François Raulin
Merci à François Raulin d'avoir répondu
aux questions de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
François
Raulin est né le jeudi 17 mars 1956 à Annecy. C'est grâce
à la discothèque bien fournie de son père qu'est
né sa passion pour le jazz et le piano : "Mon père
avait des disques de jazz et passait Lionel Hampton et Erroll Garner
le dimanche matin. Je n'y prêtais pas attention. En 5éme,
un prof de français que j'aimais bien nous a passé "les
Oignons" de Sydney Bechet, le soir même, je suis allé
fouiller dans les 78 tours de mon père, je savais qu'il avait
ce morceau, j'y ai découvert quelques "faces" inoubliables
: Ellington (Black Beauty,The Mooch), Fat's Waller, Jelly roll Morton,
Bechet, Armstrong. C'était l'époque où Philips
sortait le premier "mini cassette", pour la première
fois, on pouvait enregistrer des cassettes de disques, alors je me suis
fait un "best off" de ces disques, coupant sans vergogne les
passages que je n'aimais pas (encore). Il y avait un vieux bouquins
de Hugues Panassié qui donnait la discothèque "idéale"
et il y avait vraiment des choses superbes que je me suis empressé
de trouver en 33 tours. Je ne me rendais pas compte que Panassié
était un critique ultra conservateur et qu'il arrêtait
le soi disant "vrai" jazz au be-bop de Parker ("on sent
qu'il déraille" disait il, ou bien, il citait Miles Davis
comme "modèle de l'anti-jazz" !) Heureusement, Boris
Vian était là et se faisait un plaisir de contre attaquer
en défendant le jazz moderne, mais je ne l'ai lu que plus tard...
j'ai pu faire des exposés sur le jazz en classe , essayant de
partager ma nouvelle passion avec les élèves qui écoutaient
plutôt de la pop. Un prof de musique m'a laissé les clés
de la salle et j'ai monté un orchestre de jazz classique avec
des copains ..."
François Raulin prend des cours de piano "basiques"
avec un professeur particulier de façon irrégulière
entre onze ans et seize ans : "J"avais déjà
cette passion pour le jazz, ma prof m'a donc dit qu'elle ne pouvait
pas m'aider...et je n'ai malheureusement pas étudié Bach
Mozart,Chopin etc... Il a fallu travailler dur pour monter le
niveau !(Bach est désormais mon quotidien). J'ai tout
de suite écrit de la musique dés que j'ai passé
cette première phase au lycée... On a monté un
groupe où l'on mélangeait tout ce qu'on aimait, chacun
apportait des compositions. C'est l'avantage de cette musique : on peut
se permettre de tout mener de front. Je découvrais en faisant,
et je pense toujours que c'est une bonne école, car c'est sur
scène et avec les musiciens qu'on apprend ce qui n'est pas transmis
par les profs (il n'y avait pas de prof de jazz d'ailleurs) ou les livres...
En résumé, on écrivait pour le groupe ou pour soi.
C'est en ce sens la qu'on se dit "compositeur" , mais ce mot
est un habit trop grand face à ce que peuvent être des
Dutilleux, Ravel, Stravinsky.... ".
Pianiste compositeur et arrangeur, François Raulin arrête
des études de mathématiques pour devenir musicien de jazz..."J'ai
eu la chance de pouvoir choisir la musique à une époque
où l'on se disait qu'on trouverait bien toujours un moyen de
subsister (pas de chômage ), j'ai commencé en accompagnant
les cours de danse et en faisant la manche dans les restaurants où
il y avait un piano droit, et je gagnais plus que le smic, cela m'a
décidé à abandonner la prépa en maths sup
! .
Il n'existait pas encore d'enseignement du jazz, le CIM et l'IACP ne
sont apparus que plus tard... Tout était à faire.
