Kanae Endo
Merci à Kanae Endo d'avoir répondu aux questions de
Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
Kanae Endo est née au Japon le 1er mars 1981 à Nayoro,
dans une famille de mélomanes et c'est avec sa mère qu'elle
a commencé à apprendre le piano , celle-ci lui a donné
de "vrais cours " selon son désir, ainsi explique-t-elle
: " Nayoro est une petite ville à deux cents kilomètres
au nord de Sapporo, dans l'ile d'Hokkaido. Mes parents sont mélomanes.
Ma mère jouait du piano en amateur. Elle voulait, étant
jeune, faire des études musicales sérieuses, mais son
père y était opposé. Quand elle s'est mariée,
elle à dit à son mari qu'elle voulait que ses enfants
fassent du piano, mais sans avoir pour eux d'ambition professionnelle,
au contraire. Mon père, passionné de musique, chantait
dans une chorale. Il me faisait entendre de la musique classique à
la maison presque chaque soir, avant que je m'endorme, et le dimanche.
Dès que j'ai pu me déplacer, je suis allée seule
au piano. C'est avec ma mère que j'ai appris les bases du piano
et du solfège, sans effort, en m'amusant. Ce que j'adorais, c'était
jouer des quatre mains avec elle. C'est sûrement cela qui m'a
donné le plus de plaisir : partager la musique avec une autre
personne. Je me souviens que, petite, j'insistais à longueur
de journée pour apprendre le piano.
Comme les leçons maternelles avaient lieu tous les jours à
la maison, et que je voulais de vrais cours, ma grand-mère m'avait
confectionné un sac pour les partitions sur lequel était
écrit " Cours de piano ". Avant chaque séance
avec ma mère, je sortais de la maison avec mon sac, puis je sonnais.
Quand ma mère répondait, je lui disais " C'est pour
le cours de piano ". A la fin de la leçon, je voulais toujours
continuer, mais ma mère disait " Ça suffit pour aujourd'hui
". Alors, je ressortais, je sonnais à nouveau, et je disais
" C'est pour le deuxième cours de piano". Je n'en avais
jamais assez !"
A cinq ans, c'est un tout autre professeur qui donne à Kanae
Endo de vrais cours..."Vers mes cinq ans, nous avons déménagé,
et mes parents m'ont confiée à un professeur, une dame
âgée assez sévère qui était connue
dans cette ville. C'est elle qui m'a obligée à travailler
des exercices et des études régulièrement, ainsi
que Bach et des morceaux différents chaque semaine. Je faisais
cela très facilement, car j'aimais découvrir de nouvelles
pièces et de nouveaux compositeurs. Mais je ne peux pas dire
que je travaillais beaucoup. D'ailleurs j'étais souvent grondé
par ma mère, car elle pensait que je n'étais pas assez
sérieuse. J'ai pris des cours pendant environ trois ans avec
cette dame, puis nous avons déménagé à Sapporo."
Le parcours de Kane Endo s'est avéré un peu difficile
les années suivantes, car elle ne trouvait pas de professeur
à la mesure de ses souhaits...".C'est à ce moment
que j'ai commencé à écouter de la musique toute
seule, à aller au concert, et à lire, pour essayer d'apprendre
et de chercher par moi-même. Jusqu'à mes 14 ans, je n'ai
malheureusement pas appris grand-chose dans les cours de piano, mais
j'ai pu compléter très sérieusement ma formation
musicale. Vers 14 ans, je me sentais de plus en plus malheureuse, et
j'ai décidé d'arrêter les cours de piano. Je pensais
alors continuer à jouer seule, uniquement pour mon plaisir. Par
chance, quelques mois plus tard, j'ai rencontré Madame Mizué
Tanasé, enseignante de l'école privée qui s'appelle
Sapporo Conservatoire. J'ai eu confiance en cette dame grâce à
ses qualités d'enseignante, mais surtout grâce à
ses qualités humaines. C'est elle qui m'a appris à "chanter"
au piano, et c'est par elle que j'ai pu faire de la musique de chambre
avec un violoncelliste, professeur dans cette école. Je suis
restée avec elle pendant trois ans, pratiquement jusqu'à
mon départ pour la France."
