Régis Campo Mysterium simplicitatis PARTITION PIANO

Régis Campo
Mysterium simplicitatis
5 pièces faciles pour piano

Lucis et umbrae simplicitate
Simplicité de la lumière et de l’ombre
Rivi simplicitate
Simplicité du ruisseau
Saxi et venti simplicitate
Simplicité de la pierre et du vent
Tristis gaudii simplicitate
Simplicité de la triste joie
Aerei et stellae simplicitate
Simplicité du cuivre et des étoiles

A découvrir ce recueil de partitions, paru récemment aux éditions Lemoine, et qui regroupe cinq pièces faciles pour piano, dont la simplicité se conjugue à une beauté poétique étonnante. Des pièces écrites, spécialement pour les pianistes d'un niveau de premier cycle, par le compositeur Régis Campo pour leur permettre de travailler la sonorité, les déplacements sur le clavier, la régularité rythmique, l'écoute en découvrant une esthétique bien actuelle.
Au delà des pianistes de ce niveau, ce recueil peut aussi intéresser tout autre pianiste qui a envie de découvrir ou partager une petite facette du style dit "volontairement ludique et énergique" , mais aussi poétique, du compositeur Régis Campo, style que l'on retrouve dans ces petites pièces très attrayantes.
Ainsi le pianiste Nicolas Horvath avait notamment choisi de les jouer lors de "La nuitdu piano minimaliste " et bientôt il paraîtra un disque : « Laterna magica » regroupant plusieurs œuvres de Régis Campo, de la pièce soliste à celle pour orchestre allant de 1993 à 2013, dont ces pièces jouées par la pianiste ( également chef d'orchestre) Kanako Abe. Le compositeur Régis Campo a bien voulu répondre à quelques questions à l'occasion de la parution de ces partitions et invite d'ailleurs à en écouter un court extrait.

Que représente le piano parmi toutes vos compositions, votre biographie mentionnent vos études de composition mais avez-vous appris à jouer plus particulièrement d’un instrument avant ou en parallèle et dans l’affirmatif lequel ?

Mon instrument était le piano à la base mais la composition s'est très vite imposée à moi dans la petite enfance. Le piano compte beaucoup pour moi : il est souvent présent dans mes formations instrumentales. Il y a évidemment la rencontre décisive avec le pianiste américain Jay Gottlieb qui m'a inspiré mon Concerto pour piano et mon Premier Livre. Puis à travers mes créations, la chance d'avoir composer pour Zoltán Kocsis ou, dans la jeune génération des pianistes français, Bertrand Chamayou qui m'a énormément marqué par la profondeur de son jeu. Et puis j'aime énormément Nicolas Angelich, Vanessa Wagner, Claire-Marie Le Guay, François-Frédéric Guy, Philippe Guilhon-Herbert, Denis Pascal, Jean-Frédéric Neuberger, Nicolas Horvath, Denis Levaillant, Philippe Gueit, Dana Ciocarlie, Kanako Abe, Cédric Tiberghien, mais j'en oublie tant d'autres ! J'ai aussi rencontré récemment le maestro Philippe Entremont dont j'ai tant d'admiration.

On peut lire dans votre biographie que vous mettez l'accent sur l'invention mélodique et sur une grande vitalité des tempi et que Stravinsky, Mozart, Rameau mais aussi Messiaen, Lutoslawski et Mahler sont vos modèles . Vous arrive-t-il cependant au fil du temps de vous écarter parfois de ces modèles et d’en prendre d’autres ?

Avec le temps je trouve que Stravinsky, Ligeti et Rameau s'inspirent de plus en plus de moi – je vais leur en parler ! Mes influences actuelles vont davantage vers les travaux de grands réalisateurs de film comme Stanley Kubrick, Alain Resnais, Martin Scorsese ou David Lynch.

Quelle est l’œuvre que vous avez composée à laquelle vous êtes le plus attaché ou dont vous êtes le plus fier ? Et plus généralement préférez-vous composer pour certains instruments particuliers ou œuvres orchestrales ou opéra etc… ?

L'ouvrage qui me tient le plus à cœur ses dernières années est mon actuel deuxième opéra « Quai-ouest » que je vais bientôt terminer. Il s'inspire de la pièce de Bernard-Marie Koltès et il sera donné à l'opéra du Rhin à Strasbourg en septembre 2014, à Mulhouse puis repris à l'opéra de Nuremberg en langue allemande début 2015.

Vous avez créé ce recueil Mysterium simplicitatis sur la commande de Jean-Christophe Chazalette qui est- il et quels étaient les objectifs de sa commande, vous a-t-il donné des consignes très précises ou laisser une très grande liberté ?

Jean-Christophe Chazalette est un ami magistrat et un pianiste amateur très éclairé. C'est une commande privée que j'ai acceptée avec enthousiaste : les titres en latin de ses cinq pièces sont de lui.

A quoi avez-vous attaché le plus d’importance dans ces pièces faciles pour piano et quels caractères particuliers de votre style peut-on y retrouver ?

Elles se rattachent à plusieurs pièces écrites spécialement pour les jeunes pianistes comme "Kinderball", « Parole magique pour faire apparaître des lutins amis » ou encore ou « Petite mécanique céleste » Dire le maximum de choses en peu de notes et avec une technique pianistique très simplifiée est un pari redoutable. Les grands modèles en la matière sont évidemment Bartók et György Kurtág.

Quel niveau minimum de piano faut-il avoir pour les jouer et peuvent-elles tout aussi bien intéresser des pianistes de niveau supérieur ?

Mon éditeur Lemoine a été enchanté par ses pièces car elles sont vraiment dédiée à un premier cycle : cela n'a pas empêché le pianiste Nicolas Horvarth de les créer en 2012.

Quels conseils particuliers donneriez-vous aux pianistes qui souhaitent jouer ces pièces ? Écouter les résonances.

Travaillez-vous ainsi toujours uniquement sur commande ?

Oui, c'est très important pour moi, la composition est aussi un métier, un artisanat, un savoir-faire qui demande évidemment une commande.

Quelles sont pour vous les meilleures conditions pour composer ?

C'est étrange mais d'abord une bonne condition physique et une bonne harmonie avec son propre corps : composer est un acte très physique et c'est souvent une endurance.

Vous avez obtenu nombreux prix lors de votre carrière, quelle importance leur accordez-vous ? On ne se lasse jamais d'en recevoir !

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