Franz Liszt Christus Nicolas Horvath PIANO
Franz
Liszt
Christus
Nicolas Horvath, piano
Einleitung
Pastorale
Hirtengesang an der Krippe
Die Heiligen Drei Könige
Die Gründung der Kirche
Das Wunder
Tristis est Anima mea
O Filii et Filiæ
Le pianiste Nicolas Horvath,
a choisi pour son premier disque d'enregistrer certains mouvements de
l'oratorio "Christus" de Liszt écrit pour solistes,
choeur, orgue et grand orchestre, dont il existe des versions vocales
dans laquelle la partie orchestrale est transcrite pour piano.
Liszt a composé cette oeuvre dans la dernière période
de sa vie, où il se réfugia dans la foi, et composa des
oeuvres religieuses, mais avec cette musique trop en avance sur son
temps, l' "Abbé Liszt" sera considéré
plus comme un fou qu'un génie et cela même aussi par sa
propre fille Cosima. Un jugement qui semble étonnant puisque
nombre de spécialistes de Franz Liszt, considère que cet
oratorio est, avec la Sonate et la Faust Symphonie, le sommet de son
art. Par contre le pianiste Nicolas Horvath s'étonne que malgré
l'immense travail du compositeur et la très grande valeur de
la transcription de toute la partie orchestrale de Christus, aucun musicologue
n'a attribué de numéro de classification différent
de l'oeuvre originale hormis pour deux des mouvements édités
séparément en tant que pièces pour piano solo du
vivant de Liszt puis trois autres par la suite....
Cet enregistrement révèle huit mouvements empruntés
à la version vocale de Christus et exécutables au piano
sans chanteurs, dont trois sont donc inédits : "Die Gründung
der Kirche", "Tristis est Anima mea", "O Filii et
Filiæ" ... Soutenu par Leslie Howard, qui a été
l'un de ses professeurs et avait enregistré les cinq autres mouvements,
Nicolas Horvath, a mené des recherches approfondies qui lui ont
permis de retrouver ces trois partitions comme vous pourrez le constater
à la lecture de l'entretien ci-dessous. Il offre ainsi une version
pour piano seul qui permet à travers ces huit mouvements de retracer
la vie du Christ, de la naissance à la résurrection, telle
le fait l'oeuvre pour choeur, orgue et grand orchestre, et cela même
s'il manque six des mouvements puisque l'oratorio est constitué
des 14 mouvements regroupés en trois parties.
Il est impossible de présenter cette oeuvre en rentrant dans
les détails, une oeuvre que Liszt débuta en 1853 et termina
plus de vingt ans plus tard ..." Aucune composition ne lui coûta
autant de peine, aucune ne s'étendit sur une période aussi
longue." indique ainsi Alan Walker dans sa biographie du compositeur.
Liszt lui-même affirmait ne pas être pressé d'entendre
cet oratorio qu'il présentait comme ses dernières volontés
et son testament musicaux,et il aimait à dire qu'il lui suffisait
de l'avoir composé sans avoir de surcroît à en assurer
le lancement... Cet oratorio n'a cependant pas été donné
lors de son enterrement, peut-être l'eut-il souhaité ?...
plutôt qu'une messe de requiem qui parait-il, toujours selon Alan
Walker, avait insatisfait les amis de Liszt. D'ailleurs alors que Liszt
rentra dans les ordres en 1865, s'installa au Vatican, et termina Christus
l'année qui suivit cette oeuvre ne fut jouée que des années
plus tard en 1873 et Liszt déclara à Agnès Street
: " Le "Christus" peut attendre davantage, jusqu'à
ma mort peut-être. Il n'a pas à courir les marchés
et à mendier de vulgaire applaudissements " . Certes
par essence une oeuvre religieuse n'est pas réalisée dans
le but de recevoir des applaudissements, mais de partager des croyances,
ainsi cette oeuvre surprend tant parfois par sa simplicité ainsi
du paisible grégorien, que par sa virtuosité romantique
jusqu'à un expressionnisme des plus avant gardiste... mais est
à vivre de façon personnelle, intérieurement.