Par rapport au classique, j'ai très tôt été
intrigué par la musique contemporaine, nous étions en
pleine période free, et il y avait des ponts avec Xenakis, Boulez,
le sérialisme... J'étais fasciné par Chick Corea
qui faisait des intros incroyablement modernes. Où trouvait-il
ces accords ! Je me suis vite mis à écouter Schoenberg,
Berg, etc... En cela la rencontre avec certains musiciens qui avaient
les mêmes préoccupations a été déterminante.
( Avec Louis Sclavis on jouait un bout de "quatuor pour la fin
des temps" de Messiaen pour finir une impro) Quant à mes
fonctions d'arrangeur et de compositeur, cela reste a un niveau simple
et empirique. "
Découvrant
la musique contemporaine et les musiques traditionnelles, il part en
1979 et 1981 en Afrique pour y étudier les rythmes et le balafon.."La
musique africaine est aussi importante pour moi que le jazz et la musique
du 20ème. Elle m'a toujours passionné. Depuis mes premiers
voyages en 1979 jusqu'à aujourd'hui, j'y trouve cette force rythmique
tellurique fondamentale (que je trouve aussi chez Stravinsky , Ligeti
ou Nancarrow ). Et puis j'aime le côté social de la musique
africaine où chaque élément de percussion a son
espace de liberté, mais reste essentiel à l architecture
de l'ensemble. C'est particulièrement émouvant dans le
chant pygmée, qui reste pour moi dans sa construction un idéal
musico-social comme on peut le trouver sous une autre forme dans la
musique improvisée ou dans les débuts du jazz (New Orleans
)."
Il entre à l'association lyonnaise ARFI en 1981 (La Marmite
Infernale, Potemkine..) et participe à la fondation de l'AGEM
à Grenoble."J'ai fondé l'AGEM en 1980 avec Jacques
Panisset (actuel directeur du festival de jazz de Grenoble) et Frédéric
Pagés. C'était les années Jack Lang, et ce fut
pour nous l'occasion d'installer à Grenoble une école
de 200 éléves, de programmer une salle de concert de 160
places (l'actuel"ciel") , des salles de répétitions
et un studio d'enregistrement. Nous avons vraiment pu apprendre à
travailler sur tous ces champs d'activités, il y a eu de grands
moments (premiers disques, première venue d'Hermeto Pascoal en
France, Master classes avec Kenny Wheeler, Barre Philips, échanges
avec le Brésil, naissance de groupes et de talents qui sont toujours
opérant actuellement...) un soir nous avons invité l'Arfi
à jouer dans notre salle, j'ai fait la première partie
en duo de piano (déjà !) avec Pascal LLoret. Ils cherchaient
un pianiste pour "la marmite infernale" et m'ont appelé
en 1981. J'ai pu rentrer dans cette famille de l'Arfi, ce qui a changé
ma perspective, j'avais du recul sur l'Agem, je sortais du milieu grenoblois,
allais dans les grands festivals, et je jouais avec des musiciens qui
m'intéressaient déjà depuis quelques années
(Sclavis, Bolcato, Rollet, Merle, Gibert...)"
À partir de 1985, il joue avec Louis Sclavis dans les festivals
du monde entier. Il jouera, composera et enregistrera pour lui jusqu'en
2000 ; ces différents projets et CD ont marqué la scène
du jazz européen : "Duke on the air" "Les violences
de Rameau" "Chamber music" " Rouge", "Chine"..."Louis
m'a pratiquement appris mon métier. Je pense même qu'il
y a des choses nous avons apprises ensemble. A cette époque,
il commençait à faire parler de lui (avec Texier et Lubat)
, mais le 4tet (avec Christian Ville et Bruno Chevillon) fut son premier
groupe de cette importance. C'était sa priorité et cela
a duré plusieurs années comme ça. On a joué
partout. On a croisé de grands musiciens, on a enregistré
des disques qui ont marqué leur époque dans le petit monde
du jazz français "contemporain" toute proportion gardée,
(encore aujourd'hui, on me parle de ces disques parmi les musiciens
plus jeunes). Le premier disque d'un groupe français chez ECM,
à Oslo ,avec Manfred Eicher dans le studio : je peux dire ça
marque !.
