Laurence Oldak
Merci à Laurence Oldak d'avoir
répondu aux questions de Piano bleu pour la réalisation
de cette page.
Biographie commentée
 Laurence Oldak est née à Toulouse le 30 Avril 1967 dans une famille non musicienne et c'est dans la cave de sa maison qu'elle découvre un piano abandonné, et elle commence ses études musicales à l'âge de 4 ans, puis entre à l'âge de 6 ans au Conservatoire de Toulouse :"Il se trouve qu' il y avait un vieux piano abandonné dans la cave, j' aimais y aller et jouer.
J'essayais de reproduire tout ce que j'entendais et connaissais comme musique. J'ai beaucoup insisté pour prendre des cours de piano, comme j'avais 4 ans et demi, ce n'était pas facile de trouver un professeur qui accepte de prendre une enfant si jeune, c'est Anne Marie Joye,
professeur au CNR de Toulouse qui m'a formée jusqu'à l'âge de 11 ans, c'était un professeur très rigoureux, j' ai travaillé avec elle par exemple toutes les inventions de Bach sans exception."
Elle donne son premier concert à l'âge de 8 ans, suite auquel elle est remarquée par Ivry Gitlis et Maria Joao Pires : "Une première expérience heureuse ou je jouais une sonate de Mozart et des sonatines de Beethoven, c' est avec ce programme de ce premier concert que ma mère
demanda une audition à Ivry Gitlis qui me présenta à Maria Joao Pires. Je ne me rendais pas compte à cet âge quels immenses musiciens ils étaient , leur chaleur et leur simplicité les rendaient très accessible."
Elle poursuit ses études au conservatoire de Toulouse dans la classe de Françoise Thinat, où à 14 ans elle obtient la médaille d’or au CNR de Toulouse et un 1er Prix de Musique de Chambre, puis entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de Piano de Dominique Merlet et la classe de Musique de Chambre de Jean Hubeau et de Christian Ivaldi.
 En 1987 elle obtient un Premier Prix de Piano et de Musique de Chambre et suit les cours avec Jacques Rouvier et Théodore Paraskivesco. En décembre de la même année elle est admise à l'unanimité au Cycle de Perfectionnement du C.N.S.M. de Paris où elle étudie avec Jacques Rouvier et Théodore Paraskivescu .."J'ai travaillé pendant de nombreuses années avec Jacques Rouvier : au 3 eme cycle à Paris au CNSM et aussi à Marseille pendant 2 ans.
J ai beaucoup aimé mes études au CNSM tant par l'apport de mes maîtres mais aussi par cet enrichissement de partager la musique avec tant de magnifiques musiciens. Durant mon cycle de perfectionnement, les masters classes avec Gyorgy Sebok, Leon Fleisher et Dimitry Bashkirov m'ont beaucoup apporté.
J'ai d'ailleurs suivi Gyorgy Sebok à Ernen chaque été, un pédagogue exceptionnel.
La rencontre aussi avec Dimitri Bashkirov a été déterminante dans mon parcours, j'ai suivi de nombreuses masters classes avec lui à Paris, Salzbourg, Santander et Madrid."
En 1992, sa rencontre avec la pianiste Lucienne Marino, disciple d'Yvonne Lefébure et de Arturo Benedetti Michelangeli, avec laquelle elle travaillera pendant de nombreuses années, marquera de façon décisive son approche de la musique et son jeu pianistique ..."Cette grande pédagogue a beaucoup compté pour moi, une musicienne peu connue
dotée d'une incroyable exigence musicale, elle est malheureusement décédée."
Dès février 1990, Laurence Oldak a remporté le Premier Prix de la Fondation Yamaha, et en 1993 ainsi qu' en 1995 elle est finaliste du Concours International Busoni...."Le prix de la fondation Yamaha a été plus honorifique qu'autre chose. Préparer le concours Busoni a été très formateur, même si en tant que finaliste , je n' ai pas eu directement des concerts liés au concours, les rencontres ont été très intéressantes . j' ai pu jouer à Londres juste après et aussi rencontrer Lazar Berman , cette immense pianiste qui était au jury du concours et qui était si chaleureux et si enthousiaste après mon récital."
Remarquée par le compositeur contemporain Maurice Leroux, elle est engagée pour jouer ses œuvres à la SACEM. Elle est l'invitée de plusieurs Festivals Français comme le Festival de la Côte d'Emeraude, le Festival de Cognac, le Festival de Saintonge, le Festival de Champagne-Ardenne... et donne de nombreux concerts à l'étranger : Canada, Espagne, Autriche, Italie... Interrogée sur son meilleur , et éventuel pire, souvenir de concert, elle confie au cours de sa réponse des propos du pianiste concertiste et pédagoque Dimitri Bashkirov, qui assista à un de ses concerts, des propos effectivement très justes sur l'impression qu'un auditeur peut avoir d'un concert : "Je n' ai pas de meilleur souvenir , ou de pire , certains concerts ont été plus réussi que d' autres, mais parfois la sensation intérieure n'a pas forcément de rapport avec ce que le public entend, j'ai quand même à l'esprit un concert que je n' avais pas particulièrement réussi,(j' avais aperçu un grand pianiste dans la salle et le trac est apparu brutalement ) c' était à Salzbourg, Dimitri Bashkirov était dans la salle, je n' osais aller à sa rencontre après , il vient me voir et ne me parle que de ce qu'il avait beaucoup aimé. Un peu surprise , je lui réponds mais vous avez entendu ce premier mouvement complètement à côté, alors sa réponse fut surprenante : "Oui mais le 2 ème mouvement était tellement beau…Tu sais, si dans un concert il y a, ne serait-ce que quelques minutes de musique qui nous transportent, alors le concert est réussi."
