Merci à Vahan Mardirossian d'avoir répondu aux questions
de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie résumée
Vahan
Mardirossian est né le 26 mai 1975, à Erevan (Arménie),
dans une famille de scientifiques, mais la musique était omniprésente
: 'Mon père était radio physicien, et ma mère
électromécanicienne. Ma mère, étant petite,
rêvait d'apprendre le piano, mais hélas ses parents ne l'ont
pas suivi sur ce terrain. Alors, elle a du réaliser son rêve
à travers moi et, plus tard, de ma sur. Aujourd'hui ma petite
sur est professeur de piano à Erevan, en Arménie".
Comme il y avait un piano droit chez lui, il débute les études
de piano et de composition à l'âge de 7 ans : "
Mon rêve était de devenir chef d'orchestre, mais, en attendant,
j'ai du me soumettre à l'idée de faire du piano. Plus tard,
j'ai appris également le hautbois et la flûte traditionnelle
arménienne (le chvi)."
Ses première leçons lui sont données par Madame
Haroutounian : "Je peux dire que si aujourd'hui je joue du piano,
c'est grâce à l'acharnement de ma mère (je me souviens
encore des fessées pour me mettre au piano), et de mon professeur
Madame Haroutunian, laquelle remarquant chez moi une forme de " facilité
" s'est décidée à me donner des cours de plus
d'une heure par jour, et cela totalement gratuitement. C'est elle qui
m'a appris à aimer cet instrument, en rendant les cours le plus
ludique possible, en jouant à cache-cache, en supportant mes "
tours de magie ", en écoutant patiemment mes blagues et en
encourageant toute tentative de faire quelque chose de personnel
Tout cela a permis une progression très rapide".
Cette méthode s'avère effectivement très efficace
sur Vahan Mardirossian, puisqu'il donne seulement neuf mois plus tard
son premier concert !..."Je ne me rappelle plus en détails
tous les morceaux joués pendant ce concert, mais parmi les petites
pièces (le concert durait près de 45 minutes), il y avait
2-3 petits menuets de Mozart, une pièce de Dussec et le concerto
de Vogler accompagné au deuxième piano par mon professeur
en personne. Je crois que c'est le jour où je me suis dit : "
Voilà ce que je vais faire quand je serais plus grand ", et
que j'ai abandonné définitivement l'idée de devenir
magicien ou policier (pour arrêter les méchants, bien sûr).
Mais cela demandait du travail, et moi je n'ai jamais vraiment aimé
travailler. Aujourd'hui, je ne cesserai de remercier ma mère pour
m'avoir appris à travailler."
En 1984, Vahan Mardirossian emporte le concours des jeunes pianistes
de l'Union soviétique : "Je me rappelle très
bien. Mon premier voyage hors l'Arménie, donc mon premier avion.
Après les pré-éliminatoires dans l'école de
musique, j'ai été choisi pour participer au Concours Soviétique
des jeunes pianistes " Balius Dvarionas " à Vilnius
en Lituanie. Il y avait deux catégories d''âge. La première
allait de 7 à 12 et la seconde de 12 à 16. Je concourrais
dans la première bien sûr car, à l'époque,
j'avais huit ans. Alors ma professeur, ma mère et moi, nous nous
sommes rendus à Vilnius. Je ne me rappelle ni le programme, ni
le déroulement, mais il s'est trouvé que j'ai été
parmi les lauréats, et invité à faire une petite
tournée à travers la Lituanie. On ne peut pas dire que cela
a eu une influence sur ma carrière, car après tout je n'étais
encore qu'un enfant, professionnellement inconscient et surtout inexistant,
dont la seule préoccupation était de bien jouer, pour mériter
le pistolet en plastique que ma mère m'avait promis en cas de victoire.
Pour moi, le concours n'était pas différent d'un concert
ordinaire. "
La même année, Vahan Mardirossian intègre la classe
de composition de Mme Boyadjian, laquelle le présenta régulièrement
à tous les concours de composition en Arménie et en USSR...
"Comme je les ai tous emportés, l'idée de devenir
compositeur a pris une place très importante dans mes pensées.
Et quand j'ai eu l'âge de me présenter au Conservatoire National
Supérieure d'Arménie, je me suis présenté
en classe de composition et non en piano. Entre temps, j'avais monté
un orchestre et j'envisageais très sérieusement d'arrêter
le piano pour me consacrer complètement à la direction.