Cette version au piano, à l'image des transcriptions que fit
Liszt de certains opéras, nous permet de mesurer la diversité
de l'inspiration de Liszt, sans certes avoir toute la portée
de l'Oratorio, mais en rendant cette oeuvre plus accessible à
tous ceux pour qui Liszt est avant tout un pianiste et oublie, volontairement
ou non, d'écouter ses autres oeuvres, ce bel hommage de Nicolas
Horvath permet aussi de mieux découvrir à travers ce disque
très original l'homme d'une grande générosité
d'âme, sous une facette parfois ignorée.
Vous pourrez écouter plus bas dans cette page un extrait de
"Gründung der Kirche" qui contient "hymne
au Pape" que Liszt composa quelques instants avant de rencontrer
le Pape Pie IX le 18 septembre 1965... voilà qui met cet enregistrement
précisément dans l'actualité !... Vous pourrez
également voir deux vidéos, l'une du premier mouvement
" Eiluntung" '" d'une grande douceur et se développant
dans un chant en contrepoint, a été enregistrée
lors d'un concert à Paris dans une église et l'autre enregistrée
lors d'un festival de piano à Palm Beach, du mouvement "Das
Wunder" ( Le miracle) où s'élève une grande
tempête sur la mer suivi d'un grand calme mais rompu par les applaudissements
du public ...
Pour
quelles raisons avez-vous choisi de consacrer votre premier disque à
une oeuvre de Franz Liszt plutôt que des oeuvres qui vous sont
dédiées par des compositeurs contemporains ?
Un premier album est un signe important pour un début de carrière
et je ne pouvais commencer mieux qu'avec une première mondiale
de Liszt.
J'ai des projets avec ces compositeurs qui m'ont fait confiance. Mais
ce ne sont que des projets, tant que rien n'est enregistré...
Il y aurait un enregistrement des magnifiques Images-Etudes de Denis
Levaillant, une intégrale de l'oeuvre de Jean Catoire, des Sonates
de Frederick Martin.
Mais le Christus n'est pas le seul enregistrement réalisé.
En Mars 2012 j'ai enregistré pour La Fabrique à Musique,
la musique de Chambre de Thérèse Brenet, une belle compositrice
française injustement oubliée, qui est en dehors de l'esthétique
traditionnelle post-sérielle. Elle a un univers bien à
elle fait de notes suspendues et de clash apocalyptiques (tout comme
on pourrait le sentir dans le " Crédo " d'Arvo Pärt).
J'admire la musique et la vie de Franz Liszt depuis tant d'années.
Une grande générosité d'âme, une curiosité
sans limite... Sa musique en est le miroir, un enfant du siècle.
C'est aussi ce qui la rend difficile. Comment en un mot définir
la musique de Liszt ? Impossible. Il est donc difficilement classable.
Bien entendu, sa jeune période est la plus connue, les grandes
rapsodies et fantaisies, la virtuosité transcendante, des sentiments
exacerbés. Et malheureusement c'est l'image généralement
retenue de Liszt, alors qu'une fois la cinquantaine passée, il
revient sur toute sa production, écarte le trop (combien de personnes
peuvent revendiquer une jeunesse ou adolescence calme, et que dire de
personnes ayant vécu dans une société en pleine
révolution) en nous livrant une musique d'une grande pureté
et extrêmement avant-gardiste.
Il est vrai que l'oeuvre que vous avez choisie
a par contre été très peu souvent enregistrée
et est même une première mondiale pour certains mouvements,
comment a germé l'idée de cet album ?
Le projet n'a pas été gravé dans du marbre dès
le départ. En effet pendant très longtemps j'étais
convaincu que mon premier album serait du Scriabine, car pendant trop
longtemps que je voyais que par lui. J'ai découvert les oeuvres
d'inspiration religieuse grâce à Leslie Howard. Je préparais
un programme de concours qui devait comporter ma transcription du premier
mouvement de la Faust Symphony et 3 mouvements du Via Crucis.
Le label Editions Hortus a montré rapidement un fort intérêt
dans un programme Lisztien centré sur l'image du Christ : la
Via Crucis couplé avec d'autres oeuvres de la même période
dont deux pièces de Christus (Hirtengesang an der Krippe et Die
heiligen drei Könige).
