Partitions extraites des recueils "Les folles aventures
de Monsieur Putron" du compositeur pianiste Alain Baraige
Né
à Lyon en 1953, Alain Baraige a un parcours atypique. Il
commence le piano à 16 ans en autodidacte. Au fil des années
il évolue du rock au blues, du boogie-woogie au jazz et
à la musique classique pour enfin se consacrer entièrement
à sa musique.
Alain Baraige a été auditionné à
plusieurs reprises par György
Cziffra à la Fondation Cziffra (Senlis).
Depuis 2008 il se perfectionne en composition avec Nicolas Bacri.
Parallèlement il suit des cours de fugue et de contrepoint
avec Sabine Malnoury.
Alain Baraige s'est produit à New York chez Steinway&Sons
et au Genesis Center, à San Francisco, à Los Angeles
chez Abell Piano, à Johannesbourg, il a fait deux tournées
de concert en Roumanie , il a donné un récital à
l'Institut français de Florence, au Château de Pramenoux
et à la Cathedrale de Vienne, chez Fazioli et à
La Maroquinerie de Paris, pour en citer quelques-uns. Il a fait
plus de quarante showcase dans pratiquement toutes les Fnac de
France.
Ses compositions aux structures simples évoquant l'improvisation,
privilégient la fraicheur, le rêve, la poésie
grâce à un langage abordable par le plus grand nombre.
Elles sont servies par des techniques de toucher du piano issues
de l'ostéopathie et du massage, qui lui permettent d'obtenir
un son rond et délicat.
Alain Baraige a édité trois albums " L'eau,
le ciel et la lumière " en 1991, " Enfantillages
" en 1997 et " Per aspera ad astra " en 2005 disque
auquel ont participé notamment Magali Damonte et Jacques
Chalmeau.
Il vient de réaliser deux nouveaux recueils de partitions
accompagnés de disques, sortis en septembre 2010 : "Les
folles aventures de Monsieur Putron", celles-ci s'adressent
"aux enfants de 5 à 155 ans. Aux élèves
débutants(volume 1), puis plus avertis(volume 2),
enfants, adolescents aux adultes désirants retrouvez une
part de leur enfance' est-il indiqué dans la préface.
Vous pourrez découvrir ci-dessous quatre partitions avec
l'aimable autorisation de l'éditeur Arcanthus. Alain Baraige
a bien voulu répondre à quelques questions :
Comment définiriez-vous la musique
que vous composez ?
La musique a été pour moi une résilience,
une reconstruction, un espoir, une consolation, une dimension
spirituelle, somme toute un maître, il est donc logique
que mes compositions illustrent toutes ces facettes. Sur le plan
formel elles sont constituées d'éléments
simples facilement compréhensibles, proches des musiques
populaires traditionnelles. J'évite l "hypertension
harmonique " très fréquente dans la musique
contemporaine : les dissonances me font physiquement mal. Dans
le même esprit la recherche sur le piano d'un son "
rond " est essentielle. De mon point de vue la musique est
un facteur d'élévation de l'esprit et de l'âme.
Elle est aussi l'expression de sentiments, d'émotions,
de sensations, et non pas un prétexte à assener
sa propre violence, sa propre disharmonie .
Vous vous perfectionnez auprès de
Nicolas Bacri et Sabine Malnoury-Game… pouvez-vous nous en
dire plus ? Que vous apporte-t-il sur le plan musical ? Pourquoi
avez-vous choisi de travailler avec eux ?
Je suis un musicien autodidacte pour l'essentiel et un pianiste
d'instinct. Je tends à concevoir des œuvres plus longues
et plus complexes pour lesquelles il me faut apprendre à
équilibrer l'émotion, la sensibilité d'un
côté et l'architecture et l'aspect intellectuel de
l'autre. Dans ce but, avec Nicolas Bacri je travaille le contrepoint
et la conceptualisation. Avec Sabine Malnoury-Gamet, je perfectionne
ma technique d'écriture musicale.
Où enseignez-vous, à qui
et quelle est votre façon d'appréhender l'enseignement
?
J'enseigne dans la banlieue ouest de Lyon. Après avoir
donné des cours dans des écoles communales ou privées,
j'ai décidé de donner des cours particuliers afin
de mettre en pratique mes propres méthodes en toute liberté.
