Kanae Endo
        Merci à Kanae Endo d'avoir répondu aux questions de 
          Piano bleu pour la réalisation de cette page.
        Biographie commentée
          
          Kanae Endo est née au Japon le 1er mars 1981 à Nayoro, 
          dans une famille de mélomanes et c'est avec sa mère qu'elle 
          a commencé à apprendre le piano , celle-ci lui a donné 
          de "vrais cours " selon son désir, ainsi explique-t-elle 
          : " Nayoro est une petite ville à deux cents kilomètres 
          au nord de Sapporo, dans l'ile d'Hokkaido. Mes parents sont mélomanes. 
          Ma mère jouait du piano en amateur. Elle voulait, étant 
          jeune, faire des études musicales sérieuses, mais son 
          père y était opposé. Quand elle s'est mariée, 
          elle à dit à son mari qu'elle voulait que ses enfants 
          fassent du piano, mais sans avoir pour eux d'ambition professionnelle, 
          au contraire. Mon père, passionné de musique, chantait 
          dans une chorale. Il me faisait entendre de la musique classique à 
          la maison presque chaque soir, avant que je m'endorme, et le dimanche. 
          Dès que j'ai pu me déplacer, je suis allée seule 
          au piano. C'est avec ma mère que j'ai appris les bases du piano 
          et du solfège, sans effort, en m'amusant. Ce que j'adorais, c'était 
          jouer des quatre mains avec elle. C'est sûrement cela qui m'a 
          donné le plus de plaisir : partager la musique avec une autre 
          personne. Je me souviens que, petite, j'insistais à longueur 
          de journée pour apprendre le piano. 
          Comme les leçons maternelles avaient lieu tous les jours à 
          la maison, et que je voulais de vrais cours, ma grand-mère m'avait 
          confectionné un sac pour les partitions sur lequel était 
          écrit " Cours de piano ". Avant chaque séance 
          avec ma mère, je sortais de la maison avec mon sac, puis je sonnais. 
          Quand ma mère répondait, je lui disais " C'est pour 
          le cours de piano ". A la fin de la leçon, je voulais toujours 
          continuer, mais ma mère disait " Ça suffit pour aujourd'hui 
          ". Alors, je ressortais, je sonnais à nouveau, et je disais 
          " C'est pour le deuxième cours de piano". Je n'en avais 
          jamais assez !"
        A cinq ans, c'est un tout autre professeur qui donne à Kanae 
          Endo de vrais cours..."Vers mes cinq ans, nous avons déménagé, 
          et mes parents m'ont confiée à un professeur, une dame 
          âgée assez sévère qui était connue 
          dans cette ville. C'est elle qui m'a obligée à travailler 
          des exercices et des études régulièrement, ainsi 
          que Bach et des morceaux différents chaque semaine. Je faisais 
          cela très facilement, car j'aimais découvrir de nouvelles 
          pièces et de nouveaux compositeurs. Mais je ne peux pas dire 
          que je travaillais beaucoup. D'ailleurs j'étais souvent grondé 
          par ma mère, car elle pensait que je n'étais pas assez 
          sérieuse. J'ai pris des cours pendant environ trois ans avec 
          cette dame, puis nous avons déménagé à Sapporo."
        Le parcours de Kane Endo s'est avéré un peu difficile 
          les années suivantes, car elle ne trouvait pas de professeur 
          à la mesure de ses souhaits...".C'est à ce moment 
          que j'ai commencé à écouter de la musique toute 
          seule, à aller au concert, et à lire, pour essayer d'apprendre 
          et de chercher par moi-même. Jusqu'à mes 14 ans, je n'ai 
          malheureusement pas appris grand-chose dans les cours de piano, mais 
          j'ai pu compléter très sérieusement ma formation 
          musicale. Vers 14 ans, je me sentais de plus en plus malheureuse, et 
          j'ai décidé d'arrêter les cours de piano. Je pensais 
          alors continuer à jouer seule, uniquement pour mon plaisir. Par 
          chance, quelques mois plus tard, j'ai rencontré Madame Mizué 
          Tanasé, enseignante de l'école privée qui s'appelle 
          Sapporo Conservatoire. J'ai eu confiance en cette dame grâce à 
          ses qualités d'enseignante, mais surtout grâce à 
          ses qualités humaines. C'est elle qui m'a appris à "chanter" 
          au piano, et c'est par elle que j'ai pu faire de la musique de chambre 
          avec un violoncelliste, professeur dans cette école. Je suis 
          restée avec elle pendant trois ans, pratiquement jusqu'à 
          mon départ pour la France."