Mais votre projet a encore évolué
par la suite par l'ajout de trois partitions initialement conçues
par Liszt que vous a fait découvrir un de vos professeurs Leslie
Howard...
Effectivement alors que le projet se précisait, j'en profitais
lors de l'écriture d'un texte de présentation, pour approfondir
mon programme et le comparer avec les albums déjà réalisés.
D'un côté très peu d'album piano sont consacrés
à cette période créatrice de Liszt et d'un autre
je me rends compte que 3 mouvements supplémentaires du Christus
existent. En effet Leslie Howard a enregistré Hirtengesang an
der Krippe, Die heiligen drei Könige dans son Liszt - The complete
music for solo piano Vol. 14 et Einleitung, Pastorale, Das Wunder :
Liszt - New Discoveries Vol. 3. Bien entendu je contacte Leslie Howard
qui très gentiment me scanne et m'envoie sa propre partition.
Après quelques conversations avec Hortus, le nouveau timming
de ces 5 mouvements font qu'il n'est plus possible d'inclure la Via
Crucis.
Puis vous avez découvert un nouveau mouvement
cette fois issu d'une partition pour piano chant ... puis un autre...
Oui, lors de nouvelles conversations avec Leslie Howard , j'apprends
qu'en jouant les solos du ténor (tout comme dans Das Wunder)
il est possible de jouer le "Tristis est anima mea".
Sous le coup de l'excitation, je ne peux attendre le retour de sa tournée
internationale pour voir cette partition, et commande donc la partition
de travail 'piano-chant' d'où toutes les transcriptions sont
issues. A ce niveau là je pensais que plus rien ne pouvait être
ajouté. En effet certains mouvements ont de temps en temps de
belles parties piano solo, mais jamais sur l'intégralité
d'un mouvement.
Malgré cela, et sachant que Liszt aimait beaucoup faire des transcriptions
de ces oeuvres, ou de nouvelles versions, j'étais certain qu'il
existerait une version pour orgue/harmonium du Pater Noster (Maria Eckhardt
a démontré que les partitions pour Harmonium de Liszt
étaient aussi pensées pour le piano). Curieusement à
force de recherche, je ne trouve pas de Pater Noster, mais au contraire
à la BnF se trouvaient deux transcriptions manuscrites de "Gründung
der Kirche" pour orgue ou haromnium. Malheureusement aucune
partition éditée, donc j'entrepris de faire une édition
en partant de la partition pour piano-chant. Et quelle fût ma
surprise quand je m'aperçus qu'en dehors des soli de piano, le
piano doublait parfaitement solistes et choeur ! Un deuxième
mouvement était utilisable.
...Et de découvertes
en découvertes un dernier mouvement !
Oui ! Fort de cette découverte, j'ai relu avec une plus grande
attention tout la partition piano-chant, et là j'ai découvert
deux petites pages perdues entre les immenses Sabat Mater dolorosa et
Resurrexit : "O Filii et Filae". Ce dernier mouvement
étant une harmonisation d'un célèbre hymne du Temps
pascal, Alleluia de Pâques et du dimanche de la divine Miséricorde
composé par Jean Tisserand. La présentation graphique
de ce mouvement étant la même que le Via Crucis. Pour les
personnes qui ne l'ont jamais vu, vous avez sur la même partition
la version pour piano, orgue, piano-chant, orgue-chant. Mis à
part quelques courts et rares soli, le piano double les chanteurs et
les soutiens avec une harmonisation très discrète.
Oui même si l'on enlève le fait que mon album Christus
présente 3 premières mondiales en disque, c'est aussi
la première fois que les 5 autres mouvements se retrouve sur
un même album.
Pouvez-vous
présenter l'oeuvre originale dans sa globalité car il
devient difficile de comprendre en fait pourquoi vous n'avez pas tout
simplement enregistré les 14 mouvements dans leur transcription
puisque Liszt semble l'avoir faite ? ...