Mes élèves sont de tous âges et tous niveaux,
jusqu'aux musiciens professionnels, et professeurs de piano…
De mon point de vue la musique participe au développement
de l'élève (au développement de la personne,
aspect psychique.) On sait maintenant grâce aux progrès
des neurosciences que l'étude d'un instrument de musique
développe considérablement les connexions neuronales
ce qui a des répercussions à tous les niveaux de
la personnalité. Il s'agit donc de mettre la musique au
service de l'élève et non le contraire. Dans ce
domaine l'influence de la méthode Suzuki et Christophe
Bossuat (directeur de l'Institut musical Suzuki Lyon) a été
déterminante.
Sur votre site internet il est question
d'une méthode … cela correspond-il à un autre
ouvrage ?
J'ai mis par écrit mon expérience dans un fascicule
que je distribue à mes élèves ou à
leurs parents afin de leur expliquer ce que je vais enseigner,
comment, ce que j'attends d'eux et ce qu'ils peuvent attendre
de moi. Il comporte aussi des techniques précises pour
l'apprentissage et la psychomotricité. On peut le commander
sur mon site.
Ces recueils " "Les folles aventures
de Monsieur Putron", parus cette année, sont-ils vos
premières compositions pour les élèves et
les avez-vous testés sur des élèves de tous
âges et qu'en pensent-ils ?
Depuis toujours, je compose des pièces pour les élèves,
soit pour leur faire aborder des difficultés particulières
de manière plus adaptée à leurs problèmes,
soit pour leur faire "cadeau " d'une pièce personnelle
qu'ils seront les seuls à jouer (pour leur anniversaire
ou pour les remercier de leur travail etc ).
En ce qui concerne " Les folles aventures de Mr Putron
" mes élèves les travaillent depuis le
début de ses aventures… et semblent à tous
âges les jouer avec plaisir.
Quelle est la relation entre ces recueils
et votre méthode laquelle s'appuie sur tout à fait
autre chose que le piano ?
Les recueils sont une illustration de la méthode, une
occasion de se divertir tout en l'utilisant. J'ai mis au point
des procédures d'apprentissage de mémorisation,
en mettant à profit ce que l'on sait des mécanismes
que le cerveau utilise pour appréhender, stocker et retrouver
les informations. J'utilise aussi les visualisations - de la partition
et des gestes - l'écoute intérieure et la mémoire
photographique . Toutes ces techniques m'ont été
apprises aux cours de formations auprès de spécialistes
des neurosciences et par la pratique du yoga, de la pnl et autres
méthodes.
Le deuxième point est la recherche de la qualité
du son. Donc de la manière de toucher le clavier. Pour
cela j'ai suivi pendant plusieurs années une formation
avec Guy Dumont l'inventeur " du toucher juste ". Le
toucher juste est une technique de massage et de soin par le toucher
qu'il a développée. C'est à partir de cette
technique que j'ai développé ma technique de recherche
de son au piano.
Le troisième point est le plaisir d'apprendre. Le fait
de faire choisir aux élèves leurs morceaux (dans
une fourchette de difficultés adaptées) de varier
les styles, de stimuler l'improvisation et la composition, l'utilisation
de jeux pour les tout-petits, tout cela rentre en ligne de compte
: on apprend mieux ce que l'on aime.
Comment avez-vous eu l'idée de
réaliser ces recueils et pourquoi avez-vous jugé
utile d'inclure des disques ?
Les révolutions techniques de ces 20 dernières
années ont profondément changé les mentalités,
les goûts et les attitudes des élèves. Il
me semble important d'adapter le répertoire à leur
oreille. Le décalage est trop grand. Les pédagogues
des siècles passés s'appuyaient sur la musique de
leur temps. Pourquoi ne pas utiliser des bases plus modernes aujourd'hui
? J'ai donc essayé de trouver un compromis entre plaisir,
styles, progressivité et modernité.
Inclure des cd est indispensable ( là encore, influence
de la méthode Suzuki ), dans la mesure où à
ce niveau la plupart des élèves n'ont pas d'écoute
intérieure. Grâce aux cds ils ont un outil supplémentaire
pour aborder les pièces.
Qui est Mr Putron précisément ?
Mr Putron existe réellement. C'est un ancien élève
qui, lorsqu'il avait 4 ans avait décidé que l'on
devait l'appeler comme ça. Le temps a passé, mais
je m'en suis souvenu pour les titres des pièces des recueils.
Je l'ai revu dernièrement pour lui remettre ces partitions.
Je crois que sa famille et lui-même ont été
à la fois surpris et émus.
Pourriez-vous nous parler des pièces que vous présentez
sur pianobleu.com ?
" Mr Putron est sur un petit nuage " : Pour l'étude
des " 3pour2 ". Une main est en binaire et l'autre en
ternaire. Cette pièce me fait penser au " Petit Prince
". J'aime son côté aérien et hors du
temps. Je l'ai joué au Festival de Pérouges, il
y a quelques années, au cours d'un spectacle sur le petit
prince justement.
