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Initium Florian Noack PIANO
Initium
Florian Noack, piano
Tchaïkovsky/F. Noack - Suite de Concert d'après
«Le lac des cygnes» (Scene - valse- Danse
des petits cygnes- Moderato - Danse russe)
S. Rachmaninoff - Etude-tableau Op.39 No.2
R. Schumann - Concert sans orchestre (Grande Sonate ) Op.14
F. Chopin - Nocturne Op.55 No.2
J. Strauss/F. Noack - Paraphrase d'après « Fruhlingsstimmen»
Op.410
Voici le premier disque d'un jeune pianisteFlorian
Noack, qui aura vingt et un ans dans deux jours mais qui a
eu le temps de cumuler nombreux prix de concours internationaux
et il ne pense pas s'arrêter là ! Il a commencé
très jeune à jouer du piano : à quatre ans,
sous les conseils de ses parents flûtistes qui ont choisi
d'orienter leurs trois enfants vers le piano ! Une excellente
idée pour ce qui le concerne puisque le pianiste d'origine
belge est entré dès l'âge de 11 ans à
la Chapelle Musicale Reine Elisabeth dans le cycle préparatoire
pour jeunes talents exceptionnels et poursuit actuellement ses
études en Allemagne, il a déjà donné
nombreux concerts dont plusieurs en France...
Florian Noack ne se contente pas d'être interprète
: il est également l'auteur de plusieurs transcriptions
(d'après Tchaïkovsky, Rachmaninov, Rimsky-Korsakov,
Strauss etc.), remarquées notamment par Dmitri Bashkirov
et Boris Berezovsky, et il présente d'ailleurs dans ce
disque conçu comme une "carte de visite" deux
transcriptions, qu'il a lui même écrites et qui ont
récemment été ajoutées au catalogue
des éditions Filimbi.
La première est celle du célèbre ballet "Le
lac des Cygnes"de Tchaïkovsky dont il existe déjà
des arrangements pour piano, celle-ci ne reprend pas le ballet
dans son intégralité mais en offre des extraits
dans l'esprit de construction d'une Suite pour piano. Le premier
extrait que vous pourrez écouter plus bas dans cette page
vous permettra d'apprécier combien il préserve le
son orchestral de l'oeuvre (vous pouvez aussi le voir plus bas
en vidéo mais la mauvaise qualité sonore lui rend
pas justice).... Un son orchestral que l'on retrouve dans la "Grande
sonate" de Schumann, une oeuvre que Liszt aimait beaucoup
, une pièce peu souvent jouée car très difficile
et virtuose, vous pourrez écouter le dernier mouvement
de cette sonate "Finale : Prestissimo possibile"
dont il offre une interprétation d'une grande clarté
malgré la vitesse exigée, à donner le vertige,
offrant ici un discours tout à fait intéressant
du début à la fin du mouvement qui ne se noie pas
dans la texture orchestrale pourtant bien présente.
Florian Noack a intercalé dans son programme un nocturne
de Chopin et une étude de Rachmaninov d'un tout autre tempo
: "lento" dans lesquels il offre des temps de
respiration bienvenus quoique l'étude de Rachmaninov comporte
en son milieu une phase plus agitée, une pièce empreinte
de nostalgie et sombres sentiments qu'apprécie particulièrement
le pianiste qui confie dans l'entretien que vous pouvez lire ci-dessous
"ne jamais s'en lasser" . Quant au titre de son
disque "Initium" , également le titre d'un poème
de Verlaine qui figure dans la pochette, Florian Noack indique
avec modestie qu'il l'a notamment choisi parce qu'il évoque
aussi son "initiation" dont ce disque est en
somme le reflet... un disque déjà très prometteur
et on ne se lassera donc pas non plus de suivre l'évolution
de ce pianiste.
Ce
disque est votre premier disque, dans quelles circonstances le
label Quartziade vous a-t-il proposé de l'enregistrer
et comment avez-vous vécu ce premier enregistrement ?
En fait cela a été assez imprévu et tout
s'est passé plutôt vite ! En septembre
2010, j'avais plusieurs récitals à La Rochelle.