"
Mais le piano a vite "rattrapé" Vahan Mardirossian
: "A l'âge de 15 ans, j'étais nommé soliste
de l'Orchestre Philharmonique d'Arménie. Cela me permettait de
jouer plusieurs fois par an un concerto avec eux. En 1992, la France a
ouvert sa première ambassade en Arménie. Madame de Harting,
ambassadrice de France, venait d'arriver au pays. Et par un pur hasard
elle s'est trouvée dans la salle à un de mes concerts avec
l'Orchestre Philharmonique d'Arménie. Après le concert,
elle s'est approchée de moi et m'a proposé d'intégrer
le Conservatoire de Paris pour une durée de neuf mois afin de perfectionner
le piano. Cela faisait déjà deux ans que je dirigeais un
orchestre, et je commençais à sentir un manque de connaissances
pour être chef. Alors j'ai sauté sur l'occasion, et trois
mois plus tard j'arrivais à Paris."
En arrivant à Paris, Vahan Mardirossian n'avait aucune idée
de système éducatif français : "Je ne savais
pas qu'il y avait des Conservatoires Régionaux, Municipaux ou Nationaux.
Je venais pour le conservatoire de Paris. Il s'est avéré
que c'était au CNR de Paris que je devais me présenter.
Je suis arrivé à Paris quatre jours avant le concours d'entrée
(je ne savais pas d'ailleurs qu'il y avait un) avec des morceaux imposés
depuis près de cinq semaines. Je me procure les partitions, on
m'octroie un piano (quatre heures par jour) et je rate le concours d'entrée.
Heureusement, je suis quand même pris en préparatoire supérieure
dans la classe d'Olivier Gardon et son assistante Lilia Bayadjieva. C'est
lui, un an plus tard qui m'a conseillé de me présenter au
CNSM de Paris dans la classe de Jacques Rouvier."
De 1993 à 1998, Vahan Mardirossian est donc au Conservatoire
National Supérieur de Musique de Paris, il y obtient, en 1996,
le 1er prix de piano, le prix de musique de chambre et le diplôme
supérieur du conservatoire, ce qui lui permet dintégrer
le cycle de perfectionnement (3ème cycle)..."Des années
très heureuses , je commençais à me débrouiller
en français et forcement à me faire un cercle d'amis. J'ai
énormément appris de Jacques Rouvier. Les cinq années
se sont écoulées sans que je m'en rende véritablement
compte." Pendant cette période, il forme "Le trio
Mardirossian" dans la classe de Jean Mouillère :"J'étais
en deuxième année de piano, et je jouais en musique de chambre
avec le violoncelliste Renaud Dejardin. C'est lui qui m'a présenté
le clarinettiste Nicolas Baldeyrou. Comme j'étais le plus âgé
de nous trois, nous avons décidé que le trio porterait mon
nom.
Malheureusement le trio n'est plus actif aujourd'hui. Le violoncelliste,
après avoir obtenu son prix, est parti aux USA pour continuer ses
études. Avec Nicolas, nous sommes restés en duo et nous
jouons ensemble jusqu'à aujourd'hui".
A la même époque, il participe à de nombreuses master-classes
de très grands musiciens : G.SEBÔK, D.BASCHKIROV, C.FRANCK...
