Merci à Mûza Rubackyté d'avoir répondu
aux questions de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
Mûza
Rubackyté est née en Lituanie à Kaunas le 19 mai
1959, pendant l'occupation soviétique, dans une famille très
musicienne comme le montre la liste qu'elle en donne : "Papa
chanteur d'Opéra, maman et sa sur -pianistes/concertistes
et pédagogues , Grand-père mathématicien, pianiste
et chef d'orchestre amateur, arrière-grand mère pianiste
professionnelle (diplômée du conservatoire de St. Petersbourg)".
Sa tante et sa mère étant professeurs de piano, elle est
spontanément allée vers cet instrument : "Elles
enseignaient souvent à la maison. J'imitais tout et je jouais
déjà mes propres " compositions " sans vraiment
avoir de leçons. L'environnement étant tellement propice
-les artistes de passage, le chant, l'enseignement pour les élèves
de grand niveau à la maison, les concerts depuis le berceau .Elles
travaillaient avec moi seulement entre les cours aussi j'ai voulu être
une "vraie" élève. Un jour, lorsque j'avais
quatre ans j'ai fait le tour de la maison et j'ai sonné à
la porte avec mes partitions dans la main comme tout le monde Une
autre fois j'ai été oubliée lors de concert de
classe... il n'était rien de plus blessant pour moi !".
Les discussions entre toutes ces femmes pianistes à la maison
semblent avoir été très passionnées : "Ma
tante étant " spécialiste " de Bach, Mozart
et Beethoven, et ma maman du romantique avec en prédilection
le répertoire de Scriabine, Brahms elles avaient un regard
très différent envers l'interprétation et la technique.
Alors dans ces débats c'est ma grande-mère maternelle
qui me sauvait en disant -" fais comme tu le veux, toi "."
Depuis son enfance Mûza Rubackyté a toujours su qu'elle
serait une artiste : "Tout en jouant sur les trois pianos de
la maison, j'ai chanté, j'ai fait du violon, j'ai composé.
A l'âge de 7 ans j'ai joué mon premier concert public avec
l'Orchestre de Chambre de la Philharmonie à la grande Salle de
La Philharmonie national de Lituanie. J'ai continué de chanter
avant que ma voix perde sa particularité j'ai laissé
tomber le violon et j'ai continué la composition jusqu'à
l'âge de 19 ans. Et j'ai accompli mon rêve d'être
une artiste. Seulement le " top " serait le métier
de " diva " de l'Opéra, comme mon papa."
A sept ans elle est admise à l'école des enfants dits
surdoués où elle suit également un cursus général
: "Avec la présélection dès le départ
et ensuite avec deux concours à 12 ans et à 16 ans nous
avions reçu non seulement les hautes études musicales
mais les autres disciplines étaient aussi enseignées de
manière très professionnelle. Ceci a permis aux jeunes
qui n'ont pas eu le talent suffisant pour continuer dans la musique
de faire d'autres études par la suite. J'ai des copines de ma
classe d'enfance qui sont devenues des scientifiques de très
haut vol, des artistes peintres, des chimistes, des biologistes etc."
En 1976, Mûza Rubackyté entre au Conservatoire Tchaïkovski
de Moscou : "Mon grand professeur Yakov Flier avait un son incroyable.
C'est en l'écoutant que j'ai compris que mon rêve raté
de devenir une cantatrice pouvait être réalisé sur
le piano. Ensuite j'ai étudié avec Bela Davidovotch -c'est
son côté universalité de la femme pianiste qui m'a
frappé chez elle, puis j'ai poursuivi ensuite chez Voskressensky,
grand romantique. J'ai reçu beaucoup à Moscou - toute
la continuité de l'école russe était là.
Tchaikovski, Scriabine - les anecdotes qui parcouraient les générations
et surtout l'incroyable niveau des élèves. Ce n'était
pas les mêmes élèves - avec un niveau général
d'études très haut en URSS, Moscou faisait la sélection
de la crème des crèmes, alors nous étions tous
déjà de grands artistes avec un seul désir -réussir.
Comme les sportifs nous étions ceux qui pouvaient avec notre
talent avoir une vie meilleure et ailleurs. Alors on travaillait toute
la journée, on apprenait les uvres immenses par cur,
on participait aux sélections pour les concours, mais .ce
n'était pas toujours notre jeu de l'instrument qui comptait -les
bonnes notes des disciplines comme "communisme scientifique"
ou économie politique décidait du sort. Car nous devions
être très " sûrs " politiquement."
