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Marc Perrenoud Trio Two lost churches Jazz

Marc Perrenoud Trio

Two lost churches

Marc Perrenoud, piano
Marco Müller, contrebasse
Cyril Regamey, batterie

Après un disque en duo, avec le batteur Sylvain Ghio, sous une pochette jaune, puis un premier disque en trio sous une pochette bleue, voici (enfin !) quatre ans plus tard un nouveau disque du pianiste Marc Perrenoud fidèle à son trio avec lequel il a donné depuis nombreux concerts dans le monde entier . Sous une pochette rouge, toujours peinte par sa tante Mariken Oltheten, la musique de ce disque n'a pas vraiment de couleur dominante si ce n'est que cette fois Marc Perrenoud a "opté pour quelque chose de plus abrasif, plus énergique" explique-t-il à l'occasion d'un nouvel entretien au sujet de ce disque(voir ci-dessous).
D'origine suisse et néerlandaise le pianiste Marc Perrenoud revendique un jazz européen fortement influencé par la musique classique et le rock sans renier bien sûr le courant musical américain ce qui donne pour cet enregistrement, qu'il a souhaité différent d'un concert live, huit titres très variés et effectivement plus rythmés que précédemment. Un disque certes plus court aussi : huit titres et trente-neuf minutes mais d'une grande intensité. Six compositions originales et deux standards du jazz dont le célèbre "Autumn leaves" où le trio offre un arrangement très original, d'une dynamique surprenante très enthousiasmante ! Si Jacques Prévert n'avait pas donné de couleur à ses "Feuilles mortes" le texte anglais les indique " red and gold" , de couleur rouge et or ! Il est donc à souhaiter au Trio de Marc Perrenoud que ce disque rouge soit aussi d'or, il a en lui toutes les qualités pour battre les records de vente ainsi outre ce standard le titre éponyme "Two lost churches" magnifique ballade mélancolique , "Big Pope " qui ouvre ce disque dans un tourbillon de notes inspirée d'une étude pour piano de Chopin, très différent de l'exaltant "Corbin drive" inspiré du rock des années 70. Le pianiste qui a fait ses premières études de piano au conservatoire de Genève ne renie pas non plus la musique classique, bien au contraire, ainsi aussi dans "swisswalk" dont la mélodie est inspirée par Bartok dans laquelle, explique-t-il encore, et où il fait marcher plus vite un suisse, "les suisses étant réputés lents"... Inspiration certes parfois classique ou de quelques décennies, mais musique de notre temps car si Marc Perrenoud a pris près de trois ans pour composer ses six titres ce n'est au final pas lent pour ces grandes enjambées musicales et pour relier ses "deux églises"... du passé et du présent ... du classique et du jazz ... de l'europe et de l'amérique... en fait "mélancolie d'un univers perdu" confie-t-il ? Un univers pas totalement perdu puisque sa musique fait germer toutes ses racines dans des titres qui les fait renaître pour un nouveau partage, ainsi "Gospel" qui n'a rien de liturgique mais invite à une communion fédératrice. Communion avec ses deux musiciens dont il serait justement injuste d'omettre de parler aussi car la grande part d'improvisation durant l'enregistrement demandent qu'ils soient aussi d'une grande créativité, et le batteur comme le contrebassiste n'en sont nullement dénués, vous êtes donc invités à lire aussi leur biographie suite à l'entretien !
Dans un précédent entretien vous expliquiez être instinctif et avoir fait votre disque sans y avoir réfléchi longtemps avant , qu'en est-il pour ce nouvel enregistrement , notamment quelle en est la part d'improvisation ?
La part d'instinctif est toujours très présente. Je dirais que la composition de ce disque s'est faite en deux étapes. La première, relativement longue (3 ans) consistait à composer de nouvelles pièces et donner une suite à notre premier disque. J'ai opté pour quelque chose de plus abrasif, plus énergique (d'où la pochette rouge) de peut-être volontairement immature :) Ensuite le studio se passe comme à chaque fois c'est à dire improvisation totale et spontanée dans les cadres que nous avons prévus à cet effet.
Quel a été le rythme de concerts de votre trio ces deux dernières années et vous-même avez-vous donné d'autres concerts dans le cadre d'autres formations ?
Oui je continue à jouer avec Sylvain Ghio en duo (nous sortons d'ailleurs bientôt un dvd live) et également quelques concerts en solo. Mais la grande majorité furent des concerts en trio. En trio nous faisons entre 30 et 40 concerts par année, principalement en Europe mais également aux Etats Unis, en Amérique du Sud ou encore au Moyen Orient.