Remarqué par Ivry GITLIS qui linvite dès lors à
se produire en sonate avec lui, Vahan Mardirossian a également
travaillé avec Mstislav ROSTROPOVITCH pour la création du
Concerto pour violoncelle n°2 dÉric Tanguy, et Henri
DUTILLEUX sur sa Sonate pour piano : "Ils m'ont tous apporté
un regard différent sur la musique. Travailler avec des personnes
de ce calibre est une chose primordiale si on veut aller plus loin. Et
en plus, certains parmi eux ont connu des compositeurs majeurs de XXème
siècle. C'est le cas de Rostropovitch. Nous pratiquons la même
langue, le russe, et je pense que de ce fait les affinités se créent
d'elles mêmes. Ses souvenirs sont des mines d'or. Il me parle de
Prokofiev, de Chostakovitch, Khatchatourian Mais la personne qui
m'a influencé le plus c'est Ivry Gitlis, avec qui je joue depuis
plus de cinq ans. Rien que le fait de jouer avec lui, ne serait-ce qu'une
heure, vaut toutes les master-classes du monde. Il suffit d'être
attentif et de l'écouter, et vous avez le meilleurs cours jamais
reçu"
Vahan Mardirossian donne en moyenne une cinquantaine de concerts par
an, il se produit en récital sur les scènes de nombreux
pays : Allemagne, Angleterre, Autriche, Belgique, Canada, Croatie, Espagne,
États Unis, France, Grèce, Irlande, Israël, Italie,
Japon, Maroc, Liban, Lituanie, Pays Bas, Portugal, Roumanie, Russie,
Suisse, Tunisie, Ukraine ...Il est régulièrement invité
par plusieurs orchestres (Orchestre Symphonique du Portugal, Orchestre
de Cannes, Ensemble Orchestral de Paris, Orchestre National de Liban,
Orchestre de Pau, Orchestre de Chambre de Erevan, Orchestre Philharmonique
dArménie, Orchestre de Bretagne, Orchestre International
de Paris, Orchestre Symphonique de Bienne, Orchestre du Conservatoire
de Paris ) ainsi que par des festivals tels que La Roque d'Anthéron,
Piano aux Jacobins, Festival de Cortona, Auvers sur Oise, Piano en Valois,
Festival de Laon, Festival de Menton, Les Midis du Louvre, Les Flâneries
Musicales de Reims, le MIDEM à Cannes, Les semaines musicales
du Mont Blanc à Chamonix, le Festival International des Arcs,
« Autour du piano » à Carouges, La saison musicale
de Séville, Les TransClassiques à Paris, Festival «
Chopin » à Bagatelle, le Festival de la Chaise Dieu...
"J'ai aimé pratiquement tous les pays où je me
suis rendu. Il est vrai que nous n'avons pas ni le même accueil
du public, ni la même organisation, et dans notre cas, ni le même
instrument et accordeur. Mais, en général les uns rattrapent
les autres. Il m'est arrivé de jouer dans des conditions atroces,
avec beaucoup de fatigue, manque de sommeil, piano désastreux,
des organisateurs désagréables, mais recevoir une telle
chaleur de la part de public fait qu'on oublie très vite le reste.
Et j'ai eu bien sûr le contraire Le pays qui ne m'a jamais
déçu est le Japon. Les instruments et les salles sont
extraordinaires et le public très enthousiaste".
A la question de savoir quel est son meilleur souvenir de concert, Vahan
Mardirossian, qui a encore un grand avenir devant lui répond
: "J'espère qu'il est encore à venir. On en reparlera
après mon prochain concert" et d'ailleurs tous ces prochains
concerts à venir lui tiennent autant à cur les uns
que les autres : "Je ne peux pas privilégier un par rapport
à l'autre. Comme on dit il n y a pas de petit concert. J'ai la
chance de pouvoir choisir mes programmes et ne jamais jouer des uvres
qui me sont pénibles. Donc le plaisir est toujours au rendez-vous."
Nouveau : à l'occasion
de la sortie de son disque "Neuvième vague" Beethoven,
Vahan Maridirossian a bien voulu répondre à de nouvelles
questions dont une partie sur l'évolution de son parcours...vior
paragraphe Ecouter
Son répertoire
Vahan Mardirossian n'a pas de répertoire de prédilection
comme il s'en explique : "Je ne veux pas parler de mon répertoire
de prédilection, car il n'existe pas. L'uvre ou le compositeur
que je préfère sont ceux que je joue au moment où
je joue. J'ai horreur de " stagner " dans la même période
pour longtemps. Chaque période est complémentaire à
l'autre, et cela serait dommage de s'enfermer dans un laps de temps réduit.
Il suffit de regarder mes choix discographiques (Schubert -Tanguy- Bach,
Haendel - Brahms ). En ce qui concerne mes goûts, ils évoluent
en permanence et tant mieux. Cela me prouve qu'il ne faut jamais se braquer
par rapport à un compositeur ou un style."
Effectivement, Vahan Mardirossian est ouvert à toutes époques
musicales, ainsi la musique daujourdhui ne la pas laissé
indifférent. Ses recherches dans ce domaine lont amené
à travailler en étroite collaboration avec le compositeur
Éric TANGUY. Ce dernier lui a dédié sa deuxième
sonate pour piano. Il a participé également à la
création et l'enregistrement des uvres de Jacques LENOT.
Expériences dont il parle avec émotion : ""Imaginez
vous un instant un séance de travail avec Brahms ou Beethoven.
