Eric Astoul
Merci à Eric Astoul d'avoir répondu aux questions
de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
Eric
Astoul est né le 14 avril 1972 à Enghien les bains dans
le Val d'Oise. C'est grâce à sa "maladresse"
qu'on l'a orienté vers ...le piano : "Mes parents sont mélomanes
mais à part un arrière-grand-père passionné
d'opéra, il n'y a aucun musicien dans ma famille. Il parait que
dès mon plus jeune âge quand mon entourage écoutait
un disque, j'arrêtais tout jeu, toute activité, surtout
quand c'était Paganini et son violon. A l'école maternelle
j'étais très maladroit et c'est une psychologue qui ayant
constaté ma fascination pour la musique a conseillé que
l'on m'inscrive à des cours de piano." Il commence à
six ans l'étude du piano avec Jacqueline Bureau, un professeur
de piano de l' Oise..." une femme passionnée qui demandait
beaucoup à ses élèves mais leur donnait aussi énormément
en retour.
Dès la première année je jouais la sonate en do
majeur " dite facile " de Mozart mais avais toujours autant
de mal à nouer mes lacets à la maternelle. J'étais
boulimique et avalais beaucoup de partitions."
Un an plus tard il rencontre Georges Cziffra qui le guidera, le fera
travailler pendant seize ans, jusqu'à sa disparition en 1994,
il sera même du voyage de 1983 où le maître retourne
en Hongrie pour la première fois..."Nous habitions Chantilly
et nous sommes allés en famille visiter la Chapelle Royale Saint-Frambourg
à Senlis. Une dame s'est approchée de nous, elle s'est
présentée, Soleilka Cziffra et m'a dit de revenir un jour
de la semaine afin que je joue pour son mari le pianiste d'origine hongroise
Georges Cziffra. Ils ont
créé la Fondation Cziffra en 1974, elle a pour but de
promouvoir de jeunes musiciens talentueux. Ce jour-là le petit
garçon de sept ans que j'étais alors, a vécu un
rêve : ce grand maître qui l'écoutait et puis jouait
des oeuvres pour lui seul dans le magnifique cadre de cette chapelle
restaurée avec les propres cachets de cet immense artiste. Je
peux dire qu'un lien très fort s'est créé entre
nous et il a duré jusqu'à sa mort en 1994. J'étais
même du voyage lorsqu'il est retourné pour la première
fois en Hongrie en 1983. Georges Cziffra avec son humilité, son
immense talent, son acharnement devant le clavier, sa gentillesse et
sa disponibilité, son respect pour les jeunes interprètes
qu'il a aidés, a influencé toute la suite de mon parcours
musical. "
Sa
passion et ses importants progrès, ainsi que la nécessité
de préparer l'entrée au conservatoire a conduit ses parents
à demander un rendez-vous à Aldo
Ciccolini..." Il leur a confirmé lui aussi que j'avais
une réelle vocation et il m'a conseillé de préparer
l'entrée au CNSM de Paris avec Pierre Audon, remarquable enseignant
à la très grande culture musicale. Je n'ai jamais
pensé à une autre carrière, à un autre métier
et encore aujourd'hui malgré tous les sacrifices et la solitude
que ce genre de formation engendrent, je n'ai pas de regret, ma passion
est intacte"
En 1989, l'année où Eric Astoul obtenait son baccalauréat
en suivant des cours par correspondance, il est admis à l'unanimité
dans la classe de Dominique Merlet : "C'est un professeur très
exigeant, rigoureux, passionné de mythologie. Je garde le souvenir
de la belle fête qu'il organisait chaque année chez lui,
en fin d'année et où il faisait goûter à
ses élèves le bon vin de son pays bordelais. Après
mon premier prix de piano et le diplôme de formation supérieure
j'ai pu suivre deux ans de cours de perfectionnement au CNSMP auprès
de Jean-François Heisser qui lui aussi m'a beaucoup appris tant
sur le plan musical qu'humain. C'est peut-être sa passion pour
la musique espagnole qui m'a préparé à mon séjour
en Espagne."
