plutôt une sorte de rêve!
C'est pour cela que j'ai continué des études générales
en parallèle, pour garder en quelque sorte un pied dans la réalité
si jamais le rêve ne se réalisait pas... Mais je ne savais
pas vers quoi me diriger, en dehors de la musique, et comme je m'intéressais
à beaucoup de domaines et que mes résultats scolaires
étaient assez brillants, j'ai par conséquent un peu tout
essayé: après une Seconde économique et sociale,
j'ai fait une Première S, avant de bifurquer avec bonheur vers
une Terminale littéraire! Après cela j'ai fait un DEUG
de Musicologie, mais mon emploi du temps ne m'a pas permis d'aller plus
loin !"
En 1999, Guillaume Coppola est admis à l'unanimité du
jury au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris
dans la classe de Bruno Rigutto, assisté de Nicholas Angelich
et Hervé Billaut, et travaille également dans les classes
de musique de chambre de Christian Ivaldi, Ami Flammer et Claire Désert...."Le
système des classes de musique de chambre au CNSM permettait
que l'on pratique différentes formations, avant de choisir un
groupe fixe avec lequel on travaillerait deux ans pour passer le prix.
Si bien que j'ai passé mon Diplôme en trio, après
être passé dans différentes classes et avoir exploré
le répertoire de sonate, quatuor, quintette et même deux
pianos et quatre mains ! "
Il s'en suit une série de récompenses qui l'encouragent
à vivre pleinement sa vocation : Premier Prix de Piano, puis
Diplôme de Formation Supérieure de piano et musique de
chambre avec Mention Très Bien, il est également lauréat
de la Fondation Cziffra, de la Fondation de France, de l'ADAMI et de
plusieurs concours internationaux : The International Holland Music
Sessions, FLAME, Forum Musical International de Normandie...."Les
concours sont une carte de visite, ils permettent de se faire connaître
et d'avoir une légitimité par rapport aux organisateurs
de concerts. Leur nombre s'étant multiplié depuis quelques
décennies, je crois qu'ils ont un peu perdu de leur prestige,
et souvent un prix ne suffit plus pour faire carrière. Les récompenses
que j'ai obtenues m'ont apporté des concerts, mais je pense que
le plus important est ce qui débouche de ces concerts."
Guillaume
Coppola se perfectionne dans de nombreux séminaires d'interprétation
avec Dominique Merlet, John O'Conor, Claude Helffer, Jean-Claude Pennetier..."
J'ai un souvenir ému de ma rencontre avec Claude Helffer, avec
qui j'ai travaillé durant deux ans lors de ses "cours du
mardi", rendez-vous mensuels dans la tradition de Nadia Boulanger.
Il m'a ouvert les portes de la musique contemporaine, son savoir était
encyclopédique, et l'écouter parler de tous les compositeurs
qu'il avait côtoyés était passionnant. Après
cette période il est régulièrement venu m'écouter
en concert, et en février 2004, quelques mois avant de quitter
ce monde, il m'a écrit une carte très émouvante
où il disait "Tout ce qui est carrière, c'est fini.
A vous de vous lancer." J'ai gardé précieusement
cette lettre qui m'apporte le réconfort dont j'ai besoin dans
les moments de doute..."
Son jeu trouve aujourd'hui son épanouissement grâce
aux conseils de Marie-Françoise Bucquet et Jorge Chaminé....J'ai
fait la connaissance de Marie-Françoise Bucquet au Conservatoire,
en écoutant les conseils qu'elle donnait à un pianiste
professionnel qui venait de lui jouer un Concerto de Mozart, et je suis
tombé en admiration devant cette femme si cultivée, si
précise dans son écoute et ses commentaires, et qui a
donné un autre sens à la musique que je venais d'entendre.
Par la suite, j'ai suivi régulièrement en tant qu'auditeur
ses cours de pédagogie, puis j'ai intégré sa classe
de musique de chambre, et finalement j'ai participé aux ateliers
"Avant-Scène" qu'elle anime avec son mari le baryton
Jorge Chaminé. Double rencontre donc, d'une richesse inestimable,
qui m'a été et m'est encore très précieuse,
puisque ce duo continue à suivre de près mon évolution.
