La Folle Journée de Nantes 2007
Le
thème de la 13e édition de la Folle journée
de Nantes en 2007 sera "L'harmonie des peuples". Plus
d'une trentaine de pianistes joueront lors de ce festival qui dure
bien plus d'une journée et n'a pas lieu qu'à Nantes(du
mercredi 31 janvier au dimanche 4 février 2007) mais dans
onze villes des Pays de Loire.
Tant en Europe centrale et en Scandinavie qu'au niveau de l'axe
atlantique, de l'Angleterre à la péninsule ibérique,
le XIXe siècle et le début du XXe siècle connaissent
un prodigieux épanouissement des écoles nationales
lié aux mouvements irrédentistes qui agitent le continent
européen autour de 1848.
Forte de traditions populaires et historiques, la Russie de Glinka,
du Groupe des Cinq (Balakirev, Cui, Rimski-Korsakov, Borodine, Moussorgsky)
et de Tchaïkovski sera la première à s'élever
au niveau des grandes nations musicales, alors que les écoles
tchèque, hongroise, scandinave révèlent leur
personnalité dans une musique savante alimentée aux
sources des chants populaires, souvent en réaction au post-romantisme
allemand dans un nationalisme intense, celui de Smetana, de Janacek
et de Dvorak par exemple, qui contribuent largement au développement
de l'art symphonique.
En Hongrie, Bartók exprime son patriotisme tout en nourrissant
son uvre de timbres et de rythmes traditionnels. Berwald en
Suède, Grieg en Norvège, Nielsen au Danemark tirent
leur inspiration des légendes, des trésors folkloriques
et des paysages de leurs pays, cependant que Sibelius se fait le
défenseur d'une tradition nationale finlandaise. Si l'Espagne
affirme à son tour une véritable conscience nationale,
Paris devient le refuge de nombreux artistes espagnols qui subissent
l'attrait de la France : Albeniz, Granados, de Falla, Rodrigo. En
retour les compositeurs français s'inspirent des uvres
de ces musiciens et puisent dans la richesse étonnante de
la musique populaire espagnole. Bizet, Fauré, Debussy, Ravel,
Saint-Saëns recréent ainsi une Espagne imaginaire mais
profondément authentique.
Parmi tous les musiciens, la liste des pianistes invités
est très longue cette année : Nicholas Angelich,
Iddo Bar-Shaï, Boris Berezovsky, Frank Braley , Jitka Cechova
, Bertrand Chamayou,
Dana Ciocarlie,
Michel Dalberto, Claire Désert, Shani Diluka,
Ann Joana Druyts, Akiko Ebi, Brigitte Engerer, Nelson Freire,
Philippe
Giusiano, François-Frédéric Guy
Momo Kodama, Andreï Korobeinikov, Yu Kosuge, Nikolaï
Lugansky, Jean-Frédéric
Neuburger , Jean-Claude Pennetier, Alain Planès,
Anne Queffélec , Dezsö Ranki, Emmanuel Strosser, Alexandre
Tharaud, Akiko Yamamoto
Voici de courtes biographie des compositeurs dont la musique
sera interprétée
Russie
MILI BALAKIREV (1837-1910)
Issu d'un milieu modeste, le compositeur russe Mili Balakirev est
sensibilisé à la musique par sa mère qui l'envoie
à Moscou travailler avec l'excellent professeur Dubuc. Sans
ressources financières, Balakirev a la chance de rencontrer
Oulibichev, un mélomane fortuné possédant son
propre orchestre, qui lui permet de se former lui-même, de
façon empirique, à l'art de la composition. En 1855,
il fait la connaissance de Glinka à Saint-Pétersbourg
et concentre toute son énergie pour que la Russie s'affranchisse
du modèle allemand et développe sa propre identité
musicale. Il s'entoure d'un groupe de musiciens autodidactes et
forme avec eux le Groupe des Cinq. Balakirev, mû par une énergie
communicatrice, d'une exigence sans faille, devient "l'âme"
du groupe, son moteur et son inspiration. Mais son caractère
irascible et complexe lui causent l'abandon de "sa couvée".
De dépit, il sombre dans la dépression, devient mystique
et est contraint de délaisser l'enseignement - pour lequel
il était pourtant brillant - ou l'organisation de concerts.
Il revient à la vie publique en 1883 lorsqu'il est engagé
à la chapelle impériale. Auteur d'uvres fortes,
au caractère russe prononcé, Balakirev lègue
à la postérité l'héritage d'un maître
à penser ; ses uvres, en particulier le poème
symphonique Thamar et la pièce pour piano Islamey, témoignent
de l'ampleur de son génie.
ALEXANDRE BORODINE (1833-1887)
Fils illégitime d'un prince géorgien, Borodine reçoit
une excellente éduction : il apprend plusieurs langues, étudie
la flûte et commence à composer dès l'âge
de 14 ans. Ses parents le destinent pourtant à la médecine
; il intègre l'Académie de médecine de Saint-Pétersbourg
en 1850 et devient finalement professeur de chimie. Malgré
ses occupations scientifiques, Borodine se consacre avec talent
à la composition même s'il aborde la musique "en
amateur". Sa rencontre avec Balakirev est déterminante
et c'est avec lui qu'il adopte le style qu'on lui connaît
aujourd'hui. Il s'imprègne des tendances et idées
nouvelles de l'époque et adhère au Groupe des Cinq
(également constitué de Rimski-Korsakov, Cui, Glinka
et Moussorgski) en 1862. Liszt, qu'il a rencontré à
Weimar, contribue à le faire connaître en Europe. Son
uvre principale, Le Prince Igor, reste inachevée et
est complétée par Rimski-Korsakov et Glazounov. Borodine
s'inspire du folklore russe, ainsi que des harmonies orientales,
mais sa musique concilie les sources populaires nationales et les
formes de la tradition européenne, italienne notamment. Son
sens du rythme et de la couleur orchestrale, un certain exotisme
ainsi qu'un indéniable souffle épique, donnent à
sa musique un cachet tout particulier.
