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Filigrane Edouard Ferlet
Filigrane
Edouard Ferlet, piano
Airelle Besson, trompette, voix
Alexandra Grimal, saxophones, voix
Fabrice Moreau, batterie, voix
Le dictionnaire propose deux définitions du mot Filigrane
: ouvrage de joaillerie fait de fil de cuivre entrelacé
et soudé, ou dessin imprimé dans la pâte du
papier pouvant se voir par transparence. Edouard Ferlet en propose
ici une troisième c'est "une promesse enfouie au
creux de la main, comme une prière douce et unique. Un
fil comme fond sonore de notre cheminement, pour mieux déceler
en nous la nature profonde et la légèreté
de nos pas"... Filigrane pour une musique conçue
telle une ballade qui pourrait tout aussi bien s'écrire
avec un seul l, une grande liberté étant donnée
à chaque musicien de prendre des chemins de traverses...
que les auditeurs prendront à leur tour en se laissant
porter par cette musique aérienne. Les mélodies
inspirée de Dutilleux, Messiaen ou Koechlin, dans ce jazz
improvisé poétique où le silence a aussi
son importance, invitent à un beau voyage tout en légèreté,
pourquoi pas ... dans une montgolfière pour admirer derrière
la transparence des nuages notre belle terre vue du ciel !
Comment est née l'idée de
cet enregistrement et pour quelles raisons avez-vous choisi d'être
accompagné par des instruments à vent cette fois-ci
?
Pour cet album, j'ai souhaité orienter mon travail de
composition différemment que sur mon album précédant
"l'écharpe d'iris". J'ai cherché à
épurer les compositions et les arrangements en focalisant
sur l'essentiel, la justesse de l'intention et la direction artistique.
Sur mes précédents albums j'ai souvent donné
une part importante à l'arrangement qui nécessite
un travail instrumental en amont, polyrythmie, indépendance,
harmonie complexes, ostinatos.
Avec Filigrane j'avais pour désir de donner plus d'importance
au silence, à l'espace, avec moins d'ostinato à
la main gauche et moins d'arrangement prédéfinis.
En travaillant avec Airelle Besson, Alexandra Grimal et Fabrice
Moreau, je savais qu'ils seraient sensibles à ma conception.
J'ai eu l'occasion de jouer avec chacun des musiciens dans différentes
situations et je savais qu'en les rassemblant j'obtiendrais un
délicieux cocktail dont l'abus est gens d'heureux.
Airelle, Alexandra et Fabrice ont une délicatesse à
part entière, une densité et une profondeur dans
leur son, le lien me semblait évident. Par ailleurs, la
présence féminine sur la scène du jazz est
encore trop rare. Nous avons des différences de sensibilité
et d'acuité nous les hommes et les femmes, et il est bon
de les mélanger, de les faire se confronter et s'enrichir
par cette occasion.
Comment
avez-vous travaillé pour cet enregistrement : notamment
quelle est la part de composition et celle d'improvisation ?
Dans mes albums j'ai toujours porté beaucoup d'importance
au travail de la composition afin que chaque pièce ait
une identité, une histoire qui lui est propre. A partir
du moment où la composition est forte, cela sert d'inspiration
pour l'interprétation et la direction des improvisations.
L'atmosphère de la composition permet de rassembler le
groupe dans le même voyage, ce qui renforce l'esprit de
cohésion entre les musiciens.
J'ai voulu apporter cette direction compositionelle tout en laissant
la possibilité d'interpréter les thèmes:
décalage rythmique, dynamiques et articulations variables,
canon de la mélodie et possibilité d'improviser
des contrepoints autour du thème, exposition aléatoire
du thème etc
J'ai voulu développer la sensation d'inachevé pour
apporter un sentiment d'ouverture et d'inattendu. Par exemple
les pièces ne démarrent jamais de la même
manière et ne se terminent jamais là où l'on
s'attend.
Il n'a été possible de jouer aussi librement qu'après
avoir cadré les formes et le mélodies qui restent
le pilier de notre musique, ce n'est qu'après avoir construit
le morceau que l'on a pu se libérer dans la musique. Cela
donne à la musique une sensation d'infini, de légèreté
et surtout favorise l'écoute entre nous
Cette musique est construite dites-vous
comme un fond sonore de notre cheminement , pour mieux déceler
en nous la nature profonde et la légèreté
de nos pas . en quoi cette recherche a-t-elle aussi de l'importance
pour vous ?
La musique, l'improvisation, la composition, l'errance des sons
demeurent pour moi un fil moteur et constructif de ma vie. C'est
un spectre large, où émotions et histoires, humain
et nature aussi peuvent se raconter. Chacun porte un cheminement,
conscient ou non, auquel on s'attache, des désirs, des
impatiences, des bonheurs et des douleurs, la musique peut les
adoucir et les accompagner, pour plus de compréhension
et de sérénité.
La séance d'enregistrement s'est
faite dans une même pièce sans séparation
d'instrument et sans casque, pourquoi avez-vous préféré
cette façon de procéder et dans quelle ambiance
cet enregistrement s'est-il réalisé ?
Pendant l'enregistrement nous étions réuni dans
la même pièce, sans être enfermé chacun
dans une cabine ou avec des panneaux de séparation, donc
sans casque. Ce qui nous a mis tout de suite dans un son uni,
comme un orchestre de musique de chambre; nous jouons dans la
même dynamique, dans la même intensité, dans
la même énergie et surtout dans la même émotion.
Nous avons aussi un moyen de communication beaucoup plus fluide
que si nous parlions à travers le casque qui fatigue très
vite les oreilles au bout de 3 jours d'enregistrements.
C'était assez surprenant de voir que dans ce grand studio
de la Buissone, nous étions serrés comme des sardines
en plein milieu de la salle d'enregistrement.
Quels sont vos concerts à venir
?
Très prochainement je suis le 18 et décembre au
Théatre St Bonnet de Bourges en SOLO le 18
et dans le Trio de Jean-Philippe Viret le 19, et pour ce qui concerne
Filigrane : nous serons le 10 février Duc des Lombards
à Paris.
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