Nicolas Horvath
Merci à Nicolas Horvath d'avoir répondu aux questions
de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
Nicolas
Horvath est né en août 1977 à Monaco ..."J'ai
eu la chance de voir le jour dans une région magnifique avec
un temps ensoleillé. Brassage des cultures, hongrois du coté
de mon père et italien par ma mère. Français née
à Monaco, je me sens profondément attaché à
ce pays qui m'a tant donné et tant aidé. "
Sur sa découverte du piano il confie : "Enfant, j'aimais
le son de l'orgue, sa puissance et sa majesté. Maman espérait
m'entendre jouer du saxophone. Pour moi c'était le piano ou l'orgue,
rien d'autre !"
Il prend ses premiers cours de piano dans sa ville natale :"J'y
ai ainsi fait mes premières armes avec George Alexandrovitch
et Bernard Zoccola. J'en garde un souvenir merveilleux. Bon il est vrai
que pendant mes premières années mes professeurs se tiraient
les cheveux, mais j'avais toujours d'excellentes notes sans travailler,
je me mettais au piano uniquement pour les concours de fin d'année"
Rapidement Nicolas Horvath passe dans un cycle supérieur ..."Suite
à ses excellents résultats, j'intégrais le cycle
prestigieux des " classes musicales " (horaires aménagés).
Mes professeurs ont toujours été très attentionnés
et se sont vraiment donné beaucoup de mal. Ils m'ont donné
le goût de la musique."
A l'âge de 14 ans, Nicolas Horvath fait une rencontre qui dit-il,
bouleversa sa vie, expliquant : "Lors du concours de fin d'année
Lawrence Foster était présent dans la salle. A la fin,
il me félicita et m'obtint pour 3 ans une bourse pour aller
au Festival d'Aspen. J'ai travaillé avec Gabriel Chodos, participé
à de nombreux concerts, rencontré énormément
de musiciens. Pour la première fois je travaillais très
sérieusement. A mon retour, c'était sûr, je voulais
être pianiste. "
Il s'en est suivi de beaux concerts à Monaco, ainsi son premier
concert avec l'orchestre de Monaco dans le concerto de Scriabine..."J'ai
pu rencontrer Jean-Yves Thibaudet lors de sa tournée avec le
New World Orchestra ( il m'avait présenté à Michael
Tilson Thomas en lui disant que j'avais joué pour lui la meilleure
version qu'il ait pu entendre de l'étude Op8 n°12 de Scriabine)."
Nicolas Horvath travaille ensuite avec Gérard Frémy
qui le sensibilise aux musiques de notre temps..."J'ai rencontré
Gérard Frémy lors du stage d'été des Arcs.
Pendant presque 2 ans, je montais toutes les 3 semaines à Paris,
et avait de longs cours chez lui. A ce moment là je commençais
à ouvrir mes oreilles. Les cours était géniaux,
nous parlions d'enregistrements, d'Art, de techniques pianistiques,
de ses maîtres Yves Nat et Heinrich Neuhaus . Il me parlait de
Bartok, Schonberg, Cage... Lors d'un cours, je lui parlais d'une chose
que j'avais entendu à France Musique, de ... . l'électroacoustique.
Je ne comprenais pas l'intérêt de ces sons... Sa réaction
a été immédiate : " Mais voyons Nicolas, c'est
la musique du futur, la musique de Spoutnik, des stations spatiales...
". J'ai raté mon entrée au CNSMDP au deuxième
tour. Frémy qui avait eu d'excellents échos voulait me
faire rentrer à Lyon, mais ... j'aimais trop Paris. Je suis
donc rentré à l'Ecole Normale. "
Nicolas Horvath confie que cette "très belle école"
n'était cependant pas ce qu'il attendait : " Avec le
recul, je pense qu'à ce moment là je n'avais pas le profil.
L'École préparait au concours internationaux, et au lieu
de me conformer aux attentes et de m'adapter, chaque année je
préparais un répertoire en dehors des cannons de l'École.