Interrogée sur l'enseignement du piano au Japon en comparaison
avec l'enseignement en France, Kanae Endo explique : " Je ne
peux rien dire sur les différentes façons d'enseigner
en France et au Japon. Je ne peux parler que de ce que j'ai vécu.
Les époques n'étaient pas les mêmes, et mes préoccupations
musicales non plus. Et je ne sais pas si les personnes avec qui j'ai
travaillé sont représentatives de l'enseignement de leur
pays respectif. Par contre, le système est complètement
différent en France et au Japon. Il y a quelques écoles
de musique privées, mais il n'existe pas de conservatoire public
ou municipal comme en France. La plupart des enfants suivent des cours
particuliers, comme je l'ai fait. Ensuite, il y en a qui choisissent
d'aller dans un lycée musical, puis, plus tard, dans une université
musicale."
C'est vers l'âge de quinze ans que Kanae Endo a eu un coup de
coeur pour la France : "Lorsque j'avais une quinzaine d'années,
un voyage a été organisé par mon Ecole pour les
lauréats des concours, dont je faisais partie, avec des concerts
et des Master classes. Donc nous avons visité Prague, Vienne
et enfin Paris. Je suis tombée complètement amoureuse
de cette ville." Quelques années plus tard elle choisit
de suivre une master classe avec la pianiste France Clidat : "Un
jour, ma grand-mère, qui ne connait rien à la musique,
a voulu me faire écouter un enregistrement qu'elle avait réalisé
d'un récital et d'une interview de France Clidat. Je me souviens
que la première oeuvre était "Après une lecture
du Dante" de Liszt. J'ai été sidérée,
car je n'avais jamais entendu jouer du piano comme cela. En 1999 je
suis venue en France, seule, pour participer à une Master classe
d'été de France Clidat en Lozère."
Après
la Masterclasse qu'elle a suivi auprès de France Clidat, Kanae
Endo lui demande de poursuivre ses études auprès d'elle
..." Je l'espérais, puisque j'avais déjà
obtenu mon visa et tous les documents nécessaires pour rester
étudier à Paris. Elle m'a accueillie dans sa classe à
L'Ecole Normale de musique de Paris ou j'ai obtenu dès la première
année le Diplôme Supérieur d'Exécution, puis
le Diplôme Supérieur de Concertiste. J'ai continué
ensuite à travailler avec elle régulièrement. France
Clidat avait une personnalité très forte, une grande culture
et une présence incroyable au piano comme dans la vie. Elle m'a
appris à être moi-même, mais avec un principe musical
permanent : " Respecter la partition ". Quelle que soit l'oeuvre,
elle pouvait se mettre au piano pour montrer comment elle traduisait
ce qui était écrit. Mais elle ne me forçait jamais
à penser ou à jouer comme elle, et elle me poussait à
donner ma propre vision. Comme elle le disait : " Je ne veux pas
de petite Clidat ". J'ai aussi appris beaucoup en parlant avec
elle. Elle était un art vivant. En même temps, elle était
très naturelle, d'une grande sincérité. Elle avait
un cur immense et elle aimait rire. C'était une amoureuse
de la musique, du piano et de la vie, et cela s'entend dans ses interprétations."
