Éric Teruel
Merci à Éric Teruel d'avoir répondu aux questions
de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Son parcours
Éric
TERUEL est né le 31 Mars 1970 à Bourgoin Jallieu (Isère)..."Ville
de rugby, moins de musique !". Ses parents n'étaient pas
du tout musicien, par contre c'est grâce à sa sur aînée,
aujourd'hui pianiste classique installée à Vienne (Autriche)
qu'Éric Teruel se compare un peu, selon ses propos, à ..."l'Obélix"
du piano, tombé dedans tout petit. Enfant, j'entendais Véronique
répéter, et dès la fin de ses exercices je prenais
sa place tout naturellement ! Nous sommes une famille de quatre enfants,
je suis le dernier, et mes deux frères étaient aussi musiciens.
L'apprentissage ne m'a donc jamais été imposé, bien
au contraire ! Je crois franchement m'être dit vers cinq ou six
ans que j'en ferai mon métier suite à un concert de György
Cziffra, qui m'avait fortement impressionné !".
Dès l'âge de cinq ans, Éric TERUEL prend ses premières
leçons auprès d'une merveilleuse dame de son village : Madame
HUET, qui donnait quelques leçons gratuitement, par pur plaisir
:"De nos jours cela semble impensable.., et pourtant, elle n'avait
qu'un seul désir, faire passer sa joie pour la musique aux petits
enfants qui venaient chez elle, elle était d'une gentillesse incroyable,
il y avait une bonne odeur de bois chez elle, et toucher son piano à
queue était déjà une récompense, je sentais
comme elle était heureuse d'entendre nos petits morceaux résonner
sur son instrument ... Il y avait ces mercredi après midi festifs,
où nous jouions nos morceaux devant les parents, puis nous allions
nous amuser dans son jardin ... Pour moi ce sont des souvenirs doux, ces
souvenirs qui vous donnent la pêche quand vous en avez besoin ...
En tout cas, une chose est sûr, elle savait naturellement faire
aimer la musique, et le piano bien entendu."
Après ce petit passage chez Madame HUET, Éric TERUEL entre
à l'école de musique de Bourgoin en 1976, puis , ses parents
ayant déménagé, en 1980, il rejoint le conservatoire
d'Istres ..."J'ai rencontré Philippe GANTER, un pianiste
fabuleux, qui m'a "boosté" en me faisant entrevoir ce
qu'était la vie de musicien professionnel".
En 1985, revenu dans sa région d'origine, il entre au conservatoire
de Lyon dans la classe de Jean
MARTIN...." Là je peux parler vraiment du sentiment
d'être entré dans une "classe". Il y avait quelque
chose de particulier, une ambiance, nous nous sentions tous "étudiants
chez Jean MARTIN". Il avait cette faculté à nous rassembler,
certains week-end, ou en stages, et en dehors des cours nous parlions
beaucoup de répertoire, de différentes interprétations
suivant les pianistes. Bref j'ai vraiment eu le sentiment pendant cette
période de "baigner" complètement dans l'univers
du piano avec un grand P. Et chose incroyable quand j'y repense, c'est
tout de même Jean qui m'a emmené pour la première
fois dans un club de Jazz !".
En 1991, Éric TERUEL "suit" le pianiste Jean MARTIN,
devenu professeur au conservatoire de Versailles : "En fait Versailles
a été pour moi un moyen de retrouver Jean MARTIN, et je
dois dire le piano. Après mon prix de Lyon, j'ai comme beaucoup
été un peu perdu. Il faut dire que les choses étaient
allées tellement vite que je n'ai pas eu le temps de penser à
"l'après". Et quand Jean Martin m'a préparé
aux CNSM de Paris et Lyon, j'ai commencé à réaliser
que l'avenir professionnel était tout proche, et je n'ai pas souhaité
suivre cette voie. J'ai un peu tout envoyé valser, il faut bien
le dire. Une rupture de deux ans à peu près, où j'ai
fait des rencontres, travaillé dans divers projets, pas très
passionnants. C'est Jean qui m'a contacté un jour en me disant
: "mais qu'est-ce que tu fou ? c'est bon, ça a assez duré
maintenant, viens à Versailles, au boulot ! Et ça ne t'empêchera
pas de réfléchir pendant ce temps ! Pourquoi pas ? Je me
suis lancé, j'ai passé un an en perfectionnement. Il avait
raison cela m'avait donné le temps de réfléchir en
toute conscience."