On me demandait une étude, j'arrivais avec " Comme le vent
" d'Alkan, une sonate : " Vent Nocturne " de Medtner,
une pièce romantique : l'Hexameron de Liszt, un prélude
et fugue : du Bach/Godowski...
Mes meilleurs souvenirs sont les cours de Pédagogie de Thérèse
Diette. Une pratique qui me passionnait, depuis Aspen je collectionnais
les livres sur la technique pianistique. J'ai eu l'honneur de l'assister
lors d'un stage et j'ai pu donner quelques cours.
Maintenant les choses changent, de plus en plus de concerts sont organisés
pour les élèves, une belle place est faite pour la musique
de notre temps.
Je me suis aussi inscrit en Harmonie chez Stéphane Delplace au
Conservatoire du 17ème, et en contrepoint de la Renaissance (Olivier
Trachier) et cycle supérieur d'Histoire de la Musique (Cornine
Schneider) au CNR de Paris. Corine Schneider était tout simplement
formidable, passionnée jusqu'au bout des doigts et savait nous
la transmettre. Nous avions eu un trimestre sur la musique Post-1950
avec " introduction à l électroacoustique "
et ... depuis je n'ai pas décroché !"
Suite
aux cours avec Corine Schneider, Nicolas Horvath a commencé à
réaliser en amateur, des compositions électroacoustiques
puis suit des cours au CRD de Pantin en compositions électroacoustiques
: " Simple amateur, je faisais des " paysages sonores "
assez naïfs et sans aucune technique. Lors d'un concert à
Monaco, Olivier Innoncenti avait présenté une de ses oeuvres
pour bande et accordéon de concert. Sa bande ressemblait un petit
peu à ce que je faisais. Je lui en ai parlé, et c'est
ce dernier qui m'a conseillé de m'inscrire. Discussion très
intéressante, car juste avant, Olivier et Shani parlaient d'un
concert qui avait eu lieu à Paris, les Vexations de Satie. Dix
ans plus tard, et après une tournée avec cette pièce,
en collaboration avec le vidéo-artiste Laurent Fiévet
j'ai crée au Palais de Tokyo, ma première oeuvre multimédia
: " [Vexations]2.0 ". J'ai travaillé deux années
avec Gino Favotti au Conservatoire du 20ème et 2 ans avec Christine
Groult au Conservatoire de Pantin. Du travail avec Favotti je retiens
surtout le travail sur le son , et Groult la forme."
Nicolas Horvath travaille ensuite pendant 3 ans avec Bruno-Léonardo
Gelber qui lui conseille de ne participer à aucun concours ni
concert..."Gelber a toujours été un pianiste que
j'admirais. Enfant, je l'avais de nombreuses fois entendu en concert.
J'ai un souvenir ému de ma première rencontre avec le
Maitre. Il était 21 heure et j'avais rendez-vous au centre Yamaha
(à ce moment là dans le 16ème). Quelques minutes
de retard, et je commence à m'inquiéter. Au bout de dix
minutes, je peux le voir arriver de loin. Nous nous installons et je
lui joue quelques pièces : la Rapsodie Espagnole, la Toccata
de Schumann et l'Appassionata.
A la fin de l'audition, le maitre me demande ce que je voulais exactement.
Naïvement, et désarçonné par cette question
inattendue, je lui demande ce qu'il pensait de mon pianisme et si je
pouvais imaginer faire une carrière. La réponse ne s'est
pas faite attendre : j'avais beaucoup de talents mais aussi beaucoup
de retard techniquement. Je pourrais faire carrière mais à
la condition de retravailler en profondeur les bases, je ne maitrisais
pas encore mon son. Étant tout le temps en tournée, il
me recommanda auprès d'une pédagogue formidable : Germaine
Devèze, et tous les 6 mois j'allais le voir à Monaco pour
lui montrer mes progrès.
Cela avait un prix : pour tout recommencer, sur des bases solides, et
ne pas être tenté de jouer des pièces du répertoires,
je ne devais donner aucun concert ni passer de concours pendant 3 ans.
Du coup pour pouvoir continuer à m'exprimer j'ai commencé
à composer.