Interrogée sur ce qui a déclenché son envie de
devenir pianiste professionnelle, Kanae Endo confie : "Je n'avais
pas l'intention de devenir pianiste, et c'est France Clidat qui m'a
encouragée à continuer. D'ailleurs quelques jours avant
de nous quitter, elle m'a fait venir chez elle pour me parler et m'a
dit, entre autres choses: "J'ai confiance en vous. Battez-vous
comme je me suis battue ". Elle m'a donc aidée musicalement,
mais aussi humainement et professionnellement, puisqu'il n'est pas certain
que j'aurais continué sans elle, ni que j'aurais pu enregistrer
maintenant mon premier CD. "
Kanae Endo a eu la chance de pouvoir également bénéficier
des conseils du pianiste Bruno Rigutto et de l'assistant de France Clidat,
Paul Blacher : "J'ai travaillé avec Bruno Rigutto, que
m'avait présenté France Clidat. Il insistait lui aussi
sur l'importance du discours musical. Mais un qui a beaucoup compté
pour modifier mon approche du piano est l'assistant de France Clidat,
Paul Blacher. C'est lui qui la remplaçait lorsqu'elle était
absente. Quand j'ai quitté la classe, j'ai senti la nécessité
de changer quelque chose dans mon jeu, mais sans savoir quoi. Sur les
conseils de France Clidat, que je continuais à voir régulièrement,
j'ai travaillé avec lui une ou deux fois par semaine. J'ai appris
à écouter réellement ce que je jouais, et pas ce
que je croyais jouer. Et que tout travail, y compris technique, commençait
par l'imagination, à condition qu'elle soit basée sur
le respect du texte. Il m'a permis de mieux comprendre ce que me disait
France Clidat, tout en me poussant à le traduire avec mon propre
langage sonore. C'est quelqu'un qui sait expliquer, avec une patience
incroyable. J'ai aussi compris que le son et le toucher dépendent
de la richesse des sensations intérieures. Il m'a fait prendre
conscience de quelque chose d'essentiel, si simple qu'on l'oublie trop
souvent: " Pour jouer du piano, il faut baisser les doigts ".
Et encore l'importance de l'exactitude des gestes, de l'équilibre
du corps..."
Kanae
Endo obtient brillamment et à lunanimité les Diplômes
Supérieur de Concertiste en piano et en musique de chambre, complétés
par celui daccompagnement au piano. De nombreux prix internationaux
dans plusieurs pays dEurope viennent couronner ces années
détudes : 3ème prix du Concours International Bedrich
Smetana, 3ème prix du Concours de piano d'Arcachon, 2ème
prix première nommée du Concours International de Musique
Jean Françaix, 1er prix du Concours International dIle
de France et 1er prix du Rhodes International Piano Competition, Grand
Prix du concours du Forum musical de Normandie, etc.. "J'ai
passé quelques concours pendant mes études. Je le faisais
parce que tout le monde le faisait, mais sans réellement y accorder
de l'importance. Je n'aime pas cette ambiance de compétition.
J'ai très vite arrêté de participer aux concours,
car je n'avais plus ni le temps, ni les moyens de me consacrer à
ce genre d'aventures. Bien sûr, j'ai remporté quelques
prix, mais cela ne m'a rapporté que peu de concerts qui n'étaient
pas toujours rémunérés. Je pense que les concours
n'ont plus la même importance que par le passé et je ne
suis pas sûre que ce soit la meilleure voie pour s'en sortir aujourd'hui."
A la question de savoir si elle envisage de rester en France, voire
éventuellement de prendre aussi cette nationalité, Kanae
Endo confie encore : "Aujourd'hui je ne sais pas si je resterai
en France. Je le souhaite, mais cela dépendra de l'activité
que j'aurai. Mais il me semble difficile de prendre la nationalité
française, car la double nationalité n'est pas permise
au Japon or si je dois un jour m'occuper de mes parents ou de ma famille
et rester auprès d'eux, j'aurais besoin de la nationalité
japonaise."
La pianiste retourne de temps en temps au Japon, pour des récitals,
pour accompagner des chanteurs ou des instrumentistes au concert, et
dernièrement elle y est allée pour enregistrer des mélodies
françaises avec une chanteuse japonaise.
Son meilleur souvenir de concert est un concert qui a eu lieu à
Paris..." C'était il y a quelques années, lorsque
j'ai joué pour la première fois dans la saison d'"
Autour du piano ", à Paris. Je devais donner un récital
avec un conférencier qui n'est pas venu. Je l'ai su quelques
instants avant le concert. A l'époque, je ne me sentais pas capable
de faire la présentation en français sans préparation.
