Ferenc Vizi
Merci à Ferenc Vizi d'avoir répondu aux questions
de Piano bleu pour la réalisation de cette page.
Biographie commentée
Ferenc
Vizi est né le 22 juin 1974 à Reghin..."Ville
de 25000 habitants en Roumanie, en Transylvanie, très connue
au plan national pour sa bière et parce que c'est l'unique endroit
là-bas où l'on fabrique des violons et autres instruments
à cordes."
Les parents de Ferenc Vizi n'étaient pas musiciens : sa mère
oeuvrait dans une fabrique de chaussures et son père était
technicien en sidérurgie, mais il n'est pas exclu que la voix
magnifique de sa mère lui ait donné goût à
la musique, bien qu'il n'y voit pas de cause à effet, et accorde
plus d'importance à la capacité des enseignants à
faire aimer la musique : "Bien qu'elle n'ait pas suivi une carrière
dans le folklore comme elle aurait aimé , ma mère a toujours
eu grand plaisir à chanter dans le choeur de l'église.
Je crois que ça fascine toujours et donne même une petite
pointe d'exotisme que quelqu'un fasse de la musique dite classique bien
qu'il soit issu d'une famille qui n'a rien à voir avec, et qu'à
l'opposé ça donne toujours une crédibilité
supplémentaire que l'on vienne d'une famille de musiciens - les
deux tendances étant liées à un sentiment d'exclusivité
et d'élitisme qui guettent cette musique de nos jours. Mais
la vulgarisation si elle n'est pas faite avec passion, sincérité,
et énormément de coeur, ne sert pas non plus. Le public
de demain, sa formation - sont des questions qui me préoccupent
vraiment. Je pense que le rôle de l'école, d'un cours de
musique dans le cadre de l'école est extrêmement important
car c'est là le premier contact avec elle. Quant à ce
qui se passe en nombreux conservatoires, je crois que la grande magie
d'un professeur n'est pas d'apprendre un instrument mais d'apprendre
la musique, d'ouvrir à la musique, d'inspirer, éveiller
une émotion. À cette condition les gammes et solfèges
les plus ennuyeux prennent un sens."
Selon Ferenc Vizi la petite histoire de sa découverte du piano
a l'air invraisemblable et gentiment ridicule : "Lors de mes
six ans, mes parents ont eu la drôle d'idée de vouloir
me faire apprendre le piano. Cela se passait en plein régime
de Ceausescu et les temps étant très durs, le plus souvent
là-bas on ne commençait pas un instrument juste par plaisir
ou pour cultiver, voire occuper, son enfant : il y avait une vraie sélection
dès l'entrée à l'école de musique car tout
était envisagé dans la perspective qu'il faudrait gagner
sa vie avec ce futur métier. Juste avant l'examen d'entrée
à l'école de musique, mes parents, qui voulaient bien
faire, m'ont amené voir un professeur de musique à la
retraite pour qu'il mesure si cela valait la peine que je me présente
à cet examen ou pas. Son évaluation à consister
à me mettre une pomme dans la main, pour en apprécier
la forme, et aussi me faire dessiner plusieurs clés de sol et
n'ayant pamais été doué pour le dessin, la conclusion
de ce test a été radicale : ce garcon n'est pas fait pour
faire du piano, laissez tomber . Et c'est ce qui fut fait. Cependant,
mes parents ont pensé qu'il serait bien que j'apprenne un instrument
populaire grâce auquel je pourrais peut-être gagner ma vie
lors des mariages et autres festivités : l'accordéon.
C'est ce que j'ai fait , et vers mes neuf ans un jour d'été,
alors que je jouais comme souvent dans le jardin de notre maison, un
voisin, qui m'entendait depuis plusieurs jours, est venu parler avec
mes grands-parents, leur disant qu'il serait bon de m'amener à
l'école de musique et me mettre au piano car, d'après
lui, j'avais de l'oreille. Et son avis a été pris au sérieux
pour la bonne raison qu'il était le Directeur de cette école
...."
Ferenc Vizi commence donc le piano à lâge de neuf
ans, dans la classe dAndrás Körtési où
il faillit ne pas rester : "Au premier cours je me suis présenté
avec mon accordéon pour lui montrer ce que je savais faire et
je lui ai joué "les vagues du Danube " - il m'a demandé
de patienter un instant, il est sorti dire au directeur qu'il pensait
qu'il était trop tard pour débuter mon apprentissage étant
donné mon âge et mon manque de notions de solfège".