Ce n'était pas loin de Bordeaux, où je joue
presque chaqueannée, et où j'ai quelques amis
(notamment Philippe Pougeoise, président de l'association
GrandPiano). Il m'avait parlé d'un studio tout
près de Bordeaux, le Studio Berduquet. J'ai donc décidé
de venir dans la région quelques jours plus tôt,
et d'y enregistrer une partie des programmes que je jouais
en récital les jours suivants.
Il n'y avait pas d'idée précise derrière
cela, si ce n'est d'avoir un enregistrement à
disposition pouvant servir de carte de visite. C'est seulement
plus tard que j'ai proposé l'enregistrement au
label Quartziade qui a accepté de le publier.
Ce premier enregistrement a été assez éprouvant.
C'est un travail complètement différent d'une
préparation à un concert ou un concours. Il faut
être prêt à reprendre des dizaines de fois
les mêmes passages, cela demande une concentration et une
énergie physique importantes.
Mais j'ai eu la chance d'être logé au studio
(magnifique et en pleine nature !), et accueilli chaleureusement.
Comme l'enregistrement a eu lieu sur deux jours, nous avons
du aussi y travailler la nuit jusqu'assez tard. L'ingénieur
du son était vraiment patient avec moi. J'ai été
dans des conditions optimales à ce niveau-là.
C'était bien sur une première expérience,
vraiment nouvelle. J'en ai tiré plusieurs conclusions
pour la prochaine fois, notamment au niveau du conditionnement
physique et psychologique, maintenant que je sais vraiment de
quoi il s'agit et comment cela se passe.
Pourquoi avez-vous choisi de transcrire
des épisodes du ballet "Le Lac des cygnes"
de Taachïkosky pour en réalisé une suite dont
il me semble qu'il existe déjà des transcriptions
pour piano ?
Il existe quelques adaptations de différents styles :
certaines sont des transcriptions littérales (qui s'apparentent
pour moi plus à une réduction simplifiée
pour piano). Je connais une autre très belle transcription,
réalisée par le pianiste russe Karen Kornienko,
qui se rapproche plus de mon idée : une adaptation
basée sur quelques extraits de l'oeuvre, afin
d'en faire une pièce pour piano à part entière.
J'ai rédigé néanmoins ma propre suite
parce que je souhaitais y inclure des mouvements moins connus
(tels que le 2ème mouvement de ma suite, une valse qui
n'est généralement pas reprise dans les représentations
du ballet, ou le 5ème mouvement, la Danse Russe, qui a
été composée après coup par Tchaïkovsky
à la demande du chorégraphe, et qu'on ne joue
néanmoins jamais).
Enfin, même sur le plan pianistique, je pensais pouvoir
faire une transcription apportant quelque chose d'autre que
celles qui existaient déjà.
Souvent j'ai rédigé des transcriptions d'oeuvres
qui avaient déjà été arrangées
pour piano auparavant. Comme par exemple, Shéhérazade
de Rimsky-Korsakov, dont à ma connaissance, il existe déjà
2 transcriptions (l'une de Paul Gilson, l'autre de Serguey
Kursanov). Mais aucune des trois transcriptions ne se ressemble !
L'idée d'arranger le Lac des Cygnes me plaisait
particulièrement. D'abord parce que c'est une
musique qui me plait beaucoup, que je trouve extrêmement
séduisante, riche et néanmoins facile d'accès.
Ensuite, parce que de part la structure même du ballet,
cela permet d'avoir une suite courte et variée (le
plus long des mouvements ne dure que 3 minutes). Enfin, je pense
que c'est une oeuvre qui se prête assez bien à
l'exercice, et où il y a de la place pour une certaine
liberté d'écriture (sans doute plus que si
j'essayais d'arranger une symphonie de Beethoven par
exemple).
De même vous avez adapté
pour piano une oeuvre de jeunesse de Strauss, faites-vous
souvent des transcriptions pour vous même ou publiées,
et aimeriez-vous aussi composer ?Est-ce un "exercice"
que vous trouvez difficile ?