Il y avait une identité très forte dans notre musique,
ce n'était vraiment pas du jazz conventionnel. Et puis
Louis me laissait apporter des morceaux, ce qui fait preuve d'une grande
confiance. Il nous laissait beaucoup d'espace. C'était passionnant
: on essayait toujours de trouver un caractère à chaque
impro, à chaque développement... On y passait du temps,
on répétait pas mal, et on voyageait en camion parfois
plus d'un mois de suite dans des pays où je n'aurais jamais pensé
aller (les pays de l'autre côté du mur, l'Inde, le Mexique,
Le Japon, le Canada.... Nous pouvions jouer complètement free,
tout en admirant Ellington, Messiaen, ou les musiques traditionnelles
et en s'en nourrissant.
Puis il y a eu le sextet avec Francis lassus, Bruno Chevillon, Dominique
Pifarely et Yves Robert ("Ellington on the air","les
Violences de Rameau"), c'était aussi un bel orchestre.
Je résumerais en disant que Louis est un vrai leader, ce qui
est rare : il sait s'entourer, faire confiance et valoriser ses musiciens,
tout en gardant une identité bien à lui, et il a l'intelligence
des projets. Je ne joue plus avec lui depuis plusieurs années
mais je reste proche de lui... "
François Raulin participe à la fondation de "LA FORGE"
Collectif de compositeurs et improvisateurs de la région Rhône-Alpes,
dont il est un des directeurs artistiques avec Pascal Berne et Michel
Mandel. Outre l'ensemble de musiciens amateurs "Micromégas
Brass Band" (2 CD sortis) qu'il dirige depuis plus de 10 ans, il
sera un des initiateurs de plusieurs créations de ce Collectif,
dont "Cartoune" (ciné concert), "Portaits de Femmes",
La Grande Forge, etc.
Il joue en piano solo à partir de 1994 (CD "First Flush")
; avec Stephan Oliva en duo puis en sextet (S.Oliva, M.Ducret, L.Dehors,
C.Monniot, P.Rogers). Le CD "7 variations sur Lennie Tristano"
sorti en 2002 est largement récompensé par la critique
et obtient le prix Boris Vian du meilleur disque français de
l'année ; il est nommé disque de l'année par "Jazzman
- Le Monde de la Musique"et disque d'émoi par "Jazz Magazine",
ainsi que disque de l'année dans "All jazz"(Portugal). Son trio
avec Bruno Chevillon et François Corneloup reçoit maintes
récompenses pour le CD "3 plans sur la comète".
("Choc Monde de la musique", disque d'émoi "Jazz magazine", disque
du mois "Le Monde"et de "Classica").
Pour une commande de l'opéra bastille,Charlotte Nessi lui demande
d'écrire la musique et de monter l'orchestre pour "le
Sourire au pied de l'échelle" d'après une nouvelle
de Henri Miller avec Choeur et Orchestre. Cet opéra sera joué
en 2002 puis repris en 2003 à l'Opéra Bastille..."Encore
une belle expérience : Charlotte Nessi m'a demandé de
travailler avec elle sur le texte de Henry Miller "le sourire au
pied de l'échelle". J'ai monté un orchestre de 8
musiciens (Corneloup, Mahler, Echampard, Séguron, Grange, Huby,
Vanckenhove) qui mariait cordes et cuivres. Il y avait un choeur de
jeunes de bon niveau (Sotto Voce) et une mise en scène importante.
J'ai passé du temps sur l'écriture. Nous l'avons joué
plusieurs fois à Bastille et un peu en province. J'étais
assez content de la musique. Je voulais à tout prix l'enregistrer,
mais la personne qui était intéressée m'a lâché,
je le regrette, il y avait vraiment matière à faire quelque
chose de fort en CD ou en DVD. L'opéra est une exprérience
que je ferais de nouveau avec plaisir..."
