Geoffroy Couteau
Merci à Geoffroy Couteau d'avoir répondu aux questions
de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
Geoffroy
Couteau est né en 1979 à Dreux. Il a pratiqué la
gymnastique jusqu'à l'âge de 12 ans à un haut niveau.
Une chute l 'a contraint à l'arrêt et il débute
le piano à l'âge de seize ans : "Je pense que le
développement des repères dans l'espace m'a beaucoup accompagné
dans mon approche pianistique. Je ne dis évidemment pas que je
conçois le piano de manière athlétique ! La conscience
de son corps, son équilibre, son élasticité sont
des éléments fondamentaux pour le jeu. Mais plus encore
que le côté physique, la concentration y est très
intense. Il faut savoir qu'on entend plus les bruits extérieurs,
que le cerveau devient le mouvement
S'il y a déconcentration,
la chute est presque immédiate. J'ai pu expérimenter cette
intensification du moment avant même de jouer sérieusement,
c'est peut-être ce qui m'a ensuite attiré dans le piano.
La prise de risque est très similaire, avec la même montée
d'adrénaline. Mais l'émotionnel n'y a pas la même
place."
En 1999 Geoffroy Couteau entre à l'unanimité au Conservatoire
supérieur de musique de Paris, il intègre la classe de
Michel Béroff, Denis Pascal et Eric Le Sage. Il y reçoit
en 2002, le Diplôme de Formation Supérieure, le Prix mention
très bien premier nommé, à lunanimité
du jury et le Prix spécial Daniel Magne. Il entre la même
année en cycle de perfectionnement piano dans la classe de Michel
Béroff, Marie-Françoise Bucquet et Nicholas Angelich.
Il étudie également la musique de chambre avec Jean Mouillère,
Christian Ivaldi et obtient le Prix mention très bien. De ces
années d'études au CNSMDP il a envie de dire : "
Il y eut un foisonnement de concepts, idées, approches, esthétique,
gestique, échanges qui m'ont permis de percevoir la beauté
de la musique On peut apprendre en cours, mais aussi par les amis, par
les concerts etc
En début de cursus Christian Ivaldi m'a
demandé de lui tourner les pages à un concert au théâtre
des Champs-Elysées. Il avait un telle présence, force
de persuasion, sens de la cohérence. De nombreux déclics
se font lors de l'apprentissage, c'en fut un
J'ai toujours tenté
de comprendre ce qui m'entourait. -Pourquoi- Pourquoi est-ce plus beau
comme ceci, pourquoi est-ce plus facile comme cela, pourquoi faut-il
phraser comme ça etc
Le conservatoire a été
un fabuleux lieu pour percevoir mille angles de la musique. C'est une
phase où l'intuition est primordiale, car elle va guider notre
attirance vers ce qu'on va ensuite développer. Certaine personnes
vont porter des choses en elles qu'on va à notre tour essayer
de capter. Ma recherche aujourd'hui est très similaire à
celle de l'époque. On se sent attiré par quelque chose
et on creuse pendant longtemps, très longtemps. Incontestablement,
ces pianistes Béroff, Pascal, Le Sage mais aussi Bucquet, Angelich
si différents m'ont permis d'avancer énormément.
Leur sens du touché, du phrasé, de la transmission était
tellement varié, que je me sentais en permanence dans l'urgence
de progresser. J'ai toujours grand plaisir à me trouver aujourd'hui
en leur présence. "
Geoffroy Couteau est lauréat de la fondation Cziffra, de la
" Concertante Foundation ", du Mécénat Musical
Société-générale, de la série "
Déclic " de l'AFAA et de la fondation internationale Nadia
et Lili Boulanger. Il gagne le premier prix à l'unanimité
du concours intertnational de l'Eurorégion 2005. En septembre
2005, il remporte le premier prix du concours international Johannes
Brahms..."Je crois que toutes ces épreuves : concours,
bourses et fondations sont d'abord des occasions de se confronter à
l'obligation de résultat, je veux dire par là que lorsqu'on
s'inscrit à un concours, la préparation et l'envie de
réussir structurent le travail et la manière d'envisager
le jeu. On se doit de tirer le meilleur de soi-même pour avoir
une chance d'être remarqué. Cette contrainte est naturellement
un excellent moteur à condition qu'elle soit vécue de
manière sereine. Il a toujours était très clair
pour moi que les résultats des concours étaient un leurre
au sens où penser une hiérarchie entre des musiciens de
manière quasi définitive n'était pas la réalité.
