Piano solo Philippe Léogé JAZZ

Philippe Léogé
My french standards songbook
Philippe Léogé, piano

La vie en rose
La belle vie
Monsieur Claude
Nuages
C'est si bon
Ne me quitte pas
Et maintenant
Que reste-t-il ne nos amours

Ce disque du pianiste Philippe Léogé, qui parait chez "Plus loin music", n'est certes pas le premier disque piano solo de ce pianiste mais est sans doute le plus remarquable non seulement parce que le "répertoire" qu'il y aborde touchera nombre de personnes qui ont apprécié les chansons inspiratrices de cet album mais surtout parce qu'il il en fait une splendide relecture poétique très personnelle, où la musique classique a aussi sa place dans un univers proche de l'impressionnisme de Ravel et Debussy.
Ce n'est pas juste par effet de mode mais bien parce que cette multiple source d'inspiration lui convient particulièrement bien qu'il s'est plongé dans le projet de ce disque. En effet dans les années 90, il se consacrait essentiellement à l'arrangement de chansons françaises et étrangères dont parmi les plus grandes stars(consultez la page sur son parcours pour savoir lesquelles !) . Quant au jazz et la musique classique ils font depuis toujours partie de sa culture, ainsi le confie-t-il à l'occasion d'un entretien pour la sortie de ce disque (à lire plus bas dans cette page).
Depuis 2001, Philippe Léogé a en effet décidé de se consacrer avant tout à ses activités de pianiste, réalisation de diverses orchestrations classiques, outre celle de directeur artistique du festival de jazz sur son 31 depuis plus de vingt ans, et deux autres disques piano solo sont déjà parus. La sensibilité musicale qu'il s'est construite au fil du temps à travers la variété, le jazz et aussi la musique classique, se libère ici pleinement dans une splendide poésie musicale sans frontière entre tous ces styles , une musique qui parle à tous même sans mots.
Sous un titre anglais, jazz oblige sans doute et aussi parce que le pianiste est connu internationalement, il a regroupé sept standards de la chanson française( voir la liste en début de page) que vous connaissez sûrement, même si vous êtes jeune, hormis peut-être la chanson "Nuages" de Django Reinhardt plus connue dans sa version instrumentale, vos parents vous les ont sûrement fredonnés un jour ou l'autre, ou vous les avez entendus diffusés par la radio, car ces standards le sont bien sûr toujours très régulièrement. Il a également concocté un long hommage à Claude Nougaro , regroupant quatre standards ( Worksong ( Nat Aderley), Girl Talk (Neal Hefti), Round Midnidght ( Thelonious Monk( et Berimbau ( Bud Powell) qui eux ne sont pas français, mais inspirèrent le chanteur disparu il y précisément 10 ans : le 4 mars 2004.
Les titres de chansons françaises assemblés pourrait presque aussi raconter une histoire à eux seuls, jeu qui pourrait être tentant puisque, curieusement, ce qui est primordiale dans une chanson pour Philippe Léogé ce sont, confie-t-il encore : les paroles... mais l'idée de ce disque lui est d'ailleurs venue lors de tournée à l'étranger , où le langage à pourtant moins d'importance que la musique sans doute ! Alors paroles ou musique ?... à chacun de décider quel est l'ingrédient primordiale d'un "standard" de la chanson française mais une chose est certaine : l'absence de texte ne se fait ici nullement regretté, la voix du piano laissant place à elle seule à un rêve au fil poétique musical unique, où l'auditeur se plait de tableau musical en tableau musical , à admirer la richesse des couleurs et formes de chacun, ingrédients qui contribuent aussi à ce que l'émotion jamais ne retombe, et avec la belle voix de son piano, Philippe Léogé en dit beaucoup plus que les textes de toutes ces chansons et assurément "pénètre l'âme de ses auditeurs" !
Comment est né ce projet  piano solo ?
L'idée de ce projet en solo m'est venu en jouant à l'étranger. En effet, notamment lors de mes 2 précédentes tournées en Chine, je jouais souvent en rappel une chanson française faisant partie du grand répertoire des chansons planétaires... ça pouvait être "My way", "la belle vie", "C'est si bon" ou "Ne me quitte pas", bien sûr avec une grande place accordée à l'improvisation, et je constatais que le public était très touché par le fait qu'un musicien de Jazz français joue les standards de son patrimoine musical ; du moins c'est ce que certaines personnes m'ont rapporté après ces concerts. Du coup, l'idée a commencé à germer de faire une relecture de certaines grandes chansons françaises qui avaient été tellement reprises par des jazzmen et crooners américains qu'elles font partie aujourd'hui du répertoire des standards de Jazz.
Quelles caractéristiques particulières aimez-vous de façon générale dans la chanson française, en quoi pour vous une chanson française est-elle une bonne chanson, en dehors de son succès qui la confirme ?