Que peut être plus émouvant que de jouer une uvre devant
le compositeur ?! Je travaille avec Eric Tanguy très intensément
depuis plus de cinq ans. Je voudrais dire qu'il est la personne qui m'a
réconcilié avec la musique contemporaine. C'est après
l'avoir rencontré que je me suis ouvert à cette musique,
et cela m'a permis d'approfondir mes connaissances en travaillant et écoutant
d'autres compositeurs comme Jacques Lenot ou Pascal Zavarro dont j'enregistre
très prochainement une des uvres pour piano."
Mais ce projet n'est pas le seul : Vahan Mardirossian, dont vient de
sortir un double CD d'uvres de Brahms, a également le projet
d'en réaliser une intégrale : "En effet, nous sommes
partis avec l'idée d'enregistrer l'intégrale uvres
pour piano de Brahms. Aujourd'hui sort le premier volume. Toutefois, il
faut attendre le dernier pour pouvoir parler d'une intégrale. Pour
l'instant nous n'avons pas programmé le volume deux pour une date
précise. Brahms est le compositeur qui m'accompagne depuis mon
enfance. Dernièrement, je me suis rendu compte qu'il a fait partie
de tous mes récitals, ou presque. Il était donc tout naturel
pour moi de vouloir l'enregistrer."
Vahan Mardirossian est selon ses propos, tout aussi heureux de faire
un récital, que de jouer en musique de chambre ou avec un orchestre
: "Là aussi je dirais que j'aime varier le plus souvent
possible. Ne faire que des récitals m'énerverait tout autant
que de ne jouer qu'en musique de chambre. Chaque chose a ses avantages
et ses inconvénients. Il est vrai que j'éprouve une excitation
particulière en jouant avec un orchestre car comme je disais précédemment
mon amour pour cette formation et mon envie de diriger est immense. "
Quant à ce qui "nourrit" son interprétation,
Vahan Mardirossian répond : "le fait de parler d'un musicien
ou d'une interprétation de " référence "
malheureusement appauvrit la musique. Je n'ai pas dans l'idée qu'il
n'y a qu'une manière de jouer. Ceci dit, parmi les pianistes dont
je suis amoureux, je peux citer (comme tout le monde) Guilels, Richter,
Lipatti, Solomon, Arrau, Pollini, Schnabel, Michelangeli, Giseking
Et tant d'autres . En fait j'écoute très peu de musique
classique. A force d'en faire toute la journée, j'aime mieux me
reposer en écoutant autre chose, comme le jazz par exemple. J'aime
également le rock, le soul, le funk et quand c'est bien fait
le rap, pourquoi pas ?."
Par contre la peinture, qu'il aime beaucoup, lui est plus source d'inspiration
: "Souvent pour expliquer les plans sonores je fais allusion à
cet art. Le contraste entre l'objet principal du tableau et tout ce qui
l'entoure au deuxième plan est à l'image de ce qu'il se
passe dans la musique. Messiaen voyait des couleurs selon la tonalité
ou le mode.
Et puis, par exemple, pour comprendre la musique impressionniste il suffit
de jeter un coup il sur la même période dans la peinture.
Les formes s'épuisent, la suggestion devient plus importante que
le réel. C'est la même chose pour la musique. J'aurais adoré
savoir dessiner."
Difficile de rester indifférent(e) à la peinture
qui illustre le disque Neuvième Vague de Vahan Mardirossian
et ce sont, confie le pianiste, dans la nouvelle interview ci-dessous,
précisément les titres des sonates de Beethoven
qu'il a choisi de réunir dans ce double disque qui lui
a rappelé ce tableau du peintre arménien Hovanness
Aïvazovsky. Une illustration effectivement splendide qui,
comme il le dit, englobe les titres des sonates (Pathétique,
Tempête, Clair de Lune...). Un tableau d'ombre et de
lumière à l'image de la musique de Beethoven qui
d'ailleurs évoque à la fois le cauchemar et le rêve,
dans une musique tour à tour profonde ,enjouée et
folle...et parfois même ambiguë ainsi l'auteur du livret,
Franck Ciup, indique au sujet de la sonate "Clair de lune"
: "le poète allemand Ludwig Rellstab y voyait en
écoutant celle-ci, la promenade en barque de deux amoureux
, au clair de lune sur le lac des quatre cantons" et Beethoven
dans une interprétation quasi hypnotique, évoquait,
parait-il des fantômes traînant leur chaîne
dans un château hanté ; thème plaintif en
écho, répondant aux immuables triolets comme des
âmes désolées, errantes, inconsolables..."
ce qui n'est pas du tout la même chose !!! A l'écoute
de l'interprétation de Vahan Mardirossian, particulièrement
lente, et d'une grande intériorisation, la profondeur de
ce mouvement se révèle et c'est effectivement plus
cette dernière image, certes moins réjouissante
mais combien plus émouvante, qui viendrait à l'esprit.