Lauréate du fameux concours All Union à Saint-Pétersbourg,
qui élit les meilleurs musiciens d'Union Soviétique et
ayant remporté en 1981 le Grand Prix du Concours international
de piano de Budapest Liszt-Bartok et en 1990
du Concours international Les Grands Maîtres Français de
l'association Triptyque(créée par Ravel, Dukas et Roussel)
Mûza Rubackyté est très modeste quant à ces
récompenses : "Il faut préciser, qu'il n' y avait
pas de possibilité de nous déplacer librement dans le
monde. Nos passeports étaient gardés à Moscou au
Ministère des affaires étrangères et pour les avoir
il fallait avoir une permission. C'est pour cela que j'ai peu de concours
internationaux dans mon cv -je ne pouvais pas y participer comme
lituanienne surtout et d'abord. Il y avait les concours intérieurs
de l'URSS de grand niveau - à 13 ans j'ai gagné le concours
en Lituanie, ensuite le concours à Tallinn entre 6 pays (républiques
d'URSS), ensuite All Union. C'est Micha Pletniov qui a gagné
ce concours un autre élève de Flier , moi j'ai eu le troisième
prix, ce qui restait la plus grande récompense jamais gagnée
par une " non russe " dans ce concours."
En 1981, Mûza Rubackyté entre dans la résistance
lituanienne :"Notre révolution dite "chantante",
a commencé par une prise de conscience. Nous, les intellectuels,
nous avons fait un travail de communication. Les artistes, les poètes
sont allés dans les usines, dans les universités, dans
les lieux publics pour parler, pour éveiller l'esprit national
de la résistance. C'est fut très dangereux à l'époque
-le risque de répressions était toujours là. Mais
notre premier président et mon collègue au Conservatoire
est devenu finalement le Président de la Lituanie libre.Ce fut un période merveilleuse -très romantique, avec
le rêve de la liberté, avec la conscience du danger omniprésent
et avec cette fierté d'appartenir à un peuple dont l'histoire
est glorieuse et qui jamais n'a voulu se soumettre malgré le
destin et la géographie difficile. Nous avons fêté
cette année les 20 ans de la " Voie balte " . Cette
voie de protestation pour commémorer le honteux pacte de Ribentrop/Molotov.
Nous avons fait 600 km de chaîne humaine à travers les
3 pays baltes. Les enfants, les vieux les gens de tous bords venaient
et restaient en signe de résistance. Ce fut les plus beaux moments
de notre histoire."
Cette implication active dans la résistance lui vaut d'être
privée de passeport jusqu'en 1989, date à laquelle elle
peut quitter I'URSS : "Après avoir gagné le Concours
Liszt de Budapest en 1981 je n'ai pas pu réaliser les contrats
de mon prix C'était les années de voyages en Sibérie,
Kazakhstan, Uzbekistan, Azerbaïdjan ,Oural etc Les concerts
dans les usines, dans la difficulté des conditions de voyages
et des climats. Je me sentais parfois comme un missionnaire en action
dans les coins totalement perdus et reculés de cette immense
pays dévasté par le régime. La souffrance des gens
était énorme, mais l'esprit survivait. La nourriture spirituelle
étant rare et la plupart du temps interdite, l'art a joué
ce rôle. C'est lorsque j'enseignais, durant cette période,
à l'académie nationale de musique de Lituanie que le doyen
m'a fait part de la proposition de la bourse du gouvernement français
pour l'approfondissement de la musique française. J'ai tout de
suite saisi l'occasion. Je n'ai jamais pensé quitter mon pays,
mais je voulais cependant m'épanouir dans mon métier d'artiste
ce qui était impossible sous le régime soviétique.
Alors je suis partie pour un séjour d'une année à
Paris. Par la suite j'ai eu l'honneur de gagner le Concours de la musique
française " les grands maîtres français "
et j'ai commencé à avoir des propositions de concerts."
