Trio Chopin Tristia Liszt par le Trio Chausson

Trio Chausson

Chopin (1810-1849)
Trio pour piano violon et violoncelle op.8
Liszt (1811-1886)
Tristia, Transcription pour piano, violon et violoncelle de la Vallée D'Obermann
Chopin (1810-1849)
Introduction et Polonaise brillante op.3
(Transcription Trio Chausson)

Philippe Talec, violon
Antoine Landowski, violoncelle
Boris de Larochelambert, piano

Ce disque est le troisième album, paraissant chez le label Mirare, du jeune trio Chausson, créé en 2001, dont le parcours en quelques années est remarquable, la dernière récompense en date étant leur nomination de "Rising Star" pour la saison 2007/2008. En cette année de célébration du bicentenaire de la naissance de Chopin, c'est à l'oeuvre de musique de chambre de ce compositeur qu'est consacré leur disque mais comme ce compositeur n'a en fait créé qu'un seul trio, leur propre transcription pour violon, violoncelle et piano de la Polonaise brillante et son introduction, écrite à l'origine pour piano et violoncelle par ce même compositeur, ainsi qu'une splendide transcription, Tristia de Liszt à laquelle ils ont apporté quelques améliorations (Liszt lui même en fît trois adaptations), complètent leur enregistrement. Un programme original donc qu'ils ont d'ailleurs eu l'occasion de présenter récemment lors de concerts à la Folle journée de Nantes qui célébrait Chopin. Au disque comme à la scène, la complicité du trio Chausson se mesure dans son interprétation fluide et équilibrée, qualités primordiales pour ces oeuvres d'un grand lyrisme qui offre un dialogue instrumental vif et émouvant. Le pianiste Boris de Larochelambert a bien voulu répondre à quelques questions pour présenter ce disque :
Que représente Chopin dans votre répertoire que ce soit en tant que pianiste soliste ou dans le cadre du trio Chausson ?
Chopin a toujours été présent dans mon répertoire. C'est une musique terriblement difficile dans la mesure où sa subtilité et sa complexité (elle supporte moins qu'aucune autre d'être jouée "tout droit" et froidement) doivent disparaître derrière l'évidence poétique. Il faut penser sans se regarder penser, ressentir sans se laisser dériver... J'aime en particulier les premières mazurkas (pour leur charme oriental, envoûtant, leurs audaces harmoniques), les ballades (que des années de conservatoire n'ont pas réussi à galvauder !) et les dernières oeuvres (où le tragique est vraiment débarassé de tout académisme). Nous jouons le trio depuis une année.
Ce trio de Chopin est le seul que ce compositeur ait composé, car il préférait écrire pour le piano seul, en tant que pianiste vous-même que pensez-vous de cette œuvre et de la part occupée par le piano comparativement à celle d’autres trio de la même époque ?

L'écriture pianistique rappelle celle des concertos (en particulier le mi mineur, avec ses larges développements). Elle est très fournie mais pas écrasante (du moins en termes de chant), le piano doit régulièrement s'effacer pour laisser passer les cordes, le violon en particulier, qui évolue beaucoup dans le grave. Le dialogue ressemble par moments à celui que le piano peut avoir avec le basson ou le cor dans les concertos : ces lignes sont secondaires mais belles et intéressantes sur le plan motivique. Dans le 4e mouvement en particulier, on assiste à une véritable débauche polyphonique, les trois instruments s'échangent leurs motifs continuellement ! Le deuxième mouvement est assez mystérieux, c'est un hybride parfait entre le scherzo schubertien, la mazurka chopinienne et le cinquième prélude (par exemple). Tout est à la fois enchevêtré et bondissant, saillant. Son passage central annonce les premières mazurkas, comme le mouvement lent les premiers nocturnes. Chopin sort à peine de sa période "brillante" et pourtant, de ce point de vue l'oeuvre est remarquablement sobre et exempte de surcharge (en comparaison de l'op.2 par exemple). Le finale possède aussi cette ambivalence passionnante : le rythme est celui d'un krakowiak (comme le finale du premier concerto) mais c'est un allegretto, plus en demi-teinte, plus délicat et tragique.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de transcrire pour trio l’introduction et la polonaise brillante ?

Ça fait très longtemps que je rêvais de jouer cette oeuvre ; son énergie, son élégance son imagination dans la virtuosité m'ont toujours enthousiasmés.. Le disque Chopin était l'occasion rêvée ! Nous transcrivons des oeuvres pour trio depuis quelques années et c'est un exercice passionnant. Nous alternons les phases de travail en commun (répartitions des voix, inventions de contre-chants , de textures instrumentales) et en solo pour le travail polyphonique exigeant. Notre but est de donner l'impression que l'oeuvre a véritablement été écrite pour trio et non pas de la surcharger, de la détourner ou de la paraphraser. Cela engage bien entendu la subjectivité et les connaissances de chacun mais nous nous accordons en général lorsqu'une idée semble faire mouche.
Comment et où avez-vous découvert l’œuvre Tristia de Liszt qui est peu connue ? Jouez-vous aussi cette œuvre dans sa version originale pour piano seul et que pensez-vous de la transcription par rapport à l’œuvre pour piano seul ?
En cherchant du répertoire à jouer ! J'ai beaucoup lu cette oeuvre dans ses deux versions pour piano seul (curieusement, bien que très tardive, Tristia porte encore des "cicatrices" de la première version pour piano). C'est pour moi l'une des plus belles oeuvres de Liszt, d'une portée émotionnelle et philosophique rare (de la classe de la Sonate en si mineur ou de Funérailles). De notre avis commun, la transcription que Liszt en a faite est très belle (les quelques ajouts éclairent d'ailleurs ses intentions premières) mais un peu maigre : en substance, il a ôté au piano les thèmes et basses ou contre-chants les plus intéressants pour les confier aux cordes. Et ses trois versions successives voient l'oeuvre se réduire de plus en plus, jusqu'à se limiter à l'introduction, comme si elle était revue à travers le prisme de Nuages gris ou de la Lugubre Gondole... Nous avons donc décidé de lui ajouter un peu de substance pour qu'elle sonne comme le Liszt qui a écrit la Vallée d'Obermann (quelques trémolos, accords, arpèges, doublures..)
Quels sont les vos prochains concerts en France (ou autres pays francophone) ?
La Baule en mars, Rouen en mai, Nohant le 7 juin, et Nancy en juillet (dates à préciser et à confirmer).
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Pour écouter le Finale : Allegretto du Trio pour piano, violon et violoncelle en sol mineur opus 8 de Frédéric Chopin
Interprété par le Trio Chausson

avelc l'aimable autorisation du label Mirare
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