Oui assurément son interprétation en est des plus
remarquables... et mériterait toutes les récompenses
...
Et, oui, une nouvelle fois, l'éloge de la lenteur mérite
d'être fait...cliquez
ici pour lire la suite, en écouter un extrait et voir
une vidéo
Paru en 02/07
Eric Tanguy
Dans cette intégrale de l'oeuvre d'Eric Tanguy, compositeur
de l'année aux Victoires de la musique classique 2004,
en trois CD, Vahan Mardirossian interprète l'ensemble des
oeuvres pour piano( le troisième CD) dont une oeuvre dédiée
à Vahan Mardirossian lui-même : la sonate pour piano
n°2. La Sonate n°1 étant quant à elle dédiée
au pianiste François-Frédéric
Guy
Cliquez sur l'image pour en écouter des extraits
Johannes Brahms, Vahan Mardirossian
L'oeuvre pour piano, Volume 1
Sonate N°3, opus 5 - Ballades, opus 10 -
Valses, opus 39 - Thème et variations en ré mineur
opus 18
Rhapsodies , opus 79 - Klavierstucke, opus 119
Si le piano n'occupe que le huitième environ de l'uvre
de Brahms, la cinquantaine de pièces qu'il a composées
pour cet instrument se répartit entre 1851 et 1893. La
sonate opus 5 et le klavierstucke op 119, que le pianiste Vahan
Mardirossian a notamment choisi de regrouper dans ce premier volume
de l'uvre pour piano de Brahms, et dont il a le projet de
réaliser une intégrale, sont donc écrites
à ces deux extrémités de la période
de composition de Johannes Brahms, l'opus 119 étant sa
dernière uvre pour le piano.
L'opus 10 (Ballades) a été composé en 1854,
les valses de l'opus 39, furent publiées dans une version
à quatre mains en 1865, une version simplifiée par
le compositeur pour deux mains date de 1867. Brahms arrangea pour
le piano le second mouvement du thème et des variations
de son sextuor à cordes opus 18, pour en faire cadeau à
Clara Schumann, le jour de son anniversaire le 13 septembre 1860.
Quant aux deux rhapsodies de l'opus 79, initialement baptisées
Cappricio, elles furent créées en 1879( Brahms avait
alors 46 ans), il parait que l'un de ses amis Théodor Billroth,
y voyait le retour du "Johannes jeune et tempétueux".
Jeune et tempétueux, voilà deux termes qui pourraient
peut-être bien convenir également pour définir
le jeu de Vahan Mardirossian, quoique celui-ci fait aussi preuve
d'une maturité et d'une juste réserve dans les mouvements
plus modérés de ces uvres, et exalte à
dosage maîtrisé les couleurs variées des valses
de l'opus 39, tour à tour suaves, brillantes, exaltées,
capricieuses ou mélancoliques. Ainsi pour écouter
la valse 12 de l'opus 39 (en mi majeur) dont la diffusion est
offerte par Vahan Mardirossian et le
label Intrada, utilisez le lecteur ci-dessous, cliquez
sur le triangle
Cliquez sur l'image pour vous procurer ce disque
Georg Friedrich Haendel ( Händel )
Suites de Pièces pour clavier N°3, N°5 et N°7
Sonate HWV434 - Chaconne HWV435
Vahan Mardirossian
Le "piratage" des uvres d'un compositeur n'est
pas né avec l'informatique, ni hier : dès 1720 Georg
Friedrich Haendel écrivait dans la préface de son
premier recueil d'uvres pour clavecin que la circulation
frauduleuse de mauvaises copies de ses suites le contraignait
à préparer et à surveiller lui-même
la publication du volume. Les musicologues estiment que Haendel
écrivit ces suites dès 1700-1710. Il est probable
qu'il utilisa ces pièces à des fins didactiques.
