Franz Liszt Olivier Moulin Piano

Liszt (1811-1886)

Danse macabre d'après Saint Saëns
En rêve
Funérailles
Sonnet de Petrarque 104
Après une lecture de Dante
Impromptu
Nuages gris
Totentanz

Olivier Moulin, piano

Ce disque édité par le label Ameson est le premier disque du pianiste Olivier Moulin lauréat de nombreux concours et dont vous pouvez découvrir le parcours en cliquant sur son nom écrit en bleu. Ce n'est pas la première fois qu'il est question de ce pianiste sur pianobleu.com puisque vous aviez pu le découvrir dans la retransmission d'un concert au festival de Radio France et Montpellier Languedoc Roussillon en juillet 2010 et lire dans l'actualité un petit écho de son concert au Théâtre de Cornouaille en décembre 2010... Olivier Moulin s'est déjà produit dans nombreuses salles prestigieuses et de grands festivals internationaux, où il a notamment eu l'occasion de jouer souvent l'un de ses compositeurs de prédilection : Liszt . En cette année de bicentenaire de naissance du compositeur il était donc logique qu'il choisisse de rendre hommage à ce compositeur. Son programme réunit des oeuvres qui montrent l'obsession de la mort chez Liszt ce qui bien que cette année 2011 célèbre sa naissance est aussi une trame logique puisque comme l'indique Bertrand Périer, auteur du livret de cet album : "Toute sa vie Liszt a été hanté par la pensée de mourants et des trépassés, par la vision des catafalques et de l'au-delà".
Autour de ce thème unique Olivier Moulin a réuni quatre oeuvres de grandes envergures et autant de courtes pièces dernières, qui offrent des respirations car elles sont le plus souvent d'un grand lyrisme et moins sombres même si des épisodes de tension y sont aussi présents, et elles ont en fait aussi une variété de couleur, "Nuages gris" tirant au noir puisqu'il finit "au confins du silence et du désespoir"....
Au début de cet enregistrement dans l'ironique "Danse Macabre", à l'origine poème symphonique du compositeur contemporain de Liszt Saint Saëns, Liszt qui ne fait qu'emprunter trois thèmes principaux de ce poème ( thème rythmique initial, thème de valse et "Dies irae" (partie d'une messe de Requiem) produit une partition alternant lyrisme exalté et virtuosité étourdissante. Un extrait vidéo plus bas dans cette page réalisé lors de l'enregistrement de ce disque vous permettra vous en rendre compte sous les doigts du pianiste Olivier Moulin qui interprète cette pièce impressionnante avec grandes qualités pianistiques.
Plus connue, la composition originale de Liszt "Funérailles" est comme son nom le suggère une marche funèbre, au caractère à la fois héroïque et épique qui fait vivre à l'auditeur l'horreur de combats en réunissant des sons d'un champ de bataille à celui d'un chant de douleur.
Autre oeuvre colossale "Après un lecture de Dante" tient tout autant de la composition que l'improvisation comme l'indique son sous-titre "Fantasia quasi sonata" et son thème est toujours dans la lignée de cette obsession de la mort puisque il s'agit de l'enfer de Dante qui y est peint avec " Des cris divers, d'horribles langages, des paroles de douleur, des accents de colère, des voix hautes et rauques , et avec elles un bruit de mains, faisant un fracas qui sans cesse tournoie dans cet air à jamais ténébreux"... heureusement la fin laisse espérer un Paradis.
Quatrième grande oeuvre de ce disque, et dernière du programme, la transcription pour piano seul de l'oeuvre "Totentanz", écrite par Liszt lui-même pour piano et orchestre, selon la majorité des musicologues serait inspirée d'une fresque intitulée " le triomphe de la mort' que Liszt avait pu admiré pendant son voyage italien de 1838, et Liszt y mobilise encore toutes les ressources de l'instrument, le plus souvent violent et percussif jusqu'à une dernière énonciation du "Dies Irae" à la fin... vous pourrez également écouter précisément la fin de cette oeuvre dans un extrait plus bas dans cette page et apprécier la précision et puissance impressionnante du pianiste qui maîtrise cette force ainsi dans "En rêve" dont les notes sont d'une grande légèreté , à voir également dans un vidéo qui termine cette page. Olivier Moulin a bien voulu répondre à quelques questions complémentaires à propos de son disque :
