La "Folle journée" à Tokyo de Shani Diluka
La jeune pianiste Shani Diluka était à Tokyo, début
mai pour y donner deux récitals lors de la "Folle journée".
Elle a la gentillesse de partager ses impressions sur cette première
"Folle journée" à Tokyo, avec les internautes
de Piano bleu.
Arrivés tous ensemble à Tokyo, nous avons été
accueillis par l'équipe de Kajimoto management, le plus grand organisateur
de concerts du Japon. Le décalage horaire ne nous a pas empêchés
d`être euphoriques et fascinés par cette ville aux cerisiers
fleuris par le printemps.
Nous avons été logés dans un magnifique hôtel
et le partagions avec de nombreux musiciens invités aux folles
journées venant du monde entier. De plus, il y avait une importante
délégation d`artistes japonais car le principe de faire
rencontrer des artistes d`occident et d` orient était établi
avec beaucoup d'harmonie. Étant Sri Lankaise, je me sentais un
peu partie des deux mondes...
Une sorte de famille française s'est alors dessinée comme
le vrai partage d` un événement exceptionnel... En effet
, Nicolas Angelich, Augustin Dumay, Gérard Causse, Frank Braley,
Juliette Hurel, Trio Wanderer, Gautier Capuçon... pour ne citer
qu'eux, ont partagé quotidiennement les joies de déjeuner
ensemble , de se croiser dans un bar ou un café,et surtout de transmettre
la musique à un peuple accueillant et émerveillé.
J'ai goûté à toutes ces joies et ces liens forts que
l'on crée lorsque l'on est loin de chez soi. L'art devient porteur
d'un message de joie et d'amitié. Cela a ponctué tout le
Festival : LE PARTAGE.
Le partage d'une culture, celle spirituelle et respectueuse du Japon,
et celle que l'on est venu délivrer. Les conditions pour cela étaient
exceptionnelles. En effet l`équipe de René Martin et celle
de Kajimoto ont travaillé main dans la main pour que nous soyons
le plus entoures possibles. L'organisation était parfaite et le
lieu extraordinaire.
En effet, Le Tokyo International Forum était à la hauteur
de l'événement. Une dimension architecturale incomparable
à la moindre salle Parisienne. Un bâtiment immense vitré,
moitié navire, moitié vaisseau, ponctué d'arbres
magnifiés par le Printemps, en plein cur de Tokyo. Des salles
inouïes de beauté de 5000, 2500, 800, 200 places etc.. et
un public effervescent et euphorique.
Le succès de cette première édition des Folles
Journées à Tokyo fut historique pour le Japon et pour l`histoire
des festivals de musiques. La foule était d'une telle densité,
des familles, des étudiants, des personnes âgées...
Il y avait toutes les générations dans une sorte de fraternité
musicale. L'ambiance était joyeuse et festive. Les files d'attentes
pour les billets d'une longueur inimaginable à n'importe quelle
heure de la journée.
René Martin a réussi son pari : l'accessibilité pour
tous les milieux, tous les âges, à des concerts d une grande
qualité dans une atmosphère de partage et de communion.
Cela a été un tel phénomène que les plus grands
médias Japonais et correspondants français ont couvert largement
l'événement.
En tant qu'artiste invitée, ce fut un de plus beaux moments de
ma carrière. Faisant partie de la jeune génération,
j'ai été accueillie avec beaucoup d'affection et de reconnaissance.
La salle ou j'ai joué était d'une grande poésie et
sérénité, car j étais entourée des
Calligraphies Japonaises de Matsumo Aida,un grand calligraphe japonais.
Une salle intimiste ou le public est proche de vous.. A mes deux récitals
se trouvaient des enfants au premier rang, inouïs de concentration.
L`écoute Japonaise est d`un silence rare, voire méditatif..
Les yeux pleins de gratitude et de respect. L'accueil à la fin
des uvres est loin de la réputation distante qu'on leur donne.
En effet, ils sont extrêmement chaleureux et réceptifs..
Il y avait même des petits Japonais debout à la fin de "
mon " Appassionata de Beethoven.
Mon premier récital avec les amis de Beethoven( Clementi, Cramer,
Czerny) fut accueilli avec autant de ferveur que le deuxième récital
uniquement Beethovenien..
Nous étions en effet devenus tous ses amis, dans une seule et même
voix.. L`Humanité et Beethoven.. N`était-ce pas son rêve
ultime ?
On réalise ainsi combien la Musique et l'Art peuvent créer
ces moments de miracle où nous sommes tous réunis à
travers un même idéal : La Beauté.
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Agnès Jourdain
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