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Issam Krimi Barbara Piano Solo

Issam Krimi
Barbara
Piano Solo

Si Barbara a personnifié avec talent la solitude dans une de ses chansons, celle-ci n'effraye nullement le pianiste Issam Krimi que l'on avait pu découvrir dans une formation de cinq personnes dans son précédent disque "Post jazz" et qui cette fois sort un piano solo réalisé dans le même esprit de recherche sonore originale. Il est vrai qu'il n'est pas tout à fait seul puisque comme l'explique Issam Krimi(voir entretien ci-dessous) l'ingénieur du son Pierre Luzy a travaillé avec lui pour aboutir à la sonorité particulière de son album et ils sont tous deux les auteurs de cinq des quinze morceaux de ce disque qui parait chez le label Bee Jazz,
Mais en fait il semble un peu réducteur de parler de ce disque en terme de "morceaux" car c'est un tout à écouter de bout en bout d'une seule écoute, certes l'on pourra reconnaître cà et là quelques bribes de mélodies de Barbara mais c'est plus dans une atmosphère poétique où l'on sent renaître l'âme solitaire de la chanteuse qu'Issam Krimi porte l'auditeur, partageant un dialogue avec elle par le biais du piano qui réussit à la faire revenir dans nos coeurs.
Lors de votre précédente interview vous disiez votre inquiétude dans le fait d’obtenir ou pas l‘accord des ayants droits de Barbara pour réaliser cet enregistrement, vous l’avez donc eu mais dans quelles conditions cela s’est-il passé ?
Dans de bonnes conditions. Sur l'ensemble des huit chansons que j'ai sélectionné, trois éditeurs différents se partageaient les oeuvres. Après l'envoi d'extraits sonores, d'un dossier de presse ainsi que d'une lettre où j'explique les raisons de mon attachement à ce projet, ils ont tous répondu positivement. Ils sont remerciés sur l'album et bien entendu, nous avons fait en sorte que les droits d'auteurs et crédits soient respectés.
Comment avez-vécu cette rencontre en solo avec votre piano ?
Depuis un moment, je souhaite me retrouver seul avec le piano : prendre le temps de faire un bilan, d'explorer des sons, d'évoluer en tant que pianiste, de corriger quelques (ou de nombreux) défauts et de travailler quelques idées. J'avais aussi envie de légèreté.
Dans mon groupe nous sommes cinq, de plus je joue aussi des synthés, d'un point de vue matériel et humain, l'inertie est plus forte et ne me permet pas ce travail plus pointilleux du solo. C'est donc un bon contrepoids, le solo et le groupe sont ainsi complémentaires. Plus j'avance seul, plus le groupe avance quand nous nous retrouvons à plusieurs. Un peu comme en amour... (sourire)
Vous avez cherché (et trouvé) des sonorités très originales proche de l’électro, quel travail particulier cette recherche vous a–t-elle demandé, notamment travaillez-vous seulement face à votre piano ou s’agit-il d’un travail poste enregistrement avec l’ingénieur du son ?
En plus d'être seul au piano, je voulais aussi prendre une direction artistique plus personnelle. L'expérience me montre qu'il est très difficile dans le jazz français de s'amuser en studio. Il y a entre autres choses une religion du numérique et de la prise live qui bien qu'elle s'amenuise, reste encore assez forte. Et comme justement, mes influences viennent autant du rock et de l'électro que du classique et du jazz, j'avais besoin d'avoir une liberté de création. L'album est donc travaillé en utilisant les ressources du studio.
Le piano est enregistré par plusieurs micros, disposés à différents endroits, des effets sont ajoutés, on peut parfois entendre de 3 à 6/7 pianos, certains "riffs" sont samplés, le mixage épouse le propos musical, il sait être différent selon les morceaux ou les parties des morceaux etc...
C'est donc un travail qui ressemble beaucoup à ce que l'on fait dans la pop et le rock, que Miles Davis ou Herbie Hancock avait engagé dans le jazz, mais qui hélas se retrouve moins. Mais surtout, qui n'a pu être réalisé sans le talent remarquable de Pierre Luzy, musicien-ingénieur du son, sans qui je ne pourrais pas être content de mes enregistrements studio. Coréaliser des albums avec lui est un réel plaisir que ce soit pour mes projets ou pour d'autres !
Quel est votre rapport à la musique de Barbara, est-ce une musique avec laquelle vous vivez chaque jour ou presque… ?
J'ai choisi de me retrouver seul au piano avec les chansons de Barbara parce qu'elles me permettaient d'être en présence de sentiments personnels. Mon père l'adorait et à un moment de ma vie, les chansons de Barbara ont eu en moi une résonance particulière qui fait que je les écoute systématiquement avec une certaine émotion. Il m'est impossible aujourd'hui de l'écouter tous les jours. Mais j'y reviens de temps en temps. Ma sélection s'est appuyée sur un choix qu'elle a elle-même faîte à la fin de sa vie. J'ai donc pris celles qui m'inspiraient musicalement, mais aussi celles que je pourrais chanter pour moi-même. En insomniaque professionnel, je ne pouvais pas ne pas reprendre "Les Insomnies" ; "Göttingen"( qui n'est pas dans l'album mais que je joue sur scène) est pour moi une chanson qui est poétiquement politique ; et sur les autres, les titres peuvent parler d'eux-même : "Je ne sais pas dire", "La Solitude", "Nantes" ...
Avez-vous écouté des chanteur(se)s qui ont eux-même repris les chansons de Barbara ?
Pas vraiment, ça me gêne un petit peu. Mais je n'ai rien du tout contre !
Que penseriez vous de l’idée de travailler avec un(e) chanteur(se) jazz sur la musique de Barbara ou autre ? Que serait le (post) jazz vocal ?
Reprendre Barbara sans chanteuse était ma grande motivation : faire vivre les mots sans les dire, parce qu'avant, ils ont été transmis avec talent. Pour le chant, j'ai très envie de faire de la musique originale avec une chanteuse pop ou rock, ou hip hop, mais aussi avec une chanteuse lyrique éclectique et ouverte comme Nathalie Dessay !
Pourquoi avez-vous associé la couleur rose fluo à ce disque, imaginez-vous Barbara plus en rose qu'en noir ?
Pour cet album, j'avais envie d'une pochette plus généreuse, mais j'ai aussi voulu éviter le cliché noir et rouge sur Barbara. L'album est moderne, et Bee Jazz a bien compris cela en proposant cet artwork rose très travaillé qui tranche avec les pochettes de jazz plus conventionnelles. De plus, ce ludisme qui en ressort me semble être proche d'un trait de caractère de Barbara qu'on oublie facilement.

Vendredi 27/11/2009 et samedi 28/11/2009
Issam Krimi donnera un concert piano solo
LES TROIS BAUDETS
64, BOULEVARD DE CLICHY
75018 PARIS 18

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