Éric TERUEL reste très modeste sur les diplômes qu'il
a obtenus dans ces deux conservatoires et pourtant ils sont nombreux :
Prix de Piano, Prix de musique de chambre (en trio), prix de "déchiffrage"
et de Formation musicale, prix en écriture, plusieurs prix dans
des concours extérieurs au conservatoire et, en pédagogie,
le Diplôme d'État et Certificat d'Aptitude (C.A).
En 1993, Éric TERUEL traverse une petite "crise" et
a envie de se renouveler en rencontrant des gens, artistes ou non, voir
comment il est possible d'apprendre la musique autrement qu'au conservatoire
..." Je suis allé en Afrique, pour voir, entendre, comprendre,
et essayer de me situer comme musicien." .
Installé à Libreville , il fait rythmer tradition africaine
et modernité occidentale, côtoie des musiciens de villages
et fonde «MAMAHÉ», un ensemble de musique Franco Gabonaise
: "Quand je suis arrivé à Libreville, tout le monde
me disait "mon pauvre, tu vas être malheureux, ici il n'y a
pas de musique !" Évidemment, en Afrique cela me paraissait
complètement farfelu . Il m'a fallu du temps, plus d'un an pour
pouvoir avoir accès à certaines cérémonies
de village et entendre ce qui est encore pour moi le plus grand choc de
ma vie musicale.La suite a été simple. J'ai demandé
à un des musiciens traditionnels qui jouait du ngoma, petite harpe
à sept cordes, s'il accepterait une expérience de mélange
avec des instruments occidentaux. Il a accepté tout de suite et
a proposé à un de ses amis percussionniste de nous rejoindre.
Moi, j'étais au clavier (difficile le piano en Afrique !) ce qui
m'a permis du reste de gérer chaque note, pour obtenir un diapason
cohérent avec le ngoma. Au départ nous avions une saxophoniste,
puis ma femme, violoniste. À la basse, celui sans qui ce projet
n'aurait pu se réaliser, Jerry STERNBAUM, qui m'avait amené
au village, fait rencontrer les personnes, expliqué le mécanisme
de ces musiques, et tant d'autres choses ... L'idée a été
non pas d'utiliser les instruments traditionnels pour agrémenter
de jolies mélodies occidentales, mais bien de "rentrer"
dans l'univers de leur musique avec nos instruments".
L'enjeu était de taille et les musiciens ont eu quelques difficultés
à s'accorder , entre la compréhension des musiques, le rôle
de chacun :"Il faut préciser qu'il s'agit de communautés
secrètes, et nous ne pouvions pas toucher à n'importe quelles
musiques !!! Bref, après plusieurs semaines de travail, nous arrivions
à nos premiers résultats. Là, le directeur du Centre
culturel Français, Yves Jacques CABASSO (cousin du pianiste Laurent
CABASSO) qui nous prêtait un local de répétition pour
la création, a entendu les premiers jets et a décidé
de nous programmer sur la grande scène du théâtre.
Ce fut une joie immense, un instant magique ! "
La formation a continué son travail, fait d'autres concerts, tous
les musiciens bien déterminés à faire connaître
cette musique au plus grand nombre..." Malheureusement,
Jerry nous a quitté trop rapidement, il n'était plus question
pour moi de faire vivre cette histoire sans lui. Depuis, j'ai essayé
des petites choses dans ce sens, jusqu'à rencontrer il y a peu,
Nasser SAÏDANI, percussionniste, avec qui nous travaillons sur un
projet similaire. "AFO" African Flying Object, avec Philippe
GENET trompette et bugle, Antony GATTA batterie, et je ne pouvais faire
autrement que de convier, mais à la basse cette fois, Patrick MARADAN.
