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Thomas Enhco Someday My Prince Will Come
Thomas
Enhco
Someday My Prince Will Come
Kinderszenen Op.15 , Yesterdays, I Fall In Love Too Easily,
Nanou's Spice Cupboard, Three Hours After Midnight, You And The
Night And The Music, My Funny Valentine, Where Are We Sailing
To, I Loves You Porgy- Etude opus10 n°3, Whisper Not , Someday
My Prince Will come, Walking on the Sunny Side.
Thomas Enhco, piano
Joachim Govin, contrebasse
Nicolas Charlier, batterie
Invité : David Enhco, bugle et trompette
Après un premier album en trio, où il jouait du
violon et du piano, Thomas Enhco, revient avec ce même trio,
ainsi que son frère David invité sur trois morceaux,
et cette fois en tant que pianiste seulement pour ce nouveau disque
produit par l'un des plus grands producteurs de jazz au Japon,
surnommé M.88 ( vous devinerez pourquoi...), dont c'est
le tout premier disque de son nouveau label" Blue in Green",
paru au Japon en 2009 et présenté à partir
de ce mois-ci en France par le label Ames distribué par
Harmonia Mundi.
M. 88, qui a bien su déceler les talents du jeune musicien
français, a demandé à Thomas Enhco d'inclure
dans cet album une majorité de standards du jazz et lui
a laissé le choix des autres morceaux ainsi que des arrangements.
Son choix s'est porté en partie vers des morceaux de musique
classique, musique qui est dit-il "restée un des
fondements de sa vie" et sur lequel il s'amuse souvent
à improviser. La vidéo ci-dessous du premier titre
de son disque vous permettra d'ailleurs de juger de l'un de ces
talents : celui d'improvisateur, ici sur une pièce de Schumann !
Autre talent de Thomas Enhco : celui de compositeur(depuis l'âge
de six ans) et il signe quatre des morceaux de cet enregistrement
dont un beau duo avec son frère "Three Hours After
Midnight" qui lui est inspiré par le concerto
en sol pour piano de Ravel...il s'agit d'"un thème
écrit à une heure l'où on ne sait plus si
c'est la fin d'un jour ou le début d'un autre"
explique-t-il.
Dans la liste ci-dessus vous reconnaîtrez aussi beaucoup
de chansons ainsi les célèbres "I fall in
love to easily" , "My funny valentine"...
car Thomas Enhco est avant tout dit-il un "amoureux des
belles mélodies"... un amour qui se mesure aussi
dans sa composition : "Where are we sailing to".
Parfaitement équilibré l'album alterne des morceaux
nostalgiques avec des morceaux énergiques aux rythmes tout
aussi remarquables que les mélodies, il faut dire aussi
qu'il est en cela bien soutenu par ces deux complices le batteur
Nicolas Charlier, et le contrebassiste Joachim Govin avec lequel
il joue depuis déjà nombreuses années, et
tous trois s'en donnent ici à coeur joie, pour un disque
très vivant et enthousiasmant aussi pour l'auditeur !
Thomas Enhco a bien voulu répondre à quelques questions
au sujet de ce disque :
Ce disque a été produit
par M. Itoh Yasohachi, c'est le premier de son nouveau label,
et il vous a proposé de lappeler "Someday
my prince will come" en prétextant quun
jour vous deviendriez le petit prince des japonais , nest-ce
pas un important challenge pour vous, comment le ressentez-vous
?
J'ai pris cette histoire de petit prince comme une blague, j'ai
bien rigolé et n'y ai pas accordé plus d'importance
que ça ! Le vrai challenge était de faire de la
belle musique, reprendre des standards qui ont déjà
été si bien joués, tester ma nouvelle manie
d'improviser sur des standards du classique, et apporter de nouvelles
compositions... Le tout en deux après-midi !
Votre disque est donc paru dès
l'année dernière au Japon, comment a-t-il été
accueilli, avez-vous donné des concerts là-bas à
cette occasion ?
Ce disque est paru le 1er juillet 2009 au Japon. Juste avant,
j'avais fait une petit tournée de promotion et de presse
là-bas, seul. Puis, en septembre, nous y sommes retournés
avec le trio pour 5 concerts. Je crois que le disque a été
très bien accueilli ; en tout cas, les concerts ont été
un succès et j'attends avec impatience la prochaine tournée
!
Vous
avez formé votre trio depuis près de huit ans, comment
a évolué votre complicité et votre façon
de jouer avec ces musiciens depuis et avez-vous le souhait de
rester un trio « fixe » encore de longues années
?
J'ai formé ce trio il y a sept ans, avec Nicolas Charlier,
et Zacharie Abraham. Puis, il y a deux ans, Joachim Govin a pris
la suite de Zacharie à la contrebasse. Nous nous connaissons
tous les trois très bien, surtout Nicolas avec qui j'ai
joué dans plein de contextes différents ; c'est
rassurant, et en même temps j'ai envie de les surprendre,
ce qui est un challenge ! Je suis partagé sur l'idée
d'un trio "fixe" : j'ai envie de jouer avec mes amis
le plus longtemps possible, et, à la fois, je trouve important
de rencontrer des gens différents, pour nourrir sa propre
personnalité.
Vous avez invité votre frère
sur trois morceaux, que pensez-vous de lui en tant que musicien,
et à votre avis est-ce plus difficile ou au contraire plus
facile de jouer ainsi avec une personne de sa famille ?
Mon frère aîné, David, est un super trompettiste.