Effectivement Eric Astoul part ensuite un an, à Madrid, dans
la prestigieuse Escuela Superior Reina Sofia de Madrid, sollicité
par Dimitri Bashkirov et soutenu par la Fondation Albeniz, dont il est
le premier pianiste français à obtenir le diplôme
et il y suit les master-classes de Claude Frank et de Menahem Pressler..."L'expérience
fut très forte, vivre un an avec des interprètes de pays
différents, tous primés dans leur pays, c'est une ouverture
sur le monde et les différentes influences. Quant à la
méthode de Dimitri Bashkirov, c'est celle de l'école russe
où on insiste plus sur la position du corps par rapport à
l'instrument, le relâchement des muscles qui rendent le jeu sec
quand on est tendu et je vous assure que l'on n'oublie pas les terribles
colères de ce grand pianiste quand nous ne réalisions
pas ce qu'il voulait nous voir réussir !"
Eric Astoul a obtenu de nombreuses récompenses puisqu'il est
très jeune lauréat de la Fondation Cziffra en 1986, à
l'âge de 14 ans, puis de l'Académie Maurice Ravel, premier
prix du Concours Européen de la FNAPEC avec le Trio Florent Schmitt,
et désigné < Sopron Artist > en 2003 lors du premier
festival Liszt à Sopron en Hongrie... "Je n'aime pas
l'ambiance des concours internationaux où pour l'épreuve
de sélection on doit jouer très vite avant tout autre
préoccupation. Le prix de la FNAPEC obtenu par notre trio (avec
Pierre Vavasseur et Lionel Schmitt) nous l'avons obtenu trop jeunes,
nous n'avions que vingt ans, et nous n'avons pas su l'exploiter ensuite.
Les prix servent un temps puis après ce sont plutôt les
rencontres et les médias qui font et défont les carrières"
Eric
Astoul est l'invité de grands festivals tels que Radio-France
à Montpellier, Unieux, Pierrefonds, Calvi, Moissac, Massenet,
Piano-Passion de Saint-Etienne, Enghien-les-Bains, Sopron, Nancyphonies
... et en soliste le pianiste a donné de nombreux récitals
en France, Suisse, Autriche, Hongrie, Espagne, Pologne et Japon, toujours
salué par la critique. Il s'est produit, entre autres, avec <
le Concert >, orchestre philharmonique de l'Oise dirigé par
Thierry Pelicant, avec l'Orchestre Symphonique de Saint-Etienne sous
la direction de Patrick Fournillier
..c'est d'ailleurs son plus
beau souvenir de concert : "J'ai beaucoup de beaux souvenirs
mais je citerai en particulier le concerto de n°1 de Liszt avec
l'orchestre de Saint-Etienne dirigé par Patrick Fournillier et
qui se prolongeait par l'interprétation du concerto pour quatre
pianos de Bach. C'était impressionnant ces quatre pianos à
queue sur lesquels jouaient France Clidat, Jean-Frédéric
Neuburger, Pascal Amoyel, et moi-même, devant l'orchestre. Chaque
récital dans la Chapelle royale de Senlis me procure également
une forte joie. J'ai aussi un souvenir très fort du récital
Chopin que j'ai donné dans la cellule où a vécu
le compositeur avec George Sand dans la Chartreuse de Valdemossa aux
Baléares."
Depuis cette année Eric Astoul est directeur artistique du
Festival du Château de Martigny en Saône et Loire..."Une
femme exceptionnelle, Edith Dor, a lancé ce festival dans sa
demeure en 2001. J'y ai déjà joué maintes fois,
Madame Dor nous a quitté il y a deux ans mais sa famille et en
particulier sa fille Florence continuent l'aventure, de grands artistes
s'y produisent.
C'est un endroit isolé et plein de charme et le théâtre
affiche de plus en plus souvent complet. Ce projet me tient particulièrement
à cur en souvenir de cette volonté de promouvoir
les artistes, la musique et d'assurer un accueil d'une rare chaleur."
Actualité 2013 : parution d'un disque et d'un DVD ( voir paragraphe
"Ecouter, voir "
Son répertoire, son interprétation...
