Florian Noack
        Merci à Florian Noack d'avoir répondu aux questions 
          de pianobleu.com pour la réalisation de cette page ( deux entretiens en janvier 2012 et mai 2013 à l'occasion de son second disque)
        Biographie commentée 
         Florian 
          Noack est né le 15 janvier 1990 en Belgique, à Auderghem 
          (Bruxelles). Son père, flûtiste professionnel, et sa mère 
          qui pratique aussi cet instrument en amateur, l'ont orienté non 
          pas vers la flûte mais vers le piano ! :" Nous sommes 
          trois enfants, chacun a appris le piano à l'âge de 4 ans 
          environ. Mes parents ne voulaient pas spécialement que l'un d'entre 
          nous devienne professionnel, mais cela faisait partie d'une certaine 
          éducation. Chaque jour, il fallait faire environ une demi-heure 
          de piano. Le choix de commencer le piano et non pas un autre instrument 
          était également un choix parental (quoique ma soeur ait 
          appris le violon également). Je ne me suis jamais posé 
          la question de savoir si j'aurais préféré commencer 
          un autre instrument. Et je n'ai jamais regretté par la suite 
          le choix de cet instrument ! 
          Vers 8-9 ans, j'ai aussi suivi quelques années de cours de 
          clavecin."
        Florian Noack commence donc l'étude du piano dès l'âge 
          de 4 ans auprès de Yuka Izutsu et, quelques années plus 
          tard, de Michel Wiggers. Il se distingue à 11 ans en remportant 
          plusieurs concours en Belgique, et est admis l'année suivante 
          à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth dans le cycle préparatoire 
          pour jeunes talents exceptionnels..."A ce moment là, 
          je suivais ces cours de piano sans penser qu'un jour le piano deviendrait 
          ma vie et mon métier. Mais, comme je travaillais régulièrement, 
          j'ai fait pas mal de progrès, et j'avais un niveau relativement 
          bon. Michel Wiggers m'a donc proposé de participer à un 
          premier concours de piano en Belgique (le Concours Epta). J'avais 11 
          ans. Je suis passé en finale, et pour préparer la finale 
          (qui avait lieu quelques mois plus tard), je me suis inscrit à 
          un stage de piano avec Yuka Izutsu, que j'avais déjà eue 
          comme professeur étant petit. Au cours de ce stage, j'ai rencontré 
          des élèves pianistes plus âgés, qui jouaient 
          des morceaux plus développés, plus virtuoses tout 
          cela m'a enthousiasmé et fait rêver. J'ai voulu apprendre 
          à jouer ces oeuvres (j'ai découvert à cette époque 
          l'étude Op.10 No.12 de Chopin, la Révolutionnaire' 
          dont j'étais tombé amoureux à l'époque !). 
          A partir de là, le piano est vraiment devenu une passion. C'est 
          vraiment le contact avec le répertoire de notre instrument qui 
          est à l'origine de la passion que j'ai eu pour celui-ci. J'ai 
          passé des heures chaque jour à déchiffrer des nouveaux 
          morceaux (qui étaient bien sur beaucoup trop difficiles pour 
          moi, mais que je rêvais de pouvoir jouer). " 
         Florian Noack est admis l'année suivante à la Chapelle 
          Musicale Reine Elisabeth dans le cycle préparatoire pour jeunes 
          talents exceptionnels. Il y étudie avec Yuka Izutsu pendant deux 
          années, durant lesquelles il reçoit l'enseignement de 
          grands maîtres tels que A. R. El Bacha, Brigitte Engerer, Dmitri 
          Bashkirov, Vitaly Margulis... "Mon séjour à la 
          Chapelle Musicale Reine Elisabeth a duré deux ans. Le Cycle préparatoire 
          pour Jeunes Talents exceptionnels qui venait d'être créé, 
          était destiné aux jeunes entre 12 et 18 ans, qui avaient 
          un niveau équivalent à celui du conservatoire, sans pouvoir 
          y étudier (en Belgique, on ne peut rentrer au conservatoire qu'après 
