Alexandre Kantorow
Merci à Alexandre Kantorow d'avoir
répondu aux questions de pianobleu.com pour la réalisation
de cette page.
Biographie commentée
Alexandre Kantorow est né à Clermont-Ferrand en 1997 dans une famille de musiciens mais pratiquant un autre instrument que le piano..."Mes deux parents étant violonistes, j'ai grandi dans un milieu où la musique était très présente, je n'ai pour autant jamais eu envie de faire du violon comme eux. Je n'ai pas de souvenirs de ma ville natale car j'ai vécu à partir de l'âge de 2 ans en banlieue parisienne. Nous avions un piano à la maison et très tôt (environ 3-4 ans) je commençais à m'amuser avec, j'aimais beaucoup arriver à produire des sons agréables immédiatement. Je me souviens après avoir vu l'épisode de Tom and Jerry, où Tom joue la seconde Rhapsodie de Liszt, et avoir demandé à Papa de me faire une réduction
de la première page pour mes petites mains. Je ne peux pas dire que durant mon enfance j'étais passionné par la musique, il s'agissait d'une activité pour laquelle j'étais doué et qui me plaisait, et mes parents n'ont jamais cherché à me pousser plus loin. Ce n'est vraiment qu'à partir du lycée après mes premières expériences musicales importantes que je me suis rendu compte à quel point j'aimais me produire en public et c'est là que j'ai commencé à songer à en faire mon métier. "
Dès l'âge de cinq ans, il prend son premier cours de piano :"Mon premier cours de piano s'est passé au CRR de Pontoise avec Dominique Kim (je suis resté dans sa classe de 5 à 8 ans). Je me souviens ne pas arriver au début à atteindre les pédales, et j'étais aussi très fier d'être mesuré régulièrement contre le mur à côté du piano et de voir les traits de plus en plus haut ! Et je lui suis toujours reconnaissant de sa générosité et de ne jamais m'avoir fait vivre le piano comme une contrainte."
Alexandre Kantorow entre ensuite au conservatoire du 10ème arrondissement de Paris, où il reste deux ans, de ses neuf à onze ans, avant de suivre des cours particuliers auprès de Pierre-Alain Volondat , pianiste et compositeur , lauréat du concours Reine Elisabeth de Belgique ..."
Pierre-Alain Volondat est un des plus grands génie du piano d'aujourd'hui qui a une vision très personnelle et originale de l'interprétation et j'ai gardé en mémoire ses conseils mémorables."
Puis Alexandre Kantorow est rentré à la Schola Cantorum, à Paris, dans la classe d'Igor Laszko..." J'ai pu me produire pour la première fois en concert et j'ai passé quelques concours. A ce moment là j'étais au collège et je finissais de plus en plus tard et j'avais de moins en moins de temps pour travailler mon piano ; cela se
limitait généralement à une demi-heure après les devoirs. C'est pour cela que je suis allé au lycée Racine à Paris en horaires aménagées (cours seulement le matin) et là j'ai commencé à prendre le piano plus au sérieux ; dans ce lycée nous étions tous musiciens ou danseurs donc ce milieu me motivait bien plus ; et de plus j'ai eu mes premiers concerts avec l'orchestre du lycée. Maintenant que j'avais plus de temps pour moi Monsieur Laszko m'imposait un rythme beaucoup plus soutenu et m'a aidé à apprendre à travailler mon piano efficacement et donc au stade de ma 1ere (14 ans) le piano s'est imposé de plus en plus comme une évidence pour moi ."