        Interrogée sur l'enseignement du piano au Japon en comparaison 
          avec l'enseignement en France, Kanae Endo explique : " Je ne 
          peux rien dire sur les différentes façons d'enseigner 
          en France et au Japon. Je ne peux parler que de ce que j'ai vécu. 
          Les époques n'étaient pas les mêmes, et mes préoccupations 
          musicales non plus. Et je ne sais pas si les personnes avec qui j'ai 
          travaillé sont représentatives de l'enseignement de leur 
          pays respectif. Par contre, le système est complètement 
          différent en France et au Japon. Il y a quelques écoles 
          de musique privées, mais il n'existe pas de conservatoire public 
          ou municipal comme en France. La plupart des enfants suivent des cours 
          particuliers, comme je l'ai fait. Ensuite, il y en a qui choisissent 
          d'aller dans un lycée musical, puis, plus tard, dans une université 
          musicale."
        C'est vers l'âge de quinze ans que Kanae Endo a eu un coup de 
          coeur pour la France : "Lorsque j'avais une quinzaine d'années, 
          un voyage a été organisé par mon Ecole pour les 
          lauréats des concours, dont je faisais partie, avec des concerts 
          et des Master classes. Donc nous avons visité Prague, Vienne 
          et enfin Paris. Je suis tombée complètement amoureuse 
          de cette ville." Quelques années plus tard elle choisit 
          de suivre une master classe avec la pianiste France Clidat : "Un 
          jour, ma grand-mère, qui ne connait rien à la musique, 
          a voulu me faire écouter un enregistrement qu'elle avait réalisé 
          d'un récital et d'une interview de France Clidat. Je me souviens 
          que la première oeuvre était "Après une lecture 
          du Dante" de Liszt. J'ai été sidérée, 
          car je n'avais jamais entendu jouer du piano comme cela. En 1999 je 
          suis venue en France, seule, pour participer à une Master classe 
          d'été de France Clidat en Lozère."
         Après 
          la Masterclasse qu'elle a suivi auprès de France Clidat, Kanae 
          Endo lui demande de poursuivre ses études auprès d'elle 
          ..." Je l'espérais, puisque j'avais déjà 
          obtenu mon visa et tous les documents nécessaires pour rester 
          étudier à Paris. Elle m'a accueillie dans sa classe à 
          L'Ecole Normale de musique de Paris ou j'ai obtenu dès la première 
          année le Diplôme Supérieur d'Exécution, puis 
          le Diplôme Supérieur de Concertiste. J'ai continué 
          ensuite à travailler avec elle régulièrement. France 
          Clidat avait une personnalité très forte, une grande culture 
          et une présence incroyable au piano comme dans la vie. Elle m'a 
          appris à être moi-même, mais avec un principe musical 
          permanent : " Respecter la partition ". Quelle que soit l'oeuvre, 
          elle pouvait se mettre au piano pour montrer comment elle traduisait 
          ce qui était écrit. Mais elle ne me forçait jamais 
          à penser ou à jouer comme elle, et elle me poussait à 
          donner ma propre vision. Comme elle le disait : " Je ne veux pas 
          de petite Clidat ". J'ai aussi appris beaucoup en parlant avec 
          elle. Elle était un art vivant. En même temps, elle était 
          très naturelle, d'une grande sincérité. Elle avait 
          un cur immense et elle aimait rire. C'était une amoureuse 
          de la musique, du piano et de la vie, et cela s'entend dans ses interprétations."
