Hélène Couvert
Merci à Hélène Couvert d'avoir répondu
aux questions de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
Hélène
Couvert est née le 30 décembre 1970 à Aulnay-sous-bois.
Ses parents n'étaient pas musiciens mais... "Ils avaient
pratiqué d'un instrument chacun étant jeunes et étaient
restés très très mélomanes. J'ai des artistes
dans mes aïeuls (pianiste, violoniste, sculpteur). Je suis la 4ème
sur 5 enfants et mes frères aînés jouaient déjà
d'un instrument, mes parents m'ont tout naturellement inscrite au conservatoire
de musique de notre ville". Ce sont eux qui ont choisi pour
leur fille l'instrument piano qui prend ses premières leçons
: "Pourquoi le piano? Je ne sais pas!!!! Les garçons
faisaient tous d'un instrument à cordes et alors, peut-être
que mes parents ont eu envie de changer ! Toujours est-il qu'ils
ont choisi pour moi et j'en étais ravie. Et toujours aujourd'hui !
J'ai donc fait un an de solfège d'abord, comme tous les enfants
mais un peu plus tôt que la moyenne (5 ans 1/2). Je m'en souviens,
car je ne savais pas encore écrire et j'étais donc dispensée
des leçons de théorie !"
Hélène Couvert poursuit ensuite ses études de
piano dans la classe de Dominique Lenert-Mercier : "Il m'a tout
appris jusqu'à mon entrée au Conservatoire National Supérieur
de Musique et Danse de Paris." En parallèle, elle suit
des études générales jusqu'au Bac mais elle confie
: "Aussi loin que je puisse me souvenir ; j'ai toujours voulu
être pianiste ! C'était une évidence ! Naturel !
En fait je ne me voyais rien faire d'autre.". Elle rentre
en 1988 au CNSMDP dans la classe de Dominique Merlet ..."Là,
j'ai également suivi les cours de musique de chambre de Christian
Ivaldi et ceux de déchiffrage de Sylvaine Billier. J'ai également
eu la chance d'avoir les cours d'une assistante formidable : Marie-Claude
Equoy ! C'était une époque très dynamisante !".
En 1991, elle obtient deux premiers prix à lunanimité
et entreprend un cycle de perfectionnement avec Jean Moullière,
tout en suivant les conseils de Jacques Rouvier et Marie-Françoise
Bucquet :"Jacques Rouvier m'a aidé à prendre de
la distance (dans le bon sens du terme). A contrôler ce que je
voulais faire...C'était important ! Quant à
ma rencontre avec Marie-Françoise Bucquet, elle a été
salvatrice pour moi à un moment de doutes. Elle m'a donné
confiance (primordiale pour un artiste) et m'a ouverte à de nouveaux
horizons musicaux ! Elle est aujourd'hui encore une personne qui
m'est chère !"
Séjournant durant un an sur les rives du lac de Côme,
à la fondation Theo Lieven elle reçoit les conseils de
Dimitri Bashkirov, Andreas Staier, Alicia de Larrocha, Leon Fleisher
: "C'est grâce entre autre à Leon Fleisher que
je suis allée dans cette fondation : j'ai eu la chance de pouvoir
lui jouer quelque chose(en l'occurence la sonate en Mib M Hob XVI/49)
et cette rencontre a été un véritable déclencheur
pour moi. Presque une révélation ! Cet homme immense
a l'art de vous révéler à vous-même !
En ce que vous avez de mieux et de moins bien ! Mais toujours est-il
qu'il m'a encouragé et que j'ai pris comme un nouveau départ
ce jour-là !"
En
1996, elle forme un duo avec la flûtiste Juliette Hurel. Cette
formation obtient plusieurs récompenses dont le premier prix
au concours international de musique de chambre de Paris. Elle joue
également avec le violoncelliste Henri Demarquette . Elle a réalisé
avec eux plusieurs disques pour Lyrinx, Naïve et Zig Zag Territoires
. "C'est important pour moi. Je joue effectivement beaucoup
avec Juliette Hurel que je connais depuis de nombreuses années.