Le fait de jouer plus souvent en concert a-t-il contribué à ce que vous évoluez vers une musique plus rythmée car ce disque est majoritairement plus rythmé (six des huit titres) et il est aussi plus court que le précédent , à quoi correspond ce choix ?
Oui c'est un disque court et c'est voulu : nous voulions quelque chose de très condensé, quelque chose qui ne soit pas "live" et pas trop long. Effectivement le rythme a un rôle très important dans ce disque ce qui n'est pas révolutionnaire pour un disque de jazz mais comme je l'ai dit dans votre question précédente nous voulions quelque chose de direct, comme un gros souffle. Les différentes rythmiques que nous utilisons peuvent amener cela.
Ainsi l'on ressent votre choix d'une musique plus rythmée avec le premier titre qui démarre dans un tourbillon de notes au piano mais aussi votre arrangement très dynamique d'un des deux standards de ce disque "Automn leaves " ...
Ce que nous avons essayé de faire est de ne pas " mélanger" les genres mais de les faire " cohabiter"
Dans "Big pope" la pièce fonctionne comme des strates. On superpose une mélodie et un rythme harmonique très romantique (un peu première étude de chopin) à une rythmique très africaine en 12/8. C'est un peu comme un mélange hétérogène...
Il y a également "swisswalk" qui conjugue up swing traditionnel avec une grille harmonique et mélodie inspirée par Bartok. Toute la pièce est construite autour de tierces descendantes et septièmes montantes.
La même chose se retrouve un peu dans "autumn leaves". Nous faisons cohabiter un "standards des standards" avec un feeling vraiment post fusion mais malgré ce traitement ( et une mesure à 7) le standard conserve sa trame originale.
Nous finissons par un autre standard "You'd be so nice to come home to" car de manière générale nous aimons les standards et allons continuer à en enregistrer. Nous sommes tous les trois profondément européens. Nous désirons donc proposer un jazz européen fortement influencé par la musique classique et le rock. Mais le jazz est avant tout un courant musical américain et nous désirons rester connectés à cette tradition ce que nous faisons à travers entre autres les standards que nous jouons.
Par contre le titre éponyme du disque "Two lost churches " et " Mantas playground" offrent deux plages poétiques et d'ambiance "aquatique" dans l'esprit de votre précédent disque, un univers qui vous tient aussi toujours à coeur peut-être car les morceaux de votre disques sont majoritairement plus rythmés cependant vous avez donné à votre disque le titre "Two Lost Churches" ?
Ces deux titres se ressemblent car ce sont deux pièces lentes mais elles expriment des choses très différentes. "Two lost Churches" est une pièce qui s'apparente à une ballade jazz, très lente et assez classique. Le titre et l'idée qu'elle propose s'apparente à une forme de mélancolie, peut-être pas seulement "deux églises perdues" mais également un monde révolu, un univers perdu... tandis que "Mantas playground" est plus dans le présent et également plus oppressant. Malgré le calme de la pièce il y a un ostinato en permanence et dans une mesure impair 5/4 qui crée une sensation déstabilisante. Sa progression harmonique est également moins conventionnelle que "Two lost churches" ce qui amène un univers certes calme mais étrange.
Il n'y a pas de raison particulière au choix du tire de notre disque à part peut-être que nous aimons beaucoup cette pièce ...
Votre disque est plus rythmé, plus court que le précédent par contre il a une similitude avec le précédent il se termine par un titre au rythme latino mais cette fois aussi un peu plus rapide... le temps passe-t-il trop vite à votre avis d'où ce besoin d'accélération et de vous exprimer avec une musique plus synthétique, ou est-ce lié à l'ambiance de vos concerts... ainsi par exemple vos titre "Swisswalk" et "Corbin drive" ?
Ce disque est effectivement volontairement plus énergique, plus dense. Nous voulions faire un disque court et compact. On voulait se démarquer d'un disque "live en studio" . Concernant la dernière pièce c'est un peu une signature du trio qui consiste à prendre un standard et à le latiniser. Nous avions fait une version "cha cha" de "you and the night and the music" et là nous faisons une version "danzon" de "You de be so nice to come home to" . On adore jouer ces versions latinos, ça nous détend et on prend beaucoup de plaisir.