France Clidat, qui était venue m'écouter, m'a fait l'honneur
de présenter, au pied levé, le concert et les uvres.
C'est un moment que je n'oublierai jamais. Aujourd'hui, je présente
moi-même les concerts et les uvres.
Quant au pire ..."Dans une petite ville en Allemagne, lorsque
je me suis aperçue, pendant la répétition, que
de nombreuses touches du clavier ne remontaient pas. Malgré l'intervention
du technicien juste avant le concert, cela a continué, et j'avoue
que ne sais pas comment j'ai pu finir ce récital tellement j'étais
catastrophée !!! Je n'ai pas osé, à l'époque,
refuser de jouer... "
Le prochain concert de Kanae Endo aura lieu à Paris le 24 mars
2013 Fondation Dosne-Thiers: 27, place Saint-Georges 75009 Paris : "J'y
joue un programme en hommage à France Clidat, uniquement avec
des uvres qu'elle interprétait en concert. Elle n'a joué
en public aucune des uvres de mon disque. Quelques dates devraient
bientôt être fixées pour les mois qui viennent, et
j'aurais l'occasion de faire entendre les uvres de mon CD."
Son répertoire, son interprétation ...
Amoureuse
de la musique française, Kanae Endo l'est aussi de celle des
Amériques. Dans son répertoire très éclectique
figurent également, aux côtés de Franz Liszt, les
grands compositeurs romantiques et modernes... Autant de compositeurs
au sujet desquels la pianiste est très bavarde pour en partager
sa passion ! : "La musique de Franz Liszt est le reflet de sa
vie et de ses passions. Elle n'est pas une vision savante, elle traduit
ses états d'âme, les évènements et les rencontres
de son existence. Chopin, comme Schubert, raconte ce qui lui manque,
Liszt dit ce qu'il a vécu, ce qu'il a découvert dans ses
voyages, dans ses lectures et dans ses amours. Même si elle demande
une solide technique, sa musique n'est pas la plus difficile à
jouer, car elle est très intelligemment écrite pour le
clavier. Liszt est encore souvent considéré seulement
comme un " compositeur d'estrade ", si j'ose dire, mais à
côté des démonstrations de virtuosité et
de chic comme les Etudes transcendantes ou les Rhapsodies, il a su aussi
écrire les " Harmonies poétiques et religieuses "
et toutes les pièces de la fin de sa vie qui sont d'une simplicité
et d'un modernisme stupéfiants. J'aime sa virtuosité,
car elle apporte aussi le plaisir physique de jouer, mais j'aime aussi
l'austérité de sa dernière période qui oblige
à entrer en soi-même pour comprendre et interpréter.
"
Son répertoire de compositeurs français est particulièrement
vaste : "Bien sûr Debussy pour l'intemporalité
de son imagination, les couleurs et les sensations, quasiment sensuelles,
qu'il recrée. Ravel pour la distance pudique qu'il garde avec
la musique. Il fait rêver l'auditeur grâce à la rigueur
absolue qu'il exige de l'interprète. J'adore Séverac pour
sa douceur, sa nostalgie et la richesse pleine de simplicité
de son imagination, et Poulenc pour son originalité charmeuse
et son humour. Je suis aussi passionnée par la mélodie
française, Fauré, Duparc, Roussel, Poulenc, Debussy et
Ravel encore dont la subtilité tient à l'extraordinaire
équilibre entre le texte et la musique. Et je ne peux oublier
Massenet pour ses opéras. Si je continue, je vais vous citer
tous les compositeurs car je les aime tous ! "
Pour ce qui concerne son amour de la musique des Amériques
son récent disque à découvrir plus bas dans cette
page montre tout autant son attachement à celle-ci ! Des compositeurs
qu'elle cite d'ailleurs lorsqu'elle est interrogée sur les grands
compositeurs romantiques et modernes : " S'il faut choisir,
pour les modernes, je suis très attirée par les sonorités,
les couleurs et les rythmes des compositeurs d'Amérique du sud
: Villa-Lobos et Ginastera, bien sûr, mais aussi Piazzolla, Lecuona,
Gnattali, Guastavino, Mignone, Nazareth... Mais en disant cela, je ne
peux m'empêcher de penser à Janácek, Bartók,
Scriabine, Prokofiev, Kapustin, Mompou, Albéniz, Granados, Barber,
Gershwin, ... Même remarque chez les romantiques, j'aime les uvres
plus que les compositeurs. Mais comme je dois choisir... ! Alors, j'aime
Schumann pour ses excès et ses ruptures qui sont pour moi le
comble du romantisme, même si cela le rend quelquefois difficile
pour le public. Brahms pour l'ambiance toujours émouvante et
souvent grandiose de sa musique. Grieg pour la simplicité de
son écriture et son parfum d'authenticité. J'aime Gottschalk
pour sa légèreté qui apporte gaité et détente.
