Bertrand Ravalard
Merci à Bertrand Ravalard d'avoir répondu aux questions
de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
Bertrand
Ravalard est né le 18 décembre 1974 en Vendée.
Il n'y avait aucun musicien professionnel dans sa famille , mais c'est
grâce à sa mère qu'il a découvert le piano
alors que nombreux instruments de musique l'attiraient et l'attirent
même toujours car en fait il s'intéresse de façon
générale à la musique : "Ma mère
m'a donné quelques cours de piano à mes débuts.
Je voulais faire du violon, mais nous avions un piano à la maison,
alors je me suis mis au piano. Je joue aussi un peu de guitare, et j'ai
pris des cours de chant classique pendant quatre ans. J'ai également
pour projet d'apprendre la batterie..."
Il a ensuite ensuite pris quelques cours avec des professeurs particuliers
puis intégré l'école de musique de sa ville..."Arrivé
à Paris, tout s'est arrêté jusqu'à ce que
je m'inscrive à la fac de musicologie Sorbonne Paris IV ".
Bertrand Ravalard s'est d'abord intéressé, et s'intéresse
toujours, à la musique classique : "Je n'ai écouté
que de la musique classique jusqu'à mon adolescence, et plus
particulièrement les compositeurs germaniques, de Bach à
Mahler (sans oublier Kurt Weill). J'ai eu la chance d'accompagner deux
opéras un peu rares, "Treemonisha" de Scott Joplin
et "Livietta e Traccolo" de Pergolèse. et j'accompagne
aussi mon amie, qui est chanteuse lyrique ! ". Et le jazz est
venu par hasard : " J'ai toujours détesté le jazz
jusqu'à ce que j'en fasse moi-même, un peu malgré
moi, pour accompagner deux copains du lycée. A la même
époque, j'ai découvert Thelonious Monk, qui reste pour
moi l'archétype du pianiste de
jazz. J'adore Monk, son univers est tellement cohérent, sans
compromis, fulgurant, sans chichi et pourtant tout à fait lyrique
et sentimental. J'aime beaucoup son côté "indéchiffrable",
sibyllin - c'est une qualité fondamentale pour un artiste !".
En fait lorsqu'il est arrivé à Paris, Bertrand Ravalard
n'avait pas du tout le projet de devenir musicien professionnel : "Je
suis venu à Paris pour apprendre le cinéma, ce que j'ai
fait. On s'inscrit parfois à la fac un peu par hasard et parce
qu'il faut bien faire quelque chose. A la Sorbonne j'ai été
forcé de compléter mon bagage théorique et pratique
de musicien (solfège, harmonie...) et je me suis mis au journalisme
jazz... "
Bertrand Ravalard a été élève de Benoit
Delbecq : "Benoit Delbecq ne m'a pas appris à jouer du
jazz, mais il m'a ouvert de nombreuses portes. Comme celle de Monk,
son oeuvre est totalement cohérente et révolutionnaire.
Personne ne joue comme lui - parce que c'est trop difficile ! J'aime
également beaucoup la sonorité très douce de son
piano, assez rare chez les pianistes de jazz. ". D'autres rencontres
avec des jazzmen lui ont permis également d'évoluer sur
le plan musical : "J'ai eu la chance de prendre un cours avec
Bojan Z, que j'admire. En deux heures, il a mis en lumière toutes
mes carences, et m'a donné du travail pour quelques années...J'ai
également rencontré le contrebassiste Barre Philips lors
d'un stage d'improvisation solo. Même si je ne pratique pas la
même musique que la sienne, ce "maître" m'a appris
une rigueur et une attention au son presque mystique. Barre Philips
est l'un de ces très grands musiciens que le large public ignore
complètement."
Interrogé sur ses musiciens jazz de référence Bertrand
Ravalard cite d'ailleurs : "Thelonious Monk, Abdullah Ibrahim
et Benoit Delbecq pour la concision de leur propos; Brad Mehldau pour
la précision rythmique de son phrasé; Erroll Garner pour
sa folie; Willie "the Lion" Smith pour sa fantaisie, son humour
et la poésie un peu naïve de son jeu et de ses compositions
, Bojan Z pour la puissance de son jeu."
En 1998 il réalise un premier CD, exclusivement constitué
de compositions originales : "C'est un Cd autoproduit , en trio,
avec un répertoire de compositions personnelles. J'ai ensuite
tourné quatre ans en trio, et avec beaucoup de plaisir ! Mon
plus grand désir est d'ailleurs de reformer un nouveau trio.
