Delphine Lizé
Merci à Delphine Lizé d'avoir répondu
aux questions de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie résumée
Delphine
Lizé est née le 18 août 1979 à Nice. C'est
pour échapper à la danse que Delphine Lizé s'est
mise au piano :"Ma mère m'avait inscrite à des
cours de danse classique assez poussés, et je dois avouer que
ce n'était pas une réussite. Un jour, une psychologue
pour enfants a conseillé à ma mère de me faire
faire du piano, détectant chez moi de possibles affinités
avec la musique et les langues étrangères. Sautant sur
l'occasion de cesser avec la torture d'enfiler mon tutu chaque semaine,
j'ai donc réclamé fermement à l'âge de six
ans et demi un piano. Deux semaines plus tard, mon souhait était
exaucé, et un salvateur piano droit blanc ( c'était plus
joli selon mes parents...) faisait son apparition dans ma chambre."
.
Elle prend ses premiers cours auprès d'un professeur particulier,
Michelle Cohen :" Elle venait chaque semaine à la maison,
et contrairement aux cours de danse, j'attendais le cours de piano impatiemment.
Elle avait la réputation d'être sévère et
exigeante, je la trouvais intéressante et juste."
Bien préparée au concours d'entrée au Conservatoire
de Nice, par Michelle Cohen, Delphine Lizé peut y entrer à
10 ans, continuant parallèlement sa scolarité au collège
à horaires aménagés. Elle est dans la classe d'Odile
Poisson :"Cette femme exceptionnelle m'a donné beaucoup.
De son temps, et de son énergie. C'est à cette période
que j'ai commencé à penser faire de la musique "
plus tard ". Je voyais Odile Poisson deux fois par semaine, le
mardi et le jeudi, et le jour le meilleur était le mercredi.
À la fois le lendemain et la veille d'un cours, c'était
l'euphorie. J'ai fait une scolarité éclair, et obtenu
mon prix du CNR de Nice à l'âge de 13 ans."
L'année suivante, Delphine Lizé se présente au
concours du Conservatoire national de musique et de danse de Paris..."A
posteriori, je considère qu'il fallut une solide dose d'inconscience
de notre part à tous pour prendre cette décision !
Lorsque je suis entrée au CNSM, je me suis fait l'effet d'être
une puce entourée d'éléphants. Tout le monde jouait
très vite, apprenait les uvres encore plus vite, faisait
montre d'une culture musicale me semblait-il 1000 fois supérieure
à la mienne, comparait des versions de pianistes dont j'entendais
les noms pour la première fois et que tous semblaient connaître
depuis toujours... Bref, ce n'était pas facile. J'étais
une des plus jeunes étudiantes (15 ans) lorsque je suis arrivée,
et je le suis restée pendant toutes mes études, puisque
je suis partie à 17 ans avec mon prix en poche. Cette période
reste pour moi la plus noire que j'ai traversée. J'ai perdu tous
mes repères et peiné à m'en construire d'autres,
heureusement que j'avais le soutien moral Niçois pour m'aider.
Malgré les bons examens qui ont jalonnés mes études,
je suis sortie du Conservatoire plus morte que vive, avec une certitude,
que je n'étais capable de rien ou pas grand chose.".
Delphine Lizé, tout en continuant d'enseigner le piano au Conservatoire
de Montesson, décide alors de se lancer dans une faculté
de mathématiques, puisqu'elle avait aussi obtenu l'année
précédente un bac Scientifique. "L'univers de
la fac me paraissait bien fade après le tumulte des années
précédentes. Je m'investissais moyennement dans mes études,
et continuais à enseigner le piano au Conservatoire de Montesson,
ce qui me plaisait énormément, tout en étant toujours
soutenue financièrement par mes parents. "
Sans doute fallait-il à Delphine Lizé un professeur alliant
des qualités de souplesse, patience et de conviction pour réconcilier
la jeune fille avec le piano, elle l'a rencontré en la personne
de Gregori( Gregory) Gruzman lors d'une master classe estivale à
laquelle pourtant elle ne voulait a priori pas participer ..."
Je n'ai pas vraiment eu le choix, ma mère m'ayant menacé
de me couper les vivres si je n'y allais pas... J'y suis donc allé,
en traînant les pieds, et en faisant preuve d'un manque d'enthousiasme
flagrant et non dissimulé. J'ai torturé Grigori Gruzman
en le contredisant sur tout de manière extrêmement effrontée
et désagréable pendant....deux jours. Dès le troisième
cours, sa gentillesse et son humour, son calme et son extraordinaire
générosité m'avaient conquise. Et après
un dernier baroud d'honneur, j'ai rendu les armes et ai recommencé
à travailler sérieusement mon piano. La reconstruction
a été longue. Il m'a fallu un an pour simplement me laisser
convaincre par Grigori Gruzman, désireux que je me présente
dans sa classe à Hamburg. Puis encore un an avant de vraiment
le faire. Et encore un an d'études fantômes à Hamburg
avant de me décider à vraiment déménager
là-bas...dans l'objectif d'y rester seulement six mois, et de
réintégrer ensuite ma vie parisienne. Cela fait maintenant
cinq ans que j'habite à Hamburg, et je suis en dernière
année de perfectionnement. Mon examen de sortie de perfectionnement
sera en Octobre-Novembre 2007."