Et comment ne pas citer Chopin et bien sûr Liszt dont j'ai déjà
parlé ! En dehors du répertoire pour piano, j'ai une passion
pour les lieder de Strauss, de Wolf, de Brahms, de Schubert et de Schumann,
pour les symphonies de Mahler, pour les opéras de Puccini, et
tant d'autres encore..."
Kanae Endo consacre aussi une grande partie de son temps à
laccompagnement et à la musique de chambre.." Effectivement
j'ai la chance de travailler avec Edith Selig depuis quelques années
à l'Ecole Normale de Paris, en tant qu'accompagnatrice de sa
classe. A son contact, j'ai découvert toute la subtilité,
dont j'ai déjà parlé, des compositeurs, l'importance
du texte, de sa compréhension et de sa prononciation. Le chant
est l'instrument naturel qu'il faut toujours avoir à l'esprit
pour l'interprétation pianistique. Je l'ai encore plus ressenti
en faisant travailler les chanteurs. La nécessité de respirer,
de savoir commencer et de finir une phrase, de " raconter ",
sont des choses que les pianistes oublient souvent au profit de la technique
et de la vitesse. On utilise le terme d'accompagnement surtout pour
le chant et pour la danse. On parle aussi d'accompagnement quand il
s'agit d'aider des étudiants instrumentistes lors de leurs cours
ou de leurs concours, ce qui est l'une des mes activités d'aujourd'hui.
Mais si le chanteur, ou l'instrumentiste, et le pianiste sont de bons
musiciens, il y a peu de différence entre l'accompagnement et
la musique de chambre. S'il y a échange, respect de l'oeuvre,
si les partenaires ont quelque chose à raconter, il n'y a pas
de soliste et d'accompagnateur, il y a des musiciens. C'est à
partir de ce moment que j'apprécie ce travail, car c'est dans
cet esprit que je fais de la musique. "
Des échanges que la pianiste peut avoir parfois lors des cours
privés qu'elle donne : "Idéalement, l'enseignement
consiste à guider les élèves, à transmettre
tout ce qui vous a été appris par ceux qui vous ont aidés,
en y ajoutant ce que vous ressentez et ce que vous avez pu trouver pendant
vos années de travail. Mais, c'est surtout pour les cas où
les élèves ont un niveau assez élevé. J'ai
aussi beaucoup d'élèves de tout petit niveau. Dans quelques
cas, les questions posées et problèmes rencontrés
par les élèves m'amènent à m'interroger
sur certains points pour leur fournir, avec de mots ou avec des gestes,
les réponses ou les solutions les plus cohérentes. Mais
j'essaie surtout de leur donner le goût de la musique, et de les
guider pour que la musique accompagne toute leur vie, pour qu'elle les
aide, qu'elle les enrichisse et aussi pour qu'ils puissent continuer
à rêver grâce à elle. Pour le moment, c'est
plutôt quand de jeunes artistes, chanteurs ou instrumentistes,
que j'accompagne viennent chez moi pour travailler que je complète
mon bagage de concertiste."