Heureusement, le directeur l'a encouragé à former Ferenc
Vizi et Andras Körtési lui a donné immédiatement
le plaisir de jouer du piano, et d'exprimer toujours quelque chose à
travers l'instrument : "Outre les innombrables exercices, Hanon,
Czerny, que je réalisais sans aucun sentiment de torture, se
suivaient les oeuvres des Bach(Jean-Sébastien et Anna Magdalena)
avec le souci de tout faire en ordre sans précipitation. En parallèle,
il m'encourageait à développer mes dispositions à
l'improvisation et composition, donc à chaque cours(deux fois
par semaine) je lui apportais une petite pièce que j'avais écrite
et souvent il me donnait un thème pour en faire quelque chose.
Bien que je n'aie pas eu un grand niveau en accordéon, sa pratique
m'a beaucoup aidé pour le développement de l'oreille car
il n'y avait aucune partition et je jouais tout d'oreille en copiant
les succès de musique populaire ou de variété".
Ferenc Vizi estime que son expérience confirme combien le rôle
du premier professeur est important mais aussi les encouragements de
ses parents l'ont beaucoup aidé :" Sans être musiciens,
ils ont su m'encourager constamment dans mon travail, sans être
étouffants et là aussi je pense que c'est un soutien précieux
et irremplaçable ! Mon père, bien que fatigué en
rentrant du travail, assistait avec mes grands parents paternels et
ma mère à mes séances de deux - trois heures de
travail , et même si je travaillais les morceaux mains séparées,
cela avait l'air déjà d'un concert mais avec un public
de gens qu'on aime... Mes plus beaux souvenirs musicaux sont pour toujours
liés à cette époque" .
En 1992, Gérard Frémy, membre du jury du concours Georges
Enesco où Ferenc Vizi remporte un prix spécial, l'incite
à entrer dans sa classe au Conservatoire National Supérieur
de Musique de Paris : "Dès la première leçon,
j'ai senti que c'était un privilège de faire partie de
sa classe. Je me souviens, avec plaisir et amusement, une des premières
leçons où je lui jouai la quatrième étude
de Chopin avec beaucoup d'application. Il m'a tout de suite fait remarquer
que j'articulais tellement bien que c'était trop, et finalement
pas naturel. Il m'a montré que le balancement du poignet remplace
une bonne partie des efforts digitaux. Au bout de vingt minutes, je
la jouais deux fois plus vite avec peu d'efforts. Son principal objectif
c'était la dimension sonore, l'idée que chacun doit parvenir
à sa propre sonorité et que toutes les qualités
réunies n'ont autre but que servir le texte et rien d'autre."
Ensuite
le parcours pianistique de Ferenc Vizi a été très
sinueux et a bien failli s'arrêter après trois années
passées au CNMSP : "J'ai eu la chance d'être boursier
du gouvernement français lors de mon arrivée à
Paris et cela pour 3 ans. Au bout de ce délai, je n'ai obtenu
qu'un deuxième prix de sortie au CNSMP et aucun diplôme.
Sans bourse et aucun autre soutien, je ne pouvais plus rester à
Paris ni donc tenter d'obtenir ces diplômes ; j'ai du retourner
en Roumanie et ce n'était pas très drôle, la "période
parisienne" prenant la forme d'une aventure et son issue obligée
ressemblait à un échec ". Bien sûr Ferenc
Vizi ne voulait pas en rester là et sans doute l'idée
d'un mariage arrangé par ses parents ne le réjouissait
pas particulièrement : "Pour mes parents c'était
clairement fini, je devais me "ranger". Ils organisaient des
rendez-vous à la maison en vue d'un mariage "raisonnable"
que je pourrais faire. Un jour, nous avons eu la proposition d'un honnête
berger pour sa fille et 40 moutons... cela m'a sérieusement inquiété".