        Interrogée sur ce qui a déclenché son envie de 
          devenir pianiste professionnelle, Kanae Endo confie : "Je n'avais 
          pas l'intention de devenir pianiste, et c'est France Clidat qui m'a 
          encouragée à continuer. D'ailleurs quelques jours avant 
          de nous quitter, elle m'a fait venir chez elle pour me parler et m'a 
          dit, entre autres choses: "J'ai confiance en vous. Battez-vous 
          comme je me suis battue ". Elle m'a donc aidée musicalement, 
          mais aussi humainement et professionnellement, puisqu'il n'est pas certain 
          que j'aurais continué sans elle, ni que j'aurais pu enregistrer 
          maintenant mon premier CD. "
        Kanae Endo a eu la chance de pouvoir également bénéficier 
          des conseils du pianiste Bruno Rigutto et de l'assistant de France Clidat, 
          Paul Blacher : "J'ai travaillé avec Bruno Rigutto, que 
          m'avait présenté France Clidat. Il insistait lui aussi 
          sur l'importance du discours musical. Mais un qui a beaucoup compté 
          pour modifier mon approche du piano est l'assistant de France Clidat, 
          Paul Blacher. C'est lui qui la remplaçait lorsqu'elle était 
          absente. Quand j'ai quitté la classe, j'ai senti la nécessité 
          de changer quelque chose dans mon jeu, mais sans savoir quoi. Sur les 
          conseils de France Clidat, que je continuais à voir régulièrement, 
          j'ai travaillé avec lui une ou deux fois par semaine. J'ai appris 
          à écouter réellement ce que je jouais, et pas ce 
          que je croyais jouer. Et que tout travail, y compris technique, commençait 
          par l'imagination, à condition qu'elle soit basée sur 
          le respect du texte. Il m'a permis de mieux comprendre ce que me disait 
          France Clidat, tout en me poussant à le traduire avec mon propre 
          langage sonore. C'est quelqu'un qui sait expliquer, avec une patience 
          incroyable. J'ai aussi compris que le son et le toucher dépendent 
          de la richesse des sensations intérieures. Il m'a fait prendre 
          conscience de quelque chose d'essentiel, si simple qu'on l'oublie trop 
          souvent: " Pour jouer du piano, il faut baisser les doigts ". 
          Et encore l'importance de l'exactitude des gestes, de l'équilibre 
          du corps..."
          Kanae 
          Endo obtient brillamment et à lunanimité les Diplômes 
          Supérieur de Concertiste en piano et en musique de chambre, complétés 
          par celui daccompagnement au piano. De nombreux prix internationaux 
          dans plusieurs pays dEurope viennent couronner ces années 
          détudes : 3ème prix du Concours International Bedrich 
          Smetana, 3ème prix du Concours de piano d'Arcachon, 2ème 
          prix première nommée du Concours International de Musique 
          Jean Françaix, 1er prix du Concours International dIle 
          de France et 1er prix du Rhodes International Piano Competition, Grand 
          Prix du concours du Forum musical de Normandie, etc.. "J'ai 
          passé quelques concours pendant mes études. Je le faisais 
          parce que tout le monde le faisait, mais sans réellement y accorder 
          de l'importance. Je n'aime pas cette ambiance de compétition. 
          J'ai très vite arrêté de participer aux concours, 
          car je n'avais plus ni le temps, ni les moyens de me consacrer à 
          ce genre d'aventures. Bien sûr, j'ai remporté quelques 
          prix, mais cela ne m'a rapporté que peu de concerts qui n'étaient 
          pas toujours rémunérés. Je pense que les concours 
          n'ont plus la même importance que par le passé et je ne 
          suis pas sûre que ce soit la meilleure voie pour s'en sortir aujourd'hui."
        A la question de savoir si elle envisage de rester en France, voire 
          éventuellement de prendre aussi cette nationalité, Kanae 
          Endo confie encore : "Aujourd'hui je ne sais pas si je resterai 
          en France. Je le souhaite, mais cela dépendra de l'activité 
          que j'aurai. Mais il me semble difficile de prendre la nationalité 
          française, car la double nationalité n'est pas permise 
          au Japon or si je dois un jour m'occuper de mes parents ou de ma famille 
          et rester auprès d'eux, j'aurais besoin de la nationalité 
          japonaise." 
        
        La pianiste retourne de temps en temps au Japon, pour des récitals, 
          pour accompagner des chanteurs ou des instrumentistes au concert, et 
          dernièrement elle y est allée pour enregistrer des mélodies 
          françaises avec une chanteuse japonaise. 
        Son meilleur souvenir de concert est un concert qui a eu lieu à 
          Paris..." C'était il y a quelques années, lorsque 
          j'ai joué pour la première fois dans la saison d'" 
          Autour du piano ", à Paris. Je devais donner un récital 
          avec un conférencier qui n'est pas venu. Je l'ai su quelques 
          instants avant le concert. A l'époque, je ne me sentais pas capable 
          de faire la présentation en français sans préparation. 
