Hannes Minnaar
Ivo Pogorelich
Nicholas Angelich et
l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine
Édouard Ferlet
Giovanni Mirabassi
Geoffroy Couteau
Philippe Bianconi
Soheil Nasseri
Mécène fondateur du festival L'Esprit du Piano en 2010,
la Fondation BNP Paribas reconduit son soutien à L'Esprit du
piano, grand rendez-vous du piano classique et jazz à Bordeaux
pour sa troisième édition. L'engagement de la Fondation
BNP Paribas permet au festival de renforcer sa programmation artistique
et d'accroître son rayonnement . En confortant une politique tarifaire
particulièrement incitative, ce partenariat contribue également
à faire connaître et apprécier plus largement le
répertoire pianistique, y compris piano-jazz, et ses interprètes
auprès d'un public de non-initiés. Découvertes
de jeunes pianistes et d'esthétiques variées, rencontres
inédites avec des musiciens confirmés, ouverture au plus
grand nombre... Les deux têtes pensantes de ce festival sont Marcel
Desvergne Président de l'Esprit du piano et Paul - Arnaud Pejouan,
Directeur artistique ont concoté un très beau programme
!
Fort
du succès des deux premiers festivals, celui de novembre 2012
reste fidèle à la perspective fondatrice de l'Esprit du
piano : « mieux vaut esprit que force ». Après
Aldo Ciccolini
et Joaquin Achucarro, c'est autour de la haute figure d'Ivo
Pogorelich que cette 3e édition a été imaginée.
Il donnera un concert le mardi 13 novembre... courrez-y car le programme
est en or : Chopin - Sonate n°2 en si bémol mineur op.35
« Funèbre » Liszt Mephisto-Valse, Chopin Nocturne
en ut mineur op.48, Liszt Sonate en si mineur.
De l'esprit et de l'imagination les pianistes n'en manquent pas puisque
un des évènements de ce festival est aussi la création
mondiale du concerto "Differents Spaces" pour piano composé
par Baptiste Trotignon
qui sera joué par Nicholas
Angelich et l'Orchestre National de Bordeaux-Aquitaine (voir plus
bas la présentation de ce concerto par Baptiste Trotignon )
Philippe Bianconi
interprète privilégié de Debussy lui rendra hommage
pour le 150e anniversaire de sa naissance... un concert incontournable
également !
A (re)découvrir trois talents de la nouvelle génération
: le français Geoffroy
Couteau, le néerlandais Hannes Minnaar et l'americain Soheil
Nasseri. Tous les curieux doivent s'y précipiter ... cela fait
donc beaucoup de monde, réservez vite ! Sachez que le concert
de Geoffroy Couteau sera gratuit pour les moins de 12 ans alors que
celui de Hannes Minaar sera gratuit pour les étudiants ! il n'est
pas dit que celui de Soheil Nasseri sera gratuit mais il aura lieu au
Théâtre Femina de Bordeaux alors allez savoir s'il sera
gratuit pour les femmes ?!...
La ligne jazz est réaffirmée avec deux étoiles
montantes : Giovanni Mirabassi
et Édouard Ferlet,
ce dernier présentera ses variations « Think Bach »
avec une création vidéo d'Axel Arno . Est-il besoin aussi
de dire que ces concerts s'annoncent de vraies parties de plaisir et
jeu !
Juin 2012 a vu la première édition de l'Esprit du piano
à Canton en Chine avec un grand succès, la prochaine aura
lieu du 17 au 21 mai 2013 !... si vous n'avez pas peur de l'avion vous
pouvez aussi vous y rendre et à pied il est encore temps de vous
y préparer mais ne tardez pas trop !
Programme
Different
Spaces , présentation par Baptiste Trotignon
« Au delà de mon travail d'improvisateur dans l'espace
du jazz et des musiques afro-américaines, j'ai toujours aimé
me confronter aux maitres européens, compositeurs et créateurs
d'univers qui m'ont nourri et inspiré quelles que soient les
formes que prenaient la musique sous mes doigts au piano ; une façon
de me sentir proche d'eux, de marcher avec eux, d'apprendre à
parler la même langue.