Le jeune pianiste , poursuit désormais ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de Franck Braley et Haruko Ueda, et où il peut bénéficier aussi de conseils d'autres pianistes... "Je trouve
leur enseignement très complémentaire. Franck Braley pense plus comme un chef d'orchestre qu'un pianiste ; peu importe la difficulté pianistique il faut toujours se dire : " et si c'était un orchestre qui jouait ma partie, cette dernière serait jouée par plusieurs instruments qui auraient chacun leur phrasé particulier
donc il faut que je trouve cette indépendance et ne pas tomber dans la facilité pianistique" et on peut passer beaucoup de temps sur un petit passage pour obtenir
cette superposition de voix indépendantes. Et Haruko Ueda apporte plus une vision d'ensemble et me permet de garder une fluidité et un recul sur l'oeuvre que je joue.
J'ai pu à côté avoir quelques cours avec des pianistes comme Jacques Rouvier, Jean-Phillipe Collard, Georges PLudermacher, Théodore Parashivesco, Christian Ivaldi...
Bien sûr mon père les connaissait bien et donc la rencontre a pu facilement se faire, et chacun m'a apporté des conseils précieux qui m'ont marqué et ont pu m'ouvrir sur bien des aspects du piano. "
Il n' a , pour le moment, pas eu l'occasion de se présenter à des concours de haut niveau mais envisage de le faire même si carrière a démarré très rapidement, puisqu'il n'a aujourdhui que 18 ans et sort déjà son second disque : "Mes premiers prix internationaux étaient des concours que j'ai passé à 13-14 ans donc assez mineurs. Je ne pense pas qu'ils m'aient aidé pour ma carrière (cette aide vient beaucoup plus des concerts et des rencontres ) mais ils étaient une grande source de motivation à l'époque. Je pense dans quelques années néanmoins me présenter à un ou deux grand concours (Tchaïkowsky,Reine-Elizabeth...) "
Il est vrai qu'Alexandre Kantorow a déjà eu l'occasion de donner nombreux concerts : Dès l'âge de ̀ 16 ans, il a ̀ été invité à se produire avec le Sinfonia Varsovia aux Folles Journées de Nantes et de Varsovie dans les variations sur un thème de Paganini de Rachmaninoff, et conséquemment Boris Berezovsky l’a invité pour deux récitals dans son festival de piano de Beauvais. Il a également joué avec plusieurs orchestres dont l’Orchestre de Liège, celui de Picardie, l’Orchestre de chambre de Bordeaux, l’Orchestre National des Pays de la Loire, l’Orchestre de Kaunas en Lituanie dans des répertoires de Franck, Rachmaninoff, Liszt et Saint-Saëns. Il a participé aussi à la saison inaugurale de la nouvelle Philharmonie de Paris en jouant la Fantaisie pour piano, chœur et orchestre de Beethoven
Bien sûr , avoir un père violoniste et chef d'orchestre lui a donné l'opportunité de jouer des concerts avec des orchestres, mais il mène aussi une carrière indépendante de lui, : "J'ai souvent joué en concert avec mon père c'est lui qui m'a trouvé mes premiers concerts. Aujourd'hui j'ai de plus en plus d'engagements de mon côté mais c'est toujours avec un grand plaisir que nous collaborons toujours à divers projets. Un de mes meilleurs concerts avec lui était il y a 3 ans au festival de la Vèzere ,
nous avions fait un récital, et c'est le seul concert piano violon que nous ayons fait et c'était aussi le concert le plus long que j'ai fait (1heure et demie de programme), c'était un moment génial de complicité! Et un des meilleurs souvenirs sans lui était à la philarmonie de Paris où je jouais Fantaisie Chorale de
Beethoven ; jouer sur un instrument aussi génial dans une salle des plus impressionnante dans une oeuvre aussi épique était fantastique !"
Alexandre Kantorow partage aussi le plaisir de la musique de chambre avec nombreux autres musiciens : "J'adore m'ouvrir à plein de formations différentes et rencontrer pleins de musiciens talentueux. A fréquenter d'autres instrumentistes on en apprend beaucoup sur notre propre instrument et la manière dont les sons se mélangent et se projettent. Il s'agit
d'un travail très précis et souvent on a peu le temps pour travailler ensemble avant la prestation donc c'est souvent un challenge très motivant. Un bon souvenir récent est un récital avec David Petrlik au violon à Sisteron où on avait que deux jours de travail commun avant de devoir jouer mais il y a une telle adrénaline et concentration dans ces cas là que le résultat est très bon voir peut être meilleur qu'après beaucoup de travail !"