En 2005, toujours dans le cadre du Collectif de musiciens "LA FORGE",
il crée "Tian Xia" ("sous le ciel"" sortie
aussi en CD sous le Label Forge) avec 6 musiciens traditionnels Chinois,
et M.Ducret, M.Scarpa, M.Mandel, P.Berne, D. Pifarely présenté
en France et en Chine..."La rencontre avec les musiciens traditionnels
chinois de Shanghai a été une rencontre sur le long terme.
Nous y sommes allés avec une idée peu précise de
ce que nous allions rencontrer. Nous avons appris à écouter
et nous familiariser avec ces très beaux instruments, à
écrire pour eux. J'ai horreur de ces nombreux projets où
l'on pose le musicien traditionnel sur un jazz plus ou moins intéressant,
je vois ça comme du colonialisme musical, un genre de sampling
humain, et un manque de respect envers la culture de l'autre.
C'est donc avec beaucoup de respect pour cette musique millénaire
que nous avons essayé de trouver une musique qui permette aux
chinois de s'exprimer, et aux français de jouer et d'improviser.
Les compositions ont pris en compte le timbre très particulier
des sheng, erhu, pipa, liuxin, Guzheng et dize, alliés
avec le violon de Pifarely, la guitare de Marc Ducret, et nous (4 musiciens
de la forge : Mandel; Scarpa, Berne et moi) nous continuons à
découvrir tellement de choses avec la Chine que c'est sans fin.
Nous avons lié une belle relation avec ces jeunes musiciens,
qui sont des virtuoses dans leur discipline. Ils nous apprennent beaucoup
aussi sur l'esprit de leur musique, le cadre dans lequel ça se
joue, ce que ça exprime, bref, comme pour la musique de kora
Mandingue, ou du balafon Sénoufo, c'est un univers ..."
Par
la suite il participe à multiples projets dont il est impossible
de faire ici la liste exhaustive, ainsi pour en citer quelques uns en
2006, création de "Echoes of Spring" (S.Oliva, L.Dehors,
C.Monniot, S.Boisseau) où le piano "stride"des années
1930 est revisité. Ce quintet tourne dans les festivals en France
et en Europe et un CD est paru en Mars 2008). Avec le Griot Adama Drame
(djembé) et Jean Jacques Avenel (contrebasse). En 2007, création
de "la belle Nivernaise", musique commandée pour la
clôture du festival italien "StradedelCinema", avec le Choeur
des Voix Bulgares ; cette création, dirigée par Ilya Mikhailov,
à laquelle participent François Corneloup et Jean Jacques
Avenel, est un ciné concert sur le film de Jean Epstein "la
belle Nivernaise". Création en 2008 de "Portraits de Femmes",
une production de "LA FORGE", présentée salle Gaveau (Paris)
sur des commandes musicales passées à huit compositeurs
. François Raulin a travaillé pour diverses créations,
avec Martial Solal et Jean Marie Machado, Michel Portal, François
Corneloup, Claude Barthelemy, Jean-Marc Padovani, Antoine Hervé,
Gian Luigi Trovesi, Philippe Deschepper, Alain Gibert, Andy Emler...
De même, il a composé pour de nombreuses musiques pour
la danse et le cinéma notamment avec Louis Sclavis, Mathilde
Monnier, Jean Louis Comolli, Jean-Louis Martinelli, Bertrand Tavernier,
etc...
Invité à parler des musiciens dont ils se sent le plus
proche, François Raulin confie : "Stephan Oliva, Je crois
que nous sommes très complémentaires. Je suis assez axé
sur l'énergie, le rythme, la musique du 20eme, il est un peu
plus sur le jazz, la mélodie, la douceur . Quand nous travaillons
ensemble, les idées se bousculent, ça n'arréte
pas, c'est assez joyeux et débridé, et nous partageons
vraiment le processus créatif à égalité.