Pour moi, une bonne chanson c'est quand il y un texte fort interprété par une voix qui s'approprie ce texte pour mieux pénétrer l'âme de l'auditeur. On peut toujours enjoliver et faire une belle présentation mais surtout j'ai besoin d'être touché par la grâce du moment. Peu importe si c'est une chanson triste, gaie, mélancolique, rythmée ou pas...
Attachez-vous autant d’importance au texte qu’à la musique ?
Pour une chanson, le texte est primordial et ensuite le son qui l'accompagne.
Vous ajoutez beaucoup de poésie et une certaine nostalgie dans nombreuses chansons , avez-vous aussi une certaine nostalgie de la chanson française de cette époque ou parmi les chanteurs actuels certains vous semblent-ils réaliser des chansons à la hauteur de celles-ci ?
J'aime bien cette phrase d'André Suarès qui disait : "Poète, sois Musicien ou ne t'en mêle pas. " Je pense que la chanson française est toujours présente, il y a eu Piaf, Brel, Ferré, Nougaro, Allain Leprest et il y a Juliette, Arthur H, ou Eric Lareine. Disons qu'aujourd'hui, avec les critères ambiants des maisons de disques, je ne suis pas sûr que Jean Ferrat ou Georges Brassens feraient la même carrière.
Pour reprendre la phrase insérée dans la pochette de l'album, je cite : "Le vaisseau piano de Philippe Léogé vogue sur l'océan de l'impressionnisme, rêvant de voyages intérieurs entre Jazz et Musique Classique", comment avez-vous procédé précisément pour intégrer ces musiques dans ces chansons, quels sont notamment les jazzmen et compositeurs classique que vous appréciez particulièrement, et cela vous a-t-il semblé plus difficile ou pas d’incorporer la musique classique dans les chansons plus rythmées  comme par exemple " C’est si bon"
Le mot "impressionnisme" est très important car toute mes improvisations sont faites de couleurs qui rappellent des univers musicaux qui m'habitent car ils font partie de ma culture : le Jazz bien sûr, le Blues, le Flamenco, les mélodies du Brésil, la transe des rythmes africains, indiens, tout cela passé par le filtre de mes origines gasconnes et de mon amour pour Debussy et Ravel. Je ne suis spécialiste d'aucune musique mais mon piano est chargé d'impressions et de réminiscences de tout ce que j'ai découvert et que je continue de chercher à travers ma vie de pianiste autodidacte.
Le morceau "C'est si bon", de ce fait, est bien une impression de swing déambulatoire, qui part d'une walkin' bass atonale avec des petites phrases assez "Free" qui nous transportent on ne sait pas trop où pour finalement terminer avec un gros groove qui expose le thème dans la plus pure tradition du Jazz, parce que le Swing... C'est si bon !!!
Vous êtes le directeur artistique de Jazz sur son 31, dont le programme l’année dernière était « autour du jazz au féminin » , les chansons que vous avez choisies ont toutes été composées par des hommes et seulement deux ont connu leur succès à travers des interprètes féminines , pensez-vous que les chansons, tant de variété que de jazz , des femmes ont évoluées depuis cette période, ou bien vous n’en avez pas choisis parce que par nature les chansons ( tant la musique que le texte) « masculines » vous inspirent-elles plus pour des improvisation personnelles ?
En ce qui concerne la thématique de la programmation du festival Jazz sur son 31 de 2013, j'ai voulu mettre en avant des formations où la présence féminine était très influente sur la Musique. Le but n'était pas de programmer plus de chanteuses mais surtout des instrumentistes et des projets portés par des femmes et ça a été un grand succès.
Quant aux chansons de l'album, je ne me suis pas du tout posé la question du sexe des auteurs et compositeurs. Ceci dit, il y a eu de magnifiques chansons françaises composées par des femmes dont une des plus grandes s'appelait Marguerite Monnot.
Vous aviez aussi écrit pour des chanteur(se)s étrangères , continuez-vous aussi et envisagez vous aussi de faire un disque autour de standards de chansons étrangères ?
Non, ce n'est pas dans mes projets. Le prochain album en solo sera entièrement constitué de compositions originales.
Quels sont vos prochains concerts ?
- 6 mars - Studio de l'hermitage à Paris (duo avec JM Padovani)
- 23 mars - Auditorium du Thor (piano solo)
- 26 mars - Jazz à l'étage à Rennes (quatuor Monk)
- 3 avril - Théâtre de Muret (Le Jazz et la Pavane)
- 11 et 12 avril - L'isle sur la Sorgue (Le Jazz et la Pavane)
- 19 avril - Domaine Musical de Pétignac (piano solo)
- 23 avril - Duc des lombards à Paris (piano solo)
- 25 avril - Théâtre de Montauban (duo avec JM Padovani)
- du 4 au 8 juin - Tournée au Liban

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