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Svetislav BOZIC Byzantin Mosaic Jasmina Kulaglich PIANO

Svetislav Bozic (né en 1954)

Byzantine Mosaic (Mosaïque Byzantine)

After a war with some hope through the rain (Après une guerre avec un peu d'espoir à travers la pluie)

Memories of the ancestor( Souvenirs des ancêtres)

Jasmina Kulaglich, piano

L' illustration antique qui illustre ce disque pourrait laisser à penser que les oeuvres enregistrées sur celui-ci sont anciennes, en fait le compositeur serbe Svetislav Bozic vit toujours et cette illustration est le choix délibéré de la pianiste, également d'origine serbe, Jasmina Kulaglich , ainsi explique-t-elle notamment dans l'entretien ci-dessous en complément à celui sur son parcours  : "Cette image présente parfaitement mon engagement à plusieurs niveaux : mon retour aux sources, mais aussi mon credo intérieur quant à l'avenir de l'humanité."
Il est vrai aussi que si ce disque comportent des oeuvres d'un compositeur actuel celles-ci sont librement inspirées par la musique byzantine, orientale et traditionnelle de Serbie et Svetislav Bozic relie donc en fait l'ancien avec le présent ainsi que l'Orient et l'Occident ainsi est présenté "Mosaique Byzantine" (titre en français puisque l'éditeur Naxos l'a publié en anglais sur la pochette) enregistrée en première mondiale : "De langage post-impressionniste, influencée par les chants byzantins, des soufis et des moines orthodoxes, elle assemble les musiques d'orient et d'occident. Neuf monastères, situés en Serbie, Macédoine et Grèce, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, donnent les titres des pièces de ce cycle. "