C'est donc en Allemagne que sa carrière de concertiste prend
son essor. Mais on la découvre également en France, en
République tchèque, en Espagne, en Italie, au Japon, où
ses prestations sont radiodiffusées et saluées par la
critique et par ses pairs, notamment par Evgueni Koroliov. Parallèlement,
elle se plonge dans le théâtre musical, abordant des rôles
où ses compétences de pianiste rejoignent ses qualités
de comédienne. Elle crée ainsi deux pièces : en
1999 Chopin-Musset, spectacle pour un salon avec le comédien
Jean-Michel Dhermay, et en 2001 Ludwig van B. de Nathalie Fillion."Le
théâtre musical a été une expérience
fantastique. Ces deux pièces sont extrêmement différentes,
l'une étant une composition a très forte ambiance romantique
mêlant musiques de Chopin et textes de Musset, que nous avons
la chance de donner le 26 Juillet 2007 dans le mythique cadre de Nohant,
l'autre une pièce de théâtre pour enfants produite
dans le cadre des JMF, dans laquelle j'avais une tenue rose bonbon et
déclamais les paroles de l'hymne à la joie debout pieds
nus sur le tabouret de piano... Mon contact avec la scène s'est
grandement amélioré grâce à ces espiègleries.
Et puis les enfants peuvent être tellement drôles... Ils
commentent le spectacle comme s'ils étaient devant une télévision,
sauf que la télévision n'entend pas leurs commentaires ;
nous , si...."
Delphine Lizé a un souvenir très drôle, d'une représentation
de Ludwig von B., la pièce de théâtre :"
Le technicien n'a pas du tout réussi à suivre la conduite
lumière, et il a systématiquement, obstinément,
pendant toute l'heure du spectacle éclairé à chaque
déplacement l'endroit de la scène où nous n'étions
pas !"
Parallèlementà son activité de concertiste Delphine
Lizé enseigne actuellement à la Hochschule de Hamburg..."
Et oui, je suis à la fois étudiante et professeur dans
la même enceinte...mes étudiants ont mon âge, et
s'y perdent un peu, certains m'appellent Madame et me tutoient !"
C'est forte de ces expériences patiemment acquises que Delphine
Lizé enregistre en 2006 son premier disque chez Intrada(voir
plus bas) puis un second disque, chez ce même label, qui vient
de sortir en avril 2007(voir plus bas). Elle a aussi la chance de pouvoir
jouer désormais en concert des uvres qu'elle avait envie
d'interpréter depuis longtemps et elle se réjouit de nombreux
d'entre eux à venir, et pour n'en citer que quelques uns :"Le
concerto en ré majeur de Haydn le 9 Mai à Lübeck
par exemple, le 29 Juin aux flâneries musicales de Reims , le
21 Août à la Roque d'Anthéron, ou encore le récital
à la salle Pleyel du 13 Octobre, à l'occasion du bicentenaire
de la salle, où j'ai le choix du programme.. Le Chopin-Musset
à Nohant va aussi être un moment particulier."
Son répertoire, son interprétation...
Il
est difficile pour Delphine Lizé de citer des compositeurs favoris
car ils changent au des années :"Je ressens toujours
tout à coup un besoin pressant de jouer et de m'immerger dans
telle oeuvre de tel compositeur, et si je ne le fais pas, le moment
passe, et je ressens tout à coup la nécessité absolue
de me plonger dans telle autre uvre de tel autre compositeur...J'essaie
de me laisser aller le plus possible à ces inclinations, car
j'estime que tout est une question de moment. Mais parmi ces envies
du moment, je peux citer Haydn, Bach, Prokovieff, Schumann, Schubert,
Beethoven. La musique contemporaine a toujours attiré mon intérêt.
Je trouve passionnant de jouer une uvre que personne n'a joué,
comme on défriche une terre vierge. La dernière en date
que j'ai interprétée, c'est une pièce de Elmar
Lampson pour piano et violon. Il a écrit une magnifique symphonie,
et de très belles pièces pour violoncelle, malheureusement
très peu pour piano seul. Dommage que je ne sois ni violoncelliste
ni chef d'orchestre..."
