Liebestraum n°3 (Rêve d'amour)
La Valse de l'opéra Faust de Gounod
Nuages Gris
Valse-impromptu
Sonnet de Pétrarque n°104
Consolation n°3
Les Réminiscences de Don Juan d'après l'Opéra
de Mozart
Harmonies du soir
Frühlingsglaube d'après Schubert
Jean Muller , piano
En janvier 2005, il avait pu vous être présenté
dans l'actualité de pianobleu.com un disque du pianiste
Jean Muller comportant des oeuvres de Liszt couplées avec
celles d'autres compositeurs(voir
ici ) qui permettait déjà de mesurer à
la fois les grandes qualités pianistiques et le jeu poétique
de cet interprète, il revient ici avec un nouvel enregistrement
consacré cette fois uniquement à Franz Liszt dans
un programme exaltant le grand lyrisme de oeuvres de ce compositeur.
Ainsi il débute son programme par le Liebestraum n°3
que vous pourrez entendre plus bas dans cette page qui, explique-t-il,
était à l'origine une pièce pour piano et
voix, et il a choisi nombreuses autres pièces qui sont
aussi des transcriptions d'oeuvres vocales. La sélection
qu'il a faite, mûrie au fil de concerts qu'il a pu donner,
se révèle assurément un très bon choix
car ce programme s'avère en fait très varié.
Entre les séductrices et démoniaques transcriptions
d'Opéra et le mélancolique "Sonnet de Pétrarque"
ou la sereine "Consolation", c'est un monde de
sentiments très opposés que le pianiste nous fait
partager dans une interprétation tantôt éblouissante
tantôt émouvante. Si Franz Liszt n'avait que onze
ans lorsqu'il donna son premier concert public , le pianiste Jean
Muller a été encore plus précoce : dès
l'âge de huit ans il a créé en public une
uvre de son compatriote luxembourgeois Alexander Mullenbach
lors d'un concert de gala ...nul doute qu'il lui reste de cette
première expérience le goût pour faire passer
l'émotion dans la musique et le chant contrasté
et expressif de son piano parvient ici merveilleusement à
captiver l'auditeur.
Jean Muller a bien voulu répondre à quelques questions
pour présenter son disque :
Quand avez-vous découvert la musique
de Liszt, qu'en avez-vous pensé alors et quelle place représente-t-elle
aujourd'hui pour vous ?
La discographie familiale était très fourni, et
ma curiosité musicale très grande et j'ai donc découvert
Liszt très tôt. Evidemment un petit garçon
jouant du piano ne peut qu'être fasciné par cette
musique très brillante et virtuose. La musique de Liszt
me fascine toujours au plus haut point et j'ai gardé mon
enthousiasme pour des pages brillantes telles que la transcription
endiablée de l'air " Finch'an del Vino " qui
clôture les Réminiscences de Don Juan tout en étant
plus sensible aux uvres plus introverties telles que les
recueils des Années de Pèlerinage.
Pourquoi pensez-vous que la virtuosité
de Liszt jette le doute sur ses qualités de compositeur
?
Sa carrière de pianiste était tellement fulgurante
qu'on oublie parfois que Liszt est également un compositeur
de génie, auteur de la monumentale Sonate en si mineur
ou de de la non moins monumentale Faust-Symphonie, inventeur du
poème symphonique, précurseur dans le domaine harmonique
de Wagner et n'oublions pas non plus qu'au crépuscule de
sa vie il a redécouvert la composition modale et découvert
la gamme par tons et même l'atonalité. De plus c'est
souvent dans ses pages lyriques qu'il offre le meilleur de lui-même.
Votre disque comporte deux uvres
d'après de opéras qui sont précisément
d'une grande virtuosité, pourquoi les avez-vous choisies
?
Quand Liszt se lance dans une fantaisie sur des thèmes
d'un opéra il compose en fait une nouvelle uvre en
se servant d'idées musicales d'un autre compositeur. Ces
fantaisies d'opéras sont des uvres d'une grande originalité.
En plus il est impressionnant de voir avec quelle justesse Liszt
commente les drames de ces opéras dans une forme plus condensée.
Votre disque comporte une autre uvre
très virtuose : Harmonie du soir, pourquoi l'avez-vous
choisie et plus généralement quel est le fil rouge
de votre disque ?
J'ai choisi ce programme comme je choisis un programme de concert,
en gardant à l'esprit que ce qui semble cohérent
sur le papier ne l'est pas forcément à l'oreille.
Néanmoins le "leitmotiv" de ce disque est l'aspect
lyrique de l'uvre lisztienne. Cinq des neuf pièces
retenues sont des
transcriptions d'uvres originalement conçues pour
la voix. En effet, et on l'oublie souvent, les Sonnets de Pétrarque
et les Rêves d'amours sont d'abord des compositions pour
voix et piano. Harmonies du Soir est comme toutes les études
de Liszt, tout d'abord une grande fresque poétique, et
la virtuosité - indéniable - n'est finalement qu'un
moyen utilisé pour atteindre de nouveaux sommets expressifs.
Conçue autour d'un thème qui était d'abord
prévu pour une
uvre religieuse Liszt développe une grande vision
à caractère éminemment érotique :
une contradiction tout à l'image de son auteur fasciné
par les forces démoniaques et néanmoins abbé
à la fin de sa vie.
Qu'est-ce qui vous tient le plus à
cur dans votre interprétation de Liszt et comment
avez-vous travaillé les uvres enregistrées
?
Le programme de ce disque je l'ai joué maintes fois en
concert avant de l'enregistrer. Dans mon interprétation
aussi bien que dans la programmation de ce disque j'essaie de
trouver le juste équilibre entres les aspects novateurs,
poétiques et virtuoses de Liszt, afin d'approcher son uvre
sans à priori et d'une manière naturelle. Le travail
à proprement dire est quelque chose
d'énigmatique qui est difficile à décrire,
l'essentiel étant que les doigts, la tête et le cur
y participent et ne l'oublions pas : l'oreille !
Dans quelles circonstances a été
fait l'enregistrement en juillet 2008 et sa parution sous le label
Fondamenta ?
Dans un premier temps j'ai produit moi-même cet enregistrement
à l'aide de mécènes privés qui m'ont
permis de travailler dans des conditions exceptionnelles au grand
auditorium de la Philharmonie de Luxembourg. Ce n'est que plus
tard que Frédéric d'Oria-Nicolas, le directeur de
Fondamenta et un collègue que j'apprécie énormément,
m'a proposé de sortir le disque pour son label.
Quels sont les vos prochains concerts
en France ou autres pays francophones ?
J'ai joué à Lyon le mois passé et divers
projets qui restent à confirmer sont prévus pour
la saison prochaine.
Pour écouter
Liebstraum n°3 (Rêve
d'amour) de Liszt
interprété par Jean Muller,
piano
avec l'aimable autorisation du label Fondamenta
cliquez sur le triangle du lecteur ci-dessous