Ce disque n'est pas un disque commercialisé mais est
un disque "carte visite" sponsorisé par le cabinet
de conseil en placement "Global Private Equity" qui
affirme ainsi son soutien à la promotion de jeunes talents.
On ne peut que féliciter Patrick Petit qui en est le président
pour avoir remarqué et choisi de soutenir le talent de
la pianiste russe, désormais installée en France,
Anastasya
Terenkova qui a montré dès l'âge de
six ans des prédispositions pour la musique et a rejoint
la fameuse Ecole Spéciale de Musique pour enfants surdouées
" Gnessine's " à Moscou - où sont passés
avant elle.... Evgeni Kissin, Boris Beresovsky.
Elle a poursuivi ses études au Conservatoire national de
musique et danse de Paris auprès de prestigieux professeurs
et il est vrai qu'elle a aussi déjà reçu
nombreux éloges de la part de ceux qui ont pu l'entendre
en concert. J'ai choisi avec l'aimable autorisation de Global
Private Equity de diffuser plusieurs extraits qui vous permettront
de découvrir son jeu effectivement remarquable, sa palette
sonore extraordinaire dans l'interprétation des trois compositeurs
qu'elle a choisis. Nul doute que la prochaine fois que vous verrez
son nom sur une affiche vous serez nombreux à aller l'écouter.
La jeune pianiste a d'ailleurs déjà reçu
nombreux éloges tout à fait mérités.
Son interprétation des "Tableaux d'une exposition
de Moussorgsky" est un véritable feu d'artifice
de couleurs éclatantes et contrastées, il est vrai
que, ainsi le confie-t-elle dans l'entretien qui suit, elle rêvait
de jouer cette oeuvre depuis toujours et à chaque fois
qu'elle l'écoutait au piano elle ressentait une émotion
extrêmement forte, cette émotion c'est aujourd'hui
Anastasya Terenkova qui nous la transmet dans une interprétation
tout simplement éblouissante ! Et elle émeut tout
autant mais pour différentes raisons dans les sonates de
Scarlatti dont elle a sélectionné un panel alternant
les rythmes lui permettant de mettre en valeur tant sa virtuosité
technique que sonore, et enfin les mazurkas de Chopin dont elle
exalte la poésie avec une infinie tendresse.
Votre
disque comporte des uvres de Scarlatti, Chopin et Moussorgski
, que représentent ces compositeurs dans votre répertoire
et plus précisément les oeuvres que vous avez choisies
?
Quand j'ai reçu la proposition d'enregistrer ce disque,
dans un répertoire mon choix, le choix lui même n'était
pas très difficile car ces oeuvres-là, les Sonates
de Scarlatti, les Mazurkas de Chopin et les tableaux d'une Exposition
de Moussorgski, sont très significatives pour moi et me
sont particulièrement chères. Depuis à peu
près deux ans j'ai beaucoup joué ce programme (Scarlatti
Chopin Moussorgski) en récital. L'expérience de
la scène enrichit énormément l'interprétation
et libère la pensée musicale.
Je me sens très à l'aise dans ce répertoire,
et chacune de ces pièces a pour moi une valeur unique.
Ce programme est pour moi un voyage mythique dans le temps et
dans les époques historiques.
Le langage musical change complètement au fil de ces courtes
uvres que je ressens néanmoins comme réunies
par une certaine similarité étrange, dans de petites
details, des tournures harmoniques très osées, d'un
dessin rythmique inattendue.
Du baroque brillant et flamboyant, en passant par les mazurkas,
exquises et infiniment mélancoliques venant du plus profond
de l'Être, aux majestueux tableaux, glorieux et symphonique
chef-d'uvre de la musique russe.
Cet esprit noble et profond de la pensée musicale de Scarlatti,
que l'on retrouve à la fois dans les Sonates et dans les
Mazurkas de Chopin m'est très proche. Ce côté
élégant et raffiné de l'expression dans sa
simplicité d'écriture m'attire beaucoup.
C'est impressionnant comme en tellement peu de temps, la durée
moyenne d'une Sonate ou d'une Mazurka est environ de 3 a 5 minutes,
il est possible de raconter tant, de vivre toute une vie. Chacune
de ces uvres est tout un monde à part, c'est une
pensée vécue en parfaite harmonie de la forme et
du contenu.
En ce qui concerne les tableaux, je rêvais de jouer cette
uvre depuis toujours, à chaque fois que je l'écoutais
au piano je ressentais une émotion extrêmement forte,
cette musique fait partie de moi, de l'histoire de mon pays, de
ma religion.
Je suis heureuse d'avoir pu enregistrer ce programme. J'espère
avoir pu transmettre tout ce que je ressens dans cet enregistrement
.
Quels sont vos autres compositeurs de
prédilection ?
Très difficile à dire. Comme je le disais j'aime
beaucoup la musique baroque, Vivaldi, Haendel, Matheis, j'écoute
des uvres orchestrales de cette époque. D'une manière
ou d'une autre ce langage musical m'est très proche.
