Tanguy de Williencourt
Merci à Tanguy de Williencourt d'avoir
répondu aux questions de Piano bleu pour la réalisation
de cette page.
 Tanguy de Williencourt est né le 21 mars 1990 à Paris, C'est son père mélomane qui le convertit à la musique, quant au piano , il confie "J'ai commencé le piano à l'âge de 7 ans à ma demande. Je ne sais même plus exactement ce qui m'y a réellement poussé, je me souviens simplement que c'est moi qui ai demandé à démarrer et mes parents ont dû louer un piano avant d'en acquérir un ensuite. J'ai commencé chez une voisine qui enseignait le piano dans le quartier, elle m'a beaucoup marqué et très vite ma leçon avec elle était devenue le rendez-vous de la semaine que j'attendais le plus."
Deux ans plus tard, à neuf ans donc, il entre au au CRR de Boulogne-Billancourt dans la classe de Paul-André Gaye : "C'est la personne qui a vraiment marqué le début de mon parcours d'une manière inoubliable. Il m'a apporté la plupart des éléments dont je réalise tous les jours les bienfaits dans ma manière de travailler et d'aborder une partition. "
Puis à 15 ans il entre dans la classe de Marie-Paule Siruguet, toujours à Boulogne..." autre grande étape dans mon parcours, elle m'a insufflé une nouvelle dimension dans mon approche pianistique et musicale. C'est elle qui m'a préparé au concours d'entrée du CNSMDP."
En 2009, Tanguy de Williencourt intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse de Paris dans les classes de Jean-Frédéric Neuburger et Roger Muraro..." À cette époque, j'étais certain de vouloir faire de la musique, mais ma vie était très partagée entre le classique d'une part, et la musique actuelle d'autre part puisque je jouais dans un groupe de rock et nous avions pas mal de concerts. Nous avions le projet d'aller étudier aux Etats-Unis, mais je voulais quand même "tenter" le CNSMDP pour ne pas avoir de regret. J'ai décidé donc de passer pêle-mêle les concours de piano et d'accompagnement, et j'ai été reçu dans les deux classes à l'unanimité du jury."
Entre ces résultats et la rentrée, le projet des Etats-Unis s'était un peu estompé, aussi Tanguy de Williencourt a rejoint la classe de Roger Muraro en piano, classe dans laquelle il souhaitait rentrer et dans laquelle heureusement pour lui il restait une place, ainsi que celle de Jean-Frédéric Neuburger qui venait d'être nommé à la succession de Jean Koerner pour la classe d'accompagnement.
"Ces deux professeurs ont évidemment été déterminants dans ma progression, et j'ai eu la chance de suivre simultanément ces deux parcours très complémentaires dans leur contenu (la classe de piano est bien entendu centrée sur le travail du répertoire de piano solo et de concerto, alors que la classe d'accompagnement embrasse toutes les autres formes de répertoire, de la musique de chambre jusqu'à la réduction d'orchestre). Très complémentaires également grâce à mes deux professeurs qui sont deux grandes personnalités musicales très différentes, ce qui est un immense atout pour construire sa propre vision tout en développant une grande ouverture d'esprit. Si je devais résumer, ce qui est assez réducteur par rapport à tout ce qu'ils m'ont apporté, je dirais que Muraro m'a construit au travers d'une conception musicale très profonde des œuvres, ainsi qu'une grande richesse dans la palette sonore et le fameux "comment faire chanter le piano", qui est notre recherche à tous. Neuburger m'a apporté l'acuité analytique et technique dans mon approche de n'importe quel répertoire, une aisance et une efficacité dans le déchiffrage, et la faculté de "monter" rapidement une œuvre qu'on découvre."