L'idée, vous l'aurez compris, est d'aller vers les rythmiques que
nous propose Nasser, des rythmiques d'origine Guinéenne. Projet
de tournée en Afrique, et bien d'autres choses ! " ...Projet
dont Eric TERUEL s'est promis de tenir informé les internautes
de Piano bleu !
Revenons en 1995, où à son retour en France, Éric
TERUEL découvre vraiment le jazz grâce à un ami bassiste
devenu contrebassiste ..." Étudiant le jazz. Patrick MARADAN,
m'a vraiment fait découvrir cette musique." Une autre
rencontre importante le guide vers le jazz : "Cette année
là, j'ai fait un stage de musique contemporaine et improvisation
jazz où un des professeurs invité était Martial SOLAL.
Les quelques musiciens de Jazz que j'avais pu rencontrer ne me donnaient
guère l'envie de pratiquer cette musique. Je trouvais qu'il y avait
un manque considérable de recherche, et je ne voyais pas où
se situait la place de l'interprète, du compositeur, comment gérer
des éléments pour obtenir un ensemble cohérent. À
coup sûr, cette rencontre avec Martial SOLAL tombait à point
nommé. Il s'est raconté, a expliqué toutes ces choses
difficiles à gérer, a parlé du temps, ce temps qu'il
faut pour entendre, comprendre, assimiler, puis se sentir plus serein
dans sa musique. Cela fait une petite dizaine d'année que je m'y
suis mis. Et déjà aujourd'hui, comme je comprends ses paroles
! L'apprentissage je l'ai fait seul, sans personne, ou avec tous les musiciens
que j'ai pu rencontrer, entendre, il est difficile d'envisager réellement
que cette musique puisse s'apprendre uniquement à l'école."
Éric TERUEL crée son trio en 1997(avec Patrick MARADAN
et Cédric PEDROT et signe trois enregistrements en quatre ans...."
Patrick, c'est un compositeur hors pair. D'une sensibilité rare
chez les jeunes contrebassistes, il possède un jeu efficace mais
pas écrasant. Il est un vrai sideman, hyper solide et toujours
prêt à répondre à la moindre proposition musicale.
J'adore jouer avec lui, je me sens en totale sécurité. Cédric,
je l'ai croisé au conservatoire de Lyon dans les années
90. Ce qu'il m'avait dit à l'époque m'est toujours resté
: "j'apprends une chose, quand je pense que c'est bon je passe à
la suivante. Peut-être qu'un jour j'en connaîtrai plein !
(rires)" Cela peut paraître idiot au premier abord,
mais je vous assure, que quand il s'agit de faire confiance à quelqu'un
sur scène, que vous savez que cette personne jouera ce qu'elle
maîtrise, votre jeu et vos propositions musicales prennent une autre
dimension ! Pendant mon absence Africaine, Patrick à connu Cédric,
et à mon retour j'ai travaillé avec Patrick, alors quand
il m'a parlé de Cédric pour bosser en trio, cela devenait
une évidence ..."
Outre de nombreuses scènes Françaises, Éric TERUEL
a pu tourner en Asie (Japon, Corée), moyen orient (Syrie), ...
Il a joué notamment avec Aldo ROMANO, Claudia SOLAL, Phil ABRAHAM.
Parmi ceux-ci, Éric TERUEL a nombreux souvenirs inoubliables qu'il
relate avec émotion comme... "Sans doute ce concert en
trio dans une petite auberge aux alentours de Lyon, au coin d'un feu de
cheminée sur un magnifique vieux Pleyel 1/4 de queue, devant une
trentaine de personne. Je ne sais pas quoi dire, l'instant a été
magique pour nous trois, et je crois pour le public aussi. Un de ceux
qui restera marqué au fer rouge dans ma mémoire est aussi
ce concert au festival de SENDAÏ (Japon) devant près de 8000
personnes. Un silence, j'ai du dire bonsoir en Japonais et là ...