Récemment Delphine Lizé a eu le choix du programme pour
son disque enregistré à la Salle Pleyel sur le nouveau
piano Pleyel, le P280. ( P pour Pleyel, 280 pour le nombre de centimètres
de sa longueur ...): "La salle devait être achevée
le 31 Juillet, et le piano fin Mars, nous avions donc prévu d'enregistrer
début Août un programme de récital, donnant une
image précise des larges possibilités de ce nouveau piano.
Mon choix s'est vite porté sur mes uvres fétiches
du moment, de Schumann à Prokovieff, en passant par Beethoven
et Liszt, sans oublier Chopin qui a lui-même joué en son
temps sur un Pleyel."
Comme souvent dans des travaux de cette envergure, la rénovation
de la salle a pris du retard, de manière plus inattendue la confection
du piano également : "Nous avons été contraints
de repousser l'enregistrement de trois semaines. Malgré ce délai,
les travaux n'étant toujours pas finis et la course contre la
montre de plus en plus tendue, nous avons dû enregistrer pendant
le seul crénaux horaire ou la salle ne résonnait pas de
bruits de marteaux et autres perceuses, c'est à dire la nuit...
Ce fut une expérience extrêmement enrichissante pour moi.
Tout d'abord, il faut bien imaginer que lorsqu'on enregistre dans une
salle où de nombreux enregistrements ont déjà eu
lieu, les différentes prises de son sont " connues"
des ingénieurs du son . On sait d'avance que le piano sonnera
mieux à tel endroit de la scène, que les micros donnent
tel ou tel son suivant leur position, etc. Bref, le panel des
possibilités est connu, il "suffit"de définir
précisément ce que l'on veut, et ensuite de choisir les
moyens adéquats. Rien de tel lors d'un " premier "
enregistrement dans une nouvelle salle. Tout est inconnu. Cela laisse
une place folle à l'expérimentation, et Cécile
Lenoir (ingénieur du son) Michael Barguès (technicien
du piano) et moi-même ne nous en sommes pas privés. La
pose des micros et le positionnement du piano n'a pas pris moins de
12 heures de travail d'affilée! Et encore, nous ne nous sommes
arrêtés que parce que le temps pressait...".
Delphine Lizé est très enthousiaste sur cet enregistrement
qui l'a passionné et offert la liberté à laquelle
on devine la pianiste très attachée : "Cette impression
de découverte s'est encore accentuée avec le réglage
du piano. Un Steinway n'est pas un Yamaha, qui n'est pas un Fazioli,
qui n'est pas ...un Pleyel ! Le travail avec Michael s'est
révélé passionnant. Nous avions devant nous un
piano au potentiel immense et aux limites inconnues, et toute latitude
pour l'amener là où nous voulions. La liberté !
Il était drôle d'arriver tous les soirs dans la salle et
de constater les énormes progrès des travaux. Ainsi, un
jour sont apparus les sièges, un autre les lumières...La
dernière nuit a été marquée par un début
d'incendie dans la régie lumière, vite maîtrisé
par Cécile et tout de même 5 extincteurs, plus de peur
que de mal... Une petite puce électronique récemment posé
avait fait un court-circuit...les aléas des travaux! Cela a donné
l'occasion de vivre le premier concert de la nouvelle salle Pleyel,
donné devant les pompiers à 5 heures du matin. Bref, tout
ceci s'est passé dans une fièvre passionnée et
s'est achevé dans un épuisement généralisé."
Interrogée sur sa façon de travailler, Delphine Lizé
confie :"Le travail est très important pour moi. C'est
la base de tout, la source de mes plus grands plaisirs. J'aime travailler,
et j'aime travailler bien. Je travaille en moyenne 3-4 heures chaque
jour, plus c'est contre-productif. J'adore me lancer dans des uvres
que je ne connais pas, le premier jour est euphorique. Ensuite, j'essaie
d'apprendre l'oeuvre le plus vite possible par cur, mais sans
fixer de choses définitives d'un point de vue d'interprétation.
Je pars toujours avec l'idée que je ne sais rien, et qu'il va
falloir remettre tout en question. Cette démarche est importante
pour moi, elle me permet de rester dans un processus de développement
permanent. Puis, une fois que j'ai appris l'oeuvre, et bien je peux
commencer à vraiment travailler."
Delphine Lizé attache une importance particulière
au travail du son et du temps : "Mis à part le style
et le message de l'oeuvre, le language du compositeur et d'autres considérations
qui forment le terrain sur lequel toute interprétation se doit
d'être basée, ce qui m'intéresse est le binôme
formée par le son et le temps. La relation existant entre ces
deux pôles est fascinante. On peut créer par exemple une
énorme tension musicale, ou par opposition un relâchement
total en jouant simplement deux notes, si le son, et le temps entre
les deux notes sont en adéquation. Tous les sons ne vont pas
avec tous les tempis, et vice-versa. Je trouve cela fascinant, car bien
sûr, au piano, il y a souvent un peu plus que deux notes dans
une uvre..."