Nous sommes amies et complices musicalement, toujours contentes
de nous retrouver pour faire de la musique ! Juliette comme Henri
sont de grands musiciens. Leurs sensibilité me parle et me touche
donc ! Tous deux possèdent un son merveilleux... "
Parallèlement à son activité de concertiste Hélène
Couvert enseigne également à Courbevoie : "La
scène apporte énormément à l'enseignement
et réciproquement. J'essaie surtout que mes élèves
aillent au-delà d'une réalisation technique, et qu'ils
cherchent le sens de l'uvre et ce qu'ils ont envie d'exprimer !"
Si la musique et la vie privée occupe déjà tellement
Hélène Couvert elle confie : "La musique classique
me comble , il m'arrive naturellement d'écouter parfois du jazz
ou de la musique du monde mais c'est quand même bien moins fréquent.
J'aime aussi énormément lire: essais philos, histoire,
romans. Je suis également de près l'actualité et
les articles s'y rapportant."
Hélène Couvert joue régulièrement en France
et à létranger : invitée de nombreux festivals
français : La Roque dAnthéron quatre ans de suite,
Piano en Valois, Festival de Radio France et de Montpellier, Piano aux
Jacobins..., elle part également en tournée aux Pays-Bas,
en Espagne, à Hong Kong, en Lituanie, en Pologne..."Je
donne une bonne vingtaine de concerts par an et je suis heureuse de
pouvoir le faire , car malgré tout le plaisir qu'on peut avoir
dans son studio de travail , ce qu'on fait et qu'on appelle notre métier
n'a son sens et sa vraie mesure qu'au contact d'un public, que se soit
pour 3 'auditeurs ou beaucoup plus ."
Sa réponse à la question de savoir s'il est des salles
où elle préfère jouer montre aussi combien chaque
concert lui est important et le plaisir qu'elle a à être
sur scène :"En tant que pianiste c'est vrai qu'on a de
la chance , vous ne transportez pas votre instrument, il vous attend
docilement dans la salle de concert et vous ne vous rongez pas les ongles
en aspirant à un Stradivarius car vous êtes traités
à la même enseigne sur scène (pas forcement l'instrument
que vous avez chez vous car il n'y a pas deux instruments qui aient
la même personnalité - et oui , il n'a pas que la personnalité
du pianiste mais celle de l'instrument également, la prendre
en considération et la comprendre et c'est faire corps avec,
sinon vous allez contre et il y a peu de chance que l'harmonie idéale
rêvée entre l'homme, la musique et le piano puisse naître
quand vous êtes dans la lutte. Tout cela vous force à vous
adapter à chaque fois d'un côté à l'instrument
, d'un autre côté à la relation entre l'acoustique,
l'esthétique de la salle et le répertoire que vous jouez
; finalement chaque souvenir de concert tient à cette relation
, à cette histoire - on ne va pas verser dans le glamour et dire
" d'amour " - néanmoins une histoire faite d'émotion
et de découverte : le piano, l'espace et l'expression qu'il suggère
, le public et la perception qu'on s'en fait. Et l'histoire n'est jamais
du "redit" en fonction de ces paramètres , que ce soit
l'acoustique légendaire du Concertgebow ou le charme unique du
plein air de la Roque d'Anthéron ".
Son meilleur souvenir de concert est lié à Mozart..."Le
concerto en La Majeur , K 414 joué à Reims lors des Flâneries
, où la collaboration avec l'Orchestre de Chambre d'Auvergne
et son chef Arie van Beeck fut totale, complice , enthousiasmante à
tous les niveaux. Faire de la musique ensemble c'est beau mais c'est
encore mieux quand on parle la même langue du point de vue musical."
Quant aux pays où elle aimerait avoir l'occasion de jouer, Hélène
Couvert répond :"Je me sens assez proche du répertoire
germanique il est vrai que j'aimerais avoir des opportunités
de jouer en Allemagne, toujours un grand pays musical. Comme il est
toujours plaisant que l'utile se joigne à l'agréable ,
le dépaysement extra continental -Japon , USA me feraient également
très envie" . Un concert à venir lui tient particulièrement
à coeur :" Le 24 février 2009, je donnerai le
triple concerto de Vincent D'Indy et je suis très curieuse, car
c'est une formation et un répertoire que je méconnais
totalement !"