Un tonnerre d'applaudissements ... Il n'y a rien à faire, dans
ces moments vous jouez différemment !"
Si son disque en solo, enregistré l'an dernier, n'est pas distribué
pour l'instant, semble-t-il faute de concerts en France, Éric TERUEL
garde bon espoir grâce à son énergie toujours en action,
et à l'origine de nombreux autres projets : il attend avec impatience
la mise en place des futures tournées à l'étranger
: "Afrique, Chili, Jordanie Liban, je l'espère un retour
en Asie, et en préparation l'Australie ..."
Actualité 2014 : Sortie d'un disque piano/voix ( voir paragraphe écouter, nouvel entretien à cette occasion )
Questions-Réponses autour de ses compositions, le jazz ...
-
Selon vous, quest-ce qui caractérise
votre musique ?
C'est une question des plus difficiles. Le regard sur sa musique
peut-il être réellement objectif ? J'en doute. Comme
ça je dirais que ce qui prime dans ma musique est la ligne,
mélodique, rythmique ou harmonique cette ligne qui me donne
un sentiment de densité, de force, quelque chose de plein.
On me demande souvent après les concerts comment j'arrive à
garder la forme après tant d'énergie donnée.
Je pense qu'il y a là dedans une sorte d'énergie qui
me (nous) traverse(nt). Pour le reste je laisse les auditeurs en parler.
-
Quels sont vos pianistes « de référence»
?
Ils sont nombreux, et peut-être pour les raisons que j'ai
évoqué plus haut. Amahd JAMAL est sans doute ma référence
première. Sa créativité et "récréativité"
me donne le sourireà l'intérieur, j'adore l'écouter
! J'aimais beaucoup Michel PETRUCCIANI, j'aime écouter certains
concerts de Keith JARRETT, j'adore Samson FRANCOIS, Glenn GOULD, Evgeni
KISSIN, je vous l'ai dit la liste est longue !
-
Avez-vous une préférence
pour certains piano ?
Oui. En dehors de certaines relations commerciales avec certaines
personnes qui me soutiennent et que je remercie ici, et sans les offenser,
je les sais intelligents et sages, j'adore les FAZIOLI, c'est pourquoi
deux de mes albums ont été enregistrés sur cet
instrument. Un album pour une chanteuse (Mauguière) également.
Je trouve que ce piano est un "pur sang" il est d'une sensibilité
extrême et est capable de vous ébranler du bas vers le
haut en un seul accord, par sa puissance et ses rondeurs ... J'adore !!!
-
Quelles sont vos sources dinspiration
?
Franchement ? La vie.
-
Quels sont vos relations avec dautres
jazzmen avec lesquels vous avez travaillé : Aldo ROMANO
Riccardo
DEL FRA?
Souvent trop courtes ! Que ce soit Riccardo ou Aldo, je ne les
croise que très rarement ! J'ai eu l'occasion de jouer avec
Aldo, qui est un musicien incroyable. J'ai presque envie de dire improbable.
J'aime ! Aux répétitions ou balances il ne se passe
quasiment rien. Vous vous dites "mais il ne sait plus jouer ou
quoi ?" et au moment du concert, c'est de la magie pure ... Un
vrai quoi !
Je n'ai jamais joué avec Riccardo (je ne désespère
pas !), cela a failli se réaliser l'an dernier et puis ...
Par contre nous nous sommes rencontrés autour de problématiques
lié au musicien classique ou jazz, les passerelles entre les
musiques. Comme il est très intéressé par cet
aspect des choses, et que cela fait partie de ma vie au quotidien,
nous avons échangé pas mal sur le sujet. Il m'a offert
d'écrire le "liner note" de mon album solo, cela
m'a touché. C'est quelqu'un que j'estime beaucoup.