De
1996 à 1999, Mûza Rubackyté est artiste invitée
en résidence à l'Abbaye de la Prée par l'association
Pour Que l'Esprit Vive. "C'était une magnifique période
de la vie où dans cet endroit unique et retiré du monde
nous avons pu nous épanouir, connaître d'autres domaines
des arts, travailler ensemble entre différents artistes, jouer
la musique écrite ici et la présenter au public lors de
notre festival annuel. Je garde toujours le contact avec cet endroit
et je m'y rends pour préparer des projets, pour méditer,
pour communier avec la nature. J'ai eu aussi une magnifique expérience
de la proximité avec la nature - mon potager avec des tomates
d'espèces oubliées, des melons, des aubergines, des courges
ainsi qu'une ruche - qui m'a beaucoup appris et apaisée."
Mûza Rubackyté est actuellement professeur des Universités
à la Faculté Nationale de Lituanie. Elle donne des master
classes à l'Académie Gyorgy Sebök (France), à
Heek (Allemagne), Arnhem (Pays-Bas), au Conservatoire Russe de Paris,
au Conservatoire National de Lettonie, aux USA (Universités du
Portland, de Houston ) à L'Université de Santiago
du Chili etc."Tout en étant en premier lieu pianiste
concertiste, je mène aussi la carrière de professeur universitaire
depuis .30 ans. Au début du mois d'Octobre je vais participer
au projet international de l'Université du Texas pour former
à la demande du gouvernement chinois l'école du piano
au conservatoire national de Bejging (Pekin). Je me réjouis d'avance
de cette expérience. Les jeunes pour moi c'est mon labo d'artiste.
J'échange, je cherche les différentes solutions, je découvre
la fraîcheur des interprétations musicales c'est très
enrichissant et ressourçant.. J'apprends beaucoup moi-même
avec eux. Aujourd'hui hormis les occupations passagères comme
les master classes internationales j'ai gardé mon poste à
l'Académie Nationale de la Musique à Vilnius ainsi que
ma classe au Conservatoire Russe de Paris Serge Rachmaninoff. Car avec
tous les voyages et le travail d'artiste, je ne peux pas me permettre
de " brader " la qualité de mes concerts Hors
chaque concert demande une préparation très approfondie
afin de pouvoir être libre sur la scène et donner le meilleur
de soi-même."
En 1998, le Président de la République lituanienne a
remis à Mûza Rubackyté la Légion d'Honneur
pour son action pour l'Indépendance de la Lituanie, en 2006 le
prix de l' Institut de Lituanie "Les muses de Lituanie" lui
a été décerné pour sa contribution à
la diffusion de l'identité lituanienne dans le monde ainsi que,
récemment le Prix National pour le rayonnement de la culture
lituanienne dans le monde, pour lequel elle a été distinguée
parmi les huit plus hautes personnalités de son pays.
Mûza Rubackyte a également reçu des mains du Premier
Ministre le " Prix des Arts et des Lettres" du gouvernement
lituanien. Muza Rubackyte a en effet garder des attaches fortes avec
la Lituanie même si elle est aussi parisienne depuis nombreuses
années : "Je suis parisienne depuis 20 ans. Mais j'ai
trois maisons -Paris, Vilnius et depuis peu Genève. La Lituanie
reste toujours mon pays et mon identité d'artiste est liée
très fortement à mon patrie. Je m'y rends régulièrement
pour enseigner, pour jouer, pour voir ma maman et mes amis. Nous faisons
beaucoup ensemble en concordance avec le président et les institutions
culturelles pour la promotion du nom et de la culture lituanienne dans
le monde."
Outre des concerts donnés à Paris Salle Gaveau, Théâtre
des Champs-Élysées, Salle de l'Unesco, elle se produit
fréquemment à l'étranger dans des lieux aussi prestigieux
que le Wigmore Hall de Londres, l'Opéra de Santiago du Chili,
Grand Rex et l'Opera de Buenos-Aires, Salel de la Philharmonie à
Lima, le Concergebouw d'Amsterdam, l'Opéra du Caire et d'Alexandrie
en Egypte, Beethoven Haus à Bonn, la Salle de la Philharmonie
de Saint-Pétersbourg ou la Salle Tchaïkovski de Moscou...."."J'adore
autant jouer pour un public de connaisseurs que de néophytes.