Germaine Devèze était fantastique. Franche, dur mais juste,
elle m'a appris à sculpter le son, les horribles études
de Czerny devenaient de charmantes pièces brillantes. Les longues
leçons avec Gelber étaient fantastiques, en sortant de
chez lui j'avais l'impression d'atteindre le sublime... "
Pourtant Nicolas Horvat a remporté entre ses 30 à 32
ans pas moins de 11 concours internationaux (dont 7 grands prix) tels
que : Fukuoka, New York, Yokohama, Lyon, Luigi Nono, Alexandre Scriabine..
ce dont il s'explique : "Le programme de Gelber, avait un talon
d'Achille : si vous ne jouez plus pendant si longtemps, vous perdez
confiance ! Je m'étais réinscrit à l'Ecole Normale
avec un assistant de Germaine Devèze pour compenser cela, malgré
son travail, je n'arrivais toujours pas à briser la coquille.
En contrepartie l'électroacoustique marchait bien, mes élèves
réussissaient très brillamment des concours nationaux.
Un événement tragique survint lors de mes 30 ans : le
décès de ma grand-mère. Pour surmonter cette épreuve,
je m'inscris au Concours International Scriabine de Paris, dix jours
avant ce même concours ! A ma très grande surprise, je
reçus le premier prix avec une mention particulière pour
mon Scriabine.
Suite à ce résultat, on m'invita à d'autre. Ainsi
pendant deux années je passais un grand nombre de concours. Ce
qui m'a permis d'avoir un premier objectif. "
En 2010 Il se perfectionne auprès d'Oxana Yablonskaya dans
l'institut qui porte son nom : "Travailler avec elle est intense,
ses attentes sont très grandes. Nous nous entendons bien, et
parlons longuement d'Art, de musique, de philosophie, religion... Pianistiquement,
le point le plus marquant étant l'équilibre de mes doigts
lors de passages tels que les octaves, pour leur donner plus de densité
sans être pour autant agressif, aussi une très grande attention
à la polyphonie de la main gauche."
Boursier
de la Lazar Berman Foundation, Nicolas Horvath intègre l'International
Certificate of Piano Artists..."Dans un premier temps je m'étais
inscrit pour bénéficier des conseils de deux grands maîtres
: Nelson Delle Vigne - Fabbri et Philippe Entremont. Mais je leur dois
bien plus que les nombreuses masterclasses : de nombreux conseils sur
le développement de ma carrière, et deux points extrêmement
important, ils m'ont redonné confiance et ont complètement
libéré mon son de toute son agressivité et raideur.
Impossible de surprendre Nelson, le Christus ? Il connaissait, les Grandes
Etudes de Liszt ? Pas de problème... son enseignement allait
droit à l'essentiel. Pas de grands mouvements, mais pouvais résoudre
tout vos problèmes avec quelques mots.
Philippe Entremont était tout son opposé. Il fait parti
des idoles de ma jeunesse, et pouvoir l'approcher était un honneur.
L'instrument n'a, pour lui, aucun secret. Il fait parti des personnes
qui ont totalement révolutionné mon pianisme. J'ai eu
l'honneur de travailler de nombreuses pièces avec le maître,
et j'ai un souvenir très ému d'une masterclasse sur la
Fantaisie KV475 où chaque note était d'une beauté..."
Dès la phase de pré-sélection du Concours International
Gina Bachauer à Londres, Leslie Howard le remarque et l'invite
à se produire dans le cadre de la Liszt Society...Comme vous
le constaterez , Nicolas Horvath est aussi intarissable au sujet de
ce professeur : "Leslie Howard fait parti de ces pianistes dont
les cds passent en boucle depuis mon adolescence. Il m'avait donc invité
chez lui et m'a demandé de lui jouer quelque chose. Je jouais
"Après une lecture de Dante ". A la fin de mon exécution,
je voyais Leslie immobile, les yeux fermés. Tout de suite je
me suis dit que mon interprétation était tellement ennuyante
que j'avais fini par l'endormir ! Au bout d'un beau silence qui me semblait
durer une éternité, il ouvrit les yeux et, extrêmement
enthousiaste me dit que c'était un des plus beau Dante qu'il
avait pu entendre ! Il commença à sortir des copies de
manuscrits, à me montrer l'évolution de la pièce,
des cadences additionnelles... un autre rêve devenait réalité.