CESAR CUI (1835-1918)
Fils d'un militaire russe ayant élu résidence à
Vilnius après la retraite de Russie et d'une noble lithuanienne,
César Cui est baigné depuis son plus jeune âge
dans l'univers de l'armée par son père et celle de
la culture par sa mère. Marqué par cette ambivalence,
César Cui cumule à la fois le sens de l'honneur et
de l'ordre (il accède au grade de général)
et un goût prononcé pour la musique. Il aborde la notation
musicale en recopiant des pièces de Chopin et quelques opéras
italiens puis se met seul à la composition. En 1856, il rencontre
Balakirev qui l'initie à l'écriture musicale. Il devient
critique musical au journal de Saint-Pétersbourg Vedomosti,
rédige le premier traité de musique russe (Musique
en Russie) et compose de très nombreuses mélodies,
six opéras et plusieurs pièces pour piano. Doté
d'une personnalité moins forte que celles de ses contemporains
du Groupe des Cinq et possédant vraisemblablement davantage
de talent que de génie, il fut caricaturé comme "le
plus musicien de [leurs] ingénieurs militaires, et le meilleur
ingénieur parmi [leurs] musiciens". Son uvre,
qui n'offre pas de caractère spécifiquement russe,
contient néanmoins quelques belles miniatures comme l'Orientale,
extraite de la suite Kaléïdoscope opus 50.
MIKHAÏL IVANOVITCH GLINKA (1804-1857)
Originaire d'une famille de grands propriétaires terriens,
Glinka s'imprègne dès sa plus tendre enfance des chants
paysans russes. Plus tard, il s'initie aux grands classiques (Haydn,
Mozart, Beethoven) en dirigeant le petit orchestre de son oncle.
La musique de Glinka est également influencée par
la culture occidentale : élève de John Field à
Saint-Pétersbourg, il séjourne en Italie, où
il découvre les opéras de Bellini, Rossini, Donizetti,
et s'intéresse au folklore d'Espagne et à la tradition
orientale du Caucase ; sa rencontre avec Berlioz sera déterminante.
Si son style intègre les traditions d'écriture de
l'aria italienne et de la romance française, ses deux grands
opéras notamment, La Vie pour le tsar et Russlan et Ludmilla,
le placent comme l'initiateur de l'école russe et lui valent
le surnom de "Père de la musique russe". De fait,
Glinka est à la croisée des genres et, pétri
de maintes influences musicales, il est cependant le premier à
cultiver profondément le langage mélodique russe,
les formules orientalisantes, et à donner à l'opéra
russe ce caractère dramatique et cette âme épique
si particuliers. En cela, il annonce les opéras de Moussorgski
; il fut d'ailleurs le grand modèle du Groupe des Cinq (constitué
de Balakirev, Borodine, Cui, Moussorgski et Rimski-Korsakov).
MODESTE MOUSSORGSKI (1839-1881)
Peintre incomparable de l'âme russe, le compositeur Modeste
Moussorgski se présente comme celui qui a peut-être
su le mieux transcrire en musique toutes les tourmentes et les richesses
du peuple russe. Éduqué à la manière
d'un fils de hobereaux, Moussorgski manifeste dès son enfance
de prodigieux dons pour la musique et un attachement quasi viscéral
pour les gens issus de la terre. Il s'oriente cependant vers une
carrière militaire mais démissionne en 1858, tente
un emploi au Ministère des Communications mais abandonne
de la même façon. Sous l'influence de Dargomiski et
de Balakirev, et intégré au Groupe des Cinq, Moussorgski
se lance dans la composition "en tant qu'amateur" mais
avec l'énergie et la fougue de celui qui brûle d'offrir
à la Russie son propre langage musical. Son tempérament
querelleur et sa propension immodérée pour l'alcool
lui causent de multiples échecs et précipitent sa
mort ; il n'a que 42 ans. À l'image des héros de Dostoïvski,
Moussorgski mène une quête constante sur la nature
humaine, sonde l'identité du peuple russe à travers
son histoire séculaire et ses traditions populaires et offre,
au terme de sa recherche malheureusement inachevée, quelques
joyaux : l'opéra Boris Godounov, la fresque pianistique Les
Tableaux d'une exposition et de splendides mélodies (Chants
et Danses de la mort).
SERGUEÏ RACHMANINOV (1873-1943)
Rachmaninov étudie au Conservatoire de Moscou avec notamment
Taneïev et Arenski, et mène rapidement une très
brillante carrière de pianiste virtuose. Encouragé
par Tchaïkovski à la composition, il cesse toutefois
de composer pendant trois ans suite à l'échec de sa
première symphonie en 1897. Lors de la période 1901-1917,
Rachmaninov compose ses plus grandes uvres, notamment ses
pièces pour piano seul et ses deuxième et troisième
concertos pour piano, ainsi que ses deux magnifiques cycles de musique
religieuse, la Liturgie de saint Jean de Chrysostome et les Vêpres.