Dans quelles circonstances ont eu lieu votre rencontre et votre enregistrement avec le label Ameson ?
J’ai rencontré Florence Hermitte, directrice artistique et ingénieur du son du label AmeSon, à l’occasion du récital que j’ai donné au Festival de la Roque d’Anthéron en 2009. Auparavant, elle avait écouté un enregistrement sur lequel je jouais des œuvres de Liszt qui lui avait beaucoup plu. On s’est donc mis très vite d’accord sur le répertoire à enregistrer. Elle m’a d’ailleurs beaucoup aidé à bâtir ce programme.
L’enregistrement de ce disque a eu lieu à Paris en avril 2011, dans le très beau temple Saint-Pierre, près des Buttes-Chaumont.
Que représente Liszt  pour vous ?  
J’ai commencé à jouer Liszt assez tardivement (vers l’âge de 18 ans), mais j’ai déchiffré (et essayé de jouer !!) sa sonate en si mineur bien avant, vers l’adolescence, après en avoir écouté avec mon père l’interprétation grandiose de Krystian Zimerman. A cette époque, je me rappelle que nous écoutions ce disque en boucle à la maison…
Liszt représente pour moi tout d’abord un homme profondément humaniste, généreux, mystique, visionnaire et très en avance sur son temps. Egalement un pianiste d’une virtuosité sans équivalent.
En tant que compositeur, on peut le qualifier de musicien aux « multiples facettes » : son œuvre est d’une richesse, d’une originalité et d’une diversité incroyables : entre les rhapsodies hongroises, les années de pèlerinage, ou des pièces comme Nuages gris ou la bagatelle sans tonalité, il y a tellement d’évolution!
J’ai un intérêt tout particulier pour des œuvres telles que la sonate, les années de pèlerinage, les harmonies poétiques et religieuses, les consolations, les méphistos valses…
Je me suis beaucoup intéressé à sa biographie et à un livre passionnant d’Alan Walker que je recommande à tous les amoureux de la musique de Liszt. J’ai également visité sa maison à Weimar.
Etant donné le vaste répertoire de Liszt /la mort comment avez-vous sélectionné plus particulièrement les oeuvres de votre disque ?
L’idée de ce programme est partie de la Totentanz que j’ai d’abord eu l’occasion de jouer dans une version inédite en duo piano et orgue, puis dont j’ai joué la transcription pour piano seul à plusieurs reprises au cours de ces trois dernières années. A partir de là, j’ai découvert sa transcription de la Danse macabre de Camille Saint-Saëns, compositeur auquel il vouait une grande admiration. Ainsi ces deux pièces ont elles constitué le fil rouge du programme de ce disque et orienté le choix des autres.
Comment ressentez-vous personnellement le fait de jouer seulement une musique aussi inspirée par la mort, est-ce plus éprouvant que d'autres thèmes chez Liszt ?
Bien entendu, le thème de la mort est très présent dans ces pièces qui reflètent une âme bouleversée et souffrante. Elles sont donc, en ce sens, assez éprouvantes. Elles font cependant miroiter une phase ensoleillée de confiance et de grâce. Je pense qu’il y a quelque chose de contemplatif, une sorte de ferveur religieuse, et l’optimisme d’une foi sans nuage. Pour moi, cette musique est certes éprouvante mais aussi très émouvante, mais jamais totalement sombre ni déprimante.
Qu'est-ce qui vous a le plus tenu à cœur dans votre interprétation et qu'est-ce qui vous semble le plus difficile à interpréter dans les œuvres que vous avez choisies ?