Au début je lui demandais des conseils pianistiques sur les oeuvres
que je travaillais, les concours que je préparais. Rapidement
j'ai compris que " donner des cours " n'était pas vraiment
sa passion. J'avais de magnifiques cours de Musique mais non pianistique.
Pour donner un exemple : une fois je lui joue Mazeppa. Leslie s'installe
à son clavier. Il commence à me jouer toutes les versions
de Mazeppa pour me montrer l'évolution du langage Lisztien (4
avec le Poème Symphonique), après un bout d'une symphonie
de Rubinstein qui s'inspirerait de Mazeppa, un quatuor de Haydn jusqu'au
Requiem de Mozart. Bien entendu, tout par coeur et transcrit au
piano. Très impressionnant. Avec le recul, je pense que l'idée
de faire des intégrales en concert (Satie en 2011, et Glass en
2012) est née d'un de ses conseils. En effet il insistait pour
que je joue le maximum d'oeuvres pour avoir une connaissance globale
de la musique et me faire une idée digitale (et mentale bien
entendu) de l'évolution du langage, de la technique, de ses tenants
et aboutissants.
Nous avons aussi de passionnantes discussions. En premier sur Liszt,
il fait parti de mes compositeurs de prédilection, et Leslie
avec ses amis connaissent chaque détails de la vie de l'Abbé.
Mais aussi sur la musique, le piano, l'Art, les films, la gastronomie...
Vous trouverez toujours présent chez Leslie, au moins un ami
; et de temps en temps il nous fait le plaisir de nous jouer quelques
petites choses, j'ai pu ainsi l'entendre dans du Percy Grainger, la
magnifique 3ème sonate de Rubinstein, la première version
de la Rapsodie Espagnole, toutes les mazurka de Chopin la Symphonie
pour piano solo d'Alkan mais aussi des improvisations sur les mélodies
du film " le Magicien d'Oz "... Leslie compose beaucoup, mais
malheureusement il ne veut jamais jouer ses oeuvres... "
Sa
soif d'apprendre des grands maîtres mène Nicolas Horvath
à rencontrer Eric Heidsieck, Huseyin Sermet, Jean-Bernard Pommier,
Sumiko Mikimoto, Gabriel Tacchino, Sergio Perticaroli, Jean-Michel Damase,
François René Duchable, Gabriel Chodos, Philippe Entremont,
Joaquin Soriano, Jean- Philippe Collard, Michel Béroff, Jerome
Lowenthal, Nelson Delle-Vigne, Robert Roux..." En effet j'ai
eu la chance de bénéficier des conseils de pianistes que
j'admire. Chacun possède une autre façon de jouer et d'approcher
le clavier. Je ne peux pas mettre les noms de tous les maîtres,
mais ils ont tous joué un rôle important dans mon évolution.
Que ce soit lors de nombreuses leçons, des masterclasses.
Gabriel Tacchino avec son soucis du détail et des couleurs orchestrales
; Eric Heidsieck, le poids des notes, l'intensité des rythmes
et les drames psychologiques ; Hüseyin Sermet, l'art de la pédale
; Jerome Lowenthal, comment interpréter Glass ; Robert Roux,
la polyphonies et les couleurs dans un accord et n'oublions pas Sumiko
Mikimoto avec sa méthode grâce à laquelle ma technique
pianistique à fait des bonds de géant et qui m'a permis
de comprendre tous les détails musculaires entre aperçus
dans les livres de H.Neuhaus, O.Ortmann, M.Jaell, P.Roes et T.Matthay"
Sa carrière internationale le mène dans les salles de
concert prestigieuses (Carnegie Hall, Minato Mirai, Bösendorfer-Saal,
Salle Cortot de Paris, Palais des Congrès de Perpignan, London
Steinway Hall, l'Opéra Garnier de Monte-Carlo... ) et dans de
nombreux festivals (Palm Beach Atlantic Piano Festival, Festival des
Arcs, Aspen Music Festival, Gabala Piano Festival, BSI Monte-Carlo Music
Master,Nishin-Nihon Debut Recital Series...).... "Les lieux
qui peuvent me tenir à coeur ont une histoire. En janvier
dernier j'ai joué à Budapest, invité par le Liszt
Mémoral Museum. J'ai pu revoir toute ma famille qui était
présente au concert. Ce fut un moment magnifique. Mais au delà
de ça, j'aime vraiment tous les lieux dans lesquelles j'ai eu
la chance de jouer. "
Interrogé sur son meilleur, et éventuel pire, souvenir
de concert, Nicolas Horvarth répond : " Le meilleur ?