          avoir obtenu le bac, donc en théorie à 18 ans). J'avais 
          reçu les prospectus pour l'examen d'entrée 2 semaines 
          avant l'examen, j'avais du monter un programme spécialement pour 
          l'occasion (par exemple, je n'avais encore jamais joué de prélude 
          et fugue de Bach). Ca a été une surprise pour moi que 
          d'y être admis j'ai été le seul pianiste sélectionné 
          dans ce cycle. Nous étions 4, un violoniste (Lorenzo Gatto), 
          et deux violoncellistes (Romain Dhainaut et Claire-Lise Démettre). 
          J'étais le plus jeune. L'année suivante, une pianiste 
          japonaise a également été admise. Le cursus comportait 
          des cours de piano, d'harmonie et de musique de chambre. J'ai pu choisir 
          le professeur avec lequel je souhaitais travailler durant cette période. 
          J'ai donc continué à étudier avec Yuka Izutsu. 
          "
         Florian Noack estime que ces deux années ont été 
          vraiment essentielles pour lui : "C'est à ce moment que 
          ma passion s'est orientée vers une optique plus professionnelle. 
          Yuka Izutsu m'a fait travailler afin d'acquérir une base technique 
          solide (position de la main, énergie des doigts, détente 
          des bras). Il a fallu faire un travail de base assez poussé et 
          parfois fastidieux (perdre des mauvaises habitudes que j'avais acquises... 
          ). Je n'avais pas énormément de patience pour tout cela, 
          je dois l'avouer. Mais encore aujourd'hui (surtout aujourd'hui !) 
          je réalise à quel point ce travail a été 
          bénéfique. Ces années ont été importantes 
          également au niveau personnel. Je pouvais enfin commencer à 
          travailler les oeuvres de je rêvais (2ème Sonate de Schumann 
          notamment). A partir de là, le travail est devenu de plus en 
          plus gratifiant' pour l'enfant que j'étais. Enfin, -cela 
          faisait partie de la formation-, durant ces deux années, de nombreux 
          concerts ont été organisés, qui ont permis d'acquérir 
          un peu d'habitude de la scène, d'apprendre à gérer 
          le stress, à rôder des programmes. A mieux se connaître 
          en situation de concert. Outre les concerts et les cours, des grands 
          professeurs venaient parfois de l'étranger pour donner des master 
          class. C'est ainsi que j'ai rencontré Dmitri Bashkirov, Brigitte 
          Engerer, A. R. El-Bacha."
        Entre 14 et 15 ans, Florian Noack remporte le Premier Prix des Concours 
          Grétry, Charlier, Excellentia, Breughel, Dexia, EPTA, et Kaufmann. 
          Ces succès lui permettent de se produire lors de nombreux concerts 
          en Belgique (Palais des Beaux-Arts, Conservatoire Royal de Bruxelles, 
          Aula Magna, Théâtre Royal de la Monnaie, etc.), en France, 
          en Italie et en Allemagne. Durant cette période, il continue 
          de se perfectionner auprès de Yuka Izutsu et Johan Schmidt. 
          C'est à cette période qu'il a envisagé sérieusement 
          d'être pianiste professionnel et en fait il n'a jamais envisagé 
          d'autre métier mêm s'il a pu s'intéreser à 
          nombreuses autres activités : "Lorsque j'avais 14 ans 
          j'ai choisi de suivre l'enseignement par correspondance pour pouvoir 
          vraiment me consacrer au piano, et travailler 6 heures par jour. C'était 
          à ce moment-là un vrai sacrifice, et je l'ai fait parce 
          que j'envisageais vraiment la possibilité d'une carrière 
          professionnelle. Etant petit, j'étais passionné 
          par le jeux d'échecs, et je rêvais de devenir joueur professionnel. 
          Je participais de temps à autre à des tournois. Mais j'aime 
          aussi énormément la littérature ou l'histoire. 
          Depuis peu, j'ai commencé à apprendre la prestidigitation, 