"
En 2001 , il fonde avec Julien Buclet et David Michriki le groupe Ingrid
et enregistre un disque de musique électronique : "Je
me suis mis à l'électro car je voulais travailler avec
un ami pianiste, Julien Buclet ! Nous n'avons trouvé que ce moyen,
après avoir tâté du quatre mains jazz et un concerto
de Chopin..., Ingrid, ce trio (car il ne faut pas oublier notre ingénieur
du son - mixeur - souffre-douleur, David Michriki), n'a existé
que le temps de réaliser un disque, Paradisiaque Aérogare
(2002), que j'aime beaucoup et dont on peut écouter de larges
extraits sur http://www.myspace.com/ingridpagenonofficielle. Nous cherchons
toujours un producteur ! A part ce disque, je n'éprouve pas d'intérêt
particulier pour la musique électro !"
Parallèlement Bertrand Ravalard met en pratique ses qualités
de journaliste de jazz dans le mensuel So What puis Jazzman : "Après
cinq ans de journalisme bénévole au mensuel (gratuit)
So What, que j'avais contribué à fonder, je me suis tout
naturellement retrouvé, et pour quatre ans à Jazzman (de
2001 à 2004). J'aimais beaucoup écrire sur le jazz mais
cette activité était peu compatible avec mon job de musicien...de
jazz. ".
Depuis
2004, Bertrand Ravalard dirige un quartet avec le saxophoniste Emile
Parisien dédié à deux grands compositeurs polonais
de jazz: "Ce quartet est le résultat d'une commande.
Mon ami Damien Bertrand, réalisateur du documentaire "Andrzej
Trzaskowski, le cerveau du jazz polonais" (2005), cherchait un
groupe pour reprendre les oeuvres de ce grand
compositeur et pianiste ainsi que celles de Krzysztof Komeda (connu
pour ses bandes originales de film pour Roman Polanski) lors d'un festival
à l'Archipel de Paris. Puis nous avons eu envie de continuer
l'aventure. Le quartet (Emile Parisien au sax soprano, Benoît
Raffin à la batterie et Jean-Claude Oleksiak à la contrebasse),
avec qui j'ai eu la chance de me produire en Pologne en juillet dernier,
m'enthousiasme par son énergie et sa liberté (même
si nous nous reprenons des thèmes et des arrangements qui ne
sont pas les nôtres ). Nous sommes également fiers de jouer
les oeuvres de ces compositeurs un peu
oubliés ! "
Tout en se consacrant à ses propres compositions Bertrand Ravalard
sévit régulièrement comme accompagnateur dans le
monde de la chanson : hommage à Claude Nougaro avec Agnès
villani ou à Edith Piaf avec Angy, le spectacle déjanté
d'Yvette Leglaire( au point virgule depuis presque trois ans) ou encore
un beau voyage dans le répertoire de Kurtt Weill et Bertold Brecht
avec Béatrice Demachy), et relève des paris ambitieux
tel " Treemonisha", l'Opéra maudit de Scott Joplin.
il écrit aussi des chansons pour Allan Vermeer et Marie Némo
: "Je suis une sorte de chanteur frustré ! J'aime beaucoup
accompagner les chanteurs, solo ou choristes, j'aime entendre les textes,
c'est pourquoi j'accompagne aussi des lectures dans le cadre de la revue
de littérature dont je fais partie, Borborygmes."
Le hasard fait également de Bertrand Ravalard un comédien
: "Souvent, quand vous accompagnez musicalement une pièce
de théâtre et que vous êtes sur scène, le
metteur en scène n'a qu'une seule envie, vous faire participer
au jeu ! J'ai donc eu la chance de faire mes débuts de comédien
en décembre 2006 dans une pièce de Labiche avec la compagnie
L'Oreille en verre pour laquelle je faisais des aller-retours entre
la scène et mon piano ! Puis j'ai récidivé en intégrant
pour une pièce co-écrite par Christophe Alévèque
(Un coeur pour Samira, 2008) la géniale troupe de commedia dell'arte
Comédiens et Compagnie. Nous jouons toujours cette pièce,
qui me demande énormément de travail, car j'y incarne
deux rôles, l'un étant masqué ! Je n'ai pas reçu
de formation de comédien mais j'ai eu la chance de travailler
avec ce maître de la commedia dell'arte qu'est Jean-Hervé
Appéré Pour "un coeur pour Samira" "
Ses compositions, improvisations, concerts....