En 2009 elle fonde , avec les autres membre du quatuor, le « Quatuor Mel Bonis » avec Joëlle Cousin, Florian Wallez, Florent Audibert.."Nous jouions alors beaucoup ensemble et avions découvert l'oeuvre de Mel Bonis et notamment son quatuor, nous avons gardé ce nom. Même si nos activités de concertistes nous prennent plus de temps, dès que nous en avons l'occasion on reste très heureux de partager des moments de musique ensemble."
En 2010 enregistre avec Florian Wallez, Sololoque et Forlane de Reynaldo Hahn dans le cadre des « Inédits 2011 » (répertoire d'Alto jamais encore enregistré).
Depuis janvier 2011 elle se produit régulièrement avec le « Quatuor Thymos » (de l’Orchestre de Paris), notamment à l’Auditorium de la SACEM en juin 2011.
En septembre 2013 elle enregistre son premier cd solo « Dialogue » consacré aux œuvres de Alexandre Scriabine et Kirill Zaborov, compositeur franco-russe , qui lui a confié la création de ses «Dix Apparitions», et de sa «Suite Entrelacs» lors de plusieurs concerts en 2012 et 2013, et qui vient de paraître, en mai 2015, sur le label « Fuga Libera » (voir paragraphe "Ecouter", plus bas dans cette page)
Son répertoire...
 Interrogée sur son répertoire de prédilection , Laurence Oldak indique :"Mes compositeurs de prédilection change avec les différentes périodes de ma vie , j'ai joué beaucoup de musique romantique, mais aussi Bach, Beethoven. J'ai joué Scriabine dès l'âge de quinze ans, et le joue toujours…"
Laurence Oldak a aussi eu la chance de travailler avec deux compositeurs actuels : :"Ma première rencontre avec un compositeur contemporain a été avec Maurice Leroux , j'ai créé ses inventions, cet homme était très raffiné et reconnaissant d'être joué .
Avec Kirill Zaborov, ce n'est pas seulement une rencontre mais un partenariat que nous avons entrepris depuis 2012, nous avons travaillé plusieurs oeuvres et puis décidé au fil des semaines de faire un disque ensemble."
Sur façon de travailler, elle confie : "
Quand je déchiffre une nouvelle oeuvre, je n'écoute plus du tout d'enregistrements de celle-ci, je ne veux rien savoir sur les autres interprétations, je suis seule avec le compositeur, guidée par le texte et la musique je me l'approprie tout doucement et ne la joue en concert que quand j'ai cohabité avec elle un certain temps."
Laurence Oldak confie qu'elle aime beaucoup la peinture, la sculpture, la psychanalyse qui la passionne, outre la pédagogie. Elle enseigne d'ailleurs le piano au conservatoire d'Asnières, une activité qui lui donne beaucoup de plaisir, tout en étant très exigeante auprès de ses élèves, ayant choisi de contribuer à leur propre plaisir à venir : "J'aime transmettre : je peux débuter des élèves très jeunes, j'aime les voir dans cette progression, certains plus rarement se destinent à être professionnels . Je suis très exigeante, même avec ceux qui en font pour "leur plaisir", j'enseigne avec chacun avec la même rigueur, mes oreilles sont incapables d'entendre une oeuvre abimée par un jeu approximatif, dans ma classe on travaille avec le même respect pour chaque pièce . Je ne suis pas dans l'air du temps, le plaisir des enfants à tout prix, c'est d'abord le plaisir de ce que l'on entend, ils n'auront que plus de plaisir après."
Ecouter...
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SCRIABIN / ZABOROV
DIALOGUE
oeuvres de
Alexandre Scriabine (1872-1915)
Kirill Zaborov ( né en 1970) A découvrir ce nouveau disque, premier enregistrement de la pianiste Laurence Oldak, originaire de Toulouse, qui a un parcours de concertiste déjà bien rempli et enseigne au Conservatoire d'Asnières, après avoir notamment été dans la classe de Dominique Merlet et de Jacques Rouvier, pendant six ans, au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, et avoir suivi nombreuses masterclasses auprès de célèbres pianistes pédagogues russes.
[...]
Si ce disque sort en cette année, qui correspond au centenaire de la disparition de Scriabine, c'est aussi parce qu'il résulte de la rencontre entre la pianiste et le compositeur d'origine russe Kirill Zaborov, qui vit à Paris, et dont les compositions s'harmonisent parfaitement avec celles de Scriabine. Un compositeur à découvrir aussi bien sûr, d'autant plus que le piano est le principale instrument pour lequel il compose....cliquez ici pour lire l'article complet dont un entretien avec la pianiste, écouter un extrait et voir une vidéo |
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