          France Clidat, qui était venue m'écouter, m'a fait l'honneur 
          de présenter, au pied levé, le concert et les uvres. 
          C'est un moment que je n'oublierai jamais. Aujourd'hui, je présente 
          moi-même les concerts et les uvres. 
          Quant au pire ..."Dans une petite ville en Allemagne, lorsque 
          je me suis aperçue, pendant la répétition, que 
          de nombreuses touches du clavier ne remontaient pas. Malgré l'intervention 
          du technicien juste avant le concert, cela a continué, et j'avoue 
          que ne sais pas comment j'ai pu finir ce récital tellement j'étais 
          catastrophée !!! Je n'ai pas osé, à l'époque, 
          refuser de jouer... "
        Le prochain concert de Kanae Endo aura lieu à Paris le 24 mars 
          2013 Fondation Dosne-Thiers: 27, place Saint-Georges 75009 Paris : "J'y 
          joue un programme en hommage à France Clidat, uniquement avec 
          des uvres qu'elle interprétait en concert. Elle n'a joué 
          en public aucune des uvres de mon disque. Quelques dates devraient 
          bientôt être fixées pour les mois qui viennent, et 
          j'aurais l'occasion de faire entendre les uvres de mon CD."
        Son répertoire, son interprétation ... 
         Amoureuse 
          de la musique française, Kanae Endo l'est aussi de celle des 
          Amériques. Dans son répertoire très éclectique 
          figurent également, aux côtés de Franz Liszt, les 
          grands compositeurs romantiques et modernes... Autant de compositeurs 
          au sujet desquels la pianiste est très bavarde pour en partager 
          sa passion ! : "La musique de Franz Liszt est le reflet de sa 
          vie et de ses passions. Elle n'est pas une vision savante, elle traduit 
          ses états d'âme, les évènements et les rencontres 
          de son existence. Chopin, comme Schubert, raconte ce qui lui manque, 
          Liszt dit ce qu'il a vécu, ce qu'il a découvert dans ses 
          voyages, dans ses lectures et dans ses amours. Même si elle demande 
          une solide technique, sa musique n'est pas la plus difficile à 
          jouer, car elle est très intelligemment écrite pour le 
          clavier. Liszt est encore souvent considéré seulement 
          comme un " compositeur d'estrade ", si j'ose dire, mais à 
          côté des démonstrations de virtuosité et 
          de chic comme les Etudes transcendantes ou les Rhapsodies, il a su aussi 
          écrire les " Harmonies poétiques et religieuses " 
          et toutes les pièces de la fin de sa vie qui sont d'une simplicité 
          et d'un modernisme stupéfiants. J'aime sa virtuosité, 
          car elle apporte aussi le plaisir physique de jouer, mais j'aime aussi 
          l'austérité de sa dernière période qui oblige 
          à entrer en soi-même pour comprendre et interpréter. 
          " 
          Son répertoire de compositeurs français est particulièrement 
          vaste : "Bien sûr Debussy pour l'intemporalité 
          de son imagination, les couleurs et les sensations, quasiment sensuelles, 
          qu'il recrée. Ravel pour la distance pudique qu'il garde avec 
          la musique. Il fait rêver l'auditeur grâce à la rigueur 
          absolue qu'il exige de l'interprète. J'adore Séverac pour 
          sa douceur, sa nostalgie et la richesse pleine de simplicité 
          de son imagination, et Poulenc pour son originalité charmeuse 
          et son humour. Je suis aussi passionnée par la mélodie 
          française, Fauré, Duparc, Roussel, Poulenc, Debussy et 
          Ravel encore dont la subtilité tient à l'extraordinaire 
          équilibre entre le texte et la musique. Et je ne peux oublier 
          Massenet pour ses opéras. Si je continue, je vais vous citer 
          tous les compositeurs car je les aime tous ! "
        Pour ce qui concerne son amour de la musique des Amériques 
          son récent disque à découvrir plus bas dans cette 
          page montre tout autant son attachement à celle-ci ! Des compositeurs 
          qu'elle cite d'ailleurs lorsqu'elle est interrogée sur les grands 
          compositeurs romantiques et modernes : " S'il faut choisir, 
          pour les modernes, je suis très attirée par les sonorités, 
          les couleurs et les rythmes des compositeurs d'Amérique du sud 
          : Villa-Lobos et Ginastera, bien sûr, mais aussi Piazzolla, Lecuona, 
          Gnattali, Guastavino, Mignone, Nazareth... Mais en disant cela, je ne 
          peux m'empêcher de penser à Janácek, Bartók, 
          Scriabine, Prokofiev, Kapustin, Mompou, Albéniz, Granados, Barber, 
          Gershwin, ... Même remarque chez les romantiques, j'aime les uvres 
          plus que les compositeurs. Mais comme je dois choisir... ! Alors, j'aime 
          Schumann pour ses excès et ses ruptures qui sont pour moi le 
          comble du romantisme, même si cela le rend quelquefois difficile 
          pour le public. Brahms pour l'ambiance toujours émouvante et 
          souvent grandiose de sa musique. Grieg pour la simplicité de 
          son écriture et son parfum d'authenticité. J'aime Gottschalk 
          pour sa légèreté qui apporte gaité et détente. 