Christus est un oratorio composé par Liszt et comportant 14
mouvements. Lorsque la composition de ce dernier fût achevé,
Liszt fît une version pour piano (tel qu'il la décrit dans
ses lettres). En fait cette version pour piano n'est pas une transcription
pour piano solo, mais simplement une partition écrite pour lui
même pour préparer les chanteurs aux futurs exécutions.
D'où le nom choisi de 'partition de travail'. Je me permets
d'écrire que cette partition est composée pour lui-même,
car il y a extrêmement peu d'indications de jeu ou d'articulations
dans la partition.
La Princesse Sayn-Wittgenstein disait qu'il avait composé là
" sa coupole de Saint-Pierre "et Liszt était
si heureux d'avoir composé Christus, qu'il n'était pas
nécessaire de promouvoir l'oeuvre.
Le Christus a quelques mouvements exclusivement orchestraux, et pour
ces derniers le piano est donc soliste (Einleitung, Pastorale, Hirtengesang
an der Krippe, Die heiligen drei Könige), les autres mouvements
ayant été détaillé précédemment.
Et malheureusement, dans les autres mouvements, la partie piano est
différente de la partie chorale (soit le piano fait un dialogue
avec le choeur soit il est silencieux ). Cela concerne les mouvements
suivant: Verkündigung des Engels, Stabat mater speciosa, Die
Seligpreisungen, Pater noster, Der Einzug in Jerusalem, Stabat mater
dolorosa et Resurrexit. Christus vincit. Bien entendu, il suffirait
de faire une transcription, mais ce ne serait plus intégralement
du Liszt.
Du vivant de Liszt, deux mouvements ont été édités
"Hirtengesang an der Krippe" et "Die heiligen
drei Könige" . Ces deux mouvements ont simplement été
tirés de la 'partition de travail' sans le moindre travail supplémentaire,
la mise en page est d'ailleurs une copie parfaite.
Il y a quelques années, lors de la dernière révision
effectuée par Michael Short et Leslie Howard du catalogue de
Humphrey Searle, trois autres mouvements non publiés à
ce jour comme pièces pour piano indépendantes ont été
rajoutés : Einleitung, Pastorale, Das Wunder
Ainsi les 8 mouvements de mon enregistrement suivent l'ordre établi
par Liszt, de la naissance jusqu'à la résurrection du
Christ.
Votre disque comporte le texte en latin mais
non traduit, de sept mouvements et pas celui du Chant des bergers, quelle
est la raison de ces choix ?
Pour la traduction latine, c'est un simple choix éditorial.
En effet j'ai insisté auprès du label pour que les textes
que Liszt avait choisi de mettre en lumière à travers
son oratorio et présent sur la partition (que ce soit en préface,
ou sur la portée). Cela pourrait aider le public à mieux
comprendre la vision Lisztienne de cet oratorio. Malheureusement, toujours
pour une question de place, il n'était pas possible de mettre
ce texte en anglais et en français. Nous avons donc choisi le
texte latin (qui est aussi la langue qu'avait choisi Liszt, avec l'allemand,
sur sa partition), mais pour aider ceux qui aurait du mal avec le latin,
nous avons aussi mis les références exactes, ce qui permet
de les retrouver soit en ouvrant sa bible, ou en cherchant sur internet.
Vous avez parfaitement remarqué, oui Liszt n'a pas mis de texte
pour le Chant des bergers à la crèche. Pour compenser
ce manque, et lors de concert sacré -lecture, j'ai inclus une
Pastorale du XIXème se nommant '"Chant des Bergers'.
Pour rester au plus proche de l'oeuvre de Liszt, je n'ai pas préférer
l'ajouter.
Vous dites que cette oeuvre partage la même
optique encyclopédique que la sonate de Liszt mais au lieu de
servir le compositeur elle est dévouée au service du sujet
: la vie du christ... qu'est-ce qui vous fait penser cela ?
Cette vision encyclopédique et ces choix musicaux nous montrent
le savoir de Liszt, et l'aisance avec laquelle il maîtrise tous
les styles. La sonate en si est une oeuvre qu'il réalise au milieu
de ses forces créatives. L'oeuvre est un véritable tour
de force. Bien entendu il est facile d'y voir un parallèle avec
le Faust de Goethe ( se conférer à la brillante analyse
de Brendel ). Mais les premières lignes nous laissent toujours
songeur. Une gamme en mode grégorien, suivi d'une gamme en mode
tzigane, mais... si c'était Liszt lui-même qui se mettait
en scène ?