Il a toujours eu un son magnifique et vraiment unique. J'aime
jouer avec lui car il y a quelque chose de télépathique
entre nous : un regard veut tout dire. Et dans la vie, c'est pareil.
Forcément, il peut y avoir de la rivalité, mais
elle n'est rien comparée au plaisir que nous avons à
jouer ensemble, surtout en duo.. Faire de la musique ensemble
est vraiment ce qui nous a rapprochés quand on était
petit et qu'on se battait comme des enragés !
Dans votre premier disque vous jouiez
du violon et du piano, cette fois-ci seulement du piano, pour
quelle raison avez-vous choisi de ne jouer que cet instrument
?
Dans mon premier disque, j'avais enregistré le violon
en re-recording, par-dessus le piano. Nous avions beaucoup de
temps pour réaliser ce disque et pas d'échéance
particulière, alors que le nouveau disque a été
enregistré en deux après-midi, au Studio de la Grande
Armée à Paris. Cette fois-ci, avec un producteur
derrière, peu de temps et une technologie d'enregistrement
spéciale, pas question de faire des re-recordings, des
montages, des retouches, donc pour le violon c'était compliqué.
Du coup, j'ai décidé de développer un jeu
de violon au sein même du trio. Je commence à le
faire en concert, et il y en aura dans le prochain album !!!
Votre disque comporte un arrangement dune
pièce de Schumann et dans le livret, où vous détaillez
votre inspiration pour chaque morceau vous faites également
référence à Chopin et Ravel, quel est votre
rapport aujourdhui à la musique classique et quels
sont vos compositeurs classiques préférés
? Jouez-vous nombreuses uvres de musique classique et si
cest le cas est-ce toujours en les arrangeant ?
J'adore ce morceau de Schumann, tiré des Scènes
d'Enfants. Voilà un exemple d'une mélodie simple
et belle ! Pourquoi ne pas la considérer comme un standard
de jazz, l'arranger et improviser dessus aussi librement ? Je
fais ça avec tous les thèmes classiques qui me tombent
sous la main. J'ai la culture classique par ma mère, et
c'est resté un fondement de ma vie. J'y trouve beaucoup
de réponses. Normal, une musique qui a plusieurs siècles
d'existence contient forcément d'innombrables trésors
!
Mes compositeurs préférés sont Bach, Ravel,
Prokofiev, Chostakovitch, Schumann, Chopin, Strauss, Fauré,
Stravinsky, Dutilleux, Pärt
Vous dites être un « amoureux
des belles mélodies » quest-ce que
pour vous une belle mélodie ?
Pour moi, une belle mélodie est une phrase musicale qui
est aussi parlante qu'une phrase avec des mots. J'ai un faible
pour les phrases douloureuses, les passionnées, les sourires
tristes et les résignations. C'est une phrase qui doit
vous remuer, venir vous chercher et vous emmener quelque part.
"I Fall in Love Too Easily" est l'une de celles-là,
"My Funny Valentine" aussi, "Three Hours
After Midnight" est un mystère, "Nanou's
Spice Cupboard" est une invitation au voyage, "I
Loves You Porgy" et "Un Jour Mon Prince Viendra"
sont des rêves lumineux et "Walking On The Sunny
Side" est le fameux "sourire triste" auquel
je suis si attaché : vous savez, cette résignation
positive et courageuse que l'on a souvent dans la vie !
Outre les belles mélodies, vous
aimez également les rythmes assez soutenus, ainsi vous
transformez "You and the night and the music"
en « danse hypnotique », vous adoptez une mesure à
sept temps sur "Yesterdays" pour lui donner un
« caractère urgent », votre composition «
We are siling to » est une valse... à cinq temps,
vous avez gardez lesprit du hard bop de «Whisper
not »...
Pour moi, le rythme est un moyen, le vecteur d'une certaine
énergie. Je ne cherche pas spécialement à
utiliser des rythmes compliqués ; je les utilise uniquement
s'ils servent la musique, s'ils contribuent à donner un
relief spécial, une ambiance, une danse particulières.
Ainsi, la mesure à 7 temps dans Yesterdays apporte
un certain arrondi au swing, une accélération dans
la mesure comme si l'on gagnait un peu de temps à chaque
seconde. Il y a même un moment, en plein solo de piano,
où l'on est repassé à 4 temps, cela "assied"
le morceau, on s'enfonce dans le siège et on détend
pour mieux accélerer de nouveau ensuite. C'est du pilotage
d'avion !
De même, le thème de "Where Are We Sailing
To ?" ressemble à une valse. Pourtant, il est
à 5 temps, et cette dualité irrégulière
peut donner la sensation du roulis et du vent lorsque l'on se
tient à la proue d'un navire ! Le motif mélodique
de "You & the Night & the Music" est
hypnotique, et j'ai cherché à donner ce caractère
à tout le morceau, grâce à un rythme soutenu
et résolu. Quant à Whisper Not, le rôle rythmique
y est très important, puisque nous l'avons joué
de façon pas tout à fait traditionnelle, mais pas
moderne non plus... Une sorte de néo-hard-bop ! J'aime
les conflits entre les époques. Encore une fois, vivent
les mélanges !
Pour écouter des extraits et/ou
vous procurer ce disque....cliquez
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Pour en savoir plus sur Thomas Enhco...cliquez
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A voir : une vidéo enregistrée
à l' Alhambra Hall, à Paris.
Kinderszenen Op.15
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