          Et comment ne pas citer Chopin et bien sûr Liszt dont j'ai déjà 
          parlé ! En dehors du répertoire pour piano, j'ai une passion 
          pour les lieder de Strauss, de Wolf, de Brahms, de Schubert et de Schumann, 
          pour les symphonies de Mahler, pour les opéras de Puccini, et 
          tant d'autres encore..."
        Kanae Endo consacre aussi une grande partie de son temps à 
          laccompagnement et à la musique de chambre.." Effectivement 
          j'ai la chance de travailler avec Edith Selig depuis quelques années 
          à l'Ecole Normale de Paris, en tant qu'accompagnatrice de sa 
          classe. A son contact, j'ai découvert toute la subtilité, 
          dont j'ai déjà parlé, des compositeurs, l'importance 
          du texte, de sa compréhension et de sa prononciation. Le chant 
          est l'instrument naturel qu'il faut toujours avoir à l'esprit 
          pour l'interprétation pianistique. Je l'ai encore plus ressenti 
          en faisant travailler les chanteurs. La nécessité de respirer, 
          de savoir commencer et de finir une phrase, de " raconter ", 
          sont des choses que les pianistes oublient souvent au profit de la technique 
          et de la vitesse. On utilise le terme d'accompagnement surtout pour 
          le chant et pour la danse. On parle aussi d'accompagnement quand il 
          s'agit d'aider des étudiants instrumentistes lors de leurs cours 
          ou de leurs concours, ce qui est l'une des mes activités d'aujourd'hui. 
          Mais si le chanteur, ou l'instrumentiste, et le pianiste sont de bons 
          musiciens, il y a peu de différence entre l'accompagnement et 
          la musique de chambre. S'il y a échange, respect de l'oeuvre, 
          si les partenaires ont quelque chose à raconter, il n'y a pas 
          de soliste et d'accompagnateur, il y a des musiciens. C'est à 
          partir de ce moment que j'apprécie ce travail, car c'est dans 
          cet esprit que je fais de la musique. "
        Des échanges que la pianiste peut avoir parfois lors des cours 
          privés qu'elle donne : "Idéalement, l'enseignement 
          consiste à guider les élèves, à transmettre 
          tout ce qui vous a été appris par ceux qui vous ont aidés, 
          en y ajoutant ce que vous ressentez et ce que vous avez pu trouver pendant 
          vos années de travail. Mais, c'est surtout pour les cas où 
          les élèves ont un niveau assez élevé. J'ai 
          aussi beaucoup d'élèves de tout petit niveau. Dans quelques 
          cas, les questions posées et problèmes rencontrés 
          par les élèves m'amènent à m'interroger 
          sur certains points pour leur fournir, avec de mots ou avec des gestes, 
          les réponses ou les solutions les plus cohérentes. Mais 
          j'essaie surtout de leur donner le goût de la musique, et de les 
          guider pour que la musique accompagne toute leur vie, pour qu'elle les 
          aide, qu'elle les enrichisse et aussi pour qu'ils puissent continuer 
          à rêver grâce à elle. Pour le moment, c'est 
          plutôt quand de jeunes artistes, chanteurs ou instrumentistes, 
          que j'accompagne viennent chez moi pour travailler que je complète 
          mon bagage de concertiste."