Il quitte la Russie en 1917 et vivra dans plusieurs pays avant de
s'établir définitivement aux États-Unis, où
il composera encore quelques très belles uvres. Rachmaninov
est toujours resté nostalgique de sa Russie natale ; son
uvre est empreinte d'un grand souffle lyrique et reste attachée
au romantisme de Chopin, Liszt ou encore Tchaïkovski. Si son
style, toujours fidèle au système tonal, est bien
moins progressiste que celui de nombre de ses contemporains (son
deuxième concerto est composé 7 ans après le
Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy,
12 ans seulement avant Le Sacre du Printemps de Stravinsky !), Rachmaninov
n'en possède pas moins une écriture tout à
fait originale ; son apport au répertoire pianistique notamment
est absolument incontournable. Pour en savoir plus sur Rachmaninov...cliquez
ici
NIKOLAÏ RIMSKI-KORSAKOV (1844-1908)
Nikolaï Rimski-Korsakov fait l'École navale à
Saint-Pétersbourg, où il découvre l'univers
de l'opéra et notamment la musique de Glinka. En 1861, il
rencontre Balakirev et se joint au Groupe des Cinq (constitué
de Balakirev, Borodine, Cui, Moussorgski). Dix ans plus tard, il
est nommé professeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg
et se lance dans un sérieux travail d'apprentissage pour
compléter ses lacunes d'autodidacte. Parmi ses élèves,
on trouve Prokofiev, Glazounov, Stravinsky, Respighi... Il s'intéresse
aux chants populaires, retravaille les manuscrits de Moussorgski,
fréquente le cercle de Belaïev et dirige des concerts
de musique russe lors de l'Exposition universelle de Paris en 1889.
Rimski-Korsakov a, entre autres, composé quinze opéras
(dont le fameux Ivan le Terrible), pour la plupart aux thèmes
populaires et fantastiques mais non dénués de critique
sociale. Car, contrairement à Moussorgski et Borodine qui
pensaient que la meilleure expression populaire se reflétait
dans les périodes troublées de son histoire, il estimait
que l'âme d'un peuple se nichait bien plus dans ses contes
et légendes. C'est pourquoi il fit largement appel, dans
sa création musicale, à l'univers imaginaire des rêves
et des fables. Prodigieux orchestrateur, Rimski-Korsakov est considéré
l'un des plus importants chefs de file de l'école russe.
PIOTR ILYITCH TCHAÏKOVSKI (1840-1893)
Après des études de droit, Tchaïkovski décide
de se consacrer à la musique et étudie auprès
d'Anton Rubinstein, dans une nouvelle école qui deviendra
le Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Il devient ensuite
professeur au Conservatoire de Moscou. En 1876, son grand ami Nicolas
Rubinstein le met en contact avec Nadejda von Meck, qui devient
son mécène. Tchaïkovski peut alors composer librement
; il mène également une carrière de chef d'orchestre
et voyage en Europe et aux États-Unis. Tchaïkovski meurt
à Saint-Pétersbourg en 1893, en laissant des pages
parmi les plus célèbres de toute la musique russe.
Le plus romantique des compositeurs russes, le plus européen
aussi, il ne cultivait pas une conscience politique et nationale
aussi aiguë que le Groupe des Cinq (Balakirev, Borodine, Cui,
Moussorgski et Rimski-Korsakov). Pratiquant un total éclectisme
musical, s'imprégnant des compositions italiennes, françaises,
allemandes, il n'en est pas moins "russe jusqu'à la
moelle des os" dans sa façon d'exprimer des conflits
où dominent tout à la fois le goût de la pureté
et du lyrisme, et le culte de l'ennui et de la névrose. Tchaïkovski
s'est illustré dans tous les genres ; ses six symphonies,
ses opéras (Eugène Onéguine, La Dame de Pique),
sa musique de chambre (trio "À la mémoire d'un
grand artiste", pièces pour quatuor à cordes,
pour sextuor à cordes
), ses ballets (Casse-Noisette,
Le Lac des Cygnes
), sont des exemples, parmi d'autres, d'uvres
entrées dans le patrimoine universel.
République tchèque
ANTONÍN DVORÁK (1841-1904)
Dvorák est le représentant le plus connu de l'école
musicale tchèque, même si Smetana - son aîné
de dix-sept ans - reste incontestablement le fondateur de cette
école en Bohême-Moravie. Comme tous les musiciens de
son pays, il a été profondément influencé
par la tradition germanique ; Dvorák a été
un fervent admirateur de son presque contemporain Brahms, et n'a
jamais remis en question les grandes formes inaugurées par
les classiques de Vienne, Beethoven en particulier. Mais en même
temps il s'est fait, d'instinct, comme ses compatriotes musiciens,
le chantre passionné du réveil national qui a marqué
nombre de pays, d'Europe centrale particulièrement, dans
la seconde partie du XIXe siècle. Né dans une famille
de paysans des environs de Prague, Dvorák a d'abord fait
de la musique en campagnard, pour l'église et le bal, avant
d'acquérir une formation musicale plus complète, et
de devenir un musicien fêté dans toute l'Europe, et
même aux Etats-Unis où il se rend en 1892, invité
à venir diriger le Conservatoire national de New-York - et
d'où il écrira deux de ses meilleures uvres
: le Concerto pour violoncelle et la célèbre Symphonie
du Nouveau Monde. Cette double filiation explique le caractère
particulier de sa musique : quels que soient les genres pratiqués
- musique pour piano, mélodies, musique de chambre, symphonies,
grandes fresques religieuses, opéra
-, toujours s'y
mêlent et s'y confortent mutuellement un sens exigeant de
la forme et un lyrisme puissant qui sourd directement de la terre
de Bohême et de l'âme slave. Aussi sa mort en 1904 fut-elle
l'occasion d'un véritable deuil national.