Eric
Astoul a une préférence pour le répertoire romantique
mais aime aussi la musique française (Franck, Fauré, Massenet
.): "Toute mon enfance a été imprégnée
des interprétations de Chopin, Liszt et autres grands compositeurs
romantiques et je pense encore avec émotion à la Barcarolle
de Chopin ou aux rhapsodies de Liszt que mon maître jouait pour
moi. J'ai souvent ajouté une ou deux uvres d'un
compositeur français dans mes programmes : " pastorale,
hymne et toccata " de Poulenc, " Prélude, Aria et Fugue
" de Franck, pièces de Ravel, Debussy, Saint-Saëns
.mais
je n'ai jamais consacré un récital entier à un
compositeur français: c'est un répertoire que je souhaite
étudier à nouveau car je relis ces partitions avec un
tout autre regard. "
Interrogé sur sa façon de travailler il indique : "Je
lis d'abord la partition en entier, ensuite vient la recherche des meilleurs
doigtés pour résoudre toutes les difficultés techniques
au service du son. Puis suit le travail détaillé fragment
par fragment comme le font tous les instrumentistes pour vaincre les
difficultés qui freinent l'expression. Vient alors le travail
des deux mémorisations auditive et visuelle. Pour aborder un
nouveau compositeur, il est bien sûr essentiel de s'imprégner
auparavant de sa vie, de sa personnalité dans le contexte de
l'époque." Quant à ce à quoi il attache
le plus d'importance dans son interprétation..."La recherche
des sonorités et du phrasé est essentielle, ainsi que
le respect du style et des harmoniques. La technique instrumentale n'est
pas que digitale et rythmique mais doit avant tout servir l'interprétation."
Eric Astoul confie qu'il aime beaucoup jouer en soliste... "Là
c'est le grand frisson. Avec orchestre c'est aussi très excitant
et on ressent le grandiose de la musique d'orchestre ; mais je ne pourrais
pas me passer de la musique de chambre et de l'équilibre qu'elle
apporte. Grâce à la fondation Cziffra qui compte
à ce jour 218 lauréats, j'ai eu pour partenaires Virginie
Reibel flûtiste, Adrien Frasse-Sombet violoncelliste de grande
sensibilité, Amanda Favier violoniste si talentueuse et toujours
souriante, cette année j'ai beaucoup travaillé en duo
avec Vadim Tchijik violoniste de renom et nous jouons Vadim et moi également
en trio avec le violoncelliste Fabrice Loyal que j'apprécie pour
sa curiosité toujours en éveil."
Lorsqu'il ne travaille pas ..."En ce qui concerne la musique
j'écoute un peu de jazz mais essentiellement de la musique classique.
La musique contemporaine a fait partie de ma formation mais j'y ai trouvé
moins de plaisir que dans les uvres classiques ou romantiques.
Cette année je me lance dans une nouvelle expérience à
la demande de la compositrice Maria Koval, je vais peut-être créer
son concerto pour piano et orchestre, nous avons des contacts dans cette
perspective, il faut trouver l'orchestre. Heureusement j'ai aussi
d'autres centres d'intérêt : les voyages, les monuments,
la géographie et le ciel étoilé, sans oublier la
gastronomie. C'est bien sûr indispensable car c'est le vécu
et les émotions des découvertes qui enrichissent l'interprétation
d'un artiste. Je fréquente quand je le peux les expositions de
peinture, sculpture, lis des biographies et ouvrages musicaux spécialisés."...comme
quoi il finit toujours par revenir à la musique !
Ecouter, Voir ...
La sélection de pianobleu.com :
Paru en février 2013
|
Fondation Cziffra
En hommage à Georges Cziffra
Eric Astoul, piano
Franz Schubert (1797-1828) :
Impromptu n°3 opus 90 D 899 en sol bémol majeur
Frédéric Chopin (1810-1849) :
Fantaisie-Impromptu opus 66 en do dièse mineur
Franz Liszt (1811-1886) :
Valse-impromptu S 213 en la bémol majeur
Un Sospiro S 144 en ré bémol majeur (Trois études
de concert, n°3)
Ballade n° 2 S 171 en si mineur
Charles-Valentin Alkan (1813-1888), Trois petites fantaisies opus
41.
