DVD Schumann Martha Argerich

Schumann
Martha Argerich, piano
Gewandhausorchester Leipzig
Direction : Riccardo Chailly

Avant de célébrer l'arrivée de 2007, un petit regard en arrière sur 2006, qui outre "l'année Mozart", aura été aussi, pour les amateurs de musique classique, une année Schumann(1810-1856) avec la célébration du 150ème anniversaire de sa disparition. Le mot disparition n'est sans doute pas le plus juste car son talent lui a valu d'influencer profondément la vie musicale de son temps mais d'avoir aussi un impact sur l'avenir, un autre compositeur Piotr Tchaïkovski(1840-1893) verra en lui "la figure majeur de l'art musical contemporain".

En été 2006, la géniale pianiste Martha Argerich, célèbre notamment pour ses interprétations des oeuvres du répertoire du 19ème siècle, a présenté un programme d'oeuvres de Schumann afin de rendre honneur au compositeur, dans la salle Gewandhaus de Leipzig, qui des années auparavant l'avait reçu lui-même. Pour l'occasion elle était accompagnée de l'orchestre des lieux : Gewandhausorchester sous la Direction de Riccardo Chailly.
Leipzig est en effet un lieu où Schumann passa une période décisive de sa vie : il démarra sa carrière de compositeur en signant des pièces pour piano, des lieder, de la musique de chambre. C'est là aussi qu'il créa ses premières oeuvres symphoniques, ainsi les "Etudes symphoniques"(en 1834) , l'une de ses oeuvres pour piano les plus abouties, dont le son orchestral n'échappa pas à Tchaïkovski qui en orchestra deux pièces, qui ouvrent ce concert.

C'est également dans cette salle que Clara Schumann, sa jeune épouse, interpréta pour la première fois, en 1841, avec l'orchestre de Gewandhaus, une fantaisie pour piano et orchestre, où selon son journal "piano et orchestre s'entrelace à la perfection" . Celle-ci prit par la suite la dimension d'un concerto pour piano en trois mouvements, et fut joué en 1846 par Clara Schumann...le jour de l'an 1846. Elle le joua plus d'une cinquantaine de fois au cours de sa vie. Martha Argerich qui l'a également souvent joué nous en offre ici une interprétation particulièrement enthousiasmante, d'une grande vigueur et poésie, la complicité et le plaisir de tous les musiciens à partager ce moment est visible sur les images apportées par le support DVD.
En "bis" Martha Argerich offre un pur moment de poésie avec " Des gens et des pays étrangers", avant de laisser la place à l'orchestre seul pour quatre pièces de Carnaval , à l'origine écrites pour le piano et retranscrites par Ravel pour l'Orchestre à la demande du danseur russe Vassav Nijinski. La quatrième Symphonie, tenue aujourd'hui comme l'une des plus grandes partitions symphoniques du 19ème siècle clot le concert, interprétée avec une énergie infaillible par un orchestre mené il est vrai par un chef à la baguette dont on peut se demander si elle n'est pas aussi magique tant le dynamisme communicatif de Riccardo Chailly tient de l'enchantement.

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