J'ai découvert de nouveaux pays et leur public. A l'invitation
du gouvernement chinois j'ai un projet avec L'Université du Texas
à Beijing en Chine. J'ai hâte de découvrir ce public
(je connaîs le public de Shanghai) ainsi que les élèves
lors de mes master classes et conférences. Mais en fait le public
est partout plus ou moins le même - il est touché par une
interprétation émouvante. Parfois les réactions
sont différentes -les américains sautent après
chaque morceau, les japonais attendent la fin du concert pour vous faire
de grandes ovations. Mais c'est surtout le silence qui parle pendant
le jeu."
En
2009, Vilnius a reçu le label Capitale européenne de la
culture. Mûza Rubackyté a été nommée
officiellement ambassadrice de cet évènement et, à
cette occasion, crée "Vilnius piano festival", dont
elle assure la direction artistique. Le 8 juin 2009 elle y a interprété
l' intégrale des Années de Pèlerinage de F. Liszt
qu'elle a ensuite donnée au Théâtre du Capitole
de Toulouse et à Varsovie. Divers concerts en France et à
l'étranger sont donnés dans le cadre de cette année
exceptionnelle. Mûza Rubackyté a représenté
la Lituanie sur de prestigieuses scènes du monde : récital
à Wigmore Hall de Londres, Salle Gaveau à Paris, deux
concertos de F. Liszt à la Chapelle Saint-Louis-des-Invalides
accompagnée par l'Orchestre de la Garde Républicaine française.
A Detroit (USA) elle s'est produite avec l'Orchestre Philharmonique
de Detroit sous la direction de Leonard Slatkin. ....un sujet sur lequel
la pianiste est très bavarde :
"Je me réjouis beaucoup d'avance de vivre cette expérience
au mois de Novembre prochain. Ce fut difficile à organiser avec
la crise qui nous a frappé fort. J'espère que le festival
va vivre dans le futur et que je pourrais inviter tous les artistes
que j'aime pour leur faire aimer ma ville. L'idée du premier
festival était d'ouvrir les frontières aussi aux pays
non européens d'où la présence des américains,
argentins et ukrainiens. J'ai voulu aussi présenter les artistes
que j'aime et qui ne sont jamais venus à Vilnius. La place aux
jeunes avec la Fondation Rostropovich et aussi au jeunes vainqueurs
des grands concours -lituaniens et étrangers. Enfin la musique
d'aujourd'hui avec la présence de l'uvre de Michael Levinas
compositeur/pianiste français et fils du célèbre
philosophe née à Kaunas
En ce qui concerne des années de Pèlerinage, c'est un
projet artistique incroyable. Ce n'est même pas un concert, c'est
une parcelle de vie à travers la vie de grand homme. Ni l'artiste
ni le public ne sort identique de cette expérience.
C'est depuis 2002 à la demande de la Radio France que j'ai entamé
cette expérience. Parfois on me demande l'intégrale de
ces 26 pièces en 3 concerts (16h, 18h, 20h), des grandes salles
qui ont leurs programmes établis acceptent plutôt la version
écourté avec 2 grands entractes. Toute l'uvre change
et vie différentes configurations -la dernière fois je
l'ai faite avec Eric Genovése de la Comédie Française
qui complétait cette intégrale avec les textes de d'Agoult,
Sand, Baudelaire, Musset, Hugo etc.. Encore un magnifique voyage que
nous avons fait ensemble sur la scène du Théâtre
de Capitole de Toulouse. Pour 2011 -années Liszt (200 ans de
la naissance) j'ai programmé aussi la version avec les diapositives
des lieux et des uvres. Et mon rêve c'est de faire un DVD
avec la musique et tout le voyage, que j'ai fait d'ailleurs cette année
en Suisse. Je vais réenregistrer cette intégrale bientôt
(la version 2003 de Lyrinx est épuisé) et j'envisage de
la faire dans trois lieux différents -Première Année
Suisse en Suisse, deuxième Italie en Italie et troisième
années de voyage spirituelle à l'église dans les
Pyrénées sur la voie de St. Jacques de Compostelle.
"
Muza Rubackyté ajoute : "J'ai un autre rêve : Inspirer
un compositeur pour m'écrire une uvre pour plusieurs claviers.
Je voudrais être entourée par les claviers, comme les percussionnistes
de percussions et faire mon orchestre. J'espère que ces rêves
deviendront une réalité."