Avec toutes ses différentes activités Bertrand Ravalard
donne au final plus de 120 par an et il confie que les derniers concerts
de son quartet, au festival de jazz de Cracovie ont été
un grand souvenir :" Nous étions totalement impliqués
dans la musique et l'audience était on ne peut plus chaleureuse
! Tous les endroits sont bons pour donner des concerts - encore y faut-il
un bon piano, qui donne de l'inspiration, et un public qui soit prêt
à recevoir la musique. "
Ecouter...
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Les larmes de Pythagore
Bertrand Ravalard
Pianiste, improvisateur, compositeur, et même occasionnellement
chanteur ainsi dans l'un des morceaux de ce disque, Bertrand Ravalard
s'il n'avait suivi cette voie de musicien aurait aimé travailler
pour le cinéma mais finalement écouter son disque
c'est aussi découvrir un film, avec un scénario
qu'il sait d'ailleurs fort bien exposer dans le court texte de
la pochette de son disque qui reprend nombreux titres de son CD
: " Neuf sages se tenaient autour du tombeau de Sydney
Bechet. Par des antithèses, des définitions, des
correspondances symétriques, ils célébraient
ce qu'il y a de plus pur dans le soleil et la mer. Au loin, à
contre-jour, un trombone de fantaisie chantait de plus calmes
chaconnes. C'était l'été et sur l'écume
une voile rouge combattait un grand vent. Le temps était
venu pour ceux qui rêvent avec des ailes parallèles
et se cognent contre les frontières : des linges bleu marine
flottaient sur les genoux mais déjà le soir arrivaient
avec ses peurs étranges et insondables. Neufs sages pensaient
alors au jugement qui se fait aux enfers et comment l'un d'eux
joua au derviche tourneur dans la tourmente des premiers inventeurs.
Et comment un autre entendit le pas du loup près des marécages.
Et comment un troisième échappant aux lois de l'attraction
des sphères , valsa si loin qu'il recueillit les larmes
de Pythagore"...
Mais ce pourrait être aussi une autre histoire, une histoire
épique ou une histoire en trompe-l'oeil ou plutôt
"trompe-l'oreille", une histoire aux multiples rebondissements,
frissonnements et tourbillons, que Bertrand Ravalard raconte avec
humour et clarté dans un jeu souvent détaché
mais pas toujours car ne vous y trompez pas ce pianiste qui se
juge aussi "une sorte de chanteur frustré"(cf
son interview sur sa biographie) ajoute une bonne dose de lyrisme
dans ces compositions et c'est ainsi une histoire dense qui débute
et finit par une splendide mélancolique valse...pour Ana,
qu'il serait trop facile de dire qu'elle est belle à pleurer
mais en tout cas qu'une certaine Amélie d'un autre célèbre
film n'aurait pas tort de lui envier, il ne reste plus qu'à
réaliser un nouveau film... dans votre tête mais
pour cela vous n'aurez aucune difficulté. Bertrand Ravalard
a bien voulu répondre à quelques questions autour
de son disque et son travail de compositeur en complément
de celles sur sa biographie...cliquez
ici pour lire la suite
|
Bientôt en concert :
BERTRAND RAVALARD QUARTET "Polish Jazz !"
En concert à l'Entrepôt le 15 mars 2012 - 21h30
Emile Parisien, sax soprano
Antoine Paganotti, batterie
Jean-Claude Oleksiak, contrebasse
Bertrand Ravalard, piano
Polish jazz ! Emile Parisien (sax soprano), Antoine Paganotti (batterie),
Jean-Claude Oleksiak (contrebasse) et Bertrand Ravalard (piano) revisitent
le répertoire de deux grands jazzmen polonais des années
60 : Krzysztof Komeda (auteur des B.O. des films "Le Bal des Vampires"
et "Rosemary's baby") et Andrzej Trzaskowski. Cela donne une
musique puissamment lyrique, joyeusement libre et qui ne dédaigne
ni le groove ni le swing.
Entrée 10€
Pas de réservation possible !
Restauration sur place
L'entrepôt
7/9, rue Francis de Pressensé - 75014 Paris
Métro Pernety
Tel. direct : 01 45 40 64 74
www.l'entrepôt.fr
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Agnès Jourdain
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