Bien sûr les romantiques : Brahms, notamment ses oeuvres
de musique de chambre, Chopin, Liszt, et les compositeurs français
Ravel, Debussy, Poulenc.
La musique russe, Tchaikovsky Rachmaninov, Prokofiev, Schostakovich,
constitue aussi une grande partie de mon répertoire.
J'aime aussi certaines oeuvres contemporaines, je trouve que la
musique contemporaine laisse un champ d'imagination très
vaste à l'interprète et que c'est intéressant.
Dans les différentes périodes de ma vie je me suis
sentie proche d'un répertoire et d'un type de musique différents.
Brillant et virtuose, ou au contraire intériorisé
et sobre.
Ce processus est magique, les choses changent avec le temps et
l'expérience de la scène, la personnalité
se développe, s'approfondit, mûrit, et tout a coup
tu réalises que tu n'entends pas la musique de la même
façon qu'avant.
Pourquoi avez vous choisi de rentrer
au CNSM de Paris ?
J'avais déjà beaucoup entendu parler du fameux
conservatoire de Paris pendant mes années d'études
à l'école Gnessin à Moscou sans du tout imaginer
y étudier un jour.
Puis en 2000, je suis venue en France la première fois,
pour participer au concours de Saint-Nom-la-Bretèche où
j'ai eu le deuxième prix , et rencontré les étudiants
du conservatoire, l'idée m'est donc venue de tenter le
CNSM.
Je suis revenue à Paris six mois plus tard et j'ai réussi
le concours d'entrée.
J'ai eu la chance de travailler au Conservatoire tant en piano
qu'en musique de chambre avec des musiciens remarquables . D'abord
dans la classe de piano de Georges Pludermacher et François
Frédéric Guy, ensuite avec Itamar Golan en Musique
de Chambre, et enfin plusieurs années dans la classe de
Jacques Rouvier. Je m'estime très heureuse d'avoir pu travailler
longtemps auprès de Jacques Rouvier, un pianiste extraordinaire
et un professeur qui possède une rarissime et précieuse
façon d'enseigner.
Il guide d'une manière délicate, sans jamais forcer
ou obliger à faire que que ce soit. Attentif à ta
propre personnalité artistique, et à ta propre façon
de ressentir la musique et de l'exprimer, il transmet soigneusement
et sans fatigue l'essentiel de ce métier comme le sens
du style, le respect envers la partition et l'honnêteté
envers soi même et son travail.
Et que pensez-vous de l'enseignement que
vous avez reçu à l'école De Moscou ?
J'ai étudié à l'école spéciale
des enfants surdoués des Gnessin's à Moscou. Parmi
les anciens élèves de cette école on retrouve
des artistes comme Evgeni Kissin, Boris Berezovski, Alexander
Kniazev, Alexander Rudin.
Le système d'éducation musicale dans ces écoles
spéciales de musique (qui en Russie se trouvent dans les
grandes villes importantes) était complètement diffèrent
du reste.
Les enfants y entraient après avoir passé un concours
d'entrée , à l'âge de 5/6 ans en ayant déjà
eu de préférence un éveil musical, et avec
l'idée de devenir professionnels.
Tout le parcours, de 12 années environ ensuite, avait pour
but de former de la manière la plus profonde et complète
un musicien professionnel, concertiste, chambriste ou musicien
d'orchestre.
Toutes les matières étaient réunies au même
endroit avec l'accent mis sur les cours musicaux. Donc en même
temps que les maths, la littérature, et la biologie, nous
avions le solfège, le rythme, le chant choral, et plus
tard l'harmonisation ( au clavier, et écrite), l'analyse
musicale, la littérature musicale (russe , internationale,
contemporaine) les cours d'orchestre pour les instrumentistes,
les examens techniques annuels (gammes, études), et plus
tard la musique de chambre, l'accompagnement vocal, et bien sûr,
le plus important, les cours d'instrument réguliers.
Depuis le plus jeune âge nous étions préparés
à la scène : avec les auditions régulières
devant un jury, les auditions de la classe, les concerts dans
la grande salle de l'ecole ainsi que dans d'autres salles de Moscou,
pour lesquels les meilleurs élèves étaient
sélectionnés à chaque fois.
Pour maintenir le niveau, tout les deux ans les étudiants
devaient passer un examen de contrôle éliminatoire,
donc vers la fin d'année l'atmosphère devenait très
sérieuse... personne ne voulait être viré
!
L'emploi du temps était très chargé.
Tout en passant quasiment la journée entière à
l'école, nous avions des devoirs de plus en plus difficiles
à faire a la maison dont les " insupportables "
" problèmes " à harmoniser à 4
voix par écrit , sans piano, grâce auxquels il est
tellement plus facile de déchiffrer et apprendre ses morceaux
maintenant et bien sûr de 1 à 2 h (pour les petits)
à 4-5 h et plus (pour les plus grands) de piano par jour
à la maison.
Ces années ont été très difficiles,
mais joyeuses et exaltantes pour l'esprit, nous avions notre métier
de prédilection à apprendre et devant nous toute
une vie dans la musique.