          et j'ai commencé il y a quelques années des cours de salsa. 
          Mais tout cela reste des passes-temps plus ou moins prenants. En fait 
          il n'y a aucune autre activité professionnelle qui aurait pu 
        s'imposer à la place du piano."
        A l'âge de 16 ans, Florian Noack se distingue lors du Concours 
          Prix du Public' en remportant le prix du jury et le prix du public. 
          Ensuite, il obtient le prix Coup de Coeur du jury' et le prix 
          récompensant la meilleure interprétation de l'oeuvre imposée 
          lors du concours Piano Campus' - et quelques mois plus tard, il 
          remporte le Concours Adilia Alieva avec le 1er prix, prix spécial 
          de virtuosité, et prix pour la meilleure interprétation 
          d'une oeuvre française (Scarbo' de Ravel). La même 
          année, il est admis à la Musikhochschule de Cologne, en 
          Allemagne, où il se perfectionne actuellement auprès du 
          pianiste et compositeur russe Vassily Lobanov.A 17 ans, il obtient le 
          Premier Prix au concours International de Mérignac, et l'année 
          suivante le prix du Public lors du Concours à la mémoire 
          d'Alain Marinaro. 
           En 
          février 2009, il est le plus jeune candidat admis en finale au 
          Concours Vibrarte à Paris, où il remporte le 2ème 
          prix, ce qui lui permet de se produire à la Comédie des 
          Champs Elysées, lors du concert des lauréats, qui a été 
          retransmis en direct à la télévision dans toute 
          l'Europe. Il est lauréat de la Fondation Belge de la Vocation, 
          et s'est vu décerner le Prix Grandpiano 2009', récompensant 
          chaque année un artiste prometteur, pour ses qualités 
          musicales, techniques et humaines. Enfin, à l'âge de 20 
          ans il remporte le 2ème prix ainsi que le Prix du Public lors 
          du Concours Rachmaninov en Allemagne....Nombreux concours au sujet duquel 
          il a beaucoup à dire : "Les concours ont été 
          très présents jusqu'à aujourd'hui dans mon développement. 
            J'en ai fait relativement beaucoup, et chacun m'a appris quelque chose. 
            Le concours a en soi quelque chose de très contestable (subjectif, 
            parfois injuste, potentiellement destructeur). Cela fait en quelque 
            sorte partie des 'règles du jeu', et si on décide de s'inscrire, 
            cela implique de les accepter. A titre personnel, les concours représentent 
            surtout deux choses : d'abord un objectif de travail, qui m'oblige (à 
          cause de la concurrence) à considérer mon travail sans 
            indulgence et sans narcissisme, à aller au maximum de mes possibilités... 
            Ensuite, les concours représentent quand même une opportunité 
          particulière de rencontrer des gens, qu'ils soient musiciens, 
            critiques, chefs d'orchestre ou mélomanes. Cela peut même 
            se produire indépendamment d'un résultat -il se peut que 
            l'on soit éliminé, mais qu'une personne dans la salle 
            vous ait particulièrement remarqué et décide de 
            vous soutenir pour le reste de votre carrière. Bien sur, un prix 
            facilite les choses!  
          Je pourrais citer quelques concours qui ont été vraiment 
            importants pour moi : d'abord mon tout premier concours, le concours 
            EPTA, qui a été en partie à l'origine de ma passion 
            pour le piano lorsque j'avais 11 ans.  
          Ensuite, le Concours Seiler en Allemagne, lorsque j'avais 15 ans. A 
          l'époque, je venais de remporter 5 ou 6 premiers prix d'affilée 
            dans différents concours en Belgique, j'avais acquis sans doute 
            un peu trop d'assurance. A ce concours, mon premier concours à 
          l'étranger, je me suis fait éliminer pour la première 
            fois de ma vie (au premier tour!), et j'ai pris conscience du niveau 