" Mr Putron sur un manège en 1900 " : Evoque
les manèges de chevaux de bois, elle donne l'impression
de tourner et elle est joyeuse.
" Mr Putron a le mal du Pays " : Un peu nostalgique,
elle est plus facile. C'est le moment dans le deuxième
livre où Mr Putron décide de rentrer à Paris.
" Putronic Rag ": J'adore le rag-time, c'est une musique
joyeuse. Celui-ci est un clin d'œil à Claude Bolling.
Il y a deux volumes de partition, soit 17 pièces au total
qui abordent des styles différents.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes
qui souhaitent les jouer ?
Amusez-vous sérieusement ! Que le plaisir de jouer ne gêne
pas la rigueur nécessaire à l'apprentissage, que
la rigueur n'estompe pas le plaisir de jouer.
Vous êtes également pianiste
: quels sont vos prochains concerts et pouvez-vous nous parler
de votre rencontre avec Cziffra ?
Mes deux prochains concerts les plus importants se dérouleront
sur Lyon et sa région :
Le 19 février 2011, dans l'ouest lyonnais, à l'Espace
Culturel EOLE de Craponne. Il s'agit d'un concert organisé
par l'association De Animalis en partenariat avec la Municipalité
de Craponne et l'association Handi'chiens.C'est pour cette dernière
que j'ai aussi composé la musique d'un spot publicitaire
diffusé sur les chaines de télévisions nationales.
Pour le concert du 19 février, je joue des compositions
pour piano solo, issues de mes trois disques " L'eau, le
ciel et la lumière ", " Enfantillages ",
" Per aspera ad astra ". En deuxième partie la
violoniste Elsa Grether, soliste internationale, interprète
en avant-première un récital exceptionnel pour violon
solo : La " Partita n°1 " de J.S Bach, " Métal-Terre-Eau
" du compositeur vietnamien Ton That Thiet et la Sonate n°3
" Ballade " de E.Ysaÿe. Programme qu'elle jouera
le 2 avril au Printemps des Arts de Monte Carlo.
Le 13 mai 2011 à Lyon il y a un autre concert au Palais
de la Mutualité, salle Edouard Herriot. Il s'agit d'un
concert au bénéfice de l'association Handi'chiens
avec la participation d'Elsa Grether, cette fois-ci en duo avec
le pianiste Ferenc Vizi, ainsi que la participation du Chœur
La Cigale de Lyon, dirigé par Anne-Marie Cabut.
Lorsque j'avais 13 ans mon père a rapporté d'Allemagne
un disque de Georges Cziffra qui interprétait Liszt. Il
est devenu instantanément " mon Dieu ". "
C'est ça que je veux faire, jouer du piano. " A seize
ans quelqu'un m'a prêté un piano et j'ai pu commencer.
Bien des années plus tard quelqu'un a parlé de moi
à Georges Cziffra, puis j'ai reçu une lettre de
sa part m'invitant à auditionner chez lui à Senlis.
J'ai passé deux auditions à Saint Frambourg - suite
à quoi il m'a notamment recommandé à Suzy
Bossard - et je l'ai rencontré une dizaine de fois en privé
Je l'ai aussi interviewé pour FR3 Radio Lyon, nous avons
ensuite correspondu par courrier.
Il m'a donné d'inestimables conseils tant sur le plan pianistique
que personnel, alors qu'il était lui-même à
lutter de toutes ses forces contre un destin terrible. En plus
d'être l'immense pianiste que l'on sait, c'était
un être humain formidable, d'une générosité
sans faille et d'un courage absolu malgré toutes les épreuves
qu'il a dû subir. Il reste pour moi celui qui m'a apporté,
à travers le piano, les grandes lignes qui ont guidé
ma vie.
Découvrez ci-dessous quatre partitions entières
de ces recueils (nota les illustrations de Jacqueline Actis ne sont pas reproduites
aussi la partition débute par un espace blanc) et écoutez
quatre extraits de 29 secondes de chacune d'elle.
cliquez
sur l'image pour acheter le recueil
Pour
écouter un extrait
de sur un petit nuage
cliquez sur le triangle
Né
à Lyon en 1953, Alain Baraige a un parcours atypique. Il
commence le piano à 16 ans en autodidacte. Au fil des années
il évolue du rock au blues, du boogie-woogie au jazz et
à la musique classique pour enfin se consacrer entièrement
à sa musique. 
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Agnès Jourdain 
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