Delphine Lizé confie qu'elle écoute peu de musique car
après avoir travaillé toute la journée, elle apprécie
le silence. La pianiste pense que tout dans la vie apporte à
son interprétation :"Que ce soit la manière de
penser, d'aborder un problème, la manière d'être
dans son corps, la perception du monde extérieur et de soi-même,
etc, je pense que l'interprétation puise dans la variété
de la vie, dans tous les domaines. C'est ainsi que tous les actes quotidiens
ou moins quotidiens peuvent tous être mis en relation avec un
aspect de l'interprétation. "
Delphine Lizé peut cependant citer une liste de ses interprètes
de "référence", et la jeune pianiste est très
à l'écoute de tous ses amis à la Hochschule qui
l'aident aussi à se forger :"J'ai un immense respect
pour nombre de musiciens. Deux d'entre eux m'ont apporté chacun
à leur manière quelque chose de particulier et d'important
pour moi à un moment donné. Ce sont Kempf et Gilels. Mais
j'adore Michelangeli, Martha Argerich, Byron Janis dans le 1er concerto
de Rachmaninov est incroyable, et tant d'autres. Et parmi les jeunes
interprètes, il y a des musiciens merveilleux. Nicholas Angelich
par exemple, avec sa Waldstein transcendante ! Ce qui est devenu
nécessaire pour moi, c'est également d'écouter
mes amis à la Hochschule. Lorsque l'un d'entre eux a un concert
important et veut faire une répétition générale,
ou tout simplement vient de travailler une nouvelle uvre et cherche
un "premier" public, je suis toujours volontaire. J'apprends
autant en écoutant ces premiers jets qu'en travaillant. Et eux
me rendent la pareille."
Écouter...
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Delphine Lizé
Récital salle Pleyel
Robert Schumann : Arabesque
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n°18
Franz Liszt : Trois sonnets de Pétrarque
Sergueï Prokofiev : Sarcasmes
Frédéric Chopin : Valse n°7
A lire le parcours de Delphine Lizé, l'on comprend pourquoi
cette pianiste était le choix idéal pour réaliser
ce disque, le premier enregistré dans la salle Pleyel rénovée,
sur le nouveau piano de concert Pleyel P280 : son fort tempérament,
allié à sa patience et son goût pour l'expérimentation,
qu'elle tient peut-être de ses études en mathématiques,
semblent en effet des atouts indispensables pour "dompter"
un nouveau piano dans une nouvelle salle. La liberté, lui
était donnée de choisir son programme, qui se révèle
en fait composé d'oeuvres qui furent en leur temps également
expérimentales à plus d'un titre....Cliquez
ici pour lire l'article complet au sujet de ce disque
Pendant le mois de mai 2007, écoutez un extrait de ce
disque paru chez Intrada...cliquez
ici
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La jeune pianiste Delphine Lizé, aurait tous les atouts
pour interpréter Clara Schumann (qui fait l'objet d'un
récent livre de Claude Samuel) si un scénario de
film était tiré de ce livre[...] . Ce n'est d'ailleurs
pas à Clara mais à une séduisante pianiste
écossaise : Anna Roberta Laidlaw, que Robert Schumann dédia
les deux cahiers Fantasiestücke op.12 achevés le 4
juillet 1837. Il est vrai que sa séparation contrainte
avec Clara, l'obligeait à trouver autres intérêts,
d'autant plus qu'il eut tout comme Clara des périodes de
doute. Mais cela ne signifie pas qu'il l'oubliait, au contraire,
c'est quand il était séparé de Clara que
Robert avait aussi la meilleure inspiration peut-on parfois lire
dans des biographies, et en l'occurence cet opus 12 fusionnent
des idées musicales et littéraires pour évoquer
les amours des personnages de la mythologie, Héro et Léandre:
Robert Schumann y projette la propre image de son couple séparé,
et ses angoisses. Ces Fantasiestücke constituent le premier
cycle de courtes pièces schumannien. Chacun des huit morceaux
porte un titre évocateur(Du soir, Elan, Pourquoi?, Chimères,
Songes troubles...)mais il ne faut pas chercher à y déceler
une intention appuyée, Robert Schumann avait à coeur
que l'imagination de l'auteur puisse se déployer librement....cliquez
ici pour lire l'article complet
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Concert
09/02/2009 à 20h30
Salle Gaveau à Paris
Delphine Lizé,
piano
Programme Schubert.
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