            pianistique sur la scène internationale, dont je n'avais jusqu'alors 
            aucune idée. Cela a été une bonne douche froide, 
            et une bonne remise en question qui m'a poussé à être 
            plus exigeant envers moi-même et à aller plus loin dans 
            mon travail.  
          Il y a eu beaucoup d'autres concours... Au cours des dernières 
            années, il y a eu le Concours Vibrarte où j'ai remporté 
          le 2ème Prix ex-aequo avec Anastasya Terenkova. Le Concours Rachmaninov 
            où j'ai remporté le 2ème Prix ainsi que le Prix 
            du public, ou encore le Concours de Cologne où j'ai obtenu il 
            y a deux semaines le 3ème Prix. 
          Il y a également d'autres concours, moins typiques, mais que 
            j'ai énormément appréciés, comme par exemple 
            le Concours Piano Campus (où j'avais obtenu en 2006 le Prix de 
            l'imposé et le Prix Coup de coeur du jury, et en 2008 le Prix 
            du Barreau du Val d'Oise). C'est un concours qui se déroule dans 
            un esprit assez différent, mais où j'ai chaque fois pu 
            lier des liens privilégiés avec les autres candidats, 
            où nous avons tous été dans des conditions idéales. 
            L'aspect plus 'relax' n'influençait en rien le niveau pianistique 
            du concours qui était chaque fois excellent. Par contre il apportait 
            une atmosphère moins compétitive, plus détendue 
            et agréable. C'est un des concours qui m'a apporté le 
            plus au niveau des contacts en France. "
        Plus particulièrement interrogé sur la façon 
          dont il vit ces nombreux concours, et s'il a envie de se présenter 
          encore à d'autres concours puisqu'il n'a que 21 ans Florian Noack 
          confie : "En ce qui me concerne, c'est amusant, parce que j'ai 
          remarqué un processus un peu systématique qui se produit 
          dans la préparation à chaque concours : un mois avant 
          le début, j'ai un moral d'enfer et une confiance en moi énorme, 
          bref je pars avec l'idée de gagner tous les prix disponibles. 
          Puis, au fur et à mesure qu'on se rapproche du concours, cette 
          confiance fond comme neige au soleil, et j'arrive au concours comme 
          un survivant ou presque! J'ai toujours tendance à me représenter 
          les autres candidats comme exceptionnels et bien meilleurs que moi. 
          Ce qui fait que lorsque je passe en demi-finale ou en finale, j'ai rarement 
          l'impression que c'est mérité, mais plutôt la sensation 
          d'être un rescapé. Et ce n'est que rétrospectivement, 
          plusieurs jours plus tard, que j'arrive à voir un peu plus lucidement 
          si le résultat que j'ai obtenu était vraiment mérité 
          ou pas. Mais dans le coeur de l'action, je m'exagère toujours 
          beaucoup le danger, et j'ai du mal à évaluer mon niveau 
          par rapport aux autres. 
          Ce qui n'est peut-être pas plus mal, car je crois qu'en concours 
          il faut se concentrer sur soi-même, sur ce que l'on veut faire 
          passer, sans trop se laisser déstabiliser par ce qui se fait 
          autour de soi. Ce qui n'empêche pas bien sur de s'intéresser 
          vraiment aux autres candidats, dont on peut apprendre beaucoup -mais 
          il vaut mieux le faire une fois qu'on est en dehors du concours, ou 
          bien que l'on a déjà joué.  
          Une dernière chose importante, que je garde toujours en tête 
          avant chaque concours, c'est que le résultat dépend de 
          nombreux facteurs (l'âge, le programme choisi, la concentration, 
          quel candidat joue avant, quel candidat joue après, le style, 
          le jury qui est différent d'une fois à l'autre, etc...) 
          et beaucoup de ces paramètres ne sont pas en notre possession. 