"Swisswalk" et "Corbin drive" sont deux pièces très rapides et énergiques mais d'une facture assez différente. "Swisswalk" est une sorte de clin d'oeil ironique ( les suisses sont réputés très lents...) la marche du suisse est un morceau swing très rapide construit sur des tierces et des septièmes. Il y a aussi, ici et là, des petits pièges ou choses inattendues (comme des mesures à 5 cachées dans le thème et la structure).
"Corbin drive" est très rock, entre les années 70 et 80 ! ça pourrait être la musique d'une poursuite de Starstky et Hutch :) la pièce est toujours entre quelque chose de tonal et modal on ne sait pas vraiment...!
Il reste un titre non évoqué dans ces questions : "Gospel" , une musique dont vous faîtes un "traitement" très différent du pianiste Tord Gustavsen.... pourquoi ce choix ?
Gospel n'est en fait pas un gospel. C'est plus le mot, le son de ces six lettres qui s'apparente à cette pièce. Seul le début du morceau pourrait rappeler un "gospel" . C'est un morceau " fédérateur" que nous jouons volontiers en premier lors de nos concerts. Ce morceau nous permet de nous retrouver dans notre bulle que nous allons tenter de reformer au début de chaque concert. Une quête de communion à travers un morceau groove que j'ai voulu appeler "Gospel".
Comment s'est passé votre enregistrement ?
Nous avons enregistré dans le même studio que pour le disque précédent. Globalement on a vécu ce moment un peu de la même manière que la fois précédente. Très relax, un ingénieur du son super disponible et pas de plages horaires définies. La différence majeure est que nous nous connaissons beaucoup mieux maintenant. Nous jouons ensemble depuis 5 ans et c'est un luxe de pouvoir enregistrer un disque dans ces conditions.
A noter : Les prochains dates de concert de Marc Perrenoud Trio
27.04.12 Kaufleuten Zurich
18.04.12 Cully Jazz Festival Cully
20.04.12 BFM Genève
04.05.12 jazz Festival Schafhausen
22.05.12 Kaufleuten Zurich
MARCO MUELLER :
Marco Müller (contrebasse) est né à Fribourg en 1980. Il commence le violon à 6 ans, à Fribourg. Il étudie au conservatoire de Fribourg Jusqu'en 2000 et suit parallèlement des cours de contrebasse. Il obtient en 2007 son diplôme (performance) de contrebasse à la Swiss Jazz School, Bern.
Il joue dans plusieurs projets d'importance dont Hildegard lernt fliegen, Die pilze, Der Wawawa, Marc Perrenoud Trio...) Sideman demandé, Il joue avec de nombreux musiciens dont Andreas Schaerers, Hildegard Lernt Fliegen, Marc Perrenoud Trio, Benedikt Reisings Die Pilze, Der Wawawa, Colin Vallon, Donat Fisch, Enrico
Pierranunzi, Bert Joris...
Depuis 2008 Marco Muller est à la tête de son propre trio der Wawawa avec lequel ils ont sorti deux disques paru sur le label suisse unit.
Il sillonne les clubs et festivals du monde entier et a joué entre autres au Buenos Aires international festival, Montevideo, Santiago de Chile, Damaskus, Antananario, VIenne, Prague, Berlin, München, Paris, Zürich, Bern, Genève etc...;.
Marco Müller a joué avec de nombreux musiciens dont : Enrico Pierranunzi, Dominic Egli, Andi Scherrer, Marc Perrenoud, Cyril Regamey, Sandy Patton, Domenik Landolf, Stefan Aeby, Daniel Wootli, New york voices etc...
Marco Müller a participé à une dizaine d'enregistrements.
CYRIL REGAMEY :
Cyril Regamey (Batterie) est né le 27 septembre 1977 à Lausanne. Il commence la percussion à 6 ans, à Lausanne. Il obtient, en 1999, le diplôme d'enseignement du Conservatoire de Lausanne et en 2002, au sein du même conservatoire, un premier prix de Virtuosité.
Leader et co-leader de nombreux projets (Kiku, Triolisme), Cyril est membre du Centre International de Percussions de Genève et collabore étroitement avec l'IRCAM (Paris) au sein de diverses créations. Il gagne, en 2003, le prix « Leenards » ainsi que le concours d'improvisation « de Redding » en 2005.
Il joue dans les salles du monde entier et participe à de nombreux festivals dont : Montreux jazz, Agora Festival (Paris), Ducs des Lombards (Paris), Palais de l'Unesco, Beyrouth (Liban) Hambourg Festival, Malmö, (Sweden), Copenhague,Cargo (London) Québec, Singapour, Thaïlande, Beijing Concert hall (China), HongKong cultural center, Blue Note Taipeh (Taiwan), Festival Sao Paolo (Brésil) etc...
S'est produit aux côtés de : Ohad Talmor, Bob Minzter, Ivan Lins,Ben Monder, Moncef Genoud, Robin Kenyata, Dan Weiss, Malcolm braff, Yannick Barman, Sylvie Courvoisier, Marc Perrenoud, François Lindemann, Patrice Moret, Marco Muller etc...
Cyril Regamey a participé à plus de vingt enregistrements de disques.

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