« Different Spaces » (au delà du clin d'oeil à
Steve Reich) parce-que les espaces créés par la composition
y sont différents de ceux créés par l'idiome dont
je suis le plus coutumier, et peut-être aussi parce-que l'espace
de création possible dans les métissages des différents
héritages m'a toujours profondément enthousiasmé.
Comprendre les différences, nos différences, d'une culture
à l'autre, d'une pratique à l'autre, est tout simplement
la meilleure façon de se connaitre et se comprendre soi-même,
et par là même d'affirmer un style et une esthétique
que l'on peaufine, sculpte et façonne au fil des années.
En tant que première pièce d'envergure que j'écris
pour orchestre, ce Concerto à la fois un aboutissement dans le
sens où il syncrétise un certain nombre d'obsessions musicales
et de recherches, et une introduction à d'autres envies et fantasmes
encore à réaliser. Je n'ai pas eu l'intention d'y casser
ou renouveler tous les codes inhérents à cette forme,
simplement d'en utiliser un certain nombre au fil du développement
des idées musicales. Piano jouant avec l'orchestre, contre l'orchestre,
dialogue, accords et désaccords, lumière vive et clair-obsur&...
De la même façon je n'ai pas souhaité y inscrire
un déchainement de virtuosité du soliste, et à
cet égard la courte cadence à la fin du 4e mouvement autour
d'une note répétée et d'un choral (souvenir de
celui joué par les cuivres au 1er mouvement) est plutôt
un manifeste de « non-virtuosité ».
Paradoxalement, Nicholas Angelich à qui j'ai proposé la
création est à mon sens un réel virtuose, mais
au lieu de l'utiliser en tant que telle il la met toujours au service
de l'imagination, de l'intelligence musicale et d'une extrême
sensualité du son. Tout au long de mon travail d'écriture,
cette pâte sonore qui est la sienne, sa gourmandise (dans le sens
d'une vivacité et curiosité intellectuelle peu commune)
ainsi que son étonnante capacité à faire sonner
un texte écrit comme s'il était improvisé, tout
cela a été pour moi un réel moteur d'inspiration.
Des sources d'inspiration on en entendra probablement beaucoup tout
au long de la pièce : des compositeurs russes aux musiques américaines
du XXe siècle en passant par de nombreuses références
à cette élégance « à la francaise
» (de Poulenc à Dutilleux), mais par contre avec très
peu d'allusions jazzistiques dans l'esthétique, essentiellement
parce-que l'essence même du langage afro-américain repose
sur deux éléments qui sont absents des modes d'interprétation
d'un orchestre « classique » : le swing (une certaine conception
du rythme et de la danse ) et l'expressivité du blues. J'aime
l'idée de pouvoir se déguiser de différentes couleurs
(tel un caméléon) en essayant de rester toujours beau
!
L'oeuvre est construite en 4 mouvements, mais est clairement articulée
en 2 parties : les deux premiers mouvements se suivent d'un seul trait
pour aller jusqu'à un final brillant - bruyant !? - , et le 4e
mouvement, enchainé à l'Adagio central, se termine également
par un Agitato Accelerando jusqu'à la rupture finale. L'introduction
du premier mouvement commence dans les limbes, et j'ai voulu dès
les premières notes du piano signifier cet attachement aux «
nobles dissonances » comme j'aime les nommer, ici une 9e mineure
plaquée et fausse relation au sein d'une phrase qui se développe
en arabesques lentes autour d'une mélodie très simple
et chantante. Peu après apparait joué au piano le thème
principal qui se transforme et s'agite au fil des couleurs changeantes
de l'orchestre pour disparaitre progressivement dans les développpements.
Un choral à 5 cuivres fait office de cadence et nous amène
à l'épilogue qui évoque la mélodie quasi-pentatonique
de l'introduction et annonce les motifs du deuxième mouvement,
sorte de Scherzo néo-classique, ludique et nostalgique à
la fois (amours de jeunesse !).
Le mouvement lent qui suit est un peu mon Eusebius, en version lunaire
et déjantée, respiration sereine et vitale avant la course
effrénée du 4ème et dernier mouvement, conçu
« d'un seul souffle », comme quelque chose d'un peu épique
qui effacerait sur son passage l'histoire qui s'est déroulée
auparavant . »
A (re)voir Ivo Pogorelich - Chopin Piano Sonate No.2 Mvt I - 1980
- Chopin competition.
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