          La seule chose qu'on puisse faire est d'essayer de jouer le mieux possible 
          -et parfois le résultat peut sembler en inadéquation avec 
          cela. Il faut s'y préparer avant même le début du 
          concours. Il y a des concours où je pense avoir particulièrement 
          bien joué, et où je me suis fait éliminer, et d'autres 
          dont j'ai été lauréat, alors que d'autres méritaient 
          de gagner autant que moi. Tout peut arriver, il y a une question de 
          chance ou de malchance qu'il faut pouvoir accepter. 
          C'est la condition qui fait qu'un concours n'a jamais été 
          une expérience destructrice pour moi. 
          Chaque concours est assez éprouvant pour les nerfs, et je n'apprécie 
          rien autant que la fin d'un concours. Paradoxalement, une semaine après 
          être sorti d'un concours, je commence déjà à 
          en envisager d'autres! Je crois que j'ai besoin d'avoir un objectif 
          permanent, un projet vers lequel tourner mon énergie."
        Florian Noack est l'invité de nombreux festivals en France 
          (Piano en Valois, Festival Chopin à Paris, Pianissimes de Lyon, 
          Nuits de la Citadelle à Sisteron, Festival d'Annecy, etc.)... 
          Plus que le lieu ou la salle de concert ce qui importe à Florian 
          Noack c'est d'avoir la liberté du programme qu'il jouera :"Ce 
          n'est que depuis quelques mois que j'ai commencé à quitter 
          un peu l'Europe (concerts en Chine et aux USA) et j'ai plutôt 
          vécu chaque voyage comme une chance inattendue. Je suis toujours 
          heureux de jouer n'importe où, mais il n'y a pas un endroit particulier 
          où je rêve de jouer. Mais en tant qu'amateur de raretés 
          du répertoire (Medtner, Alkan, Lyapounov, Dohnanyi...), j'ai 
          une préférence évidemment pour les concerts où 
          j'ai la liberté dans mon programme de sortir un peu des sentiers 
          battus... ainsi récemment pour le Festival l'Esprit du 
          piano à Bordeaux j'ai eu une pleine et entière liberté 
          pour construire le programme, constitué d'une part d'oeuvres 
          de Scarlatti, Chopin et Liszt, et d'autre part de deux de mes transcriptions 
          Shéhérazade de Rimsky-Korsakov, et Aleko de Rachmaninov 
          qui sera créé à cette occasion. Bref, un projet 
          très motivant !" 
          Quant à son meilleur souvenir de concert : "C'est difficile 
          à évaluer. J'ai parfois joué des concerts en me 
          sentant extraordinairement bien sur scène, en ayant une confiance 
          absolue dans mes moyens, et la sensation de survoler les difficultés 
          techniques, bref une sorte de transcendance. Et puis parfois, en réécoutant 
          des enregistrements, je réalise que ma sensation personnelle 
          sur le moment ne correspond pas tellement à ce qui se dégage 
          dans la salle. C'est parfois décevant. Mais l'inverse est vrai 
          aussi, des concerts où je me sentais moins bien en jouant, et 
          pourtant en les réécoutant, ils me paraissent très 
          convaincants. Je relativise donc beaucoup mes impressions sur le moment, 
          car l'écoute qu'on a en jouant est très différente 
          de celle qu'on a lorsque l'on se réécoute après 
          coup, et qu'on voit ce qu'il en était réellement. J'aurais 
          du mal à définir mon meilleur ou mon pire souvenir de 
          concert."
        Actuellement Florian Noack se perfectionne à la Musikhochschule 
          de Cologne, auprès du pianiste et compositeur russe Vassily Lobanov 
          : " J'ai entendu Vassily Lobanov en concert au Palais des Beaux-Arts 
          de Bruxelles lorsque j'avais 15 ans. Il jouait en quatuor avec Viktor 
          Tretiakov, Yuri Bashmet et Natalia Gutman. J'ai été complètement 
          par la palette sonore de ce pianiste. J'ai immédiatement voulu 