-
Il est rare quun pianiste jazz reste
fidèle à une même formation , cette osmose avec
les musiciens vous est-elle indispensable pour enregistrer ? Ou est-ce
du simplement au fait que vous navez pas eu dautres propositions
?
Tout dépend de ce que l'on recherche avec son groupe. Nous
n'avons jamais monté le trio pour "devenir". Notre
objectif était clair : apprendre ! Dans l'apprentissage du
jazz il y a une phase incontournable : le jeu en public. C'est le
révélateur de votre travail. Nous avons donc commencé
à jouer dans l'unique club (à l'époque) de notre
ville, pour voir. Le public en a redemandé, nous en avons donné
plus, jusqu'au jour où nous nous sommes dit qu'a priori, nous
avions un trio qui marchait plutôt pas mal. J'ai alors entamé
la phase deux : se faire connaître . Suite à plusieurs
concours que nous avons remporté, nous avons pu enregistrer
notre premier album à "compte d'auteur" qui par miracle
est tombé dans les mains d'un distributeur Japonais ! Il nous
a alors distribué là bas, alors que nous ne l'étions
même pas en France ! Bref, les choses se sont enchaînées
et c'est pour moi une équipe soudée qui fonctionne parfaitement.
Nous avons joué hier soir en centre culturel, et encore, j'ai
aimé les surprises que nous avons pu nous faire, les clins
d'oeil musicaux, ... Cette complicité n'existe pas avec une
formation ou le "leader" change sa "rythmique"
comme de chaussures ...
Cette osmose est indispensable pour enregistrer mais surtout pour
jouer tout court ! J'ai eu, et j'ai encore aujourd'hui d'autres propositions,
mais quand j'accepte, il me manque toujours quelque chose, lorsque
c'est terminé je me dit "c'était pas mal, bien,
ou très bien". Avec le trio, je ne me le dis jamais, c'est
un petit bout d'histoire en plus ...
-
Jouez-vous parfois en sideman ?
Il m'arrive effectivement de jouer en sideman, ce qui est toujours
très intéressant. J'ai presque envie de dire qu'il s'agit
là de l'aspect principal du métier. Lorsque un jeune
musicien me demande comment faire pour se faire connaître, j'ai
plutôt tendance à lui répondre qu'il faut déjà
se faire engager par d'autres musiciens, et surtout faire l'affaire !
-
Que pensez-vous du «marché
du jazz » actuel : disques, concerts
?
Il me faudrait 200 pages où ne rien dire ! Quelle catastrophe
! Un marché ? Où ça ? Quand il y a marché,
il y a organisation, mise en place de vitrines, efforts pour faire
connaître des artistes, en France on assiste à un bourbier
de micro réseaux qui se tapent dessus en prétendant
qu'il n'y a plus de public pour le jazz, mais si un disque rapporte
1000 €, tout le monde est prêt à s'entre-tuer, c'est
délirant ! Je dois vous paraître bien virulent, mais
je vous assure que vu de l'intérieur, le paysage n'est pas
très beau ! Et tous les musiciens qui réussissent à
avoir une dizaine de dates de suite se taisent, pour laisser penser
que la grande famille du jazz est en pleine forme ... Non, vraiment,
c'est à y perdre son latin.
Entre la définition du jazz en France (Jazz Américain
? musique improvisée Européenne ? World music ? Afro
beat ? Techno ? quelle période ?) tout est amalgamé
sous l'appellation Jazz. Prenez l'Orchestre National de Jazz , ...
Hommage à Led Zeppelin, ... Un bon disque sans aucun doute,
un orchestre, de bons musiciens. J'ai un élève qui a
acheté l'album les "yeux fermés". Sa réaction
a été immédiate : j'aime bien, mais je ne vois
pas le lien avec le Jazz ? Que répondre ? Comment dire au public
, si revenez dans les festivals, il s'y passe de bonnes choses ! Les
programmateurs ne jurent que par la sécurité pour rentabiliser
leur soirée : résultat, sur de grandes scènes,
de grandes stars et la moitié du public escompté ...