LEOS JANÁCEK (1854-1928)
Bien qu'il se soit essayé très jeune à la composition,
encouragé par Pavel Krizkovski (son chef de chur) et
Antonín Dvorák, Janácek eut beaucoup de mal
se faire reconnaître par les milieux musicaux pragois ; ses
origines modestes et provinciales (il est né en Moravie,
dans une famille d'instituteurs), son nationalisme militant, et
une étroite réputation de pédagogue et de théoricien
dans lequel on l'enferma longtemps furent probablement la cause
de cette mise à l'écart. Puis brusquement, en 1916,
le triomphe de son opéra Jenufa sur la scène du Théâtre
national de Prague (qui l'avait dédaigné en 1903)
ouvre pour lui une période d'intense activité créatrice,
confortée par une amitié amoureuse qui illumine les
dix dernières années de sa vie, et par une réputation
grandissante dans son pays et à l'étranger : l'écrivain
Max Brod se fait son propagandiste (comme il le faisait dans le
même temps pour Franz Kafka), et il est élu en 1927
membre de l'Académie des Beaux-Arts de Prusse aux côtés
de Paul Hindemith et d'Arnold Schoenberg. C'est le temps des chefs-d'uvre
au lyrisme irrésistible (la Sinfonietta, le Capriccio pour
piano et instruments à vent, les deux quatuors, la Messe
glagolitique, et les ultimes opéras : L'Affaire Makropoulos,
La Petite Renarde rusée, De la Maison des morts), dans lesquels
Janácek a su admirablement à la fois exploiter les
trouvailles mélodiques et rythmiques issues d'une intense
réflexion sur la musique populaire et le langage parlé,
et transmettre la générosité de son panthéisme,
comme son indéfectible amour de la nature et de la vie.
BEDRICH SMETANA (1824-1884)
Fondateur de l'école musicale tchèque, Smetana exercera
une grande influence sur les générations suivantes
de compositeurs, Dvorák en tête. Habité par
un très fort sentiment d'appartenance à la nation
tchèque, et animé d'un désir profond d'affirmer
l'identité de son peuple, Smetana devient très tôt
un musicien militant, qui n'aura de cesse d'uvrer pour la
cause de la musique tchèque. De retour à Prague après
les événements de 1861, il contribue fortement à
l'organisation de la vie musicale dans la capitale, donnant naissance,
à travers l'orchestre de l'opéra, dont il prend la
direction à partir de 1866, à l'école symphonique
tchèque. De cette époque datent aussi ses premiers
opéras - La Fiancée vendue et Dalibor, puis Libuse
et Les Deux veuves -, qui apparaissent très révélateurs
de sa capacité à intégrer toutes les facettes
de l'âme tchèque. Les dix dernières années
de la vie du compositeur, devenu pourtant totalement sourd à
partir de 1874, sont d'une étonnante fécondité
: opéras, mélodies, churs, pièces pour
piano se succèdent, cependant que voit le jour le fameux
cycle Ma Patrie, hommage fervent à la nature tchèque,
assurément l'une des uvres les plus marquantes de la
musique symphonique du XIXe siècle.
Hongrie
BÉLA BARTÓK (1881-1945)
Natif de Hongrie, Béla Bartók est resté toute
sa vie un patriote fervent ; mais ce patriotisme s'élargit,
à la faveur des bouleversements subis par l'Europe au cours
de cette première partie du XXe siècle, à la
cause de tous les peuples menacés par une forme d'impérialisme,
ce qui lui vaut d'être suspecté dans son pays et contraint
de s'exiler, à partir de 1940, aux Etats-Unis, où
il termine sa vie dans la gêne et la maladie. Cet esprit militant
guidera tout le parcours musical de Bartók : certes profondément
marqué, de par sa formation et son environnement, par la
grande tradition allemande, Bartók trouve véritablement
sa voie en se libérant de l'hégémonie du système
des modes majeur et mineur propres à la musique savante occidentale,
en même temps que Debussy, mais d'une toute autre manière
: en se plongeant corps et âme dans l'étude des musiques
populaires et traditionnelles, hongroise d'abord, mais très
vite aussi, roumaine, bulgare, ukrainienne et même maghrébine.
C'est ainsi qu'il sillonne, avec son ami Kodály, les routes
d'Europe pour recueillir scientifiquement des matériaux,
mélodiques, harmoniques et rythmiques populaires qui lui
serviront à bâtir son uvre propre : les chefs-d'uvre
qui s'accumulent à partir de 1920 - pièces pour piano,
sonates, quatuors, concertos, Le Mandarin merveilleux, la Musique
pour cordes, percussion et célesta
- sont autant d'exemples
de cette intégration parfaitement réussie des éléments
de la musique populaire à une forme par ailleurs très
élaborée de l'écriture musicale.
Norvège
EDVARD GRIEG (1843-1907)
Sans nul doute le plus grand compositeur norvégien, Grieg
a contribué avec Nielsen et Sibelius à donner ses
lettres de noblesse à la musique scandinave. Formé
au Conservatoire de Leipzig, il subit dans un premier temps l'influence
du romantisme allemand, très perceptible dans ses premières
uvres - notamment dans le Concerto pour piano (1868), inspiré
de celui de Schumann et qui assurera sa popularité. Mais
bientôt il rencontre à Copenhague le jeune compositeur
norvégien Rikard Nordraak, qui fait naître en lui le
désir d'écrire une musique proprement norvégienne,
désir qui guidera désormais tout son parcours musical.
De sa collaboration avec le poète Ibsen naît en 1876
le drame scénique Peer Gynt, inspiré de légendes
norvégiennes et dont il tirera deux suites pour orchestre
restées parmi ses uvres les plus célèbres.
Toute l'uvre de Grieg portera dès lors, quels que soient
les genres abordés, la marque de cette double appartenance,
à la tradition héritée du romantisme d'une
part, à la culture populaire norvégienne d'autre part.
Excellant dans le registre de la petite forme, il laisse notamment
un ensemble remarquable de dix recueils de Pièces lyriques
pour piano, sans nul doute le meilleur de son art, et de nombreux
recueils de mélodies - la plupart écrites pour sa
femme - qui figurent parmi les chefs-d'uvre du genre.