Ils ont cette qualité rare de favoriser l'épanouissement
d'un artiste en lui prodiguant des conseils adaptés et justes,
tout en respectant sa personnalité."
Guillaume Coppola a également obtenu le diplôme d'enseignement
en 2000 :"Je n'ai pas de poste d'enseignant dans un établissement ;
mon activité dans ce domaine s'est limitée jusqu'à
maintenant à des remplacements de durée variable: j'ai
passé 7 mois au CNR de Rouen l'an dernier, et 6 mois cette année
à l'École Nationale d'Aulnay-sous-Bois. Deux expériences
courtes mais très riches, car l'enseignement apprend aussi beaucoup
sur soi, et c'est très gratifiant de pouvoir aider d'autres pianistes
à progresser !"
Le tempérament très ouvert de Guillaume Coppola se devine
par ses longues réponses aux questions de Piano bleu, ainsi il
est ainsi également très enthousiaste quant il s'exprime
sur sa rencontre avec le pianiste Dmitri Bashkirov : "Dmitri
Bashkirov a été invité au CNSM en 2003. Les master-classes
sont en principe réservées aux étudiants en cycle
de perfectionnement, et j'étais à l'époque en cursus
de musique de chambre, mais je me suis tout de même inscrit sur
liste d'attente. La veille du premier jour de cours, je reçois
un appel téléphonique m'annonçant qu'une place
était libre le lendemain matin, suite à la défection
d'un élève souffrant. Angoisse mêlée d'excitation-
j'accepte la proposition inattendue. Bashkirov est réputé
pour être très dur, mais là, deuxième surprise,
le contact est très bon et mon cours se passe à merveille
(je crois que c'est aussi grâce à Schubert!). Après
cela, j'assiste à plusieurs autres leçons de la semaine
et, autre choc, autre coup de fil du Conservatoire : "Monsieur
Bashkirov vous a choisi pour jouer lors du cours public final".
C'est à la suite de cette expérience que j'ai été
invité à l'Académie de Savonlinna, seul français
parmi huit pianistes, pendant quinze jours avec le Maître. J'ai
découvert à cette occasion la grande école russe
de piano, un son chaud et puissant, la noblesse d'un Seigneur du clavier.
Cette étape a été très importante, et m'a
permis d'acquérir davantage d'assurance en scène."
Guillaume Coppola se produit en récital en France, notamment
à Paris - salle Cortot, Opéra Garnier, Archives Nationales
- et dans des festivals tels que la Folle Journée de Nantes en
région, Besançon/Franche-Comté, la Roque d'Anthéron
dans le cadre des Ensembles en résidence, le Festival Européen
Jeunes Talents, le festival Cziffra, Piano en Saintonge. Il se produit
également à l'étranger : Pays-Bas, Suisse, Italie,
Allemagne, Finlande, Pologne, Roumanie, Chine..."Je trouve que
voyager avec la Musique fait partie des plus grandes joies de ce métier;
si bien que chaque "aventure" m'a laissé de grands
souvenirs. Ma première "sortie" de pianiste s'est faite
en Roumanie; j'ai joué sur un piano dont il manquait un pied
et qui tenait miraculeusement appuyé sur une grande chaise. Malgré
les conditions pas vraiment idéales, j'ai un très beau
souvenir de ce voyage, et des gens pour qui la musique était
quelque chose de très naturel. Puis je suis allé en Pologne,
où j'ai rencontré le Professeur Jasinski qui m'a émerveillé
en me parlant du son chopinien. Pendant mes études au Conservatoire,
j'ai fait la création d'une pièce concertante du jeune
compositeur Sylvain Griotto, que nous avons joué à Paris
puis en Allemagne. L'Italie m'a donné beaucoup d'émotions,
car j'ai l'impression d'y retrouver une partie de mes racines. Il y
a eu aussi le théâtre de Vevey en Suisse, les Pays-Bas,
la Finlande... mais mon choc le plus récent a été
la Chine, où je rêve de retourner. C'est une sensation
très étrange, car je ne me suis pas senti fondamentalement
bien là-bas, j'étais même plutôt perdu, mais
le dépaysement était tel que ma curiosité s'est
trouvée de plus en plus aiguisée, et cela continue même
depuis mon retour !".