Non, vraiment tout cela me laisse penser qu'il serait peut-être
temps que les musiciens de jazz se mobilisent, mais il faut croire
que nous ne sommes pas encore tout à fait au fond du trou,
ou que nous ne jouons pas tous la même musique, et sans doute
pas pour les même raisons.
-
Vous avez enregistré un disque piano
solo depuis plusieurs mois et celui-ci a été pressé,
comment se fait-il quil ne soit toujours pas distribué
est-ce par pré-sentiment que vous lavez baptisé
avenir
à venir ? Cherchez-vous un autre distributeur ?
Avenir à venir c'est le titre du liner de Riccardo DEL
FRA , je ne sais pas s'il a eu un pressentiment, je lui poserai la
question, le titre lui, avenir, c'était pour moi au moment
de la création du CD, une manière de rappeler que l'avenir
ne nous appartient pour rien au monde, que ce qui nous appartient
c'est de laisser à nos enfants le choix de pouvoir créer,
avancer, et je l'espère, pas uniquement devoir réparer,
sauver, se sauver ...
L'actualité du disque n'est pas au beau fixe, je ne pense pas
vous livrer un scoop. En ce qui concerne mon solo il a été
édité en même temps que mon dernier disque en
trio "dreams from the real world" et pour cause il a été
enregistré avant. J'ai cru bon sortir ces disques seul, mais
je me suis vite aperçu qu'il me fallait des soutiens, j'ai
donc traité avec plusieurs personnes et j'ai de ce fait multiplié
les intermédiaires ... Grave erreur ! Je me rends compte aujourd'hui
comme il m'est difficile de contacter par exemple mon distributeur,
Night and day.La pochette de mon CD est estampillée Night &
day avec leur code barre etc ... À ce jour, je n'arrive pas
à obtenir d'eux une réponse claire : pourquoi ne sort-il
pas ? Je n'en sais vraiment rien au fond ! Mon éditeur me dit
qu'il faut une dizaine de dates de concerts pour la sortie, et vous
le savez comme moi, les dates viennent souvent à la sortie
d'un disque ... N'y aurait-il pas là comme une histoire de
chat qui se mord la queue ? En tout état de cause j'obtiendrai
coûte que coûte la sortie de ce CD. Changer de distributeur
n'est pas forcément la solution, puisqu'il me faudrait faire
changer toute la pochette (entre autre). Pour l'instant il est disponible
sur mon site internet, et j'avoue être très surpris par
le nombre de ventes. C'est une petite consolation !
-
Des pianistes jazz français partent
à New- York pour réussir à mieux se faire connaître
en France
navez vous jamais été tenté
de le faire ?
Mon intérêt réside en l'avancée de mes
connaissances musicales et ma capacité à jouer une musique
de plus en plus riche et je suis allé à New-york pour
voir ... En dehors de la confirmation de ce que je pensais sur l'attitude
musicale à tenir, des claques musicales de musiciens "énormes",
de l'opportunité de côtoyer ces gens là de si
près, d'entendre et de ressentir leur son, j'ai aussi vu certains
de nos compatriotes ... Certains ayant même plutôt bonne
presse chez nous. Comment dire, ... Si vous connaissez " La mine
d'or de Dick Digger", un Lucky Luke assez connu, vous comprendrez
là où je veux en venir ... J'ai immédiatement
pensé à cet homme un peu léger qui se fait avoir
par tout le monde, mais ce n'est pas grave, il est propriétaire
de sa mine ! Ce spectacle ne m'a pas attiré. Faire croire en
France que l'on a réussi outre atlantique en revenant avec
des chevalières en plaqué or c'était bon pour
nos grands parents, aujourd'hui il est temps de passer aux choses
sérieuses. A quoi cela peut-il servir de faire semblant ? Et
puis, le savez-vous, il existe là-bas des musiciens avec un
talent énorme, qui ne seront jamais connus, ni ici ni là
bas, parce que la reconnaissance c'est un autre boulot ! Il faut y
travailler ! Et je pense sincèrement, qu'il est possible sans
changer ses options de vie, d'y arriver. C'est plus long, plus contraignant,
mais tellement plus vrai ! J'ai envie de regarder mes enfants dans
les yeux en leur disant que je ne triche pas dans la vie, et plus
tard pouvoir me retourner en étant fier de mon parcours. Je
ne pense pas que l'artifice Américain apporte grand chose en
soit.