 Après avoir obtenu ses deux masters en piano et accompagnement, Tanguy de Williencourt s'est perfectionné pendant deux ans de master dans la classe d'accompagnement vocal auprès de Jeff Cohen et Anne le Bozec (répertoire de mélodie et lied) ainsi que la classe de direction de chant (répertoire d'opéra), masters qu'il a obtenu en juin 2014..." J'ai toujours été passionné par la musique vocale, et ces deux cursus m'ont offert une ouverture incroyable sur ce répertoire. J'ai également pu profiter de beaucoup d'autres options proposées par le conservatoire, notamment en musique de chambre avec Claire Désert ainsi qu'en initiation à la direction d'orchestre. Cela m'a passionné au point que j'ai décidé de tenter le concours de la classe de direction d'orchestre d'Alain Altinoglu auquel je viens d'être reçu, je commence donc cette année un nouveau cursus là aussi plus que passionnant et très complémentaire de mon activité de pianiste. Si en plus du piano, j'ai des opportunités de diriger plus tard, alors ce sera fantastique !"
Tanguy de Williencourt a suivi de nombreuses master classes auprès de Jacques Rouvier, Anne Queffélec, Christian Ivaldi, Christoph Eschenbach ainsi que le Trio Wanderer et reçoit régulièrement les conseils de Paul Badura-Skoda et de Eric Heidsieck. Comme il est toujours étudiant, cet échange était l'occasion d'en savoir plus sur les études au CNSMP, ce qui pourrait intéresser d'éventuels futurs élèves : "Quand on entre au CNSM, on a beaucoup de disciplines complémentaires qui sont obligatoires pour valider nos diplômes, mais on peut aussi librement s'inscrire dans beaucoup d'autres options, et la maison offre une grande variété de disciplines accessibles à tous, ce qui est pour tous les étudiants d'une grande richesse.
Le cycle de Diplôme d'Artiste Interprète est en fait l'équivalent de l'ancien "perfectionnement" au CNSMDP, ce qui correspond à un post-master, ou Artist Diploma à l'étranger. On a la chance de pouvoir travailler avec n'importe quel professeur de l'établissement autour de la réalisation d'un projet professionnel qui fait partie intégrante du concours d'entrée. Le cycle dure deux ans, et nous offre également beaucoup d'opportunités de concerts en France et à l'étranger, d'enregistrements ainsi que d'aides de fondations, dont la fondation Blüthner dont j'ai été lauréat l'an dernier. Grâce à ce cycle, j'ai eu l'occasion de jouer à Londres, Valencia, New York, mais aussi d'enregistrer le 2ème concerto de Liszt et plusieurs sonates de Beethoven.
 Ainsi Tanguy de Williencourt a joué dans de nombreux festivals – Chopin à Bagatelle, Piano à Lyon, La Folle Journée de Nantes, La Roque d’Anthéron – et dans des salles telles que la Cité de la Musique à Paris, le TivoliVredenburg à Utrecht, le Alti Hall à Kyoto ou la Kammersaal de la Philharmonie de Berlin... Ses meilleurs souvenirs de concert sont, confie-t-il, plutôt du côté spectateur que sur scène..." j'ai notamment le souvenir de Tristan et Isolde à Bayreuth en 2011 ou du Ring en 2014 toujours à Bayreuth qui me resteront gravés.
J'ai eu l'immense chance de travailler plusieurs fois avec Paul Badura-Skoda sur les sonates de Beethoven, et ce qu'il m'a apporté est irremplaçable tellement cet homme englobe cette œuvre avec noblesse et humanité."
Et en fait il aime tout autant donner des concerts de musique de chambre, avec orchestre ou seul :" le plaisir y est différent mais est aussi intense. Dans mon travail, j'ai un besoin absolu de me retrouver régulièrement seul au piano pour me recentrer, lorsque je fais trop de musique de chambre, je peux sentir que je perds prise avec le piano "pur", et je n'aime pas ça. Avec orchestre, l'occasion est plus rare, mais ce sont toujours des expériences inoubliables, j'ai eu la chance de jouer Rhapsody in Blue avec l'orchestre philharmonique du Maroc, ou encore le triple concerto de Beethoven avec l'ensemble Matheus, Jean-Christohe Spinosi et Jérôme Pernoo. Plus récemment le 2ème concerto de Liszt avec l'orchestre des lauréats du conservatoire ."