A la question d'évoquer son meilleur souvenir de concert, Guillaume
Coppola répond : "J'ai un souvenir magique de fin de
concert à la Chapelle Royale Saint-Frambourg de Senlis (rebaptisée
Auditorium Cziffra) où je donnais en bis le Prélude en
ut dièse mineur de Rachmaninov; après en avoir fait sonner
les accords puissants, je terminais sur le grand decrescendo du glas
disparaissant au loin, et là, avant que le son ne soit éteint,
les cloches de la cathédrale de Senlis ont commencé à
carillonner... on aurait dit qu'elles prenaient le relais, c'était
merveilleux ! "
Nouveaux concerts et voyages en perspective pour Guillaume Coppola,
celui-ci a été récemment choisi par les International
Holland Music Sessions pour participer à la série"NEW
MASTERS ON TOUR 2006-07..."Les Holland Music Sessions sont une
académie et un festival un peu particuliers: la sélection
se fait au niveau international, ensuite les artistes choisis participent
aux stages à Bergen (près d'Amsterdam) avec de grands
maîtres, certains apparaissent lors des master-classes publiques,
et tous donnent un récital dans la programmation estivale. Après
cela sont choisis chaque année quelques artistes, en général
trois ou quatre pianistes, deux violonistes et deux violoncellistes,
qui participeront à une tournée internationale. Ce sera
l'occasion pour moi de jouer en mars-avril 2007 dans des salles magnifiques
comme le Concertgebouw d'Amsterdam, le théâtre Diligentia
de la Haye, la Philharmonie de Bratislava ou encore le Rudolfinum de
Prague. Les concerts que j'ai donné en Hollande ont été
des moments très forts, j'ai découvert un public passionné,
très attentif et chaleureux, que j'ai hâte de retrouver
lors de la tournée des "New Masters Series". Ces concerts
me tiennent à curégalement pour le fait de jouer
dans des lieux mythiques, et de découvrir de grandes capitales,
des lieux chargés d'Histoire et de Beauté, comme Prague
que je ne connais pas encore. ""
Actualité : janvier 2008 : Guillaume Coppola était
en Chine fin octobre, où il a joué notamment Beethoven,
Schumann, Debussy, Liszt, ainsi quune pièce de Gao Ping,
compositeur chinois vivant actuellement en Nouvelle Zélande.
A cette occasion, il a bénéficié des conseils de
lauteur et de ses commentaires sur luvre « Night
Alley » composée en 2006. il se prépare à
une tournée en Europe du Nord en mars, en solo (Festival de Liepaja
en Lettonie) et duo avec le baryton Marc Mauillon et une tournée
en Amérique du sud en juin avec la soprano Bénédicte
Tauran (8 concerts : Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) ainsi
que des récitals à Pamiers (10 février), Besançon
(Théâtre Bacchus, 16 mai), Paris (Institut hongrois, 6
juin), Aulnay-sous-Bois (19 février), Abbaye de Fontdouce et
un concert avec le violoniste Régis Pasquier et l'Ensemble Tetraktys
(Festival de Marast, 4 juillet) Mais avant il donnera un concert : Samedi
26 janvier 2008, 15h, Musée Carnavalet, Paris III° récital
Franz Liszt réservations : 01 45 48 88 92
Actualité : Octobre 2009 Premier disque commercialisé
: Franz Liszt un portrait(voir le paragraphe "Ecouter" une
nouvelle interview à cette occasion)
Actualité octobre 2012 : Nouveau disque Danzas españolas
- Enrique Granados (voir plus bas
Actualité septembre 2014 : Nouveau disque Schbert - Voir plus bas
Son répertoire
Ne demandez pas à Guillaume Coppola de vous dire quels
sont ses compositeurs ou uvres préférés car
il vous répondra :"C'est une question difficile, d'autant
que cela dépend un peu des moments !"... Mais après
tout au contraire faudrait-il alors lui poser et reposer la question
en fonction du moment, aussi "pour le moment"...et "D'une
manière générale, je dirais que je me reconnais
davantage dans le répertoire romantique, où je peux exprimer
la partie exaltée de mon tempérament. Ainsi, après
avoir eu une longue période Liszt et Chopin, j'ai davantage exploré
Schubert et Schumann, et plus récemment Brahms qui maintenant
figure régulièrement dans mes programmes, avec les Variations
op.18/II, les Rhapsodies, l'opus 116, ou en musique de chambre. J'ai
toujours eu une fascination pour Franz Liszt, autant pour l'homme que
pour le pianiste ou le compositeur, et j'admire sa capacité à
mettre en scène la musique, la dramaturgie de son oeuvre, et
la grande variété de sentiments humains qu'il explore.