Suède
FRANZ ADOLF BERWALD (1796-1868)
Issu d'une famille de musiciens d'origine allemande installée
en Suède depuis le XVIIIe siècle, ce compositeur resté
presque totalement méconnu de son vivant apparaît aujourd'hui
comme l'un des créateurs les plus originaux du XIXe siècle.
Etudiant d'abord le violon avec son père, il entre à
l'âge de 16 ans comme violoniste et altiste à la Chapelle
royale de Stockholm. De cette époque datent ses premières
uvres, qui manifestent déjà une grande liberté
d'écriture, tout comme ses poèmes symphoniques, qui
remportent à Vienne un succès éphémère.
Berwald peine en effet à se faire reconnaître comme
compositeur : tenu à l'écart de la haute société
musicale suédoise, il partage son temps entre la direction
d'une verrerie et la composition. Devenu cependant membre de l'Académie
royale de musique suédoise en 1864, il est nommé en
1867, un an avant sa mort, professeur de composition au conservatoire
de Stockholm. Issue de la tradition romantique de l'école
allemande, l'uvre de Berwald est révélatrice
de l'influence de Weber, Schubert et Mendelssohn ; elle n'en manifeste
pas moins une profonde originalité, dont témoignent
le caractère incisif des rythmes, la puissance des effets
d'orchestre, et la couleur toute particulière des mélodies,
empreintes d'un lyrisme typiquement nordique.
Danemark
CARL NIELSEN (1865-1931)
Nielsen est le plus célèbre des compositeurs danois.
Initié au violon par son père, il poursuit ses études
musicales au conservatoire de Copenhague. Engagé en 1889
comme violoniste à l'Orchestre de la Chapelle royale, il
remporte à la même époque son premier succès
de compositeur avec sa Petite Suite pour cordes. Chef d'orchestre
au Théâtre Royal de Copenhague à partir de 1908,
il dirige fréquemment en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suède
et en Finlande, avant d'être nommé, en 1916, professeur
de composition au Conservatoire royal. Influencé dans un
premier temps par les compositeurs romantiques - Liszt et Brahms
notamment -, Nielsen ne reste pas insensible à l'impact de
la musique moderne, et recherche constamment de nouveaux moyens
d'expression, sur le plan harmonique particulièrement : il
institue ainsi la "tonalité progressive" - procédé
repris par Gustav Mahler quelques années plus tard -, cependant
que sa musique devient de plus en plus chromatique et dissonante.
Auteur de six symphonies, Nielsen laisse également une uvre
originale de musique de chambre - des quatuors, et un populaire
Quintette à vents -, trois concertos et deux opéras
- deux genres habituellement délaissés par les compositeurs
nordiques -, et de très nombreuses uvres vocales en
danois, expression de son attachement à la culture de son
pays natal.
Finlande
JEAN SIBELIUS (1865-1957)
Dernier représentant d'une longue tradition, celle du romantisme
nationaliste du XIXe siècle, Sibelius est aussi l'un des
plus importants compositeurs de musique symphonique de ce siècle.
C'est en effet dans les symphonies - il en écrira sept tout
au long de sa carrière - et dans les poèmes symphoniques
que son génie trouvera son expression la plus éloquente.
Formé comme ses prédécesseurs dans la tradition
germanique, il n'en affirme pas moins sa personnalité, obtenant
d'emblée un succès magnifique avec sa symphonie Kullervo
pour soprano, baryton, chur d'hommes et orchestre (créée
en Finlande en 1892), à laquelle succèderont bientôt
la Suite de Lemminkaïnen, la Symphonie n°1, Finlandia (poème
symphonique publié en 1900), puis six autres grandes symphonies
dont la composition s'échelonnera tout au long de la carrière
du musicien. Exempte de toute référence directe au
folklore finlandais, la musique de Sibelius n'en exercera pas moins
une forte influence sur la musique scandinave et finlandaise en
particulier, et plus généralement contribuera beaucoup
au développement du poème symphonique.
France
GEORGES BIZET (1838-1875)
Compositeur brillant, au talent précoce, Georges Bizet bénéficie
d'un contexte familial très favorable à l'expansion
de ses dons naturels. Fils d'un professeur de chant et d'une mère
excellente pianiste, il sait lire la musique à 4 ans, jouer
du piano à 6 ans, intègre le conservatoire à
9 ans et compose une symphonie (Symphonie en ut majeur), d'une forme
irréprochable, à 17 ans. Vainqueur du Grand Prix de
Rome en 1857, Bizet se spécialise dans la composition d'opéra.
Il rédige quelques opéras d'inspiration italienne,
sans grand succès, puis s'attelle à son premier grand
ouvrage : Les Pêcheurs de perles. Mais ni cet opéra,
ni les compositions qui suivent, comme la musique de scène
L'Arlésienne (d'après Alfonse Daudet) et surtout le
chef-d'uvre qui le fait connaître au monde entier, Carmen
(d'après Mérimée), ne remportent le succès
escompté du vivant de leur auteur. Or, à peine une
décennie après la mort de Bizet, l'exotique Carmen
fait sensation à Londres, Saint-Pétersbourg, New York,
pour le chatoiement de ses couleurs et le naturel de son style.
Si Bizet est aujourd'hui internationalement connu pour cette uvre,
il serait dommage de réduire sa générosité
de cur, son don inné de la mélodie et l'ampleur
de son talent à cet unique opéra. Bizet occupe au
contraire une place essentielle au sein de la musique classique
française : il offre à l'opéra un nouveau souffle
et établit, avec l'originalité de langage qu'on lui
connaît, l'indispensable liaison entre Berlioz et Debussy.
CLAUDE DEBUSSY (1862-1918)
Poète des sons et des formes, coloriste ne souffrant aucune
comparaison, Debussy apparaît comme un phénomène
incomparable dans l'histoire de la musique tant il modifie, et de
façon irrémédiable, le langage musical de l'époque.