Toutes les pièces du disque m’ont procuré un énorme plaisir, aussi bien au niveau du travail de recherche et de sélection des œuvres qu’au niveau du travail d’interprétation. Elles font toutes passer un message fort, les thèmes sont très beaux, les harmonies magnifiques et il y a une densité expressive intense.
Bien entendu, beaucoup d’entre elles sont très difficiles techniquement et physiquement : la Danse macabre d’après Saint-Saëns, Totentanz, Après une lecture du Dante… et requièrent une grande endurance.
Au-delà de cet aspect « technique », je dirais qu’une des grandes difficultés a été d’essayer de restituer les timbres et l’ampleur orchestrale des deux danses macabres qui sont toutes deux des transcriptions : la Danse macabre d’après Saint-Saëns pour laquelle Liszt priait Camille Saint-Saëns d’ « excuser son inhabileté à réduire au piano le merveilleux coloris de la partition ». De même, la Totentanz est à l’origine une œuvre pour piano solo et orchestre que Liszt a lui même transcrit pour piano seul, dans laquelle il mobilise toutes les ressources de l’instrument.
Les œuvres de votre enregistrement ont été écrites à des périodes différentes trouvez-vous une évolution chronologique  dans l'inspiration de Liszt ou sa façon de composer par rapport à ce thème de la mort ?
Parmi les dernières œuvres composées par Liszt vers la fin de sa vie, deux pièces assez courtes figurent sur ce disque : En rêve et Nuages gris. Lorsqu’on écoute « En rêve », si on prête davantage attention à la mélodie très chantante, charmeuse et délicatement ornée qu’aux harmonies inattendues de l’accompagnement, on pourrait penser qu’il s’agit du jeune Liszt alors qu’il s’agit en fait d’une de ses dernières compositions pour piano datant de 1885.
A l’inverse, les Nuages gris, composés quelques années auparavant, font partie de ses pièces qui font de Liszt un des précurseurs de la musique moderne et de l’école viennoise (Schönberg, Webern), avec un langage harmonique novateur qui défie les conventions. Liszt avait d’ailleurs lui même dit : « ma seule ambition de musicien était et serait de lancer mon javelot dans les espaces indéfinis de l’avenir ». Cette pièce se caractérise par une économie de moyens absolue et une indétermination tonale permanente.
Les œuvres du Liszt des dernières années se démarquent de la plupart de ses premières œuvres par un rejet prononcé du moindre élément de virtuosité : la tendance est au dépouillement, voire même à l’austérité.
Comment avez-vous vécu l'enregistrement de votre disque ?  
Cet enregistrement a eu lieu en avril dernier à Paris au Temple Saint-Pierre, un lieu magnifique avec une très belle acoustique. Il s’est déroulé sur 3 jours.
Il s’agissait de mon premier disque, et j’étais donc un peu tendu au départ, ne sachant pas trop comment se dérouleraient les séances d’enregistrement et étant face à un programme très éprouvant physiquement.
Florence Hermitte m’a tout de suite mis à l’aise. Sa présence bienveillante, son écoute, sa patience, sa concentration et ses nombreux conseils m’ont beaucoup guidé tout au long de cet enregistrement.
Le piano, que nous avions choisi ensemble, est un magnifique Steinway D très coloré et chantant, tout à fait adapté pour ce répertoire.
Avez-vous joué ce programme entier en concert ou le jouerez-vous bientôt  ?
J’avais commencé à jouer une partie de ce programme, couplé à d’autres œuvres de Liszt, il y a quelques mois : au Brésil, en Allemagne, et un peu en France (Paris, Quimper, Festival du Touquet…) Je l’ai donné en intégralité il y a quelques semaines à Belley et à Ecully ainsi que très récemment à Toulouse à l’Espace Croix Baragnon.

Pour écouter
Liszt
Extrait (fin) de Totentanz
Liszt
Olivier Moulin, piano
avec l'aimable autorisation
du label Ameson

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A voir Olivier MOULIN joue Liszt - Danse Macabre

Olivier Moulin joue Liszt - En Rêve

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