          étudier avec lui. Il m'a donc reçu dans sa classe à 
          Cologne lorsque j'avais 16 ans. Il est à la fois compositeur 
          et pianiste (peut-être davantage orienté vers la musique 
          de chambre que la carrière de soliste. Il a joué avec 
          les plus grands musiciens, notamment Sviatoslav Richter avec lequel 
          il a joué en duo pendant plusieurs années). Son approche 
          musicale est assez différente de ce que je connaissais jusqu'alors. 
          Extrêmement intuitif, même dans son approche technique. 
          J'ai appris beaucoup en ce qui concerne la liberté d'interprétation, 
          la fantaisie musicale, et, pianistiquement, en ce qui concerne le son. 
          Il m'avait dit une fois, afin de développer l'imagination musicale 
          lorsque je joue un morceau, de s'entraîner à jouer dix 
          versions radicalement différentes de la même oeuvre (tempo, 
          caractère, nuance, couleur... ). Et sur scène, de trouver 
          la onzième version !"
        Son répertoire
         Interrogé 
          sur son répertoire Florian Noack constate : " Je crois 
          que j'ai un peu découvert le répertoire du piano à 
          l'envers ! Cela est du à un livre (le Dictionnaire de Guy Sacre) 
          qui a piqué ma curiosité pour tous les grands compositeurs 
          inconnus/oubliés. A 14 ans, je jouais davantage de Clementi que 
          de Beethoven, et de Medtner que de Rachmaninov, et je travaillais des 
          études d'Alkan alors que je n'avais jamais joué le moindre 
          morceau de Liszt ! J'ai joué les 'Sillages 'd'Aubert, la 
          4ème Sonate de Macdowell, les études de concert de Dohnanyi... 
          Aujourd'hui, j'ai tendance à 'redécouvrir' les grands 
          morceaux du répertoire, et à avoir envie de m'attaquer 
          à des pièces telles que l'Appassionata de Beethoven, ou 
          la Méphisto Valse de Liszt...  
          Mon répertoire au cours des dernières années s'est 
          centré sur la musique romantique (essentiellement Schumann-Chopin, 
          récemment Liszt), post-romantique (Rachmaninov, Medtner) et sur 
          la première moitié du 20ème siècle (surtout 
          Ravel et Prokofiev...). Mais il y a des compositeurs que j'adore et 
          que je ne joue presque jamais, comme Schubert ou Brahms. Il y a trop 
          de compositeurs pour citer tous ceux que j'aime. J'en choisirai donc 
          quelques uns.
        Mon grand coup de foudre musical était Medtner, lorsque 
          j'avais 14 ans et que j'ai commencé à découvrir 
          ses sonates. Tout me plaisait à l'époque : la beauté 
          des mélodies, la surenchère pianistique, l'imagination 
          un peu légendaire ( dans les skazki, ou 'contes de fées'), 
          tout cela allié à une construction et une structure extrêmement 
          précise, bref tout cela me parlait beaucoup. Et son catalogue 
          pour piano est assez énorme (14 sonates...), il y avait matière 
          à découvrir et à s'émerveiller. De Medtner, 
          je suis passé ensuite à Rachmaninov, moins germanique 
          et plus russe. Mais chez Rachmaninov, ce n'est pas sa musique pour piano 
          solo que je préfère, mais les Mélodies, les Concerti, 
          son opéra Aleko... 
          J'ai toujours aimé Schumann particulièrement aussi, autant 
          pour sa musique que pour le personnage qui m'a toujours touché 
          par sa sincérité et son authenticité.  
          Il y a un autre compositeur qui me plait énormément, c'est 
          Lyapounov. Ce n'est pas un compositeur révolutionnaire, mais 
          c'est une esthétique qui me séduit beaucoup : une écriture 
          pianistique très raffinée, très colorée, 
          des mélodies inspirées du folkore russe ou caucasien. 
          C'est un compositeur que j'aimerais jouer davantage et contribuer autant 
          que possible à faire connaître davantage."
        