Le Christus en est très éloigné. En effet chaque
mouvement, porterait à une technique compositionnelle qui lui
est propre. A l'écoute de l'oeuvre vous pouvez ressentir l'impression
de faire un voyage dans l'histoire de la musique et d'y parcourir tous
les âges connus du temps de Liszt. Et pour bien en saisir toutes
les nuances, il est très recommandé de lire les textes
sélectionnes par Liszt. L'introduction tout en contrepoints mais
avec une grande douceur, plante le décors. La naissance, d'inspiration
folklorique est d'un charme naïf. La marche (diabolique et qui
n'a pas a rougir devant Mendelssohn/Rachmaninov ) culmine par un paisible
choral qui se développera en une avalanche d'octaves scintillantes.
Qu'est-ce qui vous touche particulièrement
dans cette transcription ?
J'aime tous les mouvements, mais je dois avouer avoir quelques moments
forts, l'éblouissante fin de 'Die heiligen drei Könige",
l'ouverture des portes des cieux dans Gründung der Kirche, la tempête
calmée dans "Das Wunder", et tout le noir "Tristis
est anima mea "(quand le thême devient tumultueux et
appassionato, j'ai presque l'impression de jouer le début d'Après
une lecture de Dante).
J'ai aussi un souvenir très ému d' O Filii et Filae
: lors de la première des 8 mouvements à Salses le Château,
le public chantait le fameux hymne du temps pascal.
Que pensez-vous de cette transcription par rapport
à l'oeuvre originale et savez-vous si Liszt joua les transcriptions
en public ou sinon dans quel but il l'a réalisa, et pourquoi
les transcriptions de sa main ne sont-elles pas référencées
par les musicologues ?
Comme à son habitude, Liszt fît un travail vraiment admirable,
l'oeuvre est belle, elle chante et respire. Même sans l'orchestre
c'est un chef d'oeuvre. Liszt réalisa cette transcription simplement
pour préparer les chanteurs avant la répétition
avec orchestre. Étrangement, malgré l'immense travail
qu'il a du fournir pour cette version, Searle ne lui attribue pas de
numéro mis à part les Zwei Orchesterstücke aus dem
Oratorium Christus qui ont reçu le numéro S.498b.
Néanmoins en lisant le journal rédigé par un de
ses derniers secrétaire, August Gallerich, le maître donne
quelques indication sur la manière d'interpréter le début
d' Hirtengesang an der Krippe. Liszt a aussi réalisé
une transcription pour 4 mains-2 pianos d' Hirtengesang an der Krippe
et Die heiligen drei Könige. Il est donc tout à fait
possible d'imaginer qu'il interprétait des parties du Christus
en privé pour ses invités. A ce propos, Liszt écrit
à Agnès Street-Klindworth dans une lettre datée
du 24 Novembre 1866, "Christus peut attendre davantage [ndlr
: que les 3 années nécessaires pour la production de son
précédent oratorio Saint Elizabeth] ; jusqu'à
ma mort peut-être. Il n'a pas à courir les marchés
et à mendier de vulgaires applaudissements".
Avez-vous souvent joué cette oeuvre en
public et aurez-vous l'occasion de la jouer prochainement ?
Pour préparer cet enregistrement, et avoir une maturité
suffisante pour ces pièces, j'ai interprété une
dizaine de fois, et au moins deux fois plus des mouvements séparés.
J'ai aussi eu la chance de rencontrer des maîtres et prêtres
très enthousiastes. Grâce à leurs travail et leurs
conseils j'ai pu comprendre certains passages obscures, ou que mon jeune
âge ne me permettrait pas encore d'avoir pu vivre. J'ai insisté
pour les remercier en fin de livret. Je garde toujours une petite sélection
de mouvements de cette oeuvre lors de mes récitals, et selon
le répertoire présenté, je change cette sélection.
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© pianobleu.com - ISSN 2264-2056 ----
contact :
- Agnès Jourdain
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