Actualité 2011 :Pour célébrer
le bicentenaire de la naissance de Franz LISZT (1811-1886) un comité
international a été créé et Muza Rubackyté
a été sollicitée pour en faire partie. Lisztienne
de renommée mondiale, elle se produira durant toute l'année
2011 sur les plus prestigieuses scènes parisiennes (salle Gaveau
à Paris le 11 mars, Opéra Bastille le 4 juin) et dans
de nombreux festivals en France et à l'étranger. Les publics
de très nombreux pays l'accueilleront, sur plusieurs continents.
Pour certaines de ces manifestations elle interprètera l'intégrale
des Années de Pèlerinage en trois concerts successifs.
son enregistrement des Années de Pèlerinage vient d'être
ré-édité par le label Lyrinx(voir plus bas)
Muza Rubackyté sera
Derrière un micro : à la radio : vendredi 7 et lundi 10
octobre 2011 de 19h08 à 20h, Muza sera l'invitée de Marcel
Quillevéré dans son émission "Les traverses
du temps" sur France Musique.
Pour ceux qui le souhaitent :
podcast ici
2° Sur un écran de Télévision : [mais à
23h05...]
Muza pianiste ET actrice !
Elle interprète un des rôles principaux du film PLAY
LISZT de Judit Kele qui sera diffusé sur Arte, samedi 22
octobre, jour anniversaire des 200 ans de la naissance de Franz
Liszt, en France, en Allemagne et en Hongrie.
Les pianistes Adrienne Krauss et Mûza Rubackyté, ferventes
interprètes de Liszt, nous font partager leur dévotion.
Sur fond de gravures, de peintures, de photos d'époque, elles
évoquent sa vie - enfant prodige, interprète fascinant,
professeur et théoricien, séducteur impénitent,
compositeur prolifique, chrétien ardent - et convoquent son entourage
(famille, amis, rivaux...). Et bien sûr, elles font vivre sa musique
avec des morceaux comme Rêve d'amour, La Campanella, Mephisto-Valses...
Le film fait aussi entendre des extraits de la Dante- Symphonie, de
la Faust-Symphonie et le Magnificat de la Missa Solemnis
Pour en savoir plus : cliquez
ici
Elle sort bientôt un disque des deux concertos de Liszt et une
oeuvre moins connue Fantaisie sur les ruines d'Athènes écrite
en 1848, "chef d'oeuvre dont l'écriture annonce les deux
concertos de 1856 et 1861"... cliquez sur l'image pour précommander
ce disque
Son répertoire, son interprétation...
Le
très large répertoire de Mûza Rubackyté couvre
plusieurs époques et contient des musiques de styles très
variés :" Mon répertoire est grand et éclectique
J'ai plusieurs identités. Mais d'abord lisztienne. C'est à
l'âge de 10 ans que j'ai joué mon premier Liszt -Rhapsodie
hongroise N°6. Et j'ai jamais pu me séparer de ce compositeur.
C'est cette générosité, cette immense gamme de
sentiments, cette franchise, cette sincérité qui me séduisent
chez Liszt. L'homme hors du commun, d'une ouverture d'esprit immense,
romantique jusqu'au bout des pensées. Dans sa musique il y a
tout. Aujourd'hui j'adore faire de grands projets pour la scène.
Hormis l'intégrale des Années de Pèlerinage en
3 concerts en un seul jour, je joue les 2 concertos dans le même
concert -et c'est comme un couple pour moi, inséparable et complémentaire.
Egalement l'intégrale des études de concerts et autres
Quant à Beethoven, c'est un pain quotidien dont on ne se lasse
jamais. Et les différentes périodes de la vie d'interprète
permettent encore et toujours de découvrir les profondeurs inestimables
de son message. J'attends la proposition d'intégrale de ces concertos Et
en attendant je joue beaucoup cette année la Fantaisie chorale
qui est une petite 9ieme Symphonie et le triple concerto. Que du bonheur
!