         Interrogée 
          sur sa façon de travailler Kanae Endo confie : "Souvent, 
          j'apprends les uvres qui me sont demandées. Ou, lorsque 
          j'entends quelque chose qui me plait, et que je ne connait pas le compositeur, 
          je fais des recherches sur lui, sur son uvre. J'écoute 
          et je déchiffre toutes les partitions que je peux trouver, puis 
          je choisis celle que j'ai le plus envie de jouer. Je ne dispose pas 
          toujours, au piano, du temps que je souhaiterais avoir. Alors je travaille 
          beaucoup sur partition. J'analyse la structure, j'imagine les plans 
          sonores, et, si nécessaire, je réfléchis aux solutions 
          techniques possibles. Ensuite, quand je suis au piano, chaque minute 
          de travail doit être productive. Quand je travaille, je m'efforce 
          d'avoir un attention extrême pour tout, afin de ne pas avoir à 
          réfléchir lorsque je joue. Déchiffrer, travailler 
          et jouer sont trois phases très différentes qu'il ne faut 
          pas mélanger. J'attache le plus d'importance au respect 
          du texte, la cohérence des tempos, le naturel et la clarté 
          du discours, la respiration, la pulsation, l'équilibre des plans 
          sonores, les couleurs et la beauté du son."
        Kanae Endo écoute la plus part du temps de la musique classique 
          mais pas seulement et bien sûr pas seulement du piano : "J'adore 
          le chant, l'opéra, l'orchestre, la musique de chambre... Le piano, 
          je l'écoute pour découvrir des uvres que je ne connais 
          pas, ou réentendre les interprétations d'artistes que 
          j'admire. J'aime aussi l'opérette, le tango, la valse, les musiques 
          de film, etc.., et bien que n'étant pas spécialiste, j'aime 
          écouter du jazz. Tout cela m'inspire, consciemment ou non, pour 
          mes interprétations. La seule chose que j'écoute très 
          peu, sauf si un ami me recommande un titre, c'est la variété 
          et les musiques à la mode."
        Pour la pianiste japonaise la cuisine fait partie des arts qui l'intéressent 
          aussi particulièrement et, c'est bien le cas de le dire... qui 
          nourrissent aussi son propre art ! : "Je m'intéresse 
          à tous les arts (Le théâtre, la peinture, la photographie, 
          la littérature, même si je lis plus facilement les traductions 
          en japonais, etc.), les beaux paysages et 
 la cuisine. En France, 
          je suis gâtée ! J'aime bien aussi d'essayer de comprendre 
          comment les autres artistes (dont les cuisiniers font partie) cherchent 
          et évoluent, dans d'autres domaines que la musique. Tout cela 
          " nourrit " mon imagination, aiguise mes sensations, et donc 
          m'aide à avancer et à me connaître mieux." 
        
        Ecouter...
        Nouveau 
              
         Kanae Endo 
         Escapades
         
           
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              Récital américain 
                Kanae Endo, piano 
              Louis Moreau Gottschalk 1829-1869 
                - Le bananier, chanson 
                nègre 
                - Souvenirs dAndalousie,  
                - O, ma charmante, épargnez-moi, 
                - The banjo, grotesque fantasie, op.15  
                - Tournament galop  
                Heitor Villa-Lobos 1887-1959 
                - Alma brasileira, chôros n° 5  
                - Ciclo Brasileiro 
                Alberto Ginastera 1916-1983  
                - Suite de danzas criollas, op.15 
                - Danzas argentinas, op.2 13
              Kanae Endo, est la dernière élève de la 
                pianiste France Clidat, la pianiste japonaise a en effet suivi 
                ses études musicales en France, pays pour lequel elle a 
                eu un coup de coeur dès son adolescence, et choisit de 
                se perfectionner auprès de la concertiste de renommée 
                internationale , surnommée "Madame Liszt " 
                et qui fut elle-même l'élève de pianistes 
                prestigieux (Emil Gilels, Lazare Levy...). Si Liszt tient aussi 
                un place importante dans le vaste répertoire de Kanae Endo 
                , nombreux compositeurs français et d'amérique latine 
                y figurent aussi... Invitée à réaliser un 
                disque, en forme de récital selon les conseils de France 
                Clidat, elle a finalement retenu des oeuvres de trois compositeurs 
                sud-américains en prenant pour point de départ l'oeuvre 
                de Gottschalk ainsi explique-t-elle dans l'entretien à 
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