Ferenc Vizi, pianiste qui ne manque pas d'humour, ajoute :" J'espère
que je ne le regretterai pas un jour -je parle des moutons...! "
Heureusement, grâce à son ancien professeur, Ferenc Vizi
a pu retourner un an après à Paris et commencer à
se présenter avec succès à des concours en France,
ce qui lui a permis de survivre financièrement. Ainsi Ferenc
Vizi est lauréat du concours Juventus en 1995. En 1998, Marc-Ollivier
DUPIN, directeur du CNSMP à l'époque, a cru en lui : "Je
le remercie car malgré l'absence d'un diplôme ou de premier
prix, il m'a accordé une dérogation pour tenter le troisième
cycle et comme j'ai réussi je suis de nouveau entré, premier
nommé, en remportant en plus le prix spécial un piano
Bluthner offert par la fondation Alfred Reinhold. Pendant deux ans j'ai
pu bénéficier de choses extraordinaires -conditions de
travail, master classes, possibilités de concert en France et
à l'étranger ".
De 2000 à 2002, Ferenc Vizi travaille avec Françoise
Thinat à lÉcole Normale de Paris :"C'est
une grandissime dame, tant dans la musique que dans la vie, par sa générosité
sans réserve et sa noblesse de caractère. Elle peut se
mettre au piano et vous jouer quasiment tout le répértoire
avec une vision des oeuvres et de la musique sortant comme d'un autre
siècle et avec une hauteur d'inspiration bouleversante. Vous
imaginez donc à quel point j'étais heureux qu'elle accepte
de faire la direction artistique de mon nouveau disque[voir plus
bas] qui lui doit énormément "
La Fondation Yvonne LEFÉBURE le prenait également sous
son aile..."ce pourquoi je ne les remercierai jamais assez d'autant
plus que cette relation ne consistait pas uniquement à l'envoi
d'un chèque par mois, mais était une relation d'affection,
de confiance, qu'il s'agisse de Monsieur Charles Guy ou de Madame Marianne
Bonnet, pianiste elle-même, ils venaient (et viennent toujours)
à mes concerts en me faisant des critiques et en se réjouissant
de mes éventuels progrès. Cette précieuse aide
m'a permis d'arrêter de me présenter à n'importe
quel concours qui se présentait et d'essayer de voir ce qui me
convenait mieux au vu du répertoire demandé".
Ferenc Vizi se distingue dans plusieurs grands concours internationaux
: 1er au concours Saratov en Russie et 4e au Concours Hamamatsu au Japon
en 2000 et obtient également un 2e prix au Concours Arthur Rubinstein
à Tel-Aviv en 2001, et 2e prix au ARD de Munich en 2002: "Les
Concours Rubinstein et Munich sont des concours avec un beau et vrai
programme de concert à concevoir et où la personnalité
musicale de l'interprète est tout de même encouragée
avant tout . Globalement les concours m'ont apporté de la confiance
car en trois finales de concours j'avais tout de même joué
avec le Philharmonique d'Israël, de Tokyo et de Munich, cependant
il faut plutôt avoir l'estomac bien accroché et savoir
qui on est et pourquoi on y va".
Fort de ces expériences, Ferenc Vizi se produit avec des orchestres
et en récital en France, Allemagne, Finlande, Russie, Pologne,
Hongrie, République Tchèque, Belgique, Luxembourg, Vénézuéla,
Colombie, Mexique et dans son pays natal la Roumanie...""Dans
ma petite ville j'étais comme dans un cocon, quasiment tout le
monde me connaissait, j'étais LE pianiste, arrivé en France
je me retrouvais complètement seul , et entouré de tas
de bons pianistes ... aujourd'hui ça va mieux , et puis la récente
naissance de mes deux filles aide a relativisé pas mal de choses
! Toutefois deux fois par an , en attendant que je puisse le faire plus
souvent, je vais en Roumanie, j'ai besoin de revoir ces lieux ".
Son meilleur souvenir de concert est :" Un concert dans une
petite ville de Colombie à Santa Marta lors d'une tournée
AFAA, des gens très pauvres n'ayant jamais entendu de la musique
classique ; au programme entre autre la dernière Sonate de Schubert
qui dure 45 minutes suivie d'un grand silence dans la salle, j'ai pensé
que le public dormait mais pas du tout : les gens étaient subjugués,
voire certains en larmes" .