-
Votre nouveau disque spiral est-il autoproduit
?
Spiral est effectivement une autoproduction du groupe. Un premier
CD qui est destiné à la vente en sortie de concert,
sur internet, et à chercher des collaborateurs pour la suite.
Un peu comme le premier Éric Teruel Trio "traboules pursuit".
Nous croyons beaucoup à ce genre de démarches. Ainsi,
il n'est pas dans les griffes de personnes peu scrupuleuses (!) et
nous pouvons gérer son histoire au coup par coup.
-
Quand avez-vous décidé dêtre
pianiste professionnel ? Avez-vous éventuellement envisagé
un autre métier ou fait dautres études en parallèle
?
Je n'ai jamais décidé d'être pianiste professionnel.
Depuis l'enfance j'ai pensé être musicien. Rien n'aurait
pu me détourner de mon objectif. Pas comme un plan de carrière,
non, mais comme une suite logique d'évènements qui font
qu'un matin vous vous dîtes "ah, mais oui, musicien, c'est
mon métier !". J'ai l'impression aujourd'hui que si les
choses étaient à refaire, je ferai pire ! J'ai vraiment
l'impression que ce qui me sert aujourd'hui pour les concerts, les
grands moments, l'enregistrement, le remplacement au pied levé,
c'est tout ce que j'ai pu développer en marge des institutions
ou classes. Je ne rejette bien sur pas du tout ce que l'on m'a enseigné,
bien au contraire, mais je suis heureux d'avoir fait "l'école
buissonnière", de m'être lancé sur des chemins
non balisés, et de m'être frotté à l'inconnu.
Je sais aujourd'hui que cela m'a ouvert l'esprit, et ainsi j'ai pu
apprendre à être plus disponible à l'imprévu
!
Ecouter... et jouer
La sélection de Piano bleu...
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Duo d’ETTÉ
Se retrouver
1 - Que feras-tu de ta vie ? A & M Bergman / M Legrand
2 - Le soleil et la lune Charles Trenet
3 - Se retrouver Éric Teruel
4 - Les amants de légende Alain Nadaud / Jérôme Lemonnier
5 - Cet enfant là Barbara / Roland Romanelli
6 - Comme un livre Éric Teruel
7 - À peine Barbara / Roland Romanelli
8 - Mazille Éric Teruel
9 - Quand on a que l'amour Jacques Brel
10 - La Ballade Irlandaise Eddy Marnay / Emil Stern
Emmanuelle Teruel, voix
Éric Teruel, piano et Rhodes
Ce disque "Se retrouver" est aussi l'occasion pour les amateurs de piano de retrouver un pianiste certes discret depuis la sortie, il y a plus de huit ans, de son disque en trio de jazz. Pourtant entre-temps Éric Teruel a participé à nombreux projets ainsi la réorganisation du département de jazz d'un conservatoire, une tournée en sideman, et la musique de deux films, pour ne citer que quelques uns parmi tous ceux qu'il évoque à l'occasion d'un nouvel entretien à lire ci-dessous.
A ses côtés, sa femme, Emmanuelle, violoniste, qui a abandonné momentanément son violon pour l'accompagner de sa voix tout à fait séduisante, claire et chaleureuse à la fois, et offrir avec lui ce duo d’ETTÉ qui porte en son coeur un soleil dont les rayons propagent une belle tendresse idéale pour les fêtes de fin d'année mais pas seulement. Encore une idée de cadeau à offrir en toutes saisons en fait ! C'est d'ailleurs un cadeau qui est à l'origine de ce disque, confie le pianiste....cliquez ici pour lire la suite et voir plusieurs vidéos |
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Éric Teruel
Solo
...avenir....