Jusqu'à mes 18 ans, je n'avais jamais aimé
la musique de Johann Strauss. Puis j'ai été
faire un petit voyage à Vienne, au cours duquel je suis
allé écouter un concert (où les 80% du programme
étaient constitués de valses de Strauss) - et
sur le coup j'ai été complètement séduit
par cette musique !
A ce moment-là, je n'avais encore écrit qu'une
seule transcription (Roméo et Juliette de Tchaïkovsky).
Je me suis dit que ces valses seraient, outre le plaisir de les
arranger, un excellent exercice de créativité. Parce
que c'est typiquement une oeuvre qu'on ne peut pas
transcrire de façon littérale pour piano - sinon
il ne reste qu'une mélodie à une voix à
la main droite, et un accompagnement à trois temps à
la main gauche... Il a donc fallu créer des textures
différentes, et cela à partir de rien, pour rendre
au piano les couleurs de l'orchestre.
C'est de nouveau une oeuvre qui a fait l'objet de
nombreuses transcriptions déjà (Grünfeld, Friedmann... )..La
transcription de Friedmann est époustouflante sur le plan
pianistique, mais on y reconnait à peine Strauss...
De nouveau, j'avais l'impression qu'il y avait
moyen de faire encore autre chose de cette valse.
J'ai vaguement essayé de composer lorsque j'avais
16 ans. J'avais beaucoup de plaisir à le faire, mais
je restais confiné à un style très "Rachmaninov'.
Et ce qui me plaisait le plus n'était pas de « m'exprimer »
dans ces morceaux ou de trouver mes propres thèmes, mais
lorsque j'avais ceux-ci, de travailler à les écrire
le mieux possible, dans des textures pianistiques les plus variées.
Je me suis assez vite rendu compte que le travail de transcripteur
était ce qui m'attirait le plus.
D'une certaine façon, on y fait preuve aussi d'une
créativité, bien que dans un cadre plus restreint.
D'autre part, autant je n'ai jamais pu vraiment apprécier
mes quelques compositions, autant j'ai plutôt confiance
en la qualité de mes arrangements.
Le programme de votre disque correspond- il
a un programme de concert que vous avez (ou aimeriez) donner...
Qu'appréciez-vous dans les autres oeuvres de votre disque
?
C'était en partie le programme de mes récitals
à la Rochelle dans les jours qui suivaient l'enregistrement.
J'avais choisi de faire un CD avec des oeuvres de plusieurs
compositeurs, afin de jouer quelques oeuvres qui sont parmi
mes préférées (surtout l'étude-tableau
de Rachmaninov, dont je ne me lasse jamais). Il y en a bien sur
beaucoup d'autres, que je n'ai pas eu l'occasion
d'enregistrer cette fois-là, mais il fallait faire
un choix.
La 3ème sonate de Schumann me plaît par son histoire,
et par son lien très marqué avec la vie de Schumann,
par son côté obsessionnel. Le fameux thème
de Clara y est omniprésent. Cette oeuvre a quelque
chose d'extrêmement direct et spontané, une
vraie authenticité.
Le Nocturne de Chopin est simplement mon préféré.
C'est difficile à exprimer. Il a une couleur très
particulière, à la fois lumineuse et très
intime.
Votre disque est illustré du poème
de Verlaine "Initium" titre d'ailleurs de votre
disque, pour vous le lien entre la musique et la littérature
est-il important ?
J'ai cherché un titre se référant
aux différents thèmes du programme joué :
c'est-à-dire la danse (Tchaïkovsky et Strauss),
la nature (Rachmaninov, dont l'étude avait reçu
le titre "la mer et les mouettes'), et l'amour
(Schumann, Chopin, et toujours Tchaïkovsky).
J'ai cherché du côté des poètes,
et ce poème de Verlaine, me paraissait assez évocateur.
Le titre correspondait en outre à l'idée d'initiation,
ce qui est également le cas pour moi puisque c'était
mon premier CD.
Pour écouter
Florian Noack, piano
Tchaïkovsky- Suite de Concert d'après «Le
lac des cygnes»
avec l'aimable autorisation
du label Quartziade
cliquez sur le triangle du lecteur
ci-dessous
autre extrait
:
Schumann-Concert sans orchestre (Grande Sonate) Op.14
Florian Noack, piano