A chaque titre de pièce est ajouté un commentaire qui donne des précisions quant à son caractère :  
Kalenic : Comme une vague, calme et indestructible
Gracanica : Libre, sombre et profond
Bogorodica Ljeviška : Dansant, avec souplesse
Sopocani : Avec liberté et densité sonore
Hilandar : Sur la voie royale
Pantelejmon : Chant calme et nostalgique
Žica : Rapide, comme une onde
Studenica : Comme l'écho d'un ancien chant serbe
Gornjak : Vers les pâturages de la rivière Timok
Cependant comme vous le constatez le terme "Sur la voie royale" n'est guère significatif et pourtant il s'agit là de l'une des pièces les plus marquantes où peuvent en fait s'entendre les horreurs de la guerre ainsi est-il expliqué par Olivier Raimbault auteur du livret : "Hilandar, en Grèce, monastère serbe sur la république monastique indépendante du Mont Athos, est intranquille. Il semble que l'invasion Ottomane résonne à jamais dans ses murs. Les horreurs de la guerre hantent ces lieux comme des énigmes douloureuses et insolubles. L'exécution assume une parfaite tenue rythmique, et de rondes inflexions qui tout au long de la pièce, conduisent avec effroi, mais sans heurt, le déploiement musical." il est heureusement suivi d'un très beau chant calme et nostalgique qui mérite aussi que l'on relève son explication : "Pantelejmon, une petite Russie sur le Mont-Athos, en Grèce, est Mater Celestia, guide invisible, tendre et féminin, dont la présence puis le souvenir accompagnent l'homme intérieur tout au long de sa vie spirituelle, dans les joies comme dans les doutes. Les touchers sont là d'une telle souplesse qu'ils prouvent l'authentique engagement de l'artiste, plaçant l'auditeur sous sa maternelle protection." Sans doute n'est-il pas un hasard si la pianiste Jasmina Kulaglich est particulièrement émouvante dans l'interprétation de celle-ci... mais bien sûr il faut écouter les neuf pièces pour en apprécier tous les différents caractères.
Les deux autres oeuvres sont en fait des pièces de courte durée "Après une guerre avec un peu d'espoir à travers la pluie" ... une pièce courte mais chargée de signification ainsi explique : "Dans la mémoire de Svetislav Božic, les événements traumatiques du bombardement de Belgrade en 1999, se sont liés à un étrange épisode météorologique. À la force des symboles, on connait la sensibilité balkanique. Son attention aux manifestations naturelles, ou aux coïncidences de la vie, est une habitude de la pensée, une seconde nature. Pendant la durée des bombardements, de longues et abondantes précipitations s'abattirent sur Belgrade, créant des inondations, comme si le ciel s'était lui aussi décidé à déverser son armée. Ou étaient-ce des pleurs sur la violence aveugle des hommes ? Božic a retenu ces déferlements d'averses...."
"Souvenirs des ancêtres" ne dure qu'à peine plus de deux minutes : "C'est une berceuse, nostalgique et miséricordieuse, qui à la lumière du soir apaise l'humanité, trop souvent excessive et divagante. Les ancêtres y sont évoqués comme des âmes bonnes et protectrices, ou encore comme les chères ombres de nos enfances révolues. La musique et son interprétation, si belles, si accordées, semblent nous promettre que jusqu'au terme de nos vies, nous ne serons ni seuls ni abandonnés, mais aimés, chéris, pardonnés."
Cette musique est donc défendue par la pianiste Jasmina Kulaglich avec tant de ferveur et de coeur dans son interprétation comme dans ses propos qu'il ne reste en fait qu'à lui laisser la parole après une courte biographie du compositeur. Vous pourrez également découvrir des extraits dans un widget et une vidéo de présentation.
Svetislav Bozic (né en 1954)
Compositeur né à Belgrade et professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Belgrade depuis 1980, il développe son oeuvre musicale dans deux domaines—musique sacrée et profane. Il a essentiellement écrit pour choeur et orchestre, souvent inspiré du folklore serbe et des traditions littéraires de son pays.
Pourquoi avez-vous choisi d'enregistrer la " Mosaïque Byzantine " de Svetislav Bozic ?
L'idée d'enregistrer cette fresque pianistique est né d'une rencontre brève avec Svetislav Bozic, compositeur de Belgrade. Ayant reçu et lu la partition, je l'ai laissée mûrir en moi pendant un an. J'aime prendre le temps de faire vivre une oeuvre intérieurement, souvent sans la jouer, pour mieux connaître sa relation avec mon être. Au cours de cette période, j'ai senti se déployer en moi de nouvelles dimensions de ce cycle. Il est clair que la rencontre avec un compositeur venant de mon pays natal, enregistrant une oeuvre dédiée au patrimoine culturel de notre pays en commun, représente en premier lieu le retour aux sources de mes ancêtres.
En jouant ce cycle, en m'imprégnant de son titre, en relisant l'histoire de l'Empire Byzantin, j'ai plongé dans un univers fort et mystérieux touchant l'Occident et l'Orient. Ayant ses racines dans l'Antiquité tardive (395), l'Empire Byzantin englobe pendant dix siècles des régions si différentes comme les anciennes cités grecs, une partie des terres d'Egypte, de Syrie, Palestine, Perse, Arménie, du Proche et Moyen Orient, les peuples du nord d'Afrique et du sud d'Espagne et d'Italie, et les slaves du sud des terres des Balkans.
Au 4e siècle il est cible des peuples germaniques (Wisigoth, Ostrogoth), puis subit l'offensive arabe en 7e siècle et l'invasion des Mongols en 13e siècle.
En 1453 où l'Empire Ottoman met fin à cette civilisation brillante qui a marqué l'histoire de l'Occident et de l'Orient.
Ce qui s'est imposé à moi en relisant cette histoire et essayant de revivre cet univers, c'est l'unité des différences. Même s'il y avait des guerres, même si le partage entre différents peuples était fragile, à un moment donné ils arrivaient à vivre ensemble et créer la vie dans cet espace. Cette valeur humaine - l'Unité, tout en gardant ses différences et son identité - étant profondément la mienne, je me suis encore plus attachée à cette fresque musicale.
Qu'est-ce qui vous a particulièrment tenu à coeur dans votre interprétation de" Mosaïque Byzantine " ?
Comme le très beau texte d'Olivier Raimbault du livret le décrit, le langage musical de Svetislav Bozic touche l'univers de Janacek et de Debussy, mais aussi de Steve Reich, avec ses motifs répétitifs obstinés. Composé au 21ème siècle (2001), portant toutefois en soi le tout début de notre ère, le langage est inclassable, et il ne se prête pas aux analyses musicologiques habituelles.
Je crois que la première approche est celle de l'expression profonde et intérieure, évoquant autant la force de vie que la transparence de l'au delà, celle qui touche directement, celle qui parle à l'âme. En tous cas, je l'ai vécue et j'ai voulu la transmettre ainsi.
Les moyens pianistiques demandés sont en alternance la clarté et la brillance, avec des notes répétitives diaboliques, puis la subtilité du toucher, dans des chants nostalgiques des moines dédiés aux anges, et une large puissance sonore, exprimant le combat terrestre. Du côté pianistique, j'ai eu la grande chance de toucher un instrument exceptionnel, le " Steinway 1966 ", piano préféré d'Arrau, dans une acoustique de rêve de la salle " L'Heure Bleue " à La-Chaux-de-Fonds (Suisse).
Le disque se termine avec deux pièces plus courtes. Pourquoi les avez-vous choisies ?
La " Mosaïque Byzantine " est aussi porteuse des mémoires des souffrances de ces terres où je suis née - dans le passé lointain ou plus proche. La pièce " Après une guerre avec un peu d'espoir à travers la pluie " de Bozic en parle également. Le choix d'une oeuvre courte et paisible à la fin du CD propose la réconciliation avec les vibrations parfois lourdes du passé, et désire apporter la sérénité malgré les aléas de la vie. Pour moi, cette pièce est d'une luminosité rare.
Pourquoi avez-vous tenu à ce que " L'Ange Blanc " illustre la couverture plutôt que votre propre photographie qui est certes au verso ?
Merci de me poser cette question car je tenais beaucoup à cette image. Au premier plan elle représente encore une fois mon pays natal, la Serbie, car cette magnifique fresque parlant de la résurrection était peinte au 13e siècle dans Mileseva, un monastère serbe.
Mais comme j'aime mettre en avant le côté universel en toute chose, sachez que c'est aussi la toute première image choisie dans les années soixante et envoyée par satellite de la Terre vers le cosmos - comme un signe de paix !
Elle présente parfaitement mon engagement à plusieurs niveaux : mon retour aux sources, mais aussi mon credo intérieur quant à l'avenir de l'humanité. Quel meilleur moyen pour le dire que la musique qui relie le passé et le présent, l'occident et l'orient ? La Paix, c'est possible, et pour bientôt - j'y crois fermement, et j'y oeuvre dans ma vie de tous les jours, en toute simplicité.

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Byzantin Mosaic
Jasmina Kulaglich, piano
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