Quant à son pire souvenir... il s'avère en fait assez
amusant : "Un concert dans un village du sud de la France où
j'avais programmé entre autres les Variations en fa mineur de
Haydn. Comme deux jours avant je ne les savais pas assez pour être
à l'aise j'ai appelé l'organisateur pour lui dire que
j'aimerai remplacer dans le programme ces Variations ; son refus étant
catégorique, je me suis dis que je jouerai avec partition mais
finalement j'ai eu la drôle d'idée d'improviser un thème
et des variations dans le style avoisinant Haydn tout en sachant que
cela ne devait pas dépasser 8 à 9 minutes - c'était
une aventure étrange mais je m'en suis bien sorti : l'organisateur
m'a dit qu'il avait beaucoup apprécié ces variations qu'il
ne connaissait pas, "une oeuvre de jeunesse injustement négligée
" ai-je du répondre... non pas que j'en sois très
fier, mais finalement je me demande si je n'étais pas plus en
paix d'avoir bien jouer des fausses variations plutôt que de mal
jouer les vraies ..."
Parmi son agenda des concerts à venir, l'un retient particulièrement
l'attention : le 15 mars 2008 à l'Opéra comique de Paris
: un duel pianistique avec Wilhem Latchoumia..." Le programme
ne sera pas une fidèle reproduction du duel historique, et ne
sera orienté que vers des transcriptions d'opéra : c'est
juste un prétexte de rendre un modeste hommage à ces virtuoses
hors pair qui faisaient circuler la musique que ce soit lied, symphonie
ou opéra grâce à cet incroyable instrument-orchestre
qu'est le piano."
Son répertoire, son interprétation...
Beethoven
et Schumann, mais aussi Mozart et Liszt, sont les compositeurs favoris
de Ferenc Vizi auxquels il ajoute ces dernières années
Schubert et petit à petit Chopin ce dont il s'explique, abordant
également sa façon de travailler : "Pourquoi petit
à petit ? Parce que dans l'absolu il faut sentir quand on a vraiment
envie de faire sonner une oeuvre, voire un compositeur : chacun a son
monde à part, ce n'est pas automatique d'être prêt
à y accéder. Dans l'avenir j'aimerai beaucoup m'ouvrir
à Bartok. Personnellement, l'idée de jouer un morceau
en particulier est lié au fait qu'il me parle et que j'ai moi-même
envie de dire quelque chose. Ensuite, la question est de savoir si ce
"quelque chose" correspond bien à la volonté
du compositeur. Dans le cas positif, le travail d'après qui consiste
à décortiquer et pénétrer le sens interme
et la construction de l'oeuvre reste un plaisir d'artisan auquel je
me consacre tous les jours à approfondir et ciseler les moindre
détails."
Revenant sur Schubert, Ferenc Vizi confie :"Ce qui m'est indiciblement
cher est Schubert, ce monde d'une certaine innocence, le rêve
, l'âme inlassablement attiré vers le ciel, et souvent
tout cela sur un ton d'une telle divine confession que chacun de nous
a l'impression de le compter pour son plus proche ami. Longtemps j'ai
trouvé la Fantaisie Wanderer trop virtuose et extravertie, mais
avec le temps j'ai appris et essayé de saisir l'esprit et le
pourquoi de ce qui se cache derrière tant d'arpèges, doubles
croches, octaves, battements etc. Le chemin est encore et probablement
pour toujours très long, cet enregistrement en marque une étape
que j'ai pu franchir artistiquement parlant grâce à l'énorme
inspiration que m'a apporté Françoise Thinat ."
Avant ce disque Schubert/Liszt, qui sort actuellement chez le label
Satirino, Ferenc Vizi a enregistré la Sonate opus 111 de Beethoven
et la Fantaisie opus 17 de Schumann, ce disque est sorti en janvier
2005 sur le label Æon. S'il n'a pas déjà de projet
de disque en cours, Ferenc Vizi reste en partie fidèle à
Schubert lorsqu'il envisage ce qu'il aimerait enregistré :
"J''aimerais follement jouer " La truite" de Schubert
et des concertos de Mozart, car se sont les plus extraordinaires : la
transparence absolue de la partie soliste, concertante mais sans être
inutilement chargée , la qualité incroyable du dialogue
piano orchestre issue directement du génie d'opéra de
Mozart donne envie d'approcher ces pages pour leur intemporelle beauté
mais aussi comme une quête d'idéal."