Mais n'allez pas croire que le jeune pianiste en oublie pour autant toutes les autres sources de distraction : " J'ai beaucoup de centres d'interêts , le tennis, la natation, le cinéma, la lecture, le poker et la manipulation de cartes, j'écoute également beaucoup de jazz et de rock .
Je ne me rends pas compte à quel point ils influencent ma manière d'aborder la musique mais je suis certain qu'ils apportent quelque chose et que s'il n'y avait que le piano dans mon vie et bien elle serait bien triste."
Enfin sans doute pas si triste que cela puisque, interrogé sur son répertoire de prédilection, Alexandre Kantorow confie : "J'aime beaucoup avoir un répertoire varié et j'aime tout style de musique mais néanmoins Brahms reste mon compositeur préféré. Il y a à la fois une telle maîtrise de la composition, une rigueur et par dessus ce cadre très établi un lyrisme et un sentiment de liberté immense. En plus je ne connais pas de pièce de lui que je n'aime pas. Pour moi toute son oeuvre est une réussite et un bonheur à interpréter. Récemment , j'ai eu un projet assez différent avec Gerschwin, "Rhapsody In Blue"
dans sa version originale avec jazz band ainsi que le concerto de Varsovie d'Addinsell , qui est la musique du film "Dangerous Moonlight" qui traite de la résistance
polonaise face au nazis, avec l'orchestre à vents de Lens. Nous avons donné deux fois ce programme dans leur ville puis au festival Pianofolies du Touquet et je me suis énormément amusé dans ces deux concerts."
A savoir : Depuis la réalisation de cet entretien et celui sur son disque paru en 2015, paragraphe ci-après, Alexandre Kantorow a remporté le premier prix du très renommé Concours Tchaïkovski 2019 à Moscou ... voilà qui confirme, à ceux pour qui éventuellement besoin était, le grand talent de ce pianiste !
Ecouter...
La sélection de piano bleu :
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LISZT PIANO CONCERTOS MALÉDICTION
Alexandre Kantorow, piano
Tapiola Sinfonietta
Jean-Jacques Kantorow, Direction
LISZT, Franz (1811–86)
Concerto pour piano N° 1 en mi bémol
Concerto pour piano et cordes en mi mineur ‘Malédiction’
Concerto pour piano N° 2 en la majeur
Ce disque est le second enregistré par le pianiste Alexandre Kantorow,à seulement... dix-sept ans ! Alors qu'à cet âge peu de pianistes ont déjà eu la chance de jouer avec un orchestre, on se doute qu'avoir un père chef d'orchestre (et violoniste) a du lui ouvrir bien des portes mais encore faut-il avoir un talent à la hauteur, et cet enregistrement nous permet de découvrir un musicien dont on ne soupçonnerait pas l'âge, ce soutien familial s'avère assurément efficace en ce qui le concerne. Si, plus particulièrement pour ce disque, comme l'indique Alexandre Kantorow dans un entretien à lire ci-dessous, leur collaboration n'a en fait eu lieu qu'au terme d'un travail isolé sur les oeuvres, et qu'il est arrivé que chacun défende parfois des points de vue contraire avant de trouver un accord commun, le pianiste montre déjà une maturité et personnalité affirmée .
L'originalité de ce disque réside aussi de la présence le l'oeuvre "Malédiction", dont le titre posthume donné au concerto pour piano et cordes, que Liszt débuta à l'âge de 23 ans, et révisa sept années plus tard, provient de l'une des évocations qu'il écrivit dans le manuscrit dans le premier thème....cliquez ici pour lire la suite, écouter un extrait et voir une vidéo |
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