Je rêve de jouer sa Danse Macabre, Totentanz pour piano et orchestre,
qui d'ailleurs a été un de mes premiers disques- je l'ai
écouté en boucle pendant des années. Il y a dans
cette uvre quelque chose d'envoûtant, quand je l'écoute
j'ai une sensation proche de l'ivresse! C'est étrange d'ailleurs,
mais je crois que j'ai une certaine attirance pour les uvres noires,
ou mystiques: outre celle que je viens de citer, j'aime passionnément
Funérailles, extrait des Harmonies poétiques et religieuses,
la Sonate "Funèbre" de Chopin, ou dans un autre domaine
le Requiem de Mozart... Ce que je raconte ne va pas donner envie de
me connaître! (sic) pourtant dans la vie je suis plutôt
quelqu'un de joyeux et optimiste...Mais j'aime alterner un certain répertoire
flamboyant avec des choses plus calmes et contemplatives (est-ce dû
au signe astrologique des Gémeaux sous lequel je suis né?),
comme la musique de Debussy que je joue depuis longtemps, avec toujours
le même plaisir. Parmi les domaines que je souhaiterais explorer
davantage, figure la musique espagnole, particulièrement celle
de Enrique Granados que je trouve très enivrante."
En ce qui concerne les interprètes, Guillaume Coppola a nombreux
artistes préférés qui l'inspirent, en fonction
de leur répertoire :" Parmi les pianistes du passé,
j'aime les témoignages qu'on laissés des Rachmaninov,
Horowitz, ou Lipatti. Dans la musique germanique, j'admire Schnabel,
Fischer, puis parmi les vivants Fleisher, et Brendel qui a fait une
recherche tellement poussée pour donner des interprétations
mûries et complètement abouties. Je suis totalement fasciné
par le panache, la vitalité d'Argerich qui n'a aucune limite
technique, ce qui lui permet d'exprimer absolument tout ce qu'elle veut
à l'instrument. Mais il y a aussi Lupu, Perahia, Freire... et
parmi la jeune génération, je reste sans voix devant le
piano de Nicholas Angelich."
Guillaume Coppola est encore très enthousiaste pour s'exprimer
sur ce qu'il apprécie dans chaque type de concert : "Ce
qui me fait le plus frissonner est le rapport qu'on a avec un orchestre
lorsqu'on joue en concerto. On se sent vraiment porté, ou emporté
par le souffle de cette masse sonore. Il y a quelque chose de très
puissant dans le fait d'être soutenu par l'orchestre, ou de lutter
contre lui, de dialoguer avec ses solistes... Le dialogue plus intime
est également jouissif en musique de chambre, où l'on
essaie de créer une complicité, une fusion entre les instruments,
une respiration commune. J'ai le privilège de partager cela avec
ma sur Cécile, qui est violoniste à l'Orchestre
National de Bordeaux-Aquitaine, car nous nous comprenons souvent de
manière instinctive, et notre travail vient conforter des sensations
que nous vivons ensemble.