Ferenc Vizi s'est produit comme chambriste avec les violoncellistes
Henri Demarquette, François Salque, Françoise Groben,
et Raphaël Perraud et avec les violonistes Graf Mourja, Jean-Marc
Phillips-Varjabedian et Alexis Cardenas... "J'éprouve
de plus en plus le besoin de faire de la musique de chambre, non pas
seulement avec des partenaires occasionnels, mais surtout avec des rencontres
sur la durée qui permettent d'élargir la rencontre musicale
à une rencontre humaine. Cela suppose une véritable entente
et complicité. Je pense avoir trouvé un violoncelliste
de rêve en la personne d'un des lauréats du concours Rostropovitch
: Julian Steckel . Nous nous sommes rencontrés l'été
passé au festival Juventus à Cambrai, et nous jouerons
ensemble au festival de Saint Riquier en juillet prochain. Il ne manque
plus qu'un violoniste."
Parallèlement à son activité de concertiste,
Ferenc Vizi accompagne les classes de chant du conservatoire de Courbevoie
: "C'est un vrai plaisir de découvrir un répertoire
qu'hélas je ne connaissais pas avant, de voir aussi comment on
fait véritablement chanter une phrase et on la vit vraiment dans
son corps, les deux professeurs et amis Catherine Cardin(mezzo) et Dominique
Longuet (baryton) font un travail formidable avec tout le monde ."
Des cours qui l'aident à nourrir son interprétation comme
tout ce qu'il vit : "Je pense sincèrement que TOUT ce
que vous vivez, et comment le vivez, est une source utile pour l'interprétation
du moment. Lire c'est une nécessité qu'on aime ou pas,
personnellement je trouve que c'est bon pour la santé .... J'agis
par des hauts et bas : des périodes où j'ai vraiment envie
de lire Proust, Hugo, Goethe ou Balzac , Charles Cros, Verlaine, Apollinaire
et d'autres où je ne lis que des bd : Gaston, Astérix...
C'est pareil pour le cinéma.
Et en ce qui concerne la musique, les goûts de Ferenc Vizi ne
se limitent pas à la musique classique ainsi : "Je suis
fan d'Elvis Presley mais aussi d'autres rock'n rollers et de musique
des 70's ainsi que Nat King Cole, Django Reynard, Birelli Lagrenne (j'adore
la guitare manouche, j'aimerais pouvoir improviser une fois avec eux...)
. En quoi cela peut-être utile à l'interprétation
? Je pense que dans toutes les musiques s'impliquer totalement, s'engager
dans l'interprétation, vivre la musique entièrement sans
aucune réserve, à bras le corps reste la priorité
!
Ferenc Vizi cite nombreux pianistes dont l'écoute l'a agréablement
marqué : "En 1995, j'ai eu l'occasion d'entendre György
Sebök au Théatre de la Ville. Le choc fut énorme,
une telle harmonie entre un homme, le piano, le compositeur et la musique
que je n'aurai jamais imaginée. Il disait qu'il ne faut pas faire
de la musique mais devenir la musique même et il était
capable d'illustrer au plus sublime degré cette idée car
je n'ai jamais vu un art aussi subtile mais sans aucun effet. Son approche
de la musique était des plus intimes et profondes, provoquant
non pas une compréhension mais une empathie totale et faisant
vivre les moindre faits et gestes dans un monde de vérité.
Vérité d'abord par rapport à soi-même , la
musique étant un révélateur de ce qu'on est au
fond, et par rapport au monde de la musique, intarissable source de
vie et d'émerveillement.
Quant aux cd des "anciens " : Richter, Arrau (tout ce qu'il
raconte dans son livre est tellement vrai ... la vanité quel
terrible compagnon et combien c'est difficile de s'en débarasser
, la recherche et le besoin de plaire, tous les blocages que cela apporte
tant psychologiques que musicaux, pianistiques, techniques ...), Fischer
, Schnabell, Rubinstein, Cortot restent une bible ouverte pour essayer
de comprendre comment ils lisaient et interprétaient le texte
d'une partition, à quoi est du le fossé qui nous en sépare.
.. Comme beaucoup j'ai une tendresse à part pour le magicien
Horowitz et je pleure aux concerts des Berg ou à l'écoute
des disques des Amadeus, surtout jouant le quintette à deux violoncelles
de Schubert, mon oeuvre-opium"
Quant au voyage, thème de son dernier disque Ferenc Vizi confie
:"J'aime l'idée du voyage qui s'accompagne de l'excitation
de partir quelque part et de l'impatience d'arriver ailleurs, hélas
j'ai une peur bleue de l'avion.."