Difficile. Comme tout le monde, les premières fois... Premier
concert avec orchestre. Le premier concours international gagné.
Carnegie Hall devant un public vraiment enthousiaste. Ma première
exécution des Vexations aux Centre des Congrès de Perpignan,
l'intégrale Glass à Paris devant presque 2000 personnes...
Le pire ? La Fantasia Quasi Sonata de Beethoven lors des funérailles
de ma grand-mère, son morceau favori. Depuis je n'ai jamais pu
redonner cette pièce en concert. "
Son répertoire, son interprétation... ses compositions...
Nicolas
Horvath est dédicataire de nombreuses oeuvres des compositeurs
contemporains..."Certains compositeurs pour me remercier de
jouer leurs oeuvres en concert m'ont honoré en me dédiant
certaines de leurs pièces telles que le concerto 'Final Rapsody'
et la Sonate n°6 de Frederick Martin, la Sonate de Paul Wehage,
beaucoup de pièces et la 1er Sonate de Carlos Peron Cano, l'étude
" Languid Tune-Hunting " op47 n°23 de Leslie Howard, l'Image-Etude
n°14 " Transe " de Denis Levaillant, " A Smiley for
Mr Glass " de Regis Campo, " Haut-bas fragile " d'Arnaud
Desvignes, la 7ème Toccata de Fulvio Caldini, " Ebony Jewelwing
" d'Osamu Kawakami, deux longs " minimal prélude "
de Jeroen Van Veen ainsi que de nombreuses autres courtes pièces.
J'essaye toujours d'intégrer une ou plusieurs courtes compositions
actuelle lors de mes concerts. Ces compositeurs ont tous une esthétique
personnelle, ils m'apprennent beaucoup sur la musique et son évolution.
"
Néanmoins Nicolas Horvath est aussi ouvert à la musique
d'autres époques : "Je joue des pièces qui faisaient
parties de mes programmes de concours lors de mes études, de
concours internationaux. Je garde toujours en tête un conseil
de maître Delle-Vigne : ne pas rester enfermé dans un genre
ou un compositeur. Je garde une oreille attentive à toutes les
beautés que la musique peut nous offrir, et certains compositeurs
éloignés de mes jeunes années s'imposent d'eux
même dans mes nouveaux programmes. Actuellement je réintègre
mon programme Chopin, ainsi que du Debussy, Bach et bientôt Brahms."
Nicolas Horvath collabore pour des expositions ou des happenings avec
les peintres Benjamin Spark, Marc Dahan, Andréa Clanetti Santarossa...
les artistes vidéo Laurent Fiévet, Shantidas Riedacker,
Olivier Forest... "L'association avec des artistes permet de
développer de nouvelles idées, de nouvelles approches
pour le public. Il est intéressant de pouvoir découvrir
leurs visions et leurs réactions à la musique. Je n'aime
pas trop le mot happening, j'y préfèrerais le mot d'installation
multimédia éphémère."
Très actif en électroacoustique, de nombreux labels
tels que Snowy Tension Pole, Rage in Eden , Sabbathid, Rigorism sortirons
des albums. Ses oeuvres ont été jouées lors
de concerts à Prague, Speyer, Poitiers, Turin, Paris, Lille et
Marseille...."Difficile de pouvoir exactement définir
mes créations électroacoustiques. Je dirais que ce sont
des paysages sonores influencés des couleurs de François
Bayle. Ce dernier lorsqu'il entendit une de mes pièces lors d'une
masterclasse me dit que mon son lui faisait penser à Xenakis
(avis partagé par Christine Groult).