Tanguy de Williencourt est lauréat des concours Yamaha (2008) et Fauré (2013), ainsi que des fondations l’Or du Rhin, Blüthner et Meyer..."Celle-ci m'offre un enregistrement en avril prochain, que je consacre aux transcriptions Wagner/Liszt."
Auparavant il a enregistré un disque, avec le violoncelliste Bruno Philippe, qui vient de paraître en septembre 2015 ..."Depuis toujours je pratique autant le piano solo que la musique de chambre, et j'y trouve un grand équilibre. Le travail du répertoire solo donne une assise à l'instrument, une sûreté technique et développe une liaison intime avec les compositeurs et leurs œuvres. En musique de chambre, on a la chance de partager une vision et donc de pouvoir l'enrichir au contact d'autres, c'est aussi la chance de pouvoir construire de grandes amitiés musicales, ce qui est notre cas avec le violoncelliste Bruno Philippe."
Il n'a certes pas encore un répertoire de prédilection, ce qui se comprend puisqu'il poursuit encore ses études, cependant, Tanguy de Williencourt précise :"Brahms et Schumann comme beaucoup d'autres sont des compositeurs que j'aime énormément, mais j'ai besoin très régulièrement de revenir à Beethoven, et en ce moment je travaille beaucoup Liszt. J'ai également une immense passion pour deux compositeurs qui ont très peu écrit pour piano seul, Wagner et Mahler. Avec les lieder de Mahler, on est très largement consolé, et comme je vous disais plus haut, je prépare un enregistrement Wagner/Liszt." Un pianiste à suivre donc encore très prochainement, mais avant découvrez le disque qui vient de paraître !
Ecouter...
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Johannes Brahms(1833-1897)
Sonate pour violoncelle et piano n°1 en mi mineur op.38
Sonate pour violoncelle et piano n°2 en fa mineur Op.99
Robert Schumman ( 1810-1856)
Fantasiestücke pour violoncelle et piano Op.73
Bruno Philippe, violoncelle
Tanguy de Williencourt, piano
A découvrir ce nouveau disque qui réunit deux jeunes talents français , le violoncelliste Bruno Philippe né en 1993 et le pianiste Tanguy de Williencourt, né en 1990, qui se sont rencontrés sur les bancs du conservatoire national de musique et danse de Paris. Outre le fait qu'ils offrent ici un très beau disque c'est pour les amateurs de piano, l'occasion de découvrir plus précisément le second de ces deux musiciens, qui a bien failli se lancer dans une autre carrière musicale s'il n'avait eu la chance d'être reçu dans la classe du pianiste Roger Muraro, et il a d'ailleurs déjà un autre disque au piano seul en préparation, et un en trio en projet, ce qui ne l'empêchera pas de poursuivre cette année ses études en classe de direction d'orchestre !
Comme vous pouvez le voir dans la liste des oeuvres ci-dessus, le programme recoupe les deux sonates pour violoncelle et piano de Brahms avec une oeuvre de Schumann ce qui pourrait surprendre a priori puisque leur univers est différent ainsi le souligne d'ailleurs Tanguy de Williencourt dans l'entretien à lire ci-dessous " Plus on travaille leurs œuvres, plus on réalise à quel point leurs univers sont profondément différents[...]Jouer ces deux compositeurs nécessitent deux approches vraiment différentes." mais c'est aussi dit-il : "l'alchimie parfaite entre une puissante passion et une construction imposante et noble" et il est vrai que le programme, qui place l'oeuvre de Schumann entre les deux sonates, s'avère en fait non seulement passionnant mais tout à fait enthousiasmant !...cliquez ici pour lire l'article complet , écouter un extrait et voir une vidéo |
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Agnès Jourdain
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