Formé au Conservatoire de Paris au piano, à l'harmonie
puis à la composition, Debussy remporte en 1884 le Grand
Prix de Rome. Il fait rapidement preuve d'un farouche esprit d'indépendance
qui le détourne, dès ses premières compositions,
de la rigueur des formes classiques pour se concentrer sur l'effet
sonore et les sensations qui en découlent. Très marqué
par les poètes symbolistes (Mallarmé le fascine et
il lui rend un vibrant hommage en orchestrant son Prélude
à l'après-midi d'un faune), par les peintres impressionnistes,
Debussy tombe également sous le charme de la musique orientale.
De ces diverses influences sensorielles et du rejet de Wagner qu'il
idolâtra pourtant d'abord, va naître une écriture
musicale très personnelle, cherchant davantage à suggérer
une atmosphère plutôt qu'à l'imposer. Sa musique
procède par touches poétiques, décalages harmoniques,
rythmes audacieux. Longtemps mal accueillie par ses contemporains,
elle fit l'objet de violentes controverses ; et ce n'est qu'au début
du XXe siècle que l'on commença à mesurer l'ampleur
de son uvre avant-gardiste. Pelléas et Mélisande,
la symphonie La Mer ainsi que de nombreuses uvres pour piano
et pour musique de chambre témoignent aujourd'hui du génie
de celui qui trône désormais au sommet des compositeurs
français.
GABRIEL FAURE (1845-1924)
Manifestant dès son enfance de singulières dispositions
pour la musique, Gabriel Fauré quitte son Ariège natale
et étudie bientôt le piano et la composition avec Saint-Saëns,
qui deviendra l'ami et le protecteur. Organiste de 1871 à
1874, il devient chef de chur à l'Église de
la Madeleine où il reste de nombreuses années. En
1896, il est nommé professeur de composition au Conservatoire
de Paris et cet éminent pédagogue forme des élèves
de l'envergure de Ravel, Enesco, Koechlin ou encore Nadia Boulanger.
Très respecté dans le milieu musical, Fauré
prend la tête du Conservatoire en 1905 et devient commandeur
de la Légion d'honneur en 1910. Loin des soucis financiers,
il compose avec régularité mais ne connaît pas
immédiatement le succès. À l'écoute
de sa musique intérieure, Fauré reste sensible aux
évolutions de son temps et cette intégration de la
nouveauté lui vaut l'hostilité des conservateurs.
Il crée un style personnel, à l'image de l'homme qu'il
incarne ; sans artifice, d'un raffinement sans pareil, ses compositions
portent l'empreinte d'une rayonnante et bienveillante douceur. Elles
impressionnent par la sérénité de leur ton,
la pureté des lignes mélodiques et une indescriptible
nostalgie d'un "ailleurs". Fauré excelle en tant
que mélodiste mais démontre aussi un réel talent
dans ses uvres pour piano (Romances sans paroles, Impromptus)
et de musique de chambre (uvres pour piano et violoncelle,
notamment). Son uvre la plus célèbre, le Requiem,
compte parmi les chefs-d'uvre les plus emblématiques
de l'histoire de la musique.
MAURICE RAVEL (1875-1937)
Avec Debussy et Fauré, Ravel partage le titre de musicien
"père" de la musique française du début
du XXe siècle. Compositeur d'une profonde originalité,
appartenant à la même mouvance que Debussy, il réalise
à lui seul la synthèse de nombreuses contradictions.
Formé au Conservatoire de Paris, second Prix de Rome malgré
plusieurs tentatives pour obtenir le Grand Prix, il mélange
curieusement, dès ses premières uvres, des éléments
très novateurs comme les chaudes sonorités ibériques
(Rhapsodie espagnole, L'Heure espagnole) avec un cadre structurel
très classique. Du classique, Ravel possède le goût
pour la perfection de la forme et de l'écriture ; du novateur,
il a l'esprit de la recherche et l'audace des sonorités inédites,
souvent piquées d'exotisme et d'orientalisme. Musicien d'une
exigence extrême, il explore plus en avant les possibilités
des instrumentistes (avec son incroyable Concerto pour la main gauche),
joue avec la matière thématique (le Boléro,
chef-d'uvre internationalement connu, n'est que la lancinante
répétition d'un thème repris par chacun des
instruments de l'orchestre), redore par ses dons de transcripteur
bon nombre de merveilleuses partitions. Artiste discret, d'une élégance
quasi aristocratique, Ravel jouit d'une totale consécration
de son vivant. Il disparaît précocement d'une tumeur
au cerveau en laissant à la postérité une uvre
assez réduite mais d'une formidable richesse.
CAMILLE SAINT-SAËNS (1835-1921)
Prodigieusement doué pour la musique, Camille Saint-Saëns
réclame l'étude du piano à l'âge de 2
ans et demi, se produit devant un public à 5 ans, commence
à composer un an plus tard et est invité à
jouer à la Salle Pleyel à 11 ans. Ce génie
de la musique, élevé par sa mère veuve et sa
grand-mère, connaît une carrière des plus florissantes
: formé à l'harmonie et à l'orgue au Conservatoire
de Paris, il est organiste à l'Église Saint-Merri
puis à la Madeleine. Il s'y distingue par ses talents de
virtuose et d'improvisateur exceptionnels. Sensible à la
pédagogie et afin d'encourager les jeunes musiciens français,
il forme notamment Messager et Fauré et participe à
la création de la Société nationale de la musique
(1871). Une fois sa réputation bien assise, il se consacre
à la composition, à la direction d'orchestre sans
oublier l'orgue, son instrument de prédilection. Méfiant
envers les élans de la modernité, il préfère
fonder son art sur une technique solide. De fait, ses créations
résultent d'une écriture incroyablement limpide et
bien structurée et témoignent d'une fine sensibilité.