Ces dernières, m'ont beaucoup apporté. Je compris le sens
de la forme, mais aussi le développement et l'évolution
du son dans l'espace.Généralement j'utilise des sons enregistrés,
de synthèses et modifiés.
J'ai aussi composé des oeuvres mixtes que je présente
de temps à autre lors de certains concerts, aussi des 'ré-interprétation'
avec des sonorités plus métalliques d'oeuvres graphiques
ou conceptuelles tels que 'les vaches de Narayana' de Tom Johnson ou
'Treatise' de Cornelius Cardew."
Sensible
aux causes humanitaires, il est heureux de jouer pour de nombreux concerts
caritatifs (Téléthon, la Recherche contre le cancer, le
Secours Catholique, les Orphelins russes, l'aide pour la reconstruction
du Japon-Croix Rouge Japonaise..Interrogé sur son éventuel
rénumération pour ces concerts, ce qui est parfois le
cas de pianistes, seuls les bénéfices étant alors
versés aux organisations, Nicolas Horvath répond ."Je
ne suis absolument pas rémunéré pour les concerts
de bienfaisance, et même, pour organiser la tournée Vexations4Japan
je me payais mes déplacements. Pour me rendre utile à
la communauté, chaque année j'offre mon talent à
des causes qui me touchent"
Nicolas Horvath a peu eu l'occasion de jouer avec orchestre et rejoue
de la musique de chambre depuis seulement quelque temps .."Avec
l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo (concerto de Scriabine, double
concerto de Bach en sol majeur), l'orchestre symphonique de Palm-Beach
(double concerto de Bach en do mineur), l'orchestre de chambre de Nice
(concertos 'Tirol', 'After Lewis and Clark' et 'Dracula Suite' de Glass).
En février 2012 l'orchestre de Kiev m'a invité à
jouer les concertos 'Tirol' et 'Lewis and clark'. Au début de
mes études, je faisais à l'École Normale beaucoup
de musique de chambre en formation duo piano-violon. Récemment
j'ai repris enfin des activités de chambriste avec mes amis les
ParisVirtuosi, Paul Wehage et Michel Godard pour un album des oeuvres
de musique de chambre de la compositrice française Thérèse
Brenet (première mondiale édition " La Fabrique à
Musique " distribué par Naxos).
Actuellement je monte un quatuor pour aborder quelques oeuvres du
XXème siècle, et au mois de mai je vais jouer en deux
piano le Canto Ostinato de Simeon ten Holt avec Jeroen Van Veen lors
d'un festival aux Pays-Bas. "
Parallèment à son activité de concertiste, Nicolas
Horvarth enseigne : "L'enseignement est une véritable
passion. J'ai commencé à enseigné à 15 ans,
j'étais l'assistant officieux de mon professeur à l'Académie
Rainier III de Monaco. A 17 ans, j'ai eu une place à l'Ecole
de Musique de Beausoleil. Actuellement je suis dans de petites structures
et ai une bonne dizaine d'élèves. Je suis très
ouvert à propos du répertoire, et je met un point d'honneur
à leur faire jouer le plus grand nombre de compositeurs (y compris
actuels) pour former leur goût.
Loin d'un conservatoire, ce n'est pas facile de motiver des élèves
sur le long terme. J'essaye d'organiser pour mes élèves
deux auditions publiques par an, et leur propose de passer des concours
pour les stimuler. Ainsi ils peuvent se sentir moins seuls, voir les
progrès des uns et des autres, et s'encourager. Mon objectif
est de faire aimer le piano à mes élève enfant
ou adulte"
Multiples activités qui lui laissent malgré tout le
temps de s'intéresser aux arts d'une façon générale
et même à d'autres loisirs :"Les compositeurs ayant
toujours eu une base immense pour leurs inspirations, il est très
intéressant, voir nécessaire pour certaines pièces
d'avoir un maximum d'informations. Pour les peintres, si je devais dire
quelques noms : Cyfford Still, Serge Poliakoff, Hermann Nitsch, Nicolas
Schöffer. Pour l'Art Vidéo, Stan Brakhage, Bill Viola, Hans
Richter, Oskar Fischinger...