        Florian Noack a joué plusieurs fois en soliste avec orchestre 
          des concertos de Rachmaninov, Ravel, Grieg et Beethoven. Son répertoire 
          s'étend à des compositeurs moins connus, comme Medtner, 
          Lyapounov, Alkan, Dohnanyi
C'est à l'pagede 15 ans qu'il 
          a donné son premier concert avec orchestre, et les nombreuses 
          autres rencontres qu'il a pu avior ensuite l'ont toutautant enthousismé 
          : "J'ai joué le Concerto en Sol de Ravel avec l'Orchestre 
          Charlemagne au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles. 
          J'ai toujours considéré comme une chance de jouer avec 
          orchestre, j'ai donc chaque fois apprécié l'expérience, 
          que ce soit avec des orchestres professionnels ou semi-professionnels. 
          A 16 ans, j'ai joué le 2ème Concerto de Rachmaninov avec 
          l'Orchestre des Etudiants de Louvain-la-neuve. Il y avait quelque chose 
          de grisant, dans le fait de jouer aussi dans des toutes grandes salles, 
          et d'être entouré par une formation aussi riche et colorée 
          qu'un orchestre... 
          J'ai également joué le 3ème de Beethoven en finale 
          du concours de Mérignac, le 21ème de Mozart en finale 
          du concours de Cologne, et le concerto de Grieg. Il y a encore beaucoup 
          d'autres concertos que je rêve de jouer (2ème de Prokofiev, 
          1er de Medtner, Schumann...)."
        Florain Noack aime jouer de la musique de chambre...: "Je 
          dois avouer que ces derniers temps, j'ai particulièrement apprécié 
          de jouer en duo. C'était assez nouveau pour moi, puisque depuis 
          mes 14 ans, je n'avais presque plus jamais fait de musique de chambre. 
          Peut-être la nouveauté explique en partie mon attrait pour 
          cela, mais il y a quelque chose de magique dans la communication musicale 
          entre deux personnes.  
          Bien sûr, les concerts en solo restent mon objectif premier, mais 
          chacun est une épreuve physique et mentale, alors que les derniers 
          concerts de musique de chambre que j'ai faits ont été 
          pour moi des vrais moments de plaisir sur scène. "
         Quant à sa façon de travailler Florian Noack confie 
          : "J'ai une approche un peu intuitive de chaque partition "je 
          répète souvent chaque passage, afin de l'apprendre assez 
          rapidement par coeur, de développer les réflexes et l'instinct. 
          Les idées viennent au fur et à mesure... J'ai tendance 
          à ne presque jamais écouter d'enregistrement d'oeuvres 
          que je travaille. C'est peut-être un tort, mais cela me permet 
          de développer un idéal de l'oeuvre personnel. J'ai généralement 
          tendance à focaliser un peu mon attention sur le son, la couleur. 
          Mais il y a encore beaucoup d'autres aspects en musique, et j'ai encore 
          beaucoup à apprendre. " 
          Et la vie aussi à encore beaucoup à lui apprendre estime 
          le jeune pianiste aussi se ressource-t-il dans les arts : "Presque 
          toutes les formes d'art m'intéressent, avec peut-être une 
          préférence pour la danse et surtout la littérature 
          (j'ai assez peu l'occasion d'aller au théâtre par exemple, 
          bien que j'y sois toujours allé avec beaucoup de plaisir, et 
          je m'y connais assez peu en peinture). Je ne cherche pas vraiment consciemment 
          à faire de connections, du moins conscientes entre cela et mon 
          interprétation. Mais il est certain que tout se rejoint d'une 
          certaine façon. Mon professeur Vassily Lobanov m'a plusieurs 
          fois recommandé de lire les grands auteurs, afin de se développer 
          humainement. Comment, à 21 ans, se trouver confrontés 
          par la musique à des sentiments qu'il ne nous est jamais arrivé 
          d'éprouver ? J'y ai pensé en jouant la Sonate Op.26 
          de Beethoven, dont le 3ème mouvement est une marche funèbre. 
          D'une certaine façon, c'est un mouvement qui ne m'est pas proche, 
          pas familier, qui n'évoque rien de personnel en moi. 
          Mais peut-être qu'indirectement, par la littérature, on 
          peut découvrir et ressentir par empathie des émotions 
          qui ne font pas partie de notre vie quotidienne, et donc essayer de 
          les exprimer musicalement. "
        Emotions qu'il peut ressentir au travers peut-être aussi des 
          chanteurs qu'il aime écouter même s'il ne saurait le dire 
          : "Depuis tout petit, j'ai écouté beaucoup de 
          chants populaires russes chantés par Ivan Rebroff, que j'aime 
          toujours énormément aujourd'hui. En dehors de cela, j'ai 
          une passion pour Jacques Brel et Georges Brassens, qui sont les chanteurs 
          que j'écoute le plus. Parfois j'écoute un peu de salsa, 
          de tango ou de musique tzigane. Et quelques amis ont tenté de 
          m'initier au rap français ! De là à dire que 
          cela m'aide pour jouer de la musique classique... Je ne sais pas. Peut-être 
          inconsciemment."
         Florian Noack est également l'auteur de plusieurs transcriptions 
          (d'après Tchaïkovsky, Rachmaninov, Rimsky-Korsakov, Strauss 
          etc.), remarquées notamment par Dmitri Bashkirov et Boris Berezovsky, 
          qui ont été créées avec succès en 
          Espagne, en Belgique, en France et en Allemagne, sujet dont il sera 
          question dans la page sur son disque qui comporte des transcriptions...voir 
          ci-dessous 
        Ecouter...
        