Elle donnera bientôt un récital à la Salle Gaveau
le 16 Octobre 2009 à 20h30 dont le programme intitulé
" Fantasia quasi Sonata " lui permettra d'associer à
ces deux compositeurs nombreux autres qu'elle affectionne aussi :"C'est
un voyage à travers le temps et des lieux, l'idée du titre
nous permettra de parcourir des chefs d'uvre de Mozart, Beethoven,
Chopin, Scriabin et Liszt. Le programme est très dense et ceci
nous permet de vivre de grandes émotions avec des moyens d'expressions
très différents. J'aime les programmes monolithiques ainsi
que construits sous l'idée d'un thème. Ce qui me parle
toujours c'est le message fort des compositeurs, tout ce qui est grand
est riche en message. Un autre programme que je joue en ce moment tourne
autour de l'idée de l'identité de la Chaconne -ici aussi
on peut aller de Haendel et Bach à travers les thèmes
et variations de Beethoven, Rachmaninoff vers les uvres Chostakovitch.
Dans mes challenges pianistiques d'aujourd'hui se trouvent aussi de
plus en plus d'uvres de Mozart ou Chopin. Je trouve que ce sont
deux compositeurs qui malgré leur message très fort sont
dépourvus de toute l'agressivité de message et en conséquence
d'interprétation. C'est en restant élégant qu'on
réussit le mieux."
Pour Mûza Rubackyté jouer du piano est un travail d'orfèvre
de toute une vie : "L'uvre n'est jamais acquise, jamais
finie. Il y a toujours quelque chose à comprendre, à découvrir,
à trouver.... Je suis toujours en train d'apprendre quelque chose
et en même temps je suis toujours en train de redécouvrir
des facettes cachées dans les uvres que je joue depuis
toujours. J'ai besoin d'une immersion dans le temps pour mieux comprendre,
pour m'imprégner du message et trouver les bons outils de fonctionnement.
Et quand je trouve une couleur, un doigté qui permet obtenir
l'expression nécessaire, quand je comprends quelque chose en
plus -c'est la réussite de la journée. Il y a aussi le
travail autour de l'uvre -où, comment, dans quelles circonstances,
entouré de quel monde le compositeur a-t-il écrit. Sans
parler du travail purement technique permettant de transmettre le message
clairement au public. La mémoire c'est un travail à part
qui se fait avec plusieurs supports -harmonie, logique musicale, sens
d'expression, enfin automatisme musculaire , mémoire visuelle.
Je ne crois pas au " trou de mémoire ". Ceci est juste
un manque de temps pour apprendre vraiment. Et si l'apprentissage est
bien fait, même si une des mémoire " tombe en
panne " pour un très court moment, d'autres mémoires
vont vous dépanner et prendre le relais jusqu'à ce que
tout rentre en ordre. Jouer par cur c'est une liberté merveilleuse,
mais ceci se mérite."
Alors que sort en novembre 2009 la version de chambre du concerto
N°4 de Beethoven, Mûza Rubackyté estime qu'elle n'a
malheureusement pas beaucoup d'occasion de jouer la musique de chambre...."
Mais j'adore faire ça. Avec mes amis du Quatuor de Vilnius en
20 ans de collaboration nous avons joué tous les Quintette importants
de la littérature. J'ai fait quelques intégrales des Sonates
de Brahms -avec Tedi Papavrami entre autres, un de mes partenaires préférés
est Daishin Kashimoto -un violoniste hors paire vivant Allemagne, éléve
de célèbre russe Z. Bron. J'ai joué également
avec Y. Bashmet , V. Repin, D. Geringas, M. Makhtin et le Quatuor
de Shanghai avec qui nous avons enregistré la version de chambre
du concerto N°4 de Beethoven qui sort chez le label Lontano début
novembre 2009 j'espère rejouer avec ces merveilleux musiciens
au plus vite."
À ce jour elle peut interpréter quarante concertos pour
piano et orchestre et à la question de savoir si elle préfére
donner des rconcerts seule , en musique de chambre ou avec orchestre
, Muza Rubackyte répond : "Le récital c'est ce
qui est le plus difficile pour moi et à la fois le plus précieux.
C'est une occasion ultime de faire le meilleur de soi-même à
travers l'uvre du Maître. C'est aussi une responsabilité
de tenir l'attention de la salle à chaque instant -et ici personne
peu vous aider -ni partenaire, ni partition C'est pour cela que
ça fait déjà quelques années que je voyage
sans mes partitions -seulement avec les partitions des projets suivants.