Jean-Jacques Avenel : Il a joué 20 ans avec Steve Lacy, il
vient d'une famille musicale un peu différente de la mienne,
il connaît très bien la musique africaine, c'est un vrai
joueur de Kora...Comme Bruno Chevillon ,il y a toujours de nouvelles
choses à trouver dans son jeu. Il est trés aimé
par les musiciens mais vraiment sous estimé par les organisateurs
et le public... François Corneloup et Chevillon, on se connait
tellement bien que ça marche tout de suite !.... Marc Ducret,
j'aime bien son langage et il donne envie de travailler, c'est toujours
positif les gens qui vous donnent envie de travailler ! il y a
les moins proches que j'ai aimé côtoyer : Andy Emler, Portal,
Solal... j'aime en apprendre sur la musique..."
En décembre 2009, François Raulin présente son
nouveau solo, "Ostinato"(voir plus bas).
Son inspiration, son travail, ses projets...
Il
est difficile pour François Raulin de définir ses compositions
mais il indique :"Il y en a de plusieurs sortes, je m'en fais
des images : Monk, berceuses, Boogies/ostinatos , genre kora africaine,
genre balafon, ciel nuageux, genre Boulez, résonances , pluies,
Satie, clusters...C'est un bestiaire !"
Nombreux sont ses musiciens de référence : "Rien
de bien original : Monk, Ellington, Parker, Bill Evans, Cecil Taylor,
Lennie Tristano, le Chick Corea de "Now he sings now he sobs",
Jarrett, Mingus, Miles Ran Blake, Georges Russell, Wayne Shorter (parce
qu'il est encore créatif aujourd'hui)... Pour leur singularité,
leur constance dans la créativité, leur sincérité,
leur énergie , leur vitalité, leur son, et l'esprit qui
reste encore intact dans les enregistrements, les vidéos et la
mémoire qu'ils nous laissent. Les grands artistes vous accompagnent
toute votre vie et vous parlent à l'oreille que vous ayez 20
ans ou 50 ans (après , je ne sais pas, mais j'ai mon idée...:)
J'ajouterai Henri Dutilleux, Stravinsky, Bartok, Boulez... ceux que
j'ai côtoyés ou que j'estime : F.Corneloup, B.Chevillon,
Sclavis, Solal, JJ Avenel, Andy Emler, Marc Ducret, François
Couturier."
Interrogé sur sa façon de travailler, François
Raulin confie : "Je travaille par projet, et par période.
Le piano le plus régulièrement possible avec une accélération
quand il y a de nouveaux programmes, des concerts importants. Malheureusement,
les responsabilités de leader de nombreux projets et orchestres
nécessitent beaucoup de réunions, de rencontres avec les
élus, d'écritures de textes etc...Qui, bien qu'intéressantes,
prennent sur notre temps de musicien. On doit endosser toutes les casquettes
! La composition par à-coups. Il me faut plusieurs jours pour
être dedans, mais une fois que j'y suis, je n'arrête pas
de noter des bouts de thèmes dans tous les coins. Certains aboutissent,
d'autres jamais, ou mettront plusieurs années à donner
quelque chose. Parfois, mais c'est le plus rare, j'écris en trois
minutes un morceau, et il n'y a rien à changer..."
Si François Raulin ne donne pas de cours :"pas le temps
, ça pompe trop d'énergie" il monte des projets
pédagogiques..."Comme on monte un orchestre. Je dirige
Micromegas (La forge) et l'ensemble jazz du CRR de Grenoble où
je choisis mes thèmes (Ellington, Mingus, Zappa, "l'héritage
ethnique", Bill frisell, Monk, Carla Bley....). L'été,
Je suis souvent au festival de Cluny - j'aime beaucoup ce festival-
où j'ai un atelier grand orchestre ("le monstre")...travail
sur les mêmes thèmes.