Le piano solo n'est pas la performance vers laquelle irait spontanément
Éric TERUEL car il a avant tout une idée d'échange
à travers la musique. Cet enregistrement est en fait l'enfant
du hasard... alors qu'il réalisait une recherche de son pour
son disque en trio : "Dreams from the real world". Mais
à défaut ici d'échange avec ses habituels complices
musiciens, l'échange avec le piano Fazioli s'est transformé
en un très beau duo piano/pianiste...
Quelques idées de thèmes, de lignes mélodiques,
ou de trames harmoniques, et un projet est né, autour de
l'hommage à l'enfance et une interrogation sur le rapport
de l'homme à l'avenir...
Qu'elles s'appellent Manon, Marina , Auriane ou Annah etc...tous
les enfants/compositions d'Eric Teruel portent en eux une grande
poésie et tendresse, qu' Éric Teruel et son piano
dévoilent avec une très belle sonorité issue
pour l'un de son toucher très doux, et pour l'autre son extrême
sensibilité.
Ces rencontres enfantines mais aussi voyages tant dans le temps
que géographiques, traversent parfois des moments d'insouciance,
plus gais. Est-il nécessaire de préciser qu'Éric
Teruel a une famille nombreuse et que ces prénoms sont pour
beaucoup d'entre eux , ceux de ses véritables enfants. L'âge
des enfants inspirateurs des morceaux s'abaisse au fur et à
mesure de l'avancée du disque qui se termine par des points
de suspension....
"L'enfant est l'avenir de l'homme"dit le poète
ou "L'avenir est un enfant dans le sein. " selon un proverbe
africain, on devine qu' Éric TERUEL a fait sien celui-ci...
et c'est une nouvelle fois un véritable poéte/musicien
que ce disque nous permet de rencontrer...car comme l'indique Riccardo
DEL FRA dans le livret : "Eric TERUEL sait laisser parler l'enfant
en lui et il sait le trouver aussi en nous, voyageurs conquis et
témoins complices".
En attendant une plus grande diffusion, espérons-le à
venir...vous pouvez en écouter des extraits et vous le procurer
en cliquant sur l'image de sa pochette.
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Dreams from the real world
Éric Teruel Trio
(Éric Teruel, Patrick Maradan et Cédric Perrot)
Voilà plus de sept ans que les trois musiciens du "Eric
Teruel Trio" marchent ensemble dans un espace sonore bien personnel,
où chacun d'eux alterne en symbiose parfaite des pas nostalgiques
avec des pas plus énergiques. Qu'ils s'agissent de composition
du pianiste Eric Teruel ou du contrebassiste Patrick Maradan, leur
musique invite à se laisser glisser dans le même univers
musical : agréablement doux, envoûtant, et riche en
couleurs. Le batteur Cédric Perrot apportant également
une touche rythmique et sonore particulièrement riche et
belle.
Éric Teruel n'hésite pas à faire partager
l'intimité de ses rêves tant en musique qu'en paroles
(dans un texte écrit sur le livret accompagnant l'album),
rêves où bien sûr la musique occupe toute la
place, le rêve et la réalité se rejoignant dans
celle-ci.
Pour vous procurer ce disque cliquez sur l'image (site Fnac.com)
|
Éric TERUEL offre aux internautes de Piano
bleu deux de ses partitions
Nouvelle partition
: extraite de son tout nouveau disque
piano solo Avenir : Points de suspension...cliquez
ici
et la Partition Clara Wieck.......cliquez
ici
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partitions, et
de nombreux extraits (fichiers mp3)...et ses disques ...cliquez
ici
© pianobleu.com ---- contact : -
Agnès Jourdain
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