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Georges Beriachvili Récital Allemand Piano
Récital
Allemand
Georges Beriachvili, piano
Toccata en mi mineur (Jean Sébastien Bach)
Sonate N°4 en mib majeur (Wolfgang Amadeus Mozart)
Trente-deux variations en do mineur sur un thème original
(Ludwig van Beethoven)
Moment musical en lab majeur (Franz Schubert)
Trois Romances op.28 (Robert Schumann)
Intermezzo en la mineur - op. 118 n°1 (Johannes Brahms)
Intermezzo en si mineur - op.119 N°1 (Johannes Brahms)
Ballade en sol mineur - op.118 N°3 (Johannes Brahms)
Intermezzo en mib majeur - op.117 N°1 (Johannes Brahms)
Le pianiste et musicologue Georges
Beriachvili a choisi d'enregistrer un programme qui survole
environ deux cents ans dhistoire de la musique du piano
allemand de Bach à Brahms. Ce voyage à travers les
époques baroque, classique et romantique avec les six plus
célèbres compositeurs allemands permet de mesurer
ce que chacun d'entre eux a pu apporter à la musique pour
piano durant cette période considérée comme
lâge dor du piano allemand. C'est un disque
qu'il a construit, explique-t-il dans l'entretien ci-dessous comme
"un "modèle réduit " de toute
cette immense filiation germanique. Un tout petit échantillon,
mais qui reflète tous les moments cardinaux (dans la mesure
du possible) : c'est-à-dire, les états, les expériences,
les vécus et les pensées de l'âme humaine
que cette filiation a incarnés en musique".
Certes pour ce qui concerne la première oeuvre de ce
disque parler de "piano" est sans doute prématuré
puisque la Toccata est une oeuvre de jeunesse de Bach écrite
pour le clavecin au début du 18ème siècle,
les toccatas étaient, explique Georges Beriachvili qui
a aussi écrit le livret, destinées à la prise
de contact( toucher) avec le clavier du musicien avec l'instrument.
Mais celle qu'il a choisi se caractérise aussi par sa grande
richesse expressive et le pianiste y voit déjà un
regard "romantique" et un Bach visionnaire dépassant
les modèles de son époque.
En fait le choix de l'extrait à mettre en écoute
est fort difficile car ce programme est fort bien construit ainsi
l'adagio qui suit cette Toccata qui débute la sonate en
mi bémol majeur écrite par Mozart en 1774, et là
spécifiquement pour le piano, est un cas rarissime de premier
mouvement lent et de plus très poétique, c'est celui
que vous pourrez écouter plus bas dans cette page. Georges
Beriachvili qui a choisi de jouer avec des sonorités très
cristallines tout au long du programme pour mettre en valeur le
contenu de ces oeuvres trace une ligne artistique musicale d'une
originale clarté éclairant ces oeuvres sous un angle
nouveau ! Le widget mis en complément vous permettra d'écouter
des extraits de l'ensemble de ce récital allemand.
Est-ce votre premier disque et dans quelles
circonstances a-t-il pu être réalisé ?
C'est mon premier enregistrement commercialisé. J'en
ai fait d'autres mais pour d'autres fins (promotion, projets des
amis-compositeurs...). Il a pu être réalisé
avec le concours du conservatoire où je travaille (celui
de la ville de Houilles), qui a mis à ma disposition son
auditorium.
La sonorité en est particulière
et semble parfois proche du clavecin ou d'un pianoforte, sur quel
piano l'avez-vous enregistré ?
Un Yamaha S6. Un instrument de qualité d'ailleurs. Sa
sonorité était un peu trop clinquante, mais grâce
à Virginie Burgun - l'ingénieur du son et directeur
artistique de l'enregistrement - on a réussi d'obtenir
quelque chose qui correspondait bien à mes intentions.
Elle a fait, je le souligne, un travail formidable sur tous les
plans. En ce qui concerne la ressemblance avec le piano-forte,
peut-être que votre impression n'est pas seulement le fait
du son en soi, mais aussi de mon jeu, surtout dans Bach, Mozart
et Schubert. Car là, j'ai volontairement cherché
des sonorités transparentes, parfois cristallines... pas
du " beau son " mais quelque chose de plus "graphique",
comment dire... pas trop charnel. Je préfère que
la richesse, la "beauté" de la matière
acoustique soit au niveau d'un minimum indispensable pour mettre
en valeur et non pas éclipser le contenu intérieur
de ces uvres.
Votre récital aborde les six compositeurs
allemands qui ont le plus marqué l'histoire musicale sur
200 ans, pourquoi n'êtes-vous pas allé au-delà
ainsi puisque votre répertoire s'étend de Bach à
Stockhausen pourquoi l'avoir exclu lui ?
Parce j'ai fait mon disque avec une certaine idée de
l'ensemble : je voulais en faire comme une uvre en plusieurs
volets qui embrasse un parcours historique et culturel donné,
celui de la musique pour piano de Bach à Brahms. Avant
Bach "ce n'est pas encore ça ", après
Brahms "ce n'est plus ça ". J'entends essentiellement
la filiation spirituelle, pas la " qualité "
de la musique. Bien sûr, Stockhausen est un héritier
et continuateur de la grande tradition allemande, mais ce n'est
plus le même contexte culturel, ce n'est plus le même
monde.