Pour le cinéma traditionnel, je suis plus " grand public
", je garde en mémoire les moments passés avec mes
parents au cinéma de ma ville avec soit une belle glace,du pop
corn ou des michocos. J'y vois avec un même plaisir du Star Wars,
du David Lynch, du Ghibli, Cronenberg, Murnau, Kubrick, Oshima, Peter
Jackson, Gilliam, Chabrol...
D'autres centres d'intérêts plus mineurs, j'essaye de rester
à jour sur tout ce qui est matériel et logiciels de composition
électroacoustique, collectionner les livres sur la technique
du piano, les cds de piano et en particulier les enregistrements sur
piano mécanique (je suis heureux d'avoir reçu pour noël
l'intégrale Rubinstein chez RCA et l'intégrale Liszt de
Leslie), quelques bons repas (et en particulier les desserts), de temps
en temps quelques parties de jeux vidéos avec des amis, mon adorable
sacré de Birmanie... "
Ecouter...
Nouveau ;
Nicolas Horvath lance chez Grand Piano (Naxos) une nouvelle collection d’albums :
l’intégrale des œuvres pour piano solo de Philip Glass ( compositeur actuel né en 1937) - une première pour le compositeur américain. Après un concert de lancement en décembre 2014 au Brooklyn Academy of Music de New York avec Philip Glass et neuf pianistes, et après la première mondiale de l’interprétation des études pour pianiste solo avec Nicolas Horvath au Carnegie Hall de New York en janvier 2015, c’est au tour de l’Europe d’accueillir pour la première fois le récital de l’intégrale des études pour piano, au théâtre Adyar de Paris le 3 avril 2015....cliquez ici pour en savoir plus et voir des vidéos
et
paru en octobre 2015 ,
les Etudes
cliquez sur l'image ci-contre
pour en savoir plus
|
Franz Liszt
Christus
Nicolas Horvath, piano
Einleitung
Pastorale
Hirtengesang an der Krippe
Die Heiligen Drei Könige
Die Gründung der Kirche
Das Wunder
Tristis est Anima mea
O Filii et Filiæ
Le pianiste Nicolas Horvath, a choisi pour son premier disque
d'enregistrer certains mouvements de l'oratorio "Christus"
de Liszt écrit pour solistes, choeur, orgue et grand orchestre,
dont il existe des versions vocales dans laquelle la partie orchestrale
est transcrite pour piano. Liszt a composé cette oeuvre
dans la dernière période de sa vie, où il
se réfugia dans la foi, et composa des oeuvres religieuses,
mais avec cette musique trop en avance sur son temps, l' "Abbé
Liszt" sera considéré plus comme un fou qu'un
génie et cela même aussi par sa propre fille Cosima.
Un jugement qui semble étonnant puisque nombre de spécialistes
de Franz Liszt, considère que cet oratorio est, avec la
Sonate et la Faust Symphonie, le sommet de son art. Par contre
le pianiste Nicolas Horvath s'étonne que malgré
l'immense travail du compositeur et la très grande valeur
de la transcription de toute la partie orchestrale de Christus,
aucun musicologue n'a attribué de numéro de classification
différent de l'oeuvre originale hormis pour deux des mouvements
édités séparément en tant que pièces
pour piano solo du vivant de Liszt puis trois autres par la suite....
Cet enregistrement révèle huit mouvements empruntés
à la version vocale de Christus et exécutables au
piano sans chanteurs, dont trois sont donc inédits : "Die
Gründung der Kirche", "Tristis est Anima mea",
"O Filii et Filiæ" ... Soutenu par Leslie
Howard, qui a été l'un de ses professeurs et avait
enregistré les cinq autres mouvements, Nicolas Horvath,
a mené des recherches approfondies qui lui ont permis de
retrouver ces trois partitions comme vous pourrez le constater
à la lecture de l'entretien ci-dessous...cliquez
ici pour lire la suite, écouter un extrait et voir
deux vidéos
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