Dans l'art de respirer avec un autre musicien, il ne faut pas oublier
le partenariat avec les chanteurs qui est une activité où
l'on apprend beaucoup. C'est en travaillant avec des voix que l'on acquiert
le cantabile cher à Mozart, que l'on parvient à soutenir
une longue phrase mélodique, et encore que l'on apprend à
connaître son corps pour mieux l'utiliser au piano. Parmi les
chanteurs avec qui j'ai particulièrement apprécié
de collaborer, citons le baryton Marc Mauillon, un échange formidable,
et la soprano Laia Falcon, que j'ai accompagnée notamment dans
les "Siete Canciones populares espanolas" de Manuel de Falla
.
Mais j'adore le récital, c'est d'ailleurs ce que je pratique
le plus. Seul sur scène, on est vraiment maître à
bord; c'est plus difficile car on est livré à soi-même,
toutes les responsabilités nous incombent, mais on peut justement
exprimer plus directement ce qu'on a de plus intime, de plus profond
et authentique en soi. Le contact avec le public y est encore plus franc
et immédiat, et l'on peut se concentrer vraiment sur le message
que l'on souhaite délivrer, sans intermédiaire. Pour moi
le récital est une ascèse, on s'y découvre et on
en sort grandi."
Musicien
complet et curieux, Guillaume Coppola a récemment pris part à
des productions mêlant poésie et musique :"J'ai
toujours adoré les auditions de piano que mes professeurs de
Besançon organisaient, où régulièrement
le piano était croisé avec un autre art. Dès ma
première audition au CNR, je me souviens que des élèves
de la classe de danse étaient intervenues (en revanche je ne
me rappelle plus quelle musique les accompagnait!). J'ai eu beaucoup
de plaisir à lire les extraits de contes de Perrault ou de Mme
Leprince de Beaumont pour Ma Mère l'Oye de Ravel, puis nous avions
monté l'Enfant et les sortilèges, La Boîte à
joujoux de Debussy, L'Histoire de Babar de Poulenc, avec à chaque
fois des intervenants d'autres classes comme celle d'Art dramatique.
Ces expériences m'ont donné le goût des rencontres
de la musique avec d'autres formes d'expression. Mon premier "concert-poésie"
professionnel était axé sur Victor Hugo, je partageais
la scène avec ma sur au violon et un récitant, Michel
Cachot. C'était très difficile pour la concentration,
car tout s'enchaînait avec une petite mise en scène, et
entrer dans du Schumann ou du Liszt au dernier vers d'un poème,
en commençant dans l'obscurité, ce n'est pas si naturel!
Pourtant l'effet obtenu est lui très naturel, quand on est bien
rôdé ça devient magique, on entre dans la musique
comme dans un bain ! Plus récemment j'ai participé
à un spectacle sur Berlioz dont le comédien Didier Sandre
lisait des extraits de la correspondance, nous étions plusieurs
pianistes et chanteurs sous la houlette de Jeff Cohen. C'étaient
de très beaux moments, d'émotion et de partage, avec un
acteur profond et humble."
L'intérêt que porte Guillaume Coppola à la musique
ne se limite pas au répertoire classique :"Même
si j'écoute principalement du classique, j'ai parfois besoin
de "changer d'air", alors je me rafraîchis avec Bill
Evans, Ella Fitzgerald... J'ai découvert l'an dernier la chanteuse
portugaise Misia, par une élève qui m'a offert un de ses
disques, et j'aime me perdre dans ses fados vibrants !"
Le jeune pianiste a nombreux centres d'intérêts qui sont
pour lui source d'inspiration ou utiles pour jouer du piano
et c'est avec tout autant d'enthousiasme qu'il en parle aussi : "Je
pense que tout ce qu'on vit, qu'on voit, qu'on respire peut être
source d'inspiration, un poème, une peinture, un paysage, une
personne... parfois on peut réaliser subitement en voyant un
tableau: "le thème de telle sonate, c'est ça!",
mais souvent ce n'est pas appréciable sur le moment, les parallèles
se font a posteriori, et quand on ne s'y attend pas! Je me souviens
avoir eu la révélation du sens de Feuilles mortes de Debussy
un jour d'automne où je marchais en forêt; bien entendu
j'avais auparavant imaginé des situations, mais en voyant ce
paysage c'est devenu absolument évident! Mes autres centres d'intérêts
sont répartis dans plusieurs domaines, j'aime lire, aller au
cinéma, à des expos, je fais un peu de sport: les bienfaits
de la natation sur ma posture au piano ne sont plus à prouver...