J'aime aussi faire des masters de rythme corporel et vocal (on invente
ou on adapte des polyrythmies à plusieurs parties, avec seulement
le corps comme instrument), c'est très apprécié
! J'ai une conférence sur le piano dans le jazz avec diffusion
de cd et jeux en direct (j'en ai fait une mouture écrite qui
est en ligne)"
Actuellement, François Raulin prépare deux créations,
l'une prévue pour 2010 avec Stephan Oliva , "Little Némo",
en quintet avec L.Dehors, C.Monniot et S.Boisseau . Une autre prévue
en 2011, une production "LA FORGE"sur le personnage d'Erik Satie, en
compagnie du comédien Gilles Arbona et de sept musiciens : P.Berne,
M.Mandel, M.Massot, C.Monniot, A.Spirli , D.Chevalier..." Avec
mon projet piano solo la création sur Little nemo me tient beaucoup
à coeur car c'est un challenge, et parce que j'aime beaucoup
notre Quintet. La création "la grande forge" tout neuf
aussi... Tous les concerts sont à prendre comme des moments privilégiés,
(encore plus dans le contexte actuel ). Nous avons de la chance de faire
ce métier à ces moments là. Enfin la reprise de
"la belle Nivernaise" sur le film de 1923 de Jean Epstein
à Sofia (Bulgarie) avec le grand choeur des voix Bulgares et
JJ Avenel et F Corneloup, me tient aussi à coeur parce que c'est
un des plus émouvants spectacles que j'ai pu faire. Ça
n'a été joué qu'une fois en Italie, je rêve
de le faire venir en France !"
Ces nombreux projets lui laissent cependant un peu de temps pour boire
le thé chinois qu'il aime particulièrement et se consacrer
à ses autres passions..."La lecture (en autodidacte
: récemment, Anna Karénine, l'Idiot, Don Quichotte, des
polards, des récits, des autobiographies, des romans, des revues
scientifiques, des revues d'informatiques-mac-), le ski, la natation,
les expos de peinture, le théâtre , beaucoup le cinéma
et le Tai Shi, qui aide à se concentrer, à ralentir le
mouvement, à maîtriser les énergies...Tout ça
n'est pas sans rapport avec la musique bien sûr."
Ecouter...
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François Raulin
Piano solo
Il a fallu nombreuses années, presque une vingtaine,
pour que le pianiste compositeur arrangeur François Raulin
réalise un deuxième disque piano solo... un nouvel
enregistrement qui lui tenait pourtant à coeur, parmi nombreux
autres cd produits dans cet intervalle, mais les circonstances
et ... le hasard ont fait qu'il ne le réalise que maintenant
ainsi l'explique-t-il dans l'entretien ci-dessous.
C'est une véritable parenthèse, pour lui tout seul,
dans son emploi du temps chargé par des projets collectifs,
pendant laquelle non seulement il a pu enfin se consacrer à
d'anciennes compositions mais aussi profiter de cette liberté
pour en créer de nouvelles "porté par l'ambiance
de la grande salle vide et faiblement éclairée".
Ce n'est cependant pas dans un univers sombre et vide, mais souvent
animé que François Raulin fait entrer l'auditeur,
dans ces moments de créativité intense où
la poésie d'un "Little Némo" côtoie
le suspense et l'humour d'un "Meccano de la générale",
impulsé par une polyrythmie extraordinaire à base
d'ostinato qui consiste à répéter... obstinément
une formule rythmique ou mélodique.
Oui peut-être aura-t-il fallu beaucoup d'années pour
que François Raulin sorte ce deuxième piano solo,
mais même si le hasard fait parfois bien les choses, sans
doute lui aura-t-il aussi fallu beaucoup d'obstination pour construire
et enrichir au fil des ans sa musique si personnelle et inventive.
Il est évident que celle-ci n'est, elle, pas le fruit du
hasard mais de sa connaissance du jazz et de la musique contemporaine
fortifiée durant tout ce temps. Et ce disque laisse maintenant
espérer très vite un troisième...aussi espérons,
en cette période de voeux, que le hasard fera encore mieux
les choses à l'avenir....cliquez
ici pour lire la suite et écouter des extraits
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En savoir plus
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ici
© pianobleu.com ---- contact : -
Agnès Jourdain
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