Malgré le copiage dont il fut victime ses uvres sont
aujourd'hui beaucoup moins connues que celles de son contemporain
plus célèbre : Bach, même si à l'époque
elles reçurent un succès phénoménal
: le nombre des éditions atteignit une quinzaine au 18ème
siècle et leur popularité ne cessa pas avec la "disparition"
du clavecin.Un second volume de nouvelles pièces fut publié
également en 1733.
C'est du premier volume que sont extraites les trois suites
(3 , 5 et 7) que le pianiste Vahan Mardirossian a choisi d'interpréter
ici. La sonate HWV434 est en fait la première suite du
second volume et la Chaconne Hwv 435, un des morceaux de prélidection
de Haendel parait-il, est aussi extraite de ce second volume dont
elle est la seconde suite. Il est vrai que dans le second volume,
Georg Friedrich Haendel prend encore plus de liberté
par rapport au traditionnel schéma des "suites",
ne s'en tenant pas à la suite de danses : allemande, courante,
sarabande, gigue.
Vahan Mardirossian partage ici un programme rarement jouer par
les pianistes et permet d'apprécier la vivacité
de ses pièces grâce à sa grande technicité,
mais la richesse des couleurs exalte aussi tant la poésie,
qui ne fait pas défaut comme par exemple la splendide allemande
de la suite n°5, que les multiples voix de la célèbre
Passacaille de la suite n°7 beaucoup plus rythmée et
d'une grande gaieté.
Pour écouter des extraits et/ou vous procurer ce disque,
cliquez sur l'image.
Vahan Mardirossian
Bach Transcriptions
Si aujourd'hui, il fleurit nombreuses "adaptations"
ou "reprises" de "tubes" des années
70 et 80, les siècles précédents, nombreux
compositeurs s'approprièrent aussi les uvres de créateurs
qu'ils admiraient. Ces transcriptions (ou variations) furent particulièrement
nombreuses au 19ème siècle mais existaient déjà
dès le moyen âge. Ainsi les compositions de Jean-Sébastien
Bach ont inspiré nombreux pianistes de l'époque
romantique, mais lui-même transposa des uvres de compositeurs
qui le précédèrent. Pour exemple le concerto
pour hautbois en ré mineur d'Alessandro Marcello que l'on
peut découvrir sur cet album conjointement à des
uvres de Bach transcrites par Liszt (qui était un
"maître" du genre),Ferrucio Busoni(qui avait "le
désir d'intéresser le public à ses compositions
si pleine d'art, d'émotion et de fantaisie du maître"),
Serge Rachmaninov et Alexandre Siloti. Les transcriptions sont
des styles musicaux qui demandent souvent une grande technicité,
où la richesse sonore du piano est mis en exergue. Le pianiste
arménien Vahan Mardirossian, lauréat de nombreux
concours, montre ici une grande maîtrise du piano dans ce
programme à dominante lithurgique . Tout à tour
le caractère désespéré et la lumière
qui en émanent, laissent à penser que l'enregistrement
fut effectué dans la cathédrale de Reims et non
dans le théâtre de cette même ville.
Cliquez sur l'image pour en écouter des extraits.
Franz Schubert
Fantaisie D760
4 Impromptus D899 - Sonate pour piano, opus posthume D664 Vahan Mardirossian
Ce premier disque enregistré par Vahan Mardirossian a
obtenu un diapason d'or en 2001. Le programme qu'il regroupe permet
de découvrir parmi les plus belles uvres de Franz
Schubert : La sonate en la majeur D 664, la quinzième et
peut-être la plus belle(mais tout est affaire de goût
!) des 23 sonates qu'il a composées, très mélodieuse,
Einstein y trouva le "lyrisme à l'état pur".,
c'est dire sa beauté ! La Fantaisie en ut majeur opus 15
est un pur chef d'uvre , exigeant une grande virtuosité,
Schubert lui-même la trouvait fort difficile ! Les quatre
impromptus qui suivent, sont par contre pour la plupart bien connus
des pianistes amateurs, mais on peut lire dans le guide de la
musique pour piano (Fayard) que le second a été
"massacré des temps immémoriaux dans les
pensionnats de jeunes filles", bon...avis aux amateurs
donc, mais en l'occurence voici Un pianiste qui ne le massacre
pas et à défaut de le jouer, prenez plaisir à
l'écouter !
Cliquez sur l'image pour en écouter des extraits et/ou
vous le procurer
Pour écouter les autres disques enregistrés par Vahan
Mardirossian...cliquez
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