Je suis persuadée que ce genre d'éducation primaire
est sans équivalent. Elle permet d'avoir vers 17 ans déjà
(avant même de rentrer au conservatoire) une base musicale
et professionnelle solide, un grand sens de la responsabilité
(surtout dans le travail), et de développer chez un individu
une personnalité créative affirmée, et une
grande conscience de ce qu'il veut faire de sa vie.
Vous êtes lauréate de diverses
fondation et concours, que vous apporte chacune d'elle ?
Ces derniers temps on critique souvent les concours et je comprends
pourquoi, néanmoins je pense qu'ils sont un stade plus
ou moins inévitable dans le parcours d'un jeune musicien
d'aujourd'hui. C'est une étape importante dans son développement
artistique, une épreuve d'endurance et de professionnalisme.
Ce qui est important c'est d'en avoir une approche constructive
quel qu'en soit le résultat.
Je n'ai pas vraiment beaucoup d'esprit de compétition,
je conçois plutôt les concours comme une compétition
avec moi même. Cela apprend à mieux se contrôler,
à prendre du recul pour voir le tableau en plus grand.
J'aime le public et une fois sur scène, pour moi c'est
ça qui compte.
D'ailleurs, les propositions de concerts les plus intéressantes,
les précieuses rencontres musicales durables, sont arrivées
par hasard, d'une manière inattendue, et n'ont pas toujours
été le résultat du concours .
Dans mon cas le hasard a joué un très grand rôle.
Vivez-vous à Paris ?
Oui, j'habite à Paris depuis plusieurs années. Je
me sens très à l'aise ici. Cette ville est une oeuvre
d'art avec sa vie culturelle intense.
Je comprends parfaitement les musiciens, les peintres, les artistes
de tout les temps qui voulaient vivre ou au moins passer une partie
de leur vie a Paris. La France a toujours su accueillir les artistes.
Son riche patrimoine historique et culturel, ses traditions littéraires,
musicales et théâtrales suscitent cette atmosphère
particulière de créativité et d'inspiration.
Retournez-vous souvent dans votre pays
d'origine ? Vous manque-t-il ?
Oui, je retourne à Moscou régulièrement,
selon mon emploi du temps et les projets en cours. J'en ai besoin
absolument. C'est ma ville et je le ressens très fort.
Moscou est une ville très différente des autres,
avec sa propre atmosphère particulière, son propre
rythme. J'ai l'impression que tout se passe à double vitesse,
tout est très dynamique et en même temps spacieux,
j'ai l'impression d'être reprise dans un énorme tourbillon
des faits et des possibilités.
Curieusement ça m'aide à prendre du recul, réfléchir,
me ressourcer et me retrouver moi même.
Comment voyez vous vos prochaines années
?
Très occupées, j'espère !
Quels sont vos prochains concerts et projets
?
Je pars bientôt en tournée de concerts de musique
de chambre en Afrique du Sud ce sera en duo avec le violoncelliste
russe Georgi Anichenko. Nous jouons ensemble depuis plus de 7
ans.
Ensuite il y a des projets très intéressants en
soliste en France, Allemagne, Canada, qui sont actuellement en
cours de préparation et dont je parlerai plus tard.
Pour l'été prochain je suis invitée aux festivals
Périgord Noir, Grésivaudan entre autres.
Depuis 2010 je me produis également à deux pianos
avec le pianiste et compositeur russe Sergei Dreznin.
Pour notre Duo il a créé tout un nouveau répertoire
de transcriptions pour deux pianos des oeuvres symphonique de
Liszt et Wagner.
Nous préparons actuellement un programme entièrement
consacré à Franz Liszt.
Mon site www.anastasyaterenkova.com sera en ligne prochainement
où il sera possible de retrouver toute mon actualité.
Dans quelles circonstances votre disque
a été enregistré et comment s'est passé
l'enregistrement ?
L'enregistrement a eu lieu à Paris, au temple St-Marcel
fin Août dernier. C'était ma première véritable
expérience d'enregistrement en soliste.
Le fait de passer trois jours entiers dans un studio quasiment
seule, à s'écouter jouer et à essayer de
donner le meilleur de sois change beaucoup la perception des choses.
Il y avait des moments où je me suis sentie dans un état
complètement second, comme si ce n'était plus moi
qui jouait, j'étais tout simplement saisie par la musique.
Ces moment là sont absolument magiques... Je tiens à
remercier l'équipe du son du "Voicing" et le
directeur artistique Ulrich Katzenberg, qui ont fait un travail
superbe, la Regispiano pour un magnifique Stainway D et François
Xavier Soulard pour le travail de technicien. Un grand remerciement
bien sur à Monsieur Patrick Petit.
Cliquez sur le triangle
des lecteurs ci-dessous
Pour écouter
Anastasya Terenka, piano
Scarlatti, sonate K.125
Scarlatti, sonate K.24
Chopin, mazurka
op.24 n°2
Chopin, mazurka
op.63 n°2
Anastasya Terenka, piano
Moussorgski,
Tableaux d'une exposition
Promenade
Gnomus
Il vecchio castello
La cabane de
Baba- Yaga
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