Car sur la scène il faut être prête à tout
assumer. Le travail de préparation étant très grand,
je fais confiance au moment, à l'inspiration venue du lieux et
du public, et ces moments "de grâce" uniques et inattendues
pour lesquels on fait ce travail énorme. Et tout ceci pour être
libre et vivre quelque chose d'exceptionnel. Aujourd'hui me demander
" le concert s'est-il bien passé"n'est plus intéressant,
je voudrais répondre à la question " as-tu vécu
quelque chose d'extraordinaire, as-tu compris les profondeurs de la
musique ?". Et c'est ceci que je recherche et je trouve parfois.
Jouer en musique de chambre avec un complice c'est comme faire l'amour
avec quelqu'un. C'est extraordinaire à condition que le partenaire
aille dans le même sens et possède la même sensibilité.
C'est un vrai bonheur aussi."
Il reste peu de temps à Muza Rubackyte à consacrer à
ses autres centres d'intérêts :" Il m'arrive d'écouter
du Tango, Fado, Jazz-Rock mais tout ceci en quantité limité,
car le travail d'interprète et d'enseignante demande beaucoup
d'heures d' écoute musicale, et parfois, voire souvent, j'ai
besoin du silence entre les notes, comme disait Mozart. J'adore danser
- tango, rock. Le rythme c'est un talent inné, je vois ceci avec
mes élèves. J'aime aussi la nature, le vin et surtout
les amis. Tout ceci m'apporte énormement de plaisir et de sérénité.
"
Ecouter...
La sélection de pianobleu.com
Franz Liszt Muza Rubackyté PIANO Concertos et Fantaisie
Il sort ce mois-ci très nombreux disques consacrés
à des oeuvres de Liszt ce qui n'est pas surprenant puisque
son bicentenaire de naissance a lieu ce mois-ci, précisément
le 22 octobre. Il est évidemment difficile de parler de
tous et encore plus d'interviewer tous les pianistes qui sortent
un disque à cette occasion, mais voici un disque de la
pianiste Muzâ Rubackyté - déjà interviewée
récemment à l'occasion de la réédition
de son disque "Années de pèlerinage "
de Liszt( paru chez Lyrincs) - qui sera disponible à partir
de vendredi 14 octobre 2011 et dont vous pourrez entendre plus
bas dans cette page, avec l'aimable autorisation de son éditeur
, le label suisse Doron Music, une oeuvre entière de plus
de dix minutes fort peu connue "Fantaisie sur les ruines
d'Athènes" (en français), que Liszt commença
à écrire à une époque où il
était à un tournant de sa vie : en 1848....cliquez
ici pour lire la suite et écouter l'extrait
Franz Liszt
Années de Pèlerinage
Première année : Suisse
Deuxième année : Italie
Troisième année : Rome
MUZA Rubackyté, piano
Paru en 2004
Ré-édition en 2011
Interviewée l'année dernière lors de la
sortie d'un disque d'une oeuvre de Beethoven la pianiste MUZA
Rubackyté avait indiqué qu'elle était d'abord
Lisztienne : "C'est à l'âge de 10 ans que
j'ai joué mon premier Liszt -Rhapsodie hongroise N°6.
Et j'ai jamais pu me séparer de ce compositeur. C'est cette
générosité, cette immense gamme de sentiments,
cette franchise, cette sincérité qui me séduisent
chez Liszt. L'homme hors du commun, d'une ouverture d'esprit immense,
romantique jusqu'au bout des pensées." , aussi
ne faut-il pas s'étonner qu'en cette année de bicentenaire
de la naissance du compositeur elle soit grandement impliquée
dans sa célébration.Ainsi MUZA Rubackyté
se produira durant toute l'année 2011 sur les plus prestigieuses
scènes parisiennes (salle Gaveau à Paris le 11 mars,
Opéra Bastille le 4 juin) et dans de nombreux festivals
en France et à l'étranger. Les publics de très
nombreux pays l'accueilleront, sur plusieurs continents. Le label
Lyrinx a décidé de ré-éditer ce coffret
de trois CD de son enregistrement d'une oeuvre essentielle de
ce compositeur : Années de pélerinage, vaste
journal de voyage en musique dont la composition s'étend
sur une quarantaine d'années(1836-1887) dans lequel Liszt
exprime sa recherche d'absolu , dans l'amour et dans l'art auprès
de Marie d'Agoult puis en Dieu auprès de Carolyne Wittgenstein.