J'aime observer les choses, les gens, la nature, j'aime voir grandir
une plante, s'ouvrir une fleur... Pour moi les fleurs sont l'essence
de la Beauté et la fragilité du monde. Et partager un
bon dîner, du bon vin et parler d'art et de la vie avec mes meilleurs
amis fait partie des choses fondamentales pour mon équilibre !
"
Écouter...
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FRANZ SCHUBERT (1797-1828)
12 Valses nobles
Sonate en la mineur D537
34 Valses sentimentales
Mélodie Hongroise
Guillaume Coppola , piano
Après un disque de Danses espagnoles de Granados, paru en 2012, c'est essentiellement vers une autre danse, la valse, telle que Schubert la traita au piano, que le pianiste Guillaume Coppola se tourne dans ce nouveau disque qu'il présentera lors d'un récital au Conservatoire du XVe à Paris, ce 24 septembre 2014. Il confie lors d'un nouvel entretien à lire ci-dessous qu'en effet ses envies en terme de répertoire vont souvent vers des oeuvres liées à la danse, précisant : " sans doute à cause de mes origines, car mon premier contact avec la musique s’est fait par le fait de chanter et danser en famille, de partager des émotions, des moments festifs. C’est donc au départ un moyen d’évasion, qui peut aboutir à une forme d’oubli de soi, voire de transe quand c’est poussé à l’extrême." Et dans la musique de Schubert,ce qu'il apprécie , explique-t-il, c'est sa " dimension de partage mais dans la confidence, en écoutant sa musique on a l’impression d’être dans le secret d’une amitié, et finalement l’esprit des Schubertiades transparaît dans sa musique. "
Il a choisi de compléter deux des recueils qui réunissent des pièces uniquement consacrées à la valse , près de cinquante pièces miniatures sur les quatre-vingt quatorze partitions, par une des premières sonates de Schubert afin d'équilibrer le disque, ce qui évitera un éventuel tournis à l'auditeur. Car, hormis son allegretto andantino qui "trottine" plus allègrement, cette oeuvre aux climats contrastés, est globalement plus dramatique, et cette sonate offre d'ailleurs plus l'occasion de chanter intérieurement que danser !...cliquez ici pour lire la suite, en écouter un extrait et voir une vidéo |
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Enrique Granados ( 1867-1916)
Allegro de concierto
Danzas españolas (12 Danses espagnoles)
Guillaume Coppola, piano
Ce lundi 22 octobre 2012 à 20h, le pianiste Guillaume
Coppola, donnera un concert au Théâtre de l'Athénée
à Paris. Il s'agit du premier concert de la Saison "Les
Pianissimes" qui a choisi d'accompagner la sortie du nouveau
disque de Guillaume Coppola consacré, après un disque
Liszt, à un compositeur qui lui tient aussi particulièrement
à coeur depuis longtemps puisque dès son premier
entretien pour piano bleu (en 2006) il déclarait son envie
d'explorer la musique espagnole et plus particulièrement
celle d'Enrique Granados qu'il trouve énivrante.
C'est donc désormais chose faite, cette exploration l'a
conduit à Barcelone où il a pu recueillir nombreux
témoignages et consulter des manuscrits et éditions
annotés du compositeur catalan , une exploriation si passionnante
qu'il en a bien failli rater son avion de retour ainsi le confie-t-il
à l'occasion d'un nouvel entretien...cliquez
ici pour lire l'entretien, voir deux vidéos et/ou vous
procurer ce disque
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Paru en octobre 2009
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Franz Liszt
La Danza - Tarantella napoletana
Funérailles
Bagatelle sans tonalité
Saint-François de Paule marchant sur les flots
Consolations (six pièces)
Vallée d'Obermann
Lieberstraum - Nocturne n°3
Rhapsodie hongroise n°2
Guillaume Coppola, piano
Interviewé en avril 2006, peu de temps après l'édition
par la revue Classica d'un "CD Découverte" comportant
son enregistrement d'oeuvres de Chopin, Schubert, Scriabine, Debussy
et Liszt, le jeune pianiste Guillaume Coppola confiait : "J'ai
toujours eu une fascination pour Franz Liszt, autant pour l'homme
que pour le pianiste ou le compositeur, et j'admire sa capacité
à mettre en scène la musique, la dramaturgie de
son oeuvre, et la grande variété de sentiments humains
qu'il explore."....aussi ne faut-il pas être trop
surpris que pour son premier disque commercialisé( Label
Calliope) il ait précisément choisi de dresser un
portrait musical de ce compositeur complexe qui lui permet d'alterner
les climats.