          
             
              paru en 
mai 2013 
             
 | 
                          Sergei Lyapunov (1859-1924) 
                Oeuvres pour piano 
                Premier
                Volume 
                Florian Noack, piano 
              Mazurkas, valses, Tarentelles
              Le pianiste belge Florian Noack, qui a été notamment formé à la Chapelle 
                Musicale Reine Elisabeth dans le cycle préparatoire pour jeunes 
                talents exceptionnels durant deux ans, où il a pu bénéficier  de l'enseignement de 
                grands maîtres tels que Abdel Rahman El Bacha, Brigitte Engerer, Dmitri 
                Bashkirov, Vitaly Margulis...  ne participe pas actuellement au concours Reine Elisabeth de Belgique mais s'il n'est pas exclu qu'il le fasse lors de la prochaine session, ainsi le confie-il à l'occasion d'un nouvel entretien à l'occasion de la sortie de son second disque , c'est dans  un projet qui s'annonce aussi de très grande envergure qu'il s'engage puisque cet album est le premier d'une intégrale de l'oeuvre pour le piano  qu 'il a choisi  de consacrer à un compositeur peu connu, Sergei Lyapunov  ( ou Sergueï Liapounov), qui a écrit plus d'une  quarantaine d'opus  pour cet instrument !...cliquez ici pour lire la suite, écouter un extrait et voir une vidéo | 
           
           
             
              
                 
                Paru en Janvier 2012
                 
               
             | 
             
              Initium
              Florian Noack, piano 
              
               Tchaïkovsky/F. Noack - Suite de Concert d'après 
                «Le lac des cygnes» (Scene - valse- Danse des petits 
                cygnes- Moderato - Danse russe) 
                S. Rachmaninoff - Etude-tableau Op.39 No.2  
                R. Schumann - Concert sans orchestre (Grande Sonate ) Op.14 
                F. Chopin - Nocturne Op.55 No.2 
                J. Strauss/F. Noack - Paraphrase d'après « Fruhlingsstimmen» 
                Op.410
              Voici le premier disque d'un jeune pianiste, Florian 
                Noack, qui aura vingt et un ans dans deux jours mais qui a eu 
                le temps de cumuler nombreux prix de concours internationaux et 
                il ne pense pas s'arrêter là ! Il a commencé 
                très jeune à jouer du piano : à quatre ans, 
                sous les conseils de ses parents flûtistes qui ont choisi 
                d'orienter leurs trois enfants vers le piano ! Une excellente 
                idée pour ce qui le concerne puisque le pianiste d'origine 
                belge est entré dès l'âge de 11 ans à 
                la Chapelle Musicale Reine Elisabeth dans le cycle préparatoire 
                pour jeunes talents exceptionnels et poursuit actuellement ses 
                études en Allemagne, il a déjà donné 
                nombreux concerts dont plusieurs en France... Florian Noack ne 
                se contente pas d'être interprète : il est également 
                l'auteur de plusieurs transcriptions (d'après Tchaïkovsky, 
                Rachmaninov, Rimsky-Korsakov, Strauss etc.), remarquées 
                notamment par Dmitri Bashkirov et Boris Berezovsky, et il présente 
                d'ailleurs dans ce disque conçu comme une "carte de 
                visite" deux transcriptions, qu'il a lui même écrites 
                et qui ont récemment été ajoutées 
                au catalogue des éditions Filimbi....cliquez 
                ici pour lire la suite, écouter deux extraits et voir 
                une vidéo 
                
             | 
           
         
        En savoir plus
        Visitez le site internet de Florian Noack ...cliquez 
          ici
          
         
         © pianobleu.com ---- contact :  - 
          Agnès Jourdain 
       
       | 
	  
	  
	   
	  
	  
	  
	  
	  
	  
        Retrouvez une information sur  
          le site Piano bleu
          
          
        Suivez pianobleu.com  
            le site des amateurs 
            de piano 
            sur   
               
          
        Ne partez pas 
sans avoir lu  
          l'actualité  
          du piano !
        
         
        
        
       
  
          
          
         
          et... Partagez  cette page !
  
          
        
        
        
           
           
           
        
            
          
          |