Franz Liszt :
Grande fantaisie sur des motifs de Niobé (Divertissement
sur la cavatine de Pacini, « I tuoi frequenti palpiti »)
S 419
Vecsey/Cziffra, Valse triste
Chopin/Liszt, " Mes joies" extrait des chants polonais
Récital du pianiste Eric Astoul enregistré en
direct de l'Auditorium Franz Liszt, Fondation Cziffra, Chapelle
Saint-Frambourg à Senlis, avec l'autorisation d'Isabelle
et de Cosima Cziffra
Le pianiste Eric Astoul que l'on avait pu découvrir à
l'occasion d'un disque autour du thème de la Valse, paru
chez "Cristal Records classic" revient cette
fois avec un enregistrement autoproduit. Vous pourrez vous le
procurer au format CD et/ ou au format DVD suivant votre envie
ou non de voir, et / ou écouter, ce concert enregistré
en direct l'automne dernier dans un lieu cher au pianiste qui
a été l'élève du réputé
interprète disparu Georges Cziffra ainsi confie-t-il à
l'occasion d'un nouvel entretien : "La Chapelle Saint-Frambourg
est sans aucun doute le lieu où je me sens le mieux pour
jouer. Ma rencontre avec Georges Cziffra à l'âge
de sept ans, son intérêt, son soutien, les instants
magiques que j'ai passés dans ce lieu à l'écouter
ou à bénéficier de ses conseils, faisaient
dire à sa femme Soleilka que c'était ma deuxième
maison." Cet enregistrement est conçu comme un
hommage à son maître, à travers un programme
où il a choisi de réunir des compositeurs de prédilection
de celui-ci : Liszt, Chopin ainsi que Schubert mais aussi un compositeur
dont sera fêté le bicentenaire de naissance en 2013,
Alkan (frères d'armes de Chopin et de Liszt mais qui n'a
pas eu leur notoriété) dans des compositions qui
ont la particularité d'être toutes de style pseudo
improvisé : Fantaisies, Impromptus, Ballades...cliquez
ici pour lire la suite , écouter un extrait et voir
plusieurs vidéos
|
|
La valse
Eric Astoul
1. Arabesque valsante (Mischa Levitzki)
2. Valse de concert sur deux motifs "Lucia et Parisina"
(Gaetano Donizetti/Franz Liszt)
3. Valse Triste (Ferenc Vecsey/Georges Cziffra)
4. Invitation à la valse (Carl Maria Von Weber)
5. Valse en la bémol majeur (Johannes Brahms)
6. Etude en forme de valse (Camille Saint-Saëns)
7. Valse-impromptu (Franz Liszt)
8. Valse N°2 Opus 64 (Frédéric Chopin)
9. Mephisto-Valse N°1 (Franz Liszt)
10. Valse très lente (Jules Massenet)
Voilà tout juste un an, le label Cristal Records, ouvrait
sa collection de musique classique logiquement appelé '"Cristal
Records classic" avec notamment un disque du pianiste
Didier Castell-Jacomin
dont le talent précoce avait été remarqué
par Georges Cziffra.
Le pianiste Eric Astoul que le label permet de découvrir
aujourd'hui, a également été remarqué
par ce prestigieux maître et en a été plus
de seize ans son élève, dont plusieurs années
en parallèle à ses études au CNSMDP .
Celui-ci a choisi un programme non pas consacré à
un compositeur unique mais à une danse : la valse. Certes
Jacques Brel a chanté "la valse à mille
temps" mais fions nous plutôt à Eric Astoul
qui explique : "La caractéristique de la valse
est dans sa basse, qui marque les trois temps, le premier par
une note fondamentale, les second et troisième par un même
accord plaqué. La valse a été traitée
par un grand nombre de compositeurs sous la forme de morceau de
salon ou de concert"...
Une autre de ses caractéristiques est qu'elle a la particularité
de pouvoir s'adapter à une écriture complexe, si
complexe effectivement qu'elle en devient parfois impossible à
danser, quel que soit son rythme, ainsi peut-on le mesurer à
travers les dix oeuvres sélectionnées par Eric Astoul
qui invite autant à s'asseoir et rêver lorsqu'elles
sont lentes et poétiques que, le plus souvent, à
applaudir debout pris par son jeu d'une grande virtuosité
lorsque le rythme tournoyant s'enflamme tel le suggère
d'ailleurs fort bien la pochette de son disque...
Eric Astoul a bien voulu répondre à quelques autres
questions au sujet de son disque...cliquez
ici pour lire la suite et écouter un extrait
|
Pour en savoir plus
Visitez le site internet de Eric Astoul...cliquez
ici
© pianobleu.com ---- contact : -
Agnès Jourdain
|
Retrouvez une information sur
le site Piano bleu
Suivez pianobleu.com
le site des amateurs
de piano
sur
Ne partez pas
sans avoir lu
l'actualité
du piano !
et... Partagez cette page !
|