Essentiellement connu pour sa fable musicale Le Carnaval des Animaux,
Saint-Saëns est l'auteur d'une uvre très abondante.
Si elles ne sont que trop rarement interprétées, ses
pièces de musique de chambre, son opéra Samson et
Dalila ou ses Deuxième et Troisième Symphonies méritent
un grand intérêt.
Espagne
ISAAC ALBÉNIZ (1860-1909)
Albéniz est une figure centrale du renouveau musical de la
fin du XIXe et du début du XXe siècle en Espagne.
Dans ce pays où le peuple a gardé intactes, plus qu'ailleurs
encore, ses traditions et les richesses de son folklore, Albéniz
saura mieux que personne, échappant aux poncifs d'un pittoresque
facile, trouver des accents de vérité dans la restitution
de l'âme de sa terre natale. Doué de dons exceptionnels,
il jouit rapidement d'une réputation internationale grâce
à son extraordinaire talent de pianiste et d'improvisateur.
Sa rencontre avec Felipe Pedrell - l'initiateur en Espagne de ce
retour aux sources du folklore espagnol - l'amène toutefois
à se consacrer plus pleinement, à partir des années
1880, à la composition ; la Suite espagnole (1886) et les
Souvenirs de voyage (1887) sont déjà très représentatifs
de cette faculté du compositeur à traduire l'âme
atavique de l'Espagne dans un langage qui renouvelle en profondeur
les possibilités d'expression du piano. Puis c'est au contact
des compositeurs de la nouvelle musique française - d'Indy,
Chausson, Debussy, qui lui font à Paris un accueil chaleureux
-, qu'il franchit les étapes qui le conduiront vers le plein
épanouissement de son génie créateur. Fixé
à Paris à partir de 1893, Albéniz ne cessera,
durant les quinze années qui lui restent à vivre,
d'enrichir sa palette harmonique et sonore et d'exploiter de nouvelles
possibilités de l'instrument, ouvrant ainsi la voie aux grandes
conquêtes pianistiques du XXe siècle. Il signe avec
Ibéria, ensemble de douze pièces pour piano d'une
éblouissante virtuosité, son uvre la plus aboutie
et, assurément, l'un des chefs-d'oeuvre de toute la musique
espagnole.
MANUEL DE FALLA (1876-1946)
Contemporain et successeur d'Isaac Albéniz, Manuel de Falla
est sans doute le plus grand compositeur espagnol depuis l'âge
d'or de la musique espagnole au XVIe siècle. Pianiste précoce,
il quitte en 1907 Madrid pour Paris, où il séjournera
sept ans, assistant à l'émergence de l'esthétique
impressionniste au contact de Debussy, Ravel et Dukas, qui l'encouragent
et influencent l'évolution de son style. C'est alors qu'une
épreuve le frappe qui va le marquer profondément :
une maladie vénérienne, contractée à
l'âge de 36 ans, le retient dix mois à l'hôpital
; vécue comme un châtiment divin, cette maladie entraîne
le compositeur vers une forme d'ascétisme, d'austérité
âpre et décharnée dont un grand nombre de ses
uvres porteront désormais la marque. De retour en Espagne,
il compose les évocatrices Nuits dans les jardins d'Espagne,
heureuse alliance du raffinement et du folklore populaire, puis
L'Amour sorcier dans lequel s'épanche une sensualité
souveraine. À partir de 1919 cependant, de Falla abandonne
la veine andalouse pour adopter un style inspiré de la musique
traditionnelle castillane, plus apte à concentrer l'expression
et à servir une recherche croissante de dépouillement.
Retiré près de Grenade où il mène durant
vingt ans une vie de réclusion et de recueillement mystique,
il compose alors de nombreux chefs-d'uvre, parmi lesquels
Les Tréteaux de maître Pierre ou le Concerto pour clavecin,
fruits de cette évolution vers une écriture plus essentialisée
et purement ibérique, qui s'avèrera être la
quintessence de l'art du compositeur.
ENRIQUE GRANADOS (1867-1916)
Pianiste de formation, Granados étudie la composition auprès
de Felipe Pedrell à Barcelone, avant de partir à Paris
pour un séjour de deux années durant lequel il fréquente
Vincent d'Indy, Paul Dukas et Camille Saint-Saëns. De retour
en Espagne, il se consacre à sa carrière de pianiste
de concert, tout en composant ses premières uvres,
parmi lesquelles les douze Danzas españolas pour piano à
quatre mains, qui assurent sa popularité. Dès lors,
il écrit de nombreuses autres uvres pour piano, dans
un style postromantique traduisant les influences de Liszt, de Brahms
ou de Grieg mais celles aussi de la musique populaire espagnole.
Son chef-d'uvre reste incontestablement Goyescas, une suite
pour piano inspirée des peintures et eaux-fortes de Goya
; créé à Barcelone en 1911, cet ensemble de
belles pièces imaginatives, qui conjugue harmonieusement
la richesse harmonique héritée de la fin du romantisme
et l'esprit populaire espagnol, avec ses rythmes et ses mélodies
caractéristiques, remporta un franc succès, qui décida
Granados à écrire, quelques années plus tard,
une adaptation pour la scène. Il résulta de cette
entreprise un opéra en un acte, créé avec succès
à New York en 1916, malgré une intrigue un peu mince
; c'est lors du naufrage du bateau qui le ramenait en Europe que
le compositeur, alors au faîte de sa gloire, mourut de façon
prématurée.