Ce CD découverte comportait l'oeuvre "Funérailles"
que l'on retrouve ici dans une interprétation plus mûrie,
et Guillaume Coppola aurait bien tort de se priver de dire en
quoi son jeu a évolué(cf. le nouvel interview ci-dessous)
car l'analyse qu'il en fait est fort juste et lucide. Faire le
portrait, tout comme l'évaluation, d'une personne autre
que soi-même est aussi une chose difficile, et en partie
subjective, heureusement il ne s'est donc pas privé non
plus de le concrétiser en musique. Il est bien naturel
que Guillaume Coppola en réalisant ce portrait de Liszt
y ait mis une part de lui-même tant dans le programme qu'il
a choisi que dans son interprétation sobre privilégiant
la beauté du son et le discours à la prouesse technique.
Ainsi son propre portrait, les yeux baissés, de la photographie
du disque semble judicieusement choisi, en accord avec cette interprétation...
Oui faire le portrait d'un compositeur tel que Liszt était
un pari osé, et Guillaume Coppola offre ici une représentation
qui n'a rien d'une caricature mais est le reflet fidèle
de multiples facettes d'un homme complexe certes mais attachant.
...cliquez
ici pour lire son interview et écouter un extrait
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Guillaume Coppola
CD Classica Découvertes
Chopin Schubert
Scriabine
Debussy
Liszt
Ce CD est paru avec le numéro de Décembre 2005/Janvier
2006 de la revue Classica Répertoire
Vous pouvez en écoutez un extrait : Impromptu op142 - n°4
de Franz Schubert (format mp3 et real player)
durant le mois d'avril 2006 dans la page Morceau du mois au Piano
bleu
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Prochains concerts :
24.09.2014 20:00
Auditorium 15° Conservatoire Frédéric Chopin 75015 Pari
s Schubert - Liszt
04.10.2014 16:30
Septembre Musical de l'Orne Eglise Saint-Pierre Mortrée (61)
avec le quintette Cassiopée
12.10.2014
Choeur Opus 39 Eglise Arbois (39) Concert avec le choeur Opus 39
20.10.2014
Musique en Polynésie avec Hervé Billaut, piano Tourné à 4 mains en Polynésie du 20/10 au 09/11/14 25.11.2014
18:00
Librairie Mollat Bordeaux (33)
26.11.2014 20:30
Château Bardins Cadaujac (33) Récital Schubert
09.12.2014 20:00
Les Pianissimes Conservatoire national d'art dramatique 75009 Paris
Schubertiade avec Hervé Billaut, piano
01.02.2015 11:00
Concerts du dimanche matin Auditorium Noureev Sainte-Geneviève des Bois (91)
6.02.2015 12:30
Flagey- Studio1 1050 Bruxelles Belgique Guillaume Coppola, piano Soirée de Vienne
14.02.2015 20:30
Théâtre du lavoir Pontarlier (25)
27.02.2015 20:00
Moments musicaux de Touraine Eglise Rochecorbon (37)
Guillaume Coppola Hervé Billaut Piano à 4 mains
07.03.2015 17:00
Condette (62) avec Marc Mauillon, baryton Miroirs brûlants
08.03.2015 17:00 GUILLAUME COPPOLA Condette (62) avec Marc Mauillon, baryton Miroirs brûlants 03.04.2015
Scène Nationale Besançon (25) Miroirs brûlants
04.06.2015
Les Grandes Heures de Saint-Emilion
Schubert
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