Si ces compositeurs représentatifs
de ces deux siècles n'ont pas du être difficiles
à choisir comment avez-vous choisi pour chacun d'entre
eux les pièces que vous interprétez ?
Je voulais que ce disque soit comme un "modèle réduit
" de toute cette immense filiation germanique. Un tout petit
échantillon, mais qui reflète tous les moments cardinaux
(dans la mesure du possible) : c'est-à-dire, les états,
les expériences, les vécus et les pensées
de l'âme humaine que cette filiation a incarnée en
musique. Pour les choix, c'était donc une question de l'équilibre
des parties, mais aussi de la concision et de la concentration.
Pourquoi plutôt une toccata de Bach
qu'une partita ou qu'un prélude et fugue ou une suite ?
Parce que d'abord, cette uvre répond parfaitement
aux critères dont je viens de parler. Puis, je l'aime beaucoup.
En puis, tout cela est aussi très intuitif : il faut cette
chose-là, point. En réalité c'est la première
raison pour tous les choix. Ce n'est souvent qu'après-coup
que je peux expliquer les " pourquoi ".
Qu'aimez-vous particulièrement
dans la sonate de Mozart que vous avez choisi ?
Là vous arrivez au moment où, en paraphrasant
Wagner (...je crois), le pouvoir des mots s'arrête et commence
la musique. J'y aime tout. Il n'y a pas une seule chose que je
n'aime pas :). Pour être sérieux , cette sonate est
à mon avis comme je le dis dans le livret un bel exemple
de la démarche proprement mozartienne, celle d'outre passer
les formes et les genres de l'époque non pas en révolutionnant
leur forme extérieure mais en les saturant..."de l'intérieur",
dans cette musique pleine de grâce et de poésie c'est
le Mozart le plus intime et secret qui s'exprime.
Pour Beethoven : pourquoi les variations
en ut mineur plutôt qu'une sonate ?
A nouveaux les mêmes raisons : la concision et la concentration.
Et évidemment le fait que c'est l'une des plus " beethovéniennes
" de ses uvres.
Vous expliquez dans le livret que les
moments musicaux et les impromptus de Schubert inaugurent une
nouvelle époque pour le piano , ils représentent
un nouveau type de composition " pièce caractéristique
" que le siècle romantique investira plus que tout
autre genre mais que pensez-vous de cet apport par rapport
à celui de ces trois dernières sonates écrtes
à la fin de savir, en quoi vous semble-t-il plus important
par rapport à l'ensemble de son uvre ?
Là, il s'agit de l'importance historique du point de
vue de l'évolution de la musique et non pas de l'importance
artistique " absolue ". Bien que les grandes formes
schubertiennes de ces dernières années - symphonies,
sonates, musique de chambre - représentent une synthèse
suprême et formidable de l'héritage classique avec
l'univers romantique, cette partie de son uvre n'a pas eu
beaucoup d'impact à l'époque, car elle était
quasiment inconnue. Plus tard seulement elle trouvera son écho
chez Brahms. Dans mon disque elle ne pouvait être présente
d'abord à cause des dimensions, et ensuite parce que là
Schubert a opéré une grande synthèse, comme
je l'ai dit, en conciliant, en mariant la vision romantique du
monde avec l'objectivité de la forme classique, alors que
moi, je cherchais des exemples épurés, plus primaires,
de la sensibilité et du style de chaque compositeur.
Pour Schumann vous avez choisi un petit
cycle complet par contre pour Brahms vous avez choisi des intermezzo
parmi trois recueils différents aucun de ces trois recueils
ne vous semblait-il assez riche en lui-même ou y a-t-il
une raison particulière à votre choix ?
Chez Brahms il n'y a pas de petit cycle qui présente
les mêmes avantages que l'op.28 de Schumann : la brièveté
et la diversité à la fois, où dans une dizaine
de minutes on parcourt les moments les plus extrêmes et
en même temps très typiques pour le compositeur.
Sauf l'op. 119. J'y ai pensé d'ailleurs, mais j'ai renoncé
parce que ça changeait beaucoup la dramaturgie de l'ensemble.
Car il y en a bien une, en tout cas j'ai voulu qu'il y en ait
une. Ce CD ce n'est pas pour moi seulement un florilège
anthologique. C'est aussi une histoire en quelque sorte. Une vie
humaine. Ou par exemple un court roman du génie musical
allemand... en plusieurs épisodes. Et je voulais que ce
" roman ", tel qu'il s'est construit, se termine par
une berceuse ; et que Brahms entre en scène avec l'Intermezzo
en la mineur, passionné et puissant, et non pas avec l'op.
119 N°1 doux et nostalgique.
Parmi toutes ces périodes traversées
au cours de votre récital y en-a-t-il une qui a votre préférence
?
Elles me sont toutes chères.
Avez-vous eu l'occasion de jouer souvent
ce programme en concert ?
Je l'ai fait une ou deux fois quasiment à l'identique,
mais pas plus. J'ai du mal à faire longtemps la même
chose. Par contre j'ai beaucoup joué les mêmes uvres
dans d'autres associations. Ceci dit, je le referai peut-être
encore en entier ou presque.
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Pour écouter
Mozart
Sonate n°4 en mib majeur
Adagio
Georges Beriachvili, piano
avec l'aimable autorisation
du label Cristal
Records Classic
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