Un programme que MUZA Rubackyté aura d'ailleurs l'occasion
de jouer de nouveau puisque que pour certaines manifestations
du bicentenaire elle interprètera l'intégrale des
Années de Pèlerinage en trois concerts successifs
en une seule journée. Ce qu'elle a d'ailleurs eu déjà
l'occasion de réaliser... Cet enregistrement a récemment
été choisi par un jury de spécialistes sur
une radio, il est donc à (re)découvrir pour plonger
dans l'univers de Liszt...cliquez
ici pour lire la suite dont une nouvelle interview
de MUZA Rubackyté et écouter un extrait
Beethoven
Concerto pour piano n° 4 (Version de chambre)
Mûza Rubackyté , piano
Shangaï string quartet
Girduti Jakaitis, alto
Ce Concerto N° 4 de Ludwig van Beethoven, dans sa version
pour piano et quintette à cordes paraîtra le 2 novembre
2009 dans un disque "single" ( qui ne comorte que cet
oeuvre donc)édité par le label Lontano. Cette partition
inédite, écrite de la main même du compositeur,
a été découverte en 1996 et c'est le premier
enregistrement mondial sur instruments modernes qui en est fait.
Si à l'époque de Beethoven, les disques n'existaient
pas il était assez courant de réaliser des transcriptions
pour piano ou des versions de chambre des oeuvres orchestrales
afin de pouvoir les partager, et si le nombre d'instruments en
est certes réduit, ce qui permettait donc de jouer ces
oeuvres en tout lieu, il n'en demeure pas moins que l'intérêt
musical de l'oeuvre reste intact voire que l'oeuvre prenne une
nouvelle dimension tout aussi captivante, la musique de la masse
orchestrale étant ici comme clarifiée et prenant
ainsi une nouvelle ampleur, vous pourrez le mesurer dans l'extrait
ci-dessous. Mûza Rubackyté dont Beethoven est "le
pain quotidien" a bien voulu répondre à
quelques questions pour présenter cet enregistrement :
Comment avez-vous obtenu cette version
de chambre du Concerto pour piano n°4 ?
C'était une rencontre unique. Il y a 10 ans j'ai joué
à la Beethoven Haus à Bonn et après mon récital
le célèbre chercheur des Archives de Beethoven Dr.
Hans Werner Küthen m'a parlé de cette version de chambre
du quatrième concerto et de sa découverte de cette
version en 1996. Quand j'ai vu la partition j'ai été
immédiatement séduite par l'approche " chambriste
" de l'uvre.
Le rôle du pianiste est-il différent
dans cette version ?
Le pianiste n'est plus dans le rôle de soliste. Il est
à la fois le chef d'orchestre et chambriste.
Quelles sont les autres différences
avec la version orchestrale ?
La version de chambre pour le piano et 5 cordes (alto en +
) a une autre esprit, une autre couleur qui se rapproche plutôt
de la " Truite " de Schubert. En plus il y a 80 différences
par rapport à la version originale dans la parti du piano
! A ne pas se tromper en jouant avec l'orchestre !
Pour écouter un extrait de 3 minutes avec l'aimable
autorisation du label Lontano
du Rondo-Vivace - Concerto n°4 de Beethoven - version de chambre
par Mûza Rubackyté , piano
Shangaï string quartet
Girduti Jakaitis, alto
cliquez sur le triangle
Dmitri Shostakovitch
MÛZA RUBACKYTÉ
L'année 2006 ayant été, outre l'année
Mozart, également l'année Chostakovitch(anniversaire
du centenaire de sa naissance) il n'est pas exclu de revenir même
en 2007, sur ce disque paru en fin d'année car les anniversaires
ne sont-ils pas aussi là pour ranimer une notoriété
pas seulement l'espace d'un court moment mais en espérant
bien qu'elle dure longtemps. Voici donc en "disque du moment"
une intégrale des 24 préludes et fugues que Dimitri
Chostakovitch composa aussi quelque temps après avoir célébré
un anniversaire : le bicentenaire de la mort de Jean-Sébastien
Bach à Leipzig : il décida de constituer une oeuvre
composée de 24 préludes et fugues en hommage au
"clavier bien tempéré". Ce cycle a été
composé entre le 10 octobre 1950 et le 25 février
1951, une ébauche du seizième prélude avait
été écrite antérieurement. ...cliquez
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