Cette pensée très consensuelle, mais importante à
rappeler, a toujours été une conviction. Par ailleurs,
je crois aussi que certaines personnes peuvent tout à fait sortir
du lot et mériter une distinction, mais le concept que le premier
prix de tel concours jouera éternellement mieux que le deuxième
m'irrite ! Il est d'autant plus facile pour moi de l'affirmer dans la
mesure où j'ai obtenu des premières places
Dans
ces conditions, les concours et fondations sont une très bonne
étape. Ils m'ont offerts en outre l'opportunité de jouer
dans des salles comme le Concertgebow d'Amsterdam, l' auditorium du
Musée d'Orsay, la Maison de la Radio, la salle Gaveau etc
et apportent donc les premières pierres quant à la gestion
du concert. "
Geoffroy
Couteau sest produit dans diverses salles françaises telles
que le Théâtre Mogador, la salle Gaveau, lauditorium
du musée dOrsay, au Théâtre du Palais Royal,
à la salle Cortot, à lauditorium de la Cité
de la Musique, à la Maison de la radio et à létranger
notamment au Théâtre National des Beaux Arts de Rio de
Janeiro. D'autre part, le festival « Holland Music Sessions »
lui propose de nombreux concerts en Europe dans le cadre du «
New Master on Tour », notamment un récital au Concertgebouw
d'Amsterdam. Il a également été invité par
le Bangkok Philharmonic Orchestra pour jouer le 1er concerto de Chopin
en Thaïlande mais aussi dans divers Festivals tels que le Festival
Chopin de Bagatelle, Festival Chopin de Nohant, le Festival Musique
à lEmpéri, Festival Piano à Auxerre , les
musicales au prieuré de Saint-Cosme , les nuits musicales du
Golfe du Morbihan , le Festival Européen Jeunes Talents, Piano
en Saintonge, le Festival des Dominicains de Guebwiller et le Festival
de la Roque dAnthéron dans le cadre des « Ensembles
en résidence ».
A la question d'indiquer quel serait actuellement son programme idéal
de concert s'il en avait le choix , Geoffroy Couteau répond :"
Le programme idéal ? 15 heures de musique !! L'assemblage
d'uvres est une phase délicate. L'élaboration d'un
programme s'approche d'un exercice architectural. Réussir à
ce que chaque pièce prenne sa place sans faire ombrage à
une autre. Trop de musique tue la musique, mais trop peu de musique
frustre. Parfois l'ordre peut simplement tout changer dans le déroulement
du concert. Il ne faut pas oublier que le public a des réactions
variées qui donnent, ou pas, au programme une chance de prendre
consistance. Je cherche ce programme mais ne l'ai pas encore trouvé.
Peut-être serait-ce celui ou la musique, le public et le musicien
seraient ensemble sans interférence."
La musique de chambre occupe toujours une place importante dans ses
concerts....."C'est une discipline que j'aime car c'est très
différent de l'approche du travail de soliste. La circulation
d'une idée, le mélange des timbres, le jeu et bien sur
le partage peut devenir quelque chose d'exceptionnel. Jouer avec d'autres
musiciens reste des moments d'une grande intensité. Leur présence
et aptitude à capter la musique facilitent le jeu. Certaines
rencontres marquent plus que d'autres. J'ai en souvenir le concert du
festival " musique à l'Empéri " où j'ai
joué en quintette avec Emmanuel Pahud, Paul Meyer, François
Leleu, et Gilbert Audin, C'est la première fois que j'ai ressenti
si fort la présence et le génie d'une cohésion
de telle personnalités. Je dois dire que j'ai été
subjugué par l'ambiance et la qualité des concerts. Voir
des musiciens heureux de jouer ensemble est une très belle réussite
humaine."
Geoffroy Couteau vient d'enregistrer un disque des dernières
oeuvres de Brahms(voir plus bas) et a déjà un autre projet
de disque avec ce même label. Interrogé sur sa façon
de travailler, il confie : "Le travail reste un processus complexe
et mystérieux puisque l'enjeu est de réussir à
intégrer toutes les informations du texte, de les comprendre
et de leur donner un sens, avec authenticité. Ce phénomène
est toujours fait de déclics et de mûrissement. Il y a
souvent une tension intérieure très forte liée
à la constatation que la volonté ne suffit pas, que d'autres
paramètres sont là sans qu'on ait directement prise. Parfois,
c'est quasi immédiat, parfois c'est très long !!"
Quant à ce à quoi il accorde le plus d'importance dans
son interprétation : "Trouver le champ de l'interprétation,
c'est une recherche d'équilibriste ! Je pense que finalement,
la nécessité de s'exprimer se fait par le sens que l'on
veut donner aux symboles musicaux. Ils sont des prismes à multiples
significations qui évoluent avec le temps. Plus on cherche plus
les évidences viennent. Une part de soi-même se glisse
et l'interprétation naît. C'est une alchimie fascinante
entre le compositeur l'instrument et soi. Le phénomène
d'appropriation est une étape primordiale pour qu'un espace de
liberté prenne forme. Dans l'idéal j'imagine que tout
devient évident, chaque chose étant à sa place."
Ecouter...
paru en mai 2012
Geoffroy Couteau
Préludes op. 28 & Sonate N° 1 op. 6,
Sonate N°7 « Messe Blanche » op. 64
cliquez sur l'image pour écouter des extraits
|
Johannes Brahms(1833-1897)
Klavierstücke Opus 118
Fantasien Opus 116
Klavier Klavierstücke Opus 119
Geoffroy Couteau
Le pianiste Geoffroy Couteau qui a remporté le premier
prix du concours international Brahms de Pörtschach(Autriche)
en 2005 en jouant la troisième sonate de Johannes Brahms,
vient de sortir ce disque de dernières oeuvres de ce même
compositeur chez le label Intrada avec le soutien du Mécénat
culturel Bayer et à cette occasion a bien voulu répondre
à d'autres questions....cliquez
ici pour lire ses réponses et entendre un extrait
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En savoir plus
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