Ecouter...
paru en avril 2013
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Poème mystique
BLOCH PART
Elsa Grether, Violon
Ferenc Vizi, Piano
Ernest Bloch (1880-1959)
Sonate n°2 pour violon et piano, poème mystique
Nigun, extrait de Baal Shem ( Trois images de la vie de chassique)
Sonate n°1 pour violon et piano
Arvo Pärt (1935)
Fratres (version pour violon et piano)
Contrairement à ce que pourrait laisser imaginer la photographie
qui illustre ce disque outre la violoniste Elsa Grether, dont
c'est ici le premier disque, un pianiste joue aussi l'ensemble
des oeuvres, un pianiste que les internautes de piano bleu connaissent
déjà : Ferenc Vizi, mais il n'apparaît pas
sur l'illustration pas plus qu'à l'intérieur du
livret d'ailleurs. Oui on se demande parfois pourquoi les labels
choisissent de ne mettre à l'honneur sur la pochette que
l'un des deux musiciens de telles sonates avec instrument à
cordes alors que l'autre musicien a aussi un rôle important
et que le public potentiellement intéressé par le
disque serait plus large... Cependant pour ce qui concerne ce
disque on trouvera peut-être une partie de réponse
ou d'explication dans celles données par le pianiste qui
a bien voulu aussi s'exprimer à l'occasion de la sortie
de ce disque : c'est Elsa Grether qui a entièrement conçu
le programme de l'enregistrement...cliquez
ici pour lire l'article complet et écouter deux extraits
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Ferenc Vizi
Voyage
Franz Schubert
Fantasie Wanderer
Schubert/Liszt
Der Doppelganger
Franz Liszt
Après une lecture de Dante
Wagner/Liszt
Overture to Tannhauser
Schubert/Liszt
Die Nebensonnen
Après un disque Beethoven/Schumann paru en 2005, le pianiste
Ferenc Vizi invite au "Voyage" par ce nouveau disque
paru chez le label Satirino et avec le soutien de la fondation
Mécénat 100%. Un voyage inhabituel puisque l'explique
Ferenc Vizi dans le livret de l'album :"Il m'a plu de
penser et de percevoir ce voyage plus que tout comme un voyage
intérieur, une quête mystique, à la recherche
de réponses dont on ne connait même pas les questions
en m'imaginant un personnage avec une main légèrement
levée, interrogative, et le regard monté vers le
ciel. C'est justement ce moment là, ce regard là
et ce qu'il voit ou entrevoit qui m'ont amené à
imaginer la trame de ce programme comme une oeuvre théâtrale".
Un voyage musical qui réunit trois compositeurs : Schubert,
Liszt et Wagner dont Ferenc Vizi interprète trois oeuvres
majeures à caractère dramatique voire épique
: la "Fantaisie Wanderer", morceau pour piano
le plus virtuose que jamais Schubert ait écrit, "Après
une lecture de Dante"( appelée aussi Sonate quasi
una fantasia) , une oeuvre qui a tellement exigé de Liszt
que celui-ci parait-il ne mit pas le nez dehors durant toute la
période où il la composa et enfin une transcription
par Liszt de l'ouverture de l'opéra romantique de Wagner
:" Tannhaüser", oeuvre à l'origine
orchestrale demandant au pianiste de démultiplier son talent.
Ferenc Vizi pour compléter son opéra en cinq actes
a choisi deux transcriptions de chansons de Schubert par Liszt....cliquez
ici pour lire la suite
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Prochains concerts
17 avril 2013 récital à Saint Brieuc,
les 18 et 19 à Cherbourg ,
le 24 avril avec Laura Buruiana à Goethe -Institut à PAris
,
le 26avril avec Ophélie Gaillard à Bourges ,au théâtre
Saint-Bonnet
23 juin à 17h à la Synagogue de Mulhouse (68)
et
le 25 juin à 16h aux Flâneries musicales de Reims.
Elsa Grether, violon
Ferenc Vizi, piano
Programme inspiré de leur CD "Poème mystique"
© pianobleu.com ---- contact : -
Agnès Jourdain
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