Son répertoire, son interprétation...
Mozart
ainsi qu'en règle générale, les compositeurs allemands
tiennent une place prépondérante dans le répertoire
d'Hélène Couvert.." J'ai toujours été
plus intéressée par le contenu que par la beauté
du contenant ! Haydn, Mozart , Beethoven, Schumann restent des piliers
dans mon répertoire mais en plus de Janacek , le vingtième
siècle m'attire énormément avec Debussy , Berg
, Bartok ,Ligetti."
Le programme de concert dont elle rêve : "C'est un
maximum de concertos de Mozart avec orchestre. La profondeur, la transparence,
la grâce infinie dans la joie ou la tristesse, tout est là,
que demander de plus ?"
Interrogée sur sa façon de travailler, Hélène
Couvert confie :"J'aime bien apprendre la partition avant d'écouter
, de lire ou de voir quoi que ce soit en rapport. J'ai déjà
mon bagage et j'aime l'utiliser avec mon instinct en premier !
Cela fait, je lis , j'écoute d'autres uvres, les mêmes
uvres par d'autres artistes..."
Quant à ce quoi elle attache le plus d'importance dans ces interprétations
:" La libération totale de tout ce qui peut entraver
la transmission de l'émotion et la justesse des sentiments. L'émotion
est la seule chose qui nous différencie encore des machines,
on aurait tort de ne pas y prêter toute notre énergie.
Sa beauté est faite de faiblesse, d'abandon, de vérité.
J'ai même choisi dans ce but de jouer avec mes partitions, pour
éviter que mon attention s'occupe le moindre instant d'autre
chose que de se fondre dans cet acte de création qu'est l'interprétation"
Pour Hélène Couvert les récitals en solo, la
musique de chambre et la musique orchestrale sont des formes complémentaires
qu'elle apprécient toutes autant :"L'échange,
la complicité en musique de chambre. La joie d'être portée,
enveloppée par l'orchestre. Aucune autre formation n'offre autant
de possibilités, d'ouverture. C'est très excitant ! Quand
au récital, la sensation d'être seul maître à
bord, de ne dépendre que de vous musicalement, c'est également
grisant, et confortable, dans un sens !"
Ecouter...
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Leo Janácek
Pièces pour piano :
Sur un sentier recouvert
Sonate "1er octobre 1905"
Dans les brumes
Hélène Couvert
Leo Janácek(1854-1928) détruisit nombreuses
de ces compositions et bien qu'organiste jouant également
du piano il n'écrivit pas beaucoup pour cet instrument
aussi les "pièces pour piano" de cet album, que
la pianiste Hélène Couvert a choisi d'enregistrer
après des disques Haydn et Beethoven (label zig Zag Territoires)
ne sont certes pas l'intégralité de son oeuvre pour
cet instrument, mais sont les plus représentatives et aussi
les plus réputées de ce compositeur.
De l'oeuvre "Sur un sentier recouvert" dont
seulement sept pièces furent publiées du vivant
de Leo Janácek, celui-ci indiqua que ses pièces
étaient autant de souvenirs lointains qui lui sont chers,
recelant"plus de souffrance qu'on ne peut le dire"
: incendie, déception amoureuse, décès...
sont effectivement autant de souffrances évoquées
par cette musique éminemment triste qui semble poser mille
questions existentielles et à la recherche de réponses
satisfaisantes dans le chemin broussailleux de pensées
torturées, semé d'espérance et aux multiples
variations de direction.[...]Milan Kundera déclara "Sa
musique est la confrontation vertigineusement serrée de
la tendresse et de la brutalité, de la folie et de la paix
; elle condense toute la vie, avec son enfer et son paradis"c'est
dire toute la richesse de cette musique... Hélène
Couvert a bien voulu répondre à quelques questions
au sujet de son disque...cliquez
ici pour lire l'article complet et en écouter un extrait
durant le mois de novembre 2008
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Agnès Jourdain
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