Interrogée
sur sa façon de travailler Kanae Endo confie : "Souvent,
j'apprends les uvres qui me sont demandées. Ou, lorsque
j'entends quelque chose qui me plait, et que je ne connait pas le compositeur,
je fais des recherches sur lui, sur son uvre. J'écoute
et je déchiffre toutes les partitions que je peux trouver, puis
je choisis celle que j'ai le plus envie de jouer. Je ne dispose pas
toujours, au piano, du temps que je souhaiterais avoir. Alors je travaille
beaucoup sur partition. J'analyse la structure, j'imagine les plans
sonores, et, si nécessaire, je réfléchis aux solutions
techniques possibles. Ensuite, quand je suis au piano, chaque minute
de travail doit être productive. Quand je travaille, je m'efforce
d'avoir un attention extrême pour tout, afin de ne pas avoir à
réfléchir lorsque je joue. Déchiffrer, travailler
et jouer sont trois phases très différentes qu'il ne faut
pas mélanger. J'attache le plus d'importance au respect
du texte, la cohérence des tempos, le naturel et la clarté
du discours, la respiration, la pulsation, l'équilibre des plans
sonores, les couleurs et la beauté du son."
Kanae Endo écoute la plus part du temps de la musique classique
mais pas seulement et bien sûr pas seulement du piano : "J'adore
le chant, l'opéra, l'orchestre, la musique de chambre... Le piano,
je l'écoute pour découvrir des uvres que je ne connais
pas, ou réentendre les interprétations d'artistes que
j'admire. J'aime aussi l'opérette, le tango, la valse, les musiques
de film, etc.., et bien que n'étant pas spécialiste, j'aime
écouter du jazz. Tout cela m'inspire, consciemment ou non, pour
mes interprétations. La seule chose que j'écoute très
peu, sauf si un ami me recommande un titre, c'est la variété
et les musiques à la mode."
Pour la pianiste japonaise la cuisine fait partie des arts qui l'intéressent
aussi particulièrement et, c'est bien le cas de le dire... qui
nourrissent aussi son propre art ! : "Je m'intéresse
à tous les arts (Le théâtre, la peinture, la photographie,
la littérature, même si je lis plus facilement les traductions
en japonais, etc.), les beaux paysages et
la cuisine. En France,
je suis gâtée ! J'aime bien aussi d'essayer de comprendre
comment les autres artistes (dont les cuisiniers font partie) cherchent
et évoluent, dans d'autres domaines que la musique. Tout cela
" nourrit " mon imagination, aiguise mes sensations, et donc
m'aide à avancer et à me connaître mieux."
Ecouter...
Nouveau
Kanae Endo
Escapades
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Récital américain
Kanae Endo, piano
Louis Moreau Gottschalk 1829-1869
- Le bananier, chanson
nègre
- Souvenirs dAndalousie,
- O, ma charmante, épargnez-moi,
- The banjo, grotesque fantasie, op.15
- Tournament galop
Heitor Villa-Lobos 1887-1959
- Alma brasileira, chôros n° 5
- Ciclo Brasileiro
Alberto Ginastera 1916-1983
- Suite de danzas criollas, op.15
- Danzas argentinas, op.2 13
Kanae Endo, est la dernière élève de la
pianiste France Clidat, la pianiste japonaise a en effet suivi
ses études musicales en France, pays pour lequel elle a
eu un coup de coeur dès son adolescence, et choisit de
se perfectionner auprès de la concertiste de renommée
internationale , surnommée "Madame Liszt "
et qui fut elle-même l'élève de pianistes
prestigieux (Emil Gilels, Lazare Levy...). Si Liszt tient aussi
un place importante dans le vaste répertoire de Kanae Endo
, nombreux compositeurs français et d'amérique latine
y figurent aussi... Invitée à réaliser un
disque, en forme de récital selon les conseils de France
Clidat, elle a finalement retenu des oeuvres de trois compositeurs
sud-américains en prenant pour point de départ l'oeuvre
de Gottschalk ainsi explique-t-elle dans l'entretien à
lire dans cette page...cliquez
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En savoir plus
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