JOAQUÍN RODRIGO (1901-1999)
Aveugle dès l'âge de 3 ans, Rodrigo manifeste très
tôt des dons exceptionnels pour la musique. Comme ses compatriotes
Albéniz et Granados, il part étudier à Paris,
dans la classe de Paul Dukas qui devient son maître et son
ami. De retour en Espagne en 1939, il occupe à partir de
1947 la chaire Manuel de Falla, créée pour lui à
l'Université de Madrid. Connu surtout pour ses uvres
pour guitare, - parmi lesquelles le fameux Concerto d'Aranjuez,
composé en 1939 et qui compte parmi les uvres les plus
célèbres du répertoire pour guitare -, Rodrigo
n'en apparaît pas moins comme l'un des plus importants compositeurs
espagnols du XXe siècle ; il a en effet composé dans
de nombreux genres et, quoique sa musique reste assez conventionnelle,
son style accessible, qui combine les influences de la musique populaire,
avec ses mélorythmes typiques, et celles de la musique de
Dukas, toute de subtilité, laissera une empreinte profonde.
Ouverture de la billetterie dans les 11 villes de concert à
partir du vendredi 5 janvier 2007
Saint-Nazaire : Le Fanal - 33 boulevard Victor Hugo - 44600 Saint-Nazaire
- Tél. : 02 40 22 91 36
Du mardi au samedi de 14h à 19h - Possibilité de réservation
par téléphone avec règlement par carte bancaire
dès le 5 janvier et par courrier en joignant le règlement
Cholet : Office de Tourisme du Choletais - 14 avenue Maudet -
BP 636 - 49306 Cholet Cedex
Tél. : 02 41 49 80 00, fax 02 41 49 80 09 - Email : info-accueil@ot-cholet.fr
- www.ot-cholet.fr
Le vendredi 5 janvier de 9h30 à 19h30 et le samedi 6 janvier
de 9h30 à 13h et de 14h à 18h30 ; lundi de 14h à
18h, du mardi au samedi de 9h30 à 12h et de 14h à
18h (sauf le mardi ouverture à 10h), dimanche et jours fériés
de 10h à 12h
Possibilité de réservation par téléphone
et email à partir du 8 janvier puis règlement par
courrier
Saumur : À l'arrière du Théâtre, face
au parking République - 49400 Saumur - Tél. : 02 41
83 30 83
Le vendredi 5 janvier de 10h à 19h ; lundi, mardi, jeudi
et vendredi de 13h30 à 17h30, mercredi de 10h à 17h30
et samedi de 10h à 13h - Pas de possibilité de paiement
par carte bancaire
Fontevraud : Abbaye Royale de Fontevraud - Centre Culturel de
l'Ouest - 49590 Fontevraud l'Abbaye. Tél. : 02 41 51 73 52
- www.abbaye-fontevraud.com
Le vendredi 5 janvier ; du lundi au jeudi de 9h à 12h30 et
de 13h30 à 18h (sauf le mercredi après-midi), vendredi
de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h
Possibilité de réservation par téléphone
et par courrier puis règlement sous 48h
Sablé-Sur-Sarthe : Office de Tourisme - Place Raphaël
Elizé - 72300 Sablé-sur-Sarthe - Tél. : 02
43 95 00 60
Le vendredi 5 janvier de 9h30-12h30 et 14h-17h30 ; du lundi au vendredi
de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h30 et samedi de 10h
à 12h et de 14h30 à 17h30 - Possibilité de
réservation par courrier en joignant le règlement
La Flèche : Le Carroi - Espace Montréal - 72000
La Flèche - Tél. : 02 43 94 08 99 - www.ville-lafleche.fr
Le vendredi 5 janvier de 10h à 12h et de 13h45 à 18h15
et le samedi 6 janvier de 10h à 16h ; lundi de 13h45 à
18h15, du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 13h45 à
18h15, samedi de 10h à 12h
Possibilité de réservation par téléphone
dès le 5 janvier puis règlement sous 48h
La Roche-Sur-Yon : Le Manège - Esplanade Jeannie Mazurelle
- Rue Pierre Bérégovoy - BP 681 - 85017 La Roche-sur-Yon
Cedex- Tél. : 02 51 47 83 83 - www.scene-nat-rochesuryon.com
Le vendredi 5 janvier de 18h à 22h - Du mardi au samedi de
13h à 19h
Possibilité de réservation par téléphone
avec règlement par carte bancaire dès le 5 janvier
et par courrier en joignant le règlement
Challans : Office de Tourisme - Place de l'Europe - 85300 Challans
- Tél. : 02 51 68 01 20 - www.challans.fr
Le vendredi 5 janvier de 19h à 22h au Théâtre
du Marais - 33 rue Carnot (uniquement ce jour-là) puis à
l'Office de Tourisme du mardi au samedi de 9h à 12h et de
14h à 18h (fin des ventes le vendredi 19 janvier à
18h)
Fontenay-le-Comte : Espace culturel La Gare, Avenue de La Gare
85200 Fontenay-le-Comte - Tél : 02 51 00 05 00 Fax: 02 51
00 05 01 - Email :espaceculturelcongres@megalis.org
Le vendredi 5 janvier de 10h à 19h et le samedi 6 janvier
de 10h à 19h
Du lundi au vendredi de 13h30 à 18h et samedi de 9h30 à
12h30
Ile d'Yeu : Office de Tourisme - 9 rue du Coin du Chat - 85350
L'Île d'Yeu - Tél. : 02 51 58 32 58
Du lundi au samedi de 9h à 12h30 et de 14h à 17h30
Possibilité de réservation par téléphone
puis règlement sous 48h
Pages sur le site de la ville de Nantes...
cliquez ici
Site internet de la cité des congrès de Nantes ...cliquez
ici
Adresse du site internet de l'office de tourisme de Nantes...:
cliquez
ici
© pianobleu.com - ISSN 2264-2056 ----
contact :
- Agnès Jourdain
|
Retrouvez une information sur
le site Piano bleu
Ne partez pas sans avoir